Seconde année de vie publique

La parabole du bon grain et de l'ivraie

3 min

Dès l'aube suivante, Jésus prévoit de retourner en barque à Capharnaüm. Mais apercevant au loin la barque d'un pharisien, et craignant quelque traquenard, Pierre rebrousse chemin. Il accoste sa barque en face de Bethsaïda, et décide d'aller en avant, à Capharnaüm, pour s'assurer qu'aucun danger n'y menace Jésus. Il part, accompagné de Simon, Barthélémy et Philippe. Ils retrouveront Jésus et les autres disciples à Corozaïn. C'est là que Jésus donne la parabole telle que Matthieu (Mt 13, 24-30) nous l'a transmise. Puis lorsque ses auditeurs se sont dispersés, Il rassemble les disciples : « Venez autour de Moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de la parabole qui a encore deux aspects en plus de celui que j'ai dit à la foule »181.4. Le premier aspect, c'est celui que nous a transmis Matthieu (Mt 13,36-43), sur le jugement à la fin du monde. Le second aspect, omis par Matthieu, répond à une inquiétude des disciples, exacerbée depuis l'arrestation du Baptiste : « Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres ? »181.5. Les disciples sont comme les champs que le Maître cultive avec amour. Mais sur eux se répandent aussi les semences du monde comme l'or, la puissance, l'orgueil, etc. « Et on devient criminel et on se damne pour ces misérables choses ! » commente Jésus. Mais Il ajoute : « Et alors le saint prie et s'abandonne à Dieu. Que soit fait ce que Tu permets qu'on fasse (...) pourvu que cela serve à ton but. Le saint sait que l'heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson »181.6.

Le lendemain, vendredi 3 mars371, Pierre revient tout rasséréné de Capharnaüm. Surmontant sa répugnance naturelle de s'approcher d'un païen, il est allé rencontrer le centurion, lequel l'a assuré de la bienveillance de Rome envers Jésus : « Là où sera une enseigne romaine, ce sera une sauvegarde pour Lui et il y aura quelqu'un pour rappeler aux israélites que sous les enseignes romaines il n'est pas permis de comploter sans s'exposer à la mort ou à la galère »182.1. Puisque tous sont maintenant rassurés, Jésus donne le signal du départ, en direction de Magdala. En chemin, ils croisent des troupeaux nombreux « qui s'en vont vers les pâturages des montagnes »182.2, observe Maria Valtorta. La pertinence de cette remarque est à souligner, puisque depuis la nuit des temps, la première pleine lune de printemps marque l'époque de la transhumance. Aux bergers qui se rendent vers les pâturages d'été, sur les monts de haute Galilée et du Liban, Jésus donne quelques paroles d'encouragement. « Ne vous lamentez pas d'être éloignés du monde. Vous êtes ainsi préservés d'une grande corruption. Et Dieu n'est pas loin de vous, mais plus proche dans cette solitude où sa voix parle par les vents qu'il a créés, par les plantes et par les eaux plus qu'au milieu des hommes »182.4. S'adaptant merveilleusement à ses auditeurs, Jésus leur enseigne en quelques mots brefs et simples les fondements de sa doctrine, basée sur l'observance du Décalogue et en particulier des deux commandements d'amour de Dieu et d'amour du prochain.

Notes de bas de page

371
C'est-à-dire quatre jours après la pleine lune d'Adar.

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2