L'envoi des soixante-douze disciples en mission
C'est maintenant le début septembre, et bientôt la nouvelle lune de Tishri. Les vendanges ont débuté. De nombreux disciples ont rejoint le groupe apostolique, en prévision du pèlerinage des Tabernacles désormais proche. La mort du Baptiste a décidé deux brillants élèves de Gamaliel, Etienne et Hermas, à devenir disciples de Jésus. Avec eux sont venu également le prêtre Jean, le scribe de Génésareth et son serviteur guéri au pied du mont des Béatitudes. Jésus les rassemble tous près de Lui, avec les cinq nommés Jean au premier rang. « Je veux vous avoir devant Moi, vous qui portez le nom saint. Toi, mon apôtre; toi, le prêtre; toi, le scribe; toi, Jean du Baptiste ; et toi, enfin, pour fermer la couronne des grâces faites par Dieu489 »275.3. Pour mieux les préparer à leur mission, Jésus va donner à tous ses disciples un magnifique discours sur les œuvres de miséricorde. Discours qui, s'il n'est pas mentionné explicitement par les évangélistes, reste parfaitement conforme à leur esprit. Le Seigneur accomplit ainsi une promesse : « Quelqu'un, en un jour lointain, m'a demandé si Dieu est miséricordieux envers les pécheurs... et je lui promis que pour lui j'aurais toujours parlé de miséricorde »275.4. En effet, exactement six mois plus tôt, le 5 avril, Jésus avait dit à Jean d'Endor : « Je parlerai spécialement pour toi »205.2. Alors commence un exposé sur les principes qui doivent guider les disciples du Christ dans leur mission : « Dieu est Miséricorde parce que Dieu est Amour. Le serviteur de Dieu doit être miséricordieux pour imiter Dieu. Dieu se sert de la miséricorde pour attirer à Lui ses fils dévoyés. Le serviteur de Dieu doit se servir de la miséricorde comme d'un moyen pour amener à Dieu les fils dévoyés... »275.4. Et Jésus énumère, en les détaillant et en les justifiant, les œuvres de miséricorde : « Donner à manger aux affamés... Donner à boire à ceux qui ont soif... Vêtir ceux qui sont nus... Visiter les malades, etc. »275.6-19.
Ce long discours offre sans nul doute un très beau sujet d'études et de méditations. Il n'est pas possible de le détailler ici. En voici simplement un des enseignements : « Partez toujours de la pensée : "Que voudrais-je qu'on me fasse, si j'étais comme celui-ci ?" Et faites comme vous voudriez qu'on vous fasse »275.10. Cette règle d'or, attribuée à Hillel490 par la tradition juive, se retrouve sous des formulations voisines dans beaucoup de religions, de philosophies ou de cultures du monde antique, bien avant l'ère chrétienne. Dans l'œuvre, elle est omniprésente, sous des formes variées mais équivalentes491. Les évangélistes Matthieu et Luc en font également mention.(Mt 7,12 et Lc 6,31).