La mort de Jean-Baptiste
Le temps des vendanges approche. Manaën qui accompagne Jésus depuis maintenant un mois, envisage de retourner à Machéronte. Il se détache peu à peu des biens terrestres, mais désespère un peu d'être capable d'appartenir un jour entièrement au Christ. « Tu y arriveras en atteignant la maturité d'esprit et la perfection du vouloir dans le déroulement de quelques heures »270.3 lui prédit Jésus. Leur conversation est brutalement interrompue par l'arrivée des trois bergers Jean, Mathias et Siméon. « C'est l'heure de nous recueillir, Seigneur, parce que nous sommes ton héritage »270.3 annoncent-t-ils en se prosternant devant Jésus. Il s'ensuit un récit émouvant et détaillé des circonstances de la mort du Baptiste qui attriste beaucoup Jésus. « La mort de Jean précède le jour où je serai le Rédempteur. Et ce qu'il y a d'humain en Moi frémit à cette pensée »270.8. Le compte rendu que les bergers font de la mort de Jean est cohérent avec celui des évangélistes481, mais comporte bien des détails supplémentaires, dont certains figurent aussi dans diverses traditions. Les bergers ont quitté Machéronte depuis une vingtaine de jours, ce qui permet de situer la mort de Jean-Baptiste durant la deuxième quinzaine de juillet. Une ancienne tradition indique que « ce fut le dix du mois appelé chez les Juifs Abh que Jean fut mis à mort »482. Ceci correspond au 19 juillet 28, et la chronologie de Maria Valtorta est compatible avec cette tradition. En effet, Manaën et les deux envoyés sont arrivés à Capharnaüm le 24 juillet. Ils étaient donc partis vers le 16 juillet, deux ou trois jours avant la date présumée de la mort de Jean. Selon Siméon le Métaphraste et Nicéphore, « Jésus ayant appris la mort du Baptiste fut affecté d'un profond chagrin. Il ne put rester plus longtemps dans le pays, mais, comme pour se consoler de sa tristesse, il monta dans une barque avec ses Apôtres, et passa la mer de Tibériade pour se retirer dans le désert483 ». C'est exactement ce que nous décrit Maria Valtorta. Retrouvant ses apôtres, Jésus décide d'un départ immédiat, au milieu de la nuit : « J'ai besoin de m'isoler parmi des amis et demain, si nous restons ici, il y aura toujours des personnes pour nous entourer »271.2. Ils se rendent avec les barques vers Tarichée, où Manaën les rejoindra en longeant la rive du lac à cheval dès le lendemain du sabbat. « Nous y arriverons à l'aube »271.5 précise Pierre.