Énigmes Valtorta
Toutes les catégoriesCette parole leur demeurait cachéeDe Re Rustica...Egale des plus grands géographes ?Est-il permis de guérir le jour du sabbat...Et Jésus parcourait les villes et les villagesIl y a un temps pour toute chose...Les quatre évangiles en un seul ?Les témoins oculairesPays de blé et d'orge, de vigne, de figuiersSi cela n'est pas vrai...c'est bien imaginéUn inventaire architectural exhaustifVingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Les sicles de Chanania
Alors qu'Il est l'hôte du pharisien Ismaël ben Phiabi, un jour de sabbat, Jésus s'apprête à guérir un hydropique. Il engage ce dialogue avec le scribe Chanania ben Chiskia (épisode évoqué par Luc 14, 1-6). « Toi, vieux scribe... réponds-moi : est-il permis de guérir pendant le sabbat ? » « Pendant le sabbat il n'est permis de faire aucun travail ». « Même pas de sauver quelqu'un du désespoir ? Ce n'est pas un travail manuel ». « Le sabbat est consacré au Seigneur ». Alors que le vieux scribe n'en démord pas de son intransigeance, Jésus lui annonce : « Chanania, sais-tu qu'en ce moment ton bois le plus beau est en train de brûler, et que toute la pente de l'Hermon rougit de l'éclat des flammes ? Le vieil homme bondit comme si un aspic l'avait mordu : « Maître, tu dis la vérité ou bien est-ce une plaisanterie ? » « Je dis la vérité. Je vois et je sais ». « Oh ! malheureux que je suis ! Mon bois le plus beau ! Des milliers de sicles en cendre ! »335.13. Cette dernière réplique ne prend tout son sens que lorsqu'on se souvient que les pharisiens répugnaient à mentionner les monnaies romaines. Le sicle était une monnaie hébraïque en argent, valant deux didrachmes. C'est la seule allusion à cette monnaie de toute l'œuvre, et c'est un pharisien qui l'évoque !
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Le tribut dû au temple versé durant Adar
Au début de la troisième année, très précisément le 18 Adar selon la chronologie reconstituée au jour le jour, Jésus passe par Capharnaüm. C'est à ce moment qu'a lieu l'épisode du tribut dû au temple, tel que le relate Matthieu (17, 24-27). « Que voulez-vous ? ». « Ton Maître, seulement parce qu'il est tel, paie-t-il ou ne paie-t-il pas les deux drachmes dues au Temple ? » « Bien sûr qu'il les paie ! Pourquoi ne les paierait-il pas ? » « Mais… parce qu'il se dit le Fils de Dieu et… » « Et il l'est, réplique avec décision Pierre déjà rouge d'indignation. Et il dit pour finir : Pourtant, comme il est un fils de la Loi, et le meilleur fils de la Loi, il paie ses drachmes comme tout israélite »351.3. Maria Valtorta pouvait-elle savoir qu'au dire d'éminents spécialistes cette didrachme était effectivement perçue en Palestine le 15 du mois d'Adar ? * Comme on peut le constater par ces quelques exemples, les écrits de Maria Valtorta non seulement montrent une parfaite maîtrise de toutes les subtilités des monnaies grecques, romaines et mêmes hébraïques, mais semblent apporter une solution très originale à l'insoluble problème des talents. Et pourtant, la conversion monétaire est bien un sujet où même les plus érudits s'exposent assez facilement à commettre quelques erreurs, comme on peut facilement s'en convaincre à la lecture d'ouvrages des siècles passés. * FOOTNOTES : Docteur Sepp, Jésus-Christ Etudes sur sa vie et sa doctrine 1866 p 317 et E. Stapfer, Palestine au temps de Jésus, 1885.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Des potagers bien garnis
Il semble admis que la pomme de terre, la tomate, l'arachide, le poivron, le chocolat, la goyave, l'avocat et l'ananas, pour citer quelques aliments courants sur nos tables aujourd'hui, étaient inconnus en Palestine au temps de Jésus... Tout comme ils sont absents dans le texte de Maria Valtorta qui, par ces omissions, évite ainsi le piège de l'anachronisme ! Il n'est pas non plus question de carotte dans l'œuvre. La carotte telle que nous la consommons de nos jours, est le produit de l'intervention humaine, au 16 e siècle, par croisement des variétés à chair rouge et à chair blanche. Un autre absent , le maïs, était effectivement inconnu en Palestine à cette époque. Originaire des Amériques, le maïs fut introduit en Europe au 16 e siècle. Voici un bref échantillonnage des descriptions horticoles de Maria Valtorta : « c'est un jardin. Il n'y a pas de salade. Mais des poireaux, des aulx, des herbes fines, des légumes, il y en a. Et les courges ! »384.3. « Des légumes et j'ai encore quelques melons »496.1. « Une corde où sont suspendus des paquets d'aulx et d'oignons »531.8. « Ils sont passés pour prendre mes concombres »564.11. Poireaux, aulx, oignons, melons, concombres étaient en effet, semble-t-il, très prisés des hébreux . Mais il y a aussi dans l'œuvre des fenouils, « la chicorée, les salades, les légumes, les jeunes plantes de cucurbitacées », des figues, des dattes, des olives, du raisin, des pommes, des grenades, des fraises, des framboises, etc. FOOTNOTES : Nombres 11, 5.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Des fleurs à profusion
Dès les premiers jours du printemps, la Palestine se couvrait de fleurs de toutes sortes. Maria Valtorta s'émerveille devant cette profusion de parfums et de couleurs : « en ce début du printemps de Palestine, qui répand ses nuées d'amandiers en fleurs et dépose les perles des fleurs qui vont éclore sur les poiriers et les pommiers, les grenadiers, les cognassiers, tous, tous les arbres les plus riches et les plus agréables pour leurs fleurs et leurs fruits.(...) Les rives... sont constellées des boutons d'or des renoncules, des étoiles rayonnantes des marguerites et près d'elles ... les myosotis élégants... En ce début de printemps, le lac n'a pas encore cette opulence qui le rendra triomphal les mois suivants. Il n'a pas encore cette somptuosité... des mille et mille rosiers rigides ou flexibles ... des milliers de corymbes des cytises et des acacias (...) d'alignements de tubéreuses en fleurs, des mille et mille étoiles des agrumes, de tout ce mélange de couleurs, de parfums violents, enivrants »158.1. « Des odeurs de bois, de menthe, de violettes, des premiers muguets, des rosiers toujours plus fleuris et, par-dessus tout, cette odeur fraîche, légèrement amère des fleurs des arbres à fruits qui répandent partout une neige de pétales sur l'herbe »348.4 « quantité de muguets et de narcisses sauvages »174.12. « les trèfles et les bleuets, les camomilles et les liserons »382.4. « autant de fleurs qui émergent de la terre dépouillée des blés, coquelicots, bleuets et marguerites »411.1. Mais aussi « les lys et les roses, le jasmin et le camphre, les cinnamomes et les œillets »300.7. Il serait possible de rassembler ainsi des dizaines d'espèces, tant est riche et détaillée la flore que Maria Valtorta ne se lasse pas de nous faire admirer, au hasard des déplacements du Maître et de ses disciples. Seule une vérification attentive et systématique met en évidence (mais ce n'est plus une surprise), que toutes ces descriptions s'intègrent avec une parfaite harmonie dans la chronologie, respectant le cycle des saisons et les données climatiques propres à la Palestine.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Les onagres et les aigles du désert de Judée
Lorsqu'au début de l'œuvre Jésus évoque devant ses apôtres son jeûne dans le désert de Judée, Il leur dit : « J'avais pour serviteurs les onagres qui, la nuit, venaient dormir dans leur tanière (…) dans celle-ci où Moi aussi je m'étais réfugié »80.2. Il évoque encore ces ânes sauvages un peu plus loin : « Que votre travail soit constant, confiant, paisible,. paisible, sans brusques départs et brusques arrêts. Ainsi font les onagres sauvages, mais personne ne les utilise, à moins d'être fou, pour cheminer en sécurité »276.7. Mais qui pourrait affirmer qu'en rapportant ces propos, Maria Valtorta savait que cet animal rare, originaire du Tibet et de la Mongolie, migra effectivement au cours des millénaires vers l'Iran et Israël ? L'onagre sauvage vécu en Israël jusqu'au 18 e siècle . Un processus de réintroduction des onagres sauvages en Israël a été engagé de nos jours, et sur les quelques 650 onagres vivants encore dans le monde, 500 environ sont répartis entre Israël et l'Iran. De même il n'est pas certain qu'en 1944 la présence des aigles dans le ciel de la Palestine ait été un fait de notoriété publique. Pourtant, à maintes reprises il est fait mention de ces rapaces dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, comme d'un animal familier de cette contrée. Dans le désert de Judée : « J'avais à mon service les aigles qui me disaient : "Il fait jour" avec leur cri sauvage quand ils partaient en chasse80.5 ; mais aussi en Galilée : « J'ai eu plaisir à y passer pour voir la beauté du lac de Génésareth et du lac de Méron, vus d'en haut comme les voient les aigles »160.4 ; et même sur la côte phénicienne : « Des aigles, de mer je crois, ou des vautours, font de larges cercles sur les crêtes des collines, plongeant, de temps à autre, à la recherche d'une proie et un duel commence entre deux vautours qui luttent, qui luttent, en perdant leurs plumes, en un combat distingué et féroce qui se termine par la fuite du vaincu. Sans doute il s'en va mourir sur un pic éloigné. C'est au moins le jugement de tout le monde, tant son vol est pénible, épuisé »249.2 ; ainsi qu'aux confins de la Samarie : « Regarde là-haut ces aigles comment, en leur larges vols, s'éloignent pour chercher leur proie »560.15. Ces nombreuses références à l'aigle ne sont pas sans doute pas étrangères au fait que c'était alors un animal bien présent dans les montagnes de Judée. Aujourd'hui encore les ornithologues du monde entier viennent observer de nombreuses espèces d'aigles en Israël . FOOTNOTES : Dominique Auzias, Patricia Huon, Jean-Paul Labourdette, Le Petit Futé, Israël, 2008, page 209 et International Union for Conservation of Nature and Natural Ressources. : "Suivre les aigles fait partie de notre travail pour préserver et entretenir la communauté des aigles en Israël" expliquait Eli Amitai, directeur de Israel Nature and National Parks Protection Authority en juillet 2007.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Quand il est aussi question du caméléon
N'est-on pas en droit de s'interroger sur la pertinence de cette remarque de Nicodème parlant de Judas : « Je ne trouve pas convenable qu'il y ait parmi les siens quelqu'un qui ne sait pas s'il est pour Lui ou contre, et qui est comme un caméléon qui prend la couleur et l'aspect de ce qui l'entoure »113.4. Ou bien encore lorsque Pierre pose cette question : « Mais ce scribe a dit : "Il manque le caméléon au groupe". Le caméléon, n'est-ce pas cet animal qui à son gré change de couleur ? »225.1. Pline, dans son Histoire Naturelle donne du caméléon une description précise montrant que c'était un animal bien connu des romains. Et Plutarque confirme : « Il est vrai que le caméléon change aussi de couleur » . Fréquent en Egypte, cet animal pouvait sans doute aussi être présent en liberté en Palestine au temps de Jésus, comme il l'est encore aujourd'hui . D'ailleurs quelques traductions bibliques (Lévitique 11, 30) le mentionnent. FOOTNOTES : Pline, Histoire Naturelle, Livre 8, 51. : Plutarque, Œuvres morales 978a. : Ainsi que c'est précisé sur le site Internet du Ministère des Affaires Etrangères d'Israël, à la rubrique Nature.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Un chien peut en cacher un autre
Le chien n'est mentionné dans le Nouveau Testament qu'avec un certain mépris . En Palestine au premier siècle, cet animal n'était pas considéré comme le compagnon et l'ami de l'homme. « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens », dit Jésus (Mt 7, 6); et plus loin encore : « Il n'est pas juste de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens » (Mt 15, 26). Il n'est donc pas surprenant que le chien soit pratiquement absent des six mille pages de Maria Valtorta. Alors, lorsqu'elle note dans un épisode à la Belle Eau à la fin de la première année de vie publique : « un chien, c'est le second qui se présente dans mes visions »129.1, le lecteur attentif est surpris, puisque pour lui, c'est la première fois qu'un chien semble mentionné. Maria Valtorta fait-elle erreur ? Il faut beaucoup de patience et de mémoire pour avoir la réponse à cette interrogation : au livre 9, pendant la Passion, trois ans plus tard selon le récit, un chien croise la fuite de Judas : « Dans cette course aveugle il va heurter un chien errant, le premier chien que je vois depuis que j'ai les visions, un gros chien gris et hirsute qui s'écarte en grognant, prêt à s'élancer contre celui qui l'a dérangé »605.3 . Tout s'éclaire en remarquant que cette vision de la Passion eut lieu le 31 mars 1944, et celle de la Belle Eau le 13 mars 1945, un an plus tard ! Et c'est bien entendu à mettre une fois de plus au crédit des indices d'authenticité de ces visions. FOOTNOTES : Le mot cynique légué par la langue grecque montre combien ce mépris pour les chien était général dans l'Antiquité.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Les figues de Barbarie de Sychar
Lorsque Jésus passe par Sychar, au début janvier 28, Maria Valtorta décrit : « Jésus marche devant, seul, en frôlant une haie de cactus qui, se moquant de toutes les autres plantes dépouillées, avec leurs grosses palettes épineuses sur lesquelles il reste quelques fruits que le temps a rendus rouge brique ou sur lesquelles déjà rit quelque fleur précoce jaune teintée de cinabre »147.1. C'est la description exacte des figues de Barbarie. De couleur pourpre plus ou moins foncée, ou parfois jaunâtre avec des nuances de rouge. La floraison de ce cactus est jaune. Les fruits se récoltent effectivement jusqu'en décembre/janvier. Originaire de Goa, il est aussi appelé figuier d'Inde , et était connu de Pline, de Théophraste et de Strabon. (Dictionnaire universel de Trévoux 1738, tome 3 p815/816). Ce qui nous permet d'apprécier une fois de plus la spontanéité et la qualité des descriptions de Maria Valtorta : « Ils trouvent finalement une haie de figuiers d'Inde aux sommets desquels, hérissées de piquants, il y a des figues qui commencent à mûrir. Mais tout est bon pour qui a faim et, en se piquant les doigts, ils cueillent les plus mûres »217.4 ou encore : « les cactées de la plaine ou des bas coteaux revêtent de couleurs de jour en jour plus gaies les ovules de corail bizarrement posés par un joyeux décorateur au sommet des spatules charnues qui semblent des mains qui forment en se fermant des étuis piquants qui tendent vers le ciel les fruits qu'elles ont fait croître et mûrir »221.1.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Des crocodiles dans la plaine de Saron
Le lecteur sera peut-être encore plus surpris quand, venant de Sycaminon et approchant de Césarée, la troupe apostolique aperçoit des petits sauriens ! Pierre demande : « Oh ! Que sont-ils ? Des Léviathans » « Tu as bien dit, Simon. Exactement ce sont des crocodiles, petits, c'est vrai, mais capables de t'empêcher de marcher pendant un bon moment ». « Et qu'est-ce qu'ils font là ? » « Ils y ont été amenés pour le culte, je crois depuis l'époque où les phéniciens dominaient le pays. Et ils y sont restés, en devenant de plus en plus petits mais pas moins agressifs pour autant, en passant des temples à la vase du cours d'eau. Maintenant ce sont de gros lézards, mais avec de ces dents ! ». (...) « Un gros lézard, il ne semble pas que ce soit autre chose, mais avec la tête classique de crocodile, se trouve en travers de la route faisant semblant de dormir »254.1.2. La présence de crocodiles dans la plaine de Saron a certes de quoi étonner, et pourrait sembler anachronique. Or Pline, dans son Histoire Naturelle évoque en ce lieu le Crocodilum flumen, tandis que le géographe Strabon parle des ruines d'une ville nommée Krokodeilon polis . L'existence de ces petits crocodiles fut confirmée par plusieurs pèlerins tout au long des siècles. Signalons Jacques de Vitry (1230); R. Pockocke (1760); ou Joseph Fr. Michaud, qui confirme en 1831 : « ces crocodiles sont de la plus petite espèce ». Puis Victor Guérin en 1883 précise : « Il existe de petits crocodiles dans cet humble fleuve, et il ne faut pas s'y baigner sans précaution. (...) ils étaient petits et d'environ cinq à six pieds de long (...) des crocodiles auraient été jadis transportés d'Egypte en Palestine ». La rivière et le pont décrits plus loin par Maria Valtorta existent également : la rivière se nomme le Nahr ez Zerqa , et dans Lands of the Bible, 1881 McGarvey évoque les vestiges d'un pont ancien, à 1,5 km de l'embouchure de cette rivière. On peut donc aussi accorder quelque crédit ou attention au dialogue qui suit cette rencontre inattendue : « Moi, je mourrais de peur si je devais en approcher » dit Marthe . « Vraiment ? Mais cela n'est rien, femme, à côté du vrai crocodile. Il est au moins trois fois plus long et plus gros ». Le Nahr al Zarqa, la rivière aux crocodiles, « un cours d'eau toujours alimenté, même en été... un petit fleuve dont le lit est plutôt large »254.2 « Et affamé aussi, celui-là était rassasié de couleuvres ou de lapins sauvages ». « Miséricorde ! Des couleuvres aussi ! Mais où nous as-tu amenés, Seigneur ? gémit Marthe. Elle est si effrayée que tout le monde se laisse gagner irrésistiblement par l'hilarité ». Et à Marthe qui se demande: « Ils sont peut-être nécessaires ?» « Cela, il faudrait le demander à Celui qui les a faits. Mais crois bien que, s'Il les a faits, c'est signe qu'ils sont utiles, ne serait ce que pour faire briller l'héroïsme de Marthe, dit Jésus avec un fin scintillement dans les yeux ». « Oh ! Seigneur ! Tu plaisantes et tu as raison, mais moi j'ai peur et je ne me vaincrai jamais ». « Nous verrons cela »254.3. Cette ultime remarque peut passer inaperçue ou paraître énigmatique à des lecteurs étrangers, mais elle prend tout son sens en France, pour qui connaît l'antique tradition provençale des Saintes Marie de la mer. Jacques de Voragine, dans La légende dorée, (1255) raconte : « Marthe, surmontant sa peur, débarrassa les riverains du Rhône, en aval d'Avignon, de la Tarasque, ce dragon à longue queue qui dévorait hommes et bétail ». Beaucoup d'historiens pensent qu'il s'agissait probablement d'un crocodile. Cet animal aurait atteint le Rhône après le naufrage d'un bateau qui le transportait vers quelque amphithéâtre voisin (probablement celui d'Arles). La Tarasque devint ainsi le symbole de la ville de Tarascon. Jacques de Voragine écrivait encore : « déliant sa ceinture, elle la noua autour de l'encolure du monstre, que ce geste rendit instantanément aussi doux qu'un agneau et qui se laissa docilement conduire jusqu'à la ville où les habitants le massacrèrent ». Et les commentateurs s'interrogent: « Que peut bien signifier ce geste accompli à l'aide de la ceinture et que cache-t-il ? ». Les lecteurs de Maria Valtorta associeront certainement l'évocation de cette tradition médiévale avec ces propos de Jésus à Marthe: « Donne-moi cette main qui n'a jamais péché, qui a su être douce, miséricordieuse, active, pieuse. Elle a toujours fait des gestes d'amour et de prière. Elle n'est jamais devenue paresseuse. Elle ne s'est jamais corrompue. Voilà, je la tiens dans les miennes pour la rendre plus sainte encore. Lève-la contre le démon, et lui ne la supportera pas. Et prends cette ceinture qui m'appartient. Ne t'en sépare jamais, et chaque fois que tu la verras, dis-toi à toi-même: Plus forte que cette ceinture de Jésus est la puissance de Jésus et avec elle on vient à bout de tout: démons et monstres. Je ne dois pas craindre »231.7. Par ses écrits, Maria Valtorta, tout en nous dévoilant une curiosité historique peu connue, conforte donc la crédibilité d'une légende provençale ! Simple inspiration d'auteur ? FOOTNOTES : L'archéologue R. Stieglitz la mit au jour en 1999. : Ne pas confondre avec le Jabbok, qui porte aussi ce nom (« rivière bleue »), mais se situe en Jordanie. : J. de Voragine, La Légende dorée, édition de 1902, 3eme partie, p 307, article consacré à Marthe.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Mais où est donc passé le chat ?
La plupart des animaux mentionnés dans la bible sont aussi présents, d'une façon ou d'une autre, dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé. Mais parmi les animaux familiers de nos jours, il est surprenant de remarquer que Maria Valtorta ne signale à aucun moment la présence d'un quelconque chat. Pourtant que cet animal ait pu exister à l'état sauvage ou domestique dès la plus haute antiquité en Egypte, les momies trouvées à Thèbes, les statuettes égyptiennes, le témoignage d'Hérodote , en sont autant de preuves. Sacré dans l'Egypte ancienne, le chat semble toutefois inconnu de la bible . Etait-il alors considéré comme un animal impur ou maudit par les israélites ? Cette explication donnée par Jésus de la terreur de Judas après sa trahison pourrait le laisser supposer : « Tu dis qu'il paraissait fou et enragé. il l'était d'une rage satanique. Sa terreur à la vue du chien, animal rare, en particulier à Jérusalem, venait du fait qu'on l'attribuait à Satan, depuis un temps immémorial, cette forme pour apparaître aux mortels. Dans les livres de magie, on dit encore qu'une des formes préférées de Satan pour apparaître est celle d'un chien mystérieux ou d'un chat ou d'un bouc »605.16. Ce sujet mériterait peut-être une étude plus approfondie ? De même que l'absence dans l'œuvre de certains animaux domestiques tels les canards, les oies, les pintades ou les dindes... * FOOTNOTES : Voir en particulier Hérodote, Histoires, Livre II, chap. 46 et 47. : Selon International Standard Bible Encyclopedia (ISBE), le mot chat n'est mentionné qu'une seule fois dans toute la bible, (Baruc 6, 21). C'est également l'opinion d'Osty (voir note 21 de la Lettre de Jérémie).
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Un inventaire architectural exhaustif
Experte en monuments juifs, grecs et romains ?
Alors qu'elle décrit de son mieux une scène se déroulant au temple de Jérusalem, Maria Valtorta nous fait cette confidence : « Eussé-je vu mille fois le Temple ... à cause de mon ignorance des termes et de mon incapacité pour faire un plan, je serai toujours incomplète dans la description de ce lieu somptueux »115.1. Et de fait, alors qu'elle décrit les paysages avec une précision étonnante, elle semble parfois peiner à trouver les mots appropriés en matière architecturale... Quel contraste donc entre cet aveu sincère, et la description toute professionnelle des temples grecs, donnée quelques pages plus loin et que n'aurait sans doute pas renié Vitruve ... Mais il est vrai qu'alors, c'est Jésus qui parle : « Vos édifices sacrés, vraiment beaux, dont l'unique imperfection est d'être dédiés au Néant... Observez. Où sont-ils construits ? L'endroit, généralement est spacieux, dégagé et élevé... S'il n'est pas élevé, on le surélève sur un stéréobate plus élevé que celui de trois marches, utilisé pour les temples situés déjà sur un lieu naturellement élevé. Enfermés dans une enceinte sacrée, la plupart du temps, et formée de colonnades et de portiques à l'intérieur desquels sont renfermés des arbres consacrés aux dieux, des fontaines et des autels, des statues et des stèles, ils sont d'ordinaire précédés du propylée au-delà duquel se trouve l'autel où l'on fait les prières aux divinités. En face, il y a l'endroit du sacrifice car le sacrifice précède la prière. Souvent, et spécialement pour les plus grands, un péristyle les entoure d'une guirlande de marbres précieux. À l'intérieur il y a le vestibule antérieur, à l'extérieur ou à l'intérieur du péristyle, la chambre du dieu, le vestibule postérieur. Les marbres, les statues, les frontons, les acrotères et les tympans tous polis, précieux, décorés (...) N'est-ce pas ainsi ? »204.4. Les architectes Ictinos ou Callicratès auraient-ils mieux décrit leur chef d'œuvre, le Parthénon ? En tout état de cause ces quelques lignes constituent une magnifique présentation du temple grec . En y regardant de près, il est facile de constater que tous les termes spécifiques de l'architecture antique émanent dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, des dialogues ou des courriers échangés par les acteurs, et non pas des descriptions propres à l'auteur. Quand Maria Valtorta décrit Tibériade, elle décrit simplement : « Je vois la belle cité de Tibériade, toute neuve. Qu'elle soit neuve et riche, tout son ensemble me l'indique (...) Des belles avenues, rues droites (...) des vastes places ornées de fontaines avec de magnifiques bassins de marbre. Palais déjà bien dégagés dans le style de Rome avec des portiques aérés »99.1, tandis que Syntyché s'exprime avec précision dans son courrier : « On en a beaucoup parlé, dans les thermes et dans les triclinium, ou dans les péristyles dorés »254.5. Et quand elle écrit d'Antioche, elle évoque « les colonnades d'Hérode, le Nymphaeum, ou les riches palais de l'Omphalos » . Mais ce serait bien mal juger l'œuvre de Maria Valtorta, que de laisser supposer que l'architecture serait son talon d'Achille ! Car au fur et à mesure des innombrables déplacements de Jésus, Maria Valtorta, sans qu'il y paraisse, nous dresse un inventaire très complet des monuments de Palestine... FOOTNOTES : Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio) architecte romain qui vécut vers 90 à 20 av. J.-C. : Ces quelques lignes nous en apprennent pratiquement autant qu'un chapitre entier d'un ouvrage de référence comme Histoire de l'art monumental dans l'Antiquité de L Batissier, 1860, pages 178 à 190. : Voir le paragraphe « Maria Valtorta a-t-elle visité Antioche ? »
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Un inventaire architectural exhaustif
Le tombeau des Macchabées à Modin
Venant d'Azotos et retournant vers Jérusalem, Jésus passe à proximité du lieu où se trouve la tombe des Macchabées : « Nous allons à Modin. La nuit est sereine, fraîche et lumineuse. Nous marcherons tant qu'il y aura la lune, puis nous dormirons jusqu'à l'aube. J'amènerai les deux Judas pour qu'ils vénèrent la tombe des Macchabées dont ils portent le nom glorieux ». « Nous seuls avec Toi ! dit l'Iscariote heureux ». « Non, avec tous. Mais la visite à la tombe des Macchabées, est pour vous, pour que vous sachiez les imiter surnaturellement, en portant luttes et victoires dans un champ tout spirituel »222.5. Le site archéologique, connu en Arabe comme Seikh el Ghrabawi et en hébreux comme Khirbet Hagardi est effectivement situé juste à l'ouest de Modi'in, et les fouilles du site par Victor Guérin ont révélé ce qui pourrait être le tombeau des Hasmonéens.
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Un inventaire architectural exhaustif
Jérusalem, ses portes, ses palais et son temple
En trois années, Jésus séjourna plusieurs semaines à Jérusalem et ses environs. De même ses parents et ses aïeux y vinrent en pèlerinage. C'est donc à de multiples occasions que Maria Valtorta évoque la cité Sainte. Si l'on met bout à bout toutes les descriptions qu'elle en fournit, ce sont des dizaines et des dizaines de pages qui se trouvent rassemblées. Il faudra consacrer un livre entier à ce sujet, si l'on veut donner une vue exhaustive des informations sur Jérusalem et sa région contenues dans l'œuvre. Je me bornerai donc à indiquer quelques points isolés, pour illustrer une fois encore le remarquable niveau de précision des descriptions de Maria Valtorta. Par exemple, quand à plusieurs reprises elle mentionne le « Bel Nidrasc » ou « Bel Nisdrasc »67.6, 111.3, 243.3, 492.2, il s'agit sans doute possible de la maison d'études, ou Beth Midrasch, cet emplacement, « situé dans la cour des gentils où le Sanhédrin tenait ses séances aux sabbats et aux jours de fêtes », l'endroit où semble-t-il, Jésus dialogua, à 12 ans, avec les docteurs du Temple, et où il enseigna ensuite (Jean 10, 23). La localisation exacte de ce lieu réservé à l'enseignement reste à prouver, mais le texte de Maria Valtorta évoque semble-t-il le portique de Salomon225.5, à l'est du parvis des gentils, ces « portiques très vastes et très élevés sont remplis d'une foule qui écoute les instructions des rabbins »281.4, là même où le cousin Joseph exhorte Jésus à se rendre : « Monte au Temple et siège dans le Portique de Salomon - tu es de la souche de David et prophète, cette place te revient, elle ne revient à personne comme à Toi, de droit - et parle »478.5. Un jour, pour échapper à la violence qui se déchaine contre Lui, Jésus doit s'enfuir par « une petite porte basse, cachée dans le mur du portique ». Il chemine dans « une galerie, entre les puissantes murailles de pierre, dont je ne sais comment elles s'appellent en architecture. Les pierres en sont encastrées, dirais-je, avec des pierres larges qui encadrent les plus petites, et vice versa. Je ne sais si je m'explique bien. Elles sont sombres, puissantes, taillées grossièrement, à peine visibles dans la pénombre des fentes étroites placées en haut à des distances régulières pour aérer et empêcher l'endroit d'être complètement obscur. C'est une étroite galerie dont je ne sais à quoi elle sert mais qui me donne l'impression de tourner sous tout le portique (...) On descend aux citernes… et on sort vers le Cédron. C'est un chemin ancien, pas toujours destiné à un bon usage »507.12. C'est presque avec les même mots que les commentateurs décrivirent la découverte en 1996, d'un tunnel hasmonéen sous l'esplanade du temple. Mais ici il pourrait s'agir d'une des galeries devenues inaccessibles depuis, et distinctes du tunnel d'Ézéchias, explorées par l'expédition clandestine de Parker en 1909-1911 . Même les détails en apparence les plus insignifiants s'avèrent renfermer des vérités : « Jésus... pénètre dans l'enceinte du Temple, et ... s'arrête dans un endroit entouré de portiques et proche d'une grande cour, pavé de marbres de couleurs variées »68.1. Cette description correspond au parvis des Gentils et à l'entrée de la cour des femmes, devant la Belle Porte (voir aussi85.3) et c'est presque mot pour mot la description qu'en faisait Flavius Josèphe : « toute la partie qui était à découvert était pavée de pierres différentes, aux couleurs variées ». Ailleurs encore, Maria Valtorta admire « La belle porte de Nicanore, tout un travail de broderie en bronze massif laminé d'argent »6.3. L'accès à la porte de Nicanor se faisait depuis la Cour des Femmes, en gravissant quinze marches. Ces portes en bronze, rapportées d'Alexandrie par Nicanor, furent effectivement laissées en l'état, car leur bronze brillait comme l'or lorsque toutes les autres portes du temple furent garnies d'or et d'argent . Il semble peu probable que Maria Valtorta ait pu avoir une connaissance aussi incisive du texte de Flavius Josèphe pour avoir noté et rapporté ce détail en apparence insignifiant. Le texte de Maria Valtorta contient aussi, comme en filigrane, des informations précieuses sur l'ensemble des portes permettant d'accéder à Jérusalem au temps de Jésus. Elle en désigne nommément une dizaine. Il est probable que quiconque étudiera exhaustivement ces informations, en les recoupant avec de nombreux autres détails topographiques, pourra faire avancer de façon significative la connaissance dans ce domaine. FOOTNOTES : Voir docteur Sepp, Jésus-Christ, Etude sur sa vie et sa doctrine 1866 page 117 qui cite Gemara Sanhedrin f 88, 2. : En 1911 R. Savignac (Ecole biblique de Jérusalem) en prit des photos. : Flavius Josèphe, Guerres juives, V, 2, 190. : Mishnah, Middot 2, 3 (Source: Israël Temple Institute). Cité aussi par Herbert Danby, The Mishnah, Oxford University Press, 1933. : Flavius Josèphe, Guerres juives V, 2, 3.
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Un inventaire architectural exhaustif
Le tombeau de Rachel
A deux occasions au moins Jésus passe devant le tombeau de Rachel. « Exactement là où le chemin fait un coude, il y a une construction cubique surmontée d'une petite coupole basse. Elle est complètement fermée, et semble abandonnée. Voici, à cet endroit le tombeau de Rachel... Ils sont arrivés au tombeau, ancien mais bien conservé, blanchi à la chaux... Jésus s'arrête pour boire à un puits rustique tout proche »73.1/2. Puis une autre fois : "Ils continuent leur route par la fraîche vallée orientée d'est en ouest, puis ils tournent légèrement vers le nord, côtoient une colline qui se dresse là, et rejoignent ainsi la route qui de Jérusalem conduit à Bethléem, justement à côté du cube surmonté d'une coupole ronde du tombeau de Rachel. Tous s'approchent pour prier avec respect »207.2. Que le tombeau de Rachel soit à Bethléem, c'est un fait établi dès le premier livre biblique (Genèse 35, 19-20): « Rachel mourut donc et fut ensevelie sur le chemin d'Éfrath, qui est Beth Lehem. Jacob éleva un monument sur sa tombe : c'est le monument du Tombeau de Rachel, qui subsiste encore aujourd'hui ». La localisation qui en est fournie par Maria Valtorta, à l'entrée de Bethléem pour qui vient de Jérusalem, est exacte. Ce tombeau fut visité par le Pèlerin de Bordeaux en 333, et le pèlerin Arculfe dit que « le tombeau était sans ornement, apparemment un simple monument ». Depuis l'an 333 et jusqu'au 19e siècle, plusieurs témoignages attestent que le tombeau était constitué par le rocher, couvert d'un dôme supporté par 4 arches. Certains de ces témoignages évoquent aussi la présence d'une citerne à proximité immédiate . En 1841, Sir Moses Montefiore obtint l'autorisation de restaurer la tombe. Il ajouta une deuxième pièce (celle que l'on voit sur la gauche de la photographie ci-jointe, qui date de cette époque) pour servir d'entrée et fit fermer l'espace sous le dôme pour que les pèlerins puissent s'abriter. Il y a donc tout lieu de croire que la description qu'en donne Maria Valtorta est conforme à l'aspect que ce tombeau avait au début du premier siècle.Le site est considéré comme le troisième lieu saint du judaïsme après le Mont du Temple et le Tombeau des Patriarches à Hébron. FOOTNOTES : Au début de l'époque arabe au 7e siècle. : Voir Louis Morand, La terre des patriarches, Vitte et Perrussel, 1882, Tome I, p. 25 à 30.
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Les piscines de Salomon
Voici maintenant un site très ancien, qui n'est évoqué que seulement deux fois dans la bible (Ecclésiaste 2, 5-6 ; 1 Chroniques 11, 16-19), et encore d'une façon bien peu explicite. Jésus y passe à deux occasions, et en donne à ses apôtres cette description fort détaillée : Ci-dessus, l'aspect des piscines de Salomon en 1870. « D'ici aux Piscines de Salomon, puis de là à Bétsur... Les trois grands bassins creusés dans la roche de la montagne, œuvre vraiment grandiose, brillent avec leurs surfaces très limpides et avec la chute d'eau qui, du premier bassin, tombe dans le second plus grand et de celui-ci dans un troisième bassin qui est un véritable petit lac d'où elle part par des conduites vers des villes éloignées. Mais par suite de l'humidité du sol en cette région, la montagne, de la source aux piscines et de celles-ci à la plaine, est d'une fertilité merveilleuse. Les fleurs, les plus variées d'entre les fleurs sauvages, rient sur les pentes vertes en même temps que des plantes parfumées et rares. (…) C'était dans cette région qu'étaient les jardins de Salomon, célèbres comme ses palais dans le monde de cette époque. (…) remercions aussi Salomon… certainement viennent de lui les bassins qui alimentent les plantes et les hommes »208.1/5 Ces bassins anciens de trois millénaires sont situés au sud de Bethléem, près de la route qui mène à Hébron. Depuis l'an 2000 d'importants travaux de restauration y ont été entrepris. Mais bien peu de personnes en Europe, en 1945, auraient été en mesure de les évoquer avec une telle précision.
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La tombe d'Hillel à Méron
Jésus se rend une première fois sur la tombe fin janvier 28, venant de Gerghesa en passant par Hatzor et allant vers Giscala. « Je vais à la tombe de Hillel… ils avancent sur la route montante… Là est enterré Hillel… Ils prient près du tombeau fermé »160.5/6 Il y repasse un an plus tard début février 29, venant de Corozaïn. « Où allons-nous alors ? » « Vénérer les tombes des grands et des héros d'Israël... Je m'incline sur la tombe des justes qui attendent la Rédemption339.6 (...) J'entends passer de grands noms dans leur conversation : Hillel, Jahel, Barac, et les gloires de la patrie qui passent dans les esprits et les conversations et les commentaires admiratifs sur les grands docteurs »339.3 (...) « Ils trouvent le pays de Meiéron... Dans l'après-midi nous irons d'ici vers Giscala. Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l'attente du réveil glorieux »339.6. « Du pays de Meiéron, Jésus, avec ses disciples, prend une route en direction nord-ouest, toujours montagneuse parmi les bois et les pâturages, et il continue de monter. Ils ont peut-être déjà vénéré des tombes car je les entends qui en parlent entre eux »340.1. « Venez. La ville est proche. Nous devons la traverser pour trouver la tombe de Hillel... Jésus prie avec respect près du tombeau de pierre blanche de Hillel »340.7. Dans la région de Méron et de Giscala on vénère en effet de nos jours encore les tombes de plusieurs sages et personnages bibliques . Le pèlerinage sur la tombe d'Hillel est fort ancien. L'une des plus anciennes traces écrites est attestée par Benjamin de Tudela en 1165. Les héros libérateurs d'Israël (Juges 4, 17-22 ; 5, 6. 24-27), le général Barac et Yaël (qui tua Sisera) ont-ils leur tombe à proximité de Méron, comme le suggère le texte ? C'est un point que je n'ai pas encore su élucider. Il y a de nombreuses autres évocations architecturales dans l'œuvre. Certaines sont très connues, comme la forteresse Antonia, le palais d'Hérode, etc. D'autres le sont un peu moins. Qu'il s'agisse du Xyste , cette place à colonnades mi forum, mi gymnase. Maria Valtorta situe correctement dans Jérusalem, à coté du palais des Asmonéens, mais orthographie très approximativement « Sixte »348.3 ou « Siste »368.5, 372.2 ; ou de la tour Hippicus : « La synagogue des romains est exactement à l'opposé du Temple, près de l'Hippique »534.1 ; ou encore la fontaine de En Rogel et les jardins du Roi situés à proximité. D'autres enfin semblent avoir totalement disparu, ou restent peut-être à découvrir, comme les vestiges de cette « Tour de David »207.5, 538.4. située à proximité immédiate de la grotte de la Nativité à Bethléem. L'existence de cette Tour semble attestée historiquement , mais il n'en subsiste aucune trace archéologique connue. De même, les traces de la « Fontaine Chaude »266.2 de Corozaïn sont à découvrir, mais il faudra encore, dans ce cas, attendre que les fouilles dans la partie contemporaine de Jésus de cette cité soient entreprises. * Mais je ne puis clore ce chapitre consacré à l'architecture sans évoquer une bien surprenante découverte archéologique. Une découverte exceptionnelle dans Jérusalem A plusieurs reprises dans son œuvre, Maria Valtorta décrit avec force détails les différentes demeures de Lazare et de ses sœurs en Palestine et à Antioche. Ainsi elle indique que Lazare possédait sur la colline de Sion une luxueuse demeure dans laquelle il aurait plusieurs fois reçu Jésus et les siens. Comme à son habitude, Maria Valtorta donne au fil des pages une description si détaillée de ce palais, qu'il est facile de s'en faire une image mentale précise, pour peu qu'on se remémore tous les indices disséminés ça et là : "Le palais de Lazare (...) presque au centre de la ville, mais légèrement incliné vers le sud-ouest (...) est établi sur une belle route qui débouche sur le Xyste, formant avec lui un T, et domine la ville basse (...) appartenant déjà à l'endroit où il s'élève, le mont Sion"372.1/4 . Ces indications, affinées par quelques autres détails répartis dans l'œuvre, permirent dès 1975 à Hans J. Hopfen ( Indice e Carta della Palestina CEV) de positionner précisément le Palais de Lazare sur sa carte détaillée de Jérusalem. Mais poursuivons la visite du palais, grâce aux descriptions de Maria Valtorta: « la corniche fait fortement saillie, alors que le portail est très en retrait dans le mur épais ». Elle permet d'accéder à « l'atrium de marbre (...) vestibule carré entièrement blanc (...) qui débouche dans une vaste cour d'honneur pavée. Une source claire qui chante en son milieu ». Au-delà de la cour « un escalier qui mène aux étages supérieurs et à la terrasse au-dessus de la maison »372.1/4 offre un splendide panorama sur tout Jérusalem. « Nombreuses sont les salles et les pièces » autour de « l'atrium de marbre », « vestibule carré »375.2, « un vaste salon, splendide », (...) « une royale salle rouge, dont la voûte est soutenue par deux colonnes de porphyre rouge (...) qui certainement sert pour les banquets, aux murs fastueux » (...) où « une centaine de personnes peuvent s'y restaurer. (...) des crédences disposées le long des murs ». Puis « une salle blanche », et « la pièce voisine, qui peut-être est une bibliothèque ». Au fil des récits, le lecteur découvre d'autres détails, comme l'existence « de pièces au-dessus », dans ce palais qui « a des salles qui peuvent recevoir deux cent personnes réparties par groupes de vingt » explique Lazare à Jésus. L'histoire aurait pu en rester là, et toutes ces descriptions passer, aux yeux des incrédules, comme le pur fruit de l'imagination de M. Valtorta. Mais cela aurait été faire bien peu de cas des surprises que réserve si souvent cette œuvre surprenante. En 1983, une équipe d'archéologues de l'université Hébraïque de Jérusalem, conduite par le professeur Nahman Avigad annonça avoir découvert, au point culminant de la colline de Sion, les vestiges d'un palais datant de l'époque d'Hérode. Les fouilles minutieuses qui s'en suivirent permirent de retrouver de nombreux objets en parfait état de conservation : des fours de petite dimension, des outils, des gobelets de mesure en terre, une lampe à huile hérodienne; un encrier et une table en pierre... Il est certain aujourd'hui que la terre qui avait recouvert pendant vingt siècles cette demeure princière a permis de la retrouver dans l'état de ruines où l'avaient laissée les légionnaires de Titus en l'an 70. La magnificence des lieux fit que l'on désigne depuis cette exceptionnelle demeure sous le nom de Résidence palatiale. Cette maison princière (Palatial Mansion) est même devenue aujourd'hui le Wohl Museum of Archeology de Jérusalem . Elle est située exactement au point culminant de Sion, à 757 m, le seul endroit permettant de voir le panorama décrit par Maria Valtorta ! Et c'est à 30 m de l'endroit imaginé par H. Hopfen (d'après les indications de Maria Valtorta) dix ans avant cette découverte, comme on peut le constater sur ce plan ! L'entrée de cet édifice de 600m 2 débouche sur un vestibule carré, avec au sol des mosaïques. Cet atrium dessert plusieurs salles et une grande cour pavée (8m x 8m) avec un bassin rituel central. La grande salle de réception, (11m x 6,5m), est ornée de remarquables fresques gréco-romaines. De l'autre coté du vestibule, une salle entièrement rouge... Inutile de poursuivre ! Tous les détails fournis par Maria Valtorta concordent, comme on le voit sur ce plan des fouilles. Relevé du plan du palais d'après Nahman Avigad. Maquette du palais d'après Ritmeyer Archaeological Design Mais à qui appartenait ce luxueux palais dans les premières années du siècle de Jésus ? C'est la question que se posent depuis 30 ans les archéologues. Certains ont imaginé quelque famille d'un grand prêtre, mais la décoration raffinée, dans le style gréco-romain, n'évoque guère les motifs des fresques juives de cette époque. Pour eux la question reste posée... La fresque de la salle rouge Pour ma part, en voyant le plan de ces ruines, j'ai immédiatement reconnu le palais de Lazare sur la colline de Sion. Et pour les lecteurs de Maria Valtorta aussi, je pense, il ne fera aucun doute que cette maison princière est celle dans laquelle Lazare, le ressuscité de Béthanie, le frère de Marthe et Marie, reçut Jésus et ses disciples durant la Pâque de l'an 29. Comment M. Valtorta a-t-elle pu voir en 1944 un monument qui ne sera découvert que vingt ans après sa mort ? FOOTNOTES : Source Internet : www.travelnet.co.il/ISRAEL/Tiberias/tib20-MERON.htm. : A Khirbet Shema, 32° 59' N / 35° 28' E. : Voir E. Robinson, Eli Smith, Biblical researches in Palestine, Réed. 2009, page 334. : Flavius Josèphe le mentionne à l'époque du procurateur Festus (Antiquités XX, 8,11) à l'occasion du discours d'Agrippa II contre la révolte juive, et à propos du siège de la cité par Titus (Guerres Juives II, 16,3). : L'une des trois tours du palais d'Hérode avec les tours Phasaël et Marianne. : F. E. Chassay, Histoire de la Rédemption, 1850 p 130 en parle ainsi: « David, lorsqu'il parvint au trône, s'était fait bâtir un palais à Bethléem. Les habitants des environs l'appelèrent plus tard Birath-Ârba, ou le vieux palais du roi. Il tomba en ruines après le départ des enfants de Juda en captivité ». Et le docteur Sepp, Vie de notre Seigneur J.-C, tome 1 page 232, pensait même que la grotte de la Nativité faisait partie du palais ruiné de David. : T. Nelson, Discovering Jerusalem, 1983 et Wohl Archaeological Museum, Jerusalem, 1989. : Voir aussi par exemple le Site du Studium Biblicum Franciscanum : : D'après Ch. Saulnier, Jérusalem, Guide historique et culturel, Larousse 1988, page 180.
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De Re Rustica...
Labours, moissons et battages
Sitôt passées les vendanges et la fête des Tabernacles, un nouveau cycle agricole débutait. « Dans les champs quelques rares couples de bœufs au labour (...) un spectacle qui me fait peine à voir, en certains endroits, ce sont les hommes eux mêmes qui font le travail des bœufs, tirant la charrue de toute la force de leurs bras et même de leur poitrine, s'arc-boutant sur le sol déjà remué, s'épuisant comme des esclaves en ce travail pénible même pour de robustes bouvillons. (...) D'autres paysans sont à la charrue ou courbés pour débarrasser les sillons des herbes arrachées »109.1.8. A l'époque du Christ, la charrue (araire) à bras était normalement utilisée pour les petites parcelles et les propriétés les plus pauvres (de un à trois arpents, soit 5000 à 15000 m 2 ). Quelques-unes, plus importantes, avaient une charrue, qui était attelée de deux bœufs, ou de deux vaches . « Nous avons vu des agriculteurs au travail dans les champs... la terre était déjà ouverte par la charrue et débarrassée, par le feu et la main, des pierres, des ronces, du chiendent »111.4 Virgile confirme cette technique. Puis vient la saison des semailles, que Jésus évoque par la parabole du semeur . « Un semeur s'en alla semer. (...) L'homme prit donc son sac de grains de semence, les meilleurs des grains, et il commença l'ensemencement »179.5. Après la Pâque commencent les moissons, que Maria Valtorta dépeint avec force détails. « Les paysans sont déjà au travail (...) Ils chantent tout en fauchant et rient gaiement rivalisant à qui sera le plus agile et le plus adroit à manier la faux et lier les gerbes… De nombreux bataillons de paysans (...) Et, aux bords des champs ou derrière ceux qui lient les gerbes, des enfants, des veuves, des vieillards qui attendent pour glaner »407.1. Ailleurs encore « Des femmes passent, liant les gerbes derrière les faucheurs »411.1. Les gerbes sont laissées un temps à sécher au soleil. « Une campagne très fertile où, au soleil, les grains dorment leur dernier sommeil, au grand soleil qui les a fait mûrir, étendus en gerbes dans les champs »221.1. « Les gerbes qui déjà sont liées dans les champs »220.7. Puis c'est le battage. « Sur l'aire il y a déjà des tas de gerbes des jours précédents »405.1. « Là aussi on est en pleine moisson. Il vaudrait mieux dire : on était… maintenant les faux ne servent plus car il n'y a plus un seul épi. (...) Ses quatre aires sont remplies de quantité de gerbes, disposées en faisceaux comme font les soldats avec leurs armes quand ils font la pause au camp »408.1. Au fil des pages, et sans qu'il y paraisse, Maria Valtorta nous restitue par ses descriptions minutieuses toute cette vie des campagnes qui restait soumise aux aléas climatiques malgré la douceur du climat palestinien. FOOTNOTES : Pline, Histoire Naturelle, XVIII, 48,2. : Virgile, Géorgiques 1, 84. : Matthieu 13, 3-9 ; Marc 4, 3-9 ; Luc 8, 5-8.
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De Re Rustica...
Quand Jésus répare une charrue
Un soir de septembre, alors que le vieux Jacob vient de lui accorder l'hospitalité, Jésus demande à son hôte ce qu'il fait : « Je suis en train de travailler après cette charrue. Mais elle a le bois tout abîmé ... » Et Jésus : « Donne-moi ce marteau. Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Tu abîmes le bois. Donne-moi aussi ce poinçon, mais après l'avoir rougi au feu. Il percera mieux le bois et nous y passerons sans difficulté une cheville de fer. Laisse-moi faire. Je travaillais le bois. (…) Et Jésus, qui n'a gardé que son habit, travaille rapidement et habilement au timon abîmé. Il perce, il attache, il cheville, l'essaie jusqu'à ce qu'il le voit solide. "Il pourra encore travailler longtemps, jusqu'à l'année prochaine" »110.6. Tout ceci est entièrement compatible avec ce que l'on sait, grâce à Virgile , des détails de la fabrication d'une charrue à l'époque. Mais la crédibilité de ce récit se trouve vraiment renforcée quand on apprend que saint Justin de Naplouse (vers 103 / vers 162) rapporte qu'on lui a parlé en Palestine de charrues que Jésus aurait fabriquées. Il précise : « Jésus et Joseph faisaient des charrues pour les bœufs » . FOOTNOTES : Virgile, Géorgiques, 1, 170-175. : Dialogue avec Tryphon, rapporté par l'Abbé J. P. Migne dans Hommes illustres de la primitive église, 1874, p 48 ; et R. Aron, En ce temps là la Bible, n° 83.
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De Re Rustica...
Une édifiante leçon de menuiserie
Un jour Jésus enseigne Pierre sur les qualités indispensables pour être bon : ordre, patience, constance, humilité, charité… Pierre s'étonne de voir figurer l'ordre dans cette liste. Alors Jésus lui explique : « Mais oui : ordre, patience, constance, humilité, charité… Je l'ai dit beaucoup de fois ! ». « Mais, l'ordre, non. Que vient-il faire ? ». « Le désordre n'est jamais une bonne qualité. Je l'ai expliqué à tes compagnons. Ils te le diront. Et je l'ai mis en tête alors que j'ai mis pour terminer la charité, car ce sont les deux extrémités d'une droite parfaite. Or tu sais qu'une droite tracée sur un plan n'a pas de commencement ni de fin. Les deux extrêmes peuvent s'inter changer. Alors que pour une spirale ou un dessin quelconque qui ne se ferme pas sur lui-même, il y a toujours un commencement et une fin. La sainteté est linéaire, simple, parfaite et n'a que deux extrémités, comme la droite ». « C'est facile de faire une droite… » « Tu crois ? Tu te trompes. Dans un dessin, même compliqué, un petit défaut peut passer inaperçu, mais dans une droite, on voit tout de suite chaque erreur : ou de pente ou d'incertitude. Quand Joseph m'apprenait le métier, il insistait beaucoup pour que les tables soient bien planes et, avec raison il me disait : "Vois-tu, mon fils ? Une légère imperfection dans un enjolivement ou un travail fait au tour, ça peut encore passer, car un œil qui n'est pas très habitué, s'il observe un point ne voit pas l'autre. Mais si une planche n'est pas aplanie comme il faut, même pour le travail le plus simple, comme une table de paysan, c'est un travail manqué. Ou elle penche, ou elle est boiteuse. Elle n'est plus bonne que pour le feu". Nous pouvons dire cela aussi pour les âmes. Pour ne plus servir à autre chose qu'au feu de l'enfer, c'est-à-dire pour conquérir le Ciel, il faut être parfait comme une planche rabotée et dressée comme il faut. Celui qui commence son travail spirituel dans le désordre, en commençant par des choses inutiles, en sautant, comme un oiseau inquiet, d'une chose à une autre, lorsqu'il veut joindre les différentes parties de son travail, il n'arrive plus à rien. Pas d'assemblage possible. Par conséquent l'ordre. Par conséquent la charité. Puis, en gardant fixées entre les deux étaux ces deux extrêmes, qu'ils ne bougent plus du tout, travailler à tout le reste : que ce soit ornements ou sculptures. As-tu compris ? »139.4. Cet exemple montre bien comment Jésus exploite ses compétences professionnelles indéniables pour en faire un usage édifiant pour l'âme.
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Un cours de peinture
Voici maintenant une méthodique leçon de peinture donnée par Jésus à Simon le zélote : « La peinture rend le bois imperméable et le conserve plus longtemps, outre qu'il le rend plus beau. (...) Tu vois, pour obtenir une belle peinture et réellement efficace, il faut tant de soins. Pour commencer : prendre avec attention ce qu'il faut pour la former, à savoir un récipient débarrassé de terre ou de restes de vieilles peintures, de bonnes huiles et de bonnes couleurs, et les mélanger avec patience, les travailler et en faire un liquide qui ne soit ni trop épais ni trop liquide. Ne pas se lasser de travailler jusqu'à ce que le plus petit grumeau soit dissous. Cela fait, prendre un pinceau, un pinceau qui ne perde pas ses soies, qu'elles ne soient ni trop dures ni trop souples, que le pinceau soit bien débarrassé de toute ancienne couleur, et avant d'appliquer la peinture débarrasser le bois des rugosités, des croûtes d'ancienne peinture, de la boue, de tout, et puis, avec ordre, d'une main assurée, en allant toujours dans le même sens, étendre avec patience, avec beaucoup de patience, la peinture. En effet sur la même planche, il y a des résistances différentes. Sur les nœuds, par exemple, la peinture reste plus lisse, c'est vrai, mais sur eux la peinture se fixe mal car le bois la repousse. Par contre, sur les parties molles du bois la peinture se fixe tout de suite, mais généralement les parties molles sont moins lisses et alors il peut se former des boursouflures ou des rainures… Voilà alors que l'on doit réparer en appliquant soigneusement la main pour étendre la couleur. Et puis il y a dans les vieux meubles des parties neuves comme cette marche, par exemple, et pour ne pas faire voir que le pauvre escalier est rapiécé, mais très vieux, il faut faire en sorte que la marche neuve soit pareille aux anciennes… Voilà, ainsi !. Jésus, qui est penché au pied de l'escalier, parle tout en travaillant… Thomas, qui a quitté ses burins pour venir voir de près, demande : « Pourquoi as-tu commencé par le bas plutôt que par le haut ? Ne valait-il pas mieux faire le contraire ? » « Cela semblerait préférable, mais ne l'est pas. En effet le bas est plus abîmé et amené à s'abîmer en reposant sur la terre. Il faut donc qu'il soit travaillé plusieurs fois : une première couche, puis une seconde, puis une troisième s'il est besoin… Et pour ne pas rester à rien faire pendant que le bas sèche, pour qu'il puisse recevoir une nouvelle couche, peindre pendant ce temps le haut puis le milieu de l'escalier ». « Mais en le faisant, on peut tacher ses vêtements et abîmer les parties déjà peintes ». « Avec de l'adresse on ne se tache pas et on n'abîme rien. Tu vois ? On fait ainsi. On serre ses vêtements et on se tient à l'écart. Ce n'est pas par dégoût de la peinture, mais pour ne pas abîmer la peinture qui est délicate parce que fraîchement appliquée »434.3/4. Bien sûr, cette leçon très pédagogique et technique, que ne renierait pas un peintre, ne s'arrête pas là. Jésus, comme à son habitude, la transpose ensuite sur un plan spirituel, pour illustrer comment agir avec les âmes...
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De Re Rustica...
La fabrication et le travail de la pourpre
La pourpre est évoquée pour la première fois à la mi-juin de l'an 28 : « la saison de la pêche des poissons pour la salaison est terminée, et ils vont en Syro-Phénicie pour pêcher la pourpre »250.1. Plus tard, rencontrant des pêcheurs du côté de Tyr, Jésus les interroge : « Quand finit la pêche de la pourpre ? » « Aux tempêtes d'automne. Ensuite la mer est trop agitée ici »251.4. Voici donc une première information : la pêche du Murex se pratiquait entre Tyr et Sidon, de juin à septembre . Puis Judas montre aux disciples comment il a obtenu le précieux cadeau : « Il montre toutes les oboles que les pêcheurs de pourpre ont voulu lui donner et surtout un beau paquet de la précieuse matière. "Ceci est pour le Maître. Si Lui ne la porte pas, qui peut la porter ? »252.5. Ensuite, Marie ayant reçu ce généreux présent, mais ignorant la façon de s'en servir, profite de la rencontre avec Noémie, la nourrice de Marie Madeleine, pour lui demander conseil. « La Vierge montre le précieux paquet de pourpre, demandant comment on peut filer cette courte filasse qui refuse l'humidité et le tordage ». « Ce n'est pas ainsi qu'on l'emploie, Femme. Il faut la réduire en poudre, et on l'emploie comme n'importe quelle autre teinture. C'est la bave d'un coquillage, ce n'est pas un cheveu ni un poil. Vois-tu comme elle est friable maintenant qu'elle est sèche ? Tu la réduis en fine poudre, tu la tamises pour qu'il ne reste pas de longs filaments qui tacheraient le fil ou l'étoffe. Le fil se teint mieux en écheveau. Quand tu es sûre que tout est réduit en poudre, comme on fait avec la cochenille ou le safran ou la poudre d'indigo, ou d'autres écorces, ou racines ou fruits, et on s'en sert. On fixe la teinte avec du vinaigre fort au dernier rinçage »255.6. Les spécialistes s'interrogent encore sur les techniques de fabrication de la pourpre, perdues depuis des siècles. Il semble que les mollusques étaient cassés pour l'extraction d'une petite glande, que l'on mettait à macérer dans un bassin exposé au soleil pendant une dizaine de jours. La teinture remontait à la surface et était prélevée. Une spécialiste de ce sujet, Inge Boesken Kanold, indique que la pourpre peut être employée « au naturel » à l'état liquide, sans additif, sans mordant « car une fois solide elle est insoluble ». Exactement ce que disait Marie : « elle refuse l'humidité » ! Trois mois plus tard, Marie vient à parler à Jésus de ce précieux présent : « De la pourpre ? Qui te l'a donnée ? » « Judas de Kériot. Il se l'est fait donner par des pêcheurs de Sidon, je crois. Il veut que je te fasse un vêtement de roi… Le vêtement, je te le fais, mais pour Toi, il n'est pas besoin de pourpre pour être roi ». « Judas est têtu plus qu'un mulet. C'est le seul commentaire sur la pourpre qui a été donnée… Puis Il se tourne vers sa Mère : Et on peut faire un vêtement avec ce qu'il t'a donné ? » « Oh ! non, Fils ! Cela pourra servir pour les franges du vêtement et du manteau. Pas plus ». « C'est bien. J'ai compris pourquoi tu les fais avec des bandes étroites. Alors… Maman : cette idée me plaît. Tu me mettras de côté ces bandes, et un jour je te dirais de t'en servir pour un beau vêtement. Mais maintenant, ce n'est pas le moment. Ne te fatigue pas »303.4. Que Marie ne puisse teindre que seulement quelques franges avec le don des pêcheurs de Tyr est tout à fait crédible, puisque la pourpre était l'un des produits les plus précieux et les plus chers de l'Antiquité. D'ailleurs la richissime Marie-Madeleine elle-même ne dit-elle pas, juste après la Crucifixion « j'ai eu la pourpre par Plautina »612.3, confirmant que cette marchandise précieuse était strictement réservée aux plus riches parmi les romains. FOOTNOTES : En 1864, le français Gaillardot découvrait près de Sidon une colline de 120 m de long sur 6 à 8 m de haut, entièrement constituée de Murex. Les coquillages avaient tous été fracturés à l'endroit où se trouve la glande sécrétant la pourpre. Cette colline de coquillages confirme l'importance de cette industrie de la pourpre en Phénicie dans l'Antiquité.
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Le vin réjouit le cœur des hommes
Psaume 104, 15 Le vin, et plus généralement les boissons fermentées ont attiré les hommes depuis des temps immémoriaux. Il n'est donc pas surprenant qu'il y soit fait allusion de nombreuses fois dans l'œuvre. Mais quelques conversations méritent une plus grande attention... Tout d'abord celle de cet épicurien nommé Ennius : « Et les vins… Ah ! les doux et précieux vins des collines romaines, de mes chaudes côtes de Liternum et de tes plages ensoleillées près de l'Aciri !… Et les vins parfumés de Chio et de l'île dont Cintium est la perle. Et les vins enivrants de l'Ibérie, propres à enflammer les sens »425.3. Bien que cela puisse passer plus ou moins inaperçu, il y a dans cette phrase l'évocation de cinq des régions les plus renommées pour leurs vins dans l'Antiquité : Liternum, elle est la plus belle région du monde entier, où Liber y rivalise avec Cérès cette Campanie, bénie des dieux. À partir de ce golfe commencent les collines couvertes de vignes et la griserie bien connue à travers le monde entier que nous donne leur illustre nectar » L'Acciris Chio Cintium l'Ibérie Voici un autre exemple où des gentils discutent de Gamaliel en attendant la venue de Jésus : « Est-il vrai que c'est le plus grand docteur d'Israël ? ». « Oui, mais… quel pédant ! Je l'ai écouté un jour, et pour digérer sa science, j'ai dû boire plusieurs coupes de Falerne de Tito à Bézéta »487.2 Le Falerne est un vin de Campanie, réputé depuis l'Antiquité comme le roi des vins, il fut chanté par bien des poètes : Pétrone qui dans le Satiricon évoque le « Falerne Opimien de cent ans... il a donc vécu plus longtemps, ce vin, que le chétif humain ! » , et « l'immortel Falerne » de Martial, ou encore « l'ardens Falernum » d'Horace. Une conversation du même genre se déroule au lendemain des Rameaux entre deux légionnaires : « Un dieu sur un âne ? Ah ! Ah ! S'il était ivre comme Bacchus, il pourrait. Mais il n'est pas ivre. Je crois qu'il ne boit même pas du mulsum. Tu ne vois pas comme il est pâle et maigre ? »592.2 Le mulsum était un vin miellé apprécié des grecs et des romains. Il fut loué par Pline l'Ancien : « Beaucoup sont parvenus à une longue vieillesse sans aucune autre nourriture que du pain trempé dans du Mulsum ». Il s'obtenait en mélangeant une mesure de miel pour 4 ou 5 mesures de vin . La même conversation se prolonge : « Et pourtant les hébreux… » « Eux, oui, ils boivent, bien qu'ils affectent de ne pas le faire ! Et ivres des vins forts de ces terroirs et de leur sicera, ils ont vu un dieu dans un homme »592.2. Le sicera dont il est question ici, c'est le cidre, boisson connue des peuples antiques : les hébreux ( chekar ), les Egyptiens, les Grecs ( sikera ) et les romains ( sicera ) en consommaient. N'oublions pas non plus l'hydromel, cité à plusieurs occasions, comme par exemple : « ils emplissent les coupes de vin, ou d'hydromel pour ceux qui le préfèrent »160.2. L' hydromel , mélange d'eau et de miel comme son nom l'indique, était un breuvage prisé des grecs. Mais sous l'empire romain, il semble qu'il était tenu pour un breuvage inférieur. Plutarque, en tout cas, le fait boire par les hommes primitifs, ceux qui mangeaient des glands . FOOTNOTES : L'un deux, qui déclare « Je n'ai pas osé. Moi, paysan de Bénévent, parler à quelqu'un que l'on dit Dieu ? » s'avère d'ailleurs être le futur saint Vital, époux de sainte Valérie, et père de saint Protais et saint Gervais, martyrs sous Néron. : Pline, Histoire Naturelle, Livre XXII, Chap. 53, 2. : Selon la recette de Columelle, De re rustica livre XV, 41,1. : Plusieurs préceptes imposent effectivement: « Ne pas boire de vin versé en libation aux idoles » Deutéronome 32, 38 ; « Tu ne boiras ni vin ni boisson forte... » Lévitique 10, 9. Et aussi Nombres 6, 3. : Saint Jérôme dans la lettre à Népotien rapporte que le jus de pomme était connu des Hébreux. « Le texte hébreu se sert de sicera, qui signifie liqueur qui enivre, soit qu'elle soit faite de blé, de pommes, de miel ou de dattes ». : Plutarque, Vie de Coriolan, 1, 4.
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De la résine dans le vin
Un jour de sabbat, au tout début de la troisième année de vie publique, Jésus est à Corozaïn où il va guérir la femme courbée (Luc 13, 10-17). Mais juste avant d'opérer le miracle, Il donne à ses auditeurs une inattendue parabole. Il y est question d'un « gros bloc d'une matière blonde comme le miel le plus fin » qu'un riche demande à un artisan de « façonner pour en faire une fiole ornée ». Et le riche de préciser : « C'est une résine précieuse et un de mes amis en a une petite amphore dans laquelle son vin acquiert une précieuse saveur »337.3. Cette petite phrase noyée au milieu d'un dialogue animé pourrait passer inaperçue. Et ce serait dommage, car elle évoque une coutume bien connue des grecs, qui consistait à incorporer de la résine au vin. Columelle, célèbre agronome romain contemporain de Jésus, qui avait étudié la fabrication du vin, décrivit les procédés employés à l'époque pour aromatiser les vins avec de la résine . Aujourd'hui encore, le retsina grec, en souvenir des vins antiques, est obtenu par l'adjonction dans le moût de petits morceaux de résine de pin d'Alep. FOOTNOTES : Voir son ouvrage De re rustica, livre 12, 23, 1 : « Pix corticata appellatur... ».
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C'est jour de marché
Il y aurait encore tant à dire sur la vie paysanne... Mais je ne saurais clore ce chapitre sans mentionner au moins le marché, cette activité rurale par excellence. Il semble, d'après des spécialistes , que les marchés se tenaient principalement le deuxième et le cinquième jour de la semaine soit les lundi et jeudi, jours ou les synagogues étaient ouvertes pour la prière. Sans toutefois être une règle absolue, ce sont effectivement les deux journées qui reviennent le plus souvent comme jours de marché dans le texte de Maria Valtorta, avec aussi le vendredi matin, essentiellement semble-t-il dans les grandes villes comme Jéricho ou Jérusalem. Maria Valtorta excelle à reconstituer l'ambiance animée et bigarrée: « Poussière, brouhaha, saleté, confusion de jour de marché »387.1. « Elle est pleine de gens qui vont et viennent pour leurs achats alors qu'en dehors du portail, sur la petite place, on entend la rumeur du marché d'Alexandroscène avec le va-et-vient confus des acheteurs et des vendeurs, avec le bruit des ânes, des brebis, des agneaux, des poules »329.1. « Les gens envahissent de plus en plus la place et le bruit ne cesse d'augmenter. Des femmes qui viennent faire leurs emplettes ; des marchands de bestiaux ; des acquéreurs de bœufs de labour ou d'autres animaux ; des paysans courbés sous le poids de paniers de fruits et qui vantent leur marchandise ; des couteliers avec leurs étalages d'instruments tranchants et qui, avec un bruit infernal, frappent les haches sur des souches pour montrer la solidité de la lame, ou bien qui, avec un marteau frappent sur des faux suspendues à des chevalets pour faire voir la trempe parfaite de la lame, ou qui soulèvent des socs et à deux mains les piquent dans la terre, qui s'ouvre blessée, pour donner une preuve de la solidité du soc auquel aucun terrain ne résiste; et des chaudronniers avec des amphores et des seaux, des poêles et des lampes, dont ils frappent le métal en faisant un bruit assourdissant pour montrer qu'il est massif et ils crient à plein gosier pour offrir des lampes à un ou plusieurs becs pour les fêtes prochaines de Casleu ; et par dessus tous ces bruits, monotone et perçant comme le cri plaintif de la chouette durant la nuit, le cri des mendiants, disséminés aux points stratégiques du marché »521.1. FOOTNOTES : H. Graezt, Histoire des juifs, ch. 3 ; E. Stapper, La Palestine au temps de Jésus, L. 2, ch. 6.
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Les vendanges sur une échelle.
Comme on peut s'y attendre, il y a de très nombreuses références à la vigne dans l'œuvre de Maria Valtorta, puisque la vigne était omniprésente en Palestine. Au fil des diverses scènes décrites, la vigne y apparaît sous tous les stades de son développement. En janvier « la vigne encore nue et dépouillée »156.1 ; en mars ce sont « des festons de vignes encore dénudées, sauf qu'à leur sommet là où le soleil tape davantage c'est l'ouverture innocente, étonnée, palpitante des premières petites feuilles »14.1. Un peu plus tard en avril « ce doit être le printemps car les grappes sont déjà grosses comme des grains de vesce »21.1. Puis en mai « les vignes gonflent leurs grains et quelques grappes bien exposées commencent à prendre la couleur transparente du topaze et du futur rubis des grains mûrs »221.1. En juillet « sous le couvert de la tonnelle chargée de grappes »264.1. Enfin vient novembre « une tonnelle de vigne, maintenant dépouillée des grappes et des feuilles. Seules quelques dernières feuilles déjà jaunies pendent »298.2. Ces évocations sont si nombreuses dans l'œuvre qu'elles devraient normalement exposer l'auteur à quelques incohérences. Mais, est-il utile de le préciser, c'est exactement l'inverse qui se produit. Toutes sont en parfaite harmonie avec la chronologie établie par ailleurs, et renforcent de ce fait la crédibilité de l'ensemble. Regroupées en un seul texte ordonné, l'ensemble de ces descriptions produiraient, je n'en doute pas, un opuscule que n'aurait renié aucun des six principaux auteurs romains ayant traité de cette question, à savoir Caton, Varron, Pline, Columelle, Martial ou Palladius. Quand Maria Valtorta écrit : « le sentier est étroit entre les troncs d'arbres reliés les uns aux autres par les vignes »256.4 puis quand elle nous décrit une vendange, cela peut surprendre : « Les hommes grimpés sur de hautes échelles font la cueillette sur les tonnelles et les pieds de vigne. Les femmes, le panier sur la tête, apportent les grappes rouges et dorées aux fouleurs qui les attendent »108.1. Pourtant c'est exact : sous la Rome antique la pratique courante était de conduire les vignes sur des arbres , spécialement l'olivier. Les romains considéraient qu'un véritable mariage se réalisait, l'arbre transmettant sa force à la vigne. Mosaïques romaines des vendanges Après tant de vérités sur le vin et la vigne, oserai-je cette boutade : In vino veritas ? FOOTNOTES : Voir en particulier Pline l'Ancien, Histoires Naturelles, livre 17.
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Les phylactères, les franges et les tsitsits
Il est possible, pour l'habillement religieux, d'établir le même constat que pour les termes architecturaux. Maria Valtorta paraît souvent en ignorer le langage, et le découvrir avec nous, à l'occasion des dialogues. C'est Jésus et non Maria Valtorta qui déclare : « sous les tefilim, les franges et les zizits des vêtements hébraïques et spécialement sous les larges tefilim et les floconneux zizits qui ornent les amples vêtements des pharisiens et des scribes pour manifester une adhésion encore plus large à la Loi »461.7. Quand Maria Valtorta observe : « Sur la tête il porte aussi une sorte de voile rectangulaire entouré d'une bande circulaire de cuir »6.1, elle ne nomme pas le thalet, qui pourtant est mentionné plusieurs fois dans l'œuvre, que ce soit par Pierre « un thalet blanc comme la neige »192.4, ou par Marie-Madeleine « j'ai fait la ceinture, la bourse et le taleth, les brodant de nuit pour n'être pas vue »612.3. Dans la pratique du Judaïsme, le thalet est un tissu rectangulaire constituant le châle de prière avec lequel on se couvre lors de la relation avec Dieu . Aux quatre coins du thalet sont attachés les tsitsits (franges). Le thalet représente la matérialité terrestre alors que les tsitsits impliquent un lien avec Dieu. A noter que l'œuvre ne mentionne pas la kippa, qui n'était effectivement pas en usage au temps de Jésus. FOOTNOTES : Le Shoulkhan Aroukh (Orah Haïm 91, 3) indique que l'on se couvre la tête en signe de piété.
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Le vêtement du Grand Prêtre
Lorsqu'elle voit le Grand Prêtre d'alors, Siméon ben Boéthos, au temple, Maria Valtorta décrit admirablement et parfaitement le vêtement de ce digne personnage, mais elle n'utilise aucun vocabulaire spécifique : « le Souverain Prêtre. Un vieillard solennel, vêtu de lin très fin et par-dessus ce premier vêtement une tunique plus courte, de lin aussi, et pardessus encore une sorte de chasuble, quelque chose d'intermédiaire entre la chasuble et l'habit des diacres, multicolore : pourpre et or, violet et blanc s'y alternent et brillent comme des gemmes au soleil ; deux gemmes authentiques, par-dessus tout cela brillent encore plus vivement à la hauteur des épaules. Ce sont peut-être des boucles avec leurs chatons précieux. Sur la poitrine, une large plaque toute étincelante de gemmes soutenue par une chaîne d'or. Des pendentifs et autres ornements brillent en bas de la tunique courte et l'or éclate sur le front à la partie supérieure d'une coiffure qui me rappelle celle des prêtres orthodoxes, leur mitre arrondie au lieu d'être pointue comme celle des catholiques »8.5. Ce n'est que plus loin dans l'œuvre, au fil des messages de Jésus, que le lecteur découvre les mots éphod , rational et tiare . Maria Valtorta ne semble même pas s'être inspirée du chapitre 28 de l'Exode, qui décrit l'Éphod, le plus noble insigne des pontifes, qui le revêt jusqu'à mi-corps, courte tunique d'une étoffe richement brodée. Les épaules sont effectivement ornées d'une pierre précieuse d'une étonnante grosseur. Sur le devant de l'Éphod, se place le pectoral retenu par quatre chaînes d'or, et enrichi lui-même de douze pierres précieuses sur lesquelles est écrit le nom d'une des douze tribus et de l'or. Durant son procès, Jésus proclame devant Caïphe : « Et Moi seul je porte le vrai Rational sur lequel il est écrit : Doctrine et Vérité »604.14. FOOTNOTES : Les deux mots hébreux Ourim et Toummim, (selon Exode 28, 30), que les biblistes peinent parfois à traduire. Saint Jérôme, dans la Lettre à Fabiola écrivait : « les deux mots grecs delocis et aleteia, dont le premier veut dire éclaircissement ou doctrine, et l'autre vérité, qui selon quelques-uns étaient écrits sur le rational ».
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La loi de l'héritière orpheline et le mariage de Marie
Quand Marie atteint l'âge de quitter le temple, le Grand Prêtre Siméon l'interroge. Marie s'en remet à lui : « Prêtre. Mais dis-moi comment je dois agir… Je n'ai plus ni père, ni mère. Toi, sois mon guide »11.5. Le Grand Prêtre convoque alors au temple de possibles prétendants, de la maison de David. « Marie, la Vierge dont le mariage a été célébré au Temple, parce qu'elle était orpheline, par le Grand Prêtre, selon la Loi d'Israël »68.2. Loi effectivement inscrite dans le Talmud : « Celui qui garde un orphelin dans sa maison est considéré comme le père de l'orphelin » (Sanhedrin 19b). Il est donc légal que ce soit le Grand Prêtre qui organise le mariage de Marie, comme en témoigne également le Protévangile de Jacques (apocryphe du 2 e siècle) au chapitre VIII.3. Et lorsque plus tard l'oncle Alphée se plaint de « la loi de l'orpheline héritière »100.5, il fait allusion à la loi de Moïse : « Si un homme meurt sans fils, alors sa fille devient l'héritière » (Nombres 27, 8). Et « toute fille possédant un héritage parmi les tribus des fils d'Israël devra se marier dans l'un des clans de la tribu de son père » (Nombres 36, 8). C'est pourquoi on peut en conclure que Marie et Joseph sont tous deux descendants de la maison de David, comme c'est plusieurs fois rappelé dans L'Evangile tel qu'il m'a été révélé .
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La Loi et les 613 préceptes
Durant l'examen de majorité de Jésus, un scribe lui pose la question : « Et les six cent treize préceptes ? »40.6. Puis quand Jésus interroge le nouveau disciple Barnabé, celui-ci évoque aussi les 613 préceptes : « Toi, disciple d'un grand rabbi, tu connais certainement les conditions pour qu'une action devienne péché ».« Tout est péché, Seigneur. L'homme pèche continuellement car les préceptes sont plus nombreux que les moments d'une journée ». Barnabé précise sa pensée : « Quand ce n'est pas une action des six-cent-treize préceptes, des traditions, des décisions, des coutumes, des bénédictions et des prières, en plus des dix commandements de la Loi, ou bien quand ce n'est pas comme les scribes enseignent ces choses, alors c'est un péché »471.6. Un autre fois, alors qu'un scribe évoque une hypothétique réincarnation , Jésus lui répond sèchement : « Il n'y a pas de réincarnation d'aucune sorte ». « Il y en a qui y croient ». « Ils sont dans l'erreur ». « L'hellénisme a mis en nous aussi ces croyances. Et les savants s'en repaissent et s'en glorifient comme d'une très noble nourriture ». « Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l'anathème pour la négligence de l'un des six cent treize préceptes mineurs »272.3. Que sont donc ces 613 préceptes ? C'est la liste des prescriptions contenues dans la Torah : 365 interdictions et 248 commandements. Moïse Maïmonide (1138-1204) établit définitivement ce comput des 613 mitzvot, subdivisé en 248 prescriptions positives (une pour chaque membre du corps) et 365 négatives (une pour chaque jour de l'année solaire). Mais étant directement héritée de la Loi de Moïse, rien n'interdit de penser que cette liste était déjà en vigueur au temps de Jésus.
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La distance sabbatique
La prescription du livre de l'Exode ne fixait pas une distance précise. Il était autorisé de se déplacer seulement de « la place du sabbat à l'endroit où se trouvait la nourriture » dans le désert. La Torah fixa cette distance à 12 mil (8 miles) . Avec la construction des villes, et en particulier de Jérusalem, les sages réduisirent cette distance à 1 mil, soit 2000 amot , en dehors des murs de la cité, considérée alors comme la place du sabbat (Minchat Chinuch). C'est le rabbi Gamaliel qui fixa définitivement cette règle. Et c'est ainsi qu'on peut entendre dans l'œuvre : « Nous avons marché pendant un mil, et puis nous nous sommes arrêtés, comme la Loi le prescrit, et nous avons bu l'eau d'un ruisseau »217.3. Mais l'usage courant pouvait fort bien faire que cette distance ait été exprimée dans le système de mesure hérité des grecs : « demain c'est la Parascève et, après le coucher du soleil, on ne peut parcourir que six stades. On ne peut faire plus parce que le repos du sabbat est commencé »194.4. Cette distance de six stades (6 stades valent 1092 m), donnée à plusieurs reprises dans l'œuvre, est à la fois cohérente et plus convaincante que les diverses estimations données par certains exégètes . Et elle rend également compte de la longue occupation grecque de la Palestine. L'interdiction de travailler le jour du sabbat engendrait toutes sortes d'interrogations. Par exemple était-il permis de se déplacer en barque ce jour là ? Jésus et ses apôtres y répondent par l'affirmative, comme dans cette réflexion désabusée de Pierre: « Nous venons juste de débarquer au "Puits du figuier" venant de Bethsaïda, pour ne pas faire un pas de plus qu'il n'est permis... Il m'a interrogé et j'ai répondu en disant aussi que nous avions évité de marcher, par respect pour le sabbat ». « Ils diront que nous avons fatigué avec la barque ». « Ils en arriveront à dire que nous avons fatigué en respirant ! Imbécile ! C'est la barque qui fatigue, c'est le vent et l'eau, pas nous quand nous allons en barque »263.1. Et de fait, les déplacements en barque semblaient être admis, à condition que ce soit à l'aide exclusive de la voile. Une autre question était de définir exactement le début et la fin du sabbat. Cette question fut débattue durant des siècles. Pour déterminer le début du sabbat, les sages conseillèrent d'utiliser un fil rouge et un fil bleu entrelacés, qui étaient tenus devant la lumière décroissante, afin de déterminer le temps de la noirceur. C'était le début du Jour Saint, au moment où les couleurs ne pouvaient plus être distinguées. L'observation de trois étoiles de dimension moyenne a été aussi utilisée comme un moyen pour déterminer le début du nouveau jour . « Le temps qui s'écoule du coucher du soleil au moment où apparaissent trois étoiles, s'appelle : Intra soles. Ce temps appartient-il au jour qui finit ou à la nuit qui commence ? » Maïmonide , qui pose cette question, n'ose pas la résoudre. L'explication donnée par des scribes rejoignant Jésus un soir de sabbat mériterait donc un examen attentif de la part des spécialistes : « Et pour que personne ne pense que nous n'avons pas respecté le sabbat, nous disons à tous que nous avons partagé le parcours en trois temps : le premier jusqu'à ce que la dernière lueur du crépuscule eût vécu ; le second, de six stades, pendant que la lune éclairait les sentiers ; le troisième se termine maintenant et n'a pas dépassé la mesure légale »472.4. Un jour, les circonstances entraînent le sanhédriste Jean à déroger à la règle : « Jean ! Mais… te sachant juste, je m'étonne de te voir avant le crépuscule… » « C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat »409.1. Il demande au Maître le pardon de cette faute : « Et de péché en péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître ». Jésus replace alors cette prescription là où il convient : « La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! Et loin de Moi la pensée de la juger de peu d'importance et périmée. Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? »409.3. Et l'interdiction, selon l'école de Shammaï, même de prier pour la guérison d'un malade pendant le sabbat permet de mieux comprendre l'insistance avec laquelle Jésus, dans l'œuvre, interroge le pharisien Chanania avant d'opérer la guérison de l'hydropique chez Ismaël, un jour de sabbat335.5.13. FOOTNOTES : Exode 16, 29. : Soit entre 0,48*2000 m et 0,575*2000 m selon qu'on considérait la coudée naturelle ou la coudée royale, c'est-à-dire entre 960m et 1150m. : Les distances mentionnées varient entre 900m et 1500m selon les auteurs : 900m pour la bible de David Martin en 1744 ; 1 km environ selon la bible d'Osty ; un peu moins d'un kilomètre selon la bible TOB, par exemple. : Berahhoth, fol. 2, 2. : Traité Shabbat, ch. 5. : Tossefta, Shabbat 16, 22.
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Vous serez donc saints, car je suis saint
Lévitique 11, 45 Cette exhortation du Lévitique se trouve accompagnée de nombreuses indications sur la recherche de la sainteté, sur les prescriptions relatives aux sacrifices et sur les lois de purification. Comme on s'y attend désormais avec le texte de Maria Valtorta, la mise en œuvre de tous ces préceptes est parfaitement prise en compte tout au long de L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, de façon naturelle et discrète, comme faisant partie des activités ordinaires de la vie quotidienne. Lorsqu'une femme avait donné naissance à un enfant, après 40 jours pour un garçon et 80 jours pour une fille, la mère devait apporter deux offrandes au Temple : un agneau comme sacrifice de remerciement, et une jeune colombe ou une tourterelle comme sacrifice expiatoire. Ainsi pour Elisabeth, qui « offre son agneau bêlant pour l'holocauste et la colombe pour le péché (...) la cérémonie de la présentation du nouvel Israélite et la purification de la mère est encore plus pompeuse que pour la présentation de Marie, parce que Jean est le fils d'un prêtre et les prêtres font grande fête »25.2. Et quand Jean d'Endor évoque le souvenir de sa mère, il raconte : « Nous étions des prosélytes et je suis venu dans les bras de ma mère justement pour une Pâque, car je suis né dans les premiers jours d'Adar. Ma mère, qui était de Judée, s'est mise en voyage dès qu'elle a pu, pour offrir à temps son garçon au Seigneur »197.2. A Césarée de Philippe, Jésus sauve de la mort un nouveau-né. Dorca, la jeune mère , vient de s'évanouir. « Quand elle va s'éveiller, dites-lui d'appeler l'enfant : Jésaï-Tobie. Je la reverrai au Temple le jour de sa purification »345.5. Et de fait, quarante jours plus tard, Jésus croise Dorca au Temple alors qu'elle vient juste d'achever le rite de purification. Tout lépreux guéri devait se purifier huit jours. A l'occasion d'une parabole dite à Nazareth, Jésus rappelle le processus de purification : « le lépreux guérit (...) il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l'avoir quelque temps examiné avec attention, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l'homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l'agnelle et la farine et l'huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Voilà alors que l'homme est religieusement admis de nouveau dans le peuple d'Israël »245.5. Un vendredi, après avoir guéri Anastasica, Jésus décide : « Donnez-lui du pain et de la nourriture. Et Toi, Mathieu, donne-lui une paire de tes sandales. Moi, je vais lui donner un manteau pour qu'elle puisse aller trouver le prêtre quand elle se sera restaurée. Donne-lui aussi l'obole, Judas, pour les dépenses de la purification »360.14. Et le vendredi suivant, donc effectivement huit jours plus tard, alors qu'ils approchent du temple : « Nous devrions trouver aussi la femme guérie de la lèpre, observe le Zélote. Oui, elle a fidèlement observé les préceptes, mais maintenant le temps de la purification doit être accompli »365.10. Celui qui avait touché un mort était impur durant sept jours. « Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours »(Nombres 19, 11). Ainsi, après la mort du vieux Saül dans ses bras, à Kérioth, Jésus applique scrupuleusement la Loi. « Je ne change pas la Loi. La Loi, c'est la loi et un Israélite l'observe. Nous sommes impurs. Entre le troisième jour et le septième, nous nous purifierons. Jusque là, nous sommes impurs »78.9. FOOTNOTES : Il s'agit sans doute de la veuve Dorcas ressuscitée par Pierre dans Actes 9, 36-41.
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Lorsqu'il eut douze ans, ils montèrent au Temple
Luc 2, 42 La description de l'examen de majorité, tel que l'expose Maria Valtorta à deux occasions, pour Jésus et pour le jeune Jabé, mérite une attention toute particulière. « Tout le peuple était attentif à la lecture de la Loi : hommes, femmes et tous ceux qui étaient en âge de comprendre » (Néhémie 8, 3). D'après ce texte, tous ceux capables de comprendre la lecture de la loi sont présents. Étaient donc inclus les plus de 12 ans, puisque c'est à cet âge qu'un enfant mâle devenait un fils de la loi et assumait toutes les obligations religieuses des hommes adultes. Aujourd'hui, les Juifs célèbrent le rite de passage à l'âge adulte des garçons de 13 ans par une cérémonie qui s'appelle la Bar Mitzvah. C'est alors que le fils devient responsable de ses actes : « Le fils ne sera pas chargé des fautes de son père, ni le père des fautes de son fils » (Ezéchiel 18, 20). Après sa rencontre avec Jean d'Endor, Jésus lui demande : « N'es-tu plus revenu au Temple ? » « Oh ! si. A douze ans et depuis lors toujours tant que... tant que je pus le faire »197.2 Et cet âge requis, à la Pâque qui suit l'âge de douze ans, et réaffirmé à plusieurs occasions dans l'œuvre : « départ pour Jérusalem de Jésus à douze ans (...) un bel enfant de douze ans »39.4 ; et quand Margziam se présente au Temple : « Mais, qui prouve que l'enfant a douze ans et qu'il a été racheté au Temple ? »201.4. Lorsqu'elle décrit l'examen de majorité de Jésus, Maria Valtorta remarque : « Joseph présente Jésus. Auparavant ils se sont inclinés profondément tous les deux devant une dizaine de docteurs qui ont dignement pris place sur des tabourets de bois peu élevés »40.2. Puis, à nouveau lors de la majorité de Margziam : « Deux personnages. renfrognés qui n'inclinent leur suffisance que devant Joseph. Par derrière entrent huit autres moins imposants. Ils s'assoient, laissant debout les demandeurs »201.4. Mais pouvait-elle savoir que ce chiffre de dix témoins, le miniane est le quorum nécessaire à la récitation des prières les plus importantes de tout office ou de toute cérémonie (circoncision, mariage, deuil... ) . L'examen est une occasion pour poser toutes sortes de questions, afin de s'assurer de la maturité de l'enfant. Un docteur de la loi demande à Jésus : « Si une poule pond un œuf ou si une brebis a son agneau le jour du sabbat, sera-t-il permis d'utiliser le fruit de ses entrailles ou bien faudra-t-il le considérer comme une chose abominable ? »40.5. Certains pourraient se demander si cette question n'est pas le fruit de l'imagination de Maria Valtorta. Or c'est un fait avéré que ce sujet fut effectivement débattu entre les écoles d'Hillel et de Shammaï comme en atteste aussi Maïmonide (qui pour sa part répond par la négative). L'examen est aussi mis à profit pour vérifier la connaissance des grands textes du judaïsme. « Il peut donc, connaissant la Loi elle-même et ses trois branches de l'Halascia, Midrasc et Agada, se conduire en homme »40.2. De même plus loin Pierre s'interroge au sujet de Margziam : « Et puis je ne sais pas comment il sait la Loi, l'Halascia, l'Haggadah et les Médrashiots »197.3. Comme on le voit ici encore, lorsqu'elle transcrit phonétiquement, Maria Valtorta fait de son mieux, mais il apparaît clairement qu'elle n'a pas à sa disposition la documentation nécessaire pour corriger ses approximations. Midrash : interprétation rabbinique d'un verset ou passage de la bible, et par extension, le livre de compilation de ces enseignements. Halakha : commentaire rabbinique des parties légales de la Bible pour en donner le sens profond et fournir une règle de vie. Haggadah : interprétation des parties non-légales de la Bible, dans un sens moralisateur ou édifiant. « Il connaît les préceptes, les traditions, les décisions, les coutumes des parchemins et des phylactères »40.2. Alors la cérémonie peut s'achever : « on Lui raccourcit les cheveux. Puis on ceint son vêtement rouge avec une longue ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille. On Lui attache des banderoles au front, au bras et à son manteau. On les fixe avec des sortes de broches »40.7, et de même plus loin, le même cérémonial se renouvelle pour Margziam : « Margziam. subit la coupe des cheveux que l'on raccourcit depuis les épaules jusqu'aux oreilles. Puis Pierre, qui a ouvert son petit paquet, en tire une belle ceinture de laine rouge avec des broderies jaune or. Il la serre à la taille de l'enfant. Puis, pendant que les prêtres lui attachent au front et au bras des bandelettes de cuir, Pierre s'affaire à fixer au manteau que Margziam. lui a passé les franges sacrées »201.5, ainsi que le prescrit la Loi : « Tu les attacheras comme symbole sur ton bras, et les porteras en fronteau entre les yeux »(Exode 13, 9). FOOTNOTES : Talmud, traité Meguila, 23 b. : Talmud, traité Edujoth, IV, 10.
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Le calendrier luni-solaire et l'année embolismique
Les mois de l'année sont des mois lunaires d'environ 29 jours 1/2. Les années sont des années solaires de 365 jours 1/4. Dans une année de douze mois lunaires il y a un déficit de près de onze jours sur l'année solaire. Pour éviter ce décalage d'où découlerait un asynchronisme entre les fêtes et les saisons, un treizième mois est rajouté pour certaines années, permettant ainsi de toujours célébrer Pessah le premier mois du printemps. « Vous pouvez tous vous rappeler quelle récolte il y eut en cette année de treize mois comme celle-ci »114.8, se remémore Gamaliel au banquet chez Joseph d'Arimathie , évoquant ainsi l'existence d'années embolismiques. Le début du mois est désigné indifféremment dans l'œuvre par le mot tiré du grec : « pour la néoménie de nisan »566.4 , ou par l'équivalent latin : « son époux est mort aux calendes de Casleu »345.3. Mais, comme l'a si bien remarqué Jean Aulagnier, l'indication la plus décisive relative aux calendriers, c'est celle que transmet Synthyché en annonçant la mort de Jean d'Endor : « Jean est mort le sixième jour avant les nones de juin selon les romains, à peu près à la nouvelle lune de Tamuz pour les hébreux »461.16. Cette information, bien que linguistiquement incorrecte, permet cependant de faire coïncider les calendrier julien et hébraïques pour toute la période de la vie publique de Jésus. Il y a, bien entendu, dans l'œuvre, de très fréquentes allusions aux mois selon le calendrier hébraïque. Les deux exemples qui suivent donnent une idée de la pertinence de ces évocations. « le quatorzième jour du mois d'Abid, qu'on appelle maintenant Nisan »413.6. Nisan est effectivement nommé Aviv ou abid . Ailleurs, la remarque de la vieille Jeanne, à Nazareth : « Maudite lune de Elul, chargée d'influences malignes »309.1 prend son sens quand on remarque qu'Eloul, dernier mois de l'année civile juive, (ou 6e de l'année religieuse) est, selon la tradition kabbalistique, le mois de la repentance pendant lequel on récite des prières pénitentielles (selichot). C'est aussi le mois où l'on visite les tombes des êtres chers. FOOTNOTES : Exode 13, 4 ; 23, 15 ; ou 34, 18.
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Les grandes fêtes juives
Trois des grandes fêtes furent à l'origine agricoles et liées au cycle saisonnier. Pessah (la Pâque), fête du printemps, marquait le début des moissons, et Chavouoth (fête des Semaines ou Pentecôte), cinquante jours plus tard, leur fin. A la fin de l'été, Soukkoth (fête des Tabernacles) célébrait les vendanges. Puis très tôt ces fêtes furent associées à des moments de l'histoire d'Israël. La Pâque commémora le départ d'Égypte (Exode). Chavouoth évoqua le don de la Torah sur le Sinaï tandis que les huttes de Soukkoth sous lesquelles les juifs mangeaient rituellement pendant les sept jours de fête, furent assimilées aux tentes du désert lors de l'exode vers la Terre promise. Première fête de pèlerinage, Pessah est appelée également fête des azymes, ou des pains sans levain. « veuille le Très-haut, qui a guidé Israël dans son "Passage", vous guider, en ce pèsac, pour venir dans le sillage de l'Agneau »354.3 note Maria Valtorta, (avec son orthographe approximative lorsqu'il s'agit de mots hébreux). Et ailleurs : « pendant les journées de la grande Fête des Azymes »373.1. La Torah a prévu un jour particulier, un mois après Pessa'h, pour ceux qui se trouvaient impurs pendant la fête et/ou ne pouvaient approcher le Temple pour présenter le sacrifice pascal. C'est un second Pessa'h (Pessa'h Chéni). C'est à l'occasion de cette seconde Pâque que Jésus rassemble tous ceux qu'Il avait éloigné de Jérusalem au jour de la Passion. Barthélemy précise : « le Seigneur sera ici le quatorzième jour du second mois »636.2. Et lorsque Jésus apparaît au milieu d'eux, Il dit à Mathias : « Commence le banquet pascal » (...) « Et avec le même rituel que la Cène pascale, celle-ci se déroule : les hymnes, les demandes, les libations »636.8.9 Lorsque Jésus fait cette prière au Père : « Fais que pour la fête de louange des moissons fécondes de l'année qui vient, ils t'offrent leur vivante gerbe, leur premier-né »104.4, Il évoque Chavouoth, la fête des moissons, la Pentecôte. Et la gerbe vivante est un rappel de la cérémonie de l'offrande de la gerbe agitée , qui était faite le jour après le Sabbat qui suit le 15 Nisan. Pour la Pentecôte a lieu le second pèlerinage à Jérusalem. « Nous remonterons de Masada à Kériot et nous irons à Jutta, Hébron, Béthsur, Béther, pour être de nouveau à Jérusalem pour la Pentecôte » 386.3. La troisième fête de pèlerinage, Soukkoth, a lieu après les vendanges. Quand elle assiste pour la première fois aux préparatifs de la fête, Maria Valtorta ne semble pas bien comprendre. « Il y a quantité de tentes de laine brute, certainement imperméable, étendues sur des pieux fixés au sol, et attachés aux pieux des branches vertes qui y font une fraîche décoration. D'autres, par ailleurs, sont constituées de branches fixées au sol et faisant de petites galeries vertes »3.2. Ce n'est que beaucoup plus loin, quand elle revoit le Camp des Galiléens qu'elle reconnait alors : « le lieu où, dans une vision lointaine, j'ai vu camper Joachim et Anne avec Alphée alors tout petit, près d'autres cabanes de branchages, aux Tabernacles qui précédèrent la conception de la Vierge »279.1. La décision de Joachim : « Demain, c'est le dernier jour de supplication. Déjà toutes les offrandes ont été faites, mais nous les renouvellerons encore demain, solennellement »3.4 évoque le septième jour de Soukkoth (le 21 Tichri) qui s'appelle Hochaana Rabba . Et ce jour est effectivement marqué par des prières de supplications particulières dans lesquelles on implore Dieu. Comparant les trois grands pèlerinages, Maria Valtorta fait cette remarque pertinente : « dans cette fête des Tabernacles, elle est encore plus sensible cette émigration de familles entières, non pas que les pèlerins soient plus nombreux que pour la Pâque ou la Pentecôte, mais parce que, devant vivre sous des cabanes pendant plusieurs jours, ils ont le mobilier que dans les autres solennités tous évitent de traîner derrière eux »475.3. Hanoukkah (la Dédicace) commémore la libération du Temple par les Maccabées et sa nouvelle consécration après qu'il ait été profané par le roi grec de Syrie Antiochus IV Epiphane. Depuis on fête dans la joie la consécration de l'autel, chaque année à partir du vingt-cinq kisleu et pendant huit jours. (1 Mac 52-59). Jésus en fait le rappel à ses apôtres : On lit dans les Macchabées que Judas avec les siens, ayant, grâce à la protection du Seigneur, repris le Temple et la Cité, détruisit les autels des dieux étrangers et leurs sanctuaires et purifia le Temple. Puis il dressa un autre autel, se procura du feu avec les pierres à feu, offrit les sacrifices, fit brûler l'encens, posa les lumières et les pains de proposition. Puis tous prosternés par terre, ils supplièrent le Seigneur de faire en sorte de ne plus les faire pécher, ou bien, si par leur faiblesse ils seraient de nouveau tombés dans le péché, qu'ils soient traités avec une miséricorde divine. Et ceci arriva le 25 du mois de Casleu »132.1. Et quand Pierre remarque qu'il ne sera pas chez lui en ces jours de fête, pour allumer les lumières, Jésus le console ainsi : « Tu es un grand enfant! Nous les allumerons nous aussi les lampes. Ainsi tu ne feras plus grise mine et c'est toi qui les allumeras ». « Moi ? Pas moi, Seigneur. Tu es notre Chef de famille. C'est à Toi de le faire ». « Moi, je suis toujours une lampe allumée… et je voudrais que vous aussi le soyez. Je suis l'Encénie Éternelle, Pierre »132.6. C'est l'école de Hillel qui décida que les lampes ou bougies seraient allumées graduellement : une chaque soir, jusqu'à ce qu'on ait atteint le total de huit. Il est possible qu'au temps du Christ la célébration différait un peu de ce qui se fait maintenant. « Qu'est cette chose ? Le sciemanflorasc ? Qu'est-ce? » Au début du mois d'octobre 29, au retour d'un pèlerinage au mont Nébo, Jésus passe par Jéricho. Il est alors pris violemment à partie par quelques sadducéens qui l'interrogent avec hargne : « Réponds, fou de Nazaréen. Connais-tu le sciemanflorasc ? »503.9. Tout comme Simon Pierre, nous nous posons la question : Qu'est-ce que ce sciemanflorasc ? Voici un mot qui n'apparaît dans aucun dictionnaire, et qui semble inconnu aujourd'hui... A peine peut-on, d'après le contexte, supposer qu'il se rapporte à quelque incantation magique. S'agit-il d'une formule d'exorcisme, ou d'un terme secret de magie kabbalistique ? Heureusement dans un ouvrage rare et ancien, l'abbé Bullet nous apporte un début d'explication. Il y a tout lieu de lire ici l'expression hébraïque Schem hamphoras, c'est-à-dire le nom ineffable de Dieu que M. Valtorta a rapporté avec une orthographe phonétique approximative. Un autre auteur explique, au début du 19 e siècle, à l'usage des francs-maçons du rite écossais, que Schem Hammephoras signifie Nomen explicatum, expansum, pronuntiatum : « le nom bien prononcé, bien expliqué ». C'est ce nom que le grand-prêtre prononçait une fois par an dans le temple, le 10 thisri. Quiconque de non autorisé l'aurait alors entendu, aurait encouru immédiatement la peine de mort. Le grand prêtre ne pouvait le transmettre à ses disciple, oralement, qu'une seule fois tous les sept ans. Les kabbalistes affirmaient que le nom de Dieu se décompose en 72 syllabes et 216 lettres, et c'est ce qu'ils appellent Schem hamphoras. (Ce nom serait bâti à partir des versets de 72 lettres du texte hébraïque originel du livre de l'Exode 14, 19-21). Ce nom fut remplacé ensuite par le Tétragramme, le nom de 4 lettres : Yod, He, Vau, He. (Yahvé). C'est aussi sous le titre Vom Schem Hamephoras qu'en 1546 Martin Luther fit paraître un violent pamphlet anti judaïque. Et de nos jours le schemhamphoras est devenu un article de magie, vendu comme talisman dans les boutiques de magie et d'ésotérisme. Dans son ouvrage, l'abbé Bullet cite quelques textes juifs forts rares qui affirment justement que Jésus faisait des prodiges « parce qu'Il avait découvert le nom secret de Dieu ». La question posée par les docteurs de la loi, et la réponse de Jésus à Pierre : « Ils confondent la Vérité avec le Mensonge, Dieu avec Satan, et dans leur orgueil satanique ils pensent que Dieu pour se plier aux volontés des hommes a besoin d'être conjuré par son tétragramme »503.10 prennent alors tout leur sens, et deviennent des arguments très forts en faveur de l'authenticité de cette vision par M. Valtorta. Il semble bien en effet que le mot sciemanflorasc n'eut pas plus de sens pour M. Valtorta que n'en eut en son temps, pour Bernadette Soubirous à Lourdes, la réponse de la Vierge Marie « que soy era immaculada conceptiou ». FOOTNOTES : Abbé Bullet, Histoire de l'établissement du Christianisme 1764, réédition de 1825, p 140 et suivantes. : F.-H. Stanislas de l'Aulnaye, Thuileur des trente-trois degrés de l'écossisme de rit ancien dit accepté 1813 page 92.
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Cette parole leur demeurait cachée
La solution de problèmes exégétiques ?
Depuis des siècles et des siècles, une foule de savants docteurs en exégèse discutent de l'interprétation de tel ou tel passage des Saintes Ecritures. Ils comparent les manuscrits les plus anciens pour en améliorer les traductions modernes, pour solutionner certaines ambiguïtés et des erreurs de transcriptions, ou pour en clarifier la compréhension. On trouve d'ailleurs cette intéressante remarque de Jésus à Maria : « Je te fais seulement remarquer comment une seule phrase omise ou un mot mal retranscrit peut tout changer. Et toi qui écris, tu es vive et tu peux réparer l'erreur aussitôt. Réfléchis donc et comprends comment vingt siècles ont pu priver l'Evangile apostolique de certaines parties ; certes, cela ne nuit pas à la doctrine, mais à la facilité de comprendre l'Evangile. Cela explique bien des choses. Si nous remontons aux origines, nous y découvrons encore une fois une manœuvre du Désordre, et l'on en attribue aux fils du Désordre beaucoup d'autres. Tu vois comme il est facile de faire des erreurs de transcription »165.11. Ce délicat travail d'analyse requiert une longue formation et des compétences très spécifiques. Il est donc totalement hors de mon propos de me livrer à de telles analyses, sous peine que l'on me retourne à juste titre le compliment que j'ai précédemment adressé au critique de L'Osservatore Romano ... Je me bornerai donc à évoquer maintenant quelques unes des solutions qui semblent être apportées tout naturellement par le récit de Maria Valtorta à d'innombrables questions exégétiques régulièrement soulevées au long des siècles, laissant aux spécialistes le soin d'en faire une analyse plus approfondie. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de cette œuvre, d'après cette indication de Jésus dans l'adieu à l'œuvre : « Et cette Œuvre a encore pour but d'éclairer des points qu'un ensemble complexe de circonstances a couvert de ténèbres et forme ainsi des zones obscures dans la clarté du tableau évangélique et des points qui semblent des ruptures, et ne sont que des points devenus obscurs, entre l'un ou l'autre épisode, points indéchiffrables et dans l'éclaircissement desquels se trouve la clef pour comprendre exactement certaines situations qui s'étaient créées et certaines manières fortes que j'avais dû avoir, qui contrastaient tellement avec mes exhortations continuelles au pardon, à la douceur et à l'humilité, certaines raideurs envers des adversaires entêtés et que rien ne pouvait convertir »652.IV.
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Bis repetita placent...
Horace Durant les trois années de sa vie publique, Jésus est parfois revenu à plusieurs occasions sur le même enseignement, a pu reproduire un même miracle, se retrouver dans des situations similaires. Naturellement les faits ne sont pas rapportés à l'identique par les divers témoins, et les exégètes ont alors bien du mal à s'y retrouver. Ils hésitent parfois entre fusionner ou distinguer ces faits. Les marchands ont-ils été chassés une ou deux fois du temple ? Y a-t-il eu une ou deux multiplication des pains ? La question sur le plus grand commandement a-t-elle été posée plusieurs fois ? L'onction de la pécheresse et l'onction à Béthanie sont-elles l'œuvre de deux personnes distinctes ou d'une unique personne ? Ce sont là quelques unes des questions posées. A toutes ces interrogations, le texte de Maria Valtorta donne une réponse claire et probante, et qui plus est, semble concilier parfaitement les différentes versions évangéliques. Voyons cela un peu plus en détail. FOOTNOTES : « Les choses répétées plaisent » : Horace, Art poétique, v. 365.
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Cette parole leur demeurait cachée
Les marchands chassés du Temple
Tandis que les évangiles synoptiques décrivent Jésus chassant les marchands du Temple un peu avant la Passion , Jean dans son évangile place un événement similaire au début de la vie publique (Jean 2, 13-22). Jésus arrive au Temple pour la première Pâque, en compagnie de ses disciples : Pierre, André, Jean et Jacques, Philippe et Barthélémy. Là Il est scandalisé en voyant comment un marchand abuse de la faiblesse d'un couple de « petits vieux, à moitié aveugles ». Il tente de lui faire réparer l'injustice. « Jésus se retourne vers l'homme aux agneaux : Change cet agneau à ces fidèles. Il n'est pas digne de l'autel comme il n'est pas digne que tu profites de deux pauvres vieux parce que faibles et sans défense »53.3. Et c'est l'intransigeance, la provocation et même les menaces des marchands contre ces personnes âgées et sans défense qui déclenchent « sa sainte colère ». « Qui es-tu ? Comment te permets-tu de faire cela, en troublant les cérémonies prescrites? De quelle école proviens-tu ? Pour nous, nous ne te connaissons pas. Nous ne savons pas qui tu es ». « Je suis Celui qui peut. Je peux tout »53.5. Ainsi débute la première manifestation publique du Christ. Et lorsque une cinquantaine de jours plus tard, il retrouve Judas au Temple, Jésus lui demande : « Appelle-moi le magistrat responsable. Je dois me faire reconnaître pour qu'on ne dise pas que je manque aux coutumes et au respect ». « L'autre fois, tu ne l'as pas fait ». « L'autre fois j'étais brûlé par le zèle de la Maison de Dieu profanée par trop de choses. L'autre fois, j'étais le Fils du Père, l'Héritier qui, au Nom du Père et par amour de ma Maison, agissait avec sa majesté à laquelle sont inférieurs les magistrats et les prêtres. Maintenant, je suis le Maître d'Israël et à Israël, j'enseigne aussi cette chose »68.1. Lors de la troisième Pâque, Maria Valtorta décrit un fait qui n'est pas rapporté par les évangélistes : « Les voilà dans le Temple, dans le grouillement peu sacré des premières cours où sont les marchands et les changeurs. Jésus regarde et frémit. Il pâlit et paraît grandir encore tant est solennelle sa démarche sévère. L'Iscariote le tente : "Pourquoi ne répètes-tu pas le geste saint? Tu le vois ? Ils ont oublié… et la profanation est de nouveau dans la Maison de Dieu. Tu ne t'en émeus pas ? Tu ne te dresses pas pour la défendre ?" ». « Ce n'est pas l'heure. Mais tout cela sera purifié. Et pour toujours ! dit Jésus avec décision »364.5. La seconde intervention contre les marchands a lieu après l'entrée triomphale dans Jérusalem, juste avant la dernière Pâque. Elle a une toute autre motivation, qui est indiquée par Jésus : « Ma colère contre les profanateurs du Temple est la conséquence logique de ma méditation sur les malheurs prochains de Jérusalem »590.9. « Jésus tonne d'une voix puissante : "Hors de la maison de mon Père ! Ce n'est pas un lieu d'usure et de marché... Il est écrit : "Ma maison sera appelée maison de prière". Pourquoi donc en avez-vous fait une caverne de voleurs, de cette maison où on invoque le Nom du Seigneur ? Hors d'ici ! Purifiez ma Maison. Qu'il ne vous arrive pas qu'au lieu de me servir de cordes je vous frappe avec les foudres de la colère céleste. Hors d'ici ! Hors d'ici les voleurs, les brocanteurs, les impudiques, les homicides, les sacrilèges, les idolâtres de la pire idolâtrie : celle du propre moi orgueilleux, les corrupteurs et les menteurs. Dehors ! Dehors ! Ou bien le Dieu Très-Haut balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple »590.19. Et Maria Valtorta précise alors : « Il ne répète pas la fustigation de l'autre fois, mais comme les marchands et les changeurs tardent à obéir, il va au comptoir le plus proche et le renverse en répandant balances et pièces de monnaie sur le sol »590.19. Toutes ces précisions peuvent donc donner matière à réflexion à qui douterait que Jésus soit intervenu à deux reprises pour chasser les marchands du Temple. FOOTNOTES : Matthieu 21, 12-13 ; Marc 11, 15-17 ; Luc 19, 45-46.
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Les deux multiplications des pains
Le texte de Maria Valtorta situe la première multiplication juste après l'annonce de la mort de Jean Baptiste. Jésus quitte alors de nuit Bethsaïda pour s'isoler avec ses apôtres au sud du lac, près de Tarichée . Les quatre évangélistes se font l'écho de ce miracle . Et le récit de Maria Valtorta nous montre aussi comment ce miracle va affermir la foi encore incertaine d'un scribe : « Jésus regarde fixement le scribe qui est toujours resté près de Lui et lui demande : Veux-tu donner, toi aussi, la nourriture aux affamés ? ». « Cela me plairait, mais moi aussi j'en suis démuni ». « Donne la mienne. Je te le permets ». « Mais… tu as l'intention de rassasier presque cinq mille hommes, et en plus les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ? ». « Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit, verra s'accomplir le miracle »273.3. Signalons au passage que Jean évoque un jeune garçon dont Maria Valtorta nous précise qu'il s'agit de Margziam (le futur saint Martial), ce qui est conforme avec une ancienne tradition limougeaude . (voir pour plus de détails le chapitre Les témoins oculaires) La deuxième multiplication n'est rapportée que par Matthieu (15, 32-38) et Marc (8, 1-9), et se situerait au bord du lac et en Décapole ce qui est compatible avec la région d'Hippo d'après les indices fournis par Maria Valtorta. « J'ai pitié de ces gens. Ils me suivent depuis trois jours. Ils n'ont plus de provisions avec eux. Nous sommes loin de tout village. Je crains que les plus faibles souffrent trop, si Moi je les renvoie sans les nourrir »353.2.Bien des exégètes ont cru voir assez de similitudes avec la première multiplication pour considérer que Marc et Matthieu ont donné deux récits d'un seul et unique miracle . Dans L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, aucune ambigüité possible : il s'agit bel et bien de deux miracles distincts, l'un en territoire juif, et l'autre en pays païen... FOOTNOTES : Luc est le seul à évoquer la région de Bethsaïda (9, 10), tandis que Jean (6, 1) dit : « Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée ». : Matthieu 14, 13-21 ; Luc 9, 10-17 ; Marc 6, 35-44 ; Jean 6, 1-13. : Adémar de Chabannes (989-1034) dans Vita prolixior sancti Martialis identifie St Martial avec le jeune enfant qui offrit les pains et les poissons à Jésus pour leur multiplication. : Voir par exemple la note Marc 8,8 de la bible d'Osty.
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Les deux questions sur le plus grand commandement
Nous sommes dans le Temple de Jérusalem, au moment de la fête de Tabernacles de la seconde année de sa vie publique, et Jésus vient de proposer à ses auditeurs la parabole des talents (Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 11-27). Il conclut ainsi : « Infinies sont les surprises du Seigneur parce qu'innombrables sont les réactions de l'homme. Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie »281.9. « Mais un docteur de la Loi, qui s'était assis pour écouter sérieusement sous le portique, se lève et s'avance en demandant: Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? Tu as répondu à d'autres, réponds-moi à moi aussi ». « Pourquoi veux-tu me tenter ? Pourquoi veux-tu mentir ? Espères-tu que je dise des choses qui déforment la Loi parce que je lui ajoute des idées plus lumineuses et plus parfaites ? Qu'est-ce qui est écrit dans la Loi ? Réponds ! Quel est son principal commandement ? »281.10. Cet épisode est rapporté par Luc (10, 25-28) juste avant la parabole du bon Samaritain. Les commentateurs de la bible rapprochent souvent ce passage de Luc avec un épisode du mercredi saint, rapporté par Matthieu (22, 34-40) et Marc (12, 28-34) où la même question est posée à Jésus, et à laquelle Il répond en proclamant la prière du Chema (Dt 6, 4) : « Écoute, ô Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces. C'est le premier et suprême commandement. Le second ensuite est semblable à celui-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandements plus grands que ceux-ci. Ils renferment toute la Loi et les prophètes » . 596.2 . Le récit rapporté par Maria Valtorta montre clairement que les deux épisodes sont distincts, et que la question sur le plus grand commandement a été effectivement posée deux fois.
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La pécheresse et les deux "Marie"
Voici bien une question qui fit l'objet de débats intenses parmi les exégètes : faut-il voir en la pécheresse repentie, en Marie de Béthanie, et en Marie de Magdala une seule personne, ou deux ou trois personnes distinctes ? Les évangiles peuvent sembler distinguer trois personnes. Les quatre évangélistes diffèrent sur certains détails, mais comme ces trois femmes présentent des points communs, (notamment au niveau de leur tempérament de feu), les Pères de l'Eglise ont discuté pour savoir s'il s'agissait d'une seule et unique sainte . C'est finalement au début du 7ème siècle en Occident, et vers le 9ème siècle en Orient qu'apparaît un accord sur l'unicité de la femme au parfum en lui donnant le nom de Madeleine, ou Marie-Madeleine. Dans son œuvre, Maria Valtorta ne laisse place à aucune incertitude : la pécheresse repentie, c'est Marie de Magdala, la sœur de Lazare et de Marthe. Elle est dite de Magdala tout simplement parce que c'est là, à proximité de Tibériade, qu'elle avait trouvé refuge dans une propriété appartenant à sa famille, pour donner libre cours à sa vie licencieuse. Il y a donc une seule et unique personne : « Marie de Magdala, la grande pécheresse d'Israël, celle qui n'avait pas d'excuse pour son péché, est revenue au Seigneur »250.5. Sa conversion est si totale que son frère Lazare s'interroge : « Moi… je ne puis comprendre où elle trouve la sagesse, les paroles, les actes qu'elle trouve et qui édifient toute la maison. Moi, je la regarde comme on regarde un mystère. Mais comment tant de feu, tant de gemmes pouvaient-ils être cachés sous tant d'ordure et y vivre à leur aise ? Ni moi, ni Marthe ne nous élevons ou elle s'élève. Comment le peut-elle si elle a eu ses ailes brisées par le vice ? Moi, je ne comprends pas »279.2. « Et il n'est pas nécessaire que tu comprennes. Il suffit que je comprenne, Moi. Mais je te le dis: Marie a retourné vers le Bien les puissantes énergies de son être. Elle a dirigé son tempérament vers la Perfection. Et comme elle a un tempérament d'une puissance absolue, elle s'élance sans réserve par ce chemin. Elle fait servir son expérience du mal pour être puissante dans le bien comme elle l'a été dans le mal, et mettant en œuvre la même méthode de se donner toute entière qu'elle avait dans le péché, elle se donne toute entière à Dieu. Elle a compris la loi "d'aimer Dieu avec tout soi-même, avec son corps, avec son âme, avec toutes ses forces". Si Israël était composé de Marie, si le monde était fait de Marie, nous aurions sur la terre le Royaume de Dieu, tel qu'il sera dans les hauteurs du Ciel ». « Oh ! Maître, Maître ! Et c'est Marie de Magdala, celle qui mérite ces paroles ! »279.3. Ces paroles, comme tant d'autres tout au long de l'œuvre, permettent aussi de démystifier certaines interprétations gnostiques, modernistes ou parfois même blasphématoires de l'évangile de Marie-Madeleine et d'autres textes apocryphes. Elles permettent aussi de comprendre pourquoi les apôtres, puis les évangélistes, par admiration et respect devant la totale conversion de Marie-Madeleine, n'évoquèrent son passé de pécheresse que sous couvert d'anonymat, pour ne nommer clairement que Marie la disciple. Et c'est parce que « Marie sait aimer plus que tous »550.3, aimer « avec une séraphique ardeur »377.7 qu'elle eut le privilège d'être la première à voir le Seigneur ressuscité. Un Joseph Barsabbas et un Joseph Barnabas ? Lorsqu'il fut décidé de trouver un remplaçant à Judas, Luc (Actes 1, 21-23) nous indique : « On en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas , surnommé Justus, et Matthias ». Puis un peu plus loin (Actes 4, 36), il raconte le don généreux d'un disciple : « Joseph appelé en outre Barnabas par les Apôtres - ce qui s'interprète fils de consolation - Chypriote, lévite de naissance ». Le même prénom, deux surnoms presque semblables, et probablement quelques erreurs malheureuses de copistes, il n'en fallait pas plus pour que soit posée la question. S'agit-il de deux personnages différents, ou d'un seul et même disciple ? Les avis sont partagés parmi les biblistes, et personne n'a réussi à convaincre l'ensemble de ses confrères. Pour Maria Valtorta, la question ne se pose même pas. Le compagnon de Matthias, « un de ces hommes qui ont accompagné les apôtres pendant tout le temps que le Seigneur Jésus est allé et venu parmi eux » (selon Actes 1, 21 ), c'est le berger Joseph , que Jésus a spécialement choisi comme disciple dès l'été 27, en disant : « Je retiens ce fils (et il montre Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu'il se forme là un noyau solide qui ne m'annonce pas seulement en faisant connaître mon existence, mais les caractéristiques les plus essentielles de ma doctrine »91.1. Il est plus précisément nommé « Joseph, fils de Joseph de Saba »639.5 lors de l'élection de Matthias. Dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, il ne saurait être confondu avec Joseph Barnabé, le lévite, élève fidèle de Gamaliel, et futur compagnon de saint Paul, reçu officiellement disciple à la dernière heure, juste avant la Passion : « toi, Barnabé qui as quitté tes compagnons aujourd'hui pour me suivre »592.20. * Bien entendu, le texte de Maria Valtorta ne se borne pas à apporter sa solution à ces quelques doublons évangéliques. C'est presque à chaque paragraphe qu'on peut trouver de tels éclaircissements, sans qu'il y paraisse toujours, tant ils s'intègrent naturellement dans le discours. Et une fois de plus je dois me résoudre à en choisir arbitrairement quelques uns parmi la multitude. Voici donc maintenant quelques exemples qui illustrent comment L'Evangile tel qu'il m'a été révélé peut aider à une meilleure compréhension de quelques passages évangéliques ou bibliques. FOOTNOTES : L'éminent bibliste P. Lagrange a examiné comment fut traitée cette question chez les écrivains ecclésiastiques anciens. Clément d'Alexandrie conclut à une seule personne pour les deux onctions. Origène, y voyant une allégorie, a oscillé entre l'unité et la pluralité. Eusèbe incline pour l'unité. Tertullien confond les scènes en une seule. St Hilaire distingue 2 femmes. St Ambroise s'inspire d'Origène en une solution nuancée : 2 femmes, ou une pécheresse devenue sainte. St Jérôme hésite entre 2 femmes. St Paulin et St Cassien sont pour l'unité. St Augustin penche un temps pour l'unité puis semble aller plutôt en sens contraire. St Grégoire le Grand confond les 3 femmes en une seule, et ce sera désormais la position de l'Occident, encore que St Thomas d'Aquin ait constaté les divergences des Pères qui laissent libre l'exégèse. Les Syriens quant à eux ont incliné vers la distinction des personnes, avec Tatien et St Jean Chrysostome. : Le Codex Bezae et les manuscrits occidentaux portent barnabbas, les autres manuscrits portent barsabbas. : De l'hébreu « bar-navi » qui signifie littéralement « fils du prophète » ou bien « fils de consolation » et qui devient en français Barnabé. : Pour plus de détails, voir le chapitre « Les témoins oculaires ».
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Cette parole leur demeurait cachée
Un verset biblique disparu...
Voici pour commencer un bref sujet susceptible d'intéresser quelques biblistes. Relatant un discours de Jésus à Capharnaüm, Maria Valtorta écrit : « Jésus achève son discours en disant : Après avoir contemplé ensemble la grande phrase de Salomon : "C'est dans l'abondance de la justice que se trouve la plus grande force", je vous exhorte à posséder cette abondance parce que c'est la monnaie qu'il faut pour entrer dans le Royaume des Cieux »266.1. Cette grande phrase de Salomon figurait en seconde partie de Proverbes 15, 5 dans d'anciennes versions de la bible telles que celle de Louis-Claude Fillion 1855 ou que la grande Bible de Tours 1866 . Or curieusement elle semble avoir complètement disparu des versions françaises à partir de 1870 . Pour quelle raison a-t-elle été supprimée ? Elle figurait encore sur les versions italiennes en 1940 (avec une note indiquant son absence des versions hébraïques). Elle a été supprimée après le concile Vatican II. FOOTNOTES : « Dans l'abondance de la justice se trouve une très grande force ». : « La justice abondante aura une grande vertu ». : Cette phrase est absente des bibles de Darby 1872 ; de Neufchatel 1900 ; de Crampon 1923 ; d'Osty 1973 ; de la Bible de Jérusalem 1975 ; de Chouraqui 1987 ; de la TOB, et aucune de ces bibles n'évoque la raison de cette « disparition ».
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Une traduction qui semble poser problème...
Ailleurs Maria Valtorta nous rapporte ce dialogue entre Manaën et Jésus : « Je voudrais avoir le vrai courage de tout abandonner pour te suivre complètement, comme ces disciples que tu attends. Mais y réussirai-je jamais ? Nous qui ne sommes pas du peuple, nous hésitons davantage à te suivre. Pourquoi ? » « Parce que pour vous retenir, vous avez les tentacules des pauvres richesses ». « A vrai dire je sais aussi que certains qui ne sont pas riches, à proprement parler, mais savants ou en passe de le devenir, eux aussi ne viennent pas ». « Eux aussi ont les tentacules des pauvres richesses qui les retiennent. On n'est pas riche seulement d'argent. Il y a aussi la richesse du savoir. Peu de gens arrivent à reconnaître comme Salomon : "Vanité des vanités. Tout n'est que vanité", reprise et amplifiée non seulement matériellement mais en profondeur dans le Qôhélet. As-tu cette pensée présente à l'esprit ? La science humaine est vanité, car augmenter seulement le savoir humain "c'est fatigue et affliction de l'esprit et qui développe la science développe aussi les ennuis". En vérité je te dis qu'il en est ainsi. Et je dis aussi qu'il n'en serait pas ainsi si la science humaine était soutenue et consolidée par la sagesse surnaturelle et le saint amour de Dieu »270.2. Ainsi exprimé ( par Jésus ) avec son contexte, la compréhension de cette citation (Ecclésiaste 1, 18) ne semble pas poser de problème. Pourtant il en va tout autrement lorsqu'on examine les traductions concises ou laconiques que quelques biblistes ont fait de ce verset : Bible d'Osty : « Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin, surcroît de science, surcroît de douleur » ; Bible de Chouraqui : « Oui, à trop de sagesse, trop d'irritation; qui ajoute à la pénétration ajoute à la douleur » ; Bible de Jérusalem : « Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin; plus de savoir, plus de douleur » ; Bible de Louis Segond : « Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur » ; Traduction Œcuménique de la bible (TOB) : « Car avec beaucoup de sagesse il y a beaucoup d'affliction; qui augmente le savoir augmente la douleur ». Comment Maria Valtorta aurait-elle pu interpréter de sa propre initiative un texte qui à l'évidence a posé quelques problèmes de transcription aux spécialistes ? FOOTNOTES : Curieusement, dans un discours du 17/01/2008, Benoît XVI déclarait: « Augustin a affirmé une réciprocité entre "scientia" et "tristitia": le simple savoir, dit-il, rend triste. Et de fait, celui qui voit et qui apprend seulement tout ce qui survient dans le monde finit par devenir triste ». Ce qui semble tout à fait être un commentaire « éclairé » de ce verset biblique.
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La femme adultère et les signes mystérieux sur le sol
Jean (8, 1-11) relate cet épisode. « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère... C'est une adultère, et comme telle doit être lapidée. Moïse l'a dit... Et Toi, Maître, qu'en dis-tu ? »494.1. Dans son récit Jean indique laconiquement que pour toute réponse, « Jésus, se baissant, écrivait du doigt sur le sol ». Mais quels étaient donc ces signes : de simples griffonnages ou quelque message mystérieux ? Jean n'en dit rien. Beaucoup de commentateurs voient dans cette attitude de Jésus un signe de mépris ou de dédain envers les pharisiens « sans doute pour indiquer qu'il ne prend aucun intérêt à leur tribunal » ajoutent-ils. D'autres pensent que Jésus « prend un air détaché... en griffonnant négligemment » , ou même qu'Il agit « Comme un homme ennuyé qui ne veut pas répondre ou qui veut réfléchir et prendre le temps de peser sa réponse avant de la donner ». Osty, dans sa bible, affirme même: « Jésus n'écrivait pas leurs pêchés ». Je n'en ai trouvé aucun, même parmi les Pères de l'Eglise, si ce n'est saint Jérôme , donnant l'interprétation transmise par Maria Valtorta. C'est pourtant l'explication qui personnellement me semble de loin la plus convaincante. Laissons donc Maria Valtorta nous décrire cette scène : « Jésus écrit. Il écrit et, avec le pied chaussé de sa sandale, Il efface et Il écrit plus loin, en tournant lentement sur Lui-même pour trouver de la place. On dirait un enfant qui s'amuse. Mais ce qu'il écrit, ce ne sont pas des mots pour rire. Il a écrit successivement : "Usurier", "Faux", "Fils irrespectueux", "Fornicateur", "Assassin", "Profanateur de la Loi", "Voleur", "Luxurieux", "Usurpateur", "Mari et père indigne", "Blasphémateur", "Rebelle à Dieu", "Adultère". Il écrit et écrit de nouveau pendant que parlent de nouveaux accusateurs ». « Mais, en somme, Maître! Ton jugement. La femme doit être jugée. Elle ne peut de son poids contaminer la Terre. Son souffle est un venin qui trouble les cœurs ». « Jésus se lève. Miséricorde ! Quel visage ! Ce sont des éclairs qui tombent sur les accusateurs. Il semble encore plus grand tant il redresse la tête. Le visage fermé et sans la plus lointaine trace de sourire sur les lèvres ni dans les yeux, il plante ces yeux en face de la foule qui recule comme devant deux lames acérées. Il les fixe un par un avec une intensité de recherche qui fait peur. Ceux qu'il fixe cherchent à reculer dans la foule et s'y perdre, ainsi le cercle s'élargit et s'effrite comme miné par une force cachée ». « Finalement, il parle : "Que celui d'entre vous qui est sans péché jette à la femme la première pierre". Et sa voix est un tonnerre qu'accompagnent des regards encore plus fulgurants. Jésus s'est croisé les bras, et il reste ainsi: droit comme un juge qui attend. Son regard ne donne pas de paix : il fouille, pénètre, accuse »494.2. Devant une si brillante évocation de cette scène évangélique, est-il utile d'ajouter le moindre commentaire ? FOOTNOTES : Plusieurs de ces commentaires sont consultables sur Internet : Saint Jérôme (Contr. Jovin.) imagine que Jésus ait pu écrire sur le pavé du temple les péchés des cruels accusateurs : « Eorum qui accusabant, peccata descripsit ».
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Jean et la tentative d'élire Jésus roi
" Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne " Jn 6, 15 Seul l'apôtre Jean évoque cette tentative d'enlèvement de Jésus pour le faire roi. Or Maria Valtorta nous relate cet évènement dans un épisode dramatique, palpitant et particulièrement éclairant. Jean a observé de loin cette réunion secrète chez Chouza. Jésus s'en échappe profondément contrit : « Tu pleurais ?… Que t'ont-ils fait, mon Seigneur ? T'ont-ils insulté? Frappé ? » « Non. Ils voulaient me faire roi. Un pauvre roi, Jean ! Et plusieurs voulaient le faire de bonne foi, par un amour vrai, dans une bonne intention… Le plus grand nombre… pour pouvoir me dénoncer et se débarrasser de Moi »464.15. Il s'ensuit alors un dialogue émouvant entre le Seigneur et son apôtre bien-aimé : « Ils voulaient te faire roi ? Mais ils n'ont pas encore compris que ton Royaume n'est pas de cette Terre ? ». « Ils n'ont pas compris ! « Sans donner de noms, raconte-moi, Seigneur… » « Mais tu ne diras pas ce que je t'ai dit ? » « Si tu ne veux pas, Seigneur, je ne le dirai pas » « Tu ne le diras que quand les hommes voudront me présenter comme un ordinaire chef populaire. Un jour cela viendra. Tu seras là et tu diras : Lui n'a pas été un roi de la Terre parce qu'il ne l'a pas voulu, parce que son Royaume n'était pas de ce monde. Lui était le Fils de Dieu, le Verbe Incarné, et il ne pouvait pas accepter ce qui est terrestre. Il a voulu venir dans le monde et revêtir une chair pour racheter la chair et les âmes et le monde, mais il n'a pas voulu accepter les pompes du monde et les foyers du péché, et il n'a eu en Lui rien de charnel ni de mondain. La Lumière ne s'est pas enveloppée de ténèbres, l'Infini n'a pas accueilli des choses finies, mais des créatures, limitées par la chair et le péché, il a fait des créatures qui désormais Lui ressembleraient davantage en amenant ceux qui croient en Lui à la vraie royauté et en établissant son Règne dans les cœurs, avant de l'établir dans les Cieux, où il sera complet et éternel avec tous ceux qui seront sauvés. Tu diras cela, Jean, à ceux qui ne voudront voir en Moi qu'un homme, et à ceux qui ne verront en Moi qu'un esprit, à ceux qui nieront que j'ai subi la tentation… et la douleur… Tu diras aux hommes que le Rédempteur a pleuré... et qu'eux, les hommes, ont été rachetés aussi par mes larmes »464.16. Il semble probable que les exégètes qui analyseront ce chapitre dans son intégralité y trouveront de nombreux éclaircissements sur la personnalité et le témoignage de saint Jean. Les historiens quant à eux pourraient y découvrir de très intéressants éléments sur les intrigues politiciennes qui agitaient la Judée en ce début de premier siècle.
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Le levain des pharisiens
L'évangéliste Marc (8,14-21) relate un épisode qui resterait assez obscur, si nous n'avions pas la version plus explicite de Matthieu (16, 5-12). Mais lorsqu'on lit le récit que nous a transmis Maria Valtorta tout semble devenir parfaitement limpide : « Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion? À celui qui fermente dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs, contre Moi. C'est la haine et c'est l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain pharisaïque. On ne doit pas haïr même celui qui est notre ennemi. N'ouvrez pas, même un soupirail, à ce qui n'est pas Dieu. Derrière le premier élément en entreraient d'autres contraires à Dieu. Parfois, pour vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou être vaincu. Et une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Ayez charité et réserve. Vous n'avez pas encore en vous suffisamment pour pouvoir les combattre, ces doctrines, sans en être infectés. Car certains éléments qu'elles ont, vous les avez vous aussi. Et la rancœur à leur égard en est un. Je vous dis encore qu'ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à Moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous donner leurs doctrines, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu'est le levain dont je parle: l'animosité qui est contraire à l'amour, et les fausses doctrines. Je vous le dis: soyez prudents »343.2.
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Le verset 6,12 du Cantique des Cantiques interprété ?
Le jour de la première multiplication des pains, juste avant le miracle, un scribe vient provoquer Jésus et lui dit : « Tu le vois Tu fuis. Mais c'est inutile. La haine et l'amour sont ingénieux pour te trouver. Ici, c'est l'amour qui t'a trouvé comme dit le Cantique. Désormais pour trop de gens tu es comme l'Époux des Cantiques et on vient à Toi comme la Sulamite va vers son époux en bravant les gardes de ronde et les quadriges d'Aminadab ! »272.2. Cette dernière phrase parfaitement intelligible ici, devrait grandement intéresser les exégètes, puisqu'elle fait semble-t-il allusion aux versets 3,3, et 6,12 du Cantique des Cantiques, ce dernier étant considéré comme incompréhensible par la plupart des traducteurs de la bible : Louis Segond : « Je ne sais, je me suis mise.. chars d'Ammi-Nadib » Bible de Jérusalem : « il a fait de moi les chariots d'Ammi-nadîb » ? Osty : préfère ne pas traduire et s'en explique dans une longue note. TOB : « il me rend timide bien que fille de nobles gens » ? Chouraqui : « je ne sais mais mon être m'a mise aux chars de mon peuple prince » ?
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Une phrase un peu absconse...
Excepté pour quelques biblistes, n'est-t-elle pas obscure pour nous, aujourd'hui, cette remarque de Thomas alors que le groupe apostolique traverse le pays de Galaad : « Hum ! je ne voudrais pas qu'après des siècles ce pays se venge sur nous de la vilaine surprise qui lui est venue d'Israël ! »359.1. Qui sait si Maria Valtorta elle-même a saisi l'allusion, pourtant certainement évidente pour les contemporains de Jésus, à la victoire surprise de Judas Macchabée sur les habitants de la Galaaditide et sur leur chef Timothée (1 Maccabées 5,9-55).
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La parabole de la drachme perdue
C'est une parabole rapportée fort brièvement par le seul saint Luc (15,8-10). Maria Valtorta nous en donne deux pleines pages superbes, visant dans un premier temps à réhabiliter Marie Madeleine récemment convertie, auprès des habitants de Magdala. En voici un bref aperçu : « Toute âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les mauvais mouvements pour faire tomber les pauvres âmes. Il y en a qui dans la chute s'arrêtent près de la bourse, c'est-à-dire vont à peu de distance de la Loi de Dieu qui garde les âmes sous la protection des commandements. Et il y en a qui vont plus loin, c'est-à-dire s'éloignent davantage encore de Dieu et de sa Loi. Il y en a enfin qui roulent jusque dans les balayures, les ordures, la boue. Et là elles finiraient par périr et être brûlées dans les feux éternels, comme les immondices que l'on brûle dans des endroits spéciaux. Le Maître le sait et il cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ni ne se laisse dégoûter par rien. Mais il fouille, il fouille, remue, balaie, jusqu'à ce qu'il trouve. Et lorsqu'il a trouvé, il lave par son pardon l'âme retrouvée, et il appelle ses amis: le Paradis tout entier et tous les bons de la terre, et dit: "Réjouissez-vous avec Moi, parce que j'ai trouvé ce qui s'était égaré et c'est plus beau qu'auparavant car mon pardon en a fait quelque chose de nouveau". En vérité je vous dis qu'il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit. En vérité je vous dis qu'il n'y a rien de plus beau que les larmes du repentir. En vérité je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d'un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu »241.8. N'est-ce pas là un nouvel exemple de ce que, sans changer un iota à la Révélation, l'Esprit peut, quand et où bon Lui semble, en donner de nouvelles présentations spécialement adaptées aux temps et aux lieux, pour éclairer les esprits ?
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Un verset de Luc un peu obscur
Alors qu'Il s'approche de Jérusalem, des pharisiens tentent de dissuader Jésus d'y aller. Et Luc (13,32-33) transcrit ainsi la réponse de Jésus : Aujourd'hui, et demain et le jour suivant je dois poursuivre ma route parce qu'il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem ». Voyons comment Maria Valtorta nous transmet cet épisode. C'est à Rama, juste avant la Pâque 29. « J'y vais en chassant les démons, en opérant des guérisons, sans me cacher. Et je le fais et le ferai aujourd'hui, demain et après-demain, jusqu'à ce que mon temps soit achevé. Mais il faut que je marche tant que je ne serai pas arrivé au terme. Et il faut qu'aujourd'hui et puis une autre fois, et une autre fois, et une autre fois encore, j'entre à Jérusalem, car il n'est pas possible que mon chemin s'arrête auparavant. Et il doit s'achever comme il est juste, c'est-à-dire à Jérusalem »363.9. C'est donc l'annonce prophétique de la Passion, après cette Pâque, la Pentecôte, les Tabernacles, et la dernière Pâque. N'y a-t-il pas ici une plausible et lumineuse reformulation du verset de Luc ?
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Capharnaüm, Corozaïn, Bethsaïda : le triangle maudit
Les invectives de Jésus sur Capharnaüm, Corozaïn et Bethsaïda sont rapportées par Matthieu (11,21-24) et Luc (10,12-15) : « Malheur à toi Corozaïn ! Malheur à toi Bethsaïda ! » Mais les évangélistes ne nous disent rien de ce qui a pu provoquer cette si soudaine et violente apostrophe, et les exégètes s'interrogent... Regardons dans quel contexte Maria Valtorta situe cet épisode. Jésus vient d'apprendre que les habitants de Corozaïn ont refusé d'aider une pauvre veuve de leur village266.1. Manaën et deux envoyés du Baptiste arrivent alors. Jésus leur montre les derniers bénéficiaires de ses bienfaits : « Les sourds entendent... les muets parlent, ... les aveugles voient »266.5. Jésus fait l'éloge de Jean-Baptiste, puis se lamente de constater à quel point ni Lui, ni le Baptiste ne sont reconnus pour ce qu'ils sont. D'où l'intervention de Jaïre : « Tu as bien parlé, Maître, dit le chef de la synagogue. Voilà pourquoi ma fille, encore sans malice, te voit tel que nous n'arrivons pas à te voir. Et pourtant cette ville et celles voisines voient déborder sur elles ta puissance, ta sagesse et ta bonté et, je dois le reconnaître, elles ne progressent qu'en méchanceté à ton égard. Elles ne se repentent pas et le bien que tu leur donnes produit une fermentation de haine envers Toi.(...) N'est-ce pas une faute aux yeux de Dieu Et est-ce qu'Il ne punira pas toute cette rancœur et cet entêtement dans le mal ? Parle Toi, Maître, qui sais"266.13. La réponse de Jésus s'insère alors naturellement dans ce contexte : « Oui, c'est une faute et elle sera punie. Car le don de Dieu ne doit jamais être méprisé ni servir à faire du mal. Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi Bethsaïda, vous qui faites un mauvais usage des dons de Dieu »266.13 Remarque : Maria Valtorta indique que les seuls disciples alors présents étaient Matthieu et Manaën. Que Matthieu en ait témoigné dans son évangile, juste après la venue des envoyés du Baptiste, ne saurait donc nous surprendre. Mais qu'en est-il de Luc ? Son témoignage serait-il lié à la présence de Manaën ce jour là ? La question mérite d'être posée. Certains exégètes ont en effet pensé que c'est Manaën qui aurait fourni à Luc les nombreux détails familiaux sur Hérode . Pourquoi n'aurait-il pas également témoigné auprès de Luc de cet épisode dont Maria Valtorta nous révèle qu'il fut l'un des rares témoins ? FOOTNOTES : Luc 3, 1.19-20 ; 8, 3 ; 9, 7-9 ; 13, 31-32 ; 23, 8-12 ; Actes 12.
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Mon joug est léger
Voici certainement un enseignement de Jésus qui demanderait quelques commentaires. Seul des quatre évangélistes, Matthieu évoque cette parole du Maître, dans un fort bref résumé. L'évangile tel qu'il m'a été révélé nous en restitue quatre pages magnifiques sur la Charité, qui appellent irrésistiblement la méditation, et mériteraient une analyse exégétique approfondie. Jésus vient de passer une semaine à aider par ses travaux de menuiserie une pauvre veuve abandonnée. A ses apôtres qui s'étonnent de son absence, Il explique : « Je suis allé à Corozaïn pour prêcher la charité en acte »268.4. Quelques apôtres se scandalisent de ce que le Maître se soit consacré à des travaux manuels qu'ils jugent indignes de Lui. Alors, comme toujours, avec son infinie patience, Jésus enseigne : « Qu'ai-je fait qu'il ne fallait pas faire ? Nous nous sommes donc encore si peu compris, pour ne pas comprendre que l'hypocrisie est un péché et que la parole n'est que du vent si l'action ne vient pas lui donner sa force ? Que vous ai-je toujours dit, Moi ? Aimez-vous les uns les autres. L'amour est le commandement et le secret de la gloire ». (...) « Ce que j'ai fait, vous devez être prêts à le faire. Pour l'amour du prochain, pour amener à Dieu une âme, aucun travail ne doit vous être trop lourd. Le travail, quel qu'il soit, n'est jamais humiliant. Mais humiliantes sont les actions basses, les faussetés, les dénonciations menteuses, les duretés, les injustices, l'usure, les calomnies, la luxure. C'est cela qui mortifie l'homme. Et pourtant cela se fait sans honte, même par ceux qui veulent se dire parfaits et qui sûrement se sont scandalisés de me voir travailler avec la scie et le marteau »268.6. Il revient alors, comme si souvent, sur ses enseignements passés, et en donne un nouveau développement. « Vous rappelez-vous le jour où je vous ai dit que l'Espérance est comme le bras transversal du doux joug qui soutient la Foi et la Charité , et qu'elle est le gibet de l'humanité et le trône du salut ? » (...) « C'est un joug, car elle oblige l'homme à rabaisser son sot orgueil sous le poids des vérités éternelles, et c'est le gibet de cet orgueil. L'homme qui espère en Dieu son Seigneur, humilie nécessairement son orgueil qui voudrait se proclamer "dieu", et il reconnaît que lui n'est rien et que Dieu est tout, que lui ne peut rien et que Dieu peut tout » (...) « Ne repoussez pas Dieu, même dans les choses les plus petites, et c'est repousser Dieu que de refuser une aide au prochain à cause d'un orgueil païen »268.7. Ma Doctrine est un joug qui fait plier l'humanité coupable et c'est un maillet qui brise la rude écorce pour en libérer l'esprit. C'est un joug et un maillet, oui. Mais pourtant qui l'accepte ne sent pas la lassitude que donnent les autres doctrines humaines et toutes les autres choses humaines »268.8. Et Jésus conclut par cette affirmation lumineuse : « Prenez sur vous mon joug. Ce n'est pas un fardeau. C'est un soutien. (...) N'ayez pas peur, parce que mon joug est doux et son poids est léger, alors qu'infiniment puissante est la gloire dont vous jouirez si vous êtes fidèles. Infinie et éternelle »268.9. FOOTNOTES : Jésus fait ici allusion à un enseignement rapporté par Maria Valtorta au chapitre 256.7.
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Cette parole leur demeurait cachée
La génération perverse et adultère
Lorsque Jésus parle de « cette génération mauvaise et adultère » , est-ce une simple formule ; est-ce « parce qu'elle a trahi le Dieu d'Israël » ; est-ce « une image tirée de Osée 1,2 » ; etc. comme on peut le lire dans certains commentaires bibliques ? Examinons plutôt le dialogue qui nous est transmis par Maria Valtorta : « Pourquoi dis-tu que cette génération est adultère et perverse ? Elle ne l'est pas plus que les autres. Il y a les mêmes saints qu'il y avait dans les autres. La société d'Israël n'a pas changé. Tu nous offenses ». « C'est vous qui vous offensez de vous-mêmes en nuisant à vos âmes, car vous les éloignez de la Vérité, et du Salut par conséquent. Mais je vais vous répondre quand même. Cette génération n'est sainte que dans ses vêtements et son extérieur. Intérieurement elle n'est pas sainte. Il y a en Israël les mêmes noms pour désigner les mêmes choses, mais il n'y a pas la réalité des choses. Ce sont les mêmes coutumes, les mêmes vêtements et les mêmes rites, mais il leur manque l'esprit. Vous êtes adultères parce que vous avez répudié le mariage spirituel avec la Loi divine, et dans une seconde union adultère, vous avez épousé la loi de Satan. Vous n'êtes circoncis que dans un membre caduc. Le cœur n'est plus circoncis. Et vous êtes mauvais parce que vous vous êtes vendus au Mauvais. J'ai parlé »269.11. FOOTNOTES : Matthieu 12, 39 ; 16, 4 ; Marc 8, 38 ; Luc 11, 29.
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Le blasphème contre l'Esprit Saint
Matthieu (12,31), Marc (3,33) et Luc (1210) témoignent de cette affirmation très nette de Jésus. Mais aucun des trois évangélistes n'en fournit le commentaire. Pourquoi donc le péché contre l'Esprit ne sera-t-il pas pardonné ? Voici la réponse telle qu'on peut la lire dans le texte de Maria Valtorta, conforme à l'enseignement de l'Eglise : « Je vous le dis: tout sera pardonné aux hommes, tout péché et tout blasphème, parce que Dieu sait que l'homme n'est pas seulement esprit mais chair, et chair tentée qui est soumise à des faiblesses imprévues. Mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas pardonné. Qui aura parlé contre le Fils de l'homme sera encore pardonné parce que la pesanteur de la chair qui enveloppe ma Personne et enveloppe l'homme qui parle contre Moi, peut encore induire en l'erreur. Mais celui qui aura parlé contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné ni dans cette vie, ni dans la vie future, parce que la Vérité est ce qu'elle est : nette, sainte, indéniable et exprimée à l'esprit d'une manière qui ne conduit pas à l'erreur, en ce sens que commettent l'erreur ceux qui volontairement veulent l'erreur. Nier la Vérité dite par l'Esprit Saint, c'est nier la Parole de Dieu et l'Amour que cette parole a donné par amour pour les hommes. Et le péché contre l'Amour n'est pas pardonné »269.8. FOOTNOTES : Voir par exemple le Catéchisme de l'Eglise Catholique § 1864.
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Qui est ma Mère? Qui sont mes frères ?
S'interroge-t-on encore sur le sens de la phrase « Qui est ma Mère ? Qui sont mes frères ? » quand on la rapproche de cette autre phrase : « Vous m'êtes plus que parents car vous êtes pour Moi des fils et des frères non selon le sang qui est mortel, mais selon la volonté de Dieu et la volonté de votre esprit. Maintenant Je vous dis qu'il n'y a pas de parenté plus étroite que celle de celui qui fait la volonté de mon Père »54.8. Et de la réponse de Jésus à la question : « n'est-ce pas ta Mère, Jésus, la plus grande pour t'avoir engendré ? ». « Grand est celui qui fait la volonté de Dieu, et c'est pour cela que Marie est grande. Tout autre mérite vient de Dieu, mais celui-là est tout à fait sien, et qu'elle en soit bénie »420.11. FOOTNOTES : Mathieu 12, 46-50 ; Marc 3, 31-35 ; Luc 8, 19-21.
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Haïr "saintement" son père, sa mère
Lorsque Luc (14,26) rapporte ces paroles de Jésus : « Si quelqu'un vient vers moi et ne hait son père, et sa mère ... il ne peut être mon disciple » le ton, qui semble inhabituel, peut surprendre certains. Mais il en va tout autrement, et tout apparait plus clair à la lecture de ces mêmes paroles, rapportées par Maria Valtorta : « Si quelqu'un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa vie, il ne peut être mon disciple. J'ai dit : "hait saintement". Vous, dans votre cœur, vous dites : "La haine, Lui l'enseigne, n'est jamais sainte. Lui, donc se contredit". Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion charnelle de l'amour pour le père et la mère, l'épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie. Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice »281.5.
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Le témoignage du Bienheureux Gabriel M. Allegra
Dans l'œuvre de M. Valtorta de très nombreuses phrases évangéliques se retrouvent replacées en situation dans leur contexte, et trouvent ainsi tout leur sens. Le lecteur mesure alors combien l'absence de ce contexte peut en rendre l'interprétation plus ardue, et pourquoi cette absence de contexte a suscité de longs débats exégétiques dans le passé. J'ai déjà cité le témoignage du bibliste et théologien réputé que fut le père Allegra . Constatant quelques dérives exégétiques modernes il déclara : « De nos jours des exégètes, même catholiques, prennent les plus étranges et audacieuses libertés en ce qui concerne l'historicité de l'Evangile de l'Enfance et des narrations de la Résurrection... » Puis, notant combien l'ouvrage de Maria Valtorta pouvait clarifier tant de points, il donna ce conseil : « J'invite les lecteurs (...) à lire la page consacrée à la Résurrection, à la reconstruction des événements du jour de Pâque, et ils constateront comme tout y est harmonieusement relié, ce que justement tant d'exégètes qui suivent la méthode critique historico-théologique ont tenté de faire, mais sans y parvenir complètement. De telles pages ne dérangent pas, mais réjouissent le cœur du fidèle et renforce sa foi ! » FOOTNOTES : Voir le chapitre « Le jugement de l'Eglise », paragraphe F.
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Le témoignage du père Roschini
Il serait impensable, dans ce chapitre consacré aux questions exégétiques et aux solutions que peut y apporter L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, de ne pas évoquer ici à nouveau le témoignage de celui qui fut aussi fondateur et premier recteur (pendant quinze ans) de la faculté théologique pontificale Marianum . Dans l'ouvrage qu'il rédigea au soir de sa vie , et qu'il considéra « comme le plus important de sa vie », il affirme : « Tous les passages bibliques qui se rapportent à Marie dans les deux Testaments, du livre de la Genèse (3,15) à l'Apocalypse (12), se trouvent mis en valeur dans la mariologie valtortienne. Les passages "prétendus antimarials" s'y trouvent tous, mais avec l'interprétation qui s'impose, propre à dissiper toute ombre autour de la lumineuse figure de Marie ». Et pour étayer ses dires, il expose en détail les interprétations valtortiennes des quatre passages évangéliques prétendus antimarials, à savoir Mt 12,46-50; Lc 11,27-28; Lc 2,33; 41-52 et Je 2,2-5. Il conclut cette analyse : « On peut se demander ce qu'il y a d'antimarial dans ces quatre textes... Dûment interprétés, ils sont une véritable hymne de louange à Marie ». FOOTNOTES : Pontificia Facoltà Teologica «Marianum». Viale Trenta Aprile, 6. 00153 Roma : La Madonna negli scritti di Maria Valtorta Edizioni Pisani 1973. : Pages 42 à 47 de l'édition française de ce livre La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta.
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La Bible omniprésente dans l'enseignement de Jésus
L'œuvre comporte d'innombrables références bibliques qui ont été vérifiées chaque fois qu'elles se sont révélées à la lecture. Mais bien qu'elles soient très nombreuses, elles sont parfois intégrées de façon si discrète et logique dans le texte, qu'elles peuvent passer inaperçues à quiconque n'a pas une excellente érudition biblique. Il ne s'agit jamais de textes recopiés servilement, mais bien plutôt de reformulations toujours placées dans un contexte cohérent, pour illustrer ou renforcer un propos... Ces évocations bibliques ne sont jamais des citations tirées de quelque bible et comme récitées par cœur , mais sonnent bien au contraire comme des improvisations formulées verbalement. Quand par exemple Jésus déclare : « Celui qui ne jugera pas selon les apparences, mais selon ce qui se cache dans les cœurs… Celui qui prendra la défense des humbles et jugera les pauvres avec justice… Cela est d'Isaïe, n'est-ce pas ? »155.8. N'a-t-on pas ici une magnifique réécriture du texte biblique d'Isaïe (11,3-4) ? : « Il ne jugera pas sur l'apparence et ne décidera pas sur un simple ouï-dire; il jugera les faibles avec justice et décidera avec équité pour les humbles ». Et que la bible soit omniprésente dans l'œuvre, il suffit pour s'en convaincre de relire par exemple un passage de l'éloge inspiré que fait de la Vierge Marie la prophétesse Sabéa : « Elle a ravi le cœur de Dieu par une seule de ses palpitations de colombe. La beauté de son esprit a séduit le Très-Haut et Il a fait d'elle son trône. Marie d'Aaron a péché car elle avait le péché en elle. Déborah jugea ce qu'il fallait faire, mais ne le fit pas de ses mains. Jahel fut courageuse mais se souilla de sang. Judith était juste et craignait le Seigneur, et Dieu fut dans ses paroles et lui permit son acte pour qu'Israël fût sauvé, mais par amour de la patrie elle usa d'une ruse homicide. Mais la Femme qui l'a engendré surpasse ces femmes parce qu'elle est la servante parfaite de Dieu et qu'elle le sert sans pécher. Toute pure, innocente et belle, c'est le bel Astre de Dieu, de son lever à son coucher. Toute belle, resplendissante et pure, pour être Étoile et Lune, Lumière pour les hommes afin qu'ils trouvent le Seigneur. Elle ne précède pas et ne suit pas l'Arche sainte, comme Marie d'Aaron, car elle est elle-même l'Arche. Sur l'eau trouble de la Terre couverte par le déluge des fautes, elle glisse et sauve, car celui qui entre en elle trouve le Seigneur. Colombe sans tache, elle sort et porte l'olivier, l'olivier de paix aux hommes car elle est la belle Olive. Elle se tait, et dans son silence elle parle et opère plus que Déborah, Jahel et Judith, et elle ne conseille pas la bataille, ne pousse pas aux massacres, ne répand pas d'autre sang que le sien le plus choisi, celui dont elle a fait son Fils. Mère malheureuse ! Mère sublime !… Judith craignait le Seigneur, mais sa fleur avait appartenu à un homme ». 525.7. Qui pourrait constater, sans une lecture attentive, que ces quelques lignes comportent au moins une dizaine d'évocations bibliques ! C'est du moins celles qui m'ont paru assez faciles à retrouver. Mais je ne doute pas que les biblistes puissent même en trouver d'avantage dans ce bref extrait ! Une étude a été publiée par Edmea Dusio . Elle montre qu'on peut retrouver dans l'œuvre l'évocation explicite ou implicite de 1166 des 1334 chapitres des livres composant la bible, c'est-à-dire presque toute la bible ! Mais il apparaît à l'évidence que ce sujet pourra encore occuper les chercheurs pendant des décennies. C'est ainsi qu'un chercheur français, David Amos, a pu retrouver à la suite d'une étude rigoureuse pas moins de 3133 évocations bibliques dans L'Evangile tel qu'il m'a été révélé. Une grande partie de ses travaux figure sur le site www.Maria-Valtorta.org , consacré à la mystique italienne. Il semble aussi que des bénédictins américains, une équipe belge et un groupe australien s'attèlent à cette étude depuis quelques années... Et sans doute quelques chercheurs indépendants, ainsi peut-être que quelques membres de l'Institut biblique de Jérusalem... ? FOOTNOTES : Par exemple: Cantique des cantiques 4, 1-9 ; Nombres 12 ; Juges 4 et 5 ; Judith 4, 17-23 ; Judith 5, 24-27 ; Judith 8 à 16 ; Exode 15, 20 ; Genèse. 8, 6-12 ; Ecclésiaste. 24, 14 . : Edmea Dusio, Indice biblico dell'opera “Il poema dell' Uomo-Dio”, Pisani, 1970.
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
La parenté de Jésus
Le sujet de la parenté de Jésus, (et en particulier qui étaient ses frères et ses sœurs dont parlent les évangélistes) fit l'objet d'intenses discussions au long des siècles. Et tant d'inepties ont été écrites qu'il était temps que la Providence y remette bon ordre. Comme elle reste actuelle cette pensée de Pascal : « La vérité est si obscurcie en ce temps et le mensonge si établi, qu'à moins d'aimer la vérité, on ne saurait la connaître ». Disons simplement que la parenté de Jésus, telle qu'elle ressort du texte de Maria Valtorta, est cohérente avec les évangiles et avec bon nombre des plus anciennes traditions. L'abondance des détails fournis forme un ensemble suffisamment vraisemblable pour qu'on puisse raisonnablement tenir ce sujet comme parfaitement clarifié. Comme il est impossible d'en donner une vision exhaustive dans le cadre de cet ouvrage, je me bornerai à indiquer les grandes lignes et à préciser quelques prises de position sur des points parfois controversés... Maria Valtorta nous confirme que la Vierge Marie, mère de Jésus, est née de Joachim, de la maison de David, et d'Anne d'Aaron son épouse. Confiée au Temple de Jérusalem dès l'âge de trois ans, elle y demeura jusqu'à l'âge de 14 ans. Ses parents seraient morts deux ou trois ans avant qu'elle ne quitte le Temple : « Je n'ai plus de père, ni de mère… Mes parents étaient deux justes et Dieu leur parlait au fond du cœur comme Il me parle à moi. Ils auraient suivi le chemin de la justice et de la vérité. Quand je pense à eux, je les vois dans le repos, auprès des Patriarches, et je hâte par mon sacrifice l'avènement du Messie qui leur ouvrira les portes du Ciel »10.4. En conséquence, et en application de « la loi de l'orpheline héritière »100.5, comme le précise avec justesse Maria Valtorta, c'est le grand prêtre d'alors qui lui choisit Joseph pour époux. Joseph fils de Jacob, père adoptif de Jésus, (également de la maison de David comme Marie), charpentier à Nazareth, fut choisi comme époux de Marie alors qu'il avait la trentaine passée. Maria Valtorta relate l'épisode du rameau d'amandier « qui avait fleuri d'une manière insolite »348.11. Joseph mourut vers l'âge de 60 ans, un peu avant que Jésus ne débute sa vie publique. Le frère aîné de Joseph était prénommé Alphée . Marié à Marie de Cléophas (aussi appelée Marie d'Alphée, ou même simplement Marie). Marie d'Alphée était donc la tante de Jésus, et la belle sœur de la Vierge Marie (sa sœur dans le langage oriental). Le couple eut quatre fils : Joseph , Simon , Jacques et Jude . Maria Valtorta les désigne tout naturellement comme les cousins de Jésus, mais dans les dialogues, ils apparaissent naturellement comme les frères de Jésus. C'est là un point qui fit couler beaucoup d'encre (inutile !) tout au long des siècles, ces cousins étant aussi parfois désignés comme les frères de Jésus dans les traductions des évangiles . Quelques esprits savants virent là une occasion d'échafauder toutes sortes de théories. Ceci mérite donc une explication. FOOTNOTES : Blaise Pascal (1623-1662), Pensées LXII. : Maria Valtorta rejoint ainsi Georges Cedrenus (vers 1050-1100), moine grec qui affirme dans sa Chronique que Joachin et Anne étaient morts lorsque Marie eut 12 ans. : Voir à ce sujet le chapitre « La loi de l'héritière orpheline et le mariage de Marie ». : Conformément à une antique tradition recueillie par Saint Jérôme (vers 400) : « ils déposèrent dans le Temple 24 baguettes d'amandier et le lendemain celle du charpentier Joseph se trouva couverte de feuilles et de fleurs ». Le Protévangile de Jacques (apocryphe) rapporte aussi en VIII.3 : « qu'ils apportent chacun une baguette, et celui à qui le Seigneur enverra un prodige, de celui-là elle sera la femme ». Marie d'Agreda évoque aussi ce prodige dans La Cité Mystique de Dieu. : « Celui-là, n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joset, de Judas et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas parmi nous ? » Marc 6, 3 et Matthieu 13, 55-56.
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
Jésus, ses frères et ses sœurs
Il n'y avait pas de mot en hébreu ou en araméen pour dire cousin. Dans ces langues, les mots frères et sœurs désignent donc la parenté proche . La tradition orale s'est d'abord transmise en araméen. C'est donc ainsi que s'est fixée l'appellation frères de Jésus pour désigner ses proches parents, avant que d'être écrite ou traduite en grec, puis en latin dans les Évangiles. En grec il y a deux termes principaux pour désigner la parenté : Adelphos : frère de sang, mais souvent à entendre dans un sens plus large dans les textes de la Bible, englobant dans la fratrie, les cousins (1 Chroniques 23,22 ; Tobit 5,13); ou encore les neveux (Genèse 13,8 ; 14,16 ; Lévitique 10,4) . Anepsios : cousin, en grec classique, mais utilisé en un sens plus vague dans la Bible : cousin (Tobit 7,2); neveu (Col 4,10) ou oncle (Nombres 36,11). Les Septante ont également traduit l'original hébreu de l'Ancien Testament en utilisant presque exclusivement le terme grec adelphos (frère) au lieu du terme plus général anepsios quand il s'agit de désigner la parenté . Il apparaît clairement que les traducteurs des livres de la Torah ont très souvent utilisé adelphos dans un sens large de frères, cousins et neveux. (De même pour le féminin adelphê, sœur englobe la cousine avec la sœur ou bien la belle-sœur). Hégésippe (vers 180) fut l'un des tous premiers dont le témoignage sur la parenté de Jésus nous soit parvenu. Hégésippe voit en Marie de Cléophas, non la sœur, mais bien la belle-sœur de la mère de Jésus. Il faisait de son époux le frère de Joseph. Et pour lui Simon était bien « le fils d'un oncle du Seigneur ». Après le martyre de Jacques, Simon fut nommé évêque à Jérusalem « parce que c'était un second cousin du Seigneur ». Les liens de parenté rapportés par Maria Valtorta sont donc en cohérence avec cette tradition primitive . Maria Valtorta nous informe encore que le cousin Simon avait pour épouse Salomé, (cousine par alliance de Jésus, donc une des sœurs de Jésus) qu'il ne faut pas confondre avec Marie-Salomé, l'épouse de Zébédée, et la mère des apôtres Jacques et Jean. FOOTNOTES : Le mot araméen « aha » signifiait à la fois frère, demi-frère et cousin. : Dans le texte grec du Nouveau Testament, le mot adelphos se rencontre plus de 300 fois: 41 fois avec le sens de « frères biologiques » ; 42 fois comme « membres d'une même communauté ou famille »; 213 fois dans le sens « adeptes d'une même religion » ; 22 fois comme « collaborateurs proches » (dans les épîtres de Paul et Pierre). : Cet usage est attesté à de nombreuses occasions. Par exemple Lot, neveu d'Abraham, et Jacob, neveu de Laban sont appelés « leur frère » (Genèse 13, 8; 14, 14-16 et Genèse 29, 15). : Rapporté par Eusèbe, Histoire Ecclésiale III, 19-22. : La pseudo tradition des fils et filles que Joseph aurait eu d'un précédent mariage a pour origine Origène et Epiphane, (se basant sur un apocryphe, le protévangile de Jacques, écrit vers le 2e siècle). Mais le fait qu'Epiphane nomme quatre « fils » (Jacques, Joseph, Simon et Jude), et deux « filles » (Salomé et Marie), cela indique clairement qu'il s'agit de la proche parenté de Joseph, telle que la décrit Maria Valtorta, et que seul le zèle maladroit de quelque copiste ou traducteur en a fait les fils et filles de Joseph !
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
L'essor fulgurant du christianisme autour de la Méditerranée
La lecture de L'évangile tel qu'il m'a été révélé apporte, entre autres, un éclairage inédit et convaincant sur l'essor fulgurant de l'Eglise naissante, au premier siècle, sur tout le pourtour méditerranéen, et tout spécialement à Antioche, Alexandrie, Ephèse, Rome, en Provence, dans la vallée du Rhône, en Aquitaine et en Espagne. En effet, la personnalité de chacun des artisans de cet essor se dévoile tant, au fil des pages, que le lecteur finit par avoir l'impression de connaître chacun... et d'être le témoin des événements qui ont motivé leur conversion, et changé à tout jamais leur existence comme Maximin, Marcelle, Sara, Zachée, Nique, Barnabé, Hermas, et tant d'autres, ou encore Auréa Galla, future sainte Christiane : « Je sens que je resterai en Israël… pour connaître de plus en plus ce Père qui est mien… Et… à être la première disciple de Gaule, ô mon Seigneur ! » « Ta foi sera exaucée parce qu'elle est bonne »434.7. * Permettez-moi maintenant de mentionner quelques éléments que je n'ai pas pu prouver formellement, et qui restent aujourd'hui pour moi des hypothèses de travail...
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
Un dénommé Publius Quinctillianus
Le cas du centurion puis tribun Publius Quinctilianus mérite qu'on lui accorde un peu d'attention... Ce nom évoque immédiatement le fils du général tribun Publius Quinctilius Varus et d'une petite nièce d'Auguste, Claudia Pulchra, mariés en -14. Le diminutif Quinctillianus pourrait indiquer qu'à la mort de son père, il aurait été adopté par sa tante Quinctillia, la sœur de Varus, conformément à une pratique courante à l'époque. Flavius Josèphe nous informe qu'alors qu'il avait tout juste 20 ans, le jeune Publius seconda son père dans le rétablissement de l'ordre en Judée entre l'an 4 et l'an 6 : « Le fils de Varus qui commandait une partie des troupes reprit Séphoris et fit vendre à l'encan tous les juifs qui avaient osé lui résister ». Tacite, lui, explique qu'il fut plus tard accusé abusivement par Domitius Afer, « d'avoir fait illicitement fortune en Syrie ». Il hérita de son père et de sa mère Claudia Pulchra « morte en exil » en l'an 26. L'Histoire ne dit plus rien de lui à partir des années 26/27 retenant seulement que Tibère « dont il était proche parent, ne fit rien pour le sauver ». Aurait-il été simplement prié de se faire oublier pendant quelque temps à Rome, et envoyé discrètement en mission en Judée auprès de Pilate et Claudia ? En tout cas le fils de Varus connaissait parfaitement la région, où il s'était retrouvé aux cotés de son père entre 7 av. J.-C et 6 ap. J.-C. Tout ce que nous apprend Maria Valtorta sur le dénommé Publius Quintillianus semble conforter cette hypothèse : disparaît primus pilus Son grand-père et son père ayant tous deux mis fin à leurs jours à la suite d'une défaite militaire, on comprendrait qu'il ait eu tendance à omettre le cognomen Varus ( cagneux ) de son identité. Déjà peu flatteur en soi, ce surnom était certainement difficile à porter après le désastre en Germanie ! Il est même permis de voir en lui « le tribun du peuple Quintilianus » dont Tacite nous dit qu'il reçu « une légère réprimande » de Tibère, peu après la mort de Lucius Calpurnius Piso en l'an 32. Il aurait donc même pu être alors un des artisans méconnus de l'implantation de l'Eglise à Rome. FOOTNOTES : Varus trouva la mort en l'an 9 dans la forêt de Teutoburg (près d'Osnabrück) ou les trois légions qu'il commandait furent massacrées. : Flavius Josèphe Antiquités Juives 17, 10, 9. : Tacite, Annales, 4, 66-71. Assez curieusement cette même accusation fut faite à son père par Velleius Paterculus, Histoire romaine, 2.117.2. : Tacite, Annales, Livre IV, 52. : Tacite, Annales, Livre VI, 10-12.
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
Valerius et Valeria, un couple romain déchiré
Valérien est présenté dans l'œuvre comme un « noble romain de la suite du Proconsul. (...) C'est un des romains les plus riches et les plus dégoûtants que nous avons ici. Et il est cruel autant que dégoûtant »254.5. Son esclave Sintica s'enfuit pour échapper aux caprices de ce « maître dans l'art de l'orgie ». Les Valerii (ou gens Valeria) sont l'une des familles romaines les plus importantes . Le Valérien cité dans Maria Valtorta pourrait bien être Decimus Valerius Asiaticus (-5/+47). Celui-ci, né à Vienne (vallée du Rhône) et dont on ignore le début de carrière, s'installa à Rome dans les dernières années de Tibère... Il fut admis au Sénat et nommé consul en +35 et en +46. Proche de Claude (né à Lyon), il le suivit dans la campagne de 43 contre les Bretons . Sa richesse et sa brillante carrière lui permirent de devenir propriétaire de la villa et des jardins créés à Rome vers 60 av. J.-C. par Lucullus. Il était richissime, très influent à Rome mais aussi à Vienne. Se retirant dans ses jardins de Rome, et « occupé surtout de ses plaisirs, il s'abandonna à la vie voluptueuse et de débauches d'un épicurien ». Jalousé par Messaline (qui convoitait sa propriété luxueuse), il fut arrêté à Baiae et condamné au suicide par Claude . Originaire de la Narbonnaise comme Pilate, sa présence en l'an 26 auprès de Pilate et de Plautius et son âge (29 ans) au moment de la naissance de sa fille Faustina coïncident bien.... Son surnom, Asiaticus, laisse supposer qu'il s'illustra en Asie ! « Lui s'est fait envoyer à Antioche près du Consul, en m'imposant de ne pas le suivre »531.11. nous apprend sa jeune épouse Valéria en septembre 28. Or l'Histoire retient que Valérien rejoignit le consul de Syrie Gnaeus Sentius Saturninus l'ancien, à Antioche justement en l'an 28 ! Eutrope nous indique que le fils de ce dernier fut l'un des généraux accompagnant Claude dans la conquête de la Grande Bretagne en 43, tout comme Valérius Asiaticus, mais aussi Aulus Paulus, et le futur époux de Flavia Domitilla, Vespasien ! Quant à sa jeune épouse Valéria, devenue ouvertement disciple de Jésus après la guérison de sa fillette Fausta, elle se sépare progressivement de son mari "un être misérable, dominé par une animalité brutale, licencieux, adultère, distrait, indifférent, qui se moque des sentiments et de la dignité de son épouse" 531.10 qui avait osé dire, à la naissance de sa fille : ""Quand on lui montra la fille, il se mit à rire en disant: "J'aurais bien envie de la faire mettre par terre. Ce n'est pas pour avoir des filles que j'ai pris le joug matrimonial... Qu'on lui donne le nom de Libitina , et qu'elle soit consacrée à la déesse"531.11. Restée seule avec sa fille, Valéria décide "Je ne quitterai pas ces lieux… je resterai ici avec Tusnilde . Je suis libre, je suis riche, je puis faire ce que je veux, je puis faire ce que je veux. Et ne faisant pas de mal, je fais ce que je veux"583.12 Il ne semble pas que les historiens romains mentionnent cette première épouse de Valérien, certainement "oubliée" à Rome, où elle ne vécut pas. Par contre, est-il possible de retrouver sa trace dans certains textes rabbiniques ? Une femme riche prénommée Valéria , « qui possédait des esclaves », y est considérée comme « devenue prosélyte ». En résidence à Jamnia et à Lydda, après la chute de Jérusalem, elle eut des entretiens avec le petit fils de Gamaliel l'Ancien et le prêtre José sur des contradictions dans la Bible . Beaucoup d'indices suggérant que la Valéria décrite par Maria Valtorta, que l'on voit dans la synagogue des romains peu avant la Passion, et qui annonce son intention de rester là où elle a vu naître sa foi pourrait bien être cette mystérieuse Valéria devenue prosélyte. Jeune mariée en l'an 28, elle aurait donc fort bien pu vivre au-delà de la décennie qui suivit la chute de Jérusalem en 70. FOOTNOTES : On y trouve plusieurs consuls au temps de Jésus: Marcus Valerius Messalla Messallinus, consul en -3; Lucius Valerius Messalla Volesus, consul en +5; Marcus Valerius Messalla Barbatus Messalinus (-12/+21) consul en +20, père de Marcus Valerius Messalla Corvinus et de Valéria Messaline (20/48); sa demi soeur était Claudia Pulchra, la veuve de Varus. Marcus Valerius Messalla Corvinus, consul en +58, fils du précédent. : Il faisait donc partie de l'état major d'Aulus Plautius, lui-même présent en Palestine en 26/28 ! : Ce portrait peu flatteur correspond parfaitement à celui qu'en donne le texte de Maria Valtorta. : Selon Dion Cassius, Histoire romaine 59, 30, 60 et Tacite, Annales 9, 1 ; 13, 43. : Eutrope, Breviarium historiae Romanae 7,13,2. : Gnaeus Sentius Saturninus le jeune, consul en 41. : Il semblerait donc que plusieurs des notables constituant l'entourage de Pilate dans l'œuvre de Maria Valtorta, se soient retrouvés dix ans plus tard aux cotés de l'empereur Claude. : Le caractère odieux de cette remarque prend tout son sens quand on se souvient que Libitine était la déesse de la mort ! : Le fait que la femme d'Arminius ait été confiée au père de Valéria à la mort de Germanicus indique clairement que Valéria était issue d'une grande famille romaine ! : Mekhil, 12, 48. p 18 a ; Yevamot, 46 a; Gerim, II. 4. : Que certains ont voulu l'identifier avec Beruria, la fille du rabbi Chanina ben Teradion, mais cette explication ne semble pas fondée. : Le Talmud de Babylone, Rosh Hashanah, 17 b, précise même « entre Deutéronome 10, 17 et Nombres 6, 26 ».
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
Etanim, le septième ou le huitième mois?
Dans l'œuvre de Maria Valtorta, le mois d'Etanim est mentionné à plusieurs reprises : « Salomé qui t'a vu à ton insu, à Tibériade, au dernier Etanim »348.3 ; « j'y suis passé quand, au mois d'Etamin, nous sommes venus en Auranitide avec le Maître »356.2 ; « la vie de son Jésus est comme ce ciel d'Etamin : nuages et pluie, parfois la bourrasque, mais il ne manque pas de jours de soleil »504.3 ; etc. Et selon la chronologie des évènements décrits, etanim apparait sans ambiguïté comme le mois qui suit immédiatement tishri, c'est-à-dire le 8 e mois de l'année depuis nisan. Il correspond à octobre/novembre du calendrier julien, ou à cheshvan (ou marheshvan) de l'actuel calendrier hébraïque. Or dans la bible (1 Rois 8, 2) etanim est mentionné comme étant le 7e mois, le mois de la Dédicace du Temple par Salomon. Mais certains exégètes mentionnent là une incohérence : le Temple ayant été achevé le 8e mois, il semble peu vraisemblable que Salomon ait attendu onze mois pour en faire la dédicace ! Par ailleurs, étymologiquement etanim signifierait rivières puissantes. Le terme convient mieux pour notre actuel mois d'octobre/novembre. On voit mal la fête des Tentes se dérouler en plein mois des rivières puissantes ! Il faut aussi souligner que cet unique texte biblique sur lequel tous se basent pour fixer etanim et boul (cours d'eau permanents) « est hérissé de difficultés de toutes sortes » et comporte des imprécisions soulignées par les exégètes. Il y a donc ici quelques motifs sérieux d'accorder du crédit à cette interprétation originale d'etanim telle qu'elle découle du texte de Maria Valtorta. FOOTNOTES : Voir par exemple les notes de la bible d'Osty. : Bible d'Osty, 1 Rois 6,1 : Note explicative.
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La date des premiers écrits évangéliques
La question de la date de la composition des évangiles passionne de nombreux chercheurs depuis plusieurs siècles. C'est qu'en effet elle s'avère capitale pour la foi. Si, comme certains l'ont affirmé, les évangiles sont les récits tardifs d'une longue transmission verbale au sein des premières communautés chrétiennes, alors leur fidélité par rapport à l'enseignement et à la vie de Jésus peut à tout instant être remise en cause, ouvrant la porte au doute, et à un possible affaiblissement de la foi. Plusieurs études publiées depuis les années 80 ont maintenant démontré que les évangiles ont été écrits très tôt, (entre 40 et 60), apportant un démenti formel aux théories fumeuses bâties au 19 e et 20 e siècles qui repoussaient ces écritures 50 ou 100 ans plus tard. D'ailleurs le simple bon sens rend psychologiquement et historiquement assez absurde l'hypothèse que parmi les nombreux disciples témoins des miracles et des paroles lumineuses de Jésus, aucun n'ait pris sur le vif des notes de ses faits et gestes. Et curieusement, ces savants qui datèrent les écrits évangéliques vers l'an 100 ou 150 n'ont jamais contesté que 450 ans plus tôt, Xénophon et Platon aient enregistré les paroles de Socrate sur le champ . L'Evangile tel qu'il m'a été révélé ne comporte pas à proprement parler d'indication datée sur le moment où furent rédigés les évangiles. Mais il comporte de nombreuses allusions très plausibles sur la façon dont les disciples mémorisèrent et enregistrèrent les gestes et les paroles du Maître. C'est d'abord Jésus qui attire l'attention de Jean : « Jean : quand le Voile du Temple se déchirera, une grande vérité brillera sur Sion toute entière ». « Quelle vérité, mon Seigneur ? » « Que les fils des ténèbres ont été en vain au contact de la Lumière. Gardes-en le souvenir, Jean ». « Serai-je, moi un fils des ténèbres ? » « Non, pas toi, mais souviens-t-en pour expliquer le Délit au monde »92.6 ou encore : « Jean, rappelle-toi ces paroles pour quand ce sera l'heure de les écrire »116.10. Matthieu de son côté rassure Pierre qui doute de sa mémoire : « Je veux me rappeler tout cela, mais le pourrai-je ? dit Pierre. Sois tranquille, Simon. Demain je me le fais répéter par les bergers, tranquillement… Une, deux, trois fois s'il le faut. J'ai bonne mémoire. Je l'ai développée à mon comptoir et j'en garderai le souvenir pour tout le monde. Quand tu voudras, je pourrai te répéter tout »136.11. Jean d'Endor, l'ancien pédagogue prend des notes pour instruire Margziam, et plus tard la communauté naissante d'Antioche : « Jean d'Endor se lève aussi. Il n'a pas cessé de prendre des notes pendant que Jésus parlait »250.9. « Parfois le vieux Félix réapparaît encore avec ses habitudes de maître. Je pense à Margziam. Lui a toute une vie pour te prêcher et, à cause de son âge, il n'est pas présent à tes prédications. J'ai pensé à noter certains enseignements que tu nous a donnés et que l'enfant n'a pas entendus (...) Dans tes paroles, même les plus petites, il y a tant de sagesse ! Tes conversations familières sont déjà un enseignement, et justement sur les choses de chaque jour, de chaque homme (...) C'est pour Margziam. que j'ai noté tes petites explications. Et ce soir, j'ai désiré noter ton grand enseignement. Je laisserai mon travail à l'enfant pour qu'il se souvienne de moi, le vieux maître, et pour qu'il ait aussi ces enseignements qu'autrement il n'aurait pas. Son splendide trésor. Tes paroles »250.11. Syntyché, la future évangélisatrice d'Antioche, prend elle aussi des notes : « Sur la faute d'origine, Maître. J'ai écrit l'explication de ta Mère pour m'en souvenir, dit encore Sintica, et Jean d'Endor dit aussi : Moi de même. Je crois que c'est une chose sur laquelle on nous interrogera beaucoup, si un jour on va parmi les gentils »307.5. Puis lorsque Jean est parti, Margziam prend le relais : « Maintenant c'est moi qui les écrirai pour toi et je te les enverrai… N'est-ce pas Maître ? C'est possible, n'est-ce pas ». « Certainement que c'est possible. Et ce sera une grande charité de le faire ». « Je le ferai. Et quand je serai absent, je le ferai faire à Simon le Zélote » 312.12. C'est ce qu'il fait désormais : Maître ! Merci pour Jean ! J'ai tout écrit pendant que tu parlais. Je n'ai qu'à ajouter le miracle »364.10, et ailleurs il ajoute : « Je lui donnerai ce que j'ai écrit »465.6. Ces notes prises par le futur saint Martial n'auraient-elles pu aider l'évangéliste Marc à écrire son évangile ? Jusqu'au grand rabbi Gamaliel, qui s'entretenant avec Jésus lui fait cet aveu : « Maître… on m'a rapporté certaines de tes paroles dites à un banquet… que j'ai désapprouvé parce qu'il manquait de sincérité. Moi, je combats ou je ne combats pas, mais c'est toujours ouvertement… J'ai médité ces paroles. Je les ai confrontées avec celles qui sont dans mon souvenir… Et je t'ai attendu, ici, pour t'interroger sur elles… Et auparavant, j'ai voulu t'écouter parler… Eux n'ont pas compris. Moi, j'espère pouvoir comprendre. J'ai écrit tes paroles pendant que tu les disais. Pour les méditer, non pas pour te nuire »487.10. Même les romaines, par l'intermédiaire de l'affranchie Flavia, comme nous l'avons déjà vu , transmettent à Claudia ce dont elles sont les témoins : « As-tu écrit ? » « Exactement, dit la femme en passant les tablettes enduites de cire ». « Cela restera pour permettre de les relire, dit Plautina ». « C'est de la cire, cela s'efface. Écrivez-les dans vos cœurs. Ces paroles ne s'effaceront plus »204.9. Et pour terminer, ce conseil de Marie à Jean, peu avant sa glorieuse Assomption : « Rappelez-vous tout: les actions et les paroles de mon Fils. Rappelez-vous ses douces paraboles. Vivez-les, c'est-à-dire mettez-les en pratique. Et écrivez-les pour qu'elles restent pour ceux qui viendront jusqu'à la fin des siècles, et soient toujours un guide pour les hommes de bonne volonté pour obtenir la vie et la gloire éternelle. Vous ne pourrez certainement pas répéter toutes les paroles lumineuses de l'Éternelle Parole de Vie et de Vérité. Mais écrivez-en autant que vous pouvez en écrire »649.9. Tous ces dialogues nous aident à mieux comprendre comment a pu se constituer naturellement un ensemble de notes et de souvenirs que les apôtres, du moins Jean et Matthieu, ont mis rapidement en ordre pour en faire la base de leur évangile. Qui sait si l'un ou l'autre de ces innombrables manuscrits ne ressurgira pas un jour, à l'occasion de quelque découverte archéologique ? FOOTNOTES : Voir par exemple : C. Tresmontant, Le Christ hébreu 1983 ; Père J. Carmignac, La naissance des évangiles synoptiques 1984 ; Robinson, The priority of John 1985 ; Carsten P. Thiede, Les origines de l'Evangile d'après le texte du papyrus P64 1995. : Pourtant le plus ancien parmi les 7 « manuscrits » existants des textes de Platon date de l'an 900, soit 1250 ans après l'original ! Alors qu'il existe 24000 fragments du Nouveau Testament, dont certains datent des années 40 à 60 ! (Source : J. McDowell, Evidence That Demands a Verdict, 1979). : Voir le paragraphe : « Une mère nommée Albula et sa fille Flavia ».
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Naissance de Jésus et mort d'Hérode
Les historiens spécialistes du premier siècle ont éprouvé et éprouvent encore de nos jours de grandes difficultés pour établir une datation cohérente des faits intervenus durant cette période charnière de l'Histoire. Non pas que les données fassent défaut, mais bien plutôt parce qu'elles se trouvent éparpillées à la façon d'un puzzle immense dont seuls quelques morceaux aujourd'hui encore sont bien en place. Leurs difficultés s'accroissent lorsqu'il leur faut oser déplacer une pièce dont certains avaient cru trouver l'emplacement exact. Ainsi la date de la naissance de Jésus était généralement fixée entre -3 et -2 pendant les cinq premiers siècles . Vers 525, Denys le Petit, sur la demande du pape Jean 1er, fixa un nouveau cycle des fêtes pascales ce qui eut pour conséquence de placer mars 753 de Rome en l'an 1 avant Jésus Christ. En 1613 Kepler jetait les bases d'une nouvelle théorie, fixant au 25 décembre 6 av. J.-C. (ou au 6 janvier 5 av. J.-C.) la date de la naissance de Jésus Christ, suivie un an plus tard de la mort d'Hérode après une éclipse partielle de lune avant la Pâque de -4. Les choses auraient pu en rester là, jusqu'à ce qu'une nouvelle analyse de tous les faits connus ayant précédé et suivi la mort d'Hérode montrent que certaines pièces ne trouvaient pas leur place dans cet édifice. Aujourd'hui, la date la plus compatible avec les dizaines d'éléments connus pour la période de la mort d'Hérode semble être celle qui correspond à l'éclipse totale du 9/10 janvier -1 . Mais il faudra sans doute encore de nombreuses années pour que cette nouvelle datation puisse être unanimement acceptée par la communauté scientifique... L'œuvre de Maria Valtorta, qui je le rappelle ne donne aucune date à proprement parler, permet de resituer tous les événements dans une suite plausible et cohérente. En -5 l'Annonciation (en Adar), l'Édit de recensement en fin d'année, la Nativité en décembre, puis en -4 la présentation au temple, l'adoration des Mages (à l'automne), la fuite en Egypte alors que Jésus a juste un an et le massacre des innocents. Dans cette chronologie la mort d'Hérode trouverait effectivement parfaitement sa place en janvier -1, et le retour de la sainte famille à Nazareth au début de l'an 2. FOOTNOTES : 41e année d'Auguste pour Irénée (soit -3) ; l'an 28 du règne de César-Auguste pour Clément d'Alexandrie (soit -3) ; an 752 de la fondation de Rome pour Hyppolite de Rome (soit -2) etc. : Les principaux éléments de cette théorie sont donnés en Annexe 2.
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La quinzième année du règne de Tibère
De même que pour la date de la mort d'Hérode, deux théories principales s'opposent également depuis des décennies en ce qui concerne le moment de la Passion, et deux dates sont proposées : le vendredi 17 avril 33 ou le vendredi 7 avril 30. Le principal argument des historiens optant pour l'an 33 paraît être l'indication fournie par Luc, qui fixe le début du ministère de Jésus en « l'an 15 du principat de Tibère » (Luc 3,1-3). L'Histoire fait débuter le règne de Tibère soit à la mort d'Auguste le 19 août 14, soit le jour de son investiture par le Sénat le 15 septembre 14, soit même le jour où il fut nommé princeps, le jeudi 13 octobre 14. Mathématiquement sa quinzième année va du 15 septembre 28 au 15 septembre 29. Mais en considérant l'année juive, la première année de son règne fut du 1 Tishri 13 au 1 Tishri 14 (11/9/14 grégorien). Dès lors la quinzième année du principat de Tibère commençe le 1 Tishri 27 et va donc d'octobre 27 à octobre 28. Mais, là encore, il est possible de raisonner autrement . : depuis le 11 août 11, Tibère était de fait le collègue d'Auguste puis en octobre 12 fut célébré le triomphe de Tibère pour ses victoires en Dalmatie . Et le 3 avril 13, Auguste mourant déposait entre les mains des vestales ses dernières volontés avec le détail de ses funérailles. Il fit voter une loi conférant à Tibère un pouvoir (imperium majus) égal au sien. Tibère commenca effectivement à exercer le pouvoir, bien avant d'avoir reçu l'investiture officielle : « Quoiqu'il n'eût hésité ni à s'emparer de la puissance, ni à l'exercer; quoiqu'il eût pris une garde, et par conséquent la force et les dehors de la souveraineté, il la refusa longtemps avec une insigne impudence ». En mai 14, lors de la cérémonie de clôture du recensement, Tibère est seul à présider la lustratio sur le Champs de Mars . Tacite le soupçonne ouvertement d'avoir pris le pouvoir « dès avant la mort d'Auguste ». Les contemporains de Tibère, comme saint Luc, ont donc pu considérer le début du gouvernement de Tibère au moment où il prit effectivement le pouvoir , quelques mois avant la mort d'Auguste, soit fin +12, début +13. Et dans ce cas, la 15ème année de son gouvernement commencerait effectivement en fin 26, en cohérence avec la chronologie déduite de l'œuvre de Maria Valtorta. FOOTNOTES : Selon une hypothèse évoquée par le professeur Ramsay, St. Paul the Traveller, p 387. : Voir F. de Saulcy, Dictionnaire des antiquités bibliques p 583. : Suétone, Vie des 12 Césars, Vie de Tibère, chap. 24. : C'est devant Tibère, seul Prince, que le cortège des animaux destinés au sacrifice rituel tourne lentement, clôturant symboliquement le siècle d'Auguste. : Tacite Annales V et VI. Il le soupçonne aussi d'être l'instigateur du meurtre de Posthumus, le petit fils d'Auguste. : Il est à noter aussi que la numismatique possède des monnaies frappées par Ponce Pilate, datées des années 16, 17 et 18 de Tibère, mais aucune de l'an 15. Or Ponce ayant pris ses fonctions en Palestine en juillet +26, il a dû, comme tous ses prédécesseurs, commencer à frapper ses premières monnaies dès l'an +27, (les premières monnaies auraient du indiquer l'an 15) . Serait-ce un autre indice qu'à cette époque, on prenait en compte les années effectives de la prise de pouvoir de Tibère ?
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Les déplacements sur terre.
Mais comment analyser maintenant la cohérence de ces déplacements, alors que les autoroutes ont recouvert les sentiers et les voies romaines, que l'automobile a remplacé les chevaux et les chars à bœufs et que des villes se sont substituées à des campagnes autrefois désertes ? Tenter aujourd'hui une reconstitution de ces parcours en allant sur place n'apporterait guère de preuves probantes. Mais fort heureusement il nous reste de nombreuses informations historiques sur les déplacements des troupes durant l'Antiquité, grâce par exemple à Hérodote, Xénophon, César, Tacite ou Sénèque, pour citer les plus connus. Ensuite, tout au long des siècles, mais plus spécialement au 19 e , d'innombrables voyageurs ont consigné par écrit et avec force détails le récit de leur pèlerinage en Terre Sainte. Rien que pour la France, les données fournies par François-René de Chateaubriand, Albert de Luynes, Léon de Laborde, Félicien de Saulcy, Victor Guérin, Melchior de Vogüé, Charles Clermont-Ganneau, et tant et tant d'autres, apportent de précieuses indications. Enfin les témoignages actuels des pèlerins de Compostelle peuvent compléter ces données. La synthèse de tous ces éléments permet d'affirmer qu'un déplacement pédestre journalier de 20 à 25 km/jour était la norme à l'époque de Jésus, et permettait de rejoindre à coup sûr les gîtes d'étape (mansiones) ou les relais (mutationes). Pourvu que la saison s'y prête, il n'était pas rare qu'un voyageur en bonne santé puisse parcourir 200 stades/jour (soit 35 km) , voire 40 km si les circonstances l'exigeaient. Philippe habitua même ses troupes à faire, avec armes et bagages, des marches de 55 km par jour . Avec un char à quatre roues (carrus), la distance journalière normale était de 30 km pour les marchandises, et 50 à 60 km dans le cas de transport des personnes (chars bâchés dans lesquels pouvaient voyager et dormir 8 à 10 personnes). Le cursus publicus, le service de la poste impériale, faisait 70 à 100 km dans une journée, en changeant quatre fois de cheval. Une troupe de cavaliers romains pouvait faire normalement 50 km/jour , et Jules César fit même une moyenne de 150 km/jour pour se rendre de Rome à Nîmes, à cheval et en char, avec son escorte. FOOTNOTES : Hérodote, Histoires, livre V, 53. : Rapporté par Victor Duruy, Histoire des grecs, 31, 2. : René Rebuffat, Au-delà des camps romains d'Afrique mineure, ANRW, II 10.2, 1982, p 486.
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Les quatre évangiles en un seul ?
L'hexamètre de Quintilien
Alors qu'Il enseigne à la Belle-Eau, Jésus répond à une demande du vieux chef de synagogue Cléophas concernant un cas d'homicide : « Pour mesurer la culpabilité, il faut penser aux circonstances qui précèdent, préparent, justifient, expliquent la faute elle-même. Qui ai-je frappé ? Qu'est-ce que j'ai frappé ? Où ai-je frappé ? Avec quels moyens ai-je frappé ? Pourquoi ai-je frappé ? Comment ai-je frappé ? Quand ai-je frappé ? »126.2. Curieusement, quelques décennies plus tard, Quintilien énoncera dans un vers célèbre exactement le même principe, qui résume depuis lors toute instruction criminelle : « Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando ». Or, si l'on applique ce principe à chaque fait rapporté par les quatre évangélistes, L'évangile tel qu'il m'a été révélé permet de répondre à ces sept interrogations permanentes : Qui et combien étaient présents; acteurs, témoins, spectateurs ? Que s'est-il passé, quels ont été les actes et paroles de chacun ? De Quoi s'agissait-il : d'un discours, d'un miracle, d'une parabole, d'une prophétie, d'une œuvre de miséricorde, etc. ? Où cela s'est-il déroulé ? Comment ? Quand ? Pourquoi ?... Et les lieux, les circonstances, le moment, les motivations; tout y est parfaitement exposé, et chacun des éléments fournis s'intègre avec harmonie et cohérence dans un ensemble homogène et parfaitement structuré ! Pour obtenir toutes ces réponses, (et ce n'est pas le seul paradoxe de cette œuvre) point besoin de doctes connaissances. Il suffit de savoir lire ! Le seul effort demandé est une lecture assidue, attentive et complète : assidue pour garder à l'esprit d'un jour à l'autre les images, les paroles, les faits et leur enchaînement ; attentive pour enregistrer le moindre détail, car tous ont leur raison d'être ; complète , car c'est souvent beaucoup plus loin dans l'œuvre que l'objection est levée, le doute se dissipe, l'interrogation trouve sa réponse, bref que tout devient limpide et lumineux ! Mais nous avons déjà vu que le texte de Maria Valtorta fait encore bien plus : FOOTNOTES : Quintilien né vers 36, aurait pu recevoir des témoignages des disciples du Christ ! : Ce vers est connu depuis comme « l'Hexamètre mnémotechnique de Quintilien ».
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Les quatre évangiles en un seul ?
Un véritable compendium évangélique
A y regarder de plus près, L'évangile tel qu'il m'a été révélé rassemble et résume l'ensemble des connaissances relatives au séjour terrestre de Jésus de Nazareth : sa vie, ses actes et ses enseignements. C'est exactement ce que les spécialistes nommaient jadis un compendium , ou plus simplement une Somme . Alors, après la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin; après La Divine Comédie de Dante, Somme littéraire et philosophique du moyen âge , n'est-on pas en droit de se poser cette question : L'évangile tel qu'il m'a été révélé ne mériterait-il pas de passer à la postérité, aux cotés de ces trésors de la littérature mondiale, comme la Somme Evangélique de Maria Valtorta ? FOOTNOTES : Frédéric Ozanam, Dante et la philosophie catholique du XIIIe siècle, 1838.
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Les témoins oculaires
Nicodème, prince des juifs
Par saint Jean, nous savons que Nicodème était pharisien, maître en Israël et membre du sanhédrin. D'après l'Évangile et le Talmud il était possesseur de grandes richesses; c'est lui qui employa environ cent livres de myrrhe et d'aloès à la sépulture de Jésus-Christ (Jean 19, 39). Il essaya de prendre la défense de Jésus-Christ, ce qui lui attira cette réponse dédaigneuse : « Et toi aussi, serais-tu Galiléen ? » . Disciple, il l'était effectivement, en secret, comme son ami Joseph l'Ancien : « Ma conduite n'est pas uniquement lâche. Il y a aussi la prudence et le désir de t'aider plus que si je t'appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d'ennemis. Je suis du petit nombre de ceux qui, ici t'admirent »116.4. Juste avant l'Ascension, Jésus remercie ses disciples : « Toi Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger »638.19. Après la Passion Nicodème propose : « Pour les Linceuls, ensuite, j'ai pensé, d'autant que je ne suis plus hébreu et donc plus sujet à l'interdiction du Deutéronome sur les sculptures et représentations, de faire, comme je sais le faire, une statue de Jésus Crucifié - j'emploierai un de mes cèdres géants du Liban - et de cacher à l'intérieur un des Linceuls, le premier, si toi, Mère, tu nous le rends »644.6. Ces propos prennent un tout autre relief pour les pèlerins ayant visité Lucques en Toscane. En effet on y vénère , dans la cathédrale San Martino, un crucifix, le Volto Santo (ou la Sainte Face), image du Christ qui aurait été sculptée par Nicodème à Ramlhé... Cette cathédrale est un lieu de pèlerinage depuis plus de mille ans, et la renommée du Volto Santo fut immense. Sainte Gemma Galgani elle-même a souvent visité cette relique pendant sa vie. Le crucifix, sculpté dans un cèdre, serait arrivé à Lucques en 742. FOOTNOTES : Talmud de Babylone, traité Gitlin ou des Divorces, chap. V, 56. : Jean 3, 1-21 ; 7, 45-52 ; 19, 39-42. : Voir par exemple Victor Guérin, Terre Sainte 1850, t2, page 217.
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Judas vend les bijoux d'Aglaé
« Onze talents, voilà. C'est ce que je donnerais si je devais acheter cet or à quelqu'un qui meurt de faim. Pas un denier de moins... C'est à toi pour onze talents... J'ai conclu l'affaire pour dix talents et demi »82.3. Lorsque Judas rapporte à Jésus comment il a vendu avantageusement les bijoux d'Aglaé, il est tout fier du bon tour qu'il vient de jouer au marchand de Jéricho. A la description qui en est donnée, il est possible d'estimer que ces bijoux en or massif représentaient un poids compris entre 1 et 2 kg d'or, soit l'équivalent monétaire de 12 à 25 kg d'argent . Bracelet celte en or massif du trésor de Tayac (1893) : poids 762g Mais si Judas en a obtenu 10,5 talents d'argent, cela signifierait qu'en l'an 27 de notre ère, le mot " talent " pouvait être utilisé pour désigner la valeur de 1,2 à 2,5 kg d'argent. C'est-à-dire 10 à 20 fois moins que la valeur "officielle" généralement admise ! Maria Valtorta s'est-elle trompée ? A-t-elle mal entendu , ou doit-on envisager, que le mot talent pouvait en ce temps là avoir une signification particulière ? La question mérite d'être examinée, car elle alimente des débats entre commentateurs bibliques depuis près de deux millénaires ! FOOTNOTES : Soit un rapport or/argent de 1 à 12 environ.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Réflexions sur le riz, l'avoine et le seigle
Depuis des milliers d'années, le riz a été l'alimentation de base en Asie du Sud et en Orient. Pourtant il n'est pas question du riz dans la bible, contrairement au Talmud qui le connaît sous le nom de orez. Aucun témoignage ne mentionne sa culture en Palestine au premier siècle. Mais cette culture du riz est pratiquée dans la plaine de Hulé depuis maintenant quelques siècles . L'absence de la moindre allusion au riz par Maria Valtorta peut donc être porté au crédit de l'authenticité de ses révélations. Le seigle et l'avoine ne sont pas non plus mentionnés dans la bible. Si donc Maria Valtorta y avait puisé son inspiration, elle n'aurait sans doute pas cité dans son œuvre l'avoine à plusieurs reprises, dès les premières pages : « une belle tonnelle qui coupe en deux le verger jusqu'au commencement des champs, dont les avoines sont récoltées »5.1 comme aux toutes dernières : « la paille peut-elle suffire ? Elle ne suffit pas même pour le ventre des bêtes de somme, et si leur maître ne fortifie pas les animaux avec de l'avoine et des herbes fraîches, les animaux nourris de la seule paille dépérissent et finissent par mourir »635.13. Quant au seigle, elle en observe dans la région de Kérioth : « Dans des champs assez étroits mais bien tenus, cultures diverses de céréales : orge, seigle surtout, et aussi de beaux vignobles sur les terres les plus ensoleillées »78.1. Un texte du Talmud, la Mischna, confirme que le seigle (schiphon) et l'avoine (schibboleth schoual) étaient connus et cultivés en Judée vers le premier siècle , mais il est hautement improbable que ce texte ait pu influencer Maria Valtorta ! FOOTNOTES : Salomon Munk, Palestine, Description géographique, historique et archéologique, 1845 p 18. : Voir aussi Constantin François Volney, Voyage en Syrie et en Egypte, 1787 page 288-289.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Les agaves
A plusieurs reprises dans l'œuvre il est question de l'agave, cette étonnante cactée originaire d'Amérique, mais qui existe à l'état sauvage dans les zones méditerranéennes. Maria Valtorta les a bien observés et en donne un portrait très détaillé. « Trente années d'espérance, oh! la longue attente ! voilà : maintenant ils sont fleuris comme la fleur de l'agave solitaire"102.3 Un peu plus loin : « Il rappelle l'agave qui, près de mourir, sort un grand candélabre avec sa fleur à sept pétales qui flamboient et répandent son parfum »127.1. Puis : « Des chèvres blanches et des chèvres noires, grandes, agiles, aux longues cornes recourbées, aux yeux doux et vifs broutent les cactées et donnent l'assaut aux agaves charnus, à ces énormes pinceaux de feuilles dures et épaisses qui sont comme des artichauts ouverts au milieu desquels se dresse le candélabre de cathédrale, à la tige géante aux sept bras sur lesquels flambe une fleur jaune et rouge au parfum agréable »221.1... « Plus belle est la fleur de l'agave, si majestueuse, si puissante »412.1. Toutes ces descriptions sont exactes : après dix ou quinze années s'élève en son centre une tige pouvant atteindre 12 m, et qui porte au sommet des paquets de fleurs fournissant un nectar abondant et odorant. La floraison est unique et peu après la tige de l'agave meurt. Dois-je préciser que je n'ai trouvé nulle mention de l'agave dans les nombreux dictionnaires bibliques que j'ai consulté, ce qui montre que la bible n'était pas, ici encore, la source d'inspiration de Maria Valtorta.
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Un inventaire architectural exhaustif
Le puits de Jacob à Sychar
« Les disciples s'en vont à regret et à trois ou quatre reprises ils se retournent pour regarder Jésus qui s'est assis sur un muret exposé au soleil près du bas et large bord d'un puits. Un grand puits, presque une citerne, tellement il est large. En été il doit être ombragé par de grands arbres, maintenant dépouillés. On ne voit pas l'eau, mais le terrain, près du puits, montre clairement qu'on a puisé de l'eau à cause des petites mares et des empreintes circulaires laissées par les brocs humides (...) Ce puits n'est-il pas celui de Jacob ? »143.1 Le puits de Jacob était déjà en l'an 380 embelli par la construction d'une église cruciforme, dont font mention plusieurs pèlerins : Paula, Theodosius, Arculfe (qui écrit : « ecclesiae quadrifidae in cujus medietate fons Jacob ») et au 6e-7e Bède le Vénérable. « Pour revenir au puits, oui, c'est celui de Jacob et il a une eau si abondante et si claire que nous de Sychar nous la préférons aux autres fontaines. Mais il est très profond »143.2. Un guide touristique moderne de Naplouse précise effectivement cette grande profondeur : 32 m. Léonie de Bazelaire signale que la margelle du puits fut transportée à Rome. Le récit de Maria Valtorta est en tout point cohérent avec celui que nous donne saint Jean. FOOTNOTES : Paul Geyer, Itinera Hierosolymitana 1898, p 270 et suivantes. : Voir http://www.nablusguide.com , à la rubrique « Lieux à visiter ». : Dans Chevauchée en Palestine, 1899, p 89.
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De Re Rustica...
La maîtrise du feu au premier siècle
Le contrôle du feu a certainement été l'un des plus grands progrès technologiques de l'histoire humaine. Aujourd'hui, avec les briquets à gaz ou les allumettes, faire du feu est une opération banale. Pourtant c'est le fruit d'une lente évolution technologique, qui commença semble-t-il par la friction du bois, puis la percussion de la pierre , et ensuite la percussion du fer. Le principe est simple : de l'acier frappé contre un silex provoque l'étincelle qui enflamme l'amadou. C'est bien cette technique qui est observée à maintes reprises par Maria Valtorta. « Joseph sort de l'amadou et un briquet, et allume une petite lampe qu'il sort de la besace qu'il porte en bandoulière »28.4. C'est même ce sujet qu'évoque spontanément Pierre lorsque Jésus lui demande pour la première fois de faire l'enseignement : « Le bois, quand il est mort, arrive à pourrir et à se réduire en poussière par l'action des vers mais, par lui-même, il ne s'allume pas. Et voilà que, si quelqu'un l'arrange d'une manière convenable et en approche l'amadou et le briquet et fait surgir l'étincelle et favorise l'allumage en soufflant sur les brindilles pour faire grandir la flamme et devient belle et utile et elle envahit tout, même les grosses bûches »260.7. Et Jésus au jour de l'Ascension, donne cette comparaison : « La contemplation de Dieu ressemble à une étincelle qui jaillit du choc du silex contre le briquet et produit feu et lumière »638.10. FOOTNOTES : Cette technique, connue bien avant l'Antiquité, y était encore utilisée, comme le suggèrent des textes d'Aristote, de Pline et quelques découvertes archéologiques.
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Si cela n'est pas vrai...c'est bien imaginé
Sur la Primauté de Pierre
Il y a dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé de nombreux passages où il est question de la primauté de Pierre. Et tous sont en parfait accord avec le témoignage des évangélistes et l'enseignement de l'Eglise. L'extrait suivant me paraît particulièrement intéressant, car il fournit un éclairage original sur la spécificité de la foi de Pierre telle qu'en témoigne Matthieu (16, 15-19). « Et vous, qui dites-vous que je suis ? Dites-le vraiment d'après votre jugement, sans tenir compte de mes paroles et de celles d'autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ? » « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, s'écrie Pierre en s'agenouillant, les bras tendus en haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l'embrasser en disant :Tu es bienheureux, ô Simon, fils de Jonas ! Car ce n'est pas la chair ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour que tu es venu vers Moi, tu t'es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n'avais pas vu les manifestations surnaturelles comme ton frère et Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d'ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n'as pas profité d'un miracle et tu ne m'as pas vu en accomplir, et je ne t'ai pas donné de signe de ma puissance comme je l'ai fait et comme l'ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n'as pas été subjugué par ma volonté comme Mathieu le publicain. Et pourtant tu t'es écrié : Il est le Christ ! » (...) Dès la première heure que tu m'as vu, tu as cru et jamais ta foi n'a été ébranlée. (...) Et ici, dès cet instant, tu es le chef auquel il faut donner l'obéissance et le respect comme à un autre Moi-même. Et c'est tel que je le proclame devant vous tous »343.5. Bienheureux Pierre qui, le premier de tous, a cru sans avoir vu ! Ne devons-nous pas voir aussi dans ce message une magnifique exhortation pour toutes les générations, en écho au reproche fait à Thomas (Jean 20, 29) : « Parce que tu m'as vu, tu as cru; heureux ceux qui croient sans voir ! »
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Les témoins oculaires
Margziam, l'évangélisateur de l'Aquitaine.
Parmi les si nombreux disciples de Jésus que Maria Valtorta nous fait revivre, impossible de passer sous silence la figure si attachante du jeune Jabé (Yabesh). Peu avant l'âge de 12 ans, il perd tragiquement tous les membres de sa famille, et tente de survivre tout un hiver caché dans les bois. Recueilli par Jésus au début de l'an 28, il reprend peu à peu confiance, devient le fils adoptif de Pierre et Porphyrée, et reçoit de Marie le nom de Margziam en devenant fils de la Loi . Déjà Jésus lui trace prophétiquement son destin : « devenu grand, tu seras un saint de Dieu. Tu prêcheras comme un docteur le Jésus qui t'a rendu une mère ici, et qui ouvrira les portes du Ciel à ta mère morte, à ton père, et qui les ouvrira aussi à toi, quand ce sera ton heure. Tu n'auras même pas besoin de monter la longue échelle des Cieux à l'heure de la mort. Tu l'auras déjà montée durant ta vie en étant un bon disciple »194.2.Très réceptif à l'enseignement donné par Jésus, il est même l'un des premiers auxquels Jésus révèle sa future Passion pour qu'il ne se révolte pas devant cette nouvelle épreuve : « Moi… Fais-moi mourir à ta place ». « Tu dois me prêcher dans le monde entier. C'est dit. Mais écoute. Je mourrai content parce que je sais que tu m'aimes. Et puis je ressusciterai (...) et je viendrai tout de suite vers toi et je te dirai : Petit Margziam, tes pleurs m'ont enlevé la soif. Ton amour m'a tenu compagnie au tombeau. Maintenant je viens te dire : Sois mon prêtre »291.5.Il devient vite un exemple pour tous, et Jésus déclare : « Tu es le chef des enfants disciples. Quand tu seras tout à fait homme, rappelle-toi que tu as su être un disciple qui n'est pas inférieur aux hommes, et par conséquent ouvre les bras à tous les enfants qui viendront à toi en me cherchant et en disant : "Je veux être disciple du Christ" »308.5. Alors que Margziam encourage la nouvelle disciple Anastasica, Jésus fait cette nouvelle prédiction difficile à apprécier alors : « Margziam sait se faire à tous. C'est une vertu difficile et si nécessaire pour sa future mission. Je prends soin de faire grandir en lui cette heureuse disposition parce qu'elle lui servira beaucoup »366.2. Mais il faut attendre la fin de l'œuvre pour que ces paroles s'éclairent, plusieurs milliers de pages plus loin, alors que le Christ ressuscité lui confie cette mission : « Et toi, Margziam, mon enfant, et qui dorénavant prends le nom de Martial... ce nom, ô Martial, t'indique ton futur destin : sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur »638.20. Les nombreux détails donnés par Maria Valtorta sur le futur saint Martial méritent qu'on en passe quelques uns en revue. Son lieu de naissance Maria Valtorta place l'origine de Margziam entre Siloh et Béthel, au nord du territoire de Benjamin194.1-2. C'est exactement ce qu'indique un poème de Fortunat , ode à saint Martial, dont il existe trois manuscrits très anciens . Au 16 e siècle A Thévet, aumônier de C de Médicis, indique même qu'à trois lieues de Rama , au village d'Arouha, on voit une vieille église restaurée sur ordre de Charlemagne en 810, en l'honneur de Saint Martial, « natif de ce lieu ». Comment Maria Valtorta aurait-elle pu avoir connaissance de ces informations figurant sur des documents français anciens et fort rares ? Son bizarre nom de Margziam Ce curieux nom, donné au petit Jabé par la Vierge Marie, donne lieu à quelques commentaires dans l'œuvre : « Un Oui, Jabé veut un nom qui signifie que je l'ai sauvé. Tu le chercheras, Mère. Un nom d'amour et de salut ». Marie réfléchit... et puis elle dit : Marjiam (Maarhgziam). Ce nom, outre le Salut, rappelle aussi mon souvenir. Tu es la petite goutte dans la mer de ceux qui sont sauvés par Jésus. Il te plaît ? Ce nom, outre le Salut, rappelle aussi mon souvenir ». « Il est très beau dit l'enfant tout content ». « Mais, n'est-ce pas un nom de femme ? demande Barthélémy ». « Avec un "L" au bout au lieu d'un "m", quand cette petite goutte d'humanité sera adulte, vous pourrez changer son nom en nom d'homme. Maintenant il porte le nom que lui a donné la Mère. N'est-ce pas ? »198.8. Puis plus loin : « Comment t'appelles-tu ? » « Margziam ». « Ah! Bon ! Mais ma Marie bénie pouvait te donner un nom plus facile ! » « C'est presque le sien ! s'exclame Salomé ». « Oui, mais le sien est plus simple. Il n'y a pas ces trois consonnes au milieu... Trois, cela fait trop ». « L'Iscariote est entré et dit : Elle a pris le nom exact pour ce qu'il veut dire, conforme à l'ancienne langue »199.2 Ces conversations mériteraient certainement d'être étudiées par des linguistes. Mariam serait semble-t-il la vocalisation araméenne de l'hébreu Myriam, tandis que Mar-yam en serait la variante chaldéenne ? Mais tout cela sort de mon domaine de compétence ! Le fils adoptif de Pierre Il ne semble pas qu'il existe des traditions mentionnant Martial comme étant le fils adoptif de Pierre. Par contre le fait qu'il ait été contemporain de Pierre et qu'il l'ait suivi de Jérusalem à Antioche puis à Rome est maintenant historiquement attesté . Le jeune garçon de la multiplication des pains Adémar de Chabannes, moine de l'abbaye St Martial de Limoges ( Vita prolixior au 9e siècle) l'identifie avec le jeune enfant qui offrit les pains et les poissons à Jésus pour leur multiplication. Le texte de Maria Valtorta confirme cette tradition, montrant même que Martial fut le premier à croire au miracle : « Oh ! comme c'est lourd ! dit Margziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s'il portait un fardeau. Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir ne sachant que penser »273.4. Sa mission d'évangélisateur Dans L'Eglise métropolitaine primatiale St André de Bordeaux , le Chanoine Hierosme Lopès indique que le jeune Martial s'attacha aux pas de Saint Pierre qu'il suivit à Antioche, puis à Rome. De Rome, Pierre l'envoya prêcher en Gaule. Mgr Cirot de la Ville a même pu établir une carte de l'itinéraire de Saint Martial : Rome, Ravenne, Marseille, Bourges, Tours, Limoges, Angoulême, Saintes, Noviomagus (capitale du Médoc). Déclaré « apôtre de l'Aquitaine » par le limousin Pierre Roger (1291-1352) Martial était considéré au Moyen Âge comme le premier évangélisateur de Limoges , Toulouse et Bordeaux . Fondateur de la cathédrale Saint-Étienne, voire le premier évêque de Toulouse, des traditions immémoriales en faisant remonter leur origine aux temps apostoliques. Dans cette évangélisation, il est intimement associé à sainte Véronique et à Zachée (St Amadour). FOOTNOTES : Venance Fortunat (530-609) Evêque de Poitiers vers 600. : Outre qu'il confirme Martial contemporain de Pierre, le texte précise « Benjamita tribus te gessit » (La tribu de Benjamin te vit naître). : Frère André Thévet (1516-1590), Cosmographie Universelle 1575 (livre VI Chap. VII page 169). : Trois lieues, c'est environ 15 km, ce qui situe l'emplacement à mi-distance entre Siloh et Béthel. : Cette explication étymologique par l'hébreu mar yam = goutte de la mer, « affirmée » par ce dialogue, est pourtant considérée par certains comme « purement poétique ». : Voir par exemple docteur Sepp, Jésus-Christ Etudes sur sa vie et sa doctrine, 1866 page 19. : Voir en particulier les études très documentées de l'Abbé Arbellot, Dissertation sur l'apostolat de Saint Martial 1855; de Mgr Cirot de la Ville, Origines chrétiennes de Bordeaux 1867; de l'abbé Gordière Recherches sur la prédication de l'Evangile dans les Gaules au premier siècle, 1867, en particulier les pages 14 et 15; ou encore de l'abbé Corblet, Dissertation sur les origines de la foi chrétienne dans les Gaules, qui en 16 pages (diffusées par les Petits Bollandistes) résume bien la situation. : Réédition par l'abbé Gallen, chez Feret et fils, 1882 (p. 109), de l'ouvrage original édité chez Lacourt en 1668. : Pape sous le nom de Clément VI (1342-1352). Sa bulle « Piam Sanctorum memoriam recolendam » fait l'éloge de saint Martial, témoigne de sa particulière dévotion à l'apôtre et ordonne que sa fête soit mise au rang des doubles comme celles des autres apôtres, et célébrée dans toute l'Aquitaine. : C'est seulement à partir du 17e siècle que le chanoine Descordes, Jean de Launoy (1603-1678) (que le pape Benoît XIV désigna comme « menteur impudent et écrivain méprisable »), et quelques autres « lumières » attaquèrent les traditions et affirmèrent que l'origine des principales églises de France ne remontait pas au-delà de la seconde moitié du 3e siècle. Bien que loin d'être prouvée, cette hypothèse s'imposa alors dans les milieux dits intellectuels. : La découverte en 1955 de « symboles chrétiens » (l'ascia) datant du 2e siècle sur des tombes proches de l'église dédiée à St Etienne, à Bordeaux, confirme archéologiquement l'ancienneté de ce lieu de culte.
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Les témoins oculaires
Un certain Joseph surnommé le Juste
Joseph dit le Juste est un disciple dont l'Ecriture nous dit seulement son nom et qu'il fut présenté par les apôtres comme candidat (avec Matthias) à la succession de Judas : « Joseph appelé Barsabbas , surnommé Justus » (Actes 1, 23). Eusèbe nous apprend qu'il fut compté au nombre des soixante douze disciples évoqués par Luc. Et il ajoute que Papias, renseigné par les filles de l'apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n'en éprouva aucun mal ». Persécuté par les juifs pour sa foi au Christ, il aurait eu une fin glorieuse. Saint Adon, moine bénédictin et évêque de Vienne, l'inscrivit (vers 860) dans son martyrologe. Il est fêté le 20 juillet. Maria Valtorta nous en dit beaucoup plus sur ce disciple méconnu : Jeune nouveau-né au moment du massacre des saints innocents, il échappe à la mort grâce au sacrifice de son père. Jésus le rencontre au tout début de sa vie publique. Il est le seul disciple à bénéficier à Nazareth de la formation dispensée aux apôtres : « Je retiens ce fils (et il montre Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu'il se forme là un noyau solide qui ne m'annonce pas seulement en faisant connaître mon existence, mais les caractéristiques les plus essentielles de ma doctrine »91.1. Sa sagesse et son intelligence impressionnent à la fois les apôtres et les disciples : « Joseph. Vous savez que ce jeune promet beaucoup ? dit le Thaddée. Oui. Isaac est un ange mais sa force est toute spirituelle. Mais Joseph est fort, même physiquement. Il a le même âge que nous . Et il apprend facilement. Tu as entendu ce qu'a dit Hermas ? S'il avait étudié, il serait un rabbi en plus d'être un juste. Et Hermas sait ce qu'il dit »334.2. Il est blessé dans les gorges du Cédron avec Élie (prémices des futures persécutions). Je me fais gloire d'avoir versé du sang pour Toi, comme en versa mon père autrefois. Je te bénis de m'en avoir rendu digne ! »418.5. Jésus le guérit. FOOTNOTES : Sur la confusion possible entre Barsabbas et Barnabas, voir plus loin le chapitre « Cette parole leur demeurait cachée ». : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique I, 12. : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique III, 39. : D'après les informations glanées dans l'œuvre, il a alors la trentaine, et Jude à peine deux ou trois ans de plus.
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Les témoins oculaires
Le sanhédrin fait salle comble
Le sanhédrin ou grand conseil, était la haute cour de justice, le tribunal suprême des Juifs. Son nom , son rôle et son organisation nous sont connus par la bible et par de nombreux textes talmudiques ou historiques . Le sanhédrin comprenait en théorie 71 membres, y compris le président. Il y avait 3 groupes plus ou moins définis : les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Chaque groupe était composé de 23 membres (soit 69), auxquels s'ajoutaient le président (nasi) et son adjoint (ab bet din). - La chambre des prêtres avait en charge l'administration des sacrifices.... La majorité de ses membres était des sadducéens, plus ou moins alliés des hérodiens. Ils ne croyaient pas en la résurrection, et appliquaient avec rigueur la loi mosaïque. Ils s'opposaient à Jésus essentiellement sur les questions politiques. - La chambre des scribes, ou sages, ou docteurs de la Loi, était composée d'enseignants, majoritairement pharisiens. Leur premier reproche vis à vis de Jésus était qu'aucun enseignant ne peut enseigner de sa propre autorité. En tant que juristes, ils s'imposaient de citer au moins une autorité pour justifier les lois. - La chambre des anciens, ou des conseillers, regroupait les notables les plus fortunés, et les personnages influents. Beaucoup d'entre eux étaient pharisiens, mais certains désapprouvaient le rigorisme des scribes. Ils n'avaient pas de pouvoir judiciaire. Au début du premier siècle, le sanhédrin instruit les procès et rend la sentence, mais la condamnation à mort revient au procurateur romain . Ces données sont assez bien connues, et les lecteurs de Maria Valtorta ne seront donc guère surpris de constater qu'elles sont bien intégrées dans le récit, comme en témoigne par exemple cette discussion avec Pilate, pendant la Passion : « Il est passible de mort selon notre loi ». « Et depuis quand vous a-t-on rendu le jus gladii et sanguinis ? » (...) « Nous savons que nous n'avons pas ce droit. Nous sommes les fidèles sujets de Rome… »604.20. Mais s'il est relativement aisé de se faire une idée du rôle et de l'organisation du sanhédrin au temps de Jésus, il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de retrouver la liste des membres qui y siégeaient alors. L'étude la plus détaillée sur cette question, je l'ai déjà évoquée, est sans doute celle que publièrent les frères Augustin et Joseph Lemann en 1877. Il semble très peu probable que Maria Valtorta ait pu en avoir eu connaissance en 1944. Pourtant tout lecteur attentif trouvera, disséminés ça et là dans l'œuvre, de très nombreux indices permettant de reconstituer peu à peu la composition du sanhédrin en l'an 30. On retrouve ainsi dans l'œuvre le nom de tous les anciens et futurs grands prêtres contemporains de Jésus, et de nombreux autres membres, dont les noms, pour certains d'entre eux, ne sont évoqués qu'une ou deux fois dans toute la littérature talmudique. Pour plusieurs, leurs noms sont orthographiés phonétiquement par Maria Valtorta, ce qui rend leur identification un peu plus délicate. Ainsi, quand on lit « cet autre, c'est Callascebona l'ancien »123.6, il s'agit bien sûr du richissime notable de Jérusalem, ben Calba Scheboua, dont la fille Rachel fut ultérieurement l'épouse du célèbre rabbi Akiba. Et quand Maria Valtorta entend dire « Et là-bas Doro l'Ancien et Trison »378.3, on peut y reconnaître le diminutif de Dorothée ben Nathanaël, en compagnie de Tryphon ben Theudion . Et lorsque Jésus demande (cf. Luc 14, 1-6) « Est-il permis de guérir pendant le sabbat ? au vieux scribe Chanania »335.13, c'est sans conteste à Chananiah ben Chiskia, scribe renommé qu'Il s'adresse. Quant au « pharisien Giocana, parent de Doras »109.2, avec qui Jésus a plusieurs échanges très vifs, c'est Yokhanan ben Zakkaï, considéré comme un des maîtres du Talmud . Sur 20 membres de la chambre des prêtres connus par diverses traditions, Maria Valtorta en nomme 16, mais en plus elle en cite 3 autres inédits . Donc 23 des 23/24 membres possibles sont maintenant identifiés . Pour la chambre des scribes, Maria Valtorta nomme 12 des 14 membres connus , mais elle cite 10 autres noms qui ne sont pas encore identifiés par d'autres sources, complétant ainsi la liste des 24 membres de cette chambre (dont le président). Enfin pour la chambre des anciens, elle cite 11 des 14 membres connus, auxquels elle ajoute 7 noms nouveaux, portant à 21 membres identifiés la liste de cette chambre. Si l'on prend en compte les éléments fournis par Maria Valtorta, ce sont donc aujourd'hui pas moins de 68 des membres du sanhédrin de l'an 30 qui peuvent être désignés par leur nom, sur les 71 possibles ! Ce résultat est d'autant plus inattendu que les différents membres du sanhédrin apparaissent ça et là dans l'œuvre, au hasard des évènements et souvent de façon très discrète, si bien que seule une étude systématique et minutieuse permet de les recenser tous . FOOTNOTES : du grec syn (avec) et hedra (siège). : Nombres 11, 16-17 ; Proverbes 22, 10; 31, 23; Matthieu 26, 57-59; Marc 14, 53; 15, 1; Luc 22, 66; Jean 11, 47; Actes 5, 21; 6, 12, etc. : Principalement Mishna, Sanhedrin et Makkoth.; Flavius Josèphe. : L'empereur Auguste enleva ce droit (le jus gladii) au Sanhédrin après la destitution d'Archélaüs, et la nomination de Coponius comme procurateur vers +7 (Flavius Josèphe Antiquités 17, Chap. 13.1-5, et Talmud, Sanhedrin folio 24). Tacite ajouta même : les Romains se réservent le droit du glaive et négligent le reste. Le sanhédrin conservait encore le pouvoir d'excommunier, de mettre en prison, de condamner aux verges; mais le droit de rendre un arrêt de mort, attribut principal de la souveraineté, il ne l'avait plus. : Ils furent envoyés comme députés auprès de l'empereur Claude par les Juifs de Jérusalem, en +44/+45, sous le gouverneur Cuspius Fadus. (Flavius Josèphe, Antiquités XX, I, 1, 2 ) Ailleurs dans l'œuvre, Maria Valtorta le nomme plus correctement Trifon. : Une prestigieuse synagogue de la vieille ville de Jérusalem porte son nom. : Une synthèse de cette étude se trouve sur Internet à cette adresse: http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Sanhedrin.htm .
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Les témoins oculaires
Les notables romaines
Parmi la foule de ceux qui sympathisent avec Jésus, le cas des notables romaines mérite une attention toute particulière. Qu'il s'agisse de Claudia Procula, de Plautina, de Valéria ou des deux Domitilla (la mère Albula et sa fille Flavia), voire même de Livia (la seule dont l'historicité fasse encore pour moi l'objet de recherches), chacune eut en effet un rôle au sein des premières communautés chrétiennes comme l'évoquent ou l'attestent l'Histoire et la Tradition, au travers de quelques écrits anciens.
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Les témoins oculaires
Ne te mêle pas des affaires de ce juste
Mt 27, 19 Matthieu est le seul évangéliste à mentionner la femme de Pilate, dans un simple verset, sans même la nommer. Est-ce elle la même Claudia qu'évoque St Paul dans son épître à Timothée (2 Tm 4, 21) quand il écrit : « Eubule, Pudens, Lin et Claudia te saluent » ? Rien d'autre sur l'épouse de Pilate dans l'Ecriture Sainte. Or dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé la femme de Pilate joue un rôle majeur et intervient souvent. Maria Valtorta nous la montre assistant à la guérison miraculeuse d'un lépreux, écoutant avec intérêt les paroles du « sage galiléen », puis prenant sous sa protection ce « grand philosophe ». Elle chemine peu à peu dans la foi, jusqu'à en témoigner après la crucifixion : « mieux être persécuté par les hommes que par le Très-Haut dont le Maître était le Messie »630.13. Et tout au long du récit, le lecteur découvre peu à peu cette « belle femme sur les trente ans (...), fière d'appartenir à la gens Claudia »154.7. Le centurion Publius informe Jésus : « Claudia parle de Toi comme d'un grand philosophe, et c'est bon pour Toi parce que... c'est Claudia le proconsul »192.5 Quand plus tard elle rencontre Jésus, elle s'agenouille en disant : « Et avec moi, Rome se prosterne à tes pieds »370.19. Au banquet chez Jeanne de Chouza, elle confirme à Judas le pouvoir dont elle dispose « j'appartiens à la gens Claudia. J'ai plus de pouvoir que tous les grands d'Israël car, derrière moi, il y a Rome »371.3. Elle est témoin de plusieurs miracles, mais sa foi en Jésus, un temps ébranlée par les médisances et les calomnies colportées de toutes parts, ne s'affermit définitivement qu'après que Jésus ait redonné une langue et la parole à Calliste, son esclave mutilé : « tu es vraiment le Juste que je pressentais563.5 (...) personne, sauf Toi, ne peut faire renaître un mort et rendre des yeux à un aveugle »563.6. Et de ce jour, sa foi sera inébranlable. La tradition selon laquelle elle se serait convertie est attestée dès le 2e siècle . Tout ce qu'on apprend ça et là sur Claudia Procula en parcourant le récit de Maria Valtorta est en totale harmonie non seulement avec les anciennes traditions, mais aussi avec les hypothèses historiques les plus récentes. L'évangile apocryphe dit de Nicodème (vers le 4e siècle ?) ; un écrit de 1619 attribué à Lucius Flavius Dexter , les Ménologues grecs, et plusieurs autres auteurs anciens la nomment effectivement Claudia Procula. Son appartenance à la gens Claudia a fait l'objet de plusieurs hypothèses. Celle qui semble la plus plausible aujourd'hui, c'est qu'elle aurait été la fille illégitime de Julia. Cette Julia fut mariée à Tibère en -11, sur ordre d'Auguste son père. Vivant dans la débauche, elle fut condamnée à l'exil en -2, juste après avoir été la maîtresse de Julius Antonius . Une éventuelle naissance adultérine avec un tel père se devait politiquement de rester secrète, mais n'a rien d'invraisemblable . Dans cette hypothèse Claudia serait donc née en -2 ou -1. Ce qui est en plein accord avec Maria Valtorta qui lui donne la trentaine en 27. Envoyée par sa mère auprès de Tibère, il l'aurait adopté comme sa propre fille. Par son mariage, Pilate aurait effectivement acquis des soutiens en très haut lieu, ce qui pourrait expliquer son exceptionnelle longévité à son poste en Judée. Notons aussi que seules les femmes de haut rang, à cette époque, accompagnaient leurs maris en mission . FOOTNOTES : Cf. Origène, Homélies - Matthieu, xxxv. : Chronicae. An. 34 n° 2. : Les témoignages historiques sur Julia sont abondants (Dion Cassius Histoire romaine LV, 10 ; Velleius Paterculus, Histoires romaines, II, 100 ; Tacite, Annales IV,44 ; Macrobe, Saturnales 2, 5 ; etc.). : Dernier fils vivant de Marc Antoine, Julius fut, pour ce motif, mis à mort. : C'était l'opinion de Giovanni Rosadi, Il proceso di Gesu 1908. : L'antique loi Oppia interdisait aux proconsuls d'emmener leur femme dans les provinces qu'ils gouvernaient. Bien qu'adoucie par un sénatus-consulte, au 1er siècle avant notre ère, elle restait théoriquement en vigueur. Les magistrats obtenaient parfois la permission d'y déroger mais ils devaient s'engager à « prendre toute la responsabilité des fautes que leur épouse pourrait commettre ».
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Les témoins oculaires
Qui était Plautina ?
Examinons maintenant la personnalité de Plautina, patricienne romaine « amie intime » et « probablement parente de Claudia »158.4. Maria Valtorta est impressionnée par sa prestance : « Elle me rappelle certaines statues très belles d'impératrices romaines ». Elle ajoute, voyant les autres romaines : « J'ai l'impression que ce sont des dames d'un rang inférieur à Plautina »167.3. De nombreux indices disséminés tout au long de l'œuvre (mais qui ne peuvent trouver place dans ce bref article) permettent de l'identifier sans hésitation comme étant l'épouse d'Aulus Plautius (ou Plautinus), l'un des tous premiers personnages de l'Empire à cette époque, et le futur conquérant de la Grande Bretagne entre 43 et 47. Il se trouve que, contrairement à Claudia, les témoignages historiques la concernant sont particulièrement abondants et concordants . Plautina (connue aussi comme "Plautiana" ou "Plautilla"), appartenait à la gens des Julio-Claudia (donc effectivement parente de Claudia Procula !) et se nommait, avant son mariage, Pomponia Graecina. Elle était la fille du consul Gaius Pomponius Graecinus . Son oncle, le consul Lucius Pomponius Flaccus fut d'ailleurs gouverneur de Syrie en 35. FOOTNOTES : Dion Cassius, Histoire romaine LX 19-21, 30 ; Suétone, Vie des Césars (Claude 24 et Vespasien 4) ; Tacite, Agricola 14 ; Annales 13, 32. : Consul suffect en l'an 16. : Dom Guéranger, Sainte Cécile et la société romaine aux deux premiers siècles 1897, chap. 4, p 87 émet même l'hypothèse que son fils Flaccus est ce jeune homme qui voulut épouser Flavia Pretronilla (Ste Pétronille), une protégée de Plautina !
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Les témoins oculaires
Convertie au christianisme
Elle mena à Rome, à partir de l'an 43, « une existence austère et digne » qu'elle imputait « officiellement » au deuil de sa cousine Julia, fille de Drusus, exécutée par la jalousie de Messaline. Après quatorze années d'une vie retirée, elle fut accusée « de superstition étrangère » et « d'occupations religieuses non autorisées ». A cette époque ceci signifiait quasi exclusivement « conversion au christianisme », la religion juive étant à cette date tolérée à Rome, et les rites païens d'Egypte ou de Syrie trop peu compatibles avec le mode de vie de Plautina. Compte tenu du rang de son mari, il eut à décider lui-même de son sort selon la loi romaine, et elle fut acquittée . FOOTNOTES : Notons au passage que Henryk Sienkiewicz, dans son roman historique Quo Vadis 1895, fait de Plautina la mère adoptive de son héroïne Ligie.
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Les témoins oculaires
Plautina et Sainte Lucine
Paul Allard s'interrogea « si Pomponia Græcina ne devrait pas être identifiée avec la grande dame, dont on connaît seulement l'agnomen probablement symbolique et baptismal : Lucina ». L'illustre archéologue Giovanni Battista de Rossi, puis Dom Guéranger arrivèrent à la même conclusion, et identifièrent donc Pomponia Graecina Plautiana avec Sainte Lucine, donatrice qui ouvrit dans un domaine de la voie Appienne un des plus anciens hypogées chrétiens, situé au-dessous d'un terrain ayant appartenu à la gens Pomponia. Sainte Lucine est associée aux martyrs Processus and Martinien, deux officiers romains gardiens de la prison Mamertine et convertis par leur prisonnier saint Pierre (selon une légende attestée du 6e siècle) On dit qu'elle les visita en prison et les enterra après leur exécution dans une de ses propriétés sur la via Aurelia . C'est aussi elle qui aurait enseveli la dépouille de Saint Paul. Sainte Lucine est fêtée le 30 Juin. L'Eglise orthodoxe grecque ne l'a pas sanctifiée, mais la considère comme « une femme pieuse, et l'une des premières nobles romaines convertie au christianisme ». Dans Les cahiers de 1944 (au 29 février), Maria Valtorta nous donne une version un peu différente, mais pas forcement incompatible. Elle évoque en effet le martyr d'une Lucine, « la fille de Faustus et de Cécile. Elle n'avait pas encore quatorze ans », alors que Plautina soutient les premiers martyr romains, aux côtés de Paul. Peut-être, pourquoi pas, prit-elle alors le prénom de Lucine , en mémoire de cette jeune sainte dont le martyr l'avait tant émue ? En tout cas, après avoir assisté de ses biens les fidèles, ce serait bien Plautina qui aurait visité les chrétiens détenus en prison, et pris soin de la sépulture des martyrs. Elle mourut très âgée. Tacite précise qu'elle vécut 40 ans après la mort de Julia en +37. Elle serait donc morte vers l'an +77. Maria Valtorta nous montre ainsi, tout au cours de son œuvre, qu'une patricienne romaine, élevée dans le luxe et l'opulence, fut le témoin oculaire des miracles du Christ. Et l'Histoire enseigne qu'elle en fut si bouleversée qu'elle consacra sa fortune et sa vie à soutenir, à Rome, l'Eglise naissante. FOOTNOTES : Paul Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles 1884, chap. 2. : Source: Catholic Encyclopedia, 1904. : Dom Guéranger, op. cit. Chap. 5, p 103, est formel. Pomponia Plautina, la femme de Plautius, prit bien un cognomen baptismal : « la noble femme portait un nom devant lequel s'effaçait à ses yeux celui des Pomponii : elle était appelée Lucina ». : Tacite, Annales 13, 32.
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Une mère nommée Albula et sa fille Flavia
Albula, « une forte matrone d'environ cinquante ans »370.19 est la femme de confiance de Claudia, qui en parle ainsi à Judas : « Demande toujours Albula Domitilla. C'est une seconde moi-même »371.3. Sans cette rapide confidence, il est fort probable que « l'affranchie de Claudia »604.34 serait passée totalement inaperçue dans l'œuvre. Mais quand on découvre que sa fille se nomme Flavia, cette Flavia qui prend des notes pour sa maîtresse : « Flavia a écrit les choses que tu as dites. Claudia veut en prendre connaissance. As-tu écrit ? Exactement, dit la femme en passant les tablettes enduites de cire »204.9, alors notre attention est mise en éveil. Y aurait-il un quelconque rapport avec la sainte Domitille, dont la propriété à Rome abrita des catacombes célèbres ? C'est grâce à Suétone qu'il est possible de reconstituer l'histoire des "Domitilla": Albula Domitilla, que Suétone nomme simplement Domitilla, « n'avait pas la citoyenneté romaine » et était mariée à Flavius Liberalis, « simple greffier de questeur de la légion X Ferentis ». (Justement la légion chargée de la Syrie et de la Palestine !). Leur fille Flavia Domitilla fut déclarée citoyenne romaine et de naissance libre, par un jugement des récupérateurs (tribunal statuant sur les questions de droits de propriété et d'état-civil) sur la demande de son père. Elle épousa Vespasien en 39/40. Elle fut la mère de Titus, Domitien et Domitilla. Elle mourut en +69. C'est elle qui apparaît aux cotés de Claudia et de Plautina et prend les notes sur des tablettes . Leur petite fille Flavia Domitilla mourut aussi en +69, après avoir donné naissance à une fille portant son nom. Leur arrière petite fille Flavia Domitilla (et donc petite fille de l'empereur Vespasien) épousa Flavius Clemens qui était consul. En 95, sous Domitien, ils furent tous deux accusés d'athéisme, du fait qu'ils étaient chrétiens. Clemens fut condamné à mort et Domitilla fut exilée. Elle est vénérée comme sainte Domitille. Ainsi donc, Albula Domitilla fut la belle mère de l'empereur Vespasien, et l'arrière-arrière grand-mère de sainte Domitille. Quant à sa fille Flavia, il convient de remarquer que son futur époux, Vespasien (âgé de 19 ans en 28) combattît en Bretagne sous les ordres d'Aulus Plautius, l'époux de Plautina ! Flavia et Vespasien eurent trois enfants : Titus, Domitien et Domitilla. L'aîné, Titus épousa Plautilla, la fille de Plautius et de Plautina ! Ainsi la présence de Flavia aux côtés de Plautina et de Claudia dans l'œuvre de Maria Valtorta se trouve totalement confortée par des données historiques. Et à l'inverse, le fait de les découvrir dans l'œuvre disciples attentives de Jésus permet de mieux comprendre le soutien considérable qu'elles apportèrent, à Rome, à l'Eglise naissante. D'ailleurs Dom Guéranger le soulignait déjà en son temps : « Les nouvelles découvertes archéologiques montrent jusqu'à l'évidence que, dès son début à Rome, le christianisme compta dans ses rangs l'élite de la société polie ». FOOTNOTES : Voir Suétone, Vie de Vespasien. : Ce serait même elle qui apporte à Ponce Pilate le message de Claudia lui demandant de relâcher Jésus. Est-ce parce qu'elle a été formée par son père greffier, qu'elle prend les notes pour Claudia ? : Titus Flavius Vespasianus. : Titus Flavius Sabinus. : Dom Guéranger op. cit. Introduction, page X.
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Les amis juifs de Jésus
Les évangélistes nous ont transmis les noms de quelques amis influents ayant apporté leur soutien à Jésus durant sa brève vie publique : Joseph d'Arimathie, Nicodème, Jeanne de Chouza, Lazare, Manaën, Marthe, Marie-Madeleine. Ces noms nous sont relativement familiers, mais il faut bien admettre que l'on connaît vraiment peu de faits les concernant, si l'on s'en tient simplement à ceux que nous fournissent les évangiles. Maria Valtorta comble admirablement cette lacune. Par leurs paroles et leurs actes, nous voyons les uns et les autres agir bien souvent en faveur de Jésus, écouter ses enseignements, lui demander conseil... Ces occasions sont si nombreuses qu'il me semble impossible d'en faire un résumé ici sans m'exposer à en donner une image par trop réductrice. Je me bornerai donc à une très brève évocation.
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Jeanne, princesse de Béther
Jeanne est une jeune princesse juive, épouse de Chouza l'intendant d'Hérode. Miraculeusement guérie par Jésus d'une phtisie , elle se montre une disciple reconnaissante, zélée et fidèle. « Fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur »102.7. C'est elle qui présente les notables romaines à Jésus. « Quand j'ai perdu mon enfant et que je fus malade, elles furent très bonnes pour moi qui ne les avais pas recherchées. Et, depuis, l'amitié est restée. Mais, si tu me dis que c'est mal, j'y renonce »158.3. Son soutien indéfectible au Seigneur (Jésus dit qu'elle « ne se rassasie jamais d'être bonne »309.4) lui vaudra d'être parmi les premiers témoins de la Résurrection. FOOTNOTES : Luc (8, 3) indique seulement « et qui avaient été guéries de leurs maladies » parlant de Jeanne et de Suzanne.
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Joseph l'Ancien
Joseph d'Arimathie, « conseiller du Sanhédrin »74.9, est l'ami de Nicodème, mais aussi de Lazare (malgré l'inconduite de sa sœur). Disciple des toutes premières heures il témoigne : « Celui qui fait des miracles, a Dieu avec lui. Qui a Dieu avec lui ne peut être dans le péché. Mais, au contraire, il ne peut être que quelqu'un que Dieu aime »113.3 Prudent, il décide avec Nicodème de ne pas se montrer ouvertement disciple de Jésus, non par pusillanimité, mais pour pouvoir informer le Maître des menaces venant du sanhédrin : « Il vaut mieux ainsi. S'ils savent que nous sommes disciples, ils nous tiendront à l'écart de leurs pensées et de leurs décisions, et ils peuvent Lui nuire et nous nuire. S'ils pensent que nous sommes simplement intéressés à tout ce que Lui dit, ils n'agiront pas en cachette à notre égard »116.4. Fidèle à ses convictions, il ose tenir tête aux ennemis du Christ, quand la plupart se dérobent : « dans une assemblée, Joseph s'en est pris au Sanhédrin. Il les traita d'assassins parce qu'ils voulaient tuer un innocent, et il dit : Tout est illégal là dedans. Lui le dit bien : c'est l'abomination dans la maison du Seigneur. Cet autel sera détruit car il est profané. Ils ne le lapidèrent pas parce que c'est lui. Mais depuis lors ils l'ont tenu dans l'ignorance totale »602.7. Et même à l'heure de la Crucifixion son courage ne faiblit pas : « qui pactise avec les assassins est un assassin, Eléazar d'Anna. J'ai vécu en juste. Et maintenant je suis âgé et près de mourir. Je ne veux pas devenir injuste alors que déjà le Ciel descend sur moi et avec Lui le Juge éternel »609.16.
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Manaën, notable hérodien
Manaën, frère de lait d'Hérode Antipas, nous est un peu connu par saint Luc et par Flavius Josèphe . Ce dernier nous apprend que son père était essénien et mérita les faveurs d'Hérode le Grand pour lui avoir prédit qu'il serait roi. Il aurait même été un temps président du Sanhédrin avant Hillel. Abandonnant ensuite le parti des esséniens, il serait devenu hérodien. Hérode fit élever son enfant, Manahem avec son propre fils Antipas. Ensuite l'Histoire nous apprend que Manaën vint à Antioche. Baronius affirme que c'est lui qui aurait consacré puis envoyé St Paul et Barnabé dans leurs premiers voyages missionnaires (vers l'an 45). Certains pensent que c'est également lui qui aurait fourni à Luc les nombreux détails familiaux sur Hérode. Ceci expliquerait aussi que Luc ait parlé de Chouza et de Jeanne… Le martyrologue romain indique que Manaën est mort à Antioche. Il est fêté comme saint confesseur le 24 mai. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la première rencontre entre Manaën et Jésus a lieu à la Belle-Eau. Jésus rassure les apôtres inquiets : « Quelqu'un ne peut-il pas, tout en étant parent d'Hérode, avoir soif du Dieu Vrai ? Vous craignez pour Moi ? Mais non. Fiez-vous en ma parole. Cet homme ne vient que dans une honnête intention. Pourquoi, alors, ne s'est-il pas fait connaître ? demandent les disciples. Parce que, justement, il vient, en tant qu'âme, non pas comme frère de lait d'Hérode. S'il s'est entouré de silence, c'est parce qu'il pense que devant la parole de Dieu la parenté avec un roi ne compte pas… Nous respecterons son silence. Comment te connaît-il ? C'est par mon cousin Jean lui-même. Croyez-vous qu'en prison il ne m'aura pas prêché ? Mais aussi par Chouza, par la voix de la foule, par la haine même des pharisiens »121.3. Désormais il est prêt à tout pour aider Jésus : « pour Toi je défierais le monde entier ! Rien ne me fatiguerait ! et à Judas qui en doute il réplique : Non, homme, ce ne sont pas des paroles. Je prie le Maître d'éprouver ma sincérité »364.4 et il le prouve au moment de la Passion, quand, seul contre tous, il tente même une manœuvre désespérée pour sauver le Maître : « Arrière ! crie-t-il. Cet homme… Laissez-moi le voir… Écartez-vous, ou j'appelle les gardes… Les gens, à cause de la grêle de coups de plat et des ruades du cheval et des menaces du cavalier s'écartent, et Manaën rejoint ... Jésus et les gardes du Temple qui le tiennent. Laissez le passage ! Le Tétrarque est plus que vous... Arrière ! Je veux Lui parler. Et il y arrive en chargeant avec son épée le plus acharné des geôliers. Maître ! »604.18. Malgré une blessure au bras, il est pourtant le premier à venir offrir son aide à Marie : « Il n'y avait rien à faire, c'est vrai, mais au moins Lui donner le réconfort de nous voir. Moi… moi, je l'ai salué au Sixte , et ensuite je ne l'ai pas pu car… Mais c'est inutile de le dire. Cela aussi fut voulu par Satan. Maintenant je suis libre et je viens me mettre à ton service. Commande, Femme »614.2. Il mérite cet ultime hommage du Christ : « Toi, Manaën, qui as su mépriser les faveurs sordides d'un être immonde pour marcher dans mon chemin »638.19. FOOTNOTES : Luc 8, 3; Actes 13, 1. : Flavius Josèphe, Antiquités juives XV, 10, 5. : Voir en particulier Catholic Encyclopedia. : Luc 3, 1, 19, 20; 8, 3; 9, 7-9; 13, 31, 32; 23, 8-12; Actes 12. : Il s'agit du Xyste, vaste place à colonnades de Jérusalem, mentionnée par Flavius Josèphe (Antiquités juives XX, 8,11) située entre le temple et le palais d'Hérode, dans le quartier de Sion, et que Maria Valtorta a bien du mal à orthographier !
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Lazare, l'ami fidèle et dévoué
Lazare, frère de Marie de Magdala et de Marthe occupe une place exceptionnelle et bien méritée dans l'œuvre. Lui, l'un des plus fortunés de Jérusalem « puissamment riche. Une bonne partie de la ville lui appartient ainsi que beaucoup de terres de la Palestine »116.6, dut s'exiler à Béthanie à cause de l'intransigeance des pharisiens, ainsi que Doras en informe Jésus : « Il est ton ami Lazare? Mais tu ne dois pas! Ne sais-tu pas qu'il est anathème parce que sa sœur Marie est prostituée ? »109.9. Il voit immédiatement dans Jésus le Messie, l'Attendu : « Qui fait les œuvres de Dieu doit être un homme de Dieu. Et Toi, tu les fais. Et tu les fais de telle façon qu'elles te proclament l'Homme de Dieu »84.3. Erudit, il interroge Jésus sur sa passion pour la lecture profane : « continue à lire… cela te servira à connaître le monde païen… Continue. Tu peux continuer. Tu n'as pas le ferment du mal et de la gangrène spirituelle. Tu peux donc lire, et sans crainte. L'amour vrai que tu as pour ton Dieu rend stériles les germes profanes que la lecture pourrait introduire en toi. Dans toutes les actions de l'homme il y a une possibilité de bien ou de mal suivant la manière dont on les accomplit. Aimer n'est pas péché si on aime saintement. Travailler n'est pas péché, si on travaille quand il le faut. Gagner n'est pas péché, si on se contente d'un gain honnête. S'instruire n'est pas péché si, par l'instruction, on ne tue pas en soi l'idée de Dieu »84.6. Que Lazare ait pu poser cette question à Jésus ne doit pas surprendre, quand on lit dans le Talmud ( Bara Kama f 82 b) : « Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble à celui qui élève des porcs ». De même le traité Menachoth (fol 90) rapporte que ben Domah demandant à son oncle le rabbi Ismaël s'il pourra étudier la science des grecs lorsqu'il aura achevé l'étude de la loi, Ismaël lui répondit : « Tu méditeras la Loi jour et nuit. Trouve-moi une heure qui n'appartienne ni au jour ni à la nuit, et je te permettrai de l'employer à l'étude de la science grecque ». Quand la conversion de sa sœur Marie Madeleine tarde, et que la tristesse submerge Lazare, Jésus le réconforte par la parabole du fils prodigue, puis lui dit : « Ainsi en sera-t-il de l'âme chère que tu attends, Lazare... La bonté de Dieu dépasse toute mesure »205.7. A ceux qui s'étonneraient de voir Jésus fréquenter le riche Lazare, Jésus répond : « Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des richesses. Lazare est juste »206.10. Certains pourraient aussi se demander pourquoi Lazare, ressuscité par Jésus quelques semaines avant la Passion, est absent des évangiles en ce moment crucial ? Aurait-il comme tant d'autres abandonné son Bienfaiteur ? Tout au contraire, Maria Valtorta nous apprend que Jésus connaissant trop bien son zèle ardent lui ordonne formellement de ne pas quitter Béthanie à l'heure de la tourmente, mais d'y accueillir et d'y réconforter les apôtres désorientés. « Je ne doute pas de ton amour. J'en doute si peu que c'est à toi que je confie mes volontés… Lazare, ami fidèle. Je te fais certaines requêtes. Tu ne m'as jamais rien refusé. Tu resteras ici à attendre » « Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ? » « Parce que je ne veux pas que tu te corrompes comme tous les hommes se corrompront. Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition, qui éclate à l'improviste par un imprudent coup de talon d'un passant. Infectée et répandant l'infection. Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi? Chez Lazare. Que de fois, en ces trois années, ils sont venus pour chercher du pain, un lit, protection, un abri, et le Maître !… Maintenant ils vont revenir. Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Rassemble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon »587.2.4.9. Ces faits totalement inédits, n'en restent pas moins pleinement compatibles avec tout le reste de l'œuvre, et ils éclairent d'une façon très originale et crédible une page jusque là obscure de l'histoire des apôtres.
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Et tous les autres, connus ou méconnus
J'ai déjà évoqué brièvement, au début de cet ouvrage, quelques personnages historiques dont l'évocation par Maria Valtorta est pour le moins inattendue : Thusnelda ; Marcus Caecilius Maximus; Photinaï. Voici maintenant quelques considérations complémentaires les concernant.
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L'étonnant destin de Thusnelda la barbare
A différentes occasions, Maria Valtorta évoque aux côtés de la romaine Valéria la présence d'une étrange affranchie. « Le portail s'ouvre et Valéria, avec son esclave ou affranchie, est sur le point d'entrer... Valéria regarde les deux femmes enveloppées dans un manteau hébraïque très simple et qui descend très bas sur leurs visages et elle les prend pour des mendiantes. Elle commande : Barbara, donne l'obole ! »438.9. Un peu plus tard elle explique : « Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutberg . Une proie de ces avances imprudentes qui ont coûté tant de sang humain . Mon père en a fait cadeau à ma mère, et elle me l'a donnée pour mes noces. De ses dieux aux nôtres et des nôtres à Toi, car elle fait ce que je fais. Elle est tellement bonne, dit Valeria à Jésus devant la synagogue des affranchies qu'elle fréquente désormais »534.1. Les épreuves de la Passion s'annonçant, Valeria l'envoie avec sa fille Faustina à Béther dans le château de son amie Jeanne de Chouza. Elle évoque une dernière fois son affranchie : « Je resterai ici avec Tusnilde. Je suis libre, je suis riche, je puis faire ce que je veux583.12 (…) J'enverrai Fausta avec Tusnilde à Béther, avant le temps fixé. Elles devaient y aller après la Fête »583.14. Or il se trouve que cette Tusnilde n'est pas une simple création romanesque, mais bel et bien un personnage historique. Voici à peu près ce que nous en dit l'historien Tacite . En l'an 15, Germanicus fit des raids contre les Germains, il pilla leurs villages. Il réussit à capturer Thusnelda, la femme d'Arminius, qui lui fut livrée par son propre père, Ségestes, lequel voulait se venger d'Arminius. En effet, alors qu'il avait promis sa fille à quelqu'un d'autre, elle s'était enfuie avec Arminius et l'avait épousé après la victoire de Teutoburg. Ségestes et son clan étaient des alliés de Rome et s'opposaient à la politique d'Arminius, comme le faisait aussi d'ailleurs Flavus, le frère d'Arminius. Thusnelda fut emmenée à Rome pour y être exhibée à l'occasion du triomphe de Germanicus ; elle ne revit jamais sa patrie et disparut de l'Histoire. Tout ceci est confirmé par Strabon : « on vit le triomphateur (Germanicus) traîner à sa suite les personnages, hommes et femmes, les plus illustres de la nation des Chérusques : à savoir le chef Segimund, fils de Ségeste, avec son fils Thumelic, jeune enfant de trois ans, et sa soeur Thusnelda, femme d'Arminius ». Gaius Julius Caesar (dit Germanicus après sa victoire contre les germains) était fils de Drusus et le frère aîné de Claude. Nommé gouverneur de Syrie en l'an 17, il fut assassiné à Antioche en 19. Il est donc parfaitement plausible que Thusnelda, princesse esclave, ait dû le suivre à Antioche. A la mort de Germanicus, récupérée par un notable proche du gouverneur défunt, elle a pu se retrouver quelques années plus tard en Palestine, auprès de Valéria, la fille de ce notable. Quel auteur, à moins d'être inspiré, aurait pu imaginer de faire intervenir de façon aussi plausible cette Thusnelda, personnage historique assez peu connu ? FOOTNOTES : Tacite, Annales, Livre 1, chap. 60 précise « non loin de la forêt de Teutbourg ». Aujourd'hui connue sous les noms Teutobourg ou Teutoburger. : Allusion à la défaite de Varus et de ses trois légions en +9. : Tacite, Annales Livre 1, chap. 58 et suivants. : « Au 7e jour des calendes de juin » en l'an 16 : Strabon, Géographie Livre 7, 1 - La Germanie, 4. : D'après le texte de Maria Valtorta, ce serait donc le père de Valéria, l'épouse de Valérien.
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Une bien étrange découverte près de Pompéi.
Alors que Jésus passe par la garnison d'Alexandroscène en janvier 29, Maria Valtorta relate ce dialogue anodin entre deux soldats romains : « Procore ne vient pas. Il envoie le triaire Aquila…Bien ! Bien ! Mieux vaut lui que Cecilius Maximus lui-même »329.6. Pendant les quinze années qui suivirent la rédaction de ce dialogue en novembre 1945, l'existence de ce gradé romain peu apprécié de ses hommes pouvait paraître n'être qu'une pure affabulation. Puis eut lieu la découverte fortuite lors de travaux autoroutiers près de Pompéi, en 1959, de 127 tablettes d'argile. L'une de ces tablettes , étudiée en 1966, révèle textuellement : « Aux Ides de juillet Marcus Caecilius Maximus, reconnaît avoir reçu 3000 sesterces de Gaius Sulpicius Faustus pour la vente de vert-de-gris. Fait à Puteoli ». Les permissions, promotions et mutations dans l'armée romaine se faisaient principalement fin juin, tous les un ou deux ans. Le vert de gris (ou vert de Grèce), très prisé dans l'Antiquité , était obtenu à partir de feuilles de cuivre macérées dans du marc de raisin. Sa production était donc concentrée dans les zones viticoles. Il est donc crédible qu'un officier revenant de Palestine ait été tenté d'en rapporter en rentrant au pays, pour arrondir sa solde ! La date et le nom rendent extrêmement probable qu'il s'agisse du militaire évoqué par Maria Valtorta. FOOTNOTES : La Tabulae Pompeianae Sulpiciorum n°66. : Soit très exactement le 14 juillet de l'an 29. : L'usage du vert de gris (aerugo) est fréquent dans les poudres picturales des fresques de Pompéi.
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Seigneur, donne moi de cette eau, que je n'aie plus soif.
Jn 4, 15 Saint Jean, lorsqu'il relate l'épisode de la samaritaine au puits de Jacob (Jn 4, 4-42), ne nomme pas cette femme. Elle reste assez peu connue en occident. Aussi lorsque Maria Valtorta nous transmet ce dialogue : « Comment t'appelles-tu ? Fotinaï »143.3 cette information peut sembler insignifiante. Mais au soir même de la Cène, Jésus confie à ses apôtres : « Je pense à celle qui ne sera dévoilée que dans le Ciel et à Fotinaï… Elles m'ont trouvé et n'ont plus quitté mon chemin. À l'une j'ai indiqué le Père comme Dieu vrai et l'Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l'autre, qui ne savait même pas qu'elle avait un esprit, j'ai dit : Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a bonne volonté de se sauver. Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus pour leur donner la Vie, la Vérité et la Pureté. Qui me cherche me trouve. Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis. Êves faibles devenues plus fortes que Judith »600.25. Alors notre attention est en éveil. Peut-on retrouver trace de cette Fotinaï ailleurs que dans le texte de Maria Valtorta ? Ce sont les Grecs qui nous confirment son nom : Photina, ou Photine. Après le martyre des saints Pierre et Paul, sous la persécution de Néron, elle alla prêcher avec succès la foi à Carthage, en compagnie de son fils José (ou Joseph). Elle fut martyrisée avec ses deux fils et ses quatre sœurs (ou cousines). Son culte est attesté à Constantinople au 11ème siècle. Elle est fêtée le 20 mars par l'Église catholique et le 26 février par l'Église orthodoxe. * Comme il est hors de question de passer en revue ici les sept ou huit centaines de personnages présents dans l'œuvre, je suis contraint de m'en arrêter là. Mais avant de clore ce chapitre consacré aux personnes ayant rencontré Jésus, voici une autre surprise pour le chercheur : c'est la façon pour le moins inattendue dont Maria Valtorta découvre , reconnaît ou oublie les personnages. 1/ "Découvre". Dans la très grande majorité des cas, la première rencontre avec un personnage passe inaperçue pour Maria. Elle décrit un passant, un malade, un enfant, tel qu'elle le voit intervenir dans une scène, mais sans pouvoir le nommer. C'est le plus souvent à la deuxième ou troisième occasion qu'elle le reconnaît et en apprend le nom. Elle nous le désigne alors. Voici par exemple un enfant rencontré à Capharnaüm « Le bambin s'échappe des bras de Jésus et court à la rencontre de sa mère »49.4. Plus tard, Maria Valtorta le revoit et se souvient : « un petit bambin... Un de ceux que j'ai vus dans les premières visions de Capharnaüm »60.7 mais il faut attendre encore quelques lignes pour entendre Jésus l'appeler « Jacques ». Le même jour Jésus guérit un bossu encore anonyme à ce moment là : « sauve-moi ! Guéris ton serviteur ! » « Je veux que tu sois guéri. L'homme se redresse agile et intègre »61.3. On le retrouve à Corozaïn la semaine suivante : « L'homme qui n'est autre que le pauvre bossu guéri et bien traité par Jésus »63.2. C'est son compagnon qui le nomme alors : « Mais est-ce bien toi Samuel ? »63.3. Vers la fin de la première année de vie publique, la notoriété de Jésus s'est étendue dans toute la région, et l'on vient de loin pour le supplier, comme cette pauvre mère : « Maître, une femme, celle qui pleurait, te demande. Elle dit qu'elle doit partir et qu'elle doit te parler »122.13. Elle ose enfin se confier à Jésus dans un long et pathétique monologue dont voici quelques extraits : « Maître… on dirait que tu as parlé pour moi. Tu as dit que dans toute maladie physique ou morale il y a Satan… J'ai un fils qui a le cœur malade... Il s'est fourvoyé avec de mauvais camarades et il est… il est exactement comme tu dis… voleur… Il aime les rixes… il veut dominer… Jeune comme il est, il se ruine en luxure et ripaille... Moi… moi, je suis la mère et je souffre à en mourir. C'est si douloureux pour une mère de dire : J'ai un fils cruel ! ». Et elle termine par cette indication anodine : « Je viens de la Haute Pérée pour te prier en sa faveur »122.13. Qui pourrait s'imaginer alors que ce détail insignifiant, ainsi que la promesse de Jésus : « Un jour je passerai dans la région de ton pays et toi, fière de ton garçon, tu viendras à ma rencontre avec lui »122.13 permet de retrouver ce fils, deux livres plus loin « un jeune dont j'ignore le nom »282.1 et qui déclare à Jésus « je t'ai cherché après le pardon de ma mère »" . Et c'est seulement encore plus loin que le nom de ce futur disciple plein de zèle est prononcé par le marchand Misace : « il est passé avec tes disciples, disciple lui aussi, et il t'attend à Arbela pour t'honorer avec son père et sa mère. Philippe de Jacob , si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée »292.4. 2/ "Reconnaît". Lorsque tel ou tel personnage, déjà rencontré dans une scène précédente, croise à nouveau la route du Seigneur, il arrive fréquemment que Maria Valtorta indique qu'elle le reconnaît , exactement de la même façon que cela arrive à quiconque dans la vie courante. Ceci ne saurait donc nous surprendre. Mais il y a pourtant dans l'œuvre quelques retrouvailles pour le moins étonnantes... Ainsi quand la patricienne Plautina apparaît pour la première fois dans l'œuvre dans un épisode écrit le 19/05/1945. Maria Valtorta fait cette remarque impossible pour un auteur qui rédigerait son ouvrage au jour le jour : « Plautina, nous la connaissons déjà »167.3. C'est qu'en effet, n'ayant pas reçu les visions dans leur ordre chronologique , elle reconnaît Plautina par des visions de la Passion qu'elle a reçues précédemment, comme par exemple celle du 10/02/1944, mais que le lecteur ne trouvera bien entendu qu'à la fin de l'œuvre601 ! Cette particularité, comme je l'ai déjà expliqué précédemment au chapitre consacré à la géographie, me paraît spécifique des visions de Maria Valtorta, et se renouvelle en de multiples occasions. Par exemple lorsque naviguant sur le lac, la barque de Pierre croise celle de Marie Madeleine au mois d'août 27, c'est la première rencontre avec Marie Madeleine dans l'œuvre. Pourtant Maria Valtorta la reconnaît immédiatement et le dit tout naturellement : « je vois que la Madeleine s'est dressée debout.(...) braquant ses yeux splendides sur le visage tranquille et lointain de Jésus »98.3. Car en effet elle lui est déjà apparue dans des visions reçues avant cette vision du 5/2/1945, mais que le lecteur ne découvrira là encore que de nombreuses pages plus loin ! Dans une vision du 31/6/1946 elle écrit : « une femme qui me paraît tout à fait celle appelée Nike qui essuya le visage de Jésus sur le Golgotha et en eut le Suaire. Mais ces femmes de Palestine se ressemblent beaucoup entre elles et, à quelques mois de cette vision, je pourrais me tromper »373.4, faisant allusion à une vision de la Passion , reçue le 26/03/1945, mais rapportée en fin de l'œuvre (au chapitre608.9). Le récit du sermon sur la Montagne réserve aussi ce genre de remarque déroutante. Alors qu'à cette date Jésus a déjà réuni à de nombreuses reprises le collège apostolique, Maria Valtorta écrit, dans une vision du 12/08/1944 : « Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathanaël et Philippe »174.11. Or Jean, Jacques Pierre et André ont été vus 6 mois plus tôt, le 25/02/1944, tandis que la vision de la rencontre avec Nathanaël et Philippe n'a eu lieu que 2 mois plus tard, le 13/10/1944. Manifestement, en cette même journée du 12/08/1944, Maria Valtorta ne semble pas reconnaître Simon le zélote : « il y en a un autre qui est ou qui n'est pas dans le groupe. C'est peut-être le dernier arrivé : ils l'appellent Simon »174.11 Ce qui à y regarder de plus près est parfaitement logique, puisque la vision de la première rencontre de Jésus avec Simon a eu lieu le 26/10/1944. Dans une vision du 3 septembre 1946, Maria Valtorta reconnaît le visage de Nicolaï d'Antioche, mais semble avoir oublié son nom : « des visages nouveaux, tous inconnus, sauf celui fin du grec venu d'Antioche. Il parle avec les autres, peut-être des gentils comme lui »486.1. De même encore à Césarée Maritime, la " première fois " que Jésus rencontre Valéria, Maria Valtorta nous fait cette confidence : "La jeune romaine, si ce n'est pas une ressemblance fortuite, est une des romaines qui étaient avec Jeanne de Chouza sur le chemin du Calvaire. Comme personne n'a dit son nom, j'en suis incertaine »155.10 (vision du 5 mai 1945). En effet elle l'a vu dans des visions de la Passion reçues en 1944 et le 26/03/1945. Jésus nomme alors Valéria (chap. 608.), parmi sept autres disciples. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de multiplier ce genre d'exemples... Mais quel faussaire aurait été assez génial, méticuleux et quelque peu machiavélique pour brouiller de la sorte son ouvrage ? Il y a là, à n'en pas douter, un indice très fort de l'authenticité des révélations de Maria Valtorta. 3/ "Oublie". Je l'ai déjà dit, l'œuvre comporte plus de 750 personnages avec lesquels Jésus ou son entourage ont des dialogues plus ou moins fournis . On comprend donc aisément qu'au fil du temps Maria Valtorta avoue de plus en plus régulièrement reconnaître vaguement tel ou tel protagoniste mais en avoir oublié le nom ou les circonstances dans lesquelles elle l'a déjà vu. Lorsqu'à Sycaminon, Jésus rejoint de nombreux disciples, Maria Valtorta en nomme quelques uns puis ajoute : « et d'autres, d'autres, d'autres que je reconnais mais dont je ne me rappelle absolument pas l'endroit où je les ai vus ni leurs noms. Visages connus, et désormais il y en a tant, tous connus comme visages de disciples. Et puis d'autres, conquis par Isaac ou par les disciples eux-mêmes que je viens de nommer, qui suivent le groupe principal en espérant trouver Jésus »250.1. A partir de la troisième année de la vie publique, le phénomène s'amplifie : « il y a beaucoup de disciples ... parmi lesquels Etienne, Hermas, le prêtre Jean, et Jean le scribe et beaucoup d'autres. (Désormais, pour m'en souvenir, quel embrouillement! Ils sont si nombreux) »347.5. A Capharnaüm, au discours sur le Pain de Vie... « Parmi ceux qui sont restés, il y a les apôtres, le prêtre Jean et le scribe Jean, Etienne, Hermas, Timon, Hermastée, Agape, Joseph, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, et Abel le lépreux de Corozaïn avec son ami Samuel, Élie (celui qui renonça à ensevelir son père pour suivre Jésus), Philippe d'Arbela, Aser et Ismaël de Nazareth, et en plus d'autres dont je ne connais pas les noms »354.15. Plus loin, à la Pâque, sur le parvis du temple, elle constate ... « d'autres, d'autres que je connais de vue mais dont je ne puis dire exactement les noms »370.11. Et ainsi de suite jusqu'à la dernière rencontre avec les disciples sur le Thabor peu de temps avant l'Ascension : « les apôtres et les bergers forment un groupe nombreux avec Margziam, Manaën, Etienne, Nicolaï, Jean d'Éphèse, Hermas et quelques autres des disciples les plus fidèles dont je ne me rappelle pas les noms »634.1. Et lorsque Jésus appelle vers Lui l'un d'entre eux : « Viens, Élisée d'Engaddi. J'ai quelque chose à te dire ». Maria Valtorta avoue alors : « Je n'avais pas reconnu l'ancien lépreux, fils du vieil Abraham »634.13. Toutes ces " confidences " répétées portent en elles un fort indice de sincérité, et donc d'authenticité. FOOTNOTES : Ménologue de Basile, empereur de Constantinople, et les Synaxaires des grecs. : Baronius, dans ses annotations dit qu'il s'agit bien de la samaritaine évoquée par Jean. : Voir précédemment le paragraphe « Philippe, le mauvais fils devenu évangélisateur »
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Les témoins oculaires
Comment nommait-on les gens en Israël ?
Dans l'Antiquité, il n'y avait pas à proprement parler de nom de famille. Chacun recevait à la naissance un prénom donné par son père et sa mère. Pour désigner quelqu'un sans ambiguïté, on faisait alors suivre ce prénom de ben (fils de... ou son équivalent araméen bar) et du prénom du père (le patronyme). Parfois la personne se voyait affublée d'un surnom donné par les autres . Dans L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, la désignation des personnages natifs de Palestine est tout à fait conforme à cette règle. Ainsi, selon ce principe, très nombreux sont les personnages désignés tantôt par leur prénom suivi ou non du patronyme, et tantôt par leur surnom : Simon, c'est aussi Simon fils de Jonas, ou Pierre, voire Simon-Pierre ; Judas c'est l'Iscariote ou l'homme de Kérioth, ou encore Judas de Simon ; Jacques et Jean sont aussi les fils de Zébédée tout comme Jacques et Jude sont les fils d'Alphée, ou les cousins ; Lazare devient à l'occasion Lazare de Théophile, ou simplement le fils de Théophile, etc. Voici maintenant un exemple d'appellation complète, avec le prénom, le patronyme et le surnom qui mérite un peu d'attention. Il s'agit d'un membre du sanhédrin : "Mais tais-toi, Joël, dit Alamot, fils de Abia! Seul un avorton comme toi peut dire ces paroles" lui disent méchamment les autres »525.15. Abijah était le patronyme du chef de la 8 e classe de prêtres , et Alamoth , qui signifie « sur voix de jeune fille » est un sobriquet qui laisse supposer que Joël avait une voix aiguë, ou un aspect quelque peu efféminé… Sa réponse digne prend alors tout son sens : « Si la nature n'a pas favorisé ma personne, cela n'a pas amputé mon intelligence. Au contraire, en m'enlevant beaucoup de plaisirs, elle a fait de moi un homme sage, et si vous étiez saints, vous n'humilieriez pas l'homme, mais vous respecteriez le sage »525.15. Comme souvent en pareil cas Maria Valtorta, orthographie phonétiquement, mais comment aurait-elle pu concevoir par elle-même un nom et un dialogue aussi crédible et pertinent ? FOOTNOTES : Midrash Rabbah, Commentaire sur Ecclésiaste 7, 3. : Voir 1 Chroniques 24, 10 ; Néhémie 12, 4; Luc 1, . : Terme musical (1 Chroniques 15, 20) indiquant un psaume (Psaume 46) qui doit être chanté par un soprano ou une voix féminine.
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Les témoins oculaires
L'identité des citoyens romains
Les noms romains se singularisent par l'usage d'un système de trois noms. en usage d'abord chez les patriciens puis chez les plébéiens, au fur et à mesure que, sous la République, ils acquirent des droits. Le nom complet se compose du prænomen (notre prénom) suivi du nomen (le nom de la gens, qui se termine généralement en –us ou ius), et enfin le cognomen (un surnom d'abord personnel, puis qui finit par distinguer une branche de la gens). Comme par exemple Valérien, l'époux licencieux de Valéria , que l'Histoire connaît sous le nom de Decimus Valerius Asiaticus, ou encore Pilate, dont le nom complet était Lucius Pontius Pilatus, ou Publius Sulpicius Quirinius, ou Caius Sentius Saturninus, tous mentionnés par Maria Valtorta. En général les femmes romaines sont désignées uniquement (sur les tombes et dans les œuvres littéraires et historiques) par une forme féminisée du nomen de la gens. Claudius : Claudia, Cornelius : Cornelia, etc. Chacune était ensuite distinguée de ses sœurs par un qualificatif, par exemple : maior (l'ancienne) ou minor (la jeune). FOOTNOTES : Voir plus loin le paragraphe Valerius, Valeria, un couple romain déchiré.
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Les témoins oculaires
Du bon usage de l'informatique
Voici enfin une dernière remarque pour clore ce chapitre. Une recherche à l'aide d'un ordinateur, basée sur le nom usuel d'un personnage donne déjà une idée de la valeur des informations le concernant. Pourtant ce n'est là encore qu'une vision partielle, puisqu'un même personnage n'est pas toujours, loin s'en faut, évoqué par son seul prénom. Supposons que l'on veuille rechercher dans l'œuvre tout ce qui concerne Jean d'Endor. La première fois qu'il rencontre Jésus, il Lui raconte combien sa vie fut une longue suite de misères, et supplie : « emmène-moi avec Toi. Je m'appelais Félix ! Ironie ! Mais Toi, donne-moi un nouveau nom. Que le passé soit réellement mort. Je te suivrai comme un chien vagabond qui finit par trouver un maître. Je serai ton esclave, si tu veux. Mais ne me laisse pas seul ». « Oui, ami ». « Quel nom me donnes-tu ? ». « Un nom qui m'est cher : Jean. Car tu es la grâce que fait le Seigneur » 188.7. Félix, Jean certes, mais par la suite il est désigné aussi par bien d'autres vocables : l'homme d'Endor ; Cyclope ou Diogène ; l'ancien pédagogue de Cintium ; le borgne ; l'ancien galérien. Toute requête informatique basée sur le seul nom de Jean d'Endor ignorera donc de nombreuses informations pertinentes. Ce n'est donc pas par une recherche informatisée, mais par une lecture attentive et complète que l'on peut vraiment saisir l'ensemble des données concernant chaque personnage... FOOTNOTES : Felix, prénom latin qui signifie « Heureux ». : Jean, en hébreu Johan signifie effectivement « Dieu fait grâce ».
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
La valeur de la monnaie sous Tibère
Que sait-on au juste du coût de la vie au début du premier siècle ? Les informations ne sont pas si rares que certains l'affirment parfois, qu'il s'agisse de données fournies par Tacite, Plutarque, Pline et quelques autres, de graffitis retrouvés à Pompéi, de tablettes diverses, ou de quelques indications tirées des évangiles, etc. A la fin du règne d'Auguste, un ouvrier libre gagne 16 as par jour, (soit 4 sesterces ou 1 denier). Le salaire de base est donc d'environ 300 deniers par an. Un légionnaire gagne quant à lui entre 225 et 300 deniers par an (soit environ 1 pièce d'or par mois), assortis de certains avantages en nature (nourriture, habillement...). En l'an 14 les légionnaires exigent un denier par jour de solde . Un prétorien (soldat d'élite chargé de la protection de l'empereur) gagne 400 à 750 deniers par an. Un centurion en gagne 950, et un décurion 1125. Quant au premier centurion (le primipilaire, ou primum pilum), son salaire annuel était de 3375 deniers. Le salaire d'un tribun de légion avoisinait les 3700 deniers. A la même époque, une paire de chaussures coûte environ 2 deniers; un manteau 25 deniers; un porc 60 deniers; un âne ou un mulet 100 à 200 deniers. Pour "se procurer" un(e) esclave domestique il faut débourser de 500 à 1500 deniers , et pour une esclave de luxe "particulièrement jolie" il en coûte entre 1500 et 2000 deniers. Et le loyer annuel d'un appartement "de standing" revient à environ 1500 deniers. Un peu plus tard, en l'an 60, une famille modeste dépense environ 8 as par jour et par personne pour se nourrir (1/2 denier). A Pompéi (à l'époque de Plutarque vers l'an 75 ), l'achat d'un gobelet, d'une petite lampe à huile ou d'une assiette coûtait 1 as. Toujours avec 1 as, dans une taverne (popina) on pouvait s'offrir 325 g de pain ou 1/2 l de vin ordinaire; une soupe pour 2 as et une fille (sic!) pour 2 à 8 as. Avec 4 as, on obtenait aussi 1/2 litre d'huile, ou la même quantité de vin de qualité. Une tunique valait 4 deniers, et son nettoyage 1 denier; et pour acheter 6 ou 7 kg de blé, il fallait débourser 2 deniers. Ces données sont bien suffisantes pour se faire une idée du coût de la vie pour les contemporains de Jésus. Et s'il me fallait absolument donner une équivalence, et bien que cette comparaison n'ait plus grand sens aujourd'hui, je dirais pour fixer les idées que le denier argent aurait pu correspondre approximativement à 5 de nos euros , le sesterce à 1,25 euros, l'as à 0,30 euros, et la pièce d'or, l'aureus à 125 euros. FOOTNOTES : Tacite, Annales, I, 17. : Papinien fixe à 20 aurei (soit 500 deniers) le prix légal d'un esclave (Digeste, IV, 31, et XL, 4, 47). Mais Plutarque Cato major, C,4 et Columelle, De re rustica, III, iii, 8 le fixent à 1500 à 2000 deniers. : Voir les listes de prix retrouvées à Pompéi: CIL IV 1678; 4227 et suivantes; 4000; 4888. : Le denier était la monnaie romaine de base (3,45g d'argent au temps de Jésus). Il fallait alors donner 25 deniers argent pour obtenir un « denier or », ou aureus (7,8 g d'or à l'époque d'Auguste et de Tibère). Cette « estimation » porte l'aureus (ou le statère) à 25*5€ = 125€, et donne donc 125/7.8 = 15.6 € le gramme d'or. C'était pratiquement le cours légal du gramme d'or en 2006-2007 ! Alors, pourquoi pas ?
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Le problème des talents
Le talent était l'unité grecque de poids (talanton) pour les charges importantes . Ce fut aussi une unité de conversion monétaire qui correspondait en argent au poids de 6000 drachmes athéniennes (soit 4,32g x 6000 = 26 kg). C'était aussi 6000 deniers, ou 24 000 sesterces, comme le confirme Sénèque le Rhéteur . Cette conversion semble unanimement admise. Le mot talent fut utilisé avec quelques réticences par les romains, essentiellement dans les traités et pour mesurer des sommes importantes. Car chez les romains l'unité de poids était la livre (libra). Le talent euboïque (puis attique) correspondait à 80 livres romaines . Sous Tibère, avec une livre d'or (327 g), on frappait 42 aurei pesant 7.8g chacun . Mais le talent ne désigna pas immuablement au long des siècles la valeur de 26 kg d'argent. Bien des commentateurs ont remarqué que le mot talent (littéralement ce que l'on porte) fut assez fréquemment utilisé pour désigner des poids très variables, allant d'une quinzaine de grammes (l'argent que l'on porte sur soi ?) à plusieurs dizaines de kilogrammes. Lorsqu'on convertit en poids d'argent les fortunes des notables romains (chevaliers, préfets, sénateurs, consuls...) généralement exprimées en deniers, et qu'on les compare aux revenus et aux dépenses d'Hérode, exprimés eux en talents, (en utilisant la conversion 1 talent = 26 kg d'argent), on obtient pour Hérode un train de vie de loin supérieur à celui des plus fortunés des citoyens romains ! Et quand à la mort de César ou d'Auguste le Trésor romain distribue une prime très généreuse à quelques 250 000 légionnaires romains (1 triple auréus, soit 75 deniers par soldat, près de 3 mois de solde) comment admettre que cette fortune accumulée en plusieurs années par l'Empereur ne représenterait qu'une ou deux années du revenu d'Hérode ! Est-il vraiment crédible qu'un vassal aurait pu impunément, pendant plus de quarante ans afficher une fortune aussi provocante pour Rome ? FOOTNOTES : Soit la charge que pouvait porter un homme: 26kg (talent d'or) et 33kg (talent d'argent) selon Th Mommsen, Histoire de la Monnaie romaine 1868 T1, page 28; et Garnier, Histoire de la monnaie des peuples anciens 1819, T1 page 220 et suivantes. : Sénèque le Rhéteur, Controverse 34 (dite Le Prométhée de Parrhasius). : Tite Live, Histoire de Rome Livre 38, chap. 38, v 13. : Au lieu de 40 pièces pesant 8,1 g frappées sous César ou sous Auguste, comme le confirme Pline, Histoire Naturelle Livre 33, 13. Pour la frappe des Aurei, les études numismates prouvent effectivement qu'on passa progressivement de la frappe de 40 à 45 pièces par livre d'or entre le règne d'Auguste et celui de Néron. : Voir Daremberg et Saglio, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, rubriques Mina et Talentum. : Ainsi Julius Pollux, Onomasticon Liv 9, Chap. 6 segm 54 indique par exemple qu'un talent d'or macédonien vaut 60 deniers, soit deux pièces d'or. : Au sommet de l'échelle des salaires (comme nous dirions aujourd'hui), un préfet recevait environ 75 000 deniers comme rémunération annuelle due à sa charge. (soit 260 kg d'argent/an). Les fortunes nécessaires pour appartenir à l'ordre des chevaliers (100 000 deniers, soit 345 kg d'argent) ou à la classe sénatoriale (250 000 deniers, soit 860 kg d'argent) peuvent servir de références pour les fortes sommes. En considérant le talent à 25 kg, on obtient respectivement 10, 14 et 22 talents, quand Flavius Josèphe indique 1050 talents de revenu annuel pour Hérode ! : Suétone, Vie des douze Césars, César, 83. : Tacite, Annales Livre 1, 8 et Suétone, Vie des douze Césars, Auguste, 101.
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Retour sur la vente des bijoux d'Aglaé
Ainsi comme on le constate, cette évaluation de la valeur monétaire des talents, qui découle directement du récit de Maria Valtorta permet de rendre plus crédibles bon nombre de chiffres historiques surprenants , qu'ils émanent de la littérature romaine, de Flavius Josèphe ou de la bible. Faute de pouvoir expliquer ces chiffres et tant d'autres du même style, beaucoup de commentateurs les interprètent comme des erreurs de copistes ou comme des hyperboles littéraires. Revenons donc au texte de Maria Valtorta. Les bergers viennent d'apprendre à Jésus l'arrestation du Baptiste : « il serait facile d'obtenir sa libération si nous avions beaucoup d'argent. Mais… mais malgré la grande somme d'argent donnée par des amis, il nous manque beaucoup encore... Nous aurions même trouvé quelqu'un qui pour une grosse somme laisserait sortir le Baptiste » « Et combien demande cette personne ? Vingt talents d'argent et nous n'en avons que douze et demi »81.4. (dont une dizaine probablement offerts par Manaën. Soit 5000 deniers, ou 200 pièces d'or selon notre raisonnement). « Ces joyaux sont très beaux... Beaux et de grande valeur ». « Combien peuvent-ils valoir ? » . « Vendus dans de bonnes conditions, au moins… au moins six talents »81.5. Si Judas évalue à 1,5 kg le poids d'or de ces bijoux, changés avec une décote de 20%, il peut donc en espérer 150 pièces d'or, ou 3750 deniers, soit 7,5 talents... d'où son estimation prudente. « Le collier à lui seul, gros et lourd vaut au moins trois talents »81.5. Le collier peut peser quelques 600 g d'or. Avec la même décote de 20%, Judas peut espérer en obtenir 60 pièces d'or, soit 1500 deniers, soit encore trois de nos talents. Judas avait donc un bon motif de se vanter de la vente de ces bijoux, « Ayant vendu au-dessus de mon estimation » précise-t-il. Apportant au changeur un peu moins de deux kilogrammes d'or sous forme de bijoux : « un collier à peu près comme celui d'Aglaé, et puis des épingles à cheveux, des anneaux, des bracelets… tous semblables à ceux que j'avais dans la bourse et en nombre égal »82.3, nous dirions aujourd'hui que Judas réussit à les vendre pratiquement au cours de l'or. Il en obtint 5250 deniers : « J'ai conclu l'affaire pour dix talents et demi »82.3 (soit 18 kg de monnaie en argent). « J'avais un tas de monnaie, mais je suis passé chez le gabeleur et lui ai dit : "Reprends-moi toute cette mitraille et donne-moi les talents que tu as reçus d'Isaac" ». Judas en préleva « une petite somme, cent deniers, pour nos lits et nos repas »82.2. Cent deniers sur 5000, c'est à peine 2%. Ils sont huit personnes (Jésus, 3 apôtres et 4 bergers). Une dépense de 100 deniers pour deux jours de gîte, de couvert et de parcage des brebis semble crédible. Le reste fut donc échangé contre 200 à 210 pièces d'or, faciles à étaler sur une table (« Amis, voilà ici dix talents et demi. Il manque seulement cent deniers que Judas a prélevé pour les dépenses de logement »82.5) et à transporter à pied jusqu'à Machéronte. Le récit très détaillé de cette vente est d'une cohérence parfaite. Il offre, semble-t-il, une voie prometteuse de relecture des textes anciens mentionnant l'usage des talents. FOOTNOTES : Vingt talents, c'est justement la rançon exigée 60 ans plus tôt pour libérer Jules César, et confirmée par trois auteurs (voir une des notes précédentes). Par ailleurs mon estimation (20 talents = 10000 deniers) représente selon Plutarque, Columelle et Tacite le prix de 4 à 6 esclaves, ce qui reste plausible.
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
L'aventure des cochons
Matthieu, Marc et Luc relatent l'épisode des démons chassés dans un troupeau de cochons. Les précisions fournies par le texte de Maria Valtorta permettent une curieuse vérification monétaire en rapport avec les talents ! « les porcs très nombreux… , les bêtes par centaines… Mieux vaut que périssent deux milliers de porcs qu'un seul homme »186.6. Marc mentionne aussi ce chiffre de 2000 porcs environ, qui paraît une estimation maximale Voyant leur troupeau précipité dans les flots, les géraséniens déplorent : « Un dommage de nombreux talents »186.7. Or par Tacite on sait qu'un porc coûtait 60 deniers en l'an 14. Les 2 000 porcs noyés valaient donc 120 000 deniers. Avec le talent de Maria Valtorta à 500 deniers, cela fait 240 talents, effectivement « molti talenti ». Mais avec un talent poids de 6000 deniers, cela n'en ferait tout au plus qu'une vingtaine, ou même encore moins si le nombre des porcs était inférieur à 2000. FOOTNOTES : Matthieu 8, 28-32 ; Marc 4, 35-41 ; Luc 8, 22-25. : Avec seulement 5m 2 par porc, cela supposerait déjà un troupeau disséminé sur un hectare ! : La version française traduit le texte original italien « molti talenti » par « plusieurs talents ».
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La dot de la mariée
Le cortège de la future épouse de l'orfèvre Nathanaël de Lévi a dans ses coffres « la valeur de beaucoup de talents d'or »223.3. Comme il semble impensable, tant pour la valeur que pour le poids, qu'on puisse transporter à dos d'âne et sans escorte plus de 20 ou 25 kg d'or, ce qui représente déjà une très riche dot, il faut bien imaginer ici encore qu'un talent d'or pesait 1,87 kg (la valeur en or de 6000 deniers), et surement pas 26 kg d'or comme le supposent pourtant tant de commentateurs de la bible.
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La parabole des talents
Les sommes de respectivement cinq, deux et un talent, remises par un maître à ses serviteurs, telles que les relate Matthieu (25, 15-28), restent crédibles. Le récit de cette parabole comme nous le transmet Maria Valtorta est en parfaite harmonie avec tout ce qui vient d'être dit sur les talents. Mais en plus, il apporte un éclairage inédit sur ce texte que les exégètes ont parfois quelques difficultés à commenter. Jésus est au temple, pour la fête des Tabernacles. Il vient d'affirmer que parmi ses disciples, certains perdront tout ce qu'ils ont reçu. Un scribe conteste : « Comment ? A qui on a donné davantage, il restera davantage ». Jésus donne alors la parabole : « A l'un il donna cinq talents d'argent, à un autre deux talents d'argent, à un troisième un seul talent d'or. A chacun selon sa situation et son habileté » (...) « celui auquel le maître avait donné davantage, un talent d'or pur »281.9. Jésus conclut la parabole : « A celui qui possède et le fait fructifier, il sera donné encore davantage et au point qu'il surabonde. Mais à celui qui n'a pas parce qu'il n'a pas la volonté d'avoir, on enlèvera ce qui lui a été donné ». Puis Il précise à l'intention du scribe : « Comme tu le vois, ô rabbi, à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu » (...) « Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie »281.9. Talent d'argent, talent d'or : voici pour nous une indication qui change tout. Mais pour Matthieu, ancien collecteur d'impôts, la parabole a pu paraître suffisamment claire pour qu'il n'ait pas jugé nécessaire de préciser la nature de ces talents. Chez Luc (19, 11-27) les talents sont devenus des mines, et peut-être faut-il y voir un autre indice que mines et talents étaient devenues des valeurs du même ordre de grandeur, au temps de Jésus ? Pendant le Sermon sur la Montagne, Jésus utilise encore l'or et les talents pour enseigner les foules : « Quand vous donnez votre or à un banquier, pourquoi le donnez-vous ? Pour qu'il le fasse fructifier. Vous ne vous en privez certainement pas, même momentanément, pour qu'il vous le rende tel quel. Mais vous voulez que pour dix talents il vous en rende dix plus un, ou davantage encore. Alors, vous êtes heureux et vous louez le banquier »173.2. Si Jésus évoque cette somme de dix talents devant son auditoire, nous pouvons maintenant comprendre qu'Il fait allusion à dix talents d'argent (10 x 500 deniers), reçus en échange de 200 pièces d'or, et certainement pas à une somme de 60 000 deniers, qui n'aurait guère de sens pour des villageois modestes.
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Trente deniers, le prix d'un agneau ordinaire
Dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, en matière de monnaies, il n'est pas seulement question de talents. Pratiquement toutes les monnaies en usage à l'époque y sont mentionnées, et à chaque fois la pertinence des informations pourrait rendre jaloux n'importe quel numismate amateur. Ainsi quand un épicurien commente ses dépenses pour une future orgie : « C'est vingt mille sesterces, ou si vous préférez, deux cents pièces d'or »425.4, cette conversion monétaire est exacte, puisque le sesterce valant un quart de denier, il en fallait effectivement cent pour faire un aureus. Le statère était l'équivalent grec de l'aureus romain. C'était donc en principe une pièce en or. Aussi, quand Maria Valtorta nous transmet ce dialogue entre Jésus et Pierre , le lecteur peut être surpris d'entendre parler d'argent : « Simon de Jonas, va au rivage et jette, le plus loin que tu pourras, un filin muni d'un solide hameçon. Et dès que le poisson va mordre, tire à toi le filin. Ce sera un gros poisson. Sur la rive, ouvre-lui la bouche, tu y trouveras un statère. Prends-le. Rejoins ces deux et paie pour toi et pour Moi. (...) Pierre enlève l'hameçon de ses lèvres charnues, lui enfonce son gros doigt dans la gueule, et il en sort une grosse pièce d'argent une grosse pièce d'argent... "Hé ! envoyés du fisc ! Prenez ! Cela vaut quatre drachmes, n'est-ce pas ? Deux pour le Maître et deux pour moi" »351.4/6. Quoi qu'il puisse y paraître, ces informations sont absolument exactes. Il existait en effet des statères d'argent qui correspondent à quatre drachmes (tétradrachme) ou à un sicle juif. Quant aux deniers, monnaie la plus courante dans l'empire romain, ils sont mentionnés plusieurs dizaines de fois dans l'œuvre, et toujours de façon crédible et cohérente. « Nous n'avions que vingt deniers entre Jacques et moi »48.7, déclare par exemple Jean à Pierre, au retour de Jérusalem. Les drachmes, de même valeur que les deniers, circulaient encore dans tout l'empire. Cette remarque de Pierre est donc tout à fait plausible : « ces 10 deniers et 7 drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n'y touche pas »64.1, de même que cette autre : « Pierre, as-tu de l'argent ? ». « Maître, j'ai quarante deniers... Quarante deniers et cinq didrachmes »109.11. Et quand Pierre vient de louer une barque à Ptolémaïs : « je vais te donner cent autres drachmes... Remarque pourtant que c'est à titre de garantie, et que tu me les rendras à mon retour »318.3. Cent deniers comme dépôt de garantie pour une barque, et « une pièce par jour jusqu'au retour »319.2 pour la surveiller au port, c'est vraiment plausible. Et que dire de cette protestation de Judas, quand il réclame le prix de sa trahison : « Trente deniers pour tuer un homme, et cet Homme ? Le prix d'un agneau ordinaire en ces jours de fête ?! »588.9. Les scribes justifient cette somme dérisoire : « le prix est fixé par les prophètes ! Oh ! une formalité ! Un symbole et rien de plus. Le reste viendra après » Et quel symbole ! Jésus, l'Agneau trahi pour le prix d'un agneau du sacrifice... FOOTNOTES : Cet épisode est rapporté en Matthieu 17, 24-27, mais Matthieu ne précise pas la nature du métal. : Matthieu 26, 15 confirme le prix "dérisoire" de 30 deniers. : En référence à Zacharie 11, 12.
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Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiers
Les beaux champs de lin de Lazare
A de nombreuses reprises Maria Valtorta évoque les champs de lin de la Judée. « Ils vont vers de magnifiques vergers et des champs de lin de hauteur d'homme, prêt à être coupés »84.1. Près de Béthanie « Jésus se repose près d'un champ de lin tout en fleurs, qui appartient à Lazare... Si haut que soit le lin à son complet développement, Jésus émerge largement de cette mer verte et bleue »204.1. Ailleurs encore « Derrière le fourré, un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs de couleur bleu ciel »575.2. Ou encore « Des étoupes floconneuses de lin ou de chanvre semblent des tresses défaites le long du mur blanchi à la chaux »262.2. Il est avéré que le lin, très fréquent en Egypte, était aussi cultivé en Palestine (comme le chanvre et peut-être même le coton) bien avant le temps de Jésus. La gaze, cette fine étoffe de lin et de soie, doit d'ailleurs son nom à la ville de Gaza où elle était initialement fabriquée . De même le byssus, ou byssos était bien connu en Judée. Maria Valtorta l'évoque à maintes reprises dans son œuvre : « Il en sort tant de sachets de byssos... Des couleurs délicates transparaissent à travers le lin très fin »294.3. FOOTNOTES : Dictionnaire technologique ... universel des arts et métiers 1827, Tome X, p118. : Le byssos a été connu de la plupart des peuples orientaux, notamment des Hébreux. Fabriqué aussi en Grèce, (en Elide et à Patras) le linum byssinum se vendait au poids de l'or selon Pline. : Le byssus était la matière du manteau des lévites. Il est mentionné dans la bible: 1 Chroniques 4, 21; 15, 27; Esther 1, 6; 8, 15; Proverbes 31, 22; Luc 16, 19; Apocalypse 18, 12, 16; 19, 8, 14.
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Vingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
Une hypothèse audacieuse
Nous savons que le talent, étalon de poids de 26 kg représentait 6000 deniers d'argent, équivalents en valeur à 240 pièces d'or . Ces 240 pièces d'or (qui pesaient près de 6 livres romaines) représentaient donc la valeur d'un talent-poids converti en or . Les grecs et les hébreux prirent peut-être l'habitude de nommer simplement "talent en or" ce lot de 240 pièces d'or. 240 pièces d'or = 1 talent or (valeur) = 6000 pièces d'argent Si l'on équilibre alors le poids de ce talent en or avec un poids égal de pièces d'argent, on obtient un lot d'environ 500 deniers d'argent, représentant la valeur en argent du poids d'un talent en or . Si bien que cette somme, dans le langage courant a pu naturellement être appelée un talent d'argent ou même tout simplement, s'agissant d'échanges monétaires, un talent . 500 pièces d'argent = 1 talent argent (valeur) = 20 pièces d'or Cette explication peut paraître au premier abord un peu compliquée. C'est pourtant par une démarche exactement similaire que la plupart des pays d'Europe héritiers du système monétaire romain utilisèrent le mot livre, tantôt pour signifier un poids (env. 400 à 500 g), et tantôt pour signifier la valeur monétaire de ce poids, en argent (pound Sterling, Livre, Lira, Mark...). Selon cette supputation, un poids de 6 livres romaines aurait donc pu signifier dans le langage courant (s'agissant d'échange de monnaie), soit 240 aurei (un talent d'or) soit 500 deniers d'argent (un talent d'argent). Et il fallait donner douze de ces talents d'argent (12x500 = 6000) pour recevoir un talent or . Et à l'inverse, un de ces talents d'argent (500 deniers) se serait échangé pour 20 pièces d'or . Signalons aussi que tout au long de l'Histoire, un poids donné d'or s'est immuablement échangé pour 12 à 15 fois son poids d'argent. Voyons maintenant comment ce qui n'est encore qu'une conjecture s'intégrerait dans quelques données historiques troublantes de cette période : César tomba de nuit entre les mains des soldats de Sylla. Il donna deux talents à Cornélius, leur capitaine, qui, à ce prix, favorisa son évasion . Avec notre hypothèse, César lui remit la valeur de 2 talents d'argent, soit 40 pièces d'or, ce qui paraît un "pot de vin" bien plausible. Mais en considérant un talent poids valant 6000 deniers, il aurait dû donner 4 kg d'or bien encombrants à porter sur soi ! Une autre fois, fait prisonnier, il se moqua des pirates qui réclamaient vingt talents pour sa rançon, et il leur en promit cinquante . Que César ait estimé, selon notre hypothèse, valoir plus que 400 pièces d'or, et qu'il en ait offert 1000, pourquoi pas ! Mais si un talent valait ici 6000 deniers, César aurait-il été à ce point mégalomane qu'il ait offert spontanément 12 000 aurei (soit plus que son poids en or !) si on lui en réclamait déjà 4 800 (soit 37 kg d'or) ? Il apparaît que dans les textes anciens cette subtile notion de talents, familière des grecs, et donc aussi des hébreux était peu usitée par les romains qui avaient leur propre système de mesure et appréciaient peu le système hérité des grecs. Par exemple quand Pline évoque « la coupe de Sémiramis, dont le poids était de quinze talents », il ajoute : « or, d'après Varron, le talent égyptien pèse quatre-vingts livres » montrant sa perplexité devant une coupe présumée peser près de 400 kg d'or pur (0,327x80x15). Il me semble bien plus raisonnable d'estimer que cette coupe valait 7500 deniers (15 de mes talents à 500 deniers) soit 300 pièces d'or, et avait donc un poids de 2,4 kg d'or pur... Flavius Josèphe nous informe que le revenu annuel d'Hérode était de 1050 talents par an. La somme de 6 300 000 deniers (1050 x 6 000) semble hautement improbable, tandis que 525 000 deniers (1050 x 500), tout en restant une somme énorme, devient plus plausible. De même quand le même Flavius Josèphe parle du trésor sacré du Temple, riche d'environ deux mille talents, on peine à croire qu'il ait pu se composer de 50 000 kg d'or plutôt que de 3 750 kg d'or. Quand en l'an 67, les juifs de Césarée payèrent 8 talents à Florus pour arrêter des travaux bloquant l'accès à leur synagogue, 48 000 deniers, (8 x 6000, de quoi payer le salaire annuel de 480 ouvriers) paraît une somme totalement disproportionnée avec l'enjeu. Mais 4 000 deniers (8 x 500 selon mon hypothèse) représentait tout de même une " compensation " déjà loin d'être négligeable. La somme de 10 000 talents mentionnée par Matthieu (18, 24) désignerait une somme gigantesque et irréaliste pour la dette d'un esclave, fût-t-il un esclave royal si on l'estime à soixante millions de drachmes (10 000 x 6 000) ! Par contre cinq millions de drachmes (10000x500) reste une somme très considérable, mais d'un ordre de grandeur comparable à la fortune que Tacite attribue aux richissimes esclaves affranchis d'Antonia : Félix, Narcisse ou Pallas . Voici un bref extrait de cette parabole, telle qu'elle est donnée dans l'œuvre de Maria Valtorta. « Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela donc l'un après l'autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents, mais celui-ci n'avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour des biens de tous genres »278.4. La parabole, ainsi rapportée par Maria Valtorta, ne semble-t-elle pas en effet évoquer ces serviteurs du roi, dont les débordements, en l'an 28, pouvaient déjà être connus dans tout l'empire ? FOOTNOTES : En se rappelant qu'avec 1 pièce en or (statère ou aureus), on obtenait 25 pièces en argent (drachme ou denier). : Déjà, en 1730, Dom Augustin Calmet, le célèbre bibliste, esquissa cette hypothèse en commentant le passage biblique (1 Chroniques 20, 2 et 2 Samuel 12, 30) où David s'empare de la couronne d'or du roi (des Ammonites), d'un poids de un talent d'or, et la pose sur sa tête ! Dans son Dictionnaire Historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la bible, tome III, page 314, Dom Calmet écrit en effet: « On croit que le talent dont parle l'Ecriture ne marque pas le poids, mais la valeur ». A-t-il hésité à pousser un peu plus loin son raisonnement ? : En particulier l'Angleterre, la France, l'Italie, l'Allemagne... : Dans le langage courant, le mot talent aurait donc signifié soit un poids (26 kg environ), soit une valeur monétaire: 500 pièces d'argent (= 20 pièces d'or). Et l'expression « talent d'or » la valeur monétaire en or d'un talent poids de 26 kg, soit 240 pièces d'or. : Est-ce un hasard si au Moyen Age une livre (monnaie) valait 20 sous français, 20 shillings anglais, 20 schillinge allemands ou 20 soldi italiens ou bien est-ce une réminiscence du système hérité des grecs et des romains ? : Plutarque, Vie de César, 1,8. : Plutarque, Vie de César 2,1 ; Velleius Paterculus, II, 41-53 ; Suétone, Vie des Césars, César. : Cf. Hérodote, Aristote, Plutarque, textes bibliques, etc. : Pline, Histoires Livre 33, ch. 15. : Trois millions de sesterces, soit 750 000 deniers.
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Il y a un temps pour toute chose...
La datation des grands événements de la vie de Jésus.
Heureusement pour nous, elle, Maria Valtorta, ne savait pas que c'était impossible ! Elle nous a donc transmis par son œuvre une chronologie tellement cohérente du séjour terrestre de Jésus, que Jean Aulagnier , à la suite de longues et scrupuleuses études , parvint à dater au jour le jour l'ensemble des faits et gestes de la vie de Jésus rapportés par les quatre évangélistes. Ayant donc accompli ce que les historiens de son temps considéraient comme irréalisable, il estima que, de même qu'on « juge l'arbre à ses fruits », on jugerait son étude aux résultats, sans qu'il soit nécessaire de la justifier dans ses moindres détails. Etant de la génération des contestataires de mai 68, j'ai tout d'abord douté de son analyse en pensant : « c'est trop beau pour être vrai ». Malgré les excellents contacts que j'ai pu avoir avec Jean Aulagnier, il ne réussit pas à me convaincre totalement. Pour en avoir le cœur net, j'ai donc décidé de reprendre systématiquement ses travaux, en utilisant les puissants moyens informatiques dont on dispose aujourd'hui. J'ai pu ainsi non seulement vérifier la validité de ses conclusions, mais aussi les conforter, et dans quelques cas les affiner, par la prise en compte de nouveaux détails (plus de 5000) ayant pu passer pour anodins ou tout simplement inexploitables à son époque . FOOTNOTES : Jean Aulagnier, Avec Jésus au jour le jour, Edition JA, 1985. : Il analysa pendant cinq ans plus de 4000 repères glanés ça et là tout au long des 6000 pages, et explique sa méthodologie en page 11 de son ouvrage. : Logiciels d'astronomie, éphémérides établis par la Nasa, convertisseurs calendaires, tableur Excel, etc. : Par exemple tous les détails indiquant la position de la lune à telle ou telle heure de la nuit.
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Il y a un temps pour toute chose...
Un tout petit peu de mathématiques...
Pour tenter de faire comprendre l'extrême précision de certaines datations, il semble nécessaire de recourir un court instant aux mathématiques. Une phase lunaire (par exemple « la pleine lune ») est visible pendant disons trois jours chaque mois. La probabilité pour qu'une description lunaire coïncide avec un sabbat (un jour sur sept) est donc de (3/30)x(1/7) soit environ 1,5 pour 100. Mais quand Maria Valtorta ajoute par exemple que les oliviers sont en fleurs, ou que les blés sont mûrs, ce qui dure moins de 30 jours par an : on a (1,5/100)x(30/365) soit 1 chance sur 1000 que ces informations puissent fournir une date cohérente avec le reste de la chronologie. Si en plus l'événement décrit est identifié par rapport à une fête juive, comme par exemple « huit jours avant la Pâque », on passe alors à (1/1000)x(1/365) soit à peine 3 chances sur 1 million que ces détails indépendants constituent un ensemble exact ! Mais que dire lorsqu'on constate qu'il y a dans l'œuvre plusieurs dizaines de ces dates clés pouvant être établies par recoupement d'au moins trois ou quatre critères de ce genre et parfois plus ! Fait d'autant plus troublant, ces critères sont le plus souvent disséminés comme au hasard dans l'œuvre, parfois à des centaines de pages l'un de l'autre, et passent donc totalement inaperçus si l'on n'en effectue pas une recherche systématique et une collecte méticuleuse ! Ensuite des centaines d'autres dates sont comme accrochées à ces dates clés par des détails décisifs , comme par exemple « le lendemain » ; ou « Trois jours après notre départ »; ou « le sabbat suivant »; ou encore « aujourd'hui, après le sabbat et deux jours »; ou bien « Le soir du vendredi un jour, le soir du sabbat deux jours, ce soir trois jours... » L'étude systématique de tous ces détails décisifs montre alors que la datation des événements est ainsi totalement verrouillée et forme un tout d'une homogénéité insoupçonnable, humainement inconcevable, et difficilement calculable. Ceci est d'autant plus remarquable et paradoxal que Maria Valtorta ne semble pas un seul instant avoir conscience que la précision de ses descriptions puisse permettre de bâtir cet « exceptionnel calendrier de la vie de Jésus », et qu'en fait, elle ne fournit pas une seule date au sens strict, tout au long des six mille pages de son œuvre ! D'ailleurs, à y bien réfléchir, la chronologie, (la connaissance et l'ordonnance des événements dans le déroulement de l'histoire) semble bien plus utile et riche d'enseignement que la datation proprement dite (la détermination de la date des événements). Mais quel historien, ayant reconstitué minutieusement la chronologie de son récit, résisterait à la tentation de fournir quelques dates pour conforter sa thèse ? Et si l'on ajoute comme je l'ai déjà indiqué, que toutes les visions n'ont pas été reçues par Maria Valtorta dans le bon ordre , alors le mystère s'épaissit encore ! FOOTNOTES : En fait au moins deux dates clé par mois, durant les trois années de la vie publique ! : Jean Aulagnier évoquait des wagons derrière une locomotive, en parlant de « trains d'événements ».
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Il y a un temps pour toute chose...
Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours
Napoléon A défaut de croquis, voici donc quelques exemples pour illustrer ce propos : La première rencontre avec Pierre et André Les indices : La rencontre a lieu un samedi , devant la synagogue de Capharnaüm, juste à la sortie de l'office du sabbat. La veille, à l'aurore du vendredi, Jacques et Jean sont venus prévenir Pierre et André à leur retour de la pêche nocturne, qu'ils ont rencontré le Messie. Ils avaient passé toute la journée du jeudi à écouter Jésus – « Nous sommes restés avec Lui toute la journée et jusque tard dans la nuit » 48.3 -, et n'avaient donc pas pu accompagner Pierre et André à la pêche cette nuit là, « un soir où la pêche est si bonne », car la lune était « haute dans le ciel » 48.6 . Quelques jours auparavant , Jean et Jacques avaient rencontré Jésus au bord du Jourdain, par « une fraîche matinée d'Adar » 597.3 . L'analyse : En mars 27, la pleine lune eut lieu le 9. Le jeudi 11, elle passe au zénith à minuit, et c'est le seul jeudi du mois où la lune soit levée juste au coucher du soleil. La rencontre avec Pierre et André a donc eu lieu le samedi 13 mars 27 . Commentaire : Cet exemple montre combien il faut être patient dans la lecture... C'est en effet dans le livre 9 que Pierre, se remémorant sa première rencontre avec Jésus, évoque ce détail apparemment insignifiant « matinée d'Adar » permettant de caler irréfutablement une scène décrite dans le livre 2 ! Le rendez-vous avec les romaines à Tibériade Les indices : La scène se passe en l'an 28. Juste après la retraite « pendant une semaine » 164.4 du groupe apostolique dans les gorges d'Arbel, « à la fin de la lune de scebat » 165.10 , et juste avant les 5 jours du sermon sur la montagne 170.14 ; 171.6 ; 173.2 qui se termine un samedi 176.6 . Une vingtaine de jours plus tôt, Jésus avait dit à Jeanne : « à la fin de la lune de scebat, je serai chez toi » 158.4 . Quand il arrive en retard au rendez-vous « Elles t'attendent depuis trois jours, par peur d'arriver en retard » 167.1 lui dit le portier de Jeanne de Chouza... Après le rendez-vous, Jésus rejoint ses apôtres au coucher du soleil, « un rayon de la nouvelle lune qui descend justement à son niveau, une petite virgule dans le ciel, une lame de lumière » 169.4 L'analyse : La rencontre eut lieu après une semaine complète s'achevant avec le repos sabbatique, et la veille d'une autre semaine complète : ce fut donc un dimanche. En 28, l'astronomie montre que la fin de la lune de shevat tombe le 11/2/28; et donc seul le dimanche 13/2/28 convient. La nouvelle lune (Adar) ayant eu lieu le samedi 12/2/28, la fin de la lune de shevat,( date prévue pour le rendez-vous) était donc le vendredi 11. Les romaines ont attendu trois jours : c'est donc une autre façon de confirmer que la rencontre a lieu un dimanche ; qui ne peut être que le dimanche 13/2/28. Le 13/2/28 l'astronomie permet d'établir que la lune, très mince virgule, basse sur l'horizon, se couche une heure à peine après le soleil, à 18h30, à l'arrivée de la nuit. C'est le seul soir possible de tout le mois, correspondant à cette description lunaire ! Commentaire : Dans cet exemple, la surprise vient de l'abondance des indices décisifs (en fait pas moins de 25 au total !), disséminés entre les chap. 158.4 et 174.17 du livre 3, et tous parfaitement concordants. Ces nombreux indices permettent de fixer la même date par trois raisonnements indépendants. C'est totalement inattendu et stupéfiant ! La mort de l'oncle Alphée Les indices : Tout au long de l'année 27, la santé d'Alphée se dégrade. Début septembre, alors qu'il voyage depuis une quinzaine de jours, et qu'il se trouve à Ptolémaïs, Jésus reçoit un courrier de sa Mère, apporté par le berger Joseph, qui l'informe que « Alphée est retourné dans le sein d'Abraham à la dernière pleine lune » et qui lui recommande « de ne pas venir à Nazareth avant la fin du deuil » 104.6 . Mais Jésus décide au contraire de rentrer immédiatement pour « pleurer avec eux avant la fin du deuil » 104.8 . Le lendemain, ils arrivent à Nazareth alors que « le soir descend et l'arc de lune montante (...) arrive déjà à son second quartier » 105.1 . L'analyse : Alphée est mort à la pleine lune, donc entre le 1 et le 3/9, (la pleine lune ayant eu lieu le jeudi 2 septembre 27). Marie déconseille à Jésus de revenir avant la fin du deuil, compte tenu de l'ambiance qui règne à Nazareth. Elle a donc cherché à prévenir Jésus au plus vite, pour prévenir tout retour inopiné. Le 4 étant un sabbat, le messager (le berger Joseph) n'a pu partir que le 5 et arriver à Ptolémaïs, (située à 30 km de Nazareth) que le soir. Jésus ne peut donc atteindre Nazareth que le lendemain lundi 6 en soirée, (c'est-à-dire entre le 4e et le 6e jour de deuil). Or le 6/9, c'est le dernier jour de septembre où la lune se lève encore à l'apparition des premières étoiles « dans le cobalt sombre du ciel, là où l'orient s'avance de plus en plus avec ses étoiles » 105.1 . Une fois encore, c'est le seul jour compatible ! Commentaire : Dans cet exemple, il faut analyser les motivations et les déplacements des personnages, prendre en compte le sabbat et la durée du deuil chez les juifs (7 jours). Il faut aussi se référer à la précision du texte italien « arco di luna crescente » car la traduction française plus vague « le croissant de la lune » n'aurait pas permis d'affiner à ce point la datation. Dans dix jours à la porte des Poissons Les indices : Dans la soirée du vendredi 25 juin 27 (date connue par plusieurs indices décisifs) Jésus donne rendez-vous aux bergers « dans dix jours près de la porte des Poissons à Jérusalem, à la première heure » 82.5 . Le vendredi suivant 2 juillet, Judas et Jean partent pour Jérusalem dans la matinée, et Jésus donne rendez-vous à Jean : « Dans quatre jours, nous nous reverrons » puis il précise encore à Judas : « À l'aube qui se lèvera dans quatre jours, à la Porte des Poissons » 83.3 . Le lundi 5 juillet dans la matinée, Jésus dit à Simon : « Demain à l'aube, il y a le rendez-vous à la Porte des Poissons » 85.1 , puis Il décide de retrouver Jean au Gethsémani : « À cette heure de chaleur, il sera à la maison de l'Oliveraie », et Jean a une remarque surprenante pour nous : « Toi, Maître ? Je t'attendais ce soir » 85.6 , alors qu'on est lundi, et que le rendez- vous semblait avoir été fixé au lundi matin avec les bergers, et au mardi avec Jean ! L'analyse : Voici en apparence une double incohérence... sauf si l'on se souvient que pour les juifs, la journée commence au coucher du soleil. Le rendez-vous avec les bergers à été fixé le vendredi soir (pour nous), mais en fait le sabbat était déjà commencé. « Dans dix jours », signifiait donc le mardi matin, et non le lundi comme on pouvait le croire. De même le rendez vous fixé avec Jean « au début du 4e jour », représentait le soir du lundi avec la façon orientale de compter les jours, et non le mardi matin ! Commentaire : Il est de nombreux autres cas dans l'œuvre où cette façon juive de décompter les jours est prise tout naturellement en compte dans les dialogues entre les personnages (par exemple aux chap. 82.5 ; 260.9...), alors que dans ses descriptions personnelles, Maria Valtorta décrit toujours les journées à la façon occidentale . On peut voir dans cet exemple un très fort indice d'authenticité de ces visions. La guérison miraculeuse de Jeanne de Chouza Les indices : Au début d'août 27, Jésus, de passage à Tibériade pour y retrouver le berger Jonathas, apprend que celui-ci vient de conduire Jeanne vers les monts du Liban. « Si Jonathas revient dans les six jours, envoie-le à Nazareth chez Jésus de Joseph » 99.4 dit-il à la vieille nourrice. « Je vais maintenant à Nazareth pour quelques jours... » La semaine suivante Jésus s'apprête à quitter Nazareth : « J'ai attendu les cinq jours dont j'avais parlé et, par prudence, j'y ai encore ajouté aujourd'hui... » La nuit est tombée. « Dès le lever de la lune, nous partirons » 102.1 et « Le soleil est encore pour peu de temps dans le Lion » 102.1 . Survient alors Jonathas qui décrit son voyage : « Le troisième matin, il y a sept jours, elle me fit appeler... » 102.4 et il raconte le rêve de Jeanne. Ils partent alors : « La nuit est tombée et la lune, à son premier quartier, se lève en ce moment » 102.6 . Plus loin , « Dans le clair de lune, on a dépassé Cana ... Encore un parcours assez long au clair de lune » 102.7 . L'analyse : Dans l'antiquité, un moyen aisé pour estimer l'avancement des saisons était d'observer, juste avant l'aube, quelle constellation était présente là où va se lever le soleil. Au fil des mois, dans un lent mouvement ascendant, chacune des 12 constellations du zodiaque semble remplacer la précédente. Et ce cycle se renouvelle à l'identique chaque année. Ainsi, lorsque Jésus constate « Le soleil est encore pour peu de temps dans le Lion » , l'astronomie nous indique que c'est exactement comme s'il disait: « c'est bientôt le 18-20 aout ». Si maintenant on observe comme le fait M. Valtorta dans cet épisode, que la lune se lève au début de la nuit, et continue à l'éclairer par la suite, on peut immédiatement en déduire que c'est une phase proche du dernier quartier, qui en août 27 eut lieu le jeudi 12. Les jours suivants la lune se lève tard dans la nuit, et le croissant décroit. La description de M. Valtorta ne conviendrait plus. Si l'on considère maintenant que Jonathas est parti dix jours plus tôt pour un long voyage, c'était donc probablement en début de semaine : dimanche 1er ou lundi 2 août. Or à cette date, c'était juste avant la pleine lune si propice aux voyages estivaux nocturnes. La guérison de Jeanne a donc eut lieu dans la nuit du 12 au 13 août 27, avec une précision remarquable (à +/- 1 jour près). Commentaire : Il faut constater ici que Maria Valtorta se trompe quand elle indique « le premier » quartier, mais comme elle précise que la lune se lève après la tombée de la nuit, puis qu'elle éclaire la nuit, ceci prouve évidemment qu'il s'agit du « dernier » quartier. (Nul humain n'est infaillible quand il se fie à ses connaissances ou à ses impressions). La résurrection de la fille de Jaïre et le banquet chez Simon Voici maintenant un exemple qui s'intègre au cours d'une séquence d'une soixantaine de jours consécutifs, tous parfaitement définis par un ensemble de pas moins de 79 détails décisifs ! Les indices : Cette période, qui commence à la Pâque 28 (fin mars), nous conduit au jour le jour, avec une surabondance d'indices, à la fin mai 28. L'avant-veille du repas, Jésus, juste après la résurrection de la fille de Jaïre, dit à Simon le pharisien qui l'invite : « Demain, je ne peux pas. Ce sera dans deux jours » 232.4 . C'est en soirée, et des témoins disent « Dans un moment, quand la lune sera haute » 232.8 (vision datée du 28/7/1945) ; La veille du repas, « C'est le soir... mais déjà la lune monte » 233.1 , et un peu plus tard « la lune désormais haute » 233.5 (vision du 12/08/1944, un an avant la précédente !). Le vendredi suivant « Retournez dans vos maisons avant que vienne le sabbat » 237.4 dans l'après midi Jésus évoque le repas chez le pharisien Simon « il y a maintenant cinq jours » 237.3 , et plus tard dans la soirée, « alors qu'il fait nuit » 237.5 la conversion de Marie Madeleine : « Marie est venue à Moi il y a trois soirs » 237.6 . L'analyse : La résurrection de la fille de Jaïre a donc eu lieu le lundi 29/5/28, juste après la pleine lune du 25/5/28, (seul lundi de ce mois où la lune se lève juste après le crépuscule, comme encore le lendemain mardi). Le mardi, Jésus donne la parabole de la Brebis perdue qui bouleverse Marie Madeleine au point de décider sa conversion... Et le mercredi 31/5/28, c'est le dîner avec Simon (vision reçue le 21/1/1944 !), et l'onction par Marie Madeleine repentante. Commentaire : Du chapitre 200 au chapitre 245, une séquence ininterrompue d'événements. Ici la cohérence paraît d'autant plus remarquable que les différentes visions décrivant cette séquence n'ont pas toutes été reçues dans l'ordre, et qu'elles s'étalent en fait sur une période de près de deux ans, entre janvier 1944 et septembre 1945, ce qui ne nuit pourtant en rien à leur cohérence spatio-temporelle ! Et pour terminer, voici deux derniers exemples qui illustrent le degré d'extrême précision de certaines descriptions de Maria Valtorta. Le départ de Sycaminon vers Dora et Césarée Les indices : Les données qui précédent cette scène permettent de la situer un lundi soir, au début du mois de juin 28. Jésus se trouve alors avec de nombreux disciples au bord de la plage de Sycaminon, « à l'extrémité du golfe » 250.1 , à « la pointe extrême de la baie qui s'allonge dans la mer comme un bras recourbé » 250.3 . La description comporte même suffisamment de détails pour qu'on puisse localiser à une cinquantaine de mètres près l'endroit de la côte où ils se reposent, adossés au mont Carmel qui vient à cet endroit comme s'échouer dans la mer ! Maria Valtorta explique d'abord : « dans la nuit encore sans lune... » 250.3 , puis elle indique un peu plus loin... « La lune est de plus en plus haute ... La lune produit un chemin argenté sur les eaux... » 250.9 , puis encore : "sous ce tranquille clair de lune... la blancheur resplendissante du clair de lune..." 250.11 . Quelques jours plus tard, dans la nuit du jeudi au vendredi suivants, la troupe apostolique s'apprête, un peu avant l'aube, à quitter Sycaminon pour une très longue étape vers Césarée... »une très belle nuit de lune à son couchant... la lune qui va bientôt se coucher » 253.1 puis tous commencent leur marche « dans le silence de l'aube naissante » 253.5 . L'analyse : Le lundi la "montée" de la lune au cours de la nuit, puis le jeudi le coucher de lune juste avant l'aube naissante, confirment une période entre le premier quartier et la pleine lune, et permettent donc de dater le séjour à Sycaminon sans aucune ambiguïté entre le lundi 19 juin 28 et le jeudi 22 juin 28. Mais le lundi 19 juin 28, la lune est déjà levée au coucher du soleil, et la première remarque de Maria Valtorta, « dans la nuit encore sans lune » pourrait donc paraître erronée... Commentaire : Effectivement la lune à son premier quartier est déjà levée. Mais un tracé topographique rigoureux prouve que de la plage, au niveau de la mer, les proches contreforts du mont Carmel, hauts de 185m, cachent effectivement la vue vers l'est. Il faut attendre pendant environ deux heures après le coucher du soleil (vers 23h) pour voir apparaître la lune au sud ouest, là où le Carmel ne la cache désormais plus aux regards des personnes assises sur la plage. La description de cette scène par Maria Valtorta est donc parfaitement compatible avec la topographie, qui seule permet de la justifier ! L'annonce de la mort du Baptiste et la multiplication des pains Les indices : Un vendredi soir d'août 28, Jésus se trouve à Capharnaüm éclairée par « la lumière rouge des torches et celle argentée de la lune presque pleine »269.12. Le vendredi suivant, « c'est la veille du sabbat » 270.7 , vers la fin août « D'ici peu les vendanges vont commencer » 270.1 . Les trois disciples du Baptiste viennent d'annoncer à Jésus la mort de Jean 270.3 . Alors « qu'il fait nuit » 271.1 , Jésus décide d'un départ en barque immédiat, « dans la blancheur de la pleine lune » 271.1 pour être loin de Capharnaüm pendant le sabbat . « Ils se rendent au lac... sous la lune au zénith » 271.5 et Pierre d'ajouter en bon marin : « Nous pourrons laisser les barques à Tarichée. Nous y arriverons à l'aube » 271.5 . Lorsqu'ils arrivent « à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée 272.1 (...) la lumière de la lune décroît au coucher de la planète qui descend au-delà d'une colline » 271.5 . L'analyse : Au mois d'août 28, la pleine lune a lieu le 22/23 août. Les deux seuls jours possibles sont donc vendredi 18 août, (juste quatre jours avant la pleine lune), combiné au vendredi 25 août, (deux jours après la pleine lune). Or cette nuit là, l'astronomie nous apprend que la lune est au zénith entre minuit et 1 heure du matin. On connaît donc l'heure du départ : 1 h du matin. Ils ont 19 km à parcourir à la voile, cap au sud, ce qui par petite brise (4 km par heure environ), va leur demander 5 heures. Ils arrivent donc tout naturellement en vue de Tarichée à l'aube. La barque va aborder à l'embouchure du Jourdain. Les collines situées à 7/8 km au Sud/Ouest/Ouest de Tarichée (Har Adami et Har Yavéel) sont à plus de 500 m au dessus du niveau du lac. Soit un angle de près de 5° au dessus de l'horizon). Les logiciels d'astronomie montrent que la lune, aux premiers indices de l'aube, est à 20° au dessus de l'horizon. A l'aube naissante, la lune n'est plus qu'à 15°. Elle disparaît (à 5°) à 5h50 du matin, très exactement au moment que Pierre a estimé pour l'arrivée à Tarichée ! Commentaire : Les cinq descriptions lunaires sont si précises qu'on peut ici non seulement fixer la date avec une absolue certitude, mais même préciser l'heure du départ de Capharnaüm, et celle de l'arrivée à Tarichée ! Il faut prendre en compte le niveau du lac (-300m) et la hauteur des monts situés au sud ouest de Tarichée, là où se couche la lune à cette saison, pour constater que ce jour là, (et uniquement ce jour là), la lune se couche exactement à l'apparition de l'aube, comme le décrit Maria Valtorta ! C'est hallucinant de précision ! Ces quelques exemples ont été pris parmi des dizaines possibles. On pourrait en citer de nombreux autres tout aussi remarquables, mais un ouvrage spécifique sera nécessaire pour les décrire tous. Comme je l'ai déjà dit, la datation des événements dans l'œuvre de Maria Valtorta repose sur des milliers de recoupements d'indices, et le degré de fiabilité ainsi obtenu est sans aucune commune mesure avec celui dont disposent effectivement les historiens pour reconstituer la chronologie de cette époque ! Il suffit de se rappeler par exemple qu'en ce qui concerne la mort d'Hérode le Grand, deux théories principales , utilisant principalement les indices fournis par Flavius Josèphe, s'affrontent depuis des décennies : l'une la fixant au 3 avril -4, et l'autre privilégiant le 26 janvier -1. L'auteur de référence pour les datations historiques de cette époque, c'est en effet presque exclusivement l'historien juif Flavius Josèphe. Et il faut donc s'en contenter, bien que ses ouvrages comportent de nombreuses incohérences, imprécisions ou erreurs flagrantes en ce qui concerne la chronologie ! Soit dit en passant, ceci n'empêche cependant pas nombre d'auteurs d'accorder à Flavius Josèphe, qui écrivit plus de cent ans après ces faits, plus de crédit qu'ils n'en accordent généralement aux données historiques rapportées par les évangélistes, et plus spécialement à celles fournies par saint Luc, qui put pourtant tout à loisir interroger des témoins oculaires encore vivants de son temps. Ici, pour la vie publique de Jésus, c'est au jour près que peuvent être datés non pas quelques uns, mais l'intégralité des événements rapportés par les quatre évangélistes ! Un tel niveau de précision et de cohérence est pratiquement inexplicable... Et ceci devient même encore plus inexplicable si l'on ose dire, quand on se souvient, comme je l'ai évoqué au début de ce chapitre, que les visions n'ont pas été transcrites (ou transmises ?) dans l'ordre chronologique. « Je ne suivrai pas dans les contemplations un ordre chronologique correspondant à celui des Évangiles. Je prendrai les points que je trouverai plus utiles en un jour déterminé pour toi ou pour d'autres, en suivant mon ordre d'enseignement et de bonté » 44.8 . Avant Maria Valtorta, aucun cerveau humain n'avait été en mesure de concevoir une chronologie aussi cohérente de la vie de Jésus, basée sur des milliers de détails concordants. Est-ce donc que Maria Valtorta, par un mystère que la science ne peut pas aujourd'hui expliquer, a tout simplement décrit de son mieux ce que, d'une façon ou d'une autre, elle a vu et entendu ? On comprend mieux alors l'enthousiasme de Jean Aulagnier qui conclut ainsi son étude : « Non, ces textes n'ont rien de ce que peut écrire une âme mystique imaginative, rien de ce que pourrait inventer un écrivain faussaire génial. Ils sont réellement, dans leur précision, dans leur cohérence, dans leur expression, la description des paroles même et des scènes réelles que Maria Valtorta reçut la grâce extraordinaire d'entendre et de voir ». L'œuvre transmise par Maria Valtorta permet donc aujourd'hui à quiconque est curieux, honnête et impartial, d'avoir une réponse à la question qui semble avoir tracassé vainement quelques générations d'historiens depuis des siècles : Quand tout cela a-t-il exactement eu lieu ? Mais nous allons voir maintenant que la chronologie n'est pourtant pas, loin s'en faut, l'unique et mystérieuse merveille de cette œuvre... FOOTNOTES : Datée par ailleurs au début mars 27 grâce à d'autres indices. : Toutes les dates ont été transposées en « calendrier grégorien ». Les positions et les phases lunaires ont été vérifiées à l'aide de plusieurs logiciels astronomiques (dont le logiciel Redsift) et des éphémérides publiés par la Nasa. : Après la Pâque de l'an 28, période décrite « au jour le jour » du 30 mars 28 au 8 juin 28 ! : Notons que les déplacements à la voile étaient admis pendant le sabbat, mais non à la rame, ce qui aurait constitué un travail interdit ce jour là. : Voir à ce sujet le paragraphe Naissance de Jésus et mort d'Hérode. : Comme le démontre par exemple Andrew E. Steinmann (Concordia University River Forest, IL) dans son étude sur le règne d'Hérode le Grand. : J. Aulagnier, op. cit. page 303.
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Egale des plus grands géographes ?
Les pyramides de Khephren et de Mykérinos ont disparu !
Lorsque Maria Valtorta décrit le séjour de la Sainte Famille en Egypte, elle semble d'abord en ignorer la localisation exacte. Elle écrit : « C'est en Égypte. Je n'en puis douter car je vois le désert et une pyramide... » 36.1 , puis un peu plus loin, « le soleil descend sur les sables dénudés et un véritable incendie envahit tout le ciel derrière la lointaine pyramide 36.3 (...) La pyramide paraît plus sombre » 36.4 . Il faut attendre le livre 2, pour apprendre que la fuite se termina à Mataréa : « Lui qui s'était enfui plus loin que Matarea 119.1 ... ce sera plus triste que ton premier anniversaire à Matarea... » 133.4 , puis encore au livre 4 : « bien que la bonté du Seigneur nous eût rendu moins dur l'exil à Matarea, de mille manières » 247.8 . Mataréa est un quartier de l'antique cité d'Héliopolis, à 20 km au nord-est des trois pyramides de Gizeh. C'était une terre hospitalière pour les hébreux persécutés et une importante colonie juive y demeurait à l'époque de Jésus. L'évocation la plus ancienne de Mataréa comme refuge de la sainte famille semble provenir de l'évangile de l'enfance, (apocryphe arabe dit Evangile de Thomas) relatant une tradition attestée dès le 2 e siècle. Depuis cette époque et jusqu'à nos jours, on vénère en ce lieu la fontaine de la Vierge et l'arbre de Marie évoqués par ailleurs dans le texte de Maria Valtorta. Henri de Beauvau, dans Voyage au Levant (1615), nomme ce lieu « La Meterée, lieu où la Vierge se sauva avec son cher fils fuyant la persécution d'Hérode ». Puis Cornelis de Bruyn (1623-1683) passe par Mataréa, et explique dans son Voyage au Levant : « C'est ici que l'on croit que Joseph et Marie choisirent leur demeure lors qu'ils se retirèrent en Egypte ». Pourquoi Maria Valtorta ne voit-elle de ce lieu qu'une seule des trois pyramides ? Il faut remarquer que les pyramides de Gizeh étant orientées sud-ouest / nord-est, Mataréa se trouve exactement dans leur axe, et donc, uniquement dans ce secteur (sur une bande large de un à deux kilomètres à peine), la pyramide de Khéops cache effectivement celles de Khephren et de Mykérinos situées juste derrière elle ! La gravure ci-dessus, de 1850, est une vue au nord de Gizeh, depuis Héliopolis. On conçoit qu'en se déplaçant vers l'est, on ne verra qu'une seule « lointaine pyramide ». Il suffit d'observer la photo ci dessous - (prise entre 1875 et 1925, depuis le nord-est par rapport aux pyramides, comme le précise le site du Musée de Genève) - pour clarifier cette explication. Ce point de vue n'étant guère spectaculaire, il n'est évoqué par aucun des innombrables voyageurs ayant été visiter le Caire tout au long des siècles. L'utilisation d'un simple article au singulier « la » pyramide, apporte donc un indice fort d'authenticité de la vision de cette scène par Maria Valtorta. Note : C'est justement à proximité immédiate de Mataréa, en l'église copte de Zeitoun, qu'eurent lieu en 1968 des apparitions de la Vierge dont furent témoins des dizaines de milliers de personnes. FOOTNOTES : Aujourd'hui El Matariya, coordonnées 30° 07' N / 31° 16' E / Altitude +25m.
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Egale des plus grands géographes ?
La forêt pétrifiée du Caire
Au livre 4, Jésus évoque les souvenirs de sa prime enfance en Egypte. « Je pourrais comparer une grande partie d'Israël aux forêts pétrifiées que l'on voit çà et là dans la vallée du Nil et dans le désert de l'Égypte. C'étaient des bois et des bois de plantes vivantes... pour une cause inconnue, comme des choses maudites, elles se sont non seulement desséchées comme font les arbres qui, bien que morts, servent encore à faire du feu dans les foyers de l'homme... Mais ces arbres n'ont pas servi comme bois. Ils sont devenus de la pierre. De la pierre. La silice du sol semble, par un sortilège, être montée des racines, au tronc, aux branches, au feuillage . Puis les vents ont brisé les branches les plus faibles, devenues semblables à de l'albâtre qui est, à la fois, dur et mou. Mais les branches, les plus grosses, sont là, sur leurs troncs puissants pour tromper les caravanes fatiguées, qui sous les reflets éblouissants du soleil ou sous la lumière spectrale de la lune, voient se profiler les ombres des troncs qui se dressent sur les plaines ou dans le fond des vallées. (...) De vrais fantômes ! Apparences illusoires de corps vivants, présence réelle de choses mortes. Je les ai vues. J'en ai gardé le souvenir, bien que je fusse seulement un peu plus grand qu'un tout petit, comme d'une des plus tristes choses de la Terre » 248.13/14 . Il existe plusieurs sites de forêts fossiles en Egypte. Le site d'El Maadi , situé à une quinzaine de kilomètres à l'est du centre historique du Caire, pourrait être celui évoqué ici. En effet ce site est à 17 km au sud-est de Mataréa, donc proche du lieu de l'exil en Egypte. Cette forêt fut mentionnée déjà en 1840 . Aujourd'hui très menacée par l'urbanisation, la zone restante, de 7 km 2 a été classée en site protégé en 1989, et inscrite au patrimoine de l'Unesco en 2003. Il est tout à fait remarquable de trouver la description de ce site dans un texte de 1945, époque à laquelle il était encore à peu près inconnu en Europe. FOOTNOTES : Cette hypothèse de substitution par la silice est une des deux théories avancées aujourd'hui par les scientifiques pour expliquer la formation de cette forêt. (Voir www.bezra.com/en/mota7agera.asp ). : Coordonnées 29° 59' 10'' N / 31° 22' 45" E / Altitude +178m. : Notice sur la forêt pétrifiée des environs du Caire, Bulletin de la Société de Géographie, 2ème série, t. 13.
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Egale des plus grands géographes ?
Bethsaïda, un village de pêcheurs au milieu des terres !
En juin 1945, Maria Valtorta rapporte une vision : « Jésus me dit en me montrant le cours du Jourdain, ou plutôt l'endroit où il débouche dans le lac de Tibériade, là où s'étend la cité de Bethsaïda sur la rive droite du fleuve par rapport à celui qui regarde le nord : "Maintenant la ville ne semble plus être sur les rives du lac mais un peu vers l'intérieur dans les terres et cela déconcerte les spécialistes. On doit chercher l'explication dans le fait que de ce côté le lac a été comblé par vingt siècles d'alluvions apportées par le fleuve et par les éboulis descendus des collines de Bethsaïda. La ville était alors exactement à l'embouchure du fleuve dans le lac et même les barques les plus petites, aux saisons où les eaux du fleuve étaient plus hautes, remontaient sur un assez long parcours jusqu'à la hauteur de Corozaïn, le fleuve lui-même qui servait cependant toujours de port et d'abri aux barques de Bethsaïda aux jours de tempête sur le lac. Ceci n'est pas pour toi à qui la chose importe peu, mais pour les docteurs difficiles… » 179.1 . L'emplacement de Bethsaïda fut recherché en vain pendant près de 1500 ans, la cité ayant disparu vers l'an 324 à la suite d'un tremblement de terre. L'archéologue E. Robinson forma l'hypothèse en 1839 que le monticule nommé e-Tell était peut-être le vestige de Bethsaïda, mais cette hypothèse ne fut pas acceptée par la plupart des chercheurs de l'époque. C'est seulement à partir de 1987 que les fouilles réalisées la confirmèrent. Il est aujourd'hui admis que le lac était plus étendu à l'époque de Jésus. Le village de pêcheurs de Pierre, André et Philippe est donc à 1,5 km au nord de l'actuelle embouchure du Jourdain, au nord du lac de Tibériade, très exactement à la latitude de Corozaïn, comme l'ont appris, quarante ans à l'avance, ceux qui ont pu lire le manuscrit de Maria Valtorta dès 1947 !
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Egale des plus grands géographes ?
Enquête en Phénicie
Maria Valtorta mentionne à plusieurs reprises dans son œuvre Alexandroscène, cité antique fort peu connue aujourd'hui. Elle donne des descriptions précises et détaillées de sa localisation : « d'après l'indication de la borne romaine : Alexandroscène - m. V (...) un véritable escalier dans la montagne rocheuse et escarpée plongeant son museau dans la Méditerranée, qui se découvre de plus en plus à la vue à mesure que l'on monte. Seuls les piétons et les ânes suivent cette route, ces gradins pourrait-on dire. Mais peut-être parce qu'elle est un raccourci avantageux, la route est encore très fréquentée... "Ce doit être le cap de la tempête", dit Mathieu en montrant le promontoire qui s'avance dans la mer (...) "Du sommet nous allons voir Alexandroscène au-delà de laquelle se trouve le Cap Blanc. Mon Jean, tu vas voir une grande étendue de mer !" dit Jésus (...) "Mais il va bientôt faire nuit. Où allons-nous reposer ? A Alexandroscène. Tu vois ? La route commence à descendre. Au-dessous se trouve la plaine jusqu'à la ville que l'on voit là-bas" (…) Alexandroscène est une ville plus militaire que civile. Elle doit avoir une importance stratégique que j'ignore. Blottie comme elle l'est entre les deux promontoires elle semble une sentinelle préposée à la garde de ce coin de mer. Maintenant que l'œil peut voir l'un et l'autre cap, on voit qu'il s'y dresse en grand nombre des tours fortifiées qui forment une chaîne avec celles de la plaine, et de la ville où, vers la côte, trône le Camp imposant... » 328.1/2 . Plus loin, il est encore question de la route stratégique : « en essayant de rejoindre la route qui va de la mer vers l'intérieur. Ce doit être la même, qui bifurque au pied du promontoire, qu'ils ont faite en allant à Alexandroscène... » 330.8 Puis à nouveau au livre 7 : « sur la route à gradins taillés dans le roc où ils se sont engagés pour arriver au dernier village de frontière entre la Syro-Phénicie et la Galilée - et ce doit être celle que j'ai vue quand ils allaient à Alexandroscène » 474.8 . Toutes ces descriptions sont parfaitement exactes et vérifiables: Situé à l'extrême nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, Roch Hanikra (le cap de la Grotte) déploie ses falaises de craie blanche dans la Méditerranée. Les Arabes appelaient ce site Ras el-Nakoura, les Juifs Sulam Tsur et les pèlerins chrétiens l'avaient dénommé Scala Tyrorium (Les échelles de Tyr). Alexandre le Grand aurait fait creuser vers 333 avant l'ère chrétienne ces échelles (ou escaliers) pour ses soldats et leur monture. Puis elles furent empruntées par les légions romaines et les croisés. Site peu connu de nos jours, il en subsiste quelques gravures de 1836 comme celle ci-contre... Comme Maria Valtorta semble l'avoir lu sur la borne romaine, Alexandroscène était effectivement située à 5 milles romains (« m V ») du lieu où commencent les échelles de Tyr, soit exactement à 7 km 5 plus au nord. Ras en Naqkurah « éperon de la montagne qui s'avance vers la mer (...) plongeant son museau dans la Méditerranée » vu d'Aczib Voici ce qu'en dit un guide touristique moderne de Tyr : « Entre deux promontoires de la côte phénicienne Le Ras el Bayada et le Ras en Naqurah se situent les ruines d'une ville considérable sans histoire, si ce n'est qu'Alexandre le Grand y demeura après la capture de Tyr. En son honneur une ville fut bâtie et nommée Alexandroschene ». Le Cap el Bayada (Promontarium Album ou Cap Blanc ) et la vue vers Tyr à l'horizon Cette ville subsistait au temps de Jésus, puisque le pèlerin de Bordeaux (en 333) mentionne y avoir fait étape. Et une légende du 14 e siècle (par Nicéphore Calixte) rapporte que Zosimus, célèbre pour ses miracles sous Justinien, se rendant de Tyr à Ptolémaïs vint à Alexandroschene. « Là, un lion dévora l'âne qui portait ses bagages. Zosimus ordonna alors au lion de porter les bagages ! ». Mais au 19 e siècle il ne restait plus que quelques pierres de cette cité jadis florissante, et aujourd'hui entièrement disparue ! Signalons que de nos jours les casques bleus de l'ONU ont installé une importante base militaire tout près du site archéologique d'Alexandroscène (à 3 ou 4 km, à Naqurah). FOOTNOTES : Coordonnées 33° 05' 34'' N / 35° 06' 14'' E / Altitude +55 m. : Coordonnées 33° 09' 16'' N / 35° 09' 58'' E / Altitude +34 m. : Sur le site Internet www.lifeintheholyland.com . : En 1884 Victor Guérin op. cit., dit que ce promontoire se nomme alors Le Ras el Abyad (Promontorium Album de Pline) soit le « cap Blanc » nom exact que lui donne Maria Valtorta ! : Egalement nommé Rock Hanikra, et que Matthieu identifie comme Cap de la tempête, car c'est là que les apôtres affrontèrent une tempête en se rendant vers Tyr. Une photo du Rock Hanikra justifie cette autre description « un éperon de navire (…) avec ses veines rocheuses qui blanchissent au soleil » 325.1 . : Témoignage de Victor Guérin, Terre Sainte, tome 2 page 143.
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Les ruines cyclopéennes de l'antique cité d'Hatzor
Alors qu'il vient de Gerghesa et se dirige vers Meron et Giscala, Jésus rencontre le rabbi Gamaliel, et il évoque alors les ruines d'Hatzor qu'Il vient de longer : « là il n'y a pas de floraisons, terre désertique que le travail de l'homme et de la nature était impuissant à fertiliser. Tout travail humain n'y aboutit à rien, ni celui du vent qui transporte les semences car les ruines cyclopéennes de l'antique Hatzor encombrent tout, et à travers ces champs de pierres ne peuvent croître que les orties et les ronces et ne se nichent que les serpents » 160.4 . C'est l'unique référence à Hatzor dans toute l'œuvre. La découverte de ces ruines date de 1870, mais il a fallu attendre les campagnes de fouilles commencées en 1955, (elles se poursuivaient encore en 2008) pour avoir une idée de l'immensité du site. Personne avant 1955 n'avait jamais évoqué des « ruines cyclopéennes » sauf Maria Valtorta en 1945 ! Or la ville couvre une superficie de plus de 80 hectares (soit 10 fois la superficie de la Jérusalem de l'époque !), si grande que les archéologues ne pensèrent pas d'abord que toute cette surface fut pour une seule cité. Mais cela est maintenant prouvé, et le site, encore complètement désertique de nos jours , constitue le plus vaste chantier de fouilles de tout Israël. Mentionnée plusieurs fois dans la Bible, cette immense cité fut définitivement détruite par un tremblement de terre en 732 avant J.-C. FOOTNOTES : Coordonnées 33° 01' 35'' N / 35° 33' 38'' E / Altitude +190m.
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Maria Valtorta a-t-elle visité Antioche ?
Peut-être Maria Valtorta est-elle allée à Antioche... au temps de Jésus? C'est une question qu'on peut légitimement poser lorsqu'on analyse les nombreux détails qu'elle fournit sur Antioche et sa région... en ce temps là. Arrivant par la mer, le navigateur crétois Nicomède fait remarquer : « le vrai port d'Antioche c'est Séleucie, sur la mer, à l'embouchure de l'Oronte » 321.3 . Exact : Port d'Antioche, au nord de l'embouchure de l'Oronte, dont V Chapot étudia le site en 1907. Il ajoute : « La ville que vous voyez, la plus grande, c'est Séleucie. L'autre, vers le midi, n'est pas une ville, mais les ruines d'un endroit dévasté ». Exact : Il s'agit de la vieille colonie grecque de Posidéion (Aujourd'hui Al Mina, ce qui signifie le port en arabe). Cette antique colonie grecque, connue de la mythologie et mentionnée par quelques auteurs grecs (dont Strabon), fut détruite en 413 av J.-C. et abandonnée. Elle était un champ de ruines au temps de Jésus. Quand Maria Valtorta l'évoqua dans son œuvre, en 1944, seuls quelques archéologues la connaissaient, comme c'est encore le cas aujourd'hui ! Nicomède poursuit son explication : « Cette chaîne est le Pierios, qui fait donner à la ville de Séleucie le nom de Pieria ». Exact : Pieria est le nom de la chaîne montagneuse située au nord de Séleucie. « Ce pic plus vers l'intérieur, au-delà de la plaine, c'est le mont Casio qui domine comme un géant la plaine d'Antioche ». Exact : Le mont Cassius, haut de 1739 m, est ainsi dénommé par Pline et Strabon. Mais aujourd'hui il est connu sous le nom de Djébèl-Akra , la montagne chauve . « l'autre chaîne au nord, est celle de l'Aman ». Exact : Il s'agit du mont Amanus, qui sépare la Syrie de la Cilicie. « Oh ! vous verrez à Séleucie et à Antioche quels travaux ont fait les romains ! Ils ne pouvaient rien faire de plus grand. Un port qui est un des meilleurs avec trois bassins et des canaux et des jetées et des digues ». Possible : Le site de Séleucie est aujourd'hui complètement ensablé, mais quelques sondages archéologiques permettent d'imaginer l'importance des digues, des murailles et des canaux. Une future campagne de fouilles prouvera-t-elle l'exactitude de cette description ? Au chapitre suivant, les apôtres quittent Séleucie pour se rendre à Antioche : « Ils prennent une route près des murs jusqu'à ce qu'ils sortent par une porte, en côtoyant d'abord un canal profond et puis le fleuve lui-même » 322.4 . Exact : Ce canal sera agrandi un peu plus tard par Titus, et les vestiges en sont encore visibles de nos jours. Syntyché s'émerveille : « Que de myrtes ! » et Matthieu renchérit : « Et de lauriers ! » Exact : Voir par exemple le livre premier des Métamorphoses d'Ovide. « Près d'Antioche, il y a un endroit consacré à Apollon », rapporte Jean d'Endor. Simon le zélote, qui connaît l'endroit pour y être déjà venu, précise alors : « Vous allez voir une des plus belles vallées du monde. À part le culte obscène et qui a dégénéré en orgies toujours plus dégoûtantes, c'est une vallée du paradis terrestre ». Puis il ajoute un peu plus loin : « Dans cette vallée poétique se trouve Daphnée avec son temple et ses bosquets » 322.6 . Exact : Le géographe Strabon déclare : Les Antiochéens y tiennent leurs panégyries . Et Nonnos de Panopolis, poète grec du 5ème siècle, évoque les orgies phrygiennes de Daphné Ils approchent d'Antioche, comme l'explique le zélote : « voici Antioche avec ses tours sur les remparts. Nous allons entrer par la porte qui est près du fleuve ». Et à la question de Pierre : « Cette ville est très fortifiée , hein ? », il répond : « Très fortifiée. Des murs d'une hauteur et d'une largeur grandioses, en plus des cent tours qui, vous le voyez, semblent des géants dressés sur les murs, et des fossés infranchissables à leurs pieds ». Exact : En 1861, Emile Isambert écrit qu'il subsiste 50 tours des 130 d'origine, preuve du génie militaire des romains. Antioche vers 1785 par Louis-François Cassas Simon précise encore : « Et même le Silpio a mis ses sommets au service de la défense ». Exact : Il ne reste rien aujourd'hui des ruines de ces défenses au sommet du Silpius, mais Louis-François Cassas en établit quelques croquis au 18e siècle. Mille pages plus loin dans l'œuvre, une lettre de Syntyché est l'occasion d'une profusion d'autres détails donnés sur Antioche, qui était alors la troisième cité de l'empire, après Rome et Alexandrie : « au moment où j'écris, de l'une des terrasses de la maison je vois (...) le palais du Légat dans l'île » 461.14 . Exact : Libanius d'Antioche (314-394) écrit que le palais du gouverneur occupait un quart de l'île . « ses rues royales, ses murs aux centaines de tours puissantes, et si je me retourne, je vois le sommet du Sulpius qui me domine avec ses casernes, et le second palais du Légat ». Exact : Conforme à la description qu'en donne Libanius. Plus tard les croisés firent une citadelle des vestiges de ce second palais fortifié. Plus loin dans sa lettre, Syntyché poursuit : « Une dame romaine voulait me recevoir dans sa splendide maison près des colonnades d'Hérode » 461.19 . Exact : L'Histoire et l'Archéologie attestent de cette colonnade, agrandie ensuite par Tibère. « Une prosélyte, veuve qui habite près du pont de Séleucie ». Exact : ce pont plusieurs fois reconstruit, à l'ouest de la ville, subsistait en 1785. « Une famille gréco-assyrienne qui possède des magasins dans une rue près du Cirque ». Exact : les ruines du cirque, retrouvées près du palais du gouverneur. « Et me voici dans la maison de Zénon, sur les pentes du Sulpius près des casernes. La citadelle surplombe, menaçante, de son sommet. Cependant, avec son aspect si peu engageant, elle vaut mieux que les riches palais de l'Onpholus ». Exact : Il faut lire bien sûr l'Omphalos, le centre de la cité où se dressait une statue remarquable d'Apollon « et du Nimpheus ». Exact : Il faut lire bien sûr l' Omphalos , " le centre de la cité " où se dressait une statue remarquable d'Apollon. Et le grandiose Nymphaeum d'Antioche, qui alimentait en eau toute la cité. Il fut détruit lors d'un tremblement de terre qui ravagea la cité . Il ne faut pas oublier non plus la mention d'Antigonéa 323 . et des jardins de Lazare... Les archéologues recherchent encore de nos jours des traces de cette cité contemporaine d'Antioche, mais dont le déclin était déjà amorcé au moment de la conquête romaine . Photo des vestiges actuels du Nymphaeum d'Antioche La carte d'Antioche ci-contre a été établie d'après Glanville Downey (Ancient Antioch 1963). Elle correspond parfaitement avec les descriptions de Maria Valtorta, écrites pourtant 20 ans avant la publication de cette carte. Toutes ces données sont donc exactes , même si leur vérification s'avère parfois longue et délicate. En effet ces informations sont disséminées ça et là dans divers ouvrages. Mais je n'en ai trouvé aucun, parmi les nombreux que j'ai consultés pour cette étude, qui comporte l'ensemble des données transmises par Maria Valtorta. Elle nous fournit, pour Antioche et sa région, plus d'une vingtaine de précisions pertinentes, dont quelques unes sont peu connues. Assurément la qualité de la description d'Antioche et de sa région est une pièce à ajouter au dossier de l'énigme Valtorta ... Antioche de nos jours, au pied du mont Silpius FOOTNOTES : Strabon, Géographie, Livre XVI, 2 , 6. : Nonnos de Panopolis, Dyonisiaques Chant 40. : Adolphe Laurent Joanne, Ad. Chauvet, Emile Isambert, Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l'Orient, Hachette 1861 page 618. : Libanius d'Antioche, Oraison IX. : Rapporté par Evagrius le Scholastique (534-594), Ecclesiastical History, L3 c. 12. : Isambert (op. cit. page 619) situe Antigonéa au Nord-Est de Daphné, près d'Antioche, en conformité avec la description de Maria Valtorta, tandis que les archéologues la recherchent aujourd'hui un peu plus à l'est.
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Egale des plus grands géographes ?
Un beau panorama au centre de la Judée
Venant de Béther, et se rendant à Ascalon pour le premier voyage apostolique, juste après la Pâque 27, Jésus et les siens approchent d'un village... « L'endroit est très montagneux, mais avec encore une végétation très riche de bois de conifères, ou plutôt d'arbres à pignons et l'odeur de la résine se répand partout, balsamique et vivifiante. Et, par ces montagnes verdoyantes, Jésus chemine avec les siens, tournant le dos à l'orient (...) Quand nous serons au faîte de cette montagne, je vous montrerai de là-haut toutes les régions qui vous intéressent » 215.1 . A un kilomètre environ au sud est de Beth Jimmal une colline culminant à 410 m domine les environs et offre un panorama exceptionnel. « On a atteint le sommet de la montagne. Un large panorama s'ouvre à cet endroit, et il est beau à contempler à l'ombre des arbres feuillus qui couronnent la cime, un enchevêtrement de chaînes de montagnes si variées et ensoleillées qui vont en tous sens comme les lames pétrifiées d'un océan battu par des vents contraires et puis, comme dans une baie tranquille, tout s'apaise dans une splendeur de lumière sans limite qui précède une vaste plaine, où s'élève solitaire comme un phare à l'entrée d'un port, une petite montagne... » 215.2 . Le seul lieu possible correspondant à cette petite montagne dans la plaine philistine est le Tell es-Safi, comme nous le verrons bientôt... « Ce pays qui s'étend ainsi sur la crête, comme pour jouir pleinement du soleil, et où nous séjournerons, est comme le pivot d'un éventail de lieux historiques . Venez ici. Là (au nord) Gerimot. Vous souvenez-vous de Josué? La défaite des rois qui voulurent assaillir le camp d'Israël rendu puissant par l'alliance avec les Gabaonites ». Jerimoth, ou Jarmout, ou Yarmouth , est situé tout près, au nord-ouest du mont où ils sont. La victoire de Josué contre Piram est évoquée en Josué 10, 1-5. Des fouilles archéologiques récentes ont permis de retrouver des traces de fortifications, à Khirbit el Yarmuk. Pourtant, à l'époque de Maria Valtorta, la localisation de Jerimoth était supposée à 3 km plus à l'est ! « Et tout près, Betsames , la cité sacerdotale de Juda, où les Philistins rendirent l'Arche avec les vœux en or, imposés au peuple par les devins et les prêtres pour être libérés des fléaux qui tourmentaient les Philistins coupables » . Beth Shemesh est abondamment mentionnée dans la bible. L'épisode "rappelé par Jésus" est tiré de 1 Samuel 6, 10-15. « Et voilà là-bas, toute ensoleillée, Saràa, la patrie de Samson ». Sar'a , ou Tzora , sur la rive nord du Wadi al-Saar, la vallée biblique de Sorec. Ville de la tribu de Dan, patrie de Manué, le père de Samson et lieu de la naissance de Samson. (Juges 13, 2) Eusèbe la situe à 10 milles d'Eleuthéropolis, en tirant vers Nicopolis et assez près de Kaphar-Sorec. Fortifiée par Roboam, Saraa fut à nouveau habitée, au retour de la captivité, par les enfants de la tribu de Juda. (Josué 19, 41). Les saraïtes (1 Chroniques 2, 53) sont certainement les habitants de Saraa. « et un peu plus à l'est Timnata, où il prit femme et où il fit tant de prouesses et de sottises ». Les historiens situent plus volontiers Timnatah , ou Tibney, à 3 ou 4 km de là, à l'ouest-sud-ouest de Beth Shemesh, mais sans apporter de preuve décisive. L'avenir donnera-t-il raison à Maria Valtorta, comme ce fut le cas pour Jerimoth évoqué plus haut ? (Juges 14, 1) « Et là Azeco et Soco alors camp philistin ». Soko : ville du bas pays de Judas. Comme les Israélites ont toujours habité les montagnes et les Philistins la plaine côtière, le bas pays, entre les deux, a toujours été objet de dispute (Josué 15, 35). C'est entre Soco et Azéca qu'eut lieu le combat entre David et Goliath. Sous le roi Achaz, la ville est prise par les Philistins (2 Chroniques 28, 18). A l'époque d'Eusèbe, elle s'appelait Socchoth. Azeco : C'est là que Josué bat les rois cananéens (Josué 10, 10-11). Ville du bas pays de Juda (Josué 15, 35), occupée par les Philistins, fortifiée par Roboam le successeur de Salomon (2 Chroniques 11, 9), la ville soutint un certain temps le siège imposé par Nabuchodonosor, roi de Babylone, vers 590 av J.-C. (Jérémie 34, 7). Elle sera réoccupée par les Judéens au retour de l'Exil, vers 530 av J.-C. (Néhémie 11, 30). Le site s'appelle aujourd'hui Tell Zakariya. « plus bas encore c'est Szanoé une des cités de Judée ». Actuelle Zanoah , au nord-est d'Azeco et de Soko, à 2 km environ du point de panorama où se trouvent Jésus et les siens. « Et ici, tournez-vous, voici la Vallée du Térébinthe où David battit Goliath ». La vallée du Térébinthe (1 Chroniques 11, 13 ; 2 Samuel 23, 9), orientée d'est en ouest, puis au nord ouest, est l'actuel Wadi es-Sant. Elle est juste au sud-ouest du lieu où ils se trouvent. Ils doivent donc effectivement se retourner pour l'observer, puisqu'elle est à l'opposé de Zanoah ! « Et là, c'est Maceda, où Josué défit les Amorrhéens ». Makkedah ou Maqqeda, évoquée dans Josué (10, 10-51). Endroit mémorable dans les annales de la conquête de Canaan, car lieu de l'exécution par Josué des cinq rois de la coalition, qui s'étaient cachés dans des grottes. L'emplacement exact n'a été redécouvert que récemment . « Tournez-vous encore. Vous voyez cette montagne solitaire au milieu de la plaine qui autrefois appartint aux Philistins ? Là se trouve Get, patrie de Goliath et lieu de refuge pour David près d'Achis pour fuir la folle colère de Saül et où le sage roi fit le fou parce que le monde défend les fous contre les sages ». David s'y réfugia 2 fois, auprès du roi Achis, pour échapper à Saül. Compte tenu de sa destruction vers le milieu du 8e siècle avant J.-C. la localisation de ce site fut perdue au long des siècles. La plupart des archéologues s'accordent aujourd'hui pour identifier Geth ou Gath avec Tell es-Safi. « le monticule blanc ». Le Tell es-Safi sur lequel sont situées les ruines de Geth (vue d'Azéka). Le site fut identifié en 1887 mais seules des fouilles récentes en 2001 ont confirmé les hypothèses antérieures. Cette colline, la seule dans ce secteur, est en tout point conforme à la description donnée par Maria Valtorta en 1945 ! « Cet horizon ouvert, ce sont les plaines de la terre très fertile des Philistins. Nous irons par là jusqu'à Ramlé ». Ramleh, ou Ramla : L'Histoire nous enseigne que la cité fut entièrement bâtie vers 705-715 par le calife Suleiman ibn Abed al-Malik. Le fait que ce nom soit mentionné par Jésus semblerait donc suggérer une existence antérieure à +705. « maintenant entrons à Bétginna ». Beth Jimmal , ou Beit Gemal : C'est là que furent retrouvées, vers 415/417, les reliques de St Etienne, Nicodème, Gamaliel et son fils Abibas. Le site avait alors le nom de Kfar Gamla. Un monastère byzantin y fut bâti au 6 e siècle. Le site a retrouvé aujourd'hui son nom d'origine, et le monastère est devenu un lieu de pèlerinage. Il s'avère nécessaire d'entreprendre une étude topographique détaillée de cette région pour constater que seule la colline située à un kilomètre au sud-est de Beth Gimmal permet d'observer l'ensemble des lieux décrits ici. Et c'est seulement après avoir positionné sur une carte tous les lieux évoqués dans ce court paragraphe que l'on peut apprécier la surprenante qualité de cette description. Commentaires : 1/ Ne serait-ce que pour confirmer la validité de la quinzaine de détails donnés dans ces quelques lignes, il faut disposer d'une carte très détaillée de la région, et pouvoir consacrer un certain temps à ces vérifications relativement complexes. 2/ Maria Valtorta transcrit très souvent les noms propres avec une orthographe approximative, phonétiquement pourrait-on dire, et c'est là un fort indice qu'elle n'a ni lu, ni vérifié ces noms dans une hypothétique documentation que d'ailleurs, selon toute vraisemblance, elle ne possédait pas . 3/ Elle n'hésite pas à transmettre des informations en contradiction avec les affirmations ou les hypothèses de ses contemporains, à supposer qu'elle en ait eu connaissance. (Gérimot, Timmatah, Ramleh...), et dont l'une au moins, à la suite de récentes découvertes, s'avère juste aujourd'hui (Gérimot). (les localisations exactes de Timmath et Ramleh n'étaient toujours pas « prouvées » en 2010). 4/ Elle fournit même des informations pratiquement inconnues ou contestées de son temps, et que l'Archéologie ou l'Histoire ont confirmé ultérieurement (Gath, Makkedah...) Comment Maria Valtorta a-t-elle procédé ? FOOTNOTES : On apprend plus loin qu'il s'agit du village de Betginna. : La ville existait encore à l'époque d'Eusèbe qui la désigne Iermoxous. : Voir par exemple Bible d'Osty, p 463. : 31° 45' 5" N / 34° 58' 35" E. : D. A. Dorsey, Location of the biblical Makkedah, Tel Aviv 1980. : Gath était entourée de murs (2 Chroniques 26, 6) et ne fut pas conquise par Josué et, bien que de nombreux conflits éclatèrent entre les israélites et les philistins, elle ne semble pas avoir été capturée avant le temps de David (1 Chroniques 18, 1). Célèbre par la présence de Goliath (1 Samuel 17, 4) et d'autres géants (2 Samuel 21, 18-22). C'est de Gath que les Ashdodites accompagnèrent l'Arche lors de l'épidémie de lèpre. (1 Samuel 5, 8-9). : Située à 31° 55' 38'' N / 34° 52' 30'' E, Ramleh est parfois présentée comme la seule cité de Palestine fondée par les arabes.
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Egale des plus grands géographes ?
Les gorges d'Arbel et les cornes d'Hattin
Presque un an après avoir choisi ses premiers disciples, Jésus réunit les douze pour une retraite en un lieu isolé, derrière Tibériade. Maria Valtorta décrit longuement ce lieu de l'élection des douze apôtres : « Jésus marche en tournant maintenant le dos au lac, se dirigeant avec assurance vers une gorge qui se trouve entre les collines qui vont du lac vers l'ouest en lignes je dirais presque parallèles. Entre deux collines rocheuses, raboteuses, qui tombent à pie comme un fiord, un petit torrent qui écume descend avec fracas, et au-dessus c'est l'escarpement de la montagne sauvage avec des plantes qui ont poussé en tous sens, comme elles ont pu, entre les pierres » 164.3 , puis un peu plus loin « Ici, il y a des grottes qui ont servi autrefois à des hommes (...) Ici, il y a des eaux fraîches et abondantes alors que le terrain est sec » 164.4 . Ensuite Maria Valtorta évoque Jésus descendant « parce que sa grotte est la plus élevée. Et, allant d'une grotte à l'autre » 165.3 . La description est si explicite que le chercheur n'a guère de peine à localiser ces grottes longtemps avant d'apprendre, mille pages plus loin, qu'il s'agissait du site « des grottes d'Arbela » 360.6 . La vallée des gorges d'Arbel, aux nombreuses grottes, servit de refuge au temps des Maccabées, deux siècles avant Jésus Christ. Puis encore lors de la révolte juive au temps d'Hérode , en 39 av. J.-C. Les eaux mentionnées sont celles du Wadi El Hamam. « La vallée aux pentes abruptes et sauvages » 241.5 avec à mi pente (à droite) les grottes d'Arbel. Les cornes d'Hattin sont sur l'horizon à gauche. « Allons. Allons à la rencontre des autres qui en grand nombre attendent ma venue. Ensuite j'irai pour quelques heures à Tibériade, et vous, en parlant en public de Moi, vous irez m'attendre au pied de la montagne sur la route directe de Tibériade à la mer. Je viendrai là et monterai pour prêcher » 165.10 . Jésus donne rendez-vous à ses apôtres au pied du lieu nommé actuellement les Cornes d'Hattin. Là Simon le zélote commence à prêcher. « Nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici. (…) L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route » 165.5 . La présence d'un aqueduc en ce lieu était méconnue jusqu'en 1989, époque où la découverte de vestiges en attestèrent l'existence, près de Kafr Sabt justement là où se situe la scène décrite par Maria Valtorta, plus de quarante ans avant cette trouvaille ! Les eaux abondantes du Wadi Fidjdjas étaient donc transportées dans l'antiquité vers Tibériade par cet aqueduc, dont l'Histoire et l'Archéologie semblaient avoir oublié l'existence. Jésus retrouve ses apôtres comme convenu « vers une montagne qui s'élève près de la route principale et qui, partant du lac, se dirige vers l'ouest » Une importante voie romaine, la via maris, qui reliait Césarée Maritime à Tibériade, passait effectivement à proximité. « la montagne s'élève plus rapidement jusqu'à un pic et elle s'abaisse, puis remonte encore pour former un second pic semblable au premier, l'ensemble des deux formant une sorte de selle » 169.1 .Il s'agit du mont du Sermon sur la Montagne, (165. à 174.) dont la description est on ne peut plus minutieuse : « la vallée entre les deux cimes » 170.1 . « le sommet de la colline en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau (...) offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté » 174.11 . « Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages » 244.2-4 ... « on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade » 276.1 etc. Tout ceci décrit parfaitement et désigne sans ambiguïté le lieu connu depuis les croisades sous le nom des Cornes d'Hattin . Commentaire : En décrivant comme lieu du Sermon sur la Montagne le site des Cornes d'Hattin , Maria Valtorta semble totalement ignorer que l'emplacement officiel du mont des Béatitudes est situé loin de là, à quelques trois kilomètres dans l'arrière pays de Capharnaüm. Mais ce site prétendument officiel paraît avoir été choisi pour des motifs essentiellement touristiques, et n'a jamais réellement fait l'unanimité, loin s'en faut ! Le site isolé des cornes d'Hattin s'avère bien plus probable , et concilie la montagne de Matthieu (5, 1) et le plateau de Luc (6, 17). La montagne ou le plateau des Béatitudes "au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade" 276.1 Les descriptions par Maria Valtorta de ces sites totalement oubliés en son temps, s'avèrent stupéfiantes, maintenant que nous pouvons les confronter aux photographies qui en sont faites par les touristes. FOOTNOTES : Matthieu 10, 1-4 ; Marc 3, 13-19 ; Luc 6, 13-16. : Flavius Josèphe raconte que l'on descendit des soldats dans des cages suspendues au sommet de la falaise, et qu'on enfuma les grottes. : Amit, Y. Hirschfeld, et J. Patrich, The Aqueducts of Ancient Palestine, 1989 ; Zalman S. Winogradov, The Ancient Aqueduct of Tiberias, 2004. : Situé à 10,5 km au Sud-Ouest de Tibériade. : C'est à cet endroit que le 4 juillet 1187 les troupes de Saladin écrasèrent les croisés de Guy de Lusignan. : S. Munk, Palestine, 1845, décrit les Cornes d'Hattin et ajoute, p. 5 : « les chrétiens l'appellent montagne des béatitudes, car selon la tradition, ce fut là que Jésus prononça son discours appelé le sermon sur la montagne ». Et Baedeker, Palestine et Syrie, 1898, p. 247 ajoute même que cette tradition (le site d'Hattin comme site des Béatitudes) remonte à la fin des croisades. : Cette localisation est attestée par Brocardus (ou Burchardus), Descriptio Terrae Sanctae, 1283, caput 4. C'est également ce lieu que choisirent les membres d'une expédition de Napoléon pour y situer le sermon sur la Montagne.
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Egale des plus grands géographes ?
Et tant, tant d'autres sites oubliés...
L'évocation ou la description par Maria Valtorta de nombreux lieux de Palestine connus en 1944 par seulement quelques rares érudits fut une des surprises de l'éminent spécialiste que fut le Père François Paul Dreyfus, comme j'en ai déjà évoqué le témoignage au début de cet ouvrage. Voici maintenant quelques unes des données qui ont pu justifier cet étonnement : Jotapate315.1 (actuel Tel Yodefat) est parfaitement localisé et décrit par Maria Valtorta, alors que le site n'a été "redécouvert" par les archéologues qu'en 1992-1994 Magdalgad « ce petit pays sur la colline » 220.1 est mentionné une seule fois dans la bible . A l'époque de Maria Valtorta, l'emplacement était encore controversé . Maintenant identifiée avec la moderne Al-Majdal, à environ 4,8 km au nord-est d'Ascalon, (en parfaite conformité avec la description de Maria Valtorta !), le site est aujourd'hui intégré dans les faubourg d'Ascalon. Lesendam : Laishem Dan, la cité de Laïsh, n'apparaît sous ce nom qu'une seule fois dans la bible . Maria Valtorta évoque le passage de Jésus à proximité 330.1 et 331.8. Pourtant la redécouverte de l'ancienne ville de Tel Dan (Tell el-Qadi), nom actuel de l'antique Laïsh, n'eut lieu qu'en 1966, grâce aux fouilles israéliennes. Rohob : Ancienne capitale du royaume araméen, la cité fut hostile à David. La bible la situe dans la région de Laïsh, mais l'emplacement exact reste inconnu à ce jour. Certains ont conjecturé qu'elle serait l'actuelle Hunin, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Banias , ce qui correspond bien au contexte décrit par Maria Valtorta « je fais paître mes troupeaux entre Rohob et Lesemdan, justement sur la route des frontières entre ici et Nephtali » 330.5 . Doco : Voici une cité totalement disparue et oubliée aujourd'hui. Pourtant Maria Valtorta la mentionne près de quinze fois dans son œuvre comme point de passage ou de rendez-vous pour qui longe le Jourdain du nord au sud, traverse la Judée de Béthel à Jéricho, ou va vers la Décapole venant de Jérusalem. Il s'agit sans aucun doute de Aïm Duk, située au pied nord-est du Jebel Karantal . Il y avait là, au temps de Jésus, une forteresse nommée Docus par les romains. C'est là que Simon Macchabée fut invité à un banquet par son beau fils Ptolémée, et y fut massacré en 135 av J.-C. (1 Macc 16, 11-17). Ramot : Ramoth en Galaad ou Ramoth Gilead était une des trois villes de refuge de Transjordanie (avec Betser et Golan) donnée aux Lévites. De nombreuses fois mentionnée dans la bible, la localisation exacte de cette cité a toujours été très discutée... Trois emplacements principaux ont été proposés : Tell er-Rumeith qui fut excavé dans les années 1960 et comprend des vestiges de l'Age de fer. Cependant certains pensent que le site est trop petit pour correspondre avec la description biblique. Tell el-Husn est une autre possibilité, mais un cimetière musulman au-dessus empêche toute fouille. La troisième candidate est Ar-Ramtha, mais là encore, la ville moderne située au-dessus du site rend les fouilles impossibles. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, Jésus venant de Jéricho, et se rendant à Gerasa, fait étape à Ramoth. « Tu vois, Femme, ce pays ? C'est Ramot. Nous nous y arrêterons » 286.2 . Par la description qu'elle en donne 287.1 , et par un croquis manuscrit joint, Maria Valtorta a situé Ramoth à l'emplacement de l'actuelle Es Salt , exactement à mi parcours entre Jéricho et Gerasa, coupant ce trajet en deux longues étapes de 33 km chacune. Ceci est encore plus remarquable lorsqu'on découvre que Es Salt est reconnu depuis peu par les archéologues comme le site le plus probable pour Ramoth ! Il serait possible bien sûr multiplier de tels exemples, mais il y a encore tant d'autres sujets étonnants dans cette œuvre, qu'il faut bien refermer cette page géographique. Signalons simplement que Maria Valtorta mentionne par leur nom plus de trois cent localités, monts, fleuves, régions et autres données géographiques et les localise avec exactitude, ce qui est déjà remarquable. Il faudra consacrer un ouvrage volumineux pour pouvoir offrir une analyse plus complète de toutes ces données géographiques. En voici un ultime exemple. Lorsque Jésus évoque le départ de Jean d'Endor : « je ne t'enverrais jamais en Bithynie ou en Mysie sur les monts désolés où tu as vécu comme un galérien (...) aux mines de plomb et aux carrières de marbres précieux » 312.4 . Il est rigoureusement exact que l'Anatolie était déjà célèbre à cette époque pour ses marbres blancs (à Dokimeion) et pour ses mines de plomb argentifère (à Gümüşhane et Karasu). Je voudrais rappeler maintenant une spécificité des révélations de Maria Valtorta. N'ayant pas reçu toutes ses révélations dans un ordre strictement chronologique, au fil des chapitres, il lui arrive donc de reconnaître des lieux qu'elle a déjà vus dans des visions qui s'insèreront en fait plus loin dans le récit. Ainsi par exemple, dans les toutes premières pages, lors de la présentation de la Vierge Marie au Temple, le lecteur attentif pourrait être surpris que Maria Valtorta fasse cette remarque étrange : « je ne sais si j'en ai jamais parlé, l'enclos du Temple n'est pas au même niveau, mais il monte par paliers successifs de plus en plus élevés » 6.3 . Il faut alors remarquer que cette vision a été reçue le 28/8/1944, après bien d'autres scènes se déroulant dans l'enceinte du Temple. Lors de la première visite de Jésus à Emmaüs, Maria Valtorta écrit : « Je reconnais la maison où entrèrent les deux d'Emmaüs avec Jésus ressuscité » 140.1 , car elle eut la vision des disciples d'Emmaüs le 5 avril 1945, soit 2 semaines plus tôt que celle-ci, reçue le 18 avril 1945 ! Un autre exemple typique, c'est quand Maria Valtorta dit : « Je reconnais la maison du paysan Jacob, ce Jacob de Mathias et Marie, les deux orphelins de la vision du mois d'août, me semble-t-il » 110.4 , et qu'elle se remémore « l'aire avec le puits et le four au fond et le pommier par côté, et voici la porte grande ouverte de la cuisine » 110.5 . Maria Valtorta reconnaît effectivement des lieux vus lors d'une vision du 20/08/1944, mais décrite beaucoup plus loin, au chapitre 298.2 . Une autre fois encore, dans une vision du 15 février 1946, alors que Jésus approche pour la première fois de la maison du passeur Salomon, Maria Valtorta fait cette observation tout à fait inattendue : « La petite maison de Salomon, celle que sans en connaître le propriétaire j'ai vue en mars 1944, dans la vision de la résurrection de Lazare » 384.1 . Encore plus surprenant pour les lecteurs français, cette remarque de Maria Valtorta, la première fois où Jésus se rend à Jutta : « Je reconnais l'endroit. C'est impossible de confondre, c'est celui de la vision de Jésus et des enfants que j'ai eue le printemps dernier » 76.8 , (vision du 12 janvier 1945). Maria fait ici allusion à une vision du 7 février 1944, donnée au chapitre 396 de la version italienne de 2004, mais non reprise dans la version française de 1985 ! De tels exemples abondent dans l'œuvre, et constituent des indices forts d'authenticité de ces visions. Personnellement je n'ai jamais retrouvé de situation analogue dans aucun autre des ouvrages qu'il m'a été donné de lire. Mais, avant de clore ce chapitre sur la géographie dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, je voudrais attirer l'attention sur un fait plus inattendu encore à mon point de vue. Une étude plus approfondie du texte permet en effet d'identifier de très nombreux autres lieux sans histoire, et dont Maria Valtorta ne connaît même pas le nom. Ces lieux inconnus des encyclopédies bibliques, du simple fait de leur anonymat, ne peuvent donc pas apparaître dans les recherches basées sur une simple indexation du texte... Or les descriptions de ces lieux anonymes s'avèrent absolument exactes chaque fois que nos connaissances actuelles permettent de les vérifier, qu'il s'agisse des cours d'eau, des voies romaines, des monts, des plus humbles collines ou des plus modestes villages. Bien souvent Maria Valtorta, quand elle éprouve quelque difficulté à trouver les mots pour décrire ce qu'elle voit, ajoute un croquis sur son manuscrit . Ces esquisses, bien que techniquement assez maladroites, sont toutefois précieuses pour affiner quelques descriptions par trop sommaires. Maria Valtorta atteint ainsi un degré global de précision et d'exactitude que je n'ai personnellement jamais retrouvé chez les nombreux auteurs de récits de voyage en Terre Sainte que j'ai consultés pendant cette étude . Voici donc maintenant quelques exemples pour illustrer ces affirmations. FOOTNOTES : Israel Antiquities Authority and the University of Rochester, New York sous la direction de M. Aviam et W. S. Green. : Josué 15, 37. : Voir par exemple Catholic Encyclopedia, 1913 qui suggère deux sites: El-Mejdel près d'Ascalon, ou bien El-Mejeleh au sud de Beit Jibrîn. : Josué 19, 47. : Juges 18, 28. : A. Lemaire, The Journal of the American Oriental Society, 7/1/1999. : Le mont de la Tentation, 31° 54' N / 35° 24' 30'' E, à 7/8 km au nord-ouest de Jéricho, à l'entrée de la vallée d'Accor. : 32° 02' 21'' N / 35° 43' 38'' E / Altitude + 758m. : Jésus précise même pour Maria Valtorta: « Les simples et les petits comprendront mieux Anatolie que Bithynie ou Mysie »312.14. : Ces croquis, absents de l'édition française de 1985, ont été insérés dans la 3 e édition italienne de 2004. : K. Baedeker, J. T. Bannister, L. de Bazelaire, Beauvau, Burckhardt, A. Egron, V. Guérin, T. H. Horne, E. Isambert, J. W. McGarvey, S. Munch, R. Pococke, E. Robinson, Louis Segond, F. de Saulcy pour n'en citer que quelques uns.
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Egale des plus grands géographes ?
Point de vue lointain sur Jérusalem et le temple
Au printemps de la deuxième année, Jésus se rend avec les siens en pèlerinage au Temple pour l'examen de majorité de Margziam et la fête de la Pâque. Ils approchent de Béthel, venant de Sichem. « Voici une nouvelle montée beaucoup plus escarpée. La troupe des apôtres, abandonnant la route principale poussiéreuse et encombrée, a préféré prendre ce raccourci par les bois. Arrivés à la cime, voilà que brille dans le lointain, distinctement déjà, une mer de lumière qui surplombe une agglomération toute blanche, peut-être des maisons blanchies à la chaux » 194.2 . Jésus dit alors à Margziam : « Tu vois ce point brillant comme l'or ? C'est la Maison du Seigneur. C'est là que tu jureras d'obéir à la Loi ». Sachant qu'ils sont alors encore à 25 km de Jérusalem, cette remarque de Jésus pourrait nous surprendre. Or, selon les récits de plusieurs pèlerins des siècles passés, Jérusalem (et donc le Temple) était visible de très loin pour qui venait du nord. Mais le témoignage de Léonie de Bazelaire ne laisse plus de place au doute. En effet, venant de Naplouse, elle dit apercevoir Jérusalem « masse blanchâtre dans le lointain » depuis une colline qui précède Béthel , en exacte conformité avec la description transmise par Maria Valtorta . Quant au « point brillant », il suffit pour s'en convaincre de relire Flavius Josèphe : « Partout revêtu de plaques d'or massif, le Temple brillait ». FOOTNOTES : Léonie de Bazelaire, Chevauchée en Palestine, 1899, p 93. : A 7 km au nord est de Béthel (31° 59' 57" N ; 35° 15' 57" E) un mont haut de 950m est le plus haut sommet de la région. Il est situé à 25 km à vol d'oiseau de Jérusalem. : Flavius Josèphe, Guerres juives 5, 6, 222.
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Egale des plus grands géographes ?
En allant vers Sycaminon
Parti de Bethléem de Galilée en compagnie des apôtres et de quelques femmes disciples, Jésus longe vers l'ouest la plaine d'Esdrelon, en direction de Sycaminon. A mi chemin, Il propose de faire halte sur une colline où « nous allons trouver le vent de la mer » 249.1 . Maria Valtorta dépeint « le sommet ou plutôt une saillie du sommet qui s'avance comme si elle voulait courir vers l'azur riant de la mer sans limites. (...) sur cette crête montagneuse agréable, aérée, ouverte sur la côte toute proche, en face de la chaîne majestueuse du Carmel » 249.5 . Or il existe effectivement un point haut (105 m), le seul de cette plaine à 2 km à l'est de l'actuelle Qiryat Motzkin. Mais seules les cartes d'Israël récentes, et seulement les plus précises, permettent de le vérifier ! Comment Maria Valtorta en aurait-t-elle eu connaissance, autrement que par ses révélations ? FOOTNOTES : 32°48'18" N et 35°08'22" E, à 10 km de Bethléem et 15 km de Sycaminon.
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Egale des plus grands géographes ?
Les sources chaudes d'Hammat Gader
Une autre fois, Jésus et les siens débarquent au sud-est du lac de Tibériade, pour rejoindre la ville de Gadara. « Tu connais le chemin le plus court pour aller à Gadara, n'est-ce pas ? Tu t'en souviens ? demande Jésus . "Et comment ! Quand nous serons aux sources chaudes au-dessus de Yarmoc, nous n'aurons qu'à suivre la route" répond Pierre. » 356.1 . « Ceci c'est le Yarmoc et ces constructions ce sont les Thermes des romains. Plus loin, il y a une belle route toute pavée qui va à Gadara » 356.2 . Le Yarmoc : En fait le Yarmuq, est un affluent "sans histoire" de la rive gauche du Jourdain, à 6 km au sud du lac de Tibériade, à peine long de 80 km. Son nom n'apparaît même pas dans la Bible, mais se trouve seulement dans le Talmud. Plusieurs sources chaudes, (dont la température dépasse parfois les 50°C), sont situées dans la vallée du Yarmuq. L'ancien nom grec du site est préservé en arabe : Tel Hammi est en effet l'altération arabe du mot bain en grec. Les vestiges de Hammat Gader furent partiellement exhumés et investigués en 1932, mais c'est seulement à compter de 1979 que plusieurs saisons de fouilles permirent de mettre au jour l'ensemble du site . C'est aujourd'hui un lieu touristique très prisé par les israéliens. Maria Valtorta ressent même « les odeurs désagréables des eaux sulfureuses » 356.3 mentionnant là une particularité de ces eaux, telles que les décrivent les guides touristiques contemporains. Mais ce fait était totalement méconnu en 1945 ! Le nom antique et peu connu du site est même évoqué plus loin dans un court dialogue: « Le lac était devenu plus chaud que les eaux de Hamatha » 450.2 . On ne s'étonne donc même plus lorsque le groupe apostolique passe par « une belle route qui a des pavés très larges et qui conduit à la ville en haut de la colline, superbe dans son enceinte » 356.3 . puisque la voie romaine qui même à Gadara, est effectivement superbe, avec ses larges pavés, comme devait être superbe la ville perchée sur une colline, ce dont témoignent aujourd'hui de nombreuses photos du site archéologique de Gadara ! Ci-dessus vue du cardo magnus de Gadara, « une belle route qui a des pavés très larges ». Jésus et ses apôtres entrent dans la ville et Maria Valtorta précise alors : « La route devient une artère ornée de portiques et de fontaines et elle est ornée de places plus belles l'une que l'autre. Elle croise une artère pareille et il y a sûrement au fond un amphithéâtre » 356.7 . Les ruines de Gadara (aujourd'hui Umm Qais) montrent effectivement une cité grecque florissante, avec 3 théâtres en basalte, des bains romains, un temple, des rues pavées, des commerces... « Une cité considérable, capitale de la Pérée », au dire de l'historien Flavius Josèphe. Je pourrais encore mentionner des dizaines et des dizaines d'autres sites parfaitement décrits par Maria Valtorta, mais non désignés par leur nom, comme cette « crique entre deux collines peu élevées » dans laquelle coule « un petit torrent capricieux » 94.2 , pour décrire le torrent de Corozaïn, le wadi Kérazeh qui se jette dans le lac de Tibériade. Ou comme cette route « qui côtoie le torrent en direction nord-est, dans une région d'une fertilité merveilleuse et bien cultivée » 287.4 , alors que Jésus se rend vers Gérasa. La rivière qui descend de Gérasa, effectivement du nord-est au sud-ouest, c'est le Chrysorrhoas, la rivière d'or , dont le nom traduit le rôle que joue ce cours d'eau depuis toujours dans la fertilité exceptionnelle de cette vallée. Ou bien comme cet autre cours d'eau (c'est le Wadi Amud, entre Capharnaüm et Génesareth.) au bord duquel Jésus et les siens font une halte, allant de Capharnaüm à Magdala : « il y a un ruisseau. Nous mangerons là… » 182.6 et 183.1 . Et comment ne pas évoquer « cette petite, très petite bourgade, un groupe de maisons, un hameau, dirions-nous maintenant. Il est plus élevé que Nazareth, que l'on aperçoit en contrebas à quelques kilomètres » 106.5 . Jésus y trouve refuge après que les nazaréens aient tenté de le précipiter du haut d'un escarpement (Luc 4, 29) . Il y repasse une autre fois en sens inverse, venant cette fois de Cana : « le frais raccourci qui mène à Nazareth... Quand on atteint le sommet d'une colline » 244.1 , Marie se souvient : « je suis venue dans ce petit pays a mi-coteau, avec mes neveux quand Jésus fut chassé de Nazareth » 244.2 . Situé à mi distance entre Cana et Nazareth, le mont Har Yona, (colline haute de 550m) , est à 4,5 km au nord-est de Nazareth. C'est le seul point de la région qui soit plus haut que Nazareth, comme le remarque Maria Valtorta ! Pourtant cette indication ne figurait sur aucune carte en 1945 ! Citons aussi le wadi Nimrim Shu'eib, que Maria Valtorta décrit ainsi : « un torrent qui va certainement se jeter dans le Jourdain, aux eaux abondantes qui descendent de je ne sais quelle cime »286.1 tandis que Jésus se rend à Ramoth, venant de Jéricho. De nos jours encore, ce wadi Nimrim Shu'eib est classé, (avec le Zarqa et le Yarnouk) comme l'une des principales sources d'eau douce de Jordanie. La signification étymologique du nom que porte aujourd'hui ce torrent, c'est justement « les eaux abondantes » ! Le hasard aurait-il pu inspirer ainsi Maria Valtorta ? Une autre fois, lorsque Jésus attend les apôtres près d'Achzib, Maria Valtorta donne une description précise des lieux, ajoutant : « sur la cime la plus haute d'une petite montagne sur laquelle il y a aussi un village » 325.1 force est de constater qu'à cet emplacement on a découvert récemment les ruines d'un très ancien village, Khirbat Humsin (à Tell Hammoudout) totalement inconnu à l'époque où Maria Valtorta écrivait ces lignes. On peut donc affirmer aujourd'hui, avec d'innombrables preuves à l'appui, que les descriptions géographiques fournies dans son œuvre par Maria Valtorta ne sont en rien l'expression d'une imagination poétique, mais bel et bien la description minutieuse et méthodique de lieux existants que, par un phénomène que la science n'explique pas, elle semble avoir réellement vus. Ces quelques exemples permettent, je l'espère, de mieux comprendre l'émerveillement des lecteurs ayant une excellente connaissance des Lieux Saints et cette remarque de Jésus à Maria : « Il y a quelques jours, tu disais que tu meurs sans voir satisfait ton désir de visiter les Lieux Saints. Tu les vois, et comme ils étaient quand je les ai sanctifiés par ma présence. Maintenant, après vingt siècles de profanations par haine ou par amour, ils ne sont plus comme ils étaient. Donc, à présent, toi, tu les vois et qui va en Palestine ne les voit pas ». (Les cahiers de 1944, le 3 mars). Les géographes et les archéologues peuvent certes constater que les informations figurant dans l'œuvre de Maria Valtorta correspondent aux observations, découvertes et reconstitutions archéologiques les plus récentes. Dès lors l'exactitude de ces détails renforce bien entendu la crédibilité de l'ensemble. Et il ne fait guère de doute que l'œuvre de Maria Valtorta puisse même être à l'origine de nouvelles découvertes archéologiques, lorsque les spécialistes en ce domaine auront plus pleinement pris conscience de la pertinence et de la richesse de ces descriptions. Note : Le lecteur attentif aura remarqué que les descriptions sont très minutieuses dans les premiers tomes, puis deviennent un peu plus sobres dans les derniers tomes, conformément à cette parole de Jésus à Maria : « Je te permets d'omettre les descriptions des lieux. Nous avons tant donné pour les chercheurs curieux. Et ils seront toujours "des chercheurs curieux". Rien de plus. Maintenant, c'est assez. Ta force s'en va. Réserve-toi pour la parole. Avec le même esprit avec lequel j'ai constaté l'inutilité de tant de mes fatigues, je constate l'inutilité de tant de tes fatigues. Aussi je te dis : "Garde-toi seulement pour la parole" » 297.5 . FOOTNOTES : Source: Ministère des affaires étrangères d'Israël. : Eusèbe, Onomasticon (Aemath Gadara) et le Talmud de Jérusalem, Kiddouschin 3, 14, mentionnent Hamtha, près de Gadara. Christoph Cellarius (1638-1707) dans Geographia Antiqua Liber III chap. 13 (citant saint Jèrôme) indique : « Est et alia villa in vicinia Gadarae nomine Amatha, ubi calidae aquae erumpunt ». : 32° 43' 35" N / 35° 20' 28" E, à l'ouest de l'actuel village d'Ein Mahil. : 33°3' 0" N / 35° 9' 0" E.
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Les déplacements sur l'eau.
Paradoxalement, il est presque encore plus facile de se faire une idée précise des distances moyennes parcourues sur l'eau dans l'Antiquité, car les données ne sont pas rares. Il semble admis que dans d'excellentes conditions, un navire à voiles pouvait parcourir au maximum 2000 stades par 24 h, soit 360 km. Mais c'était déjà bien naviguer que de parcourir 1000 à 1300 stades par jour, soit environ 225 km. Hérodote précise : Un navire parcourt 700 stades par jour, et 600 par nuit soit 1300 par 24 heures . Tandis qu'Aristides penche plutôt pour 1000 à 1200 stades . Quant à la navigation en barque sur le lac, elle ne devait guère dépasser 4 à 5 km/h à la rame, et 7 à 9 km/h avec l'aide d'une voile. Ces valeurs sont largement assez précises pour les vérifications à entreprendre sur le texte de Maria Valtorta. FOOTNOTES : Donnée affirmée par Polybe, Strabon, Eratosthène, Pline etc. : Hérodote, Histoires livre IV, 83. : Aelius Aristides (117-189), Orationes. XLVIII, (par Samuel Jebb, Oxford 1722, p. 360).
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Quelques précisions sur la méthode suivie.
Pour analyser chaque déplacement, j'ai utilisé un volumineux tableau où chaque ligne représente une journée. Les colonnes quant à elles indiquent successivement : la date grégorienne; la date en calendrier hébraïque; le jour de la semaine; la phase lunaire correspondant à cette date; les personnes participant au voyage ; puis une colonne pour chaque période horaire de 2h, donc 12 colonnes pour la journée entière. En fonction de la saison et de la date, les cases correspondant à des heures nocturnes sont mises en grisé. Dans la case correspondant à l'heure de départ, j'indique la localité de départ. De même pour le lieu et l'heure d'arrivée à destination, avec les kilomètres parcourus. Les cases correspondant à des périodes de marche sont coloriées en vert; celles correspondant à une navigation en bleu; celles de repos en rouge; et celles incertaines (non décrites par Maria Valtorta) en orange. Finalement cette compilation ne présente aucune difficulté, et lorsque les quelques 1250 lignes de ce fichier (correspondant aux 3 années et plus de vie publique) sont renseignées en fonction des descriptions fournies par Maria Valtorta, il devient aisé d'analyser la totalité des déplacements de Jésus et de son entourage...
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Un résultat totalement inattendu
Autant l'avouer immédiatement, le résultat de cette analyse a dépassé tout ce à quoi je m'attendais. En premier lieu tous les déplacements, sans aucune exception, sont plausibles tant du point de vue de leur durée, que de celle de la distance parcourue. Déjà, à lui seul, ce résultat est exceptionnel, surtout quand on se souvient qu'en 1944, Maria Valtorta ne pouvait en aucune façon avoir à sa disposition une carte de la Palestine assez précise pour concevoir les itinéraires tels qu'elle les décrit. Un balayage rapide du fichier montre que fort peu de journées apparaissent en orange, c'est-à-dire non renseignées par Maria Valtorta. Il s'agit le plus souvent de quelques journées de repos en famille ou entre amis disciples, au retour d'un long périple. Mais une analyse plus fine des déplacements révèle que sont également parfaitement pris en compte les difficultés dues aux saisons, tels l'état des routes, les cours d'eau en crue, la pluie, le vent, le froid ou la chaleur excessive etc. Par exemple, les étapes ne dépassent jamais 20 à 22 km lorsque les conditions atmosphériques sont mauvaises, comme c'est souvent le cas en automne et en hiver. De même la durée quotidienne d'ensoleillement, et la présence ou non de la lune dans le ciel nocturne conditionnent le déroulement du trajet et sont parfaitement intégrées au récit. Et c'est naturellement au printemps que la distance parcourue (de jour ou de nuit selon les phases lunaires) est maximale. En été, en raison de la canicule, les déplacements se font rares, presque exclusivement de nuit et en évitant les périodes de nouvelle lune. Les longs voyages commencent pratiquement toujours au lendemain du sabbat, voire même juste à la fin du sabbat quand la lune est favorable à un départ nocturne. Jésus, infatigable pèlerin, ne ménage pas souvent ses apôtres, leur imposant régulièrement des étapes dépassant les trente kilomètres. Mais si d'aventure les femmes disciples les accompagnent, alors la distance parcourue dans la journée ne dépasse qu'exceptionnellement les vingt kilomètres. Chaque déplacement prend donc aussi en compte les participants (hommes, femmes, enfants), leur âge et leur état de santé. Le moindre détail, dans tous ces déplacements, est criant de vérité : les haltes à l'ombre aux heures chaudes; les vêtements humides de sueur; les pieds poussiéreux et fatigués qu'on trempe dans une rivière; les journées de repos qu'on s'accorde après deux ou trois étapes particulièrement éprouvantes; la marche qu'on accélère pour atteindre un abri avant l'orage ou avant la tombée de la nuit... La prise en compte des exigences dues au sabbat est également mise en œuvre dans tous ses détails, et j'y reviendrai plus loin. J'ai passé ainsi au crible plus de huit cent étapes décrivant les parcours de Jésus et de ses disciples durant les trois années de sa vie publique. A mon grand étonnement je n'ai absolument rien trouvé d'impossible, d'anachronique ou d'incohérent, même dans les situations les plus complexes où, par exemple, différents groupes de disciples se voient confier diverses missions. Ils effectuent alors des trajets variés et d'inégales longueurs avant de rejoindre le lieu de rendez-vous convenu. Comme pour les précédents chapitres, voici maintenant quelques exemples pris ça et là pour illustrer ces affirmations. FOOTNOTES : Plus précisément tous ceux qui atteignent ou dépassent la centaine de kilomètres.
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Le transport de Jonas agonisant sur son grabat.
Cette brève séquence montre bien comment sont prises en compte les difficultés imprévues. Lorsque Jésus vient à Esdrelon pour tirer le pauvre Jonas des griffes de Doras, le 19 septembre 27, c'est un mourant qu'ils doivent transporter sur son grabat jusqu'à Nazareth. L'étape est courte: à peine 12 à 15 km. Pourtant, partis juste après midi, et bien que passant « le long de la grande route » 109.13 (la célèbre via maris ) « le petit cortège arrive à Nazareth, presque déserte à la nuit tombante » 109.15 . Maria Valtorta avait fait cette remarque : « ils ne peuvent aller bien vite avec leur charge pitoyable » 109.13 . Sachant que ce jour là, la nuit tombe à 18h15, ils ont dû marcher durant plus de cinq heures. Soit une moyenne un peu inférieure à 3 km/h, tout à fait crédible dans ces conditions.
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
En allant de Bethsaïda à Cana.
Ce voyage illustre à quel point le texte de Maria Valtorta permet de reconstituer chaque parcours dans ses moindres détails. L'annonce du départ est faite à Capharnaüm le mardi 6 juin 28, tout juste une semaine après la conversion de Marie Madeleine : « nous irons tous ensemble à travers la Galilée en accompagnant les sœurs jusqu'au chemin le plus sûr . Ainsi elles seront connues aussi par Porphyrée, Suzanne, par vos femmes et vos filles, Philippe et Barthélémy » (... ) « Où irons-nous pour commencer, Maître ? » « A Bethsaïda, puis par Magdala, Tibériade, Cana, à Nazareth. De là, par Jafia et Semeron, nous irons à Bethléem de Galilée et puis à Sicaminon et à Césarée (…) A Césarée vous trouverez votre char. J'ai donné cet ordre au serviteur » 239.3 Le lendemain mercredi 7 au « commencement de l'aurore » ils vont à Bethsaïda en barque : « Ils mettent le cap sur Bethsaïda. Un bref trajet... (à peine 5 à 7 km)... Nous ne restons ici que jusqu'au coucher du soleil » 240.1 . Le jeudi 8 nous les retrouvons « le long de la côte de Capharnaüm à Magdala » 241.1 en début de matinée « avec le soleil qui se lève en face et la montagne d'Arbèle. Ils traversent toute la ville de Magdala » 241.6 où Jésus raconte la parabole de la drachme perdue ( Luc 15, 8-10). Puis ils traversent Tibériade et « la partie occidentale de la ville (...) Au-delà, il y a la route poussiéreuse qui mène à Cana » 242.7 . Là Jésus commande la halte de mi journée près d'un puits. « Pendant que nous nous reposons, prenons de la nourriture » puis Il répond à l'attente du vieil épicurien Crispus : « Pour trouver la Vérité, il faut unir l'intelligence et l'amour. (...) Celui qui aime arrive toujours à avoir un chemin vers la Vérité » 242.8 . « Ce soir, nous irons à Cana » 242.11 . et ils y arrivent effectivement dans « la rougeur du crépuscule » 243.1 . Ils vont se reposer chez Suzanne, qui les accompagnera pour la suite du voyage. Le soir venu, Jésus remercie Suzanne de son hospitalité, et ils discutent un moment « dans la nuit sereine, mais pour l'instant sans lune » 243.6 . Ils vont passer la semaine à Cana avant de gagner Nazareth, à 8 km de là, le vendredi 16 juin. FOOTNOTES : La route de Césarée à Jérusalem, empruntée quotidiennement par les patrouilles romaines, était assurément le « chemin le plus sûr » pour rejoindre ensuite Jérusalem et Béthanie. : L'itinéraire est parfaitement cohérent, incluant des villages aujourd'hui plus ou moins retombés dans l'oubli (Japhia, Séméron, Sycaminon...). : Après avoir parcouru les 16 km restant, en 4 ou 5 heures de marche. : Encore un de ces détails qui peut paraître superflu, et s'avère pourtant absolument exact, puisque le 8 juin, la lune est dans son dernier quartier et se lève vers 2h du matin !
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Le voyage de Nazareth à Césarée Maritime
Voyons maintenant plus spécialement, dans la suite de ce voyage, comment Jésus ménage les femmes disciples autant qu'Il le peut. Le départ a lieu juste après le sabbat, le dimanche 18 juin au petit matin, pour avoir toute une semaine devant soi, et commence par ce que nous pourrions appeler de nos jours une petite étape de mise en jambes d'une quinzaine de kilomètres. Jésus précise d'ailleurs : « Nous, les hommes, nous aurions pu faire plus de chemin mais nous avons à notre suite les femmes disciples » 247.1 . « Ils ont atteint, traversé, dépassé, l'agglomération de Jafia » , et font halte pendant les heures chaudes « sur la montagne qui surplombe Méraba » 247.1 . « Les heures passent dans l'ombre bruissante du bois bien aéré » 247.3 . « C'est le soir quand ils arrivent à Bethléem de Galilée » 248.1 . Le lendemain lundi 19, ils poursuivent leur route : « la matinée calme et ensoleillée favorise la montée sur des collines toujours orientées vers l'ouest, c'est-à-dire vers la mer. Nous avons bien fait d'arriver aux collines dans les premières heures de la matinée. Nous n'aurions pas pu rester dans la plaine sous ce soleil. Mais ici, il y a de l'ombre et de la fraîcheur » 249.1 remarque Matthieu. Comme la veille, ils se reposent aux heures chaudes, après une marche d'une dizaine de kilomètres, « sur cette crête montagneuse agréable, aérée, ouverte sur la côte toute proche, en face de la chaîne majestueuse du Carmel » 249.5 . En fin d'après midi, ils parcourent la douzaine de kilomètres qui les séparent encore de Sycaminon où il rejoignent un groupe de disciples. Les femmes disciples restent à se reposer deux jours dans des baraques de pêcheurs, tandis que Jésus et ses apôtres font en barques un aller-retour rapide à Sidon. Le mercredi 21 au soir tous se retrouvent sur la plage de Sycaminon. Et le jeudi 22, un peu avant l'aube , « La lumière, dans le passage de la nuit au jour, s'est affaiblie car la lune s'est couchée et le jour n'a pas encore commencé... c'est un court intermède crépusculaire » 253.7 c'est le départ pour la plus longue étape de ce voyage : 25 km jusqu'à Dora, puis encore 13 ou 14 pour atteindre Césarée, soit une très longue étape de presque 40 km... Jésus précise : « Nous arriverons à Dora avant que le soleil ne soit brûlant et nous repartirons au crépuscule » 253.7 . On comprend ainsi qu'ils soient partis avant l'aube, vers 2h30 ou 3h du matin, de façon à être à Dora vers 8h30/9h du matin, avant la grosse chaleur. Il ont quitté Dora vers 17/18h, pour atteindre Césarée juste avant la nuit, comme Maria Valtorta le décrit au chapitre suivant ! Et Jésus conclut à l'intention des femmes disciples : « Demain, à Césarée, ce sera la fin de votre fatigue, mes sœurs » 253.7 . Cette impressionnante étape de 40 km a donc été effectuée en deux étapes raisonnables de 20 km chacune, séparées par une longue pause de huit heures de repos. FOOTNOTES : Japhia ou Yâfâ, à environ 3 km au Sud-Ouest de Nazareth, aujourd'hui faubourg de Nazareth. : Il faut lire Merala ou Marala puis Mahaloul, ville de Zabulon à 6 km au SO de Nazareth. La description du panorama au sommet de la colline de Mérala est rigoureusement exacte. Aujourd'hui, la colline est encore couverte de chênes, et le panorama est signalé sur GoogleEarth. : Sycaminos, actuelle Tel Siqmonia. Le site archéologique a été authentifié par des fouilles en 1964-1965, puis à nouveau en 2003. : La description très précise est rigoureusement exacte, seulement pour ce jour là !
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Et Jésus parcourait les villes et les villages
Croisière le long de la côte phénicienne et syrienne
Nous avons évoqué au début de ce chapitre la vitesse moyenne des navires à voile au début du premier siècle. Comment ces données sont-elles prises en compte dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, c'est ce que nous allons maintenant analyser. A deux reprises dans l'œuvre, les apôtres longent la côte méditerranéenne. La première fois accompagnés de Jésus, c'est avec une petite flottille de « cinq barques parties à l'aube » 252.3 qu'ils quittent Sycaminon, par une belle matinée de juin, à destination de Sidon, située à 90 km plus au nord. Le lendemain, sur le chemin du retour ils s'approchent de Tyr ... « aux premières heures du matin » 251.1 , soit vers 9h (35 km à 10 km/h environ). « Des deux côtés de l'isthme, il y a deux ports. L'un, celui du nord, moins fermé est couvert de petites embarcations; l'autre, au sud, bien mieux abrité, a de gros vaisseaux qui arrivent ou s'en vont » 251.1 . Maria Valtorta donne du site de Tyr une description détaillée et parfaitement exacte : « je m'aperçois que l'isthme est artificiel, une sorte de digue cyclopéenne qui unit l'île à la terre ferme... » 251.1 . Ils font halte dans une crique aujourd'hui ensablée où Jésus évoque « le livre des Rois », et « comment le Seigneur commanda à Élie d'aller à Sarepta de Sidon » 251.3 . (1 Rois 17). Puis levant la voile en milieu d'après midi « le soir va descendre » 252.1 , ils parcourent les 55 km restant en quelques 4 ou 5 heures « les cinq barques qui filent rapidement (...) Leurs voiles sont bien gonflées par un vent du nord qui leur est favorable » 252.3 , regagnant Sycaminon à la nuit tombante. Tout, absolument tout dans la description de ce bref voyage en barque est donc parfaitement crédible et cohérent ! Voyons donc maintenant ce qu'il en est du deuxième déplacement le long de la côte. FOOTNOTES : Jésus et les douze apôtres, plus « les quatre pilotes suivis des autres apôtres ou disciples qui étaient avec eux » 252.4 . Soit une trentaine de personnes, à raison de 5 ou 6 par barque. : 90 km, c'est 500 stades, tout à fait compatible avec les 700 stades évoqués par Hérodote pour les navires de commerce ! (voir au début de ce chapitre). : Les vestiges du port égyptien initial, situé au sud de la péninsule, ont été explorés par l'Institut français d'Archéologie du Moyen-Orient. Et l'immense digue, de 60 mètres de long, fut construite par ordre d'Alexandre le Grand. Aujourd'hui l'ensablement a complètement transformé ce site. : Les statistiques de vent sur les côtes libanaise et israélienne montrent que c'est effectivement un sens de vent fréquent en juin, de nos jours. (Source http://www.windfinder.com ).
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De Ptolémaïs à Antioche
La seconde fois, c'est un long voyage qui mène quelques apôtres jusqu'à Séleucie et Antioche pour y accompagner Jean d'Endor et Syntyché. C'est à la fin décembre, par une « triste matinée d'hiver » 366.7 , que le petit groupe de huit personnes embarque à Ptolémaïs par « calme plat » 318.1 . « La voile ne sert à rien aujourd'hui. Il faudra avancer à force de rames » 318.3 . Pierre donc « s'assied à la proue en lui tournant le dos, sur le premier banc, avec André à côté de lui. Devant lui sont assis Jacques et Jean de Zébédée et ils rament d'un rythme régulier et puissant » 318.4 . Vers midi, à mi parcours, ils passent difficilement le cap (Roch Hanikra). « Ici, on ne peut débarquer. Il n'y a pas de fond » 318.5 déclare Pierre. Il n'est qu'à examiner la photo de cette côte (ci-dessous, vue du haut du cap) pour s'en convaincre ! Heureusement pour eux, après tant d'efforts, André observe : « Il y a maintenant un bon vent et nous irons plus vite ». Ils arrivent finalement « à Tyr à la nuit (...) alors qu'arrive sur la mer la lumière d'un clair de lune » 318.6 , au terme de cette première étape de 45 km, accomplie logiquement en 10 à 12h, moitié à la rame, et moitié à la voile. A Tyr, le lendemain en fin de matinée, ils embarquent comme prévu sur un navire marchand crétois en partance pour Antioche « Il lève l'ancre avant sexte » 319.2 . Mais la mer n'est pas bonne : « Hier elle était trop calme, aujourd'hui elle est trop agitée » 319.2 remarque Pierre. Par un « vent violent » et contraire , le navire n'avance guère de toute la journée. Ils n'ont parcouru que la moitié du parcours journalier (80 à 90 km) en une vingtaine d'heures. Nous les retrouvons, le lendemain matin, en pleine tempête, au large de Beyrouth. « Mais où sommes-nous maintenant, exactement ? Dans le canal de Chypre ? » « S'il pouvait en être ainsi ! Je m'accosterais à l'île en attendant que les éléments se calment. Nous sommes à peine à la hauteur de la Colonie Julia, ou Béritus, si tu préfères. Et c'est maintenant que vient le pire… Ces montagnes sont celles du Liban ». « Et tu ne pourrais pas entrer là, dans ce pays ? » « Le port n'est pas bon, et il y a des écueils dangereux. Impossible ! » 320.2 . Toutes ces informations sont exactes . Le port de Beyrouth, petit et peu profond, a toujours eu mauvaise réputation dans l'Antiquité. Enfin, après une journée d'angoisse et de prières, la tempête s'apaise. Ils aperçoivent une île : « Oui. C'est Chypre… Et la mer est encore plus tranquille dans son canal » 320.6 . Dès lors, un vent « modéré qui favorise la navigation » 320.7 va leur permettre, au terme d'une nouvelle et dernière journée de navigation , d'atteindre leur but. « C'est sous un merveilleux crépuscule que la ville de Séleucie se dessine » 321.1 Résumons ce long voyage de 400 km de Nazareth à Antioche pour en admirer la cohérence. Ayant quitté de nuit Nazareth juste après la fin du sabbat « Nous partirons ce soir, au milieu de la première veille » 313.8 ils s'arrêtent dans une ferme amie près de Séphoris. Le lendemain, malgré le mauvais temps, ils parcourent 22 km « nous devrons absolument atteindre Jiphtaël avant le soir » 313.8 . Le lundi soir ils sont à Ptolémaïs (encore 20 km sur des chemins boueux) et rejoignent Tyr le mardi soir, d'où ils embarquent le mercredi midi à destination de Séleucie. Les vents contraires retardent leur avancée et ils croisent devant Beyrouth seulement le jeudi matin. La tempête fait alors rage, et ne se calme qu'en soirée, en vue des côtes de Chypre. Enfin le navire accoste à destination, au port de Séleucie le vendredi soir, après une navigation de 370 km . FOOTNOTES : Vent du nord que Maria Valtorta nomme mistral (maestrale), et traduit par tramontane dans la version française. : Les travaux d'urbanisme effectués par Agrippa Ier et Agrippa II au premier siècle permirent à Beyrouth de devenir peu à peu une des plus importantes cités de la Phénicie. Mais à l'époque du Christ ce n'était encore qu'un simple port de transit de peu d'importance. : Il leur reste 170 km à parcourir en 24 h, ce qui est bien « dans la norme ». : C'est-à-dire quelques 2000 stades parcourus en 60 heures, à une moyenne tout à fait crédible, si l'on en croit les témoignages de cette époque, de 800 stades par jour.
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Ponts romains, bornes milliaires, maréchaleries
Parce qu'elle nous décrit minutieusement tous les déplacements de Jésus et des siens à travers la Judée et la Galilée, Maria Valtorta fournit dans son œuvre d'innombrables indications sur le réseau routier de la Palestine, au début du premier siècle. J'ai déjà évoqué les travaux de Hans J. Hopfen sur ce sujet. Il a pu reporter sur une carte détaillée, les différentes voies de communication telles qu'elles ressortent des descriptions contenues dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé. En comparant ce réseau avec les plus récentes recherches et découvertes dans ce domaine, et en particulier les travaux récents du spécialiste de la question, Israël Roll il semble vraiment que Maria Valtorta ait vu et parcouru toutes ces routes antiques ! Comme par exemple lorsqu'elle décrit « La route, qui va de la Phénicie vers Ptolémaïs, est une belle route qui coupe, tout à fait en ligne droite, la plaine entre la mer et les montagnes. Elle est bien entretenue et très fréquentée. Elle est souvent coupée par des chemins plus petits qui vont des villages de l'intérieur à ceux de la côte. Elle présente de nombreux carrefours près desquels il y a généralement une maison, un puits et une maréchalerie rudimentaire pour les quadrupèdes qui peuvent avoir besoin de fers.... sans Rome, ils n'auraient pas ce pont et avec ce torrent en crue, je ne sais pas comment ils arriveraient à passer » 327.1 . De telles maréchaleries étaient installées par les romains tous les 10 km environ et servaient de relais ( mutatio ). « Ce sont presque tous des romains ces maréchaux le long des routes. Des soldats restés ici après leur service. Et ils gagnent bien… Rien ne les empêche jamais de s'occuper des animaux… Et un âne peut perdre son fer même avant le crépuscule du sabbat, ou pendant les Encénies… observe Mathieu » 327.2 . Peut-être est-elle encore à découvrir dans les faubourgs sud de Nazareth, cette « pierre milliaire, qui sur deux côtés porte l'inscription : Jafia Simonia Bethléem Carmel à l'ouest, et : Xalot - Naïm Scythopolis - Engannim à l'est » 478.1 et près de laquelle Jésus retrouve ses cousins Joseph et Simon ? En tout cas la voie romaine qui de Nazareth va à Simonia a été, elle, retrouvée par les archéologues ! Les bornes milliaires qui jalonnent les voies romaines, outre l'indication du nombre de milliers de pas (soit 1482m) depuis l'origine de la voie, portent souvent une dédicace à l'empereur régnant. Certaines bornes portent des inscriptions de distance multiples, relatives à des destinations différentes. Ainsi en est-il par exemple de cette borne que Maria Valtorta observe près de Séphoris : « La borne consulaire porte la triple indication : Ptolémaïs, Sicaminon, Jotapate » 315.4 . Quant aux ponts, il en est évidemment très souvent question, puisque c'étaient comme aujourd'hui des passages qui conditionnaient souvent la route à suivre. Ainsi cette remarque en vue de Jutta : « Nous allons passer le torrent. Il y a un gué utilisable en été sans aller jusqu'au pont. Il aurait été plus court de venir par Hébron » 76.1 paraît judicieuse aujourd'hui encore. La route actuelle d'Hébron à Jutta traverse effectivement ce torrent sur un pont situé à 2 km au sud ouest du gué dont il est question ici. Il ne reste que quelques vestiges des innombrables ponts bâtis par les romains, mais bien souvent les ponts modernes sont construits au même emplacement ou à proximité immédiate. Quittant les terres de Doras pour se rendre à Mageddo, juste avant la Pâque 28, Jésus et ses apôtres doivent traverser le Kison. « Pierre accourt et dit : "Le pont est plus en amont, là où passe la route qui va de Ptolemaïs à Engannim". Jésus revient docilement en arrière et franchit le cours d'eau sur un solide pont de pierre » 192.2 . La présence d'un pont romain sur cet axe stratégique, entre Mageddo et Naïm ne fait guère de doute. L'existence de celui sur la rivière Nahr el Zerka « à mi-chemin entre les collines et la mer (...) un pont très arqué jeté sur un petit fleuve (...) le pont, dont l'arc unique est très haut » 254.2 est prouvée, puisque ses vestiges, aujourd'hui disparus, étaient encore visibles en 1880 . De même que celui qu'ils empruntent à plusieurs reprises sur le Jourdain, juste au sud du lac Méron, sur la route directe reliant Damas à Ptolémaïde. C'est le seul pont connu à cette époque entre les lacs de Tibériade et de Méron. Et de fait, lorsque le groupe apostolique doit passer de Bethsaïda vers Corozaïn, comme il n'y avait pas de pont à cet endroit, ils traversent en barque : « Remonte aussi haut que tu peux et amarre de l'autre côté » 179.7 demande alors Jésus à Pierre. De même également au sud du lac de Tibériade, près de Tarichée, les restes des ponts romains sur le Jourdain et sur le Yarmuk sont connus des archéologues. Jésus et Chouza y passent « au sortir d'un pont, déjà attend un char couvert » 464.1 lors de la réunion secrète avec les notables voulant élire Jésus roi. Les vestiges d'un pont romain, au sud du lac, entre Tarichée et Bethseam sont encore visibles de nos jours, près de Gesher (voir la photo ci-après). Au total pas moins de sept ponts romains sont identifiés sur le Jourdain, entre le lac et la mer morte , et dans l'œuvre, Jésus et les siens en franchissent plusieurs... Il est même possible qu'Il ait emprunté une ou deux fois celui de la photographie ci-contre, situé à quelques kilomètres au sud du lac de Tibériade ! FOOTNOTES : Israël Roll, The Roman Road System in Judaea 1983; A Map of Roman Imperial Roads in the Land of Israel 1995. Voir aussi sur le site de l'Institut biblique franciscain de Jérusalem: http://198.62.75.1/www1/ofm/mad/articles/RollRoads.html . : Actuelle Yafa an-Naseriyye 32° 41' 27'' N / 35° 16' 28'' E. : Actuelle Tel Shimron ou Semeron, 32° 42' 15'' N / 35° 12' 54'' E. : Il s'agit bien entendu de Bethléem de Galilée, Beit Lechem Haglilit, 32° 44' 9" N / 35° 11' 33'' E. : C'est Caslot, village proche du mont Thabor. Flavius Josèphe mentionne brièvement "le bourg de Xaloth, situé dans la grande plaine" (Guerres juives 3,3,1). : J. W. McGarvey évoque les vestiges de ce pont, à 1,5 km de l'embouchure de la rivière dans Lands of the Bible 1881, chap. IV. : Selon The Jordan River Foundation : http://www.jordanriver.jo/articles/pdf.pdf et unesdoc.unesco.org/images/0015/001500/150032e.pdf .
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Les déplacements de Jésus en Palestine
Il est dès lors tout à fait possible de reconstituer sur une carte les déplacements de Jésus à travers toute la Palestine, de les dater au jour le jour, comme on l'a vu précédemment, et donc de localiser tout ce qu'ont rapporté les quatre évangélistes ! Voici à titre d'exemple, mois par mois, l'ensemble des déplacements de Jésus durant la première année de sa vie publique : Janvier : Départ de Nazareth; Vallée du Jourdain; Baptême au gué de Béthabara; Jeûne dans le désert de Judée. Février : Jeûne dans le désert de Judée. Mars: Béthabara, rencontre avec les premiers disciples; Vallée du Jourdain; Tarichée; Capharnaüm; Bethsaïda; Capharnaüm; Cana (Noces de Cana); plaine d'Esdrelon; Capharnaüm; Bethsaïda; Capharnaüm; départ vers Jérusalem pour la Pâque avec les premiers disciples; Gethsémani. Avril : Pâque à Jérusalem, (marchands chassés du temple); Gethsémani; (rencontre avec Simon, Thomas, Judas); Docco; Retour vers Nazareth par la vallée du Jourdain; séjour à Nazareth avec Marie; Capharnaüm. Mai : Evangélisation de la Galilée autour de Capharnaüm; Guérison de la belle-mère de Pierre à Capharnaüm; Pêche miraculeuse; Corozaïn; Méron; Départ de Jésus seul vers Jérusalem pour la Pentecôte. Juin : Jérusalem, (Jean vient rejoindre Jésus); Gethsémani; pèlerinage à Bethléem avec Jean, Simon et Judas; Hébron; rencontre avec les bergers; Jutta; Hébron; Kérioth; Jérusalem; vallée d'Eschol; Jéricho; mont de la Tentation; trois jours au désert; oasis au nord de la mer Morte; Jéricho (vente des bijoux d'Aglaé); retour vers Jérusalem; Bethphagé. Juillet : Béthanie (première visite chez Lazare); Jérusalem; Jéricho; Docco; retour vers la Galilée; plaine d'Esdrelon (rencontre avec le berger Jonas); Nazareth (Instruction aux apôtres); Capharnaüm; Corozaïn (Guérison de la Belle de Corozaïn); Capharnaüm; Bethsaïda; Capharnaüm. Août : Tibériade; Capharnaüm; Cana; Nazareth; Tibériade; Naïm; Nazareth; Cana; Tibériade; Plaine du Liban; Hermon; Evangélisation de la Haute Galilée; Nazareth. Septembre : Nazareth; Ptolémaïs; Nazareth (Mort d'Alphée); Tibériade; Nazareth; Tibériade; Capharnaüm; Lac de Méron (Vendanges); Nazareth; Plaine d'Esdrelon; Nazareth (Mort de Jonas); Capharnaüm; Lac de Méron; Tibériade; Départ en char pour Jérusalem (Tabernacles); Jabok; Gué du Jourdain; Jéricho; Béthanie; Gethsémani; Jérusalem. Octobre : Béthanie; Arimathie; Evangélisation de la Judée autour de Jérusalem. Novembre : Gethsémani; Béthanie; Refuge à la Belle-Eau, au nord de Jéricho; Evangélisation à la Belle Eau. Décembre : Evangélisation à la Belle Eau; Docco; Béthanie; Encénies chez Lazare; Retour à la Belle Eau. Sachant ainsi qu'en ce qui concerne la vie publique de Jésus, l'œuvre de Maria Valtorta permet de répondre aux questions Où ? et Quand ? voyons maintenant s'il est possible de répondre également à la question Qui ?
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Les témoins oculaires
Les douze apôtres
La composition du collège apostolique, constitué des douze premiers parmi les disciples de Jésus, nous est connue par plusieurs témoignages évangéliques . « Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananéen), et Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus » . Toutefois les différents textes évoquant les apôtres comportent quelques variantes qui suscitèrent diverses hypothèses et quelques débats entre spécialistes, au long des siècles. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la composition du groupe des Douze est parfaitement définie, sans la moindre ambiguïté, et les précisions fournies permettent tout naturellement de concilier les différents textes du Nouveau Testament : Simon-Pierre et son frère André sont fils de Jonas. Jacques et son frère Jean sont fils de Zébédée et de Marie Salomé. Jacques et son frère Jude sont fils d'Alphée et de Marie de Cléophas. Ils sont cousins germains, frères de Jésus. Matthieu , fils de Lévi; Philippe ; Nathanaël , fils de Tholmaï (d'où son autre désignation bar Tholmaï : Barthélemy) ; Thomas Didyme (qui a une sœur jumelle) ; Simon dit le zélote ou le cananéen, (ce qui le distingue de Simon Pierre) ; et enfin Judas de Kérioth, complètent le groupe. Parmi ces douze premiers témoins privilégiés il en est tout particulièrement deux pour lesquels le récit de Maria Valtorta nous apporte des éclaircissements très convaincants : Jude et Simon. S'agissant de Simon le zélote, certains, à la suite d'Hégésippe , l'ont identifié au frère de Jacques (le cousin du Christ). Maria Valtorta dément totalement cette hypothèse hasardeuse et nous le montre lépreux guéri par Jésus au tout début de sa vie publique. Possédant une maison à Béthanie , c'est lui qui présente Lazare à Jésus. Il ne doit pas être confondu non plus avec Simon, le pharisien de Capharnaüm (Luc 7, 36-50), comme d'autres l'ont cru aussi, en faisant semble-t-il la confusion entre l'onction de Marie-Madelaine la pécheresse repentie, dans la maison de Simon le pharisien à Capharnaüm avec celle de Marie-Madeleine devenue la disciple, renouvelant son geste dans la maison de Simon le zélote, à Béthanie (Jean 12, 1-8, et cf. Matthieu, Marc et Jean). Quant à Jude quelques traductions le disent le fils de Jacques, en interprétant l'expression Iudas Iacobi utilisée par saint Jérôme lorsqu'il rédigea la Vulgate. Mais on peut aussi bien traduire cette expression par Jude celui de Jacques, ou littéralement Jude de Jacques . Cette précision accolée au nom de Jude permet de le distinguer de Judas de Kérioth, car Jude et Judas sont deux formes françaises du même prénom. Et certes, le nommer simplement Judas aurait risqué de prêter à confusion avec Judas le traitre, et c'est peut-être aussi la raison pour laquelle, ailleurs, Jude est désigné de préférence par ses surnoms Thaddée (Marc 3, 16-19 ; Matthieu 10, 2-4) ou Lebbée comme l'indiquent quelques anciens manuscrits grecs. D'ailleurs Jean le précise lui-même : « Judas, non pas l'Iscariote » (Jean 14, 22) et Jude lui-même ne dit-il pas dans l'œuvre : « et que l'on ne se souvienne de mon homonyme qu'à cause du besoin qu'il en a » 203.4 . FOOTNOTES : En particulier Matthieu 10, 1-4 ; Mc 3, 13-19 ; Lc 6, 12-16 ; Actes 1, 13. : Matthieu 10, 1-4 ; Marc 3, 13-19 ; Luc 6, 12-16 ; Actes 1, 13. : Cité par Eusèbe, Histoire ecclésiastique III, 2. : Simon l'apôtre devait être né vers l'an -20, puisqu'il participa à la révolte de Judas le Gaulonite en l'an 6, qui lui valut le surnom de « zélote ». L'autre Simon, le cousin de Jésus, succéda à son frère Jacques comme évêque de Jérusalem, et mourut à la toute fin du 1er siècle. : Simon précise même qu'il était en fait atteint d'un serpigo héréditaire. : Comme l'indiquent Matthieu 26, 3 ; Marc 14, 3. : C'est d'ailleurs la traduction retenue dans la bible d'Osty ou celle de Chouraki, conformément à la version grecque du Codex Bezae Cantabrigensis (καὶ Ἰούδαν Ἰακώβου).
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Les témoins oculaires
Puis le Seigneur en désigna soixante-douze autres
Luc 10, 1 « Tout le monde connaît parfaitement les noms des apôtres du Sauveur d'après l'Évangile. Quant à la liste des soixante-dix disciples, elle n'existe nulle part » : voici ce qu'écrivit Eusèbe de Césarée, au Livre 1, 12 de son Histoire Ecclésiastique. Aussi ne doit-on pas s'étonner de la liste impressionnante des saints du premier siècle mis au nombre des soixante douze disciples par divers hagiographes des siècles suivants, à commencer par Dorothée de Tyr, chacun s'efforçant de combler cette lacune. Il semble donc aujourd'hui impossible de prouver historiquement la véracité de telle ou telle liste. Cependant, que ce soit par les indications des évangiles, des actes des apôtres, ou par d'autres auteurs des premiers siècles, nombreux sont les témoins oculaires du séjour terrestre de Jésus dont le nom soit parvenu jusqu'à nous, et que la Tradition place unanimement parmi les soixante-douze disciples. Ainsi, par exemple, Luc (Actes 6, 1-6) désigne par leur nom les sept premiers diacres choisis peu après la Résurrection. Sur ces sept, Maria Valtorta nous en fait revivre au moins quatre : Étienne, Philippe, Timon, et Nicolaï. Si Etienne, le premier martyr est assez connu, il n'en est pas de même des trois autres. Or ce qu'elle nous en dit est cohérent avec les plus anciennes traditions... FOOTNOTES : Ou soixante-dix selon les manuscrits de la tradition d'Alexandrie (comme le Codex Sinaïtique) et la tradition de Césarée.
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Les témoins oculaires
Timon, chef de synagogue dans la vallée du Jourdain
Les traditions catholique, orthodoxe copte et orthodoxe grecque , nous disent que le diacre Timon évangélisa la région de Corinthe où il subit le martyre. Saint Dimitrius de Rostov précise qu'il fut plongé dans un fourneau ardent, en sortit indemne, puis rendit l'esprit. Il aurait évangélisé Chypre, la Phénicie et l'Arabie. Il fut successivement évêque de Tyr puis de Bosra où il baptisa de nombreux grecs et juifs. Dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, il découvre l'enseignement de Jésus à la Belle-Eau, à la fin de la première année de vie publique. Jeune chef de la synagogue , il refuse de céder aux pressions des scribes et des pharisiens venus pour faire maudire et lapider Aglaé, une pécheresse en repentance. Il est alors démis de sa fonction par le sanhédrin et devient disciple de Jésus. Il retourne un temps chez sa « mère qui est originaire de Aéra où elle a une petite maison » 138.3 . Quand on constate que Aéra est située à moins de quarante kilomètres de Bosra, où Timon fut évêque, ceci renforce la plausibilité de ces indications ! Et lorsque Jésus fait de lui cet éloge : « Timon, le sage chef de synagogue de la Loi ancienne, maintenant très sage parce qu'il la renouvelle à la lumière de la Loi nouvelle » 297.1 , on comprend mieux que les apôtres l'aient retenu ensuite au nombre des sept premiers diacres. FOOTNOTES : Qui fêtent Timon respectivement le 19 avril, le 5 novembre, et les 28 juillet et 30 décembre. : Peut-être au village de Naarath, proche de la Belle-Eau, à dix kilomètres au nord de Jéricho.
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Philippe, le mauvais fils devenu évangélisateur
Fêté le 6 juin par les catholiques (et le 11 octobre par les orthodoxes) Philippe le diacre doit être distingué de l'apôtre Philippe. Il était marié et avait 4 filles vierges qui, selon les Actes (21, 8-9) prophétisaient. Il mourut vers l'an 70, le 8e jour des ides de juillet selon St Jérôme, qui précise que trois de ses filles reposent à ses cotés à Césarée, et que la quatrième repose à Ephèse. Il aurait évangélisé la Samarie (d'où son surnom d'évangéliste). Il aurait également provoqué les conversions de Simon le Magicien et d'un éthiopien, eunuque de la reine Candace, sur la route de Jérusalem à Gaza. Vers l'an 58, il reçut chez lui Paul de Tarse et l'évangéliste Luc, où eu lieu l'incident d'Agabus (Agapé) (Actes 21, 10-14). Une tradition tardive fait de lui l'évêque de Lydie, à Tralles (actuelle Aydin). Certains pensent qu'il pourrait avoir traduit en grec la version hébraïque ou araméenne de l'évangile de Matthieu. Selon le récit de Maria Valtorta, sa mère vient supplier Jésus car c'est alors un fils cruel. Il se convertit, devient un des 72 disciples. Fara, l'hôtelier de Bozra vante le zèle du nouveau disciple : « Philippe de Jacob, si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée. Et si à Bozra il y a quelqu'un qui croit en Toi, c'est grâce à lui » 292.4 . Jésus reste cinq jours chez lui, à Arbéla : « Vive l'eau ! Elle a servi aussi à te retenir cinq jours dans ma maison » 296.1 se réjouit-il alors.
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Le diacre Nicolaï d'Antioche réhabilité ?
Nicolas, prosélyte grec d'Antioche (Actes 6, 5) est un personnage controversé. Pour Eusèbe de Césarée « il pratiquait l'ascétisme, considérant les désirs du corps comme de peu d'importance, et prônait la vie communautaire », ce qui reste un propos plutôt favorable. Mais il semble que ses disciples, les Nicolaïtes aient utilisé le prestige attaché à son nom pour dévoyer ses idées. L'Apocalypse (2, 6), déclare : « tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais ». Puis Irénée de Lyon dénonce la licence et la libération des mœurs des Nicolaïtes. Ils préconisèrent le mariage des prêtres et devinrent des hérétiques. Ils seraient à l'origine d'une branche gnostique, les archontes. En 1054, le cardinal Humbert da Silva Candida, dans une lettre adressé à un moine oriental, Nicétas, reproche à ce dernier de promouvoir le mariage des prêtres. Il en accuse alors personnellement Nicolas et non plus les Nicolaïtes : « le diacre maudit Nicolas, prince de cette hérésie, venait tout droit de l'enfer ». Dans l'œuvre de Maria Valtorta, le premier contact avec Nicolaï a lieu lors du voyage des apôtres à Antioche : « Nicolaï est consacré au naziréat » 323.7 , ce qui est tout à fait conforme avec la description d'Eusèbe. Il vient rejoindre Jésus à Capharnaüm, au moment où plusieurs le quittent, scandalisés par le discours sur le Pain de Vie. Ce qui lui vaut cet éloge de Jésus : « Un homme, qui devient disciple parce qu'il sait que ma cause humaine est déjà perdue, ne peut être qu'un esprit droit », et Il ajoute à l'intention de Jean : « en vérité je te dis que là où arrivera Nicolaï, disciple et prosélyte, Judas de Simon, apôtre israélite et juif, n'arrivera pas » 355.8 . Doit-on voir dans cette dernière affirmation une réhabilitation du diacre Nicolaï, ascète incompris et trahi par ses disciples ? FOOTNOTES : Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 3, 29, citant Clément d'Alexandrie, Stromates 3, 4, 25 f. : Irénée, Contre les hérésies 1.26.3 ; 3.10.6. : Épiphane de Salamine (3e siècle), Panarion, cap. 25.
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Les témoins oculaires
On les fit tirer au sort, et le sort tomba sur Matthias
Actes 1, 26 Matthias, désigné par le sort comme Apôtre en remplacement de Judas, suivit Jésus dès les premiers jours, comme l'affirme St Pierre dans les Actes (1, 21) : « Il est de ces hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à notre tête ». Clément d'Alexandrie le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait contre la chair, et cite ce mot de lui : « Agrandis ton âme par la foi et la raison ». Origène évoque un Evangile écrit par Matthias ainsi qu'Eusèbe de Césarée mais le pape Innocent I condamna ce texte comme apocryphe. Matthias aurait suivi Jésus depuis son baptême par Jean Baptiste. D'après la Légende dorée de Jacques de Voragine (vers 1260) Matthias, issu de la tribu de Juda, naquit à Bethléem. « Il apprit rapidement la science de la Loi et des prophètes, et menait une vie vertueuse ». Le célèbre docteur Sepp affirme, quant à lui, que « Matthias, natif de Bethléem, était un des jeunes bergers témoins de la Nativité », mais il n'indique pas ses sources. Selon Nicéphore Calliste , lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l'Évangile, Matthias passa en Egypte et jusqu'en Ethiopie où il resta près de 33 ans. De retour à Jérusalem et dénoncé au Grand-Prêtre Ananias, celui–ci le fit lapider et décapiter devant le Temple en l'an 63 (ou 64) . Une fois de plus, le texte de Maria Valtorta est parfaitement cohérent avec toutes ces traditions. Le jeune berger Tobie, âgé d'une quinzaine d'années , vit à Bethléem et assiste à la naissance de Jésus 30.9 . La rencontre avec Jésus adulte a lieu en juin 27 « Tobie qui maintenant a pris le nom de Mathias, en souvenir de son père » 75.4 . Jésus ne tarde pas à vanter ses qualités : « Tu parles bien, Mathias, la Sagesse est avec toi » 127.3 . Avant de mourir, Jean Baptiste, auquel il est resté fidèle jusqu'au bout, le confie à Jésus, affirmant lui aussi « en Mathias, la Sagesse est réellement présente » 148.2 . Dorénavant les apôtres vont souvent côtoyer Matthias, et pouvoir l'apprécier au point d'en faire un candidat pour la place rendue vacante par la disparition de Judas. FOOTNOTES : Clément, Stromates 3, 4. : Origène, Homélie à Luc, I. : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique 3, 25. : Dr. J. N. Sepp, Vie de N-S Jésus, éd. Flatau 1866 (tome 1, p 179). : Moine et historien byzantin (vers 1350), Histoire ecclésiastique 2, 40. : Si ces chiffres sont exacts, ceci supposerait qu'il ait quitté la Judée dès l'an 30, et ce serait donc un argument de plus à l'encontre de la théorie de ceux qui datent la Crucifixion en l'an 33. : Martyr en 63, donc âgé de 80 ans environ, ce qui reste plausible.
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Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée
Par Jean-François Lavère
339 pages
ISBN 9782364630253
Editions Rassemblement A Son Image
Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.
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