Énigmes Valtorta

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La Passion et la mort de Jésus
La comparution chez Anna et chez Caïphe
La comparution chez Anna n'est relatée que par saint Jean (Jn 18,13-24), qui résume l'essentiel de cet interrogatoire en quelques mots. Le compte-rendu de Maria Valtorta nous éclaire parfaitement sur la personnalité d'Anna qui, s'il n'était plus le Grand-Prêtre en titre, en avait gardé le prestige, au point que saint Jean lui-même semble faire la confusion (Jn 18,19). Frappé par le sbire, Jésus répond : « C'est à Anna que je parle. Le Pontife c'est Caïphe. Et je parle avec le respect dû au vieillard. Mais s'il te semble que j'ai mal parlé, montre-le-moi. Autrement pourquoi me frappes-tu ? » 604.8 . Il semble que ce soit cette dernière réplique de Jésus qui ait décidé Anna d'en référer à Caïphe, pour donner un semblant de légitimité à l'interrogatoire. Ils conduisent Jésus à Caïphe, et, en traversant une cour, Il aperçoit Jean et Pierre, mêlés à la foule. « Et ils doivent avoir un beau courage pour rester là » 604.9 , constate la voyante. Finalement la décision est prise d'une convocation d'urgence du Sanhédrin . Dès que la plupart des membres sont arrivés, le simulacre de procès commence(Mt 26,57-67 ; Mc 14,53-64 ; Lc 22,54 ; Jn 18,24). Ismaël ben Phiabi attaque le premier : « Dans ma maison, Lui a violé le sabbat. Dieu m'est témoin que je ne mens pas » 604.11 . Un autre accuse : « il avait fait de son repaire un lupanar, et pour comble avec des femmes païennes. Avec moi il y avait Sadoc, Collascebona et Nahum » 604.11 . Et les accusateurs défilent, tandis que Jésus garde le silence. Alors Gamaliel, usant de son autorité proteste : « Illégale est cette séance que nous tenons . Lève-toi, Siméon, et partons (...) Je respecte les règles. Il n'est pas permis de procéder comme nous procédons, et j'en ferai une accusation publique » 604.11 . Il quitte la séance, bientôt suivi de Joseph d'Arimathie qui menace d'en référer à Pilate : « Et de ce pas je vais dire au Préteur qu'ici on tue sans respect pour Rome » 604.12 . Puis son ami Nicodème sort également. Viennent les deux témoins qu'exigeait la loi : « Il évoquait les morts. Il enseignait la rébellion pour le sabbat et la profanation pour l'autel. Nous le jurons. Il disait qu'il voulait détruire le Temple pour le reconstruire en trois jours » 604.13 . Jésus ne répond à aucune de ces accusations, et Caïphe s'emporte : « Réponds à moi, alors. Je suis ton Pontife. Au nom du Dieu vivant, je t'en conjure. Dis-moi : es-tu le Christ, le Fils de Dieu ? ». « Tu l'as dit. Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme, assis à la droite de la puissance du Père, venir sur les nuées du ciel. Du reste, pourquoi m'interroges-tu ? J'ai parlé en public pendant trois ans. Je n'ai rien dit de caché. Interroge ceux qui m'ont entendu. Ils te diront ce que j'ai dit et ce que j'ai fait » 604.14 . Un garde le frappe. Le geste est identique, et les circonstances sont pratiquement les mêmes que chez Anna. Saint Jean (Jn 18,22-23) a témoigné de ce qu'il a vu chez Anna, et les synoptiques (Mt 26,67-68; Mc 14,65; Lc 22,63-65) de ce qui s'est passé chez Caïphe. Caïphe abandonne Jésus aux mains des sbires qui l'insultent, le frappent et le couvrent de crachats. « Les heures passent ainsi, et les bourreaux fatigués songent à prendre un peu de repos. Ils mènent Jésus dans un débarras en Lui faisant traverser de nombreuses cours » 604.15 . Lorsque quelques heures plus tard, peu avant l'aube, « un ordre est donné : ramener le Prisonnier dans la salle du Conseil pour un procès plus légal » 604.15 . C'est exactement au moment où Jésus traverse la cour que Pierre nie pour la troisième fois (Mt 26,69-75 ; Mc 14,66-72 ; Lc 22,55-62; Jn 18,25-27). Un coq chante ; au même instant Pierre croise le regard de Jésus. Alors l'apôtre « fait entendre un sanglot et il sort en titubant comme s'il était ivre » 604.15 . Au point du jour, ce deuxième passage dans la salle du conseil est donc une pure formalité pharisaïque. Ayant confirmé officiellement leur sentence, il leur faut alors en référer à l'autorité romaine (Mt 27,1-2 ; Mc 15,1-2 ; Lc 22,66-65, 23-1 ; Jn 18,28). Mais sans doute est-il encore trop tôt pour présenter le Prisonnier devant Pilate. Maria Valtorta observe le long détours à travers la cité : « je comprends que le tour inutile qu'on a fait faire au Condamné pour en faire un objet de moquerie pour toute la ville et permettre à tout le monde de l'insulter, en augmentant à chaque pas ceux qui l'insultent, va se fermer en revenant au point de départ » 604.17 . A l'approche de l'Antonia, les soldats romains interviennent. « Cet homme ? Cette sédition ? Vous en répondrez à Rome » dit avec hauteur un centurion. « Il est passible de mort selon notre loi ». « Et depuis quand vous a-t-on rendu le jus gladii et sanguinis ? » 604.20 . Plus loin dans son récit, Maria Valtorta nous apprend que c'est pendant ce parcours de Jésus dans la ville que Judas qui a erré toute la nuit revient au Temple, « ensanglanté, dépeigné, enflammé par le délire » 605.8 . Il jette l'argent de sa trahison aux pieds des synhédristes qui n'ont pas encore quitté les lieux. « Votre argent, maudits, je n'en veux pas, crie-t-il debout au milieu de la salle, à l'endroit où était avant Jésus » 605.8 (Mt 27, 35). Plus tard, par deux fois encore, ses divagations vont lui faire croiser la route du Sauveur sur le chemin menant chez Hérode. Il s'enfuit, courre ça et là comme un fou dans la campagne et de désespoir il va se pendre, à l'heure où sur le Golgotha se dresse la Croix du Christ. Et pour ceux qui tendraient à minimiser la faute de Judas, Jésus affirme : « de tous les pécheurs et de tous les damnés il est le plus damné et le plus pécheur » 605.14 . FOOTNOTES : Bien que totalement illégale, cette réunion extraordinaire fut rendue possible grâce à la présence dans Jérusalem, pour la Pâque, de tous les synhédristes. : C'était en janvier 29, lors de la guérison de l'hydropique. (MV 335.6/17). : Ce ne peut être que Samuel, faisant allusion au séjour d'Aglaé et à la Belle-Eau. (MV 123.6). : Il était illégal de siéger de nuit : « Ils ne siègeront que depuis le sacrifice du matin jusqu'au sacrifice du soir ». Talmud de Jérusalem, traité Sanhédrin , ch. 1, fol.19. : Mais la loi exigeait qu'ils témoignent séparément : « Séparez-les l'un de l'autre, et je les examinerai » (Daniel 13, 51). : Soeur Josépha Ménendez, Un appel à l'amour , eut le 17/03/1923 une vision de Jésus dans ce cachot lugubre et glacial où Il passa plusieurs heures. C. Emmerich, La Passion de Jésus , Chap. XII évoque également ce cachot, tout comme Marie d'Agreda qui décrit « une espèce de cave souterraine ». : Selon la loi, une condamnation ne pouvait être prononcée que de jour, dans la salle du sanhédrin. : Selon Flavius Josèphe Guerres juives II,117.167, c'est lors de la destitution d'Archélaüs que les romains ôtèrent aux juifs le droit de prononcer une peine de mort.
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La Passion et la mort de Jésus
La mort du Christ en la Pâque de l'an 30
La chronologie, telle qu'elle ressort des écrits de Maria Valtorta ne laisse aucun doute sur cette date du vendredi 5 avril de l'an 30(7 avril julien). Pourtant ceci était loin d'être admis dans les années 1944/1947 : beaucoup hésitaient encore alors entre l'an 30 et l'an 33. Maria Valtorta, dans le livre d'Azarias , reçoit cette précision : « Sois toujours reconnaissante à ton Seigneur de t'avoir fait connaître quelques-unes des mille sept cent trente-sept semaines qu'il vécut dans le monde » . Cette indication extrêmement précise est parfaitement compatible avec la chronologie tirée de son œuvre : entre le mercredi 10 décembre -5, jour de la naissance du Sauveur, et le vendredi 5 avril 30, jour de sa Passion, il s'écoula effectivement mille sept-cent trente sept semaines ! De façon indirecte, des indications du Talmud se rapportent aussi à l'an 30 . Telle celle-ci, du Talmud de Babylone : « Quarante ans avant la destruction du Temple, les portes du Lieu Saint s'ouvriront d'elles-mêmes » . Plusieurs chercheurs considèrent que cette mention est en rapport avec les évènements qui accompagnèrent la mort de Jésus. Des textes anciens évoquant les saints du premier siècle fixent assez fréquemment leur mort par rapport à la Passion ou à l'Ascension du Christ, et conduisent là encore à l'an 30. Ainsi il est écrit de Jacques le mineur « qu'il gouverna l'Église de Jérusalem pendant trente ans ». Puisqu'on sait précisément qu'il mourut à la Pâque 62, cela induit que la Passion de Jésus eut lieu en l'an 30. De même en est-il pour saint Martial de Limoges, « mort en l'an 3 du règne de Vespasien, en la 40e année de l'Ascension de Notre Seigneur, en la 28e année de son épiscopat » . De même également pour saint Mathias (indication transmise par les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée), dont la chronique indique qu'il séjourna en Égypte et en Ethiopie près de trente trois ans. De retour à Jérusalem, il subit la lapidation puis fut décapité devant le Temple en l'an 63. Il quitta donc la Palestine en 30 ou en 31, peu de temps après l'Ascension et après sa nomination. On pourrait ajouter bien d'autres témoignages . FOOTNOTES : Maria Valtorta, Le livre d'Azarias , dimanche des rameaux, page 61. : Notons que ceci est proche de ce témoignage de sainte C. Emmerich : « Jésus-Christ arriva à l'âge de trente-trois ans et trois fois six semaines. Je dis trois fois six, parce que le chiffre six m'est montré en cet instant même trois fois répété ». : Le Talmud rapporte que 40 ans avant l'incendie du Temple, le synhédriste Sadok ne cessa de jeûner pour obtenir de Dieu que le Temple ne fût point livré aux flammes. De même pour Yochanan ben Zachaï « 40 ans avant la destruction du Temple (...) les portes du sanctuaire s'ouvraient d'elles mêmes, jusqu'à ce que Yohanan ben Zakkay leur fit ce reproche: Sanctuaire, sanctuaire, pourquoi t'épouvantes-tu, toi-même ? Je sais que tu seras détruit et déjà à ton sujet Zacharie, fils d'Addo avait prédit » (Yoma 39b et Avoda Zara ch. 1) : Mishna, Sabbat, 24, 5 ; Idioth 7, 1 ; Aboth 4, 5. : Le règne de Vespasien commençant en 69, sa 3e année est en 71, qui est bien la 40e année après l'Ascension en l'an 30. : Signalons encore que deux auteurs des premiers siècle situent clairement la Passion en l'an 30 : Jules l'africain ( Chroniques ) qui la place en « la 2e année de la 202e olympiade » ; et Lactance ( De la mort des persécuteur , chap. 2) qui affirme que les apôtres « jetèrent les fondements de l'Eglise durant l'espace de vingt-cinq années, jusqu'au commencement du règne de Néron ».
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La Passion et la mort de Jésus
L'arrestation au Gethsémani
Sur le trajet qui les mène vers le jardin du Gethsémani, les apôtres discutent de façon désordonnée de ce qu'il leur faudrait faire pour protéger le Maître. « Mais toutes les propositions tombent car réellement va commencer "l'heure des ténèbres" et les jugements humains restent obscurs et confus » 602.2 . Même Jean, pris d'angoisse, supplie Jésus de se sauver. Chacun réagit selon son tempérament, ses craintes et ses illusions. De ces dialogues, (presque des monologues) retransmis par Maria Valtorta se dégage une authenticité indéniable. Est-il concevable qu'un lecteur attentif ose encore, en toute honnêteté, ne voir dans ces lignes que le fruit de l'imagination débordante d'une romancière ? Les événements des derniers jours ont ranimé les instincts combatifs de Simon, l'ancien zélote. Il confie à Jésus qu'avec Pierre ils se sont assurés secrètement du soutien des cousins de Jésus, de quelques galiléens, des bergers, et même de Manaën, Chouza et Nicodème. Lazare, ne pouvant intervenir par obéissance à Jésus, a fourni deux épées : « une pour moi, une pour Pierre » précise-t-il. Tous sont prêts à se regrouper dès l'aube autour de Jésus pour Le protéger. Mais ces dispositions sont vaines : Jésus l'informe de l'imminence de sa capture, « avant que la lune ne soit au sommet de son arc » 602.4 . « Si on pouvait arriver à demain… Mais tu dis que non. Oh ! qu'allons-nous faire, nous ?! » « Tu iras chez Lazare et tu chercheras à y amener autant que tu peux. Non seulement des apôtres, mais aussi des disciples que tu trouveras errants sur les chemins (...) Simon, promets-moi cela. Tu es paisible, fidèle, tu sais parler et en imposer, même à Pierre » 602.8 . Jean, seul témoin de cette dernière volonté du Seigneur, par pudeur envers ses compagnons, n'a rien révélé de ce dialogue, ni de la somnolence à laquelle ils succombèrent quelques minutes plus tard(Mt 26,36-46 ; Mc 14,32-42, Lc 22,40-46). Tandis qu'eux sont assoupis, Maria Valtorta assiste à l'agonie spirituelle de Jésus, et parvient à nous la décrire de façon bouleversante... « Et apparaît la terrible agonie dans le sang qui transsude des pores » 602.18 (Lc 22,43-44). Les circonstances de l'arrestation du Seigneur sont rapportées par les quatre évangélistes(Mt 26,47-56 ; Mc 14,43-50 ; Lc 22,47-52 ; Jn 18,2-11). Naturellement leurs témoignages comportent quelques variantes. La narration des faits par Maria Valtorta, tout en ajoutant des détails inédits, prouve la parfaite compatibilité de ces récits évangéliques. Avec Judas s'approche « une horde de bandits déguisés en soldats » 602.20 . Alors que Jésus vient de se faire reconnaître, le Zélote, profitant de l'instant de stupeur des gardes (Jn 18,6) tente d'atteindre Judas qui s'enfuit sur le champ. Pierre, pour sa part, donne un coup d'épée maladroit au serviteur du grand Prêtre, « il ne fait que lui décoller l'oreille qui reste pendante et laisse couler beaucoup de sang » 602.22 . « Déposez ces armes. Je vous le commande. Si je voulais, j'aurais les anges du Père pour me défendre. Et toi, sois guéri. Dans ton âme, si tu peux, pour commencer » 602.22 déclare Jésus. Les apôtres désemparés s'enfuient en désordre tandis que les sbires entrainent le Seigneur entravé sur le chemin qui mène au quartier d'Ophel. « Commence la douloureuse marche par le petit chemin pierreux qui mène de la petite place où Jésus a été capturé au Cédron et de là, par un autre chemin, vers la ville » 604.1 . Les cris éveillent les dormeurs, et les curieux et les excités amplifient la cohue. Pourtant les soldats romains se contentent d'observer, et laissent passer le cortège bruyant. Le centurion de garde , se contente de fulminer : « Par Jupiter ! (...) Je ne veux pas d'ennuis » 604.3 . Des proches de Jésus, seuls Pierre et Jean restent à proximité. La meute traverse le quartier de Tophet et atteint la maison d'Anna, située à mi-pente du quartier résidentiel de Sion. Les indications de Maria Valtorta sont si précises que Hans Hopfen (© CEV) a pu situer tous les lieux qu'elle décrit sur une carte de Jérusalem. FOOTNOTES : Maria Valtorta évoque ici un fait évoqué seulement par Luc, et que certains manuscrits anciens mettaient en doute. Elle observe que Jésus, voyant son manteau tâché de son sang, le plie sur un rocher. Judas le retrouvera, au petit matin, juste avant de se pendre de désespoir (MV 605.5). : Est-ce la vue de ces costumes plus ou moins « militaires » qui fit dire à Jean (Jn 18,3) dans son évangile qu'il y avait « la cohorte » . Quelques exégètes en ont déduit à tort que les romains avaient participé à l'arrestation de Jésus. : Cette description est plus précise que le terme « couper » ou « trancher » utilisé par les quatre évangélistes. Dom Calmet fait remarquer : « il paraît plus vraisemblable qu'elle ne fut pas entièrement coupée, puisque Jésus ne fit que la toucher, pour la guérir ». C'est exactement ce que décrit Maria Valtorta ! : Maria Valtorta ne confirme pas les « douze légions d'anges » de Matthieu (Mt 26,53). : La suite montre que ce centurion d'humeur grincheuse, compagnon de Longin, et ayant sa famille près de Pompéi a de grandes chances d'être Cecilius Maximus (voir MV 329.6 et L'Enigme Valtorta tome 1 pages 172-173). : Hans J. Hopfen, Indice e carta delle Palestina , 1995 CEV
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La Passion et la mort de Jésus
La comparution devant Pilate et Hérode
Maria Valtorta montre clairement que la comparution devant Pilate se déroula en deux temps. Après un interrogatoire des plus sommaires, Pilate, conscient que Rome n'avait rien à craindre du rabbi galiléen et rien à lui reprocher, l'adresse à Hérode. Il espère surement que celui-ci règle seul la question : « qu'on le conduise à Hérode. Qu'il le juge, c'est son sujet . Je reconnais le droit du Tétrarque et je souscris à l'avance à son verdict » 604.24 , dit-il en tentant de se dérober à sa responsabilité. Matthieu, Marc et Jean n'ont pas jugé nécessaire d'évoquer la brève comparution devant Hérode, que Luc est donc le seul à rapporter . Cette rencontre paraît logique et s'inscrit naturellement dans la chronologie. Le fils d'Hérode le Grand mérite aussi bien son surnom d'Antipas (qui signifie comme le père ) que son qualificatif de renard (Lc 13,32). D'abord flatté que Rome s'adresse à lui pour juger, il se montre à la fois curieux, cauteleux, railleur, faux et tentateur... Toutefois le silence de Jésus lasse vite le Tétrarque, tandis que ses angoisses superstitieuses endiguent en lui toute velléité de requérir une peine capitale. Sa fourberie lui permet d'esquiver le traquenard conçu par Pilate. Il s'en sort habilement : « Tu es fou. Un vêtement blanc . Revêtez-le de celui-ci pour que Ponce Pilate sache que le Tétrarque a jugé fou son sujet » 604.26 . Pilate se retrouve seul face à son dilemme : soit libérer Jésus et faire face à des troubles probables, soit Le condamner et rétablir ainsi l'ordre dans Jérusalem. Il commence par Le proclamer innocent (Lc 23,13-16), et propose de livrer Barabbas en échange. Quant à Jésus il déclare : « je le ferai frapper par quarante coups de fustigation . Cela suffit » 604.28 . Cette proposition n'étant pas du goût des plus enragés, face aux vociférations, Pilate cède peu à peu. « Je vais le faire flageller alors ! C'est atroce, savez-vous ? On peut en mourir » 604.28 . (Mt 27,15-26 ; Mc 15,6-15 ; Lc 23,18-25 ; Jn 18,38-40). Maria Valtorta décrit Jésus suspendu par les bras , les pieds ne reposant qu'à peine au sol. Les deux bourreaux utilisent « un fouet fait de sept lanières de cuir, attachées à un manche et qui se terminent par un martelet de plomb » 604.9 . Puis les quelques soldats romains en charge du Prisonnier lui font subir d'autres sévices atroces, jusqu'à ce que Pilate Le présente à nouveau à la foule : « Écoutez, hébreux. L'homme est ici, je l'ai puni. Mais maintenant laissez-le aller . (...) Voilà l'homme. Votre roi. Cela ne suffit pas encore ? » 604.32 .(Jn 19, 1-16). Maria Valtorta observe alors « le soleil d'une journée accablante, qui maintenant descend presque à pic car on est au milieu entre tierce et sexte » 604.32 . Pilate cède alors aux cris de la foule et surtout aux menaces d'en référer à Tibère : « Vous voulez sa mort, en somme ? Soit ! Mais que le sang de ce juste ne soit pas sur mes mains » 604.34 . S'étant lavé publiquement les mains, Pilate fait inscrire selon l'usage le motif de la condamnation sur un écriteau, le montre au peuple et ordonne : « Qu'il aille à la croix. Soldat, va, prépare la croix » 604.35 . FOOTNOTES : Quelques exégètes ont supposé que Luc avait reçu ce témoignage de Manaën. Il semblerait plutôt que ce soit de Chouza, puisque Maria Valtorta remarque sa présence dans le palais d'Hérode. : La plupart des traductions indiquent « habit éclatant », influencés par Mt 27,31 et Mc 15,20 qui parlent du vêtement pourpre porté par Jésus. Sainte Marie Madeleine de Pazzi (1566 - 1607) vit en extase ( Les quarante jours , 20) Jésus devant Hérode : « Ils t'ont considéré comme fou, ils t'ont mis un vêtement blanc pour t'humilier et te déshonorer ». C'est exactement ce que décrit la vision de Maria Valtorta. : La fustigation, apparentée à une bastonnade, était une peine applicable aux hommes libres. : Horace évoque l'horrible flagellation (Satires 1, 3, 119) « Qui mérite la férule ne doit pas être horriblement déchiré par le fouet » et il confirme qu'elle est parfois fatale : « celui-là a été fouetté jusqu'à la mort » (Satires 1, 2,41). Elle était normalement réservée aux esclaves. : Les traces de fouets, sur le Linceul de Turin, sont visibles sur tout le corps sauf les avant-bras. C'est un indice fort que, pendant la flagellation, Jésus avait effectivement les bras attachés au-dessus de la tête, pour L'immobiliser et L'empêcher de tomber. : Cette description correspond au flagrum , « le plus terrible des fouets, qui frappait lourdement, écrasait les chairs, rompait les os et couvrait le corps de plaies contuses » (Selon Daremberg Dictionnaire des antiquités grecques et romaines , article Flagellum ). : Cette observation est parfaitement cohérente avec la chronologie, et avec les indications de Jean (Jn 19,14), celles de Clément de Rome (Const. Apost. l V, c 14 et l VIII c 34) et encore celles de saint Ignace aux Tralliens, ep. 5: « La veille de la fête, à la 3e heure, il entendit prononcer son jugement par Pilate... A la 6e heure il fut mis en croix, à la 9e il rendit l'esprit ». : On trouve plusieurs exemples dans Suétone, Tacite et Sénèque de cet usage qui se pratiquait dans tout l'empire. Jamais un coupable n'allait au supplice, sans l'écriteau ou sans le crieur, qui annonçait la cause de sa condamnation.
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La Passion et la mort de Jésus
Du prétoire au Calvaire
Jean qui s'était lui aussi enfui, affolé, lorsque Jésus fut transféré chez Caïphe, s'est ensuite ressaisi et se rendit au Prétoire, parmi la foule. Dès l'annonce de la condamnation il se précipite au Cénacle pour prévenir Marie . Il est alors 10h30 selon Maria Valtorta. Arrivé sur les lieux, son courage faiblit, et il se prosterne en prière dans la salle de la Cène : « Oh ! Dieu Très-Haut, aide-moi ! Aide-moi à le dire à la Mère ! Je n'en ai pas le courage !… Et pourtant je dois le dire. C'est moi qui dois le dire puisque je suis resté seul ! » 607.1 . Marie, qui est restée toute la nuit en union spirituelle avec son Fils, redonne courage à Jean. « Oh ! Dieu, donne-moi la force ! Lui doit me voir. Je ne dois pas sentir ma douleur tant que Lui sent la sienne . (...) Avertis ta mère, Jean, et les autres femmes. Et allons » 607.4 . Pendant ce temps les dispositions ont été prises au Prétoire, et les condamnés sont chargés de leur croix. « Je vois une vraie croix bien formée, solide,avec les bras parfaitement encastrés dans la pièce principale et bien renforcée par des clous et des boulons » insiste Maria Valtorta, tout en se remémorant avoir lu jadis « que la croix fut formée en haut du Golgotha » 608.2 . De la description qu'elle donne de la Croix (4 à 5 m de long) on peut en déduire que Pilate avait opté pour la crux sublimis , plus infamante encore que la crux humilis moins haute , réservée aux prisonniers de droit commun. Un simple calcul de physique montre qu'une croix en conifère d'environ 4m50 par 2m20 et d'une section de 15 par 18 cm , représente sur l'épaule une charge comprise entre 60 et 72 kg. « Jésus avance haletant. Chaque trou de la route est un piège pour son pied qui vacille et une torture pour ses épaules écorchées, pour sa tête couronnée d'épines sur laquelle descend à pic un soleil exagérément chaud qui de temps à autre se cache derrière un rideau de nuages de plomb » 608.4 , observe la mystique. Le centurion Longin dirige ses troupes. Craignant que la faiblesse évidente de Condamné ne Lui permette pas d'atteindre le Golgotha, il abrège le parcours à travers la ville, au grand dam de la foule. Jésus bute une première fois à l'approche de la porte Judiciaire . « Jésus éprouve donc une douleur aiguë dans la montée et avec le poids de la croix qui, longue comme elle est, doit être très lourde » 608.5 . Jésus bute et tombe sur le genou droit, puis à nouveau sur les deux genoux. Ses dernières forces L'abandonnent, et sa marche est chancelante. Longin ordonne une brève halte. Mais à peine a-t-il donné l'ordre de reprendre la marche que Jésus, victime d'une syncope, chute brutalement pour la troisième fois. La rencontre avec les femmes disciples, à mi-hauteur du Golgotha, est rendue possible par la présence de Plautina, « cette grande matrone certainement influente puisque l'officier de Longin lui obéit » . Dans ce groupe d'une douzaine de femmes(Lc 23, 27-31) où se trouvent Jeanne de Chouza et les romaines, Nike s'approche de Jésus : « la femme pleine de pitié l'aide. (...) Jésus presse le linge frais sur son pauvre visage » 608.9 . (Voir plus loin le paragraphe consacré au voile de Véronique). La marche reprend, et Jésus titube d'avantage à chaque pas. La foule veut en finir et s'agite : « Vite ! Demain c'est Pâque. Il faut tout finir avant le soir ! » 608.12 (Jn 19, 31). L'autre groupe des saintes femmes, venu du Cénacle avec Jean et Marie, attend le passage du Sauveur. A proximité se trouve la charrette de Simon de Cyrène et de ses deux fils (Mc 15, 20-21). Pendant que Longin réquisitionne le cyrénéen pour porter la Croix, Jésus, épuisé, aperçoit sa Mère. « Maman ! ». (...) « Marie porte la main à son cœur comme si elle avait reçu un coup de poignard et vacille légèrement » 608.13 . Cette rencontre poignante ne figure pas dans les évangiles, mais ce fait est transmis par la tradition, sur l'autorité de saint Anselme et de saint Boniface. Le premier assure que le Christ salua sa Mère par ces mots : « Salve, Mater ! » Car, dit-il « dans cette parole, il y a la confession de tout et de toute sa terrible douleur de l'esprit, du moral et de la chair ». Le second affirme que la Vierge tomba comme demi-morte et qu'elle ne put prononcer un seul mot (« Nec verbum dicere potuit »). Exactement comme le décrit Maria Valtorta. « Maintenant, derrière Jésus, marche le Cyrénéen avec la croix » 608.14 . Ils atteignent enfin le sommet. Jeanne de Chouza s'approche de Longin, et lui remet une amphore et une bourse. Les romaines ne sont plus là. Ensuite(en MV 612.19)on apprend qu'elles ont accompagné Nike qui voulut mettre à l'abri son précieux voile, craignant que la foule déchainée ne le lui arrache. FOOTNOTES : Maria Valtorta ne confirme donc pas Marie d'Agreda pour qui la Vierge Marie et les saintes femmes étaient présentes au Prétoire. : Il n'y a pas lieu de voir dans cette affirmation un anachronisme : expliquant les techniques d'assemblage, Michel Barquins affirme (CNRS Thema n°54, 4e trimestre 2004) : « le système vis-écrou, dont l'ébauche remonte à l'Antiquité romaine ». : Pour ces dimensions (10 coudées et 5 coudées par 2 palmes carrées), qui sont retenues pour les plus probables, voir Fleury, Mémoire sur les Instruments de la Passion 1870 tome 1 chap. 6. : Maria Valtorta ne la nomme pas alors, mais elle est évoquée par Nike en MV 612.19. Et c'est seulement deux mois plus tard, dans une vision de mai 1945, (en MV 167.3), qu'elle la « reconnaît » et « entend » prononcer son nom. : Aucun récit évangélique n'évoque Véronique ou le miracle de la Sainte Face , dont le récit le plus ancien historiquement connu remonte au 7e siècle (dans l'apocryphe La mort de Pilate ). Toutefois son nom en grec, Bere Nike ,(ou Bérénice , « qui porte la victoire ») figure dans L'Evangile de Nicodème (daté du 2e siècle). : C'est aussi ce que mentionne Marie d'Agreda, La Cité mystique de Dieu , livre 5, § 1371.
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La Passion et la mort de Jésus
La Crucifixion
Maintenant « Le centurion offre à Jésus l'amphore pour qu'il boive la mixture anesthésique du vin myrrhé » 609.1 . Mais Jésus la refuse (Mc 15, 23). Plusieurs parmi ses pires ennemis, membres du sanhédrin, savourent leur triomphe (Lc 23,35). Les bourreaux tendent aux condamnés des chiffons crasseux pour qu'ils s'en couvrent l'aine. Mais Jean présente à Longin le long voile que la Vierge lui a donné. Le centurion accepte, et Jésus l'enroule autour de sa taille « en lui faisant faire plusieurs fois le tour du bassin en le fixant bien pour qu'il ne tombe pas… Et sur le lin baigné seulement jusqu'alors de pleurs, tombent les premières gouttes de sang » 609.2 . Ces informations inédites nous interpellent : en effet les Archives de l'Oise possèdent un document de 1666 évoquant le voile de Marie vénéré dans l'église Saint-Jacques de Compiègne . La description de Maria Valtorta comporte au moins quatre indices concordants avec cette précieuse relique : la matière, la couleur, la longueur et les tâches de larmes et de sang ! Il est pourtant fort improbable que Maria Valtorta ait pu avoir connaissance de cette tradition locale. Jésus est maintenant allongé sur la Croix. La douleur aigüe du premier clou, planté dans son poignet droit lui arrache un cri. « Marie répond au cri de son Fils torturé par un gémissement (...) , et elle se courbe, comme brisée, en tenant sa tête dans ses mains » 609.5 . Le trou prévu pour le bras gauche ne correspond pas au carpe. Les bourreaux « prennent une corde, lient le poignet gauche et tirent jusqu'à déboîter la jointure et arracher les tendons et les muscles » 609.5 . Le crucifiement au sol, l'écartèlement du bras et l'utilisation de trois clous sont des descriptions communes avec celles de Catherine Emmerich, Marie d'Agreda ou Angèle de Foligno . C'est aussi ce qu'ont décrit saint Bonaventure et Nicolas de Lyre (1270-1349). Saint Bonaventure et saint Jérôme indiquent que lorsque la croix fut levée, le corps fut « branlant et ça et là », exactement comme l'écrit Maria Valtorta. Le temps se fait encore plus orageux : « un nuage noir comme de la poix qui surgit » 608.9 . C'est là une explication « naturelle » des versets évangéliques : « A partir de midi, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu'à trois heures » (Mt 27,45 ; Mc 15,33 ; Lc 23,44). Longin aperçoit la douleur atroce de Marie, et il interpelle un de ses hommes : « Si la Mère veut monter avec le fils qui l'accompagne, qu'elle vienne. Accompagne-la et aide-la » 609.8 . Les synhédristes présents poursuivent leurs blasphèmes (Mt 27,42 ; Mc 15,31-32; Lc 23, 35), tandis que « le larron de gauche continue ses insultes du haut de sa croix » 609.11 (Lc 23,39-41). Le ciel s'assombrit toujours d'avantage, signe d'un passage orageux très dense . « C'est dans cette lumière crépusculaire et effrayante que Jésus donne Jean à Marie et Marie à Jean » 609.15 (Jn 19,26-27). Joseph d'Arimathie et Nicodème, porteurs d'un laissez-passer remis par Pilate, obtiennent de s'approcher, provoquant la colère et l'indignation des autres synhédristes présents. « Qui pactise avec le rebelle est un rebelle » 609.16 , leur lance Eléazar, le fils d'Anna. Peu après Jésus « s'affaisse tout entier vers l'avant et le bas, comme s'il était déjà mort, il n'halète plus, la tête pend inerte en avant » 609.18 . Marie pousse un cri d'angoisse, tandis que Jeanne de Chouza et Elise s'évanouissent et doivent être raccompagnées chez elles . Dans un suprême effort Jésus s'exclame : « Éloi, Éloi, lamma scébacténi ! » 609.19 (Mt 27,48; Mc 15,36; Jn 19,28-30). Quelques minutes passent. Un soldat présente l'éponge au Mourant qui murmure « J'ai soif ! » 609.20 (Mt 27,48 ; Mc 15,36 ; Jn 19,28-30). « Un silence. Puis nette dans l'obscurité totale la parole : "Tout est accompli ! " » 609.22 (Jn 19,30). Encore un silence, et c'est la dernière prière : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ! » 609.22 (Lc 23,46) puis survient « le "grand cri" dont parlent les Évangiles et qui est la première partie du mot "Maman"… Et plus rien… La tête retombe sur la poitrine, le corps en avant, le frémissement cesse et cesse aussi la respiration. Il a expiré » 609.22 (Mt 27,50 ; Mc 15,37). Au même instant l'orage qui menaçait éclate brusquement. La foudre tombe à proximité et de nombreux éclairs sillonnent le ciel tandis que la terre tremble(Mt 27,51). La foule, épouvantée, se disperse alors (Lc 23,48). Tandis que les saintes femmes réconfortent Marie qui s'est presque évanouie de douleur, Longin , d'un coup de lance (Jn 19, 34), s'assure de la mort du Condamné. Son geste accompli, il soupire : « C'est mieux ainsi. Comme à un cavalier, et sans briser les os… c'était vraiment un Juste ! » 609.27 . Tandis que Joseph et Nicodème courent au Prétoire pour obtenir l'autorisation d'ensevelir Jésus, ils croisent Gamaliel, hagard. Ils l'interrogent : « Mais pourquoi es-tu ici ? Et ainsi ?… » « Chose terrible ! J'étais dans le Temple ! Le signe ! Le Temple tout ouvert ! Le rideau pourpre et jacinthe pend déchiré ! Le Saint des Saints est découvert ! Anathème sur nous ! » 609.28 . Les deux réalisent alors que le signe tant attendu par Gamaliel vient de se produire : « "Ces pierres frémiront à mes dernières paroles ! " Il le lui avait promis ! » 609.28 . La ville semble maintenant en proie à la terreur. La secousse tellurique ayant renversé quelques pierres fermant des tombeaux, des rumeurs circulent : « il y avait des gens qui juraient en avoir vu sortir les squelettes qui, pendant un instant, reprenaient une apparence humaine » 609.29 . Gamaliel, épuisé et terrorisé, se couche au sol devant la Croix, sans s'apercevoir que Jésus est déjà mort. « Le signe ! Le signe ! Dis-moi que tu me pardonnes ! Un gémissement, même un seul gémissement, pour me dire que tu m'entends et me pardonnes » 609.30 . Mais le décurion le détrompe (Mt 27,54) : « Lève-toi et tais-toi. Inutile ! Il fallait y penser avant. Il est mort. Et moi, païen, je te le dis : Celui que vous avez crucifié était réellement le Fils de Dieu ! » 609.30 . FOOTNOTES : C'est effectivement avec un voile autour des reins que depuis des siècles fut généralement représenté le Christ en Croix. (Saint Ambroise fut seul, semble-t-il, à affirmer que Jésus fut nu sur la croix). : Voir en Annexe 4 quelques données historiques sur ce sujet. : Sainte Angèle de Foligno (1248-1309) ajoute : « Il semblait que toutes les articulations de ce corps béni étaient si disjointes, disloquées et désunies, à cause de la cruelle tension et de l'horrible traction infligées à ses membres virginaux sur le gibet de la Croix, par les mains homicides de ces perfides. Les tendons et les jointures des os de ce corps très sacré semblaient avoir totalement quitté leur harmonie normale ». : Selon R.P.O Maillard Histoire de la Passion de Jésus . : L'idée d'une éclipse de soleil, soutenue par Thallus (vers 50-70), Tertullien ( Apologétique ) ou Phlegon de Tralles (au 2e siècle) est depuis longtemps abandonnée, une telle éclipse ne pouvant pas avoir lieu en période de pleine lune ! Déjà vers 220 Jules l'Africain refusait cette hypothèse : « Thallus, dans son 3e livre des Histoires explique cette obscurité par une éclipse, ce qui me parait inacceptable » écrivait-il (dans Syncellus ). : Ceci explique l'absence de plusieurs proches et des bergers au moment de la mise au tombeau. (voir aussi MV 609.24). L'explication en est donnée en MV 612.24. : Maria Valtorta confirme la présence de la Vierge, de Marie d'Alphée et Marie de Zébédée, de Marie-Madeleine et de Marthe, mais aussi de Suzanne, que les évangélistes n'ont pas citée. : Au cours des siècles certains ont parfois contesté que ce soit Longin qui ait donné ce coup de grâce. En tant que centurion, ce geste lui revenait certainement. Quant au coté droit, c'était la tradition communément admise par les anciens, d'après des traductions arabes et (suite page suivante...) : Flavius Josèphe, Guerres des juifs 5, 4, 407, décrit ainsi le voile du Temple : « un peplos babylonien, brodé de laine violette , de lin, d'écarlate et de pourpre ». : La tradition place ces paroles dans la bouche de Caïus Oppius Cornelius (Voir apocryphe de Fl. Dexter). Ici, (et d'après MV 515.4/6) c'est le décurion qui parle. Ceci n'est pas incompatible, puisque Cornélius était centurion à Césarée en 42/43, et pouvait fort bien n'être encore que décurion en l'an 30. Voir aussi F.-M. Debroise, R. Laurentin et J.-F. Lavère, Dictionnaire des personnages de l'Evangile , 2012 Salvator, page 111-112.
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La mise au tombeau
Joseph et Nicodème ne permettent pas que les bourreaux détachent Jésus de la Croix. Ils s'en chargent, aidés par Jean, tandis que les soldats romains regagnent leur casernement. Marie s'angoisse en recevant le corps de son Fils : « Où, où te mettrai-je ? Dans quel lieu qui soit sûr et digne de Toi ? » 609.34 . C'est qu'en effet, comme l'indique saint Bonaventure , les bourreaux n'allaient pas tarder à « les ensevelir, pour que leurs corps ne demeurassent point en croix pendant le grand jour du Sabbat ». Joseph d'Arimathie la rassure aussitôt : « Réconforte-toi, ô Femme ! Mon tombeau est neuf et digne d'un grand. Je le Lui donne. Et Nicodème, mon ami, a déjà porté au tombeau les aromates que lui veut offrir personnellement, Mais, je t'en prie, puisque le soir approche, laisse-nous faire … » 609.34 . Joseph, Nicodème et Jean portent le Christ au tombeau, tandis que les saintes femmes, soutenant Marie, emportent toutes les reliques qu'elles ont ramassé. éthiopiennes. C'est seulement à partir du 17 e siècle que Lucas Brugensis (1552-1619) et d'autres après lui optèrent pour le coté gauche. Mise au tombeau, (miniature du manuscrit Pray en 1192) Arrivé près du tombeau dans lequel va être enfermé son Fils, Marie est prise d'une terrible angoisse spirituelle. Elle ne veut pas être séparée de son Jésus : « Partez. Moi je reste. Vous reviendrez dans trois jours et nous sortirons ensemble » 610.9 . Déjà au 15e siècle le père Maillard n'écrivait-il pas : « Sa tres douloureuse Mere ne se hastoit pas... Voyant sainct Jehan que lheure tardoit, pria a la tres digne Mere de Dieu quelle condescendist ». Dans un commentaire à Maria Valtorta, Jésus indique que Satan s'est acharné sur Marie « avec des assauts périodiques jusqu'à l'aube du Dimanche », et la Mère dut lutter « pendant trois jours contre Satan qui voulait l'amener à nier ma Parole et à ne pas croire en ma Résurrection » 610.16 . FOOTNOTES : Saint Bonaventure, Méditations sur la Vie de Jésus-Christ , Chap.80. Notons d'ailleurs que les descriptions de Maria Valtorta sont conformes à celles de ce saint Docteur. : Olivier Maillard, l'Histoire de la passion de Jésus , 1490.
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Dans l'attente de la Résurrection
Marie Valtorta nous décrit cette extrême tentation, et les tortures qui l'accompagnèrent. Tous les Pères de l'Église s'accordent à dire que la Vierge Marie a souffert plus que tous les martyrs ensemble, et que sans un miracle elle n'eut jamais pu survivre à la Passion de son Fils. Ils lui donnèrent d'ailleurs le titre de Regina Martyrum . « Quelle qu'ait été la cruauté exercée sur les corps des martyrs, elle était légère, ou plutôt elle n'était rien, comparée à la cruauté de la passion de Marie » déclare Saint Anselme . Et saint Bernardin de Sienne ajoute : « La douleur de la sainte Vierge a été si grande que, si elle était divisée et partagée entre toutes les créatures capables de souffrir, celles-ci périraient à l'instant ». A l'opinion des Pères se joint le témoignage de nombreux mystiques . Et c'est ce que Jésus confia encore à Maria Valtorta : « Non, il n'y a pas eu d'agonie plus longue, et qui ait pris fin en une douleur plus grande, que celle de ma Mère » 603.2 . A peine ont-ils roulé la pierre qui ferme le tombeau qu'arrivent les gardes du Temple. La Vierge ne voudrait pas s'éloigner du tombeau, mais Marie-Madeleine trouve les paroles qui finissent par la convaincre de rentrer au Cénacle. « Si nous arrivons à nous unir dans la foi en sa Résurrection, c'est plus vite qu'il ressuscitera. Nous l'appellerons par notre amour… » 611.6 . Elles regagnent la ville juste avant que les romains, qui ont renforcé les patrouilles pour parer aux troubles, ne referment les portes. Joseph, croise Helchias, toujours menaçant : « On sait que tu es entré dans la maison de Pilate, profanateur de la Loi. Tu en rendras compte. La Pâque t'est interdite ! Tu es contaminé » (...) « Et maintenant que tu te mets bien avec Pilate, ne pense pas pouvoir soustraire le Cadavre. Nous avons pris des mesures pour que le jeu cesse » 611.9 . Ce bref échange est très éclairant : il confirme d'une part que les pharisiens n'avaient pas encore consommé la Pâque, et d'autre part que la garde du tombeau a été organisée par le sanhédrin, et non par les romains . Mais Joseph ne s'en laisse pas conter : « Nous avons vu . (...) Lâches ! Vous avez peur même d'un mort ! Mais de mon jardin et de mon tombeau, je fais ce qui me semble bon (...) J'en appellerai à Pilate » 611.9 . Et son ami Nicodème renchérit : « Ni gardiens ni sceaux n'empêcheront le Vengeur de se lever et de frapper » 611.9 . En quittant Marie, les deux amis promettent de revenir dans la journée : « Le sabbat est mort. Nous viendrons » 611.14 . Nicodème et Joseph ont déjà compris que plus rien ne sera comme avant. L'histoire montre que la célébration du dimanche est une des premières décisions prises par les disciples juste après l'Ascension du Seigneur(Voir 1 Cor 16,2 ; Ap 1,10 ; Barnabé 15 ; Ac 20,7 ; Justin, Apologie ; et aussi MV 612.22). « Marie et ses compagnes demeurent avec Jean en la maison, les portes fermées. Elles sont affligées et tristes comme des orphelines que la mort d'un père a abreuvées de douleur » nous dit encore saint Bonaventure (au chapitre 84 de ses Méditations sur la vie de Jésus). C'est bien ce que nous décrit aussi Maria Valtorta, dans des pages poignantes où s'entremêlent espoirs et angoisses. Les rumeurs les plus folles circulent déjà dans la ville, rapportées par le gardien du Cénacle. « Les femmes gémissent non pas tant de peur pour elles-mêmes que pour leurs fils et leurs maris » 612.5 . Puis le temps passe, et la lamentation douloureuse de Marie se prolonge... Plus de quarante ans après Maria Valtorta, Jean-Paul II confirme en quelque sorte son récit : « La Vierge Marie qui, dans le pèlerinage de la foi , est allée jusque dans la nuit de la foi en communiant à la souffrance de son Fils et à la nuit de son tombeau ». Totalement épuisée par tant de souffrances, la Vierge se sentant comme abandonnée, soupire : « Jésus, pitié ! Un signe de Toi ! Une caresse, une parole pour ta pauvre Maman au cœur déchiré ! Un signe, un signe, Jésus, si tu veux me trouver vivante à ton retour » 612.18 . FOOTNOTES : Saint Anselme, De Excell. Virg . cap. V. : Saint Bernardin de Sienne, Ad Novatum I, 359. : Voir par exemple Sainte Brigitte « Si Notre-Seigneur n'avait pas soutenu sa Mère, elle n'aurait pu conserver la vie pendant son martyre ». (Revelat. Sermone angelico t XVII). Voir aussi le Père Faber ( Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie ). : Maria Valtorta est conforme à Matthieu (Mt 27,62-65) et n'apporte donc pas crédit à l'apocryphe qui affirme que Longin assurait la garde. : On apprend effectivement plus loin que le sceau du Temple fut apposé sur la pierre du tombeau (MV 617.1). Le scellement du golal est évoqué par Mt 27,66, mais aussi par l'évangile de Pierre , apocryphe daté vers 140, dont un passage dit au verset 33: « ils y apposèrent sept sceaux ». L'opinion des Pères confirme que le sceau du Sanhédrin fut apposé sur la pierre. : Jean Paul II Redemptoris Mater § 18 et CEC § 165.
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Le voile de Véronique
« Un coup résolu à la porte fait sursauter tout le monde » 612.19 . Marie Madeleine, une nouvelle fois, montre son courage et va à la porte. « Qui frappe ? » (...) « C'est Nike. J'ai quelque chose à donner à la Mère. Ouvrez ! Vite. La ronde fait son tour » 612.19 . Et Nike raconte : « J'avais préparé le voile des reins pour qu'il ne se serve pas des chiffons des bourreaux » 612.19 . Sur le chemin du Calvaire, elle l'a tendu à Jésus pour qu'Il s'essuie le visage, puis elle est entrée chez elle en pleurs, pour mettre à l'abri cette précieuse relique. Maintenant elle a découvert le miracle : « Oh !… Il y a dessus le visage du Rédempteur ! » 612.19 . Tous ensemble, ils vont présenter l'image miraculeuse à Marie qui s'exclame : « Oh ! Père ! Dieu Très-Haut ! Fils Saint ! Éternel Amour ! Soyez bénis ! Le signe ! Le signe que je vous ai demandé ! » 612.20 . Plus tard, lorsque Jésus ressuscité apparaît dans sa gloire à sa Mère, Il confirme : « Maman. Tu vois ce voile ? Dans mon anéantissement, j'ai dégagé encore une puissance de miracle pour Toi, pour te donner ce réconfort » 618.5 . Ce récit justifie que l'on s'attarde un instant sur l'histoire de cette relique que d'aucuns, aujourd'hui, ont remisée arbitrairement au rang des pieuses légendes . L'histoire certaine du voile de Véronique commence lors du pontificat de Jean VII en 705. Le 23 novembre 1011, le pape Sergius lui consacra un autel et un reliquaire au Vatican. En 1298, Boniface VIII enleva la relique du Latran, où elle se trouvait alors, et la rapporta à la basilique saint Pierre. Depuis Nicolas IV au 13e siècle jusqu'à Benoit XIV au 18e siècle, les fêtes, processions et ostensions du suaire furent continues. En 1606, Paul V plaça la relique dans la nouvelle basilique de Saint-Pierre. Plus tard, Benoît XIV (vers 1745)déclara :« Que Véronique soit le nom d'une femme ou celui de la relique elle-même, il est certain que cette relique est honorée depuis beaucoup de siècles dans la basilique du Vatican » (...) « Le suaire qui a parfaitement gardé et garde encore les traits du visage de N. S. Jésus-Christ, arrosé de sueur et de sang »( De Canonix . SS). De nombreux artistes en firent des représentations au 17e siècle. Les œuvres de Claude Mellan, Philippe de Champaigne, Domenico Fetti(ci contre) ou Daniel Halle (toutes réalisées entre 1620 et 1645) possèdent des similitudes frappantes entre elles, mais également avec l'image du saint Suaire de Turin ! La dernière ostension publique du voile de Véronique eut lieu en 1854 Depuis, l'image figurant sur la sainte relique est tellement estompée presque imperceptible. Le chef d'œuvre de Domenico Fetti (peint vers 1615) constitue donc certainement l'une des plus fidèles reproductions du voile de Véronique , tel qu'il pouvait être encore visible, il y a quatre siècles . Or quelle ne fut pas ma surprise lorsque, superposant le visage de ce tableau avec celui du Saint Suaire de Turin, j'ai constaté que les images se correspondaient parfaitement, et que leur fusion par simple transparence, produisait ce portrait du Christ souffrant si profondément émouvant, surnaturel et ineffable. « Comme il est beau même dans sa douleur ! » 612.25 nous dit Marie. FOOTNOTES : Pourtant Simon Claude Mimouni, Dormition et Assomption de Marie , 1995 p314 rapporte que dans un Transitus des premiers siècles,« tout au long du récit est évoqué un suaire avec l'image de Jésus auprès duquel Marie se réconforte ». Exactement ce que décrit Maria Valtorta ! : Auparavant l'ostension du samedi 6 janvier 1849 donna lieu à un prodige : alors qu'une foule de fidèles était à genoux en présence des Reliques Majeures exposées, tous observèrent que sur « la Véronique », l'image estompée devenait de plus en plus nette et reformait le visage vivant de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C'est à la suite de ce prodige que fut fondée, sous l'impulsion du « saint homme de Tours » la confrérie de la Sainte Face . Le pape Léon XIII encouragea cette dévotion par ses brefs du 9 décembre 1884 et du 30 mars 1885. : Assistant en 1580-1581 à une ostension, Michel de Montaigne en témoigne dans son Journal de voyage : « Ces jours-ci, on montre la Véronique qui est un visage ouvragé et de couleur sombre et obscure... ». « Un visage douloureux, mais encore vivant » selon la dictée du 19 février 1944.
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Le sabbat avant la Résurrection
Le temps passe encore, et Marthe, avec son esprit pragmatique, s'interroge : « Comment ferons-nous pour les onguents ? » 612.21 . « Il faudrait que tout soit prêt pour l'aurore du premier jour après le sabbat » 612.21 , renchérit Marie d'Alphée. Heureusement, Marie-Madeleine sait que dans le palais de Lazare, elle trouvera les aromates nécessaires. Elle décide d'y aller seule, malgré les désapprobations de ses compagnes, qui jugent trop dangereux de sortir maintenant. Sa détermination galvanise Jean, qui lui aussi décide de partir à la recherche des apôtres. Sa mère tente en vain de le retenir : « C'est le sabbat… tu ne peux pas … » Mais Jean lui rétorque : « Le sabbat est mort. Je le dis, moi aussi, avec Joseph. L'ère nouvelle est commencée avec, en elle, d'autres lois, d'autres sacrifices et d'autres cérémonies » 612.23 . Quand Marie-Madeleine revient, elle est triomphante : « Voici des huiles de toutes espèces, et du nard, et de l'oliban, et du benjoin ». (...) « en attendant nous mélangerons celles-ci et demain nous prendrons… oh ! en payant, Isaac les donnera même le jour du sabbat… Nous prendrons de la myrrhe et de l'aloès » 612.24 . Jeanne de Chouza, un peu remise de son malaise, a elle aussi donné des aromates, et elle reviendra dans la matinée. Vient ensuite Valéria, qui apporte au nom des romaines de l'encens et des résines précieuses : « Nous connaissons vos usages et nous voulons que les baumes de Rome aussi soient répandus sur le Triomphateur » 612.27 dit-elle simplement avant de repartir dans l'aube naissante. Les portes de Jérusalem vont être ouvertes, et Jean sort donc sans tarder « sourd aux supplications maternelles » 614.1 . A peine est-il sorti que voici Manaën. Il vient saluer Marie et proposer son aide. Blessé lors de sa charge héroïque près du Xyste, il a du aller soigner son bras chez Nicodème. Après avoir adoré le visage du Rédempteur imprimé sur le voile de Nike, il part prendre des nouvelles des uns et des autres chez Lazare. A lui aussi peu importe de déroger désormais au précepte sabbatique. Peu après son départ, c'est le berger Isaac qui vient saluer Marie, au nom de tous ses compagnons. Présents au Calvaire, ils ont du s'éloigner pour raccompagner Nike, Jeanne et les autres femmes disciples. Maintenant presque tous les disciples se sont regroupés à Béthanie. « Et Simon Pierre ? Et Judas de Kériot ? Et Thomas et Philippe ? » « Je ne sais pas Mère… Lazare m'a envoyé voir car on lui avait dit qu'ils… vous avaient tués ». « Va tout de suite alors le tranquilliser. J'ai déjà envoyé Manaën » 614.6 . Une certaine confusion règne encore, et personne ne sait ce que sont devenus les galiléens qui accompagnaient les cousins Joseph et Simon. Marie d'Alphée, Suzanne et Marie Salomé restent inquiètes. Nouvelle visite : c'est Longin. Il apporte le fer de la lance, ayant appris par Joseph d'Arimathie le désir de Marie. C'est seulement vers midi que Jean revient. Il annonce la pendaison de Judas, puis repart aussitôt à la recherche de Pierre. La journée s'écoule lentement, entrecoupée de visites nombreuses. Ce sont d'abord Chouza et Jeanne, puis Joseph et Nicodème, suivis plus tard par Zébédée, Simon et le mari de Suzanne. Puis survient le cousin Joseph, rongé par le remord et la crainte de ne pouvoir être pardonné de sa trop longue incrédulité. La Vierge Marie, malgré sa fatigue et son immense chagrin les réconforte tous, elle qui aurait tant besoin de réconfort en ces heures terribles. Une nouvelle nuit commence, lorsque Jean revient enfin avec Pierre complètement anéanti, et pleurant sans retenue. Les évangélistes ont gardé le silence sur le retour de Pierre après son reniement. Ils ont d'ailleurs jeté un voile pudique sur le comportement des uns et des autres durant ces trois jours terribles. Tout ce que nous en dit Maria Valtorta est cohérent avec la psychologie de chacun, et rien ne semble devoir nous faire douter de son témoignage. D'ailleurs j'ai déjà souligné que son récit présente quelques analogies avec les Méditations sur la Vie de Jésus-Christ de Saint Bonaventure. Ce saint docteur de l'Église écrit : « Pierre entra donc couvert de confusion, sanglotant amèrement et versant des larmes. Alors tous recommencèrent à pleurer ». Puis il nous montre la Vierge Marie réconfortant les uns et les autres : « Le bon Maître, le Pasteur fidèle s'est séparé de nous, et nous sommes demeurés comme des orphelins. Mais j'ai l'espérance assurée que nous le reverrons bientôt. Vous savez que mon Fils est bon et qu'il vous aimait tendrement. N'ayez donc aucun doute qu'il ne vous réconcilie avec lui, et qu'il ne vous pardonne volontiers tout ce que vous pouvez avoir commis d'offenses ou de fautes envers lui. Par la permission de son Père, la fureur déchaînée contre lui a été si terrible et l'audace des méchants a tellement prévalu que vous n'eussiez pu lui être d'aucun secours, même en demeurant avec lui. Ainsi ne vous troublez donc pas ». « Et la nuit du Samedi Saint passe ainsi, jusqu'au moment où le chant du coq, à la première clarté de l'aube, fait lever Pierre avec un cri et son cri apeuré et douloureux réveille les autres dormeurs » 615.12 . FOOTNOTES : Saint Bonaventure, Méditations sur la Vie de Jésus-Christ , chap. 84.
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La Passion et la mort de Jésus
L'écriteau sur la Croix
Cette vénérable relique, le titulus crocis , est conservée à Rome depuis de nombreux siècles. Elle est mentionnée par les quatre évangélistes (Mt 27, 37 ; Mc 15, 26 ; Lc 23, 38 ; Jn 19, 19-22), et le témoignage de Jean, témoin oculaire, apparaît logiquement le plus rigoureux. En 1492, les lettres rouge, quoique ternies, étaient encore bien visibles. La relique s'abîma beaucoup au cours des siècles, mais heureusement les anciens en avaient fait un relevé fidèle. Au 19e siècle P. L. B. Drach ( L'Inscription Hébraïque du titre de la Sainte Croix 1831 p 10 et suivantes) put étudier minutieusement la partie hébraïque du texte, qu'il jugea authentique sans le moindre doute. L'étude décisive fut menée en 1997 par sept experts en paléographie hébraïque, grecque et latine. Tous l'ont daté entre le 1er et le 3e siècle , ce qui exclut un faux datant du 4e siècle, époque de sa découverte par sainte Hélène. Jean-Paul II déclara alors : « Vraiment ce témoin silencieux de la Passion de Notre Sauveur est un symbole pour le jubilé des 2000 ans de la naissance de Jésus Christ ». D'autres ont fait observer que les initiales latines INRI ( Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum ) se traduisent en hébreu « Yeshoua‛ Hanazir Wemelekh Hayehoudim », soit les initiales du Tétragramme sacré YHWH ! Note : Les clichés qui suivent ont été inversés, pour une meilleure lisibilité, l'original étant écrit de droite à gauche dans les trois langues. Aujourd'hui ne subsiste de la relique que la partie centrale, le reste étant tombé en poussière au cours des siècles. FOOTNOTES : Dr Hesemann, Die Entdeckung der Kreuz-Inschrift , Herder 1999.
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📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2