Énigmes Valtorta
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Toutes les catégoriesIl y a un temps pour toute chose...Egale des plus grands géographes ?Et Jésus parcourait les villes et les villagesLes témoins oculairesVingt talents pour libérer Jean-Baptiste...Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiersUn inventaire architectural exhaustifDe Re Rustica...Est-il permis de guérir le jour du sabbat...Cette parole leur demeurait cachéeSi cela n'est pas vrai...c'est bien imaginéLes quatre évangiles en un seul ?Le ProtévangilePremière année de vie publiqueSeconde année de vie publiqueTroisième année de vie publiquePréparation à la Passion de JésusLa Passion et la mort de JésusDe la Résurrection à la PentecôteEpilogue
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Seconde année de vie publique
La parabole des talents
Une fois les rites prescrits accomplis, tous se rassemblent au Portique des Païens , pour écouter l'enseignement divin. Jésus commence par les grandes leçons sur la condition des disciples, telles que nous les ont résumées Matthieu et Luc . Ces textes denses et concis posent un certain nombre de problèmes d'interprétation aux exégètes . La version transmise par Maria Valtorta, beaucoup plus détaillée, devient parfaitement limpide et résout toutes les ambiguïtés des textes de Matthieu et de Luc. Elle apporte spontanément une réponse pertinente à ces questions longtemps réputées plus ou moins insolubles. Comme c'est pratiquement toujours le cas sur le parvis du Temple, la discussion s'engage entre Jésus et des scribes venus l'écouter. Et pour illustrer ses réponses et rendre son enseignement facilement mémorisable, Jésus utilise des paraboles. Il commence par la parabole des talents . Matthieu, présent, a parfaitement mémorisé cette parabole . Il n'a sans doute pas jugé nécessaire de préciser ce qui lui paraissait évident, à savoir que le serviteur qui avait reçu un seul talent, avait en fait reçu le plus, puisque c'était un talent d'or, et non d'argent comme pour les autres . « ... à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu » 281.9 commente alors Jésus . Puis le Seigneur conclut ainsi cette parabole : « Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie » 281.9 . FOOTNOTES : Mt 10,37-38 ; Lc 14,25-33 et même Mc 8,34. Puis Mt 25,14-30 ; Lc 19,11-27 ; Lc 10, 25-37. : Comme par exemple « haïr son père et sa mère » (Lc 14,26) ; ou bien la phrase « à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré » (Mt 25,29). : Plus tard, en MV 596.51, Jésus demande d'ailleurs à Matthieu de répéter cette parabole aux nouveaux disciples. : Pour plus de détails sur cette question, voir L'Enigme Valtorta tome 1, page 193-194. : La finale de Maria Valtorta « Quant au serviteur inutile (...) qu'on l'expulse de ma propriété et qu'il s'en aille pleurer et se ronger le cœur » est conforme à celle de Matthieu 25,30. Francis Marion ( Association Jean Carmignac , 2003, n° 19) a montré que la conclusion cruelle de Luc 19,27 « égorgez-les devant moi » était très certainement due à une confusion entre les mots hébreux chakhat = égorger et chakhah = s'incliner, lors de la traduction en grec d'un original hébraïque.
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Seconde année de vie publique
Joseph et Nicodème informent Jésus
Comme Il l'avait promis à Lazare, dès le lendemain de la fête, le vendredi 22 septembre , Jésus se rend à Béthanie. En chemin Il donne ses instructions aux disciples, ce qui suscite quelques objections parmi ceux qui sont envoyés en Décapole, qu'ils considèrent comme une terre païenne. Jésus doit donc les reprendre : « Vous n'êtes plus des juifs ou des galiléens : vous êtes les disciples. Cela suffit. Le nom et la mission vous mettent au même rang pour la région, pour la catégorie, pour tout. Il n'y a qu'une chose où vous pouvez vous distinguer : la sainteté. Elle sera individuelle et proportionnée à ce que chacun saura atteindre. Mais Moi, je voudrais que vous arriviez tous au même degré : à la perfection » 282.1 . Chez Lazare, Jésus retrouve Joseph d'Arimathie et Nicodème, qui évitent de le rencontrer ouvertement au Temple, pour pouvoir mieux Le renseigner de ce qui s'y trame. Ils confirment que le Sanhédrin a été informé, juste avant la fête, de la présence auprès de Jésus, en plus de pécheresses connues et inconnues et d'un publicain, d'un ancien galérien, d'un philistin incirconcis et d'une païenne. Contre cette hargne pharisaïque, Jésus va prendre les dispositions nécessaires, dans l'intérêt de ces âmes fraichement converties, et pour leur éviter toute humiliation. Sans désigner ouvertement Judas, Jésus déclare à tous ceux qui sont présents : « De toutes façons le délateur et vous, membres du Sanhédrin, vous pouvez informer qui de droit que le scandale est enlevé à partir d'aujourd'hui même » 282.6 . Hermastée le philistin va se faire circoncire sans délai, mais Jésus précise aux deux synhédristes son opinion sur la circoncision : « Je l'accorde pour calmer les susceptibilités d'Israël et pour montrer la volonté réelle du philistin d'arriver à Dieu. Mais, je vous le dis, dans le temps du Christ ce n'est pas nécessaire pour appartenir à Dieu. Il suffit d'avoir la volonté et l'amour, il suffit d'avoir la rectitude de la conscience » 282.6 . Hermastée restera à Béthanie jusqu'à ce qu'il puisse marcher et suivre Jésus dans son pèlerinage à travers la Décapole et au-delà. « La malveillance des juifs devient si forte qu'elle nous conseille de mettre le fleuve entre eux et nous » 284.1 , précise le Seigneur quelques jours plus tard. Effectivement ce territoire était en principe hors de la juridiction du Sanhédrin. Pour l'esclave Synthyché et l'ancien galérien Jean d'Endor, Jésus veut faire en sorte de les mener le plus discrètement possible à Nazareth. Dans le milieu de la semaine suivante, Il informe partiellement les apôtres de ses projets. « Je passerai par Gerasa, Bozra, Arbèle jusqu'à Aëra » 284.2 . Judas, Thomas, Barthélémy et Philippe vont rester quelque temps en Judée, puis rassembleront les disciples pour la fête des Lumières. Ainsi Judas sera éloigné jusqu'à ce que le problème soit réglé, et en ignorera la solution. « Lazare, il faut que j'éloigne Jean d'Endor et Sintica. Tu vois que la prudence le conseille et aussi la charité. Pour l'un et pour l'autre, ce serait une épreuve dangereuse, une souffrance inutile de connaître les persécutions lancées contre eux… » 285.2 , confie Jésus à son ami. Et Lazare une fois de plus offre la solution : la propriété qu'il possède à Antioche servira de refuge aux deux malheureux. Le mardi 3 octobre ils quittent Béthanie, que Synthyché et Jean ne reverront plus ! La première étape les mène à Jéricho. FOOTNOTES : Cette date, ainsi que les précédentes et que toutes celles qui suivent, s'enchaînent au jour le jour et sont conditionnées par l'arrivée à Gérasa le 6 octobre, « juste avant la fin de cette lune ». : Saint Paul aura bien compris cet enseignement, lorsqu'il s'adressera aux Romains, aux Colossiens ou aux Galates (Ro 2,25-29 ; 1 Co 7,19 ; Ga 5,6 ; 6-15)
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Seconde année de vie publique
Jésus rejeté de Nazareth
En arrivant à Nazareth, la première visite de Jésus est pour sa tante, veuve depuis maintenant plus de six mois. « Quand ma belle-sœur n'est pas là, je passe des jours bien tristes et solitaires » 245.1 , avoue-t-elle à Jésus. Elle accompagnera désormais les femmes disciples dans tous leurs déplacements. Les habitants de Nazareth restent très divisés en ce qui concerne Jésus. Pourtant une majorité réclame sa présence dans la synagogue, pour le sabbat du 17 juin. « Si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi Nouvelle » (...) « Oui. Demain viens ici » 245.6 . Ce jour là, Jésus donne une explication « nouvelle » à l'apologue d'Abimélech, dont Il fait un texte prophétique Le concernant. Quelques uns sont frappés par sa sagesse, tandis que la majorité ne peut voir en Lui rien de plus qu'un enfant du pays. Les évangélistes (Mt 13,53-58 ; Mc 6,1-6 ; Lc 4,16-24 et Jn 4,44) ont rendu compte de cette perplexité de Nazareth à l'égard du Messie . Devant tant d'incompréhension, Jésus déclare : « Mon pouvoir, ici, est impuissant, car il n'y a pas de foi. Allons, amis.Demain à l'aube nous partirons » 246.13 . Ils vont poursuivre leur pèlerinage, par petites étapes compte tenu de la présence des femmes disciples, de Nazareth à Césarée Maritime. De là Marthe et Marie regagneront Béthanie avec le char du serviteur de Lazare, auquel Jésus a donné rendez-vous à cet endroit, avant son départ de Capharnaüm. FOOTNOTES : Les lecteurs de Maria Valtorta remarqueront que Luc fusionne deux interventions de Jésus à Nazareth (MV 106 et MV 246) en un seul paragraphe.
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Seconde année de vie publique
Le pur et l'impur. La parabole du semeur
C'est un peu plus tard, lorsque les apôtres sont assemblés autour de Lui, que Jésus leur commente les dernières paroles dites aux pharisiens : « Il n'est rien en dehors de l'homme qui, entrant en lui, puisse le contaminer. Mais ce qui sort de l'homme, c'est cela qui contamine » 300.9 . Ce serait l'apôtre Barthélemy, d'après Maria Valtorta, qui aurait dit à Jésus(selon Mt 15,12) : « Ces pharisiens, après avoir entendu les paroles que tu as prononcées, s'en sont allés scandalisés » 301.4 . Pierre, qui a bien retenu le conseil donné par Jésus lors de la parabole du semeur , n'hésite donc pas à l'interroger : « Je n'ai pas bien compris la parabole. Explique-la-nous un peu » 301.6 . Les explications données sont conformes à celles de Matthieu et de Marc (Mt 15,15-20 ; Mc 7,17-23) mais, comme à chaque fois, de façon plus détaillée. FOOTNOTES : Jésus leur avait recommandé : « Quand j'ai parlé et que vous n'avez pu tout comprendre et retenir, demandez-moi sans craindre de paraître ennuyeux ou de me décourager » 179.3 .
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Seconde année de vie publique
Le fin de la seconde année
La pluie rend bien pénible le retour d'Endor vers Tarichée et Magdala. Comme c'est si souvent le cas, les apôtres ronchonnent. « Il vaudrait mieux s'abriter à Nazareth qui n'est pas loin » 302.1 . Nazareth est à dix kilomètres, tandis qu'il y en plus de vingt pour rejoindre Tarichée. Mais à Nazareth il y a Jean d'Endor et Synthyché. Jésus le rappelle à Pierre : « Et cela ne doit pas être connu » 302.2 . Il ajoute : « La prudence enseigne que quand une chose doit être tenue secrète, c'est déjà trop que deux en soient au courant » 302.2 . En arrivant à Magdala, où Il vient récupérer le montant de la vente des bijoux d'Alexandre Misace, Jésus donne ses instructions à Judas et à Thomas : ils vont accompagner les femmes disciples qui retournent en Judée, où ils resteront jusqu'à la lune de schébat, après les Encénies . Cela laisse donc deux mois pour finaliser dans la discrétion le voyage à Antioche. Et à Marie-Madeleine qui répugne à d'être raccompagnée à Béthanie par Judas qu'elle n'apprécie guère, Jésus confie : « Rappelle-toi que je dois faire partir Sintica et Jean pour Antioche, et qu'il ne faut pas que la chose soit connue par un imprudent … » 302.7 . Dans la soirée du vendredi 10 novembre, Jésus regagne seul Nazareth. Il a envoyé tous les apôtres avec diverses missions jusqu'à la fête de la Dédicace , qui aura lieu dans une vingtaine de jours. Il retrouve la Maman, quittée aux abords d'Arbèle il y a exactement un mois. Et le lendemain au réveil, quand Jean et Sythyché les ont rejoint, Il leur annonce : « Nous resterons plusieurs jours ensemble » 304.1 . C'est avec trois jours de retard, le mercredi 15 novembre, que Simon le zélote rentre de la mission que lui avait confiée Jésus : acheter plusieurs objets et tissus, en prévision du départ prochain de Jean et Synthyché à Antioche. Margziam songe que c'est le premier anniversaire du jour où il devint orphelin . « Je ne pourrais pas me divertir ces jours-ci » 305.1 soupire-t-il. De son côté Jésus, qui vient de fabriquer deux coffres en bois, se souvient : « Il y a seulement deux ans, je travaillais jusqu'à quatorze heures par jour » 306.4 . Dans une quinzaine de jours ce sera effectivement le deuxième anniversaire du départ de Jésus pour sa vie publique, et Il entrera dans sa trente-troisième année. En arrivant à Nazareth, cinq jours plus tôt, Il avait dit « Cette année, les Encénies se font ici, Maman ! J'arrive à l'âge parfait » 303.2 . Dans cette attente les jours s'écoulent paisiblement dans la maison de Nazareth, en dépit de l'indifférence, voire de l'hostilité des nazaréens envers Jésus. Synthyché approfondit sa connaissance de la doctrine du Christ, qu'elle oppose souvent aux pauvres croyances des grecs. C'est l'occasion d'allusions à certains aspects de cette culture, plus ou moins oubliés aujourd'hui. Ainsi par exemple quand elle déclare : « Il fallait le matérialisme païen pour pouvoir croire qu'étant privée d'ailes, la victoire serait pour toujours en possession des grecs » 307.4 . Salomé, l'épouse du cousin Simon supplie Jésus de guérir son enfant, gravement malade : « Mon petit ! Alphée, le dernier... il y a tant de jours que je supplie Simon d'aller te trouver » 308.3 . Jésus accorde immédiatement la guérison, en même temps qu'Il rassure Salomé sur le comportement de son époux : « Je te promets que cessera le doute de Simon sur Moi » 308.3 . Puis Jésus apporte du réconfort à une famille durement éprouvée, et Margziam, pris de compassion, décide d'un sacrifice pour obtenir la guérison d'une fillette malade : « Je ne prendrai plus de miel pendant toute une lune », et il ajoute : « en ces jours il y a la Fête des Lumières et les fouaces au miel » 309.2 . Mais voici que surgit le cousin Simon. Il ignore encore que son fils est guéri, et il vient à son tour supplier Jésus. Sa stupeur est grande, en apprenant cette guérison : « Toi !… Toi !… Tu as fait cela pour moi qui t'ai offensé encroyant à ce serpent ? Oh ! Seigneur ! Je ne suis pas digne de tant ! Pardon ! Pardon ! Pardon ! » 309.8 . Jésus scelle cette amitié familiale retrouvée : « Je t'attends à ma maison avec Salomé et Alphée. Va. Et souviens-toi que c'est à cause de ton épouse, qui a su croire seulement à la vérité, que tu as la joie actuelle. A cause d'elle (...) Ne tarde pas davantage à lui dire "merci" » 309.8 . Deux ou trois jours avant le début de la fête, Pierre, les bras chargés de présents, vient frapper à la porte de la maison de Nazareth. Il n'a pu résister plus longtemps à son désir de revoir à la fois Jésus et son Margziam. La joie des retrouvailles se trouve un peu ternie du fait de l'absence de Porphyrée que Pierre n'a pas osé faire venir avec lui. Mais Jésus décide : « Quand tu reviendras après les Encénies, tu viendras avec elle. Elle sera avec Margziam, quelques jours, et puis ils retourneront ensemble à Bethsaïda » 310.2 . Une fois seul avec Jésus, Pierre fournit un autre motif à sa visite soudaine : le fait que les trois pharisiens fouinent un peu partout à la recherche de Jean d'Endor et de Synthyché. Pierre les a envoyés vers Jérusalem, mais tôt ou tard ils viendront à Nazareth. Jésus le rassure : « J'ai déjà pourvu à tout, depuis des mois. Quand ils reviendront à la recherche de ces deux qu'ils poursuivent, ils ne les trouveront plus, en aucun lieu de la Palestine » 310.4 . Et Jésus dévoile désormais à Pierre tous les détails de l'exil forcé à Antioche des deux malheureux. « Dans une maison de Lazare. La dernière que possède Lazare là où son père gouverna au nom de Rome » 310.4 , précise-t-Il à Pierre. Ensemble, ils mettent au point quelques détails pratiques. Et la seconde année de la vie publique s'achève avec la souffrance de devoir éloigner de la Palestine Jean et Synthyché. « Une souffrance qui m'est restée sur le cœur tous ces jours et qui a rendues tristes même les lumières des nombreuses lampes » 312.1 avoue Jésus à sa Mère. Qui, si ce n'est Jésus, pourrait imaginer à cet instant pathétique, qu'un ancien galérien et qu'une esclave en fuite vont devenir les fondateurs et les premiers évangélisateurs de la florissante église d'Antioche ? Pour l'heure, pendant ce voyage périlleux confié à ses apôtres, Jésus va s'isoler dans le jeune et la prière, pour la réussite de cette entreprise. * A l'occasion de cette nouvelle année qui s'achève Jésus renouvelle, en la précisant, la remarque qu'il avait faite à la fin de la première année : « « Ainsi commence ma troisième année de vie publique. Elle commence par un départ bien triste, comme la première et la seconde. Elle commence par une grande prière et une grande pénitence comme la première… Car celle-ci a les difficultés douloureuses de la première, et davantage encore. Alors je me préparais à convertir le monde, maintenant je me prépare à une œuvre bien plus vaste et bien plus puissante. Mais, écoutez-moi bien : sachez que si la première année j'ai été l'Homme-Maître, le Sage qui appelle à la Sagesse par une humanité parfaite et la perfection de l'intelligence, et si la seconde, j'ai été le Sauveur et l'Ami, le Miséricordieux qui passe en accueillant, en pardonnant, en compatissant, en supportant, la troisième, je serai le Dieu Rédempteur et Roi, le Juste » » 313.9 . FOOTNOTES : C'est exactement, suivant le calendrier hébraïque, la période anniversaire de la catastrophe qui anéantit la famille de Margziam (MV 139.2). : On retrouve cette même expression d' âge parfait à propos de la trente troisième année de Jésus dans Marie d'Agreda, La cité Mystique de Dieu , tome 5 chap. 13. La mystique espagnole s'en explique assez longuement. : La statue d' Athéna-Niké , c'est-à-dire Athéna-Victoire , fût représentée dépourvue d'ailes, contrairement aux autres statues de Victoires . De là un temple sur l'Acropole reçut son second nom, celui de la Victoire Aptère (sans ailes). Le sculpteur grec avait enlevé les ailes de la Victoire pour qu'elle ne quitte pas la cité. : Jésus fait remarquer à Margziam que « la lune de Casleu est déjà bien avancée ». On voit plus loin (MV 314.3) que le vœu se termine le 17 Tevet. C'est donc qu'il a commencé le 17 Casleu, soit le mercredi 22 novembre, juste une semaine avant la fête. Qui pourrait imaginer un récit si cohérent ? : Voir MV 142.4 au paragraphe « Retour à la Belle-Eau ».
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Seconde année de vie publique
Jeanne et Chouza adoptent deux orphelins
Marie et son jeune frère Mathias sont deux orphelins affamés que Jésus croise à proximité du lac de Méron au début du mois de novembre . Leur maître, le puissant pharisien Ismaël ben Phiabi les a chassé il y a un mois de ses terres, à la mort de leur mère, en leur disant : « Sur le chemin, les chiens affamés » 298.3 . Le vieux paysan Jacob, chez qui ils tentaient de trouver quelque réconfort les a, lui aussi, repoussés sans pitié. Pourtant, un an plus tôt il avait accueilli généreusement Jésus et avait bénéficié, par sa grâce, d'une abondante récolte. « Et tu manques de place et de nourriture pour ces deux malheureux ? Tu peux le dire vraiment, Jacob ? » 298.4 . Jésus le quitte sur le champ, malgré les intempéries et la nuit qui approche. « Allons porter ces deux petits à Jeanne de Chouza. Elle sait se rappeler les bienfaits reçus et elle est miséricordieuse pour l'amour de Celui qui a été miséricordieux avec elle. Allons » 298.5 . Commentant ce bref épisode que n'évoquent ni les évangiles, ni la Tradition, Jésus déclare : « Celui qui ferme son cœur à son frère, ferme son cœur à Dieu et Dieu à lui. C'est le premier commandement, ô hommes. Amour et amour. Celui qui n'aime pas ment quand il se donne pour chrétien » 298.7 . Rentrés dans la nuit à Bethsaïda, ils repartent en barques dès le lendemain matin, en direction de Tibériade. Chouza et Jeanne accueillent chaleureusement Jésus. « Je voudrais que ces petits aient une mère, un père, une maison. Et que la mère eût le nom de Jeanne … » 299.8 leur demande-t-Il. Jeanne, pleine de reconnaissance, se prosterne aux pieds de Jésus, tandis que Chouza déclare : « Sur mon honneur, je te jure que du moment où je poserai ma main sur leur tête innocente, je les aimerai en vrai père, en ton nom » 299.8 . FOOTNOTES : « Je les ai trouvés un soir de novembre, froid, pluvieux, sombre » confirme Jésus en MV 335.14
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Seconde année de vie publique
La tempête apaisée
Quelques jours plus tard, c'est l'épisode de la tempête apaisée (Miracle rapporté par Mt 8,23-27 ; Mc 4,31-41 et Lc 8,23-25). Il s'agit d'une des toutes premières visions reçues par Maria Valtorta . Elle reconnaît Pierre, Jean et André, mais ni Jacques, ni le cinquième compagnon présent dans la barque. De même que Matthieu et Luc, elle ne mentionne pas la présence d'autres barques, contrairement à Marc. Ce miracle impressionna directement les pêcheurs galiléens. Mais Jésus en montre à Maria Valtorta la portée plus universelle : « Les malheurs servent à vous persuader de votre néant ; de votre déraison cause de tant d'erreurs ; de votre méchanceté cause de tant de deuils et de douleurs ; de vos fautes cause de punitions que vous vous donnez à vous-mêmes ; et de mon existence, de ma puissance, de ma bonté » 185.6 . FOOTNOTES : La sixième vision reçue, semble-t-il, datée du 30 janvier 1944.
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Seconde année de vie publique
La visite nocturne au Baptiste
La journée du jeudi est déjà bien avancée lorsqu'ils reprennent la route vers le nord et la Galilée. Mais les journées sont brèves en hiver. « Nous ne pouvons arriver où je voulais avant la nuit » 147.3 constate Jésus. C'est qu'une trentaine de kilomètres séparent Sychar de Enon, et compte tenu de leur départ tardif, il doit leur en rester une bonne douzaine à parcourir. Jésus va se reposer deux ou trois heures avec ses apôtres, en attendant que la lune se lève . Puis, dans le silence de la nuit, Il marche seul d'un pas rapide vers le refuge de Jean Baptiste qu'Il atteint en milieu de nuit. « Comment se fait-il que mon Seigneur soit venu jusqu'à moi ? » « Pour réjouir ton cœur et le mien. Tu m'as désiré, Jean. Me voici » 148.1 . Naturellement, cette rencontre nocturne et sans témoin n'est rapportée par aucune tradition. Elle n'en demeure pas moins plausible, et s'intègre ici parfaitement dans le récit. Jean Baptiste n'ignorant pas sa fin prochaine, confie ses disciples les plus chers au Seigneur. « Je recueille ton héritage et je veillerai sur lui comme sur le trésor le plus cher qui me vient de mon parfait ami » 148.2 , lui promet Jésus. De retour au petit matin, les apôtres pressent Jésus de questions sur son absence nocturne, qui n'est pas passée totalement inaperçue. « Je suis allé faire plaisir à une âme droite, et puisqu'il doit mourir, pour recueillir son héritage » 149.4 . répond simplement Jésus. FOOTNOTES : Le jeudi 6 janvier 28, la lune étant à son dernier quartier brille durant toute la seconde partie de la nuit.
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Seconde année de vie publique
A Nazareth avec Marie
C'est donc après presque quatre mois d'absence que Jésus retrouve enfin la Maman. La rumeur du harcèlement et des complots entrepris contre Jésus est parvenue jusqu'à Nazareth. Marie en est affligée pour son fils qu'elle interroge. « Mais qui t'accuse ? Le peuple ? » « Non, Mère. Les pharisiens et les scribes, à l'exception de quelques justes qui se trouvent parmi eux ». « Mais, qu'as-tu fait pour t'attirer leurs accusations ? » « J'ai dit la vérité. Ne sais-tu pas que c'est la plus grande faute auprès des hommes ? » 150.2 . Et Jésus relate à sa mère les évènements qui se sont déroulés ces derniers mois. « Jésus parle aussi de la nécessité d'approcher des femmes pour les racheter et la peine qu'il a de ne pouvoir le faire à cause de la malignité des hommes » 150.3 . Désormais les femmes disciples, à commencer par les deux Marie, la Vierge et sa belle sœur, accompagneront chaque fois que possible les hommes dans leurs déplacements. « C'est cela qu'il faut près du Saint contre le démon et le monde : le cœur des mamans » 150.3 conclut Marie.
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Seconde année de vie publique
La guérison du fils de l'officier royal
Jésus ayant appris par ses cousins que Suzanne, la jeune mariée de Cana, est tombée gravement malade, se rend chez elle pour la guérir . C'est là que vient Le rejoindre et Le supplier l'officier d'Hérode dont le fils est au plus mal, à Capharnaüm. Saint Jean nous a laissé un récit détaillé de cette rencontre(Jn 4,46-54). Pourtant la narration de Maria Valtorta apporte quelques éléments supplémentaires qui ne manquent pas d'intérêt. « Maître, j'ai appris que tu es revenu. (...) J'ai vu Jean ton disciple. Il m'a appris que tu venais ici. Viens, viens tout de suite, avant qu'il ne soit trop tard » 151.1 . C'est donc Jean lui-même, le seul évangéliste à mentionner cette guérison miraculeuse, qui a appris à l'officier où se trouvait Jésus. La réputation du rabbi galiléen est parvenue à la cour d'Hérode par le témoignage de Chouza : « Je connais Chouza et j'ai vu Jeanne. Je l'ai vue avant et après le miracle, et j'ai cru en Toi » (...) « Mais viens avant que mon petit ne meure ! Et il pleure, désolé ». « Je ne viens pas pour l'instant. Mais va à Capharnaüm. Dès ce moment ton fils est guéri et il vit » « Que Dieu te bénisse, mon Seigneur. Je crois » 151.1 . La foi de l'officier est certes bien grande, puisqu'il croit Jésus capable de guérir son enfant à distance. « L'homme sort en hâte et on entend tout de suite après le trot d'un cheval » 151.1 précise Maria Valtorta. Or cette indication d'apparence futile apporte un éclaircissement au témoignage johannique ! L'évangéliste nous apprend en effet que la scène se déroule à 13h (la 7e heure). En poussant sa monture, il fallut environ cinq heures à l'officier pour parcourir les trente deux kilomètres qui le séparaient de Capharnaüm. C'est l'hiver, le soleil se couche tôt, et il arrive donc nécessairement dans la nuit, soit « le lendemain » . La réponse des serviteurs : « C'est hier, à la septième heure, que la fièvre l'a quitté »(Jn 4,52) et donc parfaitement logique, et ne devrait plus troubler aucun commentateur du texte de saint Jean. FOOTNOTES : Luc 8,2-3 évoque effectivement à mi mots cette guérison. : Rappelons qu'à la façon juive, les jours débutent au coucher du soleil.
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Seconde année de vie publique
La seconde arrestation du Baptiste
A peine Jésus a-t-il achevé son commentaire que Jean « se présente, bouleversé, couvert de poussière avec des marques visibles de pleurs sur le visage » 180.7 . Il revient d'Enon où il a appris que le Baptiste, trahi par un de ses disciples et attiré dans un piège, vient d'être repris par les sbires d'Hérode. Cette dramatique nouvelle cause désarroi et inquiétude parmi les apôtres, qui décident, sous l'impulsion de Pierre, d'organiser une garde rapprochée autour de leur Jésus, pendant toute la nuit. Maria Valtorta nous rapporte donc deux arrestations de Jean Baptiste. La première tandis qu'il baptisait au gué de Béthabara, juste après le baptême de Jésus, à la fin de janvier 27, et celle-ci à la fin de février 28, alors qu'il s'était réfugié à Enon. Les quatre évangélistes évoquent l'emprisonnement du Précurseur(Mt 11,2 et 14,3 ; Mc 6,17 ; Lc 3,20 ; Jn 3,24), mais leurs témoignages chronologiquement imprécis, laissent les commentateurs souvent perplexes. Matthieu semble suggérer deux arrestations, Marc et Jean seulement la dernière, et Luc plutôt la première... A nouveau ici, le récit de Maria Valtorta, sans nullement contredire les évangélistes, permet au contraire de parfaitement concilier leurs différents récits.
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Seconde année de vie publique
L'élection des Douze
Voici venu le moment d'officialiser la composition du groupe apostolique. « Je me retire avec eux dans ces gorges que vous voyez là-bas … » 164.2 dit Jésus en quittant pour quelques jours les femmes disciples. Les Douze vont passer toute la semaine du 6 au 12 février en retraite dans les gorges d'Arbel, une vallée sauvage située entre Tibériade et Magdala. Jésus veut marquer par la prière cette étape décisive de leur engagement. « Je ne vous enseigne pas encore ma prière mais je vous fais connaître comment on prie et ce que c'est que la prière » 164.4 . C'est une allusion à la promesse faite en mai 27 et qui se concrétisera bientôt par l'enseignement du Notre Père . Jésus attire leur attention sur le caractère exceptionnel de la semaine à venir : « Jamais plus, peut-être, nous ne serons ainsi tous ensemble et tout à fait seuls. (...) Il y a un an, nous étions sur le point de nous connaître et dans deux années nous serons sur le point de nous quitter » 164.4 . Marc(Mc 3,13-19) et Luc (Lc 6,12-16) évoquent succinctement cet épisode qui marque une étape importante dans la fondation de l'Église du Christ. Au terme de cette retraite spirituelle de huit jours, Jésus les rassemble : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous le savez tous. Votre âme l'a dit à votre raison. Mais l'âme, qui ces jours a été reine, a enseigné à la raison deux grandes vertus : l'humilité et le silence fils de l'humilité et de la prudence, qui sont les filles de la charité » 165.6 . (...) « J'ai voulu vous faire méditer sur ce qu'est le monde et sur ce qu'est Dieu pour vous faire désirer ce qui est le meilleur. En ce moment, vous n'aspirez qu'à Dieu. Oh ! si je pouvais vous fixer à cette heure, à cette aspiration ! Mais le monde nous attend. Et nous allons vers le monde qui nous attend » 165.7 . Et Jésus leur fait entrevoir leur futur destin, et celui de tous leurs successeurs dans la lignée apostolique ininterrompue. « A partir d'aujourd'hui, vous n'êtes plus mes disciples préférés mais les apôtres, les chefs de mon Église » 165.8 . FOOTNOTES : Voir MV 62.2. Renouvelée en MV 119.10 et en MV 149.3, cette promesse est réalisée en MV 203.5.
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Seconde année de vie publique
La première prédication de Jean et de Simon
En ce dimanche 13 février, dernier jour de la lune de schébat, Jésus a rendez-vous avec les romaines . Croisant la foule rassemblée à proximité par les disciples, Il accomplit de nombreux miracles , puis confie tous ces gens à ses apôtres, qu'Il quitte pour quelques heures. « Les apôtres regardent Jésus, complètement épouvantés » constate Maria Valtorta. Matthieu a une soudaine inspiration : « Jude, toi qui connais si bien l'Écriture, dis au nom de tous la prière de Salomon pour obtenir la Sagesse ». Les paroles que prononce Jude à ce moment là devraient attirer l'attention des exégètes : « Par la Sagesse ont été sauvés tous ceux qui dès le commencement t'ont plu ». La plupart des biblistes modernes (Osty, TOB, Jérusalem...) attribuent dans ce verset le verbe plaire à la connaissance, et non aux destinataires de cette connaissance, traduisant : « Par la Sagesse, les hommes ont été instruits de ce qui te plait, et ont été sauvés ». En tout cas, la traduction donnée ici par Maria Valtorta est conforme à l'interprétation que saint Augustin en donne dans la Vulgate ! FOOTNOTES : En accomplissement de la promesse faite à Jeanne en MV 158.4 de rencontrer ses amies romaines. : C'est exactement ce que décrit Luc 6,17-19 : « Et, descendant avec eux, il se tint sur un plateau. Il y avait une foule nombreuse de ses disciples ... ». : Ce verset est tiré de Sagesse 9, 18. Il se trouve des centaines d'exemples similaires dans le texte de Maria Valtorta, où les textes bibliques semblent recouvrer leur signification originelle.
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Seconde année de vie publique
L‘explication de la parabole du semeur
Rentrés en fin d'après-midi à Bethsaïda, Jésus et les apôtres sont les hôtes de Pierre et de son épouse Porphyrée. A la fin du repas, la conversation s'anime entre les apôtres. Selon son habitude, Jésus les laisse tous s'exprimer librement, et c'est seulement lorsqu'Il le juge nécessaire qu'Il intervient, pour redresser les idées erronées. Il renouvelle la recommandation déjà formulé durant le sermon sur la montagne , le mardi : « Soyez parfaits comme est parfait le Père qui est aux Cieux » 180.4 . Pierre rappelle alors à Jésus sa promesse de leur expliquer la parabole du semeur , et Jésus acquiesce : « À vous il est donné beaucoup plus parce que vous, mes apôtres, devez connaître le mystère ... » 180.4 . Matthieu, Marc et Luc n'évoquent que très brièvement ce passage(Mt 13, 10-12 ; Mc 4, 10-12 ; Lc 8, 9-10), et les exégètes ont parfois du mal à commenter la parole du Seigneur : « Car à celui qui a, il sera donné, et il sera dans la surabondance… ». Le texte transmis par Maria Valtorta, plus détaillé, donne toutes les clarifications souhaitées. « Vous donnez tout à Dieu : affections, temps, intérêts, liberté, vie. Et Dieu vous donne tout en compensation et pour vous rendre capables de tout donner au nom de Dieu à qui vient après vous. Ainsi à celui qui a donné il sera donné et abondamment » 180.5 . Puis l'explication de la parabole du semeur proprement dite est conforme à celle donnée par Matthieu, Marc et Luc. Signalons au passage que lorsque Jésus explique : « ... en donnant ici le cent pour cent, ailleurs le soixante, ailleurs encore le trente pour cent » 180.6 , ce propos est exactement celui transmis par Matthieu (Mt 13, 23) et Marc (Mc 4, 20). Quant à Luc (Lc 8, 15) et son surprenant « portent du fruit par la patience », Jean Carmignac a montré qu'en hébreu, il y a deux lettres qui, si elles se touchent signifient la patience , et si elles ne se touchent pas tout à fait, veulent dire au centuple . La différence dans Luc ne serait donc due qu'à une légère imprécision d'un scribe sur un manuscrit original écrit en hébreu !
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Seconde année de vie publique
De Nazareth à Césarée
Ces longues marches sont vraiment propices aux rencontres de toutes sortes, ainsi qu'aux discussions pour approfondir tous les points de la doctrine du Maître. Maria Valtorta nous révèle alors de nombreuses phrases qu'elle entend prononcées par le Seigneur, et qui constituent autant d' agrapha nouveaux. Ainsi par exemple lorsqu'Il explique à Judas : « Quand quelqu'un ne sait aimer qu'un objet et ne sait en aimer aucun autre, même s'il est aimé de l'objet de son amour, il manifeste qu'il n'est pas dans le véritable amour. L'amour parfait aime, avec les degrés qui s'imposent, tout le genre humain, et même les animaux et les végétaux, les étoiles et les eaux, parce qu'il voit tout en Dieu » 247.2 . Dans le premier tome de l'Enigme Valtorta , j'ai déjà évoqué la précision des descriptions de ce déplacement de Jésus et des siens, entre Nazareth et Césarée , du dimanche 18 juin au jeudi 22, et je n'y reviendrai donc pas. A Bethléem de Galilée, Jésus sauve d'une mort certaine le jeune Abel, accusé à tort d'un crime, et pour confondre publiquement les coupables, Il applique le jugement de l'eau d'amertume . « Ici, il n'y a pas la poussière du Temple, ni son eau, et il n'y a pas de paroles écrites avec de l'encre pour rendre très amère l'eau qui est le jugement pour la jalousie et l'adultère » 248.9 . Abel devient disciple, et plus tard Jésus lui donnera le nom d'Ananias, sous lequel il est connu des Actes des Apôtres(Actes 9,17-19). Durant la halte à Sycaminon, Maria Valtorta décrit le site, qu'elle situe à « la pointe extrême de la baie qui s'allonge dans la mer comme un bras recourbé ... » 250.3 . Les détails qu'elle donne sont si précis que l'on peut aisément placer Sycaminon sur une carte, justement là où des fouilles menées en 1963-1964, (à 1,3 km au sud ouest du cap du Carmel) en ont prouvé l'existence. A Sycaminon, Jésus ayant retrouvé de nombreux disciples poursuit leur formation. Jean d'Endor, ancien pédagogue, prend des notes qu'il destine à Margziam. Est-ce grâce à ces notes que nous sont parvenus certains de ces enseignements ? Comme par exemple lorsque Jésus leur explique : « Ayez toujours présent à l'esprit que je ne suis pas venu sauver les saints mais les pécheurs. Et vous faites la même chose car le disciple n'est pas au-dessus du Maître » 250.8 . Ils reprennent la route et atteignent Césarée dans la soirée du jeudi 22 juin. C'est là que Jésus aperçoit et recueille Sintica, une esclave grecque en fuite.(Syntyché est évoquée dans Ac 16,27-34). Cette rencontre, fondamentale pour la future communauté chrétienne d'Antioche, comporte quelques éléments à souligner. Synthyché est l'esclave d'un dénommé Valérien, « un noble romain de la suite du Proconsul », connu de Marie-Madeleine qui précise : « C'est un des romains les plus riches et les plus dégoûtants que nous avons ici. Et il est cruel autant que dégoûtant » 245.5 . Plusieurs indices dans l'œuvre permettent de l'identifier historiquement : c'est Decimus Valerius Asiaticus, originaire comme Pilate de la Gaule narbonnaise. Synthyché confie : « Lui m'a achetée, c'est vrai (...) pour que j'égaie ses heures par la lecture » 245.5 . Cette banale indication renferme un indice d'authenticité, puisque toutes les études attestent que durant l'Antiquité la lecture, presqu'exclusivement orale, était confiée aux esclaves ou aux affranchis, chargés de déchiffrer et de lire à haute voix. Et quand, découvrant que Jésus est l'inconnu qu'elle recherche, l'esclave grecque se prosterne en disant « O Dieu inconnu de l'Acropole, salut ! » 254.6 , cela nous évoque bien entendu l'autel d'Athènes au dieu inconnu que mentionne saint Paul (Ac 17, 23). La présence de Synthyché oblige Jésus à abréger le séjour à Césarée, où il était prévu de faire halte durant le sabbat. Le vendredi matin, Marthe et Marie regagnent Béthanie en char, accompagnée de Synthyché, tandis que Jésus et les siens vont retourner en Galilée en traversant la luxuriante plaine de Saron. Mais les apôtres sont à nouveau de fort méchante humeur, fatigués par un si long voyage qu'ils estiment peu utile. Judas, une fois de plus, est à l'origine de ces disputes, et le sage Simon le zélote lui reproche de ne pas comprendre le Maître : « Comprendre c'est obéir sans discuter parce que l'on est persuadé de la sainteté de Celui qui guide » 255.3 . Et le bouillant Pierre, qui depuis plusieurs jours s'efforce de rester calme s'emporte lui aussi contre l'Iscariote : « Sais-tu ce que je dois te dire ? C'est toi qui troubles la volonté des autres et les rends indécis. Tu es une cause de séparation et de désordre. Voilà ce que tu es. Et sois-en honteux » 255.4 . Le ton monte, et Jésus entend ses apôtres se quereller. « Encore une fois dois-je vous dire que les femmes vous sont supérieures ? » 255.5 . A Judas qui reproche d'avoir accueilli l'esclave : « c'était l'objet du romain et c'est mal de se l'approprier », Jésus rappelle les paroles du Livre : « Tu ne remettras pas à son maître l'esclave qui s'est réfugié près de toi. Il habitera avec toi dans l'endroit qu'il jugera bon, il restera tranquille dans une de tes cités et tu ne lui feras pas de peine » 255.9 . Accueilli par une famille de vignerons qui Lui offre l'hospitalité, Jésus guérit de sa cécité un vieux patriarche, puis Il parle de l'Espérance qui « est placée au milieu entre l'indispensable Foi et la très parfaite Charité, parce que sans l'Espérance il ne peut y avoir de Foi, et sans l'Espérance la Charité meurt » 256.6 . FOOTNOTES : Ce terme est utilisé pour désigner des paroles de Jésus non écrites , c'est-à-dire consignées ailleurs que dans les quatre évangiles. : L'Enigme Valtorta , tome 1, pages 129-130 : Ainsi que le prescrit la Loi dans Nombres 5,17-28 en matière d'adultère. : Comme par exemple quand elle écrit « Les autres refont le chemin sur la plage caillouteuse » 252.4 . Il est facile aujourd'hui de vérifier l'exactitude de cette description, mais il en allait bien autrement en 1945 ! : On retrouve une trace de ces enseignement en Mt 9,13 ; Mc 2,17 ; Lc 5,32 et Mt 10,24 ; Lc 6,40 ; Jn 13,16 ; 15, 20. : Les autels dédiés à un Dieu inconnu ( ignoto deo en latin ou agnotos theos en grec) ont été découverts en différentes régions de l'Empire romain. Et plusieurs auteurs de l'antiquité évoquent ce dieu, tels Apollodore, Philostrate, Pausanias, Lucien, St. Jean Chrysostome, Théophylacte et plusieurs autres... : Selon Deutéronome 23, 16-17. Chez Lazare, Jésus évoquera encore ce précepte devant Joseph d'Arimathie et Nicodème (Voir MV 282.7).
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Seconde année de vie publique
Le retour à Nazareth. La halte au Carmel
Après quelques jours de repos dans un village de la plaine de Saron, nous retrouvons le groupe à proximité du mont Carmel. Jésus s'y retire avec son cousin Jacques, tandis qu'Il envoie les apôtres évangéliser la plaine d'Esdrelon jusqu'au sabbat suivant. Après toute une nuit et une journée de prière, Jésus confie à l'apôtre quelques lumières et des conseils précieux sur son futur destin. « Je t'ai dit un jour de Nisan : "Tu seras celui qui reste des prophètes du Seigneur" ». (...) « Jacques, tous seront dispersés sauf toi, et cela jusqu'à ce que Dieu t'appelle à son Ciel. Tu resteras au poste auquel t'aura élu Dieu ... » 258.3 . La vraisemblance de cet entretien se trouve fortifiée par la Tradition et particulièrement par saint Jérôme et saint Epiphane qui précisent : «Il(Jacques) fut le premier évêque de Jérusalem, à la demande expresse de Jésus». Le jeudi 29 juin à l'aube Jésus et Jacques regagnent la plaine, après deux jours d'intense préparation à cette future et difficile mission d'évêque de Jérusalem. En chemin, Jacques continue à questionner le Seigneur : « Et que devrons-nous faire ? Toujours et seulement te prêcher ? » « C'est l'essentiel. Puis vous devrez en mon nom absoudre et bénir, ramener à la Grâce, administrer les Sacrements que j'instituerai … » « Que sont ces choses ? » « Ce sont des moyens surnaturels et spirituels, appliqués aussi avec des moyens matériels, employés pour persuader les hommes que le prêtre fait réellement quelque chose ». C'est la première allusion dans l'œuvre à l'institution des sacrements par Jésus . Dans la discussion qui suit, Jésus évoque déjà les sacrements du baptême, de pénitence et d'onction des malades. Ces notions sont si nouvelles que Jacques a bien du mal à les assimiler et il s'embrouille un peu. Jésus lui précise que les sacrements seront au nombre de sept. « Sept comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l'Esprit d'Amour » 259.6 . « Il y aura aussi le Sacrement pour les noces de l'homme », poursuit Jésus. « Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu. L'époux et l'épouse deviennent aussi les ministres d'un rite : celui de la procréation. Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d'une petite église : la famille ... » 259.6 . Le Seigneur évoque encore les sacrements de l'ordre et de la confirmation, mais n'explicite pas alors celui de l'eucharistie, car, dit-Il « pour le moment vous ne pouvez comprendre. Il est presque incompréhensible pour les anges tant il est sublime » 259.6 . Et Jésus désigne son cousin Jacques pour être en quelque sorte le garant de la bonne mise en œuvre des Sacrements dans la future Église naissante : « Tâche de te souvenir de ces choses, frère. A toi il appartiendra de les dire à tes compagnons et aux fidèles, de très nombreuses fois » 259.6 . La discussion porte ensuite sur l'attitude à avoir envers les mauvais fidèles. Le premier conseil que donne Jésus, c'est la prudence dans l'accueil : « Il vaut mieux être peu nombreux et bons que nombreux et pas bons. Tu connais l'antique apologue des pommes saines et des pommes gâtées . Fais en sorte qu'il ne s'applique pas dans ton église » 259.7 . Plus loin leur route croise un malheureux bucheron portant son fils infirme. Jésus laisse Jacques, très ému par tant de misère, agir instinctivement pour tenter d'aider ce pauvre homme. Et Jacques devient le second apôtre, après Jean, à obtenir le miracle au Nom de Jésus. C'est seulement le lendemain soir, juste avant le sabbat, que Jésus rejoint ses apôtres sur les terres de Giocana. Chacun, pour des motifs divers, hésite encore à enseigner seul les foules. Ce soir, décide Jésus, ce sera Simon Pierre qui aura cette charge. Puis, prenant à part Judas, qui dédaigne de parler à des paysans incultes, Il le reprend une fois de plus : « Tu n'as encore rien compris, Judas. L'Évangile est justement la Bonne Nouvelle apportée aux pauvres, aux malades, aux esclaves, à ceux qui sont désolés. Ensuite, elle sera aussi pour les autres » 260.2 . C'est bien sûr une allusion directe à Isaïe 61, 1, mais aussi au discours de Jésus à Nazareth, en septembre 27 (Cf. MV 106.2). Pierre, humblement et avec simplicité dit les pensées que la vue d'un agneau en train de rôtir lui a suggéré. Il réussit très bien et Jésus l'en félicite : « En vérité, tu as trouvé les paroles qu'il fallait. L'obéissance et l'amour te les ont fait trouver » 260.9 . Après le repos sabbatique, dès l'aurore du dimanche les disciples reprennent la route en direction du nord. Durant les deux mois d'été, ils vont concentrer leur activité apostolique autour de Capharnaüm. « Au début de la lune de Tisri, nous reprendrons nos voyages » 262.2 leur annonce Jésus. C'est en effet à cette époque que les pèlerins partent pour les Tabernacles . Durant la marche qui les mène vers Nazareth ou Capharnaüm, la conversation porte sur la place des femmes dans l'Église future. Tous en effet ont été troublés dans la matinée par la rancœur de leur hôte envers sa femme qui venait d'accoucher pour la troisième fois d'une fille. Jésus éclaire ses apôtres sur le rôle éminent des femmes, et en fait l'éloge : « Les femmes seront toujours celles qui, par leurs prières, soutiennent les géants et même le monde, car beaucoup de malheurs seront évités grâce à leurs prières et beaucoup de châtiments évités » 262.9 . FOOTNOTES : C'était le 20 mars (MV 192.1) soit effectivement au début du mois de Nisan ! Jésus avait alors cité Elie : Des prophètes du Seigneur, je suis resté, moi seul, et Jacques l'avait redit à sa mère en MV 253.2. Voir aussi MV 221.2 où Jacques s'interrogeait « Je voudrais savoir quel sera celui qui restera en Palestine? ». : Jacques évoque « la lune si lumineuse de cette nuit » 259.2 , ce qui situe la scène dans les jours qui suivent la pleine lune du 25 juin, et avant le sabbat à venir, où Jésus rejoint les siens (MV 260.4) : Jésus en reparlera longuement en instituant les sept sacrements, quelques jours avant l'Ascension. (MV 635.10). Voir plus loin le paragraphe L'institution des sept sacrements . : Ce proverbe antique dit à peu près ceci : « Une pomme pourrie suffit à gâter cent pommes saines, tandis que jamais cent pommes saines n'ont assaini une seule pomme gâtée ». Comme on disait jadis en Corrèze : « Uno poumo pouirido n'en gostirio milo » (Une pomme pourrie en gâte mille). : La confirmation en est donnée par un marchand d'Aféca, en MV 456.7. La nouvelle lune de Tishri aura lieu le 7 septembre 28.
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. Le mercredi
En cette troisième journée, les thèmes retenus par Jésus pour son enseignement sont l'honnêteté, le jeûne et la prière. Il démontre tout d'abord que l'habitude du serment est une conséquence de la malhonnêteté de l'homme. A l'usage ancien du serment, conçu « pour mettre un frein au mensonge et à la facilité de manquer à la parole donnée », le Seigneur substitue un commandement nouveau : « Ne faites jamais de serments » 172.4 . Cet ordre, rapporté par Matthieu(Mt 5,33-36) en trois phrases, est ici développé et argumenté sur plusieurs pages admirables ! La conclusion s'impose : « Que votre parler soit : oui si c'est oui, non si c'est non. Rien de plus » 172.4 . Jacques d'Alphée évoque aussi cet enseignement dans sa lettre (Jc 5,12), de même peut être que saint Paul, (2 Co 1,17b) ? Jésus enseigne à cette occasion la façon dont il convient de prier. « Ne faites pas comme les hypocrites. Quand ils prient, ils aiment à rester debout dans les synagogues ou aux coins des places pour que les hommes les voient et les louent... » 172.4 . Jésus justifie ce propos comme une prolongation du parjure : « Ne voyez-vous pas, à la réflexion, que c'est une sorte de parjure ? » 172.4 . Il y a donc ici une continuité dans le discours, qui n'apparaît plus chez Matthieu : lui associe ce propos avec l'enseignement du Notre Père.
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. Le jeudi
Après avoir parlé la veille du serment, de la prière et du jeûne, Jésus aborde maintenant la question du bon usage des richesses. Les grandes lignes de ce discours se retrouvent en Matthieu(Mt 6,19-21 ; Mt 6,2-4 ; puis Mt 6,25-34). Soudain un scribe vient inopportunément interrompre le Christ au cours de son exposé. Les réactions de la foule sont vives à l'encontre du perturbateur. Mais le Seigneur impose à tous le silence : « Priez pour ce malheureux. Pardonnez comme je pardonne, car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père des Cieux vous pardonnera aussi vos péchés » 173.5 . Matthieu, qui n'avait pas lieu de relater cet incident dans son évangile, a donc fort logiquement joint cette parole à l'enseignement de la veille sur la prière ( Mt 6,14-15). Le récit au jour le jour de Maria Valtorta est à ce titre également riche d'enseignement, puisqu'il permet au lecteur attentif de découvrir comment les évangélistes, regroupant des notes, des souvenirs et des témoignage par thèmes, ont peu à peu constitué leur évangile, la chronologie n'étant jamais leur préoccupation majeure. Après cette interruption, Jésus reprend l'exposé de sa doctrine. Celui qui fait bon usage des richesses et pratique l'aumône sans ostentation, doit également apprendre à s'abandonner à la Providence. « Mais vous, ne faites pas le bien pour avoir une récompense, pour avoir une garantie pour le lendemain. Ne faites pas le bien en le mesurant, retenus par la crainte : et puis, pour moi, en aurai-je encore ? Et si je n'ai plus rien, qui viendra à mon aide ? Trouverai-je quelqu'un pour faire pour moi ce que j'ai fait ? Et quand je ne pourrai plus rien donner, est-ce qu'on m'aimera encore ? » 173.6 .
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Le sabbat après le sermon sur la montagne
Jean, un scribe de Génésareth converti par les paroles du Christ, a promis le pain à tous ceux qui ont accompagné Jésus jusqu'au lieu du repos sabbatique. « Priez pour lui car demain nous mangerons tous grâce à sa bonté » 175.5 annonce Jésus juste avant le début du sabbat. Le lendemain (samedi 19 février 28), à l'aube, Il donne ce conseil à ses disciples : « Aimez surtout la volonté de Dieu » 176.1 . Thomas objecte : « Hé ! mais si tout vient d'elle, même nos erreurs en viendront ! » 176.1 . Cette interprétation courante, qui poussait les esséniens à la négation du libre arbitre, va servir de thème au Seigneur pour son enseignement quotidien, et pour « sanctifier le jour saint par la parole de Dieu » 176.2 . « Que ce lieu soit notre synagogue » 176.3 , dit-Il avant de commencer. « Au commencement de cette journée, on m'a fait observer que si tout vient d'une volonté divine, les erreurs des hommes sont voulues par elle. C'est une erreur et une erreur très répandue » 176.4 . Dieu, père de tous les êtres humains, ne peut vouloir que ses fils choisissent ce qui est mauvais pour eux. Il conseille, mais Il ne force pas. « Aimez la volonté de Dieu. Aimez-la bien plus que la vôtre et suivez-la contre les séductions et la puissance des forces du monde, de la chair et du démon » 176.4 . Jésus leur dit ensuite : « Vous m'appelez : Messie et Seigneur . (...) Ce ne sont pas ceux qui me disent : "Seigneur ! Seigneur !" qui entreront dans le Royaume des Cieux... » 176.4 . Luc évoque ce discours en un bref verset (Lc 6,46) ; Matthieu en quelques lignes seulement (Mt 7,21-23) et la sévérité inattendue de son dernier verset peut surprendre. Mais il suffit de lire ce discours tel que le rapporte Maria Valtorta, pour constater que tout y est harmonieusement présenté et justifié.
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Seconde étape de la conversion de Marie Madeleine
Après un moment de repos au bord d'un ruisseau , le groupe reprend sa route vers Magdala. Le récit de Maria Valtorta correspond alors à une vision reçue le 12 août 1944, soit un an avant celle que nous venons d'évoquer, datée du 9 juin 1945. Pourtant la concordance est parfaite entre ces deux textes. Maria Valtorta décrit « un carrefour parce que quatre routes poussiéreuses aboutissent à ce point. Jésus prend (...) en direction nord-est » 183.1 . La description est si précise qu'on peut suivre le trajet sur une carte : après avoir traversé le wadi Amud, ils se trouvent au croisement de la route Tibériade / Magdala / Méron et de la route venant de Jotapata et allant vers la plaine de Genezareth / Ginossar. Ce qui nous vaut cette remarque pertinente de Pierre : « Mais cette route va à la mer de Galilée … » 183.1 . L'apôtre est troublé lorsqu'il apprend que leur destination est Magdala, ville de perdition pour les juifs, mais Jésus rappelle : « Le Christ n'est pas venu pour sauver ceux qui sont sauvés, mais pour sauver ceux qui sont perdus » 183.1 . Jésus arrive juste à temps pour sauver la victime d'un crime passionnel qui vient d'être commis chez Marie Madeleine. Il n'adresse aucune parole à la pécheresse, mais reprend sévèrement Pierre qui n'a pu se retenir d'une réflexion désobligeante. « Pierre, Moi, je n'insulte pas. N'insulte pas. Prie pour les pécheurs. Rien d'autre » 183.5 . FOOTNOTES : Plusieurs indices fournis par Maria Valtorta permettent même d'affirmer qu'il s'agit du wadi Amud, qui se jette dans le lac quelques kilomètres au nord de Magdala. : Voir par exemple la carte en question sur le site : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2003/03-043.htm . : On peut rapprocher cette parole de celle dite en Mt 9,13, mais aussi de plusieurs autres dans l'œuvre : en MV 116.9 ; MV 335.5 ; MV 575.7; MV 598.19 et MV 606.5.
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Seconde année de vie publique
L'entretien avec les romaines à Béthanie
Durant toute la semaine Judas, révolté par l'accueil de Jean d'Endor parmi les disciples, s'absente pour retrouver ses amis du sanhédrin et comploter. Jésus, « son heure n'étant pas venue », s'abstient de toute intervention publique sur le parvis du Temple pour éviter toute confrontation inutile. « Mais malheur à ceux par qui Dieu est réduit au silence ! » 206.16 dira-t-Il quelques jours plus tard. Lors du sabbat du 1er avril, désireuses d'entendre le maître galiléen qu'elles ont attendu en vain près de l'Antonia, les romaines se rendent chez Lazare, à Béthanie. A leur demande, Jésus les enseignent sur la foi en le « Dieu Unique et Vrai » qui « se suffit à Lui-même parce qu'Il est infini et très puissant. Il est la Perfection » 204.5 . Flavia Domitille note cette magistrale leçon du Maître sur des tablettes, mais Jésus conseille : « C'est de la cire, cela s'efface. Écrivez-les dans vos cœurs. Ces paroles ne s'effaceront plus » 204.9 . FOOTNOTES : Serait-ce inspiré de ce conseil divin que le disciple de Jean, Polycarpe, dira quelques décennies plus tard : « J'écoutais toutes ces choses, je les gravais, non sur des tablettes, mais dans le plus profond de mon cœur » (cité dans la lettre de saint Irénée à Florin).
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La parabole du fils prodigue
Le mercredi suivant, ce sont les préparatifs du retour à Esdrelon des paysans de Giocana. Jésus prend à part Jean d'Endor, pour lui confier une tâche nécessitant du tact et de la discrétion. Il s'agit de distribuer aux paysans une somme importante résultant de la vente des derniers bijoux d'Aglaé la pècheresse convertie, venue saluer en catimini le Maître, avant de s'isoler dans la pénitence et la prière. Devant quitter pour quelque temps Jésus, l'ancien forçat soupire : « Oh ! alors, dis-moi tout de suite quelque chose qui me persuade que je suis pardonné... que je puis servir Dieu ... » 205.2 . Jésus accepte bien volontiers, précisant même : « ... chaque fois que nous nous retrouverons, je parlerai spécialement pour toi. Souviens-toi de cela ... » 205.2 . Il rassemble toute la maisonnée de Béthanie pour raconter « une belle parabole qui vous guidera par sa lumière dans tant de cas » 205.3 . C'est la parabole du fils prodigue de Luc (Lc 15, 1-32). La trame du récit transmis par Maria Valtorta est bien évidemment conforme au texte de l'évangile. Mais comme c'est si souvent le cas avec la mystique italienne, elle nous offre une narration plus vivante et riche de détails éclairants. Jésus conclut ainsi pour tous la parabole : « Et qui se reconnaît dans la situation du cadet de la parabole, qu'il pense aussi que s'il l'imite dans son retour au Père, le Père lui dit : "Non pas à mes pieds, mais sur mon cœur qui a souffert de ton absence et qui maintenant est heureux de ton retour". Que celui qui se trouve dans la situation de l'aîné et sans faute à l'égard du Père, ne soit pas jaloux de la joie paternelle, mais qu'il y prenne part en donnant son amour à son frère racheté » 205.7 . Puis prenant à l'écart Jean d'Endor et Lazare, il ajoute à leur intention : « Ainsi en sera-t-il de l'âme chère que tu attends, Lazare, et ainsi en est-il de la tienne, Jean. La bonté de Dieu dépasse toute mesure » 205.7 .
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Le pèlerinage en Judée
Dans le premier tome de l'Énigme Valtorta j'ai évoqué la qualité remarquable des descriptions des sites historiques entourant Beth Jimmal, et je n'y reviens donc pas . Mais les apôtres, en ce mercredi, plutôt que d'admirer le paysage, s'inquiètent de la façon dont il va leur falloir porter la Bonne Nouvelle , puisque maintenant Jésus leur confie cette tâche. Il leur donne ce conseil précieux, qui vaut pour tous les évangélisateurs : « Dites simplement ce que vous pensez, ce dont vous êtes convaincus. Croyez que quand quelqu'un est convaincu il persuade toujours » 215.1 . La mission incombe ce jour-là à André et à Philippe, qui supplient le Seigneur de les accompagner. « Allez, je l'ai dit. L'obéissance vous apportera plus de secours que ma présence muette » 215.2 . Ils se trouvent vite à discuter avec des badauds présents dans la cour de l'auberge, et l'un d'eux s'informe du Messie auprès d'André : « Est-il vrai qu'il est luxurieux et débauché ? Qu'il aime les courtisanes et les publicains ? Qu'il pratique la nécromancie et que la nuit il évoque les esprits pour savoir les secrets des cœurs ? » 215.4 . Ce sont les ragots que les scribes et les pharisiens colportent désormais partout en Palestine. L'histoire en a conservé le témoignage . Ainsi dans les Actes de Pionius , il est écrit « les juifs disent que Jésus a exercé la nécromancie » . Nulle part dans les évangiles il n'est mentionné comment André et Philippe s'y sont pris pour leur première annonce de la Bonne Nouvelle. Quiconque serait curieux de le savoir lira donc avec intérêt le compte rendu si vivant et si crédible que nous en donne Maria Valtorta ! FOOTNOTES : Voir l'Énigme Valtorta tome 1 éd. RSI 2012 pages 100 à 106. : Voir par exemple Bullet Histoire de l'établissement du Christianisme réédition de 1825 p 140 et suivantes. Il sera plusieurs fois question de ces accusations dans l'œuvre, comme par exemple en MV 387.7. : Rapporté par les Bollandistes au 1er février.
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Seconde année de vie publique
L'épisode des épis volés
Nous retrouvons le groupe apostolique dans la plaine d'Ascalon, au matin du sabbat du 6 mai 28 . L'humeur du groupe est plutôt morose, car ils ont été chassés d'un village, il fait très chaud, leurs gourdes sont à peu près vides, et ils n'ont presque plus rien à manger. Jésus tente de les réconforter : « Nous allons être bientôt au bord de la mer. Là l'air est tempéré par le vent du large » 216.2 . Simon le zélote semble le seul à ne pas se plaindre. Pendant que tous somnolent, Jésus lui confie : « Ce qui crie à l'intérieur de vous, s'apaisera un jour, et alors vous comprendrez qu'il aura été beau de venir à travers les brouillards et dans la boue, la poussière et la canicule, persécutés, assoiffés, fatigués, sans nourriture, à la suite d'un Maître persécuté, qu'on n'aime pas, calomnié ... » 216.3 . En fin de journée les apôtres, toujours à la recherche d'un peu de pain et de vivres, essuient un nouveau refus. Par dépit plus que vraiment tenaillés par la faim, ils commencent à cueillir des épis, lorsqu'ils sont surpris par un groupe de pharisiens. Le récit que nous donne Maria Valtorta de cette fâcheuse rencontre est tout à fait conforme à ceux rapportés par Matthieu, Marc et Luc, dont il efface même les menues divergences ! (Mt 12, 1-8 ; Mc 2, 23-28 et Lc 6, 1-5). FOOTNOTES : Ils sont en vue d'Ascalon, au terme de deux étapes, ayant quitté Beth Gimal le jeudi matin.
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Seconde année de vie publique
La controverse sur la tradition
Accomplissant alors une promesse faite en mars , Jésus se rend à Naïm durant la seconde semaine de novembre. Comme presque chaque jour maintenant, quelques scribes se mêlent plus ou moins discrètement à la foule pour surveiller les gestes et les paroles du Christ et de ses disciples, toujours plus nombreux. Ils s'informent des moindres détails sur la maladie et la mort de Daniel, le jeune homme que Jésus avait ressuscité. Jésus Lui-même n'est pas épargné par leur questions, car ils imaginent que sa venue à Naïm n'était pas fortuite, et ils cherchent à démontrer que cette résurrection n'est rien d'autre qu'une mise en scène. D'arguties en finasseries, ils en arrivent à demander « Pourquoi tes disciples transgressent-ils les prescriptions des anciens ? » 300.6 . Matthieu et Marc(Mt 15,1-10 ; Mc,1-13) nous ont transmis l'essentiel de ce dialogue. Le texte transmis par Maria Valtorta, plus complet, mériterait comme tant d'autres une étude exégétique approfondie. Ainsi quand Jésus reproche aux pharisiens de transgresser le commandement de Dieu, Il souligne : « Vous ne viendrez tout de même pas dire qu'une tradition est plus qu'un commandement ? » 300.8 . Et pour mettre en lumière l'iniquité du droit de l'offrande sacrée ( qorban ) institué par les pharisiens, Jésus donne ce commentaire : « Vous justifiez l'ingratitude et l'avarice d'un fils en lui offrant l'échappatoire de l'offrande du sacrifice pour ne pas donner un pain à celui qui l'a engendré » 300.8 . FOOTNOTES : N'ayant pu y rester, après la résurrection du fils de la veuve, Jésus avait promis de revenir et d'y rester plusieurs jours (voir MV 189.5).
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Seconde année de vie publique
La guérison du serviteur du centurion
Après une marche d'une dizaine de kilomètres, Jésus et ses apôtres regagnent Capharnaüm après le sabbat, dans la matinée du dimanche 20 février. Jean n'est plus avec eux. Ce n'est que quelques jours plus tard, chez Pierre à Bethsaïda (voir MV 180.7), que l'on apprend que Jésus l'a envoyé « en avant » avec Isaac pour mener Marie chez le Baptiste, avant qu'il ne soit à nouveau arrêté. Le centurion se précipite vers Jésus : « Cela fait plusieurs jours que je t'attends. Tu ne me reconnais pas parmi ceux qui t'écoutaient sur la montagne. J'étais habillé en civil » 177.1 . Effectivement, le mardi précédent, Maria Valtorta avait remarqué la présence d'un romain dans la foule . Matthieu (Mt 8,5-13)nous relate cette rencontre à laquelle il a assisté. Le récit de Luc (Lc 7,1-10) comporte quelques menues variantes, comme il s'en produit souvent lorsqu'on interroge des témoins, longtemps après un évènement. Mais il nous indique que le centurion a fait construire la synagogue de Capharnaüm, détail qu'omet Matthieu. Le récit de Maria Valtorta, très complet, est compatible avec les deux versions évangéliques. FOOTNOTES : En MV 171.1.
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Seconde année de vie publique
Trois hommes veulent suivre Jésus
Quelques jours plus tard, la foule restant nombreuse à Capharnaüm, Jésus décide de se rendre avec les apôtres à Bethsaïda. En chemin Il est abordé par trois personnes désireuses de le suivre. C'est tout d'abord un scribe, auquel Jésus expose sans détour les difficultés de sa mission, et auquel Il demande : « Peux-tu tout cela ? » « Laisse-moi essayer au moins ». « Essaie. Je prierai pour que tu en sois capable » 178.2 . Et Jésus poursuit son chemin. Plus loin, c'est Lui qui interpelle un jeune homme : « Suis-moi » 178.3 . Celui-ci accepte, mais souhaite d'abord pouvoir ensevelir son père. Un troisième enfin s'approche. Lui aussi souhaite suivre Jésus, mais il a encore trop d'attaches humaines. C'est exactement ce que nous a transmis saint Luc, et en partie saint Matthieu . Mais les évangélistes ne précisent pas que le jeune homme en deuil, Elie de Corozaïn, se décida immédiatement à suivre Jésus, et devint l'un des soixante douze disciples. Ils omettent aussi de nous transmettre la triple invocation proclamée par le Seigneur à cette occasion : « Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta lumière pour ceux qui pleurent dans les nuées de la vie. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta force pour celui qui est comme un petit qui a besoin que quelqu'un le soutienne. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ton amour pour que Tu fasses oublier tout ce qui n'est pas Toi à tous ceux qui trouveraient en Toi, et ne savent le croire, tout leur bien, ici et au Ciel » 178.3 . FOOTNOTES : Voir Lc 9,57-62. Matthieu (Mt 18-22) relate aussi l'événement, mais n'évoque que les deux premières rencontres.
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Seconde année de vie publique
Le long chemin de conversion de Marie Madeleine
Lorsque Jésus vient rendre visite à son ami Lazare, celui-ci est tout en émoi. Sa sœur Marthe, appelée en urgence par Marie à Magdala, vient de lui envoyer des nouvelles rassurantes. Elle écrit : « Moi, qui vois le visage de Marie, et qui entends ses paroles, je dis qu'en mon cœur est née l'espérance » 226.2 et elle conclut sa missive par un souhait : « Il nous faudrait Jésus » 226.2 . La réponse du Seigneur est immédiate : « J'y irai. Peux-tu prévenir Marthe qu'elle vienne à ma rencontre à Capharnaüm d'ici quinze jours, au plus ? » 226.2 . En fait, la rapide guérison de Judas va permettre au groupe apostolique de reprendre la route plus tôt que prévu, dès le milieu de la semaine, et d'être en Galilée pour le prochain sabbat, le 27 mai, qu'ils passeront à Nazareth. Après une brève halte à Cana, le lundi 29 mai ils se rendent tous directement de Tibériade à Bethsaïda pour confier Margziam à Porphyrée, dont la joie est immense : « Oh ! mon Seigneur, tu m'as pris mon époux en me rendant, pour ainsi dire, veuve. Mais maintenant tu me donnes un fils… Tu rends donc toutes les roses à ma vie, non seulement celles que tu m'as prises, mais celles que je n'ai jamais eues. Que tu sois béni ! Plus que s'il était né de mes entrailles ce petit me sera cher, car c'est de Toi qu'il me vient » 228.5 . Bientôt un messager arrive de Capharnaüm, où Jésus est attendu par Jaïre, le chef de la synagogue, dont la fille et mourante, et par Marthe qu'Il a fait prévenir de sa venue prochaine. « Jésus promet de venir le matin suivant » 229.2 , au regret des habitants de Bethsaïda, qui espéraient un plus long séjour parmi eux.
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Seconde année de vie publique
La guérison des deux aveugles
Ayant quitté Marthe, Jésus part flâner dans les rues de Capharnaüm, en compagnie de Jean. Quand Maria Valtorta évoque « le Benjamin de Capharnaüm, celui d'une lointaine vision » 232.3 , nous pouvons être surpris, puisqu'elle fait allusion à une vision reçue le 7 mars 1944, mais qui dans la chronologie correspond à une scène de l'an 29, et se trouve en MV 352. Sur la place du village, Jésus croise le pharisien Simon, le seul parmi les cinq de Capharnaüm, à ne pas Lui être franchement hostile. Pour preuve, il invite Jésus à venir manger chez lui, ce qui aura lieu le surlendemain. Les apôtres étant de retour, ils rentrent tous à la maison pour le souper. Surviennent alors deux aveugles qui implorent « Jésus, Fils de David, aie pitié de nous ! » 232.5 . Ils obtiennent le miracle, comme en témoigne Matthieu(Mt 9,27-31). Mais cette journée particulièrement chargée n'est pas encore terminée qu'on apporte à Jésus un possédé muet. Pierre s'emporte : « Le jour ne vous suffit pas, long comme il est ? Est-ce une heure pour déranger de pauvres voyageurs ? Revenez demain » 232.8 . Mais les parents du possédé supplient, car disent-ils, « dans un moment, quand la lune sera haute, il hurlera fort » 232.8 . Ce détail est pertinent, puisque dans cette soirée du 29 mai, la lune se lève au crépuscule, et monte dans le ciel au cours de la nuit. Les pharisiens, attirés par le bruit, sont venus observer, et quand Jésus accorde ce nouveau miracle ., ils commentent : « S'il n'avait pas eu l'aide de Belzébuth, il ne l'aurait pas fait » 232.9 . C'était justement pour limiter ces blasphèmes contre l'Esprit que Jésus avait demandé aux miraculés de rester discrets dans leurs témoignages de louanges. FOOTNOTES : C'est le miracle rapporté en Mt 9,32-34, mais ce n'est pas celui de Lc 11,14-15 qui sera décrit en MV 269. La hargne des pharisiens justifie la prophétie faite par Jésus un an avant, en MV 96.1 : « pour me nuire, pour me faire souffrir, pour triompher de Moi en m'isolant, eux, les puissants de Capharnaüm, mettront en œuvre tous les moyens… Insinuations, aussi bien que menaces, moqueries et calomnies ».
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Seconde année de vie publique
Jésus prêche la charité en actes
Comme Il l'a promis à la veuve, Jésus vient à Corozaïn pour achever les travaux de menuiserie, sous l'œil admiratif de Manaën qui souhaite acquérir un objet fabriqué par le Christ. « Ne confonds jamais l'objet et l'action. De mon travail fais-en une relique pour ton esprit ». « Qu'est-ce à dire ? » « C'est-à-dire : donne à ton esprit l'enseignement déduit de ce que je fais ». « Ta charité, ton humilité, ton activité, alors… Ces vertus, n'est-ce pas ? » « Oui, et toi fais la même chose à l'avenir » 267.2 . Mais tous ne comprennent pas comme Manaën la leçon. Les habitants de Corozaïn d'abord, qui prennent le silence de Jésus pour du dédain à leur égard. Les apôtres ensuite, qui commencent par critiquer le maître de se livrer à ce travail manuel. Et Jésus leur explique patiemment la raison de son acte : « la parole n'est que du vent si l'action ne vient pas lui donner sa force » 268.6 . « Le travail, quel qu'il soit, n'est jamais humiliant » 268.6 , dit-Il encore aux apôtres. A Corozaïn, Jésus a évangélisé par le moyen des œuvres. Et s'il ne se trouve pas d'écho direct de cet épisode dans les évangiles, du moins Jacques et Jean témoignent dans leurs épîtres que les apôtres ont retenu la leçon.(Voir Jc 2,14-17 et 1 Jn 3,17).
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Seconde année de vie publique
La parabole du serviteur impitoyable
Dans la soirée Jésus réunit encore ses disciples et leur adresse de nouveaux conseils que Matthieu est le seul évangéliste à exposer . « Ce que J'ai d'abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux » 278.4 . Il développe maintenant pour tous la réponse qu'Il vient de faire à la question de Pierre : « Combien de fois je dois pardonner ? A qui ? Pourquoi ? » 278.4 . Et pour illustrer son propos, comme Il en a si souvent l'habitude, Il répond sous forme de parabole. C'est ici la parabole du serviteur impitoyable (Mt 18,23-35). C'est à l'issue de cette parabole qu'a lieu l'envoi officiel en mission des premiers disciples, deux mois donc après l'envoi des apôtres. « Ceux auxquels j'ai parlé en particulier ce matin, à partir de demain iront en me précédant et en m'annonçant aux populations » 278.6 . D'autres vont rester encore quelque temps auprès du Christ. « Bientôt je les enverrai comme j'envoie les soixante-douze premiers . La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n'y suffiront pas encore » 278.6 , conclut Jésus. La fête des Tabernacles (le 15 Tishri) est proche, il leur reste une dizaine de jours pour se rendre tous en pèlerinage à Jérusalem. FOOTNOTES : Cf. Mt 18,18-35. Les biblistes rapprochent naturellement Mt 18,22 et Lc 17,4. Luc témoigne en fait d'un enseignement semblable, reçu en mai 29 : « Je l'ai déjà dit, mais je le répète encore » 423.7 , dira alors Jésus, en renouvelant son conseil sur le pardon. : A ce stade de l'œuvre, Maria Valtorta nous a révélé le nom d'une quarantaine de disciples, et a mentionné quelques autres, miraculés anonymes...
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Seconde année de vie publique
La parabole du bon samaritain
Cette dernière affirmation fait rebondir la discussion vers l'amour du prochain, et nous vaut la parabole du bon samaritain . La transition entre une parabole écoutée par Matthieu, et une autre citée par Luc, apparaît, grâce au contexte indiqué par Maria Valtorta, tout à fait naturelle et logique. « Le monde est plein de gens qui sont bons et mauvais, connus ou inconnus, amis et ennemis d'Israël. Qui est mon prochain ? » 281.10 , demande un docteur de la loi. La réponse du Christ est conforme au récit de la parabole de Luc, à quelques nuances près (Le prêtre est pressé ; le lévite a peur de se contaminer ; le mérite du samaritain est souligné, lui qui, en secourant le blessé, a pris le risque d'être accusé de l'avoir blessé). Sortant du Temple, ils se rendent tous dans le Palais de Lazare, de Marthe et de Marie, situé au point culminant de la colline de Sion, dans le quartier résidentiel de Jérusalem. Là Jésus converse avec un vieux prêtre du Temple qui a bien connu Zacharie. Comme beaucoup de vieillards, il se morfond sur « les temps atroces que nous vivons ! » 281.14 , évoque les derniers méfaits de l'occupant romain et s'interroge sur la culpabilité des galiléens victimes de la cruauté de Pilate . « En vérité je vous dis qu'ils ont payé et que beaucoup d'autres paieront si vous ne vous convertissez pas au Seigneur » 281.15 lui répond Jésus. FOOTNOTES : Selon le dialogue transmis par Lc 13, 1-5.
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Seconde année de vie publique
La parabole du semeur
Avec les barques, ils ont vite atteint Bethsaïda, mais beaucoup les ont suivi, ce qui rend Pierre d'assez méchante humeur. Il avoue que lors des enseignements publics de Jésus, il est facilement distrait, et il espérait, chez lui, dans le calme, pouvoir mieux profiter des paroles de « son Jésus ». Ses compagnons confirment qu'il en est de même pour eux, et Jésus les rassure : « Quand j'ai parlé et que vous n'avez pu tout comprendre et retenir, demandez-moi sans craindre de paraître ennuyeux ou de me décourager. Nous avons toujours des heures d'intimité. Ouvrez-moi alors votre cœur. Je donne tant à tant de gens. Et que ne vous donnerais-je pas à vous... » 179.3 . Sortant de la maison de Pierre, et voyant la foule qui se presse alentour, Jésus décide de donner un nouvel enseignement. Ils redescendent vers la berge. « Pierre a soin d'éloigner la barque de quelques mètres de la rive de façon que tous puissent entendre la voix de Jésus, mais qu'il y ait un peu d'espace entre Lui et les auditeurs » 179.3 . Ce détail pratique, relevé par Maria Valtorta, est aussi évoqué par Matthieu et Marc. Les trois rencontres faites dans la matinée inspirent le thème de la parabole du semeur , que les évangélistes Matthieu, Marc et Luc rapportent (Mt 13, 3-9 ; Mc 4, 3-9 ; Lc 8, 5-8). Sitôt la parabole dite, Jésus accompagne le nouveau disciple à Corozaïn, pour prier avec lui devant le tombeau de son père. « J'ai connu Moi aussi cette douleur et j'ai vu pleurer ma Mère. Je te comprends donc bien » 179.7 . Cette démarche miséricordieuse, qui n'apparaît pas dans l'Évangile, attenue l'apparente rudesse de l'appel « laisse les morts ensevelir les morts ». Aux proches du nouveau disciple, Jésus déclare : « Que l'opinion du monde ne trouble pas la grâce de la vocation. Si le monde a pu s'étonner de ne pas le voir près du cercueil de son père, les anges ont exulté de le voir à côté du Messie. Soyez justes » 179.9 .
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Seconde année de vie publique
Le retour à Capharnaüm
Revenus du périple en Haute Galilée , où ils ont croisé la route de Gamaliel et se sont recueillis sur la tombe d'Hillel, sur les pentes du mont Méron, ils passent une semaine à Capharnaüm et dans ses environs. Le mardi 1er février, Jésus sauve le petit-fils du pharisien Eli, mordu par un serpent. Invité chez Eli le lendemain, en présence des autres pharisiens de Capharnaüm, Il réaffirme que son royaume sera spirituel : « Mais vous, maîtres d'Israël, ne déformez pas mes paroles ni celles des Prophètes qui m'annoncent. Nul royaume humain, pour puissant qu'il soit, n'est universel et éternel. Les Prophètes disent que tel sera le mien. Que cela vous éclaire sur la réalité et le caractère spirituel de ma Royauté » 163.5 . Mais cette affirmation, pas plus que le miracle accompli la veille, ne suffiront à convertir Eli et ses confrères, dont la haine envers le Messie ira toujours grandissante. FOOTNOTES : C'est ce que décrit Matthieu 4,23-25.
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Seconde année de vie publique
La rencontre avec la samaritaine
Pendant que le groupe chemine vers Arimathie, Pierre se préoccupe de la présence parmi eux de Joseph, le paria d'Israël recueilli par Jésus à Emmaüs. Patiemment Jésus reprend son apôtre : « Et alors, par peur d'être troublés, on devrait laisser un fils d'Abraham aux prises avec la désolation ? » 141.1 . Puis Il ajoute : « Un jour, il y a plusieurs mois, Moi, je t'ai dit : "Il en viendra beaucoup d'autres" . Le champ est vaste, très vaste. Les travailleurs seront toujours insuffisants pour son étendue ... » 141.1 . Il y aura bien d'autres occasions où Jésus évoquera à nouveau la moisson abondante et les ouvriers trop peu nombreux (Selon Mt 9, 37-38 et Lc 10, 2). Le mardi 4 janvier 28, revenant tous du détour par Arimathie, où Jésus a confié le nouveau disciple Joseph aux bons soins d'Isaac, ils arrivent vers midi à proximité de Sychar. Jésus ordonne une halte. « Je m'arrête ici. Allez en ville.Achetez tout ce qu'il faut pour le repas. Nous mangerons ici » 143.1 . Jean dans son évangile précise : « il lui fallait traverser la Samarie » et « fatigué du voyage » (Jn 4, 3-6). Les commentateurs s'interrogent sur les nécessités de ce détour et sur cette fatigue . Ici tout est lumineusement clair : la fatigue , car ils viennent de parcourir quatre vingt cinq kilomètres en deux jours et demi, depuis leur départ d'Emmaüs ; et le détour , car Jésus veut passer dire adieu à Jean Baptiste à Enon, avant de regagner la Galilée. Venant d'Arimathie et allant à Enon, il leur faut nécessairement traverser la Samarie. Le récit par Maria Valtorta de la rencontre avec la samaritaine est bien entendu en tout point conforme au récit de Jean (Jn 4, 7-26). Mais le dialogue semble nous être restitué ici dans sa pureté originelle. Ainsi par exemple lorsque Jean écrit sobrement : « Donne-moi à boire », le témoignage de Maria Valtorta paraît plus chaleureux, comme pris sur le vif : « La paix soit avec toi, femme. Me donnes-tu à boire ? J'ai beaucoup marché et j'ai soif » 143.2 . On pourrait faire le même constat pour tous les échanges de cette longue conversation. Nul doute qu'une étude exégétique approfondie en serait des plus fructueuses. Maria Valtorta nous confirme aussi que la samaritaine se prénomme Photine, nom sous lequel elle est effectivement vénérée depuis les premiers siècles par la tradition orthodoxe. Il est un autre passage sur lequel nous pouvons nous attarder un peu, car il posa problème à bien des exégètes, comme en témoigne saint Thomas d'Aquin dans son Commentaire de l'évangile de saint Jean . Jean écrit : « Ne dites-vous pas, vous : encore quatre mois, et la moisson vient ? Voici que je vous dis : levez les yeux et voyez les campagnes ; elles sont blanches pour la moisson » (Jean 4, 35). Certains commentateurs en déduisent que la scène se déroule en mai, d'autres qu'il faut la lire dans un sens uniquement allégorique... Pourtant, en lisant Maria Valtorta, son sens paraît couler de source : « Regardez ces champs sous le gai soleil de la sixième heure. Il y a seulement un mois, et même moins, la terre était nue, sombre parce que les pluies l'avaient battue. Maintenant, regardez. Des tiges innombrables de blé, qui viennent de percer, d'un vert très tendre qui dans cette grande lumière semble encore plus clair, la couvrent, pour ainsi dire, d'un voile léger presque blanc. C'est la moisson future et vous dites en la voyant : "Dans quatre mois, c'est la récolte" ». Comme si souvent (et il y en a plusieurs centaines d'exemples dans l'œuvre !), Jésus décrit la nature qui l'entoure, ou un événement qui vient de se produire et, partant de ces éléments concrets, Il s'en sert pour transmettre son message divin. L'accueil des habitants de Sychar est chaleureux, comme en témoigne Jean (Jn 4,39-42). Jésus et les siens vont passer la nuit là, après cette longue et fatigante marche depuis Arimathie. Ils repartiront le surlendemain, en fin de matinée... Les samaritains sont séparés du Dieu d'Israël, et c'est leur tourment : « Nos pères ont péché. Dès lors les âmes de Samarie sont odieuses à Dieu » 144.4 . Mais Jésus les réconforte, citant le prophète Ezéchiel (Ez 18,23 et 33,11), et en particulier « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et ait la Vie » 144.4 .Cette parole du Seigneur ne figure pas comme telle dans le nouveau Testament. Pourtant saint Clément déclare que Jésus a dit : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais le repentir ». Et se pourrait-il que Pierre se soit remémoré cet enseignement lorsqu'il écrivit : « Le Seigneur... patiente envers vous, voulant non que certains périssent, mais que tous arrivent au repentir » (2 P 3,9) ? FOOTNOTES : C'était effectivement en mai 27, voir MV 58.4/5. : Un célèbre bibliste, le P. Lagrange, remarqua : « Une raison inconnue le poussa à passer par le cœur du pays ». : Saint Clément dans son Epître aux corinthiens §2 cite cet agraphon du Seigneur.
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Seconde année de vie publique
La constitution du groupe des femmes disciples
Nous l'avons vu, la semaine précédente, le Seigneur a décidé que désormais quelques femmes disciples pourront accompagner le groupe dans certaines occasions. « J'ai choisi mes disciples. Mais pour choisir les femmes qui ne sont pas libres, je dois les demander à leurs pères et à leurs maris » 151.3 dit-Il au mari de Suzanne, qui s'en remet à son épouse. « Si Suzanne veut te suivre, je n'y serai pas hostile » 151.3 répond-il à Jésus. Après la Vierge Marie et Marie d'Alphée, Suzanne est donc à son tour intégrée à ce nouveau groupe. Le vendredi 14 janvier, Jésus est l'hôte des parents de Jacques et Jean, à Capharnaüm. Salomé, l'épouse de Zébédée s'approche du Seigneur : « Maître, tu as décidé de faire venir avec Toi ta Mère et la mère de Jacques et Jude et aussi Suzanne, et certainement aussi la grande Jeanne de Chouza viendra. Toutes les femmes qui te vénèrent viendront, s'il en vient une seule. Je voudrais en être moi aussi. Prends-moi, Jésus. Je te servirai avec amour » 152.2 . Ainsi se constitue peu à peu ce nouveau groupe. Mais bien sûr il faut tenir compte des problèmes nouveaux que cette présence féminine va entrainer. « Les femmes fidèles qui ne se sentent pas appelées à quitter leur maison pour me suivre me servent également en restant chez elles. (...) Maintenant que les femmes s'uniront à nous, je dois aussi penser à elles. Il ne serait ni convenable ni prudent que des femmes se trouvent sans demeure allant ici et là. (...) Maintenant je ferai de toute maison amie où habite une de vos femmes, un abri pour les autres. De la tienne Pierre, de la tienne Philippe, de la tienne Barthélémy, et de la tienne Judas. Nous ne pourrons imposer aux femmes les marches continuelles que nous ferons. Mais elles nous attendront au lieu fixé pour le départ chaque matin et le retour chaque soir » 153.3 . Les Écritures n'évoquent qu'à peine le rôle éminent des saintes femmes dans l'entourage du Christ. Par son précieux témoignage Maria Valtorta, tout au long de son œuvre, met en lumière le soutien maternel, discret, efficace et souvent décisif qu'elles apportèrent aux apôtres et aux disciples dans le difficile apprentissage de leur apostolat. Quelques jours plus tard, à Nazareth, Jésus confie d'ailleurs aux femmes disciples : « Comme est nécessaire la femme auprès de l'autel du Christ ! Les misères infinies du monde peuvent être soignées par une femme beaucoup mieux que par un homme (...) Beaucoup de cœurs, et spécialement des cœurs de femmes, s'ouvriront à vous, femmes disciples » 157.5 . Puis Il les donne pour modèles à ses apôtres : « Apprenez d'elles à aimer, à croire et à souffrir pour le Seigneur, parce qu'en vérité je vous dis qu'elles, les faibles, deviendront les plus fortes dans la foi, dans l'amour, dans l'audace, dans le sacrifice pour leur Maître » 157.8 .
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Seconde année de vie publique
Sur le lac, avec Jeanne de Chouza
Le dimanche 23 janvier , alors qu'Il revient de Nazareth, Jésus rencontre Jeanne sur le lac. Cette rencontre ne figure pas dans les Écritures, mais elle mérite cependant d'être soulignée ici, car elle nous permet de comprendre comment Jésus put rencontrer et évangéliser quelques notables romaines dont l'aide sera précieuse aux premiers jours de l'implantation de l'Église à Rome... Jeanne, de par la fonction de son époux, fréquente régulièrement la cour d'Hérode, et par voie de conséquence l'entourage féminin de la maison proconsulaire. Elle s'est liée d'amitié avec quelques patriciennes romaines. « Quand j'ai perdu mon enfant et que je fus malade, elles furent très bonnes pour moi qui ne les avais pas recherchées. Et, depuis, l'amitié est restée. Mais, si tu me dis que c'est mal, j'y renonce » 158.3 dit Jeanne au Seigneur. Quelques jours plus tôt, la guérison miraculeuse de Faustina, la fillette de Valéria, a fait forte impression dans les milieux romains . « Maintenant que tu as guéri la petite de Valéria, et la nouvelle est arrivée rapide comme l'éclair ... » 158.4 confirme Jeanne. Toutes ces dames romaines voudraient bien rencontrer ce mystérieux mage hébreu... « Dis-leur qu'à la fin de la lune de scebat, je serai chez toi » 158.4 . Le rendez-vous est donc pris pour dans trois semaines, le dimanche 13 février, (le 30 shebat). Et de fait, nous verrons bientôt que Jésus viendra à Tibériade juste entre l'élection des douze , et le sermon sur la montagne . FOOTNOTES : Cette date est parfaitement déterminée par tous les évènements qui l'ont précédé depuis le retour de Judée. : Cette guérison a eut lieu lors d'un passage de Jésus à Césarée, le mardi 18 janvier, soit juste cinq jours auparavant (voir MV 155.4).
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Seconde année de vie publique
La rencontre avec les disciples de Jean-Baptiste
« Il me faut réveiller la flamme. En peu de mois d'absence, elle s'est presque éteinte. Et le temps s'envole » 158.5 . Pendant une dizaine de jours, Jésus va donc à nouveau parcourir la basse et la haute Galilée. Il commence ce périple par Gerghesa, sur la rive Est du lac, où Il exhorte les habitants à rester fermes dans leur foi . « Je suis la Pierre Angulaire et Éternelle et je ne puis subir la destruction. Ne mentez pas à cette Pierre Vivante. Ne l'aimez pas seulement parce qu'elle fait des prodiges. Aimez-la parce que par elle vous toucherez le Ciel » 159.3 . Quelques disciples de Jean s'approchent... Ils s'étonnent que Jésus ne dédaigne pas de fréquenter des païens, et le Christ les rassure : « Ce n'est pas mal de les fréquenter pour les amener au Seigneur notre Dieu. C'est ce que je fais » 159.4 . Vient alors la question sur le jeûne, telle que rapportée par les évangélistes (Cf. Mt 9,14-17 ; Mc 2, 18-22 et Lc 5, 33-39).Et c'est pour nous une nouvelle occasion d'admirer combien le texte de Maria Valtorta, sans rien ajouter aux évangiles, nous restitue le message du Christ dans toute son harmonie originelle. Jésus leur explique qu'en mangeant avec les païens, Il obtient régulièrement des conversions. « ... et toute conversion est une fête nuptiale pour mon âme, une grande fête à laquelle prennent part tous les anges du Ciel et que bénit le Dieu éternel, ainsi mes disciples, les amis de Moi l'Époux, jubilent avec l'Époux leur Ami » 159.5 . Il ajoute : « À temps nouveaux, nouvelles méthodes (...) À chaque temps les choses qui lui sont utiles » 159.6 . Puis Il illustre ce propos par les exemples du vieux tissu et de la vieille outre, tels que mentionnés par les évangélistes. Répondant encore à leur interrogation, Il leur conseille de rester auprès du Baptiste : « Tant qu'il y a du vin vieux, il est plus agréable de le boire parce qu'il flatte davantage le palais .(...) Jouissez de votre Jean tant que vous le pouvez et faites-lui plaisir. Après, vous m'aimerez, Moi » 159.7 . Ainsi se trouve également justifiée la parole transmise par le seul saint Luc. « Personne, après avoir goûté le vin vieux ne désire tout de suite le vin nouveau. Il dit : "Le vin vieux était meilleur" » 159.7 . FOOTNOTES : Jésus a quitté la Galilée fin septembre, depuis trois mois et demi… Et déjà exactement un tiers de la vie publique est accompli ! : Un miracle est évoqué ici, mais c'est seulement un an et demi plus tard, en MV 458.2, que l'on apprendra qu'il s'agit de la guérison de Siméon, l'époux violent d'Arria. C'est un nouvel exemple de cohérence dans cette œuvre. : Cette locution, devenue proverbiale, fut source d'inspiration pour le Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1850), au lendemain de la Révolution française. Il semble aussi que le pape François veuille la faire sienne.
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Seconde année de vie publique
La parabole du bon grain et de l'ivraie
Dès l'aube suivante, Jésus prévoit de retourner en barque à Capharnaüm. Mais apercevant au loin la barque d'un pharisien, et craignant quelque traquenard, Pierre rebrousse chemin. Il accoste sa barque en face de Bethsaïda, et décide d'aller en avant, à Capharnaüm, pour s'assurer qu'aucun danger n'y menace Jésus. Il part, accompagné de Simon, Barthélémy et Philippe. Ils retrouveront Jésus et les autres disciples à Corozaïn. C'est là que Jésus donne la parabole telle que Matthieu (Mt 13, 24-30) nous l'a transmise. Puis lorsque ses auditeurs se sont dispersés, Il rassemble les disciples : « Venez autour de Moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de la parabole qui a encore deux aspects en plus de celui que j'ai dit à la foule » 181.4 . Le premier aspect, c'est celui que nous a transmis Matthieu (Mt 13,36-43), sur le jugement à la fin du monde. Le second aspect, omis par Matthieu, répond à une inquiétude des disciples, exacerbée depuis l'arrestation du Baptiste : « Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traîtres ? » 181.5 . Les disciples sont comme les champs que le Maître cultive avec amour. Mais sur eux se répandent aussi les semences du monde comme l'or, la puissance, l'orgueil, etc. « Et on devient criminel et on se damne pour ces misérables choses ! » commente Jésus. Mais Il ajoute : « Et alors le saint prie et s'abandonne à Dieu. Que soit fait ce que Tu permets qu'on fasse (...) pourvu que cela serve à ton but. Le saint sait que l'heure viendra où la mauvaise ivraie sera séparée de sa moisson » 181.6 . Le lendemain, vendredi 3 mars , Pierre revient tout rasséréné de Capharnaüm. Surmontant sa répugnance naturelle de s'approcher d'un païen, il est allé rencontrer le centurion, lequel l'a assuré de la bienveillance de Rome envers Jésus : « Là où sera une enseigne romaine, ce sera une sauvegarde pour Lui et il y aura quelqu'un pour rappeler aux israélites que sous les enseignes romaines il n'est pas permis de comploter sans s'exposer à la mort ou à la galère » 182.1 . Puisque tous sont maintenant rassurés, Jésus donne le signal du départ, en direction de Magdala. En chemin, ils croisent des troupeaux nombreux « qui s'en vont vers les pâturages des montagnes » 182.2 , observe Maria Valtorta. La pertinence de cette remarque est à souligner, puisque depuis la nuit des temps, la première pleine lune de printemps marque l'époque de la transhumance. Aux bergers qui se rendent vers les pâturages d'été, sur les monts de haute Galilée et du Liban, Jésus donne quelques paroles d'encouragement. « Ne vous lamentez pas d'être éloignés du monde. Vous êtes ainsi préservés d'une grande corruption. Et Dieu n'est pas loin de vous, mais plus proche dans cette solitude où sa voix parle par les vents qu'il a créés, par les plantes et par les eaux plus qu'au milieu des hommes » 182.4 . S'adaptant merveilleusement à ses auditeurs, Jésus leur enseigne en quelques mots brefs et simples les fondements de sa doctrine, basée sur l'observance du Décalogue et en particulier des deux commandements d'amour de Dieu et d'amour du prochain. FOOTNOTES : C'est-à-dire quatre jours après la pleine lune d'Adar.
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Seconde année de vie publique
La rencontre avec les romaines
La guérison miraculeuse de Faustina, la fillette de Valéria, est à l'origine de la rencontre avec les patriciennes de l'entourage de Pilate. Cette première entrevue a lieu dans la roseraie de Jeanne de Chouza, à Tibériade. Jésus s'approche d'elles : « Vous vous occupez de fleurs ? Continuez, continuez. Nous pourrons parler même pendant que vous cueillez ces œuvres magnifiques du Créateur que sont les fleurs ... » 167.4 . Et Jésus les ouvre peu à peu aux choses divines : « Voici alors que notre esprit doit recueillir l'enseignement et faire, de l'amour un peu sensuel que l'on a pour une fleur, une invitation à une pensée plus haute » 167.4 . Après une douce évocation de l'âme et de la vie éternelle, Jésus prend Faustina dans ses bras : « J'aime les enfants comme j'aime les fleurs, parce qu'ils sont purs et sans malice. Et même, ô femme, donne-moi ta petite. Il m'est si doux de serrer sur mon cœur un petit ange » 167.5 . Valéria, immédiatement sensible à la bonté et aux paroles de Jésus, va s'éloigner dès cet instant toujours d'avantage de la vie corrompue de la société romaine, jusqu'à affranchir son esclave Thusnelda. Sa conversion progressive n'ira pas sans heurt : son mari, mécontent de ce nouveau mode de vie, la délaissera. Beaucoup plus tard, Maria Valtorta nous décrit une scène très émouvante. Une fillette s'approche de Jésus, « elle dépose sur ses genoux toutes ses fleurs en disant : "Les roses de Faustina à son Sauveur" . (...) Pendant ce temps la femme s'est agenouillée derrière la fillette, en rejetant son voile en arrière. C'est Valéria, la mère de la petite, qui salue Jésus de son salut romain : "Salut, ô Maître" » 531.8 . Valéria, abandonnée par son époux, se confie à Jésus qui la réconforte « la souffrance te purifiera ... » et Il lui prédit : « Toi et ta fille deviendrez sages dans la foi qui portera mon nom » 531.16 . Puis juste avant la Passion, apprenant la mort imminente de Jésus, Valéria s'exclame : « Si je perds beaucoup en te perdant, je ne perdrais pas tout, car la foi restera, et moi je veux rester où elle est née » 583.12 . Cette ultime promesse semble en effet trouver un écho dans le Talmud, qui présente assez longuement une riche prosélyte nommée Valéria, possédant des esclaves. En résidence en Palestine, « elle eut des entretiens avec le petit fils de Gamaliel sur certaines contradictions de la Bible ». A quelques mètres de la grotte de l'Annonciation, à Nazareth, des archéologues ont déchiffré, en juillet 2012, une bien surprenante inscription datant des tous premiers siècles, et exprimant une sorte de supplication : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aidez votre servante Valéria ... et faites passer la douleur... ». A coté de cet exvoto antique, on distingue deux silhouettes féminines, une adulte et une fillette devant une splendide rose ! (Il se pourrait même qu'un examen plus approfondi dévoile à leur droite la silhouette d'un homme assis devant elles (Jésus ?), comme le laisserait supposer le cliché ?). Cette découverte suggère incontestablement l'épisode le plus important de la vie de Valéria ! Ce graffiti est-il l'œuvre de Valéria elle-même, ou de Faustina reconnaissante, voire de quelque disciple des premiers siècles ? Est-ce l'indice que la sépulture de Valéria se trouve à proximité immédiate ? Laissons aux archéologues le soin de répondre à ces questions... FOOTNOTES : Talmud de Babylone, Rosh Hashanah, 17b, verso ; Mekhil., 12, 48. p 18 a ; Yevamot, 46 a; Gerim, II. 4.
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. La préparation
Venant de Tibériade, Jésus aurait dû prendre la via Maris qui passe au pied du mont . Mais Il est revenu en barque à Dalmanoutha, en repassant par les gorges d'Arbel, ce qui lui a fait gagner quelques kilomètres de marche. Pourtant lorsqu'Il rejoint les apôtres, les disciples et les nombreux pèlerins qui L'attendent, la soirée est bien avancée et la nuit va bientôt tomber. Les nuits déjà moins fraiches leur permettent de dormir à la belle étoile, tandis que « les gens s'éparpillent dans les bourgades voisines et reviennent le matin » 169.3 . Mais avant d'enseigner les foules pendant les cinq prochains jours, le Seigneur rassemble les apôtres et les nombreux disciples présents, un peu à l'écart. « Vous, apôtres, avez déjà entendu ces idées … Vous, disciples, vous ne les avez pas entendues, ou d'une manière fragmentaire … » 169.6 . Pour les préparer tous à la mission à laquelle Il les destine, Jésus leur en expose le but. Matthieu (Mt 5,13-16) place cet enseignement immédiatement après les Béatitudes , tandis que Maria Valtorta, plus logiquement semble-t-il, nous montre que ce message s'adressait prioritairement aux disciples, et non à la foule. « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde. Mais si vous manquez à votre mission, vous deviendrez un sel insipide et inutile » 169.7 . Jésus développe longuement ce thème, ne cachant rien des exigences de la mission qu'Il confie désormais à ses disciples. « Malheur ! Trois fois malheur aux pasteurs qui perdent la charité (...) Malheur ! Trois fois malheur aux maîtres qui repoussent la Sagesse ... » 169.9 . Parmi ces mises en garde, il en est une qui peut nous paraître aujourd'hui énigmatique : « Vous qui devez rappeler le Vrai Dieu, faites alors en sorte de ne pas avoir en vous le paganisme septuple » 169.8 . Qu'évoque en effet aujourd'hui cette allusion au paganisme aux sept éléments ? Sans doute fort peu de chose. Mais il en était bien autrement en ce temps là, de nombreuses traditions se référant dans l'Antiquité au nombre sept. Ainsi Hippocrate, peut-être inspiré par les croyances égyptiennes , écrivait : « Le nombre sept par ses vertus cachées maintient dans l'être toutes choses ». Clément d'Alexandrie commenta longuement la symbolique du nombre sept . Et sous Trajan un gnostique, Elchassail professait une doctrine étrange tenant la fois du simonisme et de l'hindouisme. Il reconnaissait sept éléments : le feu, la terre, l'air, l'eau, l'huile, la farine et le sel, chacun d'eux ayant un ange préposé à sa garde . On voit mal comment Maria Valtorta aurait pu imaginer cette phrase sibylline de nos jours et pourtant si pleine de significations pour les contemporains du Christ ! FOOTNOTES : C'est le lieu connu aujourd'hui comme les Cornes d'Hattin . Ce lieu concilie parfaitement la montagne de Matthieu 5,1 et le plateau de Luc 6,17. (Voir L'Enigme Valtorta , RSI 2012 Tome 1 pages 106-109). : C'était sur le lac, en août 27 (MV 98.7). Jésus évoquera encore le sel de la terre et la lumière du monde durant la 3e année, en MV 444.8. Il rappelle à nouveau ce thème en MV 631.16. : Les Egyptiens pensaient que tout individu se composait de sept éléments : le corps, le nom, l'ombre, le cœur, et de trois composantes spirituelles et invisibles : l'akh, le ba et le ka. (Akh : principe lumineux et immortel ; Ba : l'énergie de communication, de transformation et de déplacement ; Ka : double immatériel de l'être, incarnant les forces vitales de chacun). : Voir Diderot, L'Encyclopédie 1777 vol 9 p 925 à 931. : Clément d'Alexandrie Stromates Livre 6 Chap. 14 et 16. Il y mentionne un Traité du septénaire d'Hermippe de Béryte. : Selon A Wautier, Dictionnaire des Gnostiques.
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. Le lundi
La foule arrive dès les premières heures de la matinée. Et Jésus va débuter une série de discours d'une extraordinaire densité, que Matthieu a admirablement résumé en quelques pages. Maria Valtorta nous les restitue, sinon dans leur intégralité, du moins de façon beaucoup plus exhaustive, puisqu'elle nous en donne plus de soixante dix pages. Ainsi la structure rigoureuse de ces discours nous est restituée. En cette première journée, Jésus proclame les commandements de la Nouvelle Alliance. Il est parfaitement conscient de l'audace de ses propos , quand Il s'adresse aux scribes présents : « Ne me jugez pas mal au fond de votre cœur, vous qui êtes savants ! Ne dites pas : "C'est un fou. C'est un menteur ! Il faut qu'il soit fou pour parler de la Grâce en nous, puisque la Faute nous en a privés, il ment en nous disant déjà unis à Dieu" ». La loi de Moïse, donnée sur le Sinaï, était basée sur l'obéissance et la crainte. Tout en réaffirmant qu'il n'y a pas d'autre chemin que de suivre cette Loi pour « conquérir Dieu et son Royaume », Jésus propose de regarder ce chemin d'une façon totalement nouvelle. « Ne le regardons pas sous le jour de la menace, mais sous le jour de l'amour. Ne disons pas : "Malheur si je ne fais pas ceci !" en restant tremblants dans l'attente du péché, de n'être pas capable de ne pas pécher. Mais disons : "Bienheureux serai-je si je fais ceci" et avec un élan de joie surnaturelle, joyeux, élançons-nous vers ces béatitudes, qui naissent de l'observation de la Loi comme les roses naissent dans un buisson épineux » 170.5 .Les Béatitudes font appel à l'Amour et à la Grâce. Dans le texte de Maria Valtorta, elles sont au nombre de neuf, tout comme dans le texte de Matthieu. L'évangéliste nous aurait donc donné une transcription fidèle du discours fondateur, et non comme le résultat d'une compilation ultérieure, ainsi que l'ont envisagé certains exégètes, en comparant son texte et celui de Luc . S'il reste très proche de celui de Matthieu, l'énoncé transmis par Maria Valtorta n'en comporte pas moins quelques variantes éclairantes, et justifierait certainement une analyse exégétique approfondie. Jésus présente ici les Béatitudes comme « le chemin du salut » : « Bienheureux si je suis pauvre en esprit, car alors le Royaume des Cieux est à moi ! Bienheureux si je suis doux, parce que j'aurai la Terre en héritage ! Bienheureux si je suis capable de pleurer sans me révolter, car je serai consolé ! Bienheureux si plus que du pain et du vin qui rassasient la chair, j'ai faim de justice. La Justice me rassasiera ! Bienheureux si je suis miséricordieux, car je profiterai de la divine miséricorde ! Bienheureux si je suis pur de cœur, car Dieu se penchera sur mon cœur pur, et moi je Le verrai ! Bienheureux si j'ai l'esprit de paix, car Dieu m'appellera son fils, car je serai dans la paix et dans l'amour, et Dieu est l'Amour qui aime celui qui est semblable à Lui ! Bienheureux si, par fidélité à la justice, je suis persécuté parce que pour me dédommager des persécutions de la terre, Dieu me donnera le Royaume des Cieux ! Bienheureux si on m'outrage et si on m'accuse à tort pour savoir être ton fils, ô Dieu ! Ce n'est pas la désolation mais la joie que cela doit m'apporter, car cela me mettra au niveau de tes meilleurs serviteurs, les Prophètes, qui furent persécutés pour la même raison et avec lesquels je crois fermement que je partagerai la même récompense, grande, éternelle, dans le Ciel qui m'appartient ! » 170.5 . Comme on peut s'en douter, le Sauveur commenta longuement ces neuf béatitudes. Ainsi par exemple Il précise qu'un homme peut être riche de biens matériels ou de richesses morales, tout en restant pauvre en esprit , s'il use de ces richesses pour aimer Dieu et son prochain. A l'opposé, « le plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit n'est pas détaché. Celui qui s'attache immodérément à quelque chose, celui-là pèche » 170.6 . C'est exactement ce que prêchait Clément d'Alexandrie : « Vous ne gagnez rien à vous appauvrir de votre argent, si vous demeurez riches de désirs déréglés ». Quelques semaines plus tard, à Béthanie, Jésus reviendra longuement sur ce thème. Le richissime Lazare, « mon ami et l'ami de Dieu (...) est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des richesses » 206.10 . « En vérité, en vérité je vous dis qu'il est beaucoup plus facile à un pauvre qu'à un riche d'être en Dieu. (...) Les pauvres gardent en leurs cœurs les perles de la parole de Dieu. Elles sont leur unique trésor. Celui qui n'a qu'une seule richesse veille sur elle... » 206.10 . Plusieurs parmi les Pères ont considéré que les pauvres en esprit désignaient les humbles. Ici le Seigneur semble plutôt désigner pauvre en esprit ceux qui ne s'attachent pas immodérément à leurs richesses matérielles ou autres. Quant à l'humilité, le Christ semble l'associer ici plutôt avec la douceur. « Si vous êtes doux vous aurez la Terre en héritage. Vous amènerez à Dieu ce domaine qui appartenait à Satan. En effet votre douceur, qui est aussi Amour et Humilité, aura vaincu la Haine et l'Orgueil, (...) le monde vous appartiendra et donc appartiendra à Dieu, car vous serez les justes qui reconnaissent Dieu comme le Maître absolu de la création, à qui on doit donner louange et bénédiction et rendre tout ce qui Lui appartient » 170.7 . Les commentaires des Béatitudes, tels qu'ils nous sont transmis par Maria Valtorta, méritent certes d'être lus in extenso , relus et médités longuement. Il n'est malheureusement pas possible de s'attarder ici d'avantage sur ces lignes admirables. De tels enseignements, si denses de substance et de profondeur, nous permettent de comprendre pourquoi, en d'autres circonstances, les auditeurs s'extasièrent : « Personne n'a parlé comme cet Homme » (Jn 7,46). FOOTNOTES : Paul VI considérait les Béatitudes comme « un des textes les plus surprenants, les plus positivement révolutionnaires » (Homélie du 29 janvier 1978). : Matthieu, dont l'évangile n'est pas strictement chronologique, place son appel par Jésus (Mt 9,9-13) loin après le sermon sur la montagne (Mt 5 et 6). Ceci a pu dérouter bien des exégètes, qui n'ont peut-être pas imaginé que Matthieu fut témoin direct de ce discours qu'il nous transmet si fidèlement. Mais fort logiquement Marc et Luc situent l'appel de Matthieu avant l'élection des Douze ! Les apôtres étaient donc bien tous présents lors du sermon sur la montagne . : Clément d'Alexandrie (150-v.215), Homélie Quel riche peut être sauvé ? : Voir par exemple saint Jean Chrysostome dans son commentaire de l'Evangile selon saint Matthieu : « Qui sont ceux qu'il appelle "pauvres d'esprit" ? Ce sont les humbles et ceux qui ont le cœur contrit ». Ou saint Grégoire de Nysse qui écrivait « la "pauvreté en esprit" me semble désigner (suite page suivante...)
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. Le mardi
Le lendemain, 15 février, les curieux viennent nombreux se joindre aux pèlerins. Le centurion de Capharnaüm, qui a du être informé de ce rassemblement insolite, est venu incognito assurer une discrète surveillance. Jésus prend la parole « Avec ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu pour abolir la Loi. Non . (…) je ne change ni ne mutile la Loi (...) Mais je la complète. Elle est ce qu'elle est, et telle elle restera jusqu'au dernier jour, sans qu'on en change un seul mot ou qu'on en supprime un commandement » 171.1 . Seul Matthieu rapporte ce propos. Son excellente mémoire, et le fait qu'il notait les enseignements de Jésus, expliquent certainement qu'il ait rapporté le discours sur la montagne avec tant de détails. Les évangélistes apportent la substance, Maria Valtorta nous permet d'apprécier la quintessence du message du Christ. Il convient l'humilité ». Ou encore saint Augustin : « il faut entendre ici par pauvres d'esprit, les humbles qui craignent Dieu et qui n'ont pas cet esprit qui enfle »... de lire ce discours, dans la version transmise par la mystique italienne, pour en apprécier la cohérence et l'harmonie . Matthieu a nettement séparé, dans son évangile, la nécessité du respect de la loi non en paroles mais en actes(au chap. 5), de la mise en garde contre les faux prophètes (au chap. 7). En rapprochant ces deux enseignements, Maria Valtorta met en évidence que le discours de Jésus constitue en fait une première diatribe contre l'hypocrisie des scribes et des pharisiens. « ... que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l'homme est voleur et adultère ? (...) Qu'est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites et s'en va tuer aussitôt la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi ? » 171.3 . Montrant qu'il ne faut pas juger sur l'apparence mais sur les actes - « L'homme qui n'est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement » - Jésus compare les hypocrites aux chardons plumeux qui attirent les brebis et les blessent . Puis Il développe sa nouvelle loi d'amour, comme rapporté par Matthieu et Luc. Reprenant une pensée souvent attribuée à Hillel , Il conseille à ses auditeurs« Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait » 171.4 . Puis Il ajoute cette parole, que seul Luc (Lc 6,38) mentionne : « Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée » 171.4 . Dans l'œuvre (en MV 407.4), Nicodème rappelle cette promesse à ses paysans. Est-ce Etienne qui lui a rapporté ces propos, lui qui assiste à ce discours, et que l'on retrouve justement sur les terres de Nicodème ce jour là ? Plus tard (en MV 581.5), c'est Lazare qui évoquera lui aussi cette parole de Jésus . Le Christ poursuit : « Je veux en vous la perfection de l'amour (...) Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux » 171.5 . Cet appel à la sainteté, que rapporte Matthieu (Mt 5,48), sera redit plusieurs fois aux apôtres . Et Jésus de conclure : « En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous : Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas ? » 171.5 . FOOTNOTES : La première partie du discours correspond à Mt 5,17-20. Puis viennent des développements repris par Mt 7,15-18 ; Mt 5,43.39 ; Mt 7,12 ; Mt 5,38. 45-48 ; Mt 5,22-35. On retrouve aussi les enseignements rapportés par Lc 6,27-35. : On ne peut manquer le rapprochement avec ce texte du Pasteur d'Hermas, Similitude VI 62.(2) « … et il les poussait dans un lieu escarpé plein de chardons et d'épines, si bien qu'elles ne pouvaient s'en dégager : au contraire, elles s'y empêtraient. Là, embarrassées, elles paissaient les chardons et les épines et elles souffraient beaucoup des écorchures … » : Hillel avait coutume de dire : « Ce qui est mauvais pour toi, ne le fais pas aux autres. Voici toute la Loi ». Jésus revient très souvent sur ce thème, comme en MV 82.1 ; MV 98.12 ; MV 275.10 ; MV 329.10 ; MV 383.6 ; MV 467.7 ou MV 534.7. : Parole que l'on retrouve chez saint Clément d'Alexandrie : « La mesure que vous ferez aux hommes est celle qui vous sera faite. Dieu vous la rendra bonne, pleine et surabondante ». : A Bethsaïda en MV 180.4, puis lors de la multiplication des pains, en MV 353.1 ; à Lazare en MV 550.4 et encore le mercredi avant la Passion, en MV 596.42 ; et enfin une ultime fois sur le Thabor en MV 634.8.
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Seconde année de vie publique
La parabole des pécheurs et celle de la perle
Marthe n'a plus de nouvelles de sa sœur depuis trois jours. Angoissée, elle est revenue vers Jésus qui l'a rassurée : « Là-bas, dans un endroit voisin que tu ne connais pas, Marie sent se dissoudre le dernier doute sur l'infinité du pardon qu'elle a obtenu (...) Ta sœur est chez ma Mère » 237.8 . Et de fait, quatre jours plus tard, le mardi 6 juin, Marie Madeleine réapparait à Capharnaüm, accompagnée par la Vierge. Pierre est stupéfié : « Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble !… Depuis quand ? » « Depuis qu'elle n'est plus que Marie de Jésus » 238.2 . Dès lors il devient clair pour tous que Marie Madeleine est devenue une disciple à part entière, et que personne ne devra plus faire allusion à son passé de pécheresse . Jésus décide d'ailleurs qu'ils iront ensemble en pèlerinage dans les lieux où Marie Madeleine a vécu. « Si elle n'affronte pas tout de suite le monde, et ne brise pas cet horrible tyran qu'est le respect humain, son héroïque conversion reste paralysée » 239.3 . Pour l'heure, comme ils sont tous retenus enfermés par un violent orage, Jésus leur dit une parabole, qu'Il dédie spécialement au discret et timide André : « Viens ici, mon pêcheur. Je veux te raconter une parabole qui semble faite justement pour toi » 239.5 . Pendant deux mille ans elle ne fut connue que par les quelques lignes transmises par Matthieu (Mt 13, 47-50). Mais la Providence a choisi notre siècle incrédule pour nous la faire connaître dans sa plénitude, offrant ainsi à tout homme de bonne volonté la possibilité de découvrir les trésors cachés dans cet enseignement, destiné initialement aux apôtres. « Ne croyez pas qu'il soit facile de faire le tri des âmes. C'est tout le contraire. Cela exige un œil spirituel tout éclairé par la lumière divine, cela exige une intelligence pénétrée par la divine Sagesse, cela exige la possession de vertus à un degré héroïque et avant toutes choses la charité. Cela exige la capacité de se concentrer dans la méditation car toute âme est un texte obscur qu'il faut lire et méditer. Cela exige une union continuelle avec Dieu en oubliant tous les intérêts égoïstes. Vivre pour les âmes et pour Dieu. Surmonter les préventions, les ressentiments, les antipathies » 239.7 . Dans la discussion qui suit cette parabole, Jésus précise encore : « Le monde meurt asphyxié parce qu'il s'enserre volontairement dans les liens du péché. Il vaut mieux être dépouillé de tout que d'avoir des richesses dérisoires et illusoires » 239.8 , et c'est alors à ce moment qu'Il évoque le marchand qui vend tous ses biens pour acheter la perle rarissime (C'est la parabole de la perle de Mt 13, 45-46). FOOTNOTES : Tous l'ont si bien compris que même les évangélistes ont pudiquement caché sous couvert d'anonymat le passé peu glorieux de Marie Madeleine.
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Seconde année de vie publique
La parabole de la pièce retrouvée
Profitant du beau temps revenu, ils vont tous à Bethsaïda dès le mercredi matin. Marthe et Marie font ainsi connaissance de Porphyrée, l'épouse de Pierre, mais aussi des épouses de Philippe et de Barthélémy. La rencontre de Margziam avec Marie-Madeleine est des plus émouvantes. L'enfant, se montrant un disciple zélé, enseigne le Notre Père à sa nouvelle amie. La petite troupe apostolique ne reste qu'une journée à Bethsaïda, et dès le jeudi tous voguent vers Magdala. Sur sa barque, Jésus informe Philippe que sa fille aînée désire se consacrer à Lui. Barthélémy, le « parfait israélite, sans fraude » exprime sa surprise : « Mais, dans notre Loi, cela n'a jamais existé » 241.3 . Ils vont bientôt aborder : « Maître, crie Jean de l'autre barque, voici la vallée de notre retraite … » 241.5 . Et Marie Madeleine confie à sa sœur : « Sais-tu, Marthe, que c'est ici que j'ai vu le Maître, un matin ? » 241.5 . La traversée de Magdala est une réelle épreuve pour la Madeleine, mais elle la supporte stoïquement. C'est depuis le jardin d'une maison amie que Jésus parle, devant de nombreux habitants de Magdala, étonnés et curieux. Donnée devant les habitants de Magdala, la parabole de la drachme perdue prend tout son sens, et le commentaire qu'en donne Jésus éclaire lumineusement les deux brefs versets de Lc 15,8-10 : « Toute âme est un trésor (...) Le Maître le sait et il cherche inlassablement (...) lorsqu'il a trouvé, il lave par son pardon l'âme retrouvée » 241.6 . Et l'instruction finale couronne cette parabole : « En vérité je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d'un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu » 241.8 . FOOTNOTES : Effectivement, les vierges consacrées quittaient le Temple à la puberté. Mais la Tradition (Polycrate d'Ephèse au 2 e siècle) confirme que Marianne et sa sœur, filles de Philippe, « ont vieilli dans la virginité ». : C'est effectivement derrière Magdala, dans la vallée d'Arbel, qu'eut lieu la retraite et l'élection des douze (MV 164 et MV 165.3/4) mais c'est seulement ici qu'on en a la confirmation !. : Leur première « rencontre », quand les barques se sont croisées sur le lac, en MV 98.2/3.
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Seconde année de vie publique
En route vers Cana et Nazareth
La traversée de Tibériade suscite encore plus d'émoi que celle de Magdala. Bientôt la surprise fait place aux railleries. Mais Marie Madeleine y fait face avec une assurance retrouvée, tandis qu'un scribe s'en prend violemment à Jésus qui lui dit : « Toi, par ton orgueil, tu doubles tes fautes ». « Je n'ai pas de fautes ». « Tu as la plus grande, Tu es sans amour » 242.4 . A bout d'arguments, le scribe s'exclame : « Raca » et s'éloigne. Ils poursuivent leur route vers Cana, suivis par un vieil épicurien avide d'entendre le Maître. « J'ai cherché la vérité dans la science. J'ai trouvé la corruption. Dans les doctrines, même les meilleures, il y a toujours quelque chose qui n'est pas bon » 242.7 se lamente-t-il. A lui et à ses disciples, Jésus donne une éblouissante instruction destinée en fait à tous ceux qui recherchent la vérité. Il n'est possible ici que d'en donner un très bref aperçu : « Pour trouver la Vérité, il faut unir l'intelligence et l'amour, et regarder les choses non seulement avec des yeux sages, mais avec des yeux bons, car la bonté a plus de valeur que la sagesse. Celui qui aime arrive toujours à avoir un chemin vers la Vérité » 242.8 (...) « Comment l'homme peut-il donner des réponses à ses pourquoi, s'il n'a pas Dieu pour lui répondre ? Qui peut dévoiler les mystères de la création, même seulement et simplement ceux-ci, sinon le Suprême Ouvrier qui a fait toute cette création ? » 242.9 . Remerciant Jésus pour ce magistral enseignement, l'épicurien prend congé : « Prie ton Dieu pour le vieux Crispus, ton unique auditeur de Tibériade. Prie pour qu'avant l'étreinte de Libitina je puisse t'entendre de nouveau » 242.11 . Et les apôtres, suivant l'infatigable Pèlerin, reprennent leur marche vers Cana qu'ils atteignent au crépuscule. Ils vont demeurer à Cana durant toute une semaine, à l'issue de laquelle Suzanne se joint aux femmes disciples, lorsqu'ils repartent tous pour passer le sabbat suivant à Nazareth. Durant la marche Jean prouve à son insu sa grande faculté de mémorisation, qui lui sera si utile pour écrire beaucoup plus tard son évangile. Il répète par cœur le discours sur la Création, que Jésus prononça sur le Thabor trois mois plus tôt. A en croire ce témoignage, c'est dans ce discours marquant que Jean aurait puisé les paroles d'introduction de son évangile : « Pour comprendre le mystère glorieux de Notre être Un et Trin, il faut savoir croire et voir qu'au commencement était le Verbe et qu'il était avec Dieu » 244.7 . FOOTNOTES : Ce terme de reproche juif apparait dans Mt 5, 22 : « Celui qui dira à son frère raca, sera punissable par le conseil » D'après saint Jérôme ( In Matthieu I, 5) ces mots équivalent à l'injure habituelle « sans cervelle ». Tandis que saint Augustin, ( Explication du sermon sur la montagne , IX) dit « ce mot n'a pas de sens propre, mais il sert simplement à exprimer le mouvement de l'âme en colère ». : Libitine était la déesse romaine des funérailles. Chez les poètes, elle est synonyme de la mort ( Horace 3, 30).
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Seconde année de vie publique
De Jéricho à Aëra
Sans attendre, la petite troupe traverse le Jourdain et poursuit sa route vers Gérasa, en empruntant la voie des caravanes qui allait d'Égypte en Mésopotamie, en passant par Jérusalem, Jéricho, Gérasa et Damas. Ayant fait une brève halte à Nimrin , ils repartent en accompagnant la caravane d'un riche marchand, Alexandre Misace. Il a écouté Jésus au Temple, et se montre bienveillant : « C'est bien, je te protégerai et Toi, tu me protégeras. J'ai un chargement de grande valeur » 286.1 . En fin d'après midi, Alexandre observe : « Il faut arriver au pays avant la nuit, mais beaucoup de ceux qui sont avec Toi paraissent fatigués. C'est une dure étape » 286.2 Il y a en effet trente trois kilomètres entre Jéricho et Ramoth, et ils n'attendront leur but qu'à la tombée de la nuit. Le marchand propose que les femmes montent sur les mulets de l'escorte pour terminer l'étape. Chemin faisant, Jésus évangélise Alexandre, et répond aux interrogations de Synthyché qui confronte les croyances de la mythologie grecque avec certains épisodes de la Genèse. « Dans le monde il y a beaucoup de religions. Eh bien, si nous avions ici, en un tableau net, toutes leurs particularités, nous verrions qu'il y a comme un fil d'or perdu dans l'abondante boue, un fil qui a des nœuds où sont renfermées des parcelles de la Vérité vraie » « Mais ne venons-nous pas tous d'un même cep ? Tu le dis... » 286.7 . Le lendemain, c'est une nouvelle étape fatigante de trente trois kilomètres. « La route est fatigante au-delà du pays et il faut faire vite pour arriver à Gerasa avant la nuit » 287.1 . précise Alexandre dès le départ. Et il offre à nouveau des montures pour les femmes, qui ainsi se fatigueront moins. En arrivant à Gérasa le jeudi soir, 5 octobre, Alexandre explique : « Les romains en voient l'importance sur cette route qui va de la Mer Rouge, et par conséquent de l'Égypte, par Damas vers la Mer Pontique » 287.4 . C'est effectivement la fameuse Via Nova qui sera rénovée par Trajan. ( Lamer Pontique est le nom utilisé par le géographe Strabon pour désigner la mer Noire). Alexandre annonce qu'il doit rester trois jours à Gérasa . Jésus lui répond : « J'évangéliserai pendant le sabbat. Je t'aurais quitté si tu ne t'étais pas arrêté car le sabbat est sacré » 287.6 . Dans cette ville en pleine effervescence, Jésus part de l'esprit d'entreprise des habitants, fiers de leur cité prospère et désireux de l'améliorer, pour prêcher sur le Royaume des Cieux. Et Il rappelle, en cette terre païenne, la clef pour entrer dans ce royaume : la Loi mosaïque. « C'est un ensemble de dix préceptes saints et faciles que l'homme moralement bon, vraiment bon, a conscience qu'il faut observer » 288.4 . Et Il en énonce les dix articles, qu'Il commente avec simplicité et profondeur, comme seul le Maître peut le faire. Il faut savoir se protéger de toutes les mauvaises passions comme l'homme fort qui garde l'entrée de sa maison . La foule de Gérasa est pleine d'admiration, et une femme s'écrie : « Bienheureux le sein qui t'a portée et les mamelles que tu as sucées » . « Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » 288.6 répond Jésus, puis Il donne ensuite aux apôtres une lumineuse explication de cette sentence lapidaire qui embarrassa quelques exégètes. « Le "que l'âme de Marie soit faite sans faute" c'est un prodige du Créateur. C'est à Lui donc qu'en va la louange. Mais le "qu'il soit fait de moi selon ta parole" c'est un prodige de ma Mère. C'est donc pour cela qu'est grand son mérite » 288.6 . jusqu'à aujourd'hui, on trouve dans les différents peuples une certaine perception de cette force cachée qui est présente au cours des choses et aux événements de la vie humaine, parfois même une reconnaissance de la Divinité suprême, ou même d'un Père » (...) « Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté; ils ont une seule origine ».(...) « ces règles et ces doctrines qui ... reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ». Durant le sabbat, Alexandre et Synthyché, inquiets, interrogent Jésus sur la possibilité de salut pour les païens. Il leur répond en détails, et résume ensuite sa pensée : « Je dis qu'à l'avenir ceux qui, convaincus d'être dans la Vérité suivront la religion de leurs pères avec justice et sainteté, ne seront pas mal vus par Dieu et punis par Lui » 289.7 . C'est aussi ce que réaffirma vingt ans plus tard l'Église dans Lumen Gentium : « Ceux qui, sans qu'il y ait de leur faute, ignorent l'Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d'un cœur sincère et s'efforcent, sous l'influence de sa grâce, d'agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel ». Le Catéchisme de L'Église Catholique , le rappelle encore, dans son commentaire sur la célèbre formule des Pères « Hors de l'Église point de salut » , formule parfois interprétée de façon vraiment trop littérale par certains . Au moment où la caravane reprend la route en direction de Bozra, le dimanche matin, plusieurs habitants obtiennent le miracle qu'ils implorent. « Mon homme malade d'ulcères aux yeux, le guérirais-tu ? » « Si vous êtes capables de croire, oui » 290.1 . Le marchand Alexandre, rêveur, demande un peu plus tard à Jésus : « Pourquoi exiges-tu tant de foi pour faire un miracle ? » « Parce que la foi témoigne de la présence de l'espérance et de l'amour pour Dieu ». « Et pourquoi as-tu voulu d'abord le repentir ? » « Parce que le repentir rend ami de Dieu » 290.3 . Ce dialogue est très éclairant, car il illustre bien les conditions généralement requises, dans l'œuvre, pour obtenir le miracle. Après une nouvelle longue marche de trente kilomètres, ils font halte pour la nuit à mi-chemin, au lieu dit « la Fontaine des Chameliers », probablement sur le site de l'actuelle ville jordanienne de Mafraq. Les apôtres, fatigués, commencent à s'interroger sur le but de ce long voyage. C'est le cousin Jacques qui se fait le porte-parole de ses compagnons. « Veux-tu nous dire le vrai but de ce voyage, entre nous, avec les femmes et… avec si peu de fruit par rapport à la fatigue ? » 290.7 . « Tu le verras en son temps », répond simplement Jésus . Le lendemain, durant le trajet qui mène à Bozra, Jésus explique l'utilité de la prière dans les heures principales de la journée, d'abord à Margziam seul, puis à ses apôtres. Ils vont demeurer toute la journée de mardi dans Bozra, pour se reposer pendant que le marchand Misace règle ses affaires commerciales. Fara, un hôtelier, indique qu'un disciple, Philippe de Jacob, est venu annoncer le Messie : « Il raconte à tout le monde que tu as changé son cœur à la prière de sa mère » 292.4 . Fara les informe aussi de la présence dans les parages de quatre scribes recherchant Jésus. Souvent désormais Jésus devra modifier ses plans pour dérouter les scribes et pharisiens qui vont le traquer sans relâche. « Demain, nous nous séparerons pour quelque temps. Près d'Arbela » 292.6 , dit-Il à Simon Pierre, qu'Il charge d'accompagner les femmes disciples : « Vous irez vers la Mer de Galilée en continuant ensemble jusqu'à Nazareth » 292.6 . Pour l'heure, en ce mardi 10 octobre, Il va parler aux habitants de Bozra et des alentours qui se pressent dans la cour de l'auberge. Une femme précise : « Moi, je viens le remercier car il m'a fait un grand miracle sans quitter la montagne sur laquelle il parlait » 293.1 . C'était lors du sermon sur la montagne , en février . Mais tous n'ont pas ces intentions : deux pharisiens aussi attendent... Jésus commence à parler : « Des gens m'ont cherché qui d'abord ne s'enquéraient pas de Moi. Des gens m'ont trouvé, qui d'abord ne me cherchaient pas » 293.4 . Devant ces pharisiens agressifs, le discours de Jésus emprunte plusieurs autres citations à Isaïe. Il rappelle « les ténèbres dont parle Isaïe : Ils ont des yeux et ils ne voient pas. Ils ont des oreilles et ils n'entendent pas » 293.5 , et tout naturellement Il poursuit : « et pour cela on peut dire que la Lumière a été repoussée par les ténèbres et que le monde n'a pas voulu la connaître » 293.5 . C'est « au point du jour » 293.8 qu'ils reprennent la route, le mercredi, pour une très longue étape de plus de cinquante kilomètres qui nécessite, même avec l'aide des chameaux d'Alexandre Misace, un départ très matinal pour pouvoir être accomplie en une journée. Ces quelques jours passés en présence de Jésus ont entièrement converti Alexandre. Au moment où leurs routes se séparent, il offre discrètement, par l'entremise de Margziam, un véritable trésor de pierres précieuses dans douze paquets... « Pour ton Rational de vrai Pontife et Roi » 294.3 a-t-il simplement inscrit sur un parchemin. Maria Valtorta décrit ainsi des topazes, des rubis, des émeraudes, de purs saphirs, des douces améthystes, des béryls, des onyx et des chrysolithes . Jésus confie ce trésor à Marie Madeleine, Marthe et Jeanne. « Ici nous avons peu d'argent ». « Vous me le ferez trouver à Magdala pour la nouvelle lune » 294.4 leur répond Jésus en les quittant. Dans un mois effectivement Marie Madeleine lui remettra l'or récolté par la vente . A la tombée de la nuit, Jésus entre dans Arbéla, et se rend chez la mère de Philippe, accomplissant ainsi la promesse faite presqu'un an plus tôt à la Belle Eau : « Un jour je passerai dans la région de ton pays et toi, fière de ton garçon, tu viendras à ma rencontre avec lui » 122.13 . Des pluies abondantes interdisent tout déplacement pendant cinq jours . C'est donc seulement le mercredi 18 octobre que Jésus atteint enfin Aëra, la ville du disciple Timon et but du second grand voyage apostolique, entrepris depuis Béthanie. Comme le pressentait son frère André, Pierre est déjà arrivé et les attend depuis trois jours. : « De Bethsaïda par Méron, il prendra la route de Damas pendant quelque temps, et puis celle d'Aëra » 296.1 avait-il prédit avec justesse à ses compagnons. Le groupe apostolique est à nouveau au complet, mais la présence de Judas n'enchante guère Simon le zélote qui, clairvoyant, a compris le double jeu de leur compagnon et confie son trouble au Seigneur. « Eh bien, que cela reste entre nous deux. N'est-ce pas ? » 296.5 lui ordonne Jésus. Le séjour chez Timon est bref. C'est maintenant l'heure du retour dans les campagnes de la Galilée... FOOTNOTES : Ce village n'est pas nommé par Maria Valtorta, mais il ne peut s'agir que de Nimrin, village situé juste avant les premières pentes conduisant à Ramoth. Situé à mi parcours, c'était l'emplacement normal pour la halte de mi journée. : Exactement 20 ans après cette vision, Vatican II et Paul VI, dans la Déclaration Nostra Aetate du 28/10/1965 abordent cette question des autres religions dans des termes qui sont exactement dans le même esprit que le texte de Maria Valtorta ! « Depuis les temps les plus reculés (suite page suivante...) : Donc vendredi, samedi et dimanche. Repos nécessaire pour les bêtes après trois longues étapes depuis Jérusalem, et avant les suivantes à travers le désert ! Faut-il préciser que Maria Valtorta donne de nombreux détails sur Gérasa, tous confirmés par l'archéologie. (Le mur d'enceinte ; la rivière Chrysorrhas qui traverse la ville du nord au sud ; l'orientation du cardo maximus etc.) : Le passage qui suit permet de replacer magnifiquement dans un contexte parfaitement logique quelques versets des synoptiques (Mt 12, 29-30; Mc 3, 25-28; Lc 11, 21-23 ; Lc 11,27-28) dans un reformulation convaincante. : Maria Valtorta ne valide donc pas ici l'hypothèse de certains Pères qui supposèrent que ces paroles furent de Marcella, la servante de Marthe. : Voir la Constitution dogmatique sur l'Église , Lumen Gentium , § 16, en référence à Eusèbe de Césarée, Praeparatio Evangelica , 1, 1. : CEC n° 847. L'expression « Salus extra ecclesiam non est » est tirée des écrits de Cyprien de Carthage (vers 200-258), Epistula 4, 4 et Epistula 73, 21,2. Cyprien cherchait à lier l'Eglise au Christ et s'adressait alors seulement aux chrétiens tentés de fonder leur propre Eglise, mais en aucun cas aux non-chrétiens. Il fut plein de miséricorde vis à vis des apostats, et professa que la miséricorde divine est plus grande que le plus grand des péchés. (voir Audience générale de Benoît XVI, 5 juin 2007) : En 1949 le pape Pie XII (1939-1958) condamna explicitement l'interprétation littérale de la formule « hors de l'Église point de salut » faite par le père Leonard Feeney. (Encyclique Mystici Corporis Christi ). : La formation de Synthyché et de Jean d'Endor va permettre l'essor de l'Eglise à Antioche. Celle de Margziam sera bénéfique pour l'Aquitaine. : Jésus a informé ses disciples de ses intentions, avant le départ de Béthanie (MV 284.2) et leur a effectivement demandé de le précéder de quelques jours pour annoncer sa venue. : C'est le futur diacre Philippe des Actes des Apôtres, convertit par l'intercession de sa mère venue implorer Jésus à la Belle Eau. (MV 122.1/13). Il était présent à Béthanie (MV 282.1/7), mais c'est seulement maintenant qu'on apprend son nom ! : Bozra / Arbela est une très longue étape : 50 à 55 km selon l'emplacement des sites archéologiques. Impossible à parcourir à pied en une seule journée, mais Alexandre Misace leur fera parcourir la moitié au trot des chameaux dès le matin ! : Arbéla, Gadara Tibériade et Nazareth... C'est effectivement la route "directe" depuis Bozra. : Son mari l'avait quitté pour une prostituée. Jésus lui avait dit alors : « En retournant dans ta ville, tu sauras que la créature malfaisante a été tuée … » 174.5 . : Jésus reprend ici les paroles d'Isaïe 65,1, pour montrer aux pharisiens combien elles s'appliquent à Lui. : Comme annoncé par Isaïe 6,9-10. : Exactement ce que rapporte Jean dans son prologue en Jn 1,9-11. : Il s'agit de huit des douze pierres précieuses (avec la sardoine, le jaspe; le ligure et l'agate) composant le Rational et symbolisant les douze tribus d'Israël. (Exode 28 ; 36,15-28). : Voir MV 302.3 : « L'eau... a servi aussi à te retenir cinq jours dans ma maison »296.1, confie Philippe à Jésus lorsqu'ils arrivent à Aëra.
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Seconde année de vie publique
Le sermon sur la montagne. Le vendredi
Quand Maria Valtorta se fie à ses impressions personnelles, elle est parfois trompée par la précocité du printemps en Galilée. Ainsi, en cette « matinée splendide » du 18 février (le 5 Adar), observant les blés « à peine teintés d'or pâle à la cime des épis », et les arbres fruitiers « tout habillés de pétales », il lui semble que ce soit une période « exactement entre mars et avril » 174.1 . Par contre il faut souligner ici la parfaite similitude de ces descriptions avec celles données lors de l'Annonciation, datée justement durant la même période de l'année : le 21/25 février -5 . Jésus soulage les corps et les cœurs des nombreux nécessiteux présents. Il poursuit ensuite son enseignement des jours précédents. Durant cette dernière journée, Il aborde la question du choix nécessaire entre le Bien et le Mal. « Personne ne peut servir deux maîtres dont la pensée est différente. S'il aime l'un, il haïra l'autre et réciproquement. Vous ne pouvez appartenir également à Dieu et à Mammon » 174.8 . On ne peut plus s'étonner que Matthieu ait rapporté cette parole durant le sermon sur la montagne, tandis que Luc la mentionne à l'occasion de la parabole de l'intendant malhonnête (Mt 6,24 et Lc 16,13), car Maria Valtorta nous montre que Jésus reprit effectivement ce thème plusieurs fois , et spécialement en cette autre occasion. Il dit alors : « Personne ne peut servir deux maîtres. Car il appartiendra à l'un ou à l'autre, ou bien il haïra l'un ou l'autre. Les deux maîtres que l'homme peut choisir sont Dieu ou Mammon. Mais si vous voulez appartenir au premier, vous ne pouvez revêtir les uniformes, écouter la voix, employer les moyens du second » 381.5 . Cet enseignement marqua profondément les apôtres, car lorsque la conduite de Judas devint insupportable, ils s'interrogèrent : « Ne penses-tu pas que lui, dès maintenant, sert déjà deux maîtres ? » 520.3 . Et Judas lui-même, quelques jours avant sa trahison, dit par provocation à ses compagnons : « Maintenant j'ai deux maîtres au lieu d'un. .. » 582.5 . Poursuivant son enseignement, Jésus met en garde contre les tentations : « Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Être tenté n'est pas un mal. C'est par la lutte que l'athlète prépare la victoire » 174.10 . Alors qu'Il recommande la miséricorde envers ceux qui ont péché, Jésus est brusquement interrompu par l'arrivée de Marie Madeleine venue par provocation. Le moment de stupeur passé, Jésus poursuit, sans prêter attention à la perturbatrice. A nouveau Il s'emporte contre l'hypocrisie des scribes et des pharisiens « qui sont sévères avec tout le monde, mais pas avec eux-mêmes » 174.13 . C'est à ce moment que sont prononcées les malédictions rapportées par Luc (Lc ,24-26). Placées juste après les béatitudes, et présentes uniquement chez Luc, elles ont toujours intrigué les commentateurs. Ici, elles s'intègrent naturellement dans la logique du discours. Il en est de même les paroles très sévères qui suivent, condamnant l'adultère , et qui trouvent leur motivation alors par la présence arrogante de Marie Madeleine et de ses compagnons de débauche. Cette deuxième interruption, après celle du scribe la veille, décide le Messie à quitter le mont des Béatitudes. « Je ne puis permettre que la parole de Dieu soit exposée au mépris des païens ... » 174.15 confie-t-Il à Pierre. Il ajoute ensuite « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens , ceci pour maintenant et pour plus tard » 174.20 énonçant ainsi un de ses préceptes plusieurs fois répétés, de ne pas donner ses perles aux pourceaux. Avant de redescendre vers le lac et de rentrer à Capharnaüm, Jésus veut poursuivre son enseignement sur l'adultère. Matthieu a rapporté cette partie du discours (Mt 7,1-6 et Mt 24-29), de même que Luc (Lc 6,37.41-42.46-49). C'est ensuite, quand ils regagnent la plaine de Génésareth en passant par les gorges d'Arbel qu'a lieu la guérison du lépreux telle que la relate Matthieu . Une dernière remarque sur ce chapitre : il présente aussi la particularité d'avoir été reçu en deux visions distinctes, à plus de huit mois d'intervalle. L'irruption provocatrice de Marie Madeleine a été rapportée le 12 août 1944, tandis que le discours qui précède et qui suit cette interruption date du 29 mai 1945. Pourtant les deux récits s'enchainent si harmonieusement qu'il serait difficile d'imaginer qu'une année sépare leurs rédactions, si Maria Valtorta n'avait pas donné la description détaillée du site, et montré son hésitation à identifier certains apôtres dans sa vision du 12 août 1944 . FOOTNOTES : Ces observations peuvent être mises au crédit de la véracité de ses visions. En effet à aucun moment Maria Valtorta ne se soucie des dates exactes de ce qu'elle observe, pas plus qu'elle ne cherche à vérifier la cohérence de son récit comme le ferait pourtant tout romancier. La Pâque, (évoquée deux jours avant par Ismaël), aura lieu dans plus d'un mois et demi. Il est donc « impossible » que ce soit maintenant « une période entre mars et avril » ! : Voir précédemment, au chapitre « L'Annonciation ». : La première fois, c'était sur le lac. Jésus avait conseillé aux apôtres : « Soyez des époux fidèles de votre vocation à Dieu. Vous ne pouvez servir deux maîtres. Le lit nuptial ne peut accueillir en même temps deux épouses. Dieu et Satan ne peuvent se partager vos embrassements » 98.11 . : Paroles que l'on retrouve à l'identique dans Matthieu 5, 27-32. : Ce conseil, rapporté par Matthieu 7,6, est rappelé en MV 376.11 ; MV 515.1 et MV 567.20. Ainsi dès le premier siècle la coutume fut prise d'éloigner de la communion les non baptisés, selon cette formule de la Didache IX 5 : « Que personne ne mange ni ne boive de votre Eucharistie, mais seulement ceux qui sont baptisés au nom du Seigneur. Car de cela le Seigneur a dit : Ne donnez pas le Saint aux chiens ». Ce sont les termes exacts rapportés par Maria Valtorta ! : Selon Matthieu 8,1-4. D'après le récit de Maria Valtorta, cette guérison ne doit donc pas être confondue avec celle d'Abel le lépreux, selon Mc 1,40-45 et Lc 5,12-16. : Un fois ces visions remises dans l'ordre chronologique des événements, la description du paysage apparaît de façon inattendue au cœur du récit. De même il apparaît surprenant qu'alors Maria Valtorta ne reconnaisse pas certains apôtres. « Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathanaël et Philippe » 174.11 . (La vision de la rencontre avec Nathanaël et Philippe a eut lieu deux mois plus tard le 13/10/1944). De tels détails sont bien sûr à mettre au crédit de l'authenticité des visions de Maria Valtorta.
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Seconde année de vie publique
Deux paraboles sur le Royaume des cieux
Un moment après, à son auditoire qui doute que Marie puisse un jour revenir au Bien, Jésus explique qu'Il jette dans les âmes sa parole, qui telle une semence travaille ensuite en secret. Pour illustrer son propos, Il donne la parabole de la semence qui pousse d'elle-même (Selon Mc 4,26-29). Et Matthieu témoigne qu'il en fut ainsi pour lui : « ... quand au lieu d'une insulte, c'est une caresse qui arrive, on reste stupéfait, puis on pleure... et, quand on pleure, l'armature du péché se déboulonne et tombe. On reste nu devant la Bonté et on la supplie de tout cœur de nous revêtir d'Elle-même » 184.5 . D'autres personnes s'étant approchées pour L'entendre, Jésus poursuit son enseignement sur le même thème. L'amour, c'est la semence qui permet d'obtenir le Royaume de Dieu. « C'est à son ombre que naissent toutes les autres vertus. Je le comparerai à une minuscule graine de sénevé. » 184.8 . Et c'est à ce moment que Jésus raconte la parabole de la graine de sénevé . Puis il conclut : « Le Royaume des Cieux, dont vous serez les possesseurs si vous vivez en justes, se construit avec les petites réalités de chaque jour. Avec la bonté, la modération, la patience ... » 184.8 . FOOTNOTES : Cette parabole est rapportée par Matthieu 13, 31-32 ; Marc 4,30-32 ; et Luc 13,18-18. La version donnée par Maria Valtorta diffère un peu de celles délivrées par les synoptiques. Elle semble plus r éaliste , puisque le sénevé est une plante, et ne dépasse guère, aux dires des botanistes, 1m20 à 1m50. Là où les évangélistes disent : « devient un arbre » et parlent de « branches », Maria Valtorta évoque simplement un « perchoir » et des « rameaux », ce qui correspond mieux à la description de cette plante. En 1986 J. Carmignac a démontré qu'il suffirait d'une écriture serrée sur un manuscrit en hébreu, pour que les traductions grecques aient dévié du sens original « produit des rameaux », en devenant « devient un arbre ». Il valida ainsi sans le savoir le texte de Maria Valtorta !
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Seconde année de vie publique
Les deux démoniaques géraséniens
Le jeudi 16 mars 28 , le groupe apostolique débute le voyage pascal. Ils ont traversé le lac et débarquent près d'Hippos. Mais Jésus qui, semble-t-il, a prévu d'utiliser les barques jusqu'au sud du lac, à (Cf. http://www.maria-valtorta.org/Lavere/Seneve.htm ) Tarichée, demande aux garçons d'attendre sur place. Ils passent par un sentier abrupt pour atteindre le plateau, et doivent s'approcher d'un troupeau de porcs. Les apôtres ont bien du mal à vaincre leur répugnance presque viscérale envers ces animaux impurs et leurs gardiens. C'est l'occasion pour Jésus de leur affirmer : « S'ils sont honnêtes, quelle différence y aura-t-il dans l'autre vie entre eux et le scribe penché sur ses livres et qui malheureusement n'y apprend pas la bonté ? En vérité je vous dis que nous verrons des gardiens de porcs parmi les justes et des scribes parmi les injustes » 186.4 . Soudain deux hommes surgissent et s'approchent d'eux. Le témoignage de Maria Valtorta est très proche de celui de l'évangéliste Marc, au détail près du nombre de possédés. Les apôtres constatant l'effet dévastateur de la fuite des démons dans le troupeau de porcs, Jésus affirme : « Mieux vaut que périssent deux milliers de porcs qu'un seul homme » 186.6 . Le premier possédé, Démétrius, est le fils d'un marchand païen de Sidon. Le second, Marc de Josias , est juif. Il demande à suivre Jésus, mais le Seigneur l'envoie d'abord témoigner chez les siens, autour de Gérasa. Les douze et Jésus, remontant dans les barques, mettent cap au sud. Ils accostent à Tarichée, mais au lieu de poursuivre plein sud vers Jérusalem, ils bifurquent en direction du mont Thabor et de la plaine d'Esdrelon. Jésus justifie cet étrange trajet : « Pour Moi, je m'en serais allé et même seul par la route ordinaire et rien ne me serait arrivé, car ce n'est pas l'heure. Mais j'ai pitié de vous, mais j'obéis à ma Mère et, oui, même cela, mais je ne veux pas blesser le pharisien Simon » 187.3 . Ils vont marcher pendant environ vingt-cinq kilomètres, et faire halte sur les pentes du mont Thabor. Reprenant la route le lendemain matin, vendredi 17 mars, ils font un bref détour vers Endor, à la demande de Judas, qui souhaite visiter l'antre de la pythonisse . Cette visite est l'occasion pour Jésus de rappeler l'interdiction de certaines pratiques propres à tuer l'âme : « Celui qui n'obéit pas à la voix du Seigneur perd le Seigneur. Et le Seigneur a défendu l'occultisme, la nécromancie, le satanisme sous toutes ses formes » 188.6 . C'est là aussi qu'a lieu la rencontre avec Félix, « l'homme d'Endor », un ancien pédagogue devenu meurtrier, puis forçat évadé, que Jésus accueille comme nouveau disciple, en le nommant désormais Jean. « Un nom qui m'est cher : Jean. Car tu es la grâce que fait le Seigneur » 188.7 . Sachant que cette présence dans le groupe va troubler quelques apôtres et révolter Judas, Jésus les met en garde d'une façon exceptionnelle : « Je vous ordonne, cela je vous l'ordonne, d'être bons avec lui et de ne pas parler de son passé à qui que ce soit. Qui parlerait ou qui manquerait de charité pour le frère racheté, se verrait à l'instant repoussé par Moi » 188.7 . La présence du rabbi nazaréen ne passe pas inaperçue à Endor, et quelques habitants décident de le suivre sur la route qui mène à Naïm toute proche. FOOTNOTES : Cette date est fixée par tous les événements qui suivent, au jour le jour, jusqu'à la Pâque. : Il s'agit de deux aides anonymes et discrets au service de Zébédée. Ils interviennent régulièrement sur le lac et leur existence est attestée par Marc 1,20. : Matthieu 8, 28-34 lui aussi indique deux hommes, tandis que Marc 5, 1-20 et Luc 8, 26-3 n'en mentionnent qu'un seul (passant peut-être sous silence la présence du païen ?) : Selon Maria Valtorta, Marc de Josias, un temps disciple, fit défection après le discours sur le pain de Vie, puis se convertit à nouveau. On peut retrouver une trace historique de ce disciple, distinct de Marc l'évangéliste, dans un texte du 3e siècle, le traité sur les 70 disciples , attribué à saint Hippolyte. : Ce parcours inattendu, depuis Capharnaüm, permet de rassurer les apôtres (MV 187.2) ; de déjouer la tentative de guet-apens éventuel que le pharisien Simon avait évoquée à Pierre (MV 182.1) ; et de respecter le souhait de Marie (MV 180.7). : Comme évoqué par exemple dans 1 Samuel 28,3-25 ; 1 Chroniques 10,13-14 ; Ecclésiastique 46,20... : Cette interdiction est indiquée dans Lévitique 19,26-31 ; 20,6-27; Deutéronome 18,9-14 ; Jésus y reviendra en MV 503.7. : Jean , du grec Iôannês, et de l'hébreu YoHanan signifie effectivement « l'Éternel a fait grâce ».
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Seconde année de vie publique
La résurrection du fils de la veuve
C'est en arrivant devant la porte de la cité, comme le précise Luc dans son récit (Lc 7,11-16), qui Jésus aperçoit un cortège funèbre. Observant l'abondance de fleurs, mais l'absence de myrtes sur la litière mortuaire, les apôtres en concluent qu'il s'agit sûrement d'un jeune garçon . Tous sont fortement émus par le chagrin de la mère : « C'est mon fils unique ! Pourquoi la mort pour lui, pour lui qui était bon et qui m'était si cher, ma joie de veuve ? Pourquoi ? » 189.2 . En général, avant d'accomplir un miracle, Jésus sollicite de la part du demandeur un acte de foi. Mais ici, pour accomplir son premier rappel d'un mort à la vie, il n'exige rien de tel ! En voyant la mère éplorée, « le Seigneur eut pitié d'elle » nous indique simplement Luc. Maria Valtorta nous éclaire d'avantage, en nous rapportant un bref et émouvant dialogue : « Pourquoi pleures-tu, Seigneur ? (...) Je pense à ma Mère » 189.4 . Au Calvaire, Jésus ne pourra en effet apporter aucun réconfort à Marie, veuve elle aussi, et elle verra mourir son fils unique... Malgré l'insistance du chef de la synagogue, Jésus ne s'attarde pas à Naïm. « Dans quelques heures, ce sera le crépuscule et c'est vendredi ». « Justement je dois, avant le crépuscule, avoir achevé mon étape » 189.5 . C'est qu'en effet Jésus veut passer la pause sabbatique avec les pauvres paysans de Doras, dans la plaine d'Esdrelon. Ils ont encore dix à douze kilomètres à parcourir avant le soir. Mais avant de repartir, Jésus promet : « Je viendrai certainement une autre fois et je resterai avec toi à Naïm plusieurs jours » 189.5 . FOOTNOTES : Le dictionnaire des antiquités grecques de Daremberg et Saglio mentionne la coutume courante en Grèce d'offrir aux morts des roses, des lys et du myrte. Le poète Horace ( Odes livre 2) et l'épicurien Tibulle ( Elégies 1 v66) évoquent l'usage du myrte : cette fleur dédiée à Vénus (d'où certainement son usage réservé pour les filles ?) est aussi la fleur des morts, et permet de faire le lien entre l'amour et la mort. : Promesse qui s'accomplira effectivement neuf mois plus tard (Voir MV 300.1-9).
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Seconde année de vie publique
La parabole du riche et de Lazare
C'est effectivement au crépuscule qu'ils atteignent leur but, au terme de cette nouvelle étape d'environ vingt-cinq kilomètres. La rencontre avec les paysans de Yochanan est des plus chaleureuse. Depuis le précédent passage de Jésus, en septembre, leur sort a été quelque peu amélioré. Leur maître en effet a fortement été impressionné par la dévastation des champs de son voisin Doras, à la suite de la malédiction prononcée par Jésus . Les paysans pourront même fêter la Pâque à Jérusalem. « Il ne nous a donné que six jours (...) mais nous courrons pour faire la route » 190.1 . En l'absence des maîtres, déjà partis à Jérusalem, Jésus pourra donc passer le sabbat avec ses pauvres amis et leur compléter son enseignement. « Nous parlons de Toi, avec ce que nous avons appris par Jonas, par Isaac qui vient souvent nous trouver, et par ton discours de Tisri » 190.3 . Grâce à la générosité du nouveau disciple, tous peuvent être restaurés : « Remerciez cet homme, dit Jésus en leur indiquant l'homme d'Endor. C'est lui qui vous a procuré l'agneau » 191.2 . Parmi eux se trouve Jabé (Yabesh) , un jeune orphelin que tous, et Pierre spécialement, prennent en pitié. Jésus propose : « Enfant, viendrais-tu avec Moi ? » « Oui, mon Seigneur, et je ne te causerai pas de peine ». « C'est dit » 191.3 . La présence de tous ces miséreux, sur les terres de puissants synhédristes inspire à Jésus sa parabole, rapportée par Luc (Lc 16,19-31). En substance, le texte de Maria Valtorta ne diffère pas du message évangélique. Pourtant, en relisant et comparant attentivement ces deux écrits, on pourrait aisément imaginer que Luc se soit inspiré du texte de Maria Valtorta, tant son texte semble résumer celui de la mystique italienne ! FOOTNOTES : Constatant l'état des lieux, Simon le zélote murmure : « Il a la main lourde, le Dieu du Sinaï » 190.2 , faisant ainsi mémoire de la condamnation par Jésus en MV 109.12, et de la mort de Doras en MV 126.10. Jésus lui avait dit alors : « Je te remets au Dieu du Sinaï ». L'expression avait frappé les esprits, puisque le fils de Doras en fera un blasphème pendant la Passion, en MV 609.9 : « "Je te confie au Dieu de Sinaï" disais-tu ? Maintenant le Dieu du Sinaï te prépare au feu éternel ». Cet exemple illustre bien l'extrême cohérence du texte de Maria Valtorta ! (Voir précédemment le paragraphe Chez Doras. La mort de Jonas ). : Partis le mardi à l'aube pour une marche de 105 km, et arrivés à Jérusalem le jeudi soir (MV 198.5), ils repartiront "en char" de Béthanie le mercredi après midi (MV 205.1 et MV 206.1), (suite page suivante...) : Jonas, c'est le berger martyrisé par Doras ; Isaac l'infatigable disciple berger ; et Tishri, effectivement le mois du précédent passage de Jésus, en MV 109.5. : Il faudra attendre la fin de l'œuvre pour découvrir que cet enfant deviendra le futur évangélisateur des Gaules, saint Martial !
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Seconde année de vie publique
En allant d'Esdrelon à Jérusalem
Du lundi 20 mars au vendredi 24 mars, le groupe apostolique, accompagné de Jean d'Endor et du petit Jabé reprend la marche vers Jérusalem. Maria Valtorta nous décrit ce pèlerinage pascal au jour le jour, tandis qu'aucun évangéliste ne semble y faire allusion. La première étape, de vingt-cinq kilomètres environ, les mènent à Engannim en passant par Megiddo. Au terme de cette étape, ils rencontrent l'escorte de Claudia Procula, la femme de Pilate, qui se rend de Césarée à Jérusalem. Le centurion Publius Quintilianus confirme la bienveillance de Rome envers Jésus, bienveillance due peut-être à l'intérêt grandissant de Claudia pour le rabbi de pour espérer être à Esdrelon le vendredi soir, soit effectivement 6 jours à Jérusalem « pour faire la Pâque », et 11 jours en tout. Nazareth : « Viens près du Prétoire. Claudia parle de Toi comme d'un grand philosophe, et c'est bon pour Toi parce que... c'est Claudia le proconsul » 192.6 . Deux jours plus tard, le mercredi soir, ils atteignent Sichem située cinquante kilomètres plus au sud. Durant ce trajet, l'instinct paternel de Pierre le fait s'attacher de plus en plus au chétif Jabé, qu'il porte souvent sur ses épaules robustes. Fatigué et tout en sueur, Pierre soupire : « Mais si Dieu nous aide, après demain soir nous serons à Jérusalem » 193.4 . Le lendemain, pendant qu'ils passent entre Silo et Béthel, au nord du territoire de Benjamin, les apôtres s'efforcent de détourner l'attention de Jabé car , nous dit Maria Valtorta, l'enfant « côtoie les collines natales sous la terre desquelles ont été ensevelis ses parents » 194.1 . Tandis qu'ils sont encore à une trentaine de kilomètres de leur but, ils aperçoivent le Temple : « Tu vois ce point brillant comme l'or ? C'est la Maison du Seigneur. C'est là que tu jureras d'obéir à la Loi » 194.2 explique Jésus à Jabé. Jésus conseille alors de hâter le pas pour dépasser Béthel, « car demain c'est la Parascève et, après le coucher du soleil, on ne peut parcourir que six stades » 194.4 . Au départ de la dernière étape le temps est à la pluie. C'est pour nous une nouvelle occasion d'apprécier l'exactitude du récit de Maria Valtorta... En effet, lorsque Jésus observe « un bel arc-en-ciel qui de Atarot se courbe sur Rama » 195.2 , c'est crédible puisque le soleil est encore à l'est-nord-est en ce vendredi matin, et c'est donc en regardant vers l'ouest-sud-ouest (c'est-à-dire vers Atarot et Rama), que l'on peut apercevoir un arc en ciel ! De même lorsqu'Il explique à Judas : « Quand nous serons à Rama, nous serons à trente-six stades de Jérusalem » 195.2 , c'est exact, puisque Rama est effectivement située à six kilomètres et demi à vol d'oiseau de Jérusalem. Mais plus surprenant encore, cette autre indication : « Nous avons déjà dépassé Atarot. Le triste vallon est franchi . (...) Cette colline qui marque le lieu de l'horrible débauche à laquelle se sont livrés les Gabaonites » 195.2 . Difficile d'imaginer que Maria Valtorta ait pu concevoir, de sa propre initiative, cette allusion à un épisode biblique particulièrement sordide s'étant déroulé en ce lieu . Et quel contraste avec son imprécision lorsque, se fiant à sa propre intuition, elle décrit ensuite « Le soleil très chaud de l'avril de Judée » 195.4 , bien qu'il reste encore plusieurs jours avant la Pâque, fin mars. FOOTNOTES : C'est à peu près dans les mêmes termes que Simon le zélote décrit Claudia en MV 393.4, un an plus tard. : Il leur reste encore une soixantaine de kilomètres à parcourir en deux jours. : Cette phrase mérite d'être soulignée, car elle recèle une connaissance rare. Un poème de Fortunat (évêque de Poitiers en 570), l'ode à saint Martial , dont on possède 3 manuscrit très anciens, outre qu'il confirme Jabé/Martial contemporain de Pierre, précise : Benjamita tribus te gessit sanguine claro . « La tribu de Benjamin te vit naître d'un sang illustre ». Comment Maria Valtorta aurait-elle pu avoir connaissance de cette information fort peu connue même en France ? : L'exactitude de cette information est justifiée dans L'Enigme Valtorta tome 1, page 115. : La parascève ou jour de la préparation , c'est la veille du sabbat puis par extension, cela désigne aussi la veille de la Pâque. Quant aux six stades, soit 1090 m, ils sont en parfaite concordance avec les deux mille amots (entre 900 et 1050 m) des préceptes rabbiniques. : Ataroth, ville du sud d'Ephraïm située à 2,5/3 km au NO de Rama n'est mentionnée qu'une seule fois dans la bible, en Josué 16, 7. : Voir Juges 19, 22-28. La bible mentionne Guibéa (ou Tell el Foul), un lieu-dit proche de Rama dont le nom signifie justement « colline » !
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La Pâque de la seconde année
On ne trouve pas trace de la célébration de cette Pâque dans les Écritures, et cette absence servit d'argument à certains pour mettre en doute les trois années du ministère du Christ. Dans l'Évangile tel qu'il m'a été révélé , plusieurs faits méritent notre attention durant cette semaine pascale. Tout d'abord il y a un bel hommage à la puissante intercession de Marie. En effet Pierre, qui depuis longtemps désire adopter un enfant , et s'est pris d'affection pour Jabé, profite d'un moment où il est seul avec Marie pour solliciter son aide. Marie s'adresse à son fils : « Tu ne lui fais pas plaisir en lui donnant un fils ? Il m'a dit toutes ses espérances, tous ses désirs... et tous tes refus » 199.8 . Jésus ne peut rien refuser à sa Mère. Il appelle Pierre en le faisant sursauter : « Viens ici, usurpateur et corrupteur ! » 199.9 . Mais bien vite Il rassure l'apôtre par un sourire : « N'abuse pas de ta victoire et ne donne pas le secret à d'autres, homme rempli de fourberie qui triomphes du Maître avec l'arme de la parole maternelle » 199.9 . Vient ensuite l'examen de majorité du jeune Jabé, (devenu Margziam), qui eut lieu le mercredi 29 mars, comme l'avait indiqué Jésus à Joseph d'Arimathie : « Le mercredi avant la Pâque. Je veux qu'il fasse sa Pâque en fils de la Loi » 197.4 . Tous se sont retrouvés comme convenu devant la Porte Dorée , à l'exception de Judas, absent . Comme ce fut le cas pour l'examen de majorité de Jésus, les deux interrogateurs sont entourés de huit témoins. L'un deux, un jeune lévite que Joseph d'Arimathie salue en lui disant « Dieu soit avec toi, Zacharie » 201.4 , deviendra six mois plus tard disciple de Jésus(Voir MV 281.11). Il est connu de l'histoire comme disciple de saint Pierre, et premier évêque de Vienne (Rhône). Maria Valtorta rapporte avec minutie les questions posées, et plusieurs détails de la cérémonie, conforme aux traditions et coutumes du judaïsme. Quand par exemple « les prêtres lui attachent au front et au bras des bandelettes de cuir » 201.5 , il s'agit bien sûr des phylactères, ces bandes de cuir contenant des passages de la Torah, et que l'on porte au bras gauche et au front. Et quand le lendemain, Maria Valtorta entend Philippe dire « Il est avec un groupe de saforim » 202.1 , il faut lire le mot hébreu sôphérim ( les scribes ), que Maria Valtorta transcrit phonétiquement. Un autre événement notable durant cette semaine, c'est l'enseignement du Notre Père aux apôtres pour, leur précise Jésus, « couronner la Pâque avec une perle rare et désirée » 203.1 . Il leur rappelle : « Un jour, et pas seulement un jour, vous m'avez dit : Apprends-nous à prier comme tu pries » 203.2 . « Vous êtes en possession de ce qui suffit pour pouvoir connaître les paroles qu'il convient de dire à Dieu. Et je veux vous les enseigner ce soir, dans la paix et l'amour qui existent entre nous, dans la paix et dans l'amour de Dieu et avec Dieu » 203.2 . C'est donc le soir même de la Pâque, dans la quiétude du jardin de Gethsémani, et au clair de lune, que le Seigneur prononce devant les onze (Judas est encore absent) la prière transmise par Matthieu (Mt 6,9-13) et Luc (Lc 11,2-4). « Notre Père qui es aux Cieux, que soit sanctifié ton Nom, que vienne ton Royaume sur la terre comme il l'est dans le Ciel, et que sur la terre comme au Ciel soit faite ta volonté. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien, remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs. Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du Malin » 203.5 . Jésus prophétise : « C'est une prière si parfaite que les vagues des hérésies et le cours des siècles ne l'entameront pas » 203.5 . Il précise que c'est grâce à cette « prière universelle » que les églises séparées resteront « chrétiennes ». Il le rappelle en MV 221.8. Puis Il revient longuement sur chaque article de la prière, pour leur en faire saisir le sens profond. La parabole de l'ami importun , que Luc (Lc 11, 5-8) place justement immédiatement après l'enseignement du Notre Père , trouve dans le récit de Maria Valtorta tout naturellement sa place dans le commentaire de la demande « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ». Tout comme d'ailleurs cet autre propos : « Aussi, je vous dis : Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira ... » 203.10 , que Luc (Lc 11,9-13) place lui aussi à la suite, contrairement à Matthieu (Mt 7,7-11). Avant que chacun ne rentre pour la nuit, Jésus leur fait cette ultime remarque : « C'est ma seconde Pâque au milieu de vous. L'an dernier nous avons seulement ensemble rompu le pain et partagé l'agneau. Cette année, je vous donne la prière. J'aurai d'autres dons pour mes autres Pâques parmi vous afin que, quand je serais allé là où me veut le Père, vous ayez un souvenir de Moi, l'Agneau, dans toute fête de l'agneau mosaïque » 203.12 . FOOTNOTES : Pierre avait déjà évoqué devant Jésus son désir d'un enfant, à Ptolémaïs en MV 104.5, puis à la Belle Eau en MV 132.8, et à Esdrelon en MV 191.3 mais à chaque fois il avait essuyé un refus. : Pourtant, la veille, Thomas l'avait aperçu conversant avec pharisien Sadok sur le parvis du Temple. : Pierre en MV 62.2 ; en MV 119.10 ; puis Jean en MV 149.3, pour citer les cas rapportés par Maria Valtorta.
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La parabole des dix vierges
Matthieu est le seul évangéliste à relater cette parabole, qu'il a placée vers la fin de son évangile (Mt 25,1-13). Selon Maria Valtorta, cette parabole fut pourtant donnée le même jour que la parabole du fils prodigue , à Béthanie. « Le Royaume des Cieux est la maison des épousailles qui s'accomplissent entre Dieu et les âmes » 206.2 , explique le Seigneur en introduction de la parabole. Il est une autre particularité, que ne mentionne pas Matthieu : c'est l'explication très détaillée que Jésus donne de sa parabole. Peut-être la présence de cet auditoire composé uniquement de sympathisants explique-t-elle ceci. Pour conclure, Jésus donne à tous ce conseil : « Veillez donc avec prudence, avec constance, avec pureté, avec confiance pour être toujours prêts à l'appel de Dieu car en réalité vous ne savez pas quand Il viendra » 206.7 . Cette exhortation à la vigilance est rapportée deux fois par Matthieu et Luc, et aussi une fois par Marc . Ce fut l'une des premières recommandations aux apôtres (en MV 98.10). Ce sera aussi l'une des dernières (en MV 596.51). Après le départ des paysans de Giocana, l'assemblée se disperse peu à peu. Lazare s'approche du Seigneur : « Maître, avant de nous quitter , parle-nous encore... C'est ce que veulent les cœurs de Béthanie » 206.7 . Jésus accepte : « Partez, à présent. Au milieu de la première veille je vous parlerai » 206.7 . FOOTNOTES : Nous verrons (au paragraphe relatif au soir du mercredi Saint et en MV 596.51) que Jésus demande à Matthieu de dire cette parabole et quelques autres aux nombreux disciples présents alors, et qui ne les connaissent pas encore. : Voir Mt 24, 42 ; 25, 13 ; Mc 13, 35 ; Lc 12, 40 ; 21, 36. : Le départ aura lieu comme prévu le dernier jour des azymes (Cf. MV 202.4), donc le jeudi matin.
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La parabole du festin nuptial
C'est maintenant le soir, et Jésus va parler pour la troisième fois de la journée. Devant un nombreux public venu l'écouter une dernière fois avant son départ, Jésus rappelle d'abord : « En vérité, en vérité je vous dis qu'il est beaucoup plus facile à un pauvre qu'à un riche d'être en Dieu ; et au Ciel de mon Père et du vôtre, beaucoup de sièges seront occupés par ceux qui sur la terre ont été méprisés, étant les plus petits, comme la poussière que l'on piétine » 206.10 . Le récit que Maria Valtorta nous donne de cette parabole reste très proche de la version transmise par Matthieu(Mt 22,1-14). Certains jugent énigmatique le verset évangélique qui clôt la parabole : « Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus ». Or, comme Il l'avait fait précédemment, Jésus commente à nouveau longuement cette dernière parabole. L'explication qu'Il fournit nous éclaire parfaitement sur le sens à donner à la conclusion de sa parabole. La nuit est maintenant tombée , et Jésus prend congé des uns et des autres. « Agenouillez-vous que je vous bénisse tous. Pierre, dis la prière que je vous ai enseignée et dis-la debout, à côté de Moi, parce que c'est ainsi que doivent la dire ceux qui sont destinés à cela par Dieu » 206.14 . FOOTNOTES : C'est aussi ce que Jésus rappellera au jeune homme riche, peu avant la Passion (en MV 576.7). : Voir par exemple le commentaire de Mt 22,14 dans la TOB, qui suggère que ce verset vise ceux qui abusent de l'invitation gratuite de Dieu, tandis que la bible d'Osty considère que ce verset concerne le peuple élu. : Maria Valtorta remarque « la soirée où manque encore la lune » ce qui est exact, puisque le mercredi 5 avril 28, la lune se lèvera après minuit.
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Le pèlerinage à Bethléem
A l'aube du jeudi 6 avril, le groupe apostolique, accompagné des premières femmes disciples quitte Béthanie pour se rendre à Bethléem, puis à Bethsur, où la Vierge Marie souhaite rendre visite à Elise, une de ses anciennes compagnes du Temple. Après une prière au tombeau de Rachel, ils se rendent tous à la Grotte, en passant devant « les ruines de la Tour de David » 207.5 . Puis « Marie descend rapidement vers la Grotte, franchit le ruisseau sur une planche qui sert de pont » 207.5 . Après l'émouvante évocation par Marie elle-même de la naissance de son divin Fils, Jésus annonce : « Nous allons manger avant de partir... Où, mon Fils ? A Jala . C'est tout près. Et demain nous irons à Bétsur ... » 207.10 . Ils auront ainsi environ vingt kilomètres à parcourir le vendredi, avant le sabbat. FOOTNOTES : Encore une connaissance rare de Maria Valtorta, puisque le souvenir même de ces ruines semble aujourd'hui oublié ! David, lorsqu'il parvint au trône, s'était fait bâtir un palais à Bethléem. Les habitants des environs l'appelèrent plus tard Birath-Ârba , ou le vieux palais du roi . Il tomba en ruines après le départ des enfants de Juda en captivité (F E Chassay Histoire de la Rédemption 1850 p 130). Le célèbre docteur Sepp pensait même que la grotte de la Nativité faisait partie du palais ruiné de David ( Vie de notre Seigneur J-C tome 1 page 232). Voir aussi MV 538.4. : Il est plusieurs fois question de ce ruisseau et du pont près de la grotte : MV 73.10 ; MV 74.1 et MV 538.4. Il s'agit sans doute de l' Oued El Djemel , encore mentionné sur certains relevés topologiques de Bethléem vers 1860, mais complètement disparu depuis. : Voici un village quasi inconnu, même pas mentionné dans la bible. Aujourd'hui Beit Jala , à 1 km et demi du tombeau de Rachel et à 3 km au nord ouest de la Grotte de Bethléem.
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La rencontre avec Elise
Reprenant la route en direction d'Hébron, ils passent à proximité de « trois grands bassins creusés dans la roche de la montagne, œuvre vraiment grandiose » 208.5 . Ce sont les piscines de Salomon, aujourd'hui restaurées. A proximité, Maria Valtorta remarque « un arbre couvert de grandes fleurs blanches, dont j'ignore le nom, aux énormes clochettes d'émail blanc... un arbre élevé, au tronc robuste, pas un arbuste » 208.5 . Cette description évoque très certainement le teck d'Arabie ( cordia amplifolia ), arbre de grande taille portant de grandes feuilles cordées et qui se couvre de fleurs blanches en forme de clochettes, de mai à juillet. (Et c'est pour nous un nouvel argument en faveur de l'authenticité de ces visions !). Il font la pause à proximité des vestiges des jardins de Salomon. « Nous sommes presque à mi-chemin » 208.5 précise Jésus. Repartis « vers la neuvième heure », c'est tout naturellement au crépuscule qu'ils atteignent « Betsur sur sa colline ». Là Marie apprend qu'Elise, sa compagne d'enfance est maintenant non seulement veuve, mais qu'elle vient aussi de perdre ses deux fils. Inconsolable, « elle ne veut voir personne. Elle se laisse mourir en pleurant » 208.8 . Par sa douceur et sa compassion, Marie parvient à donner un peu de réconfort à la malheureuse désespérée. Et Jésus par ses paroles de miséricorde contribue à la rasséréner. « Lévi croyait-il possible sa guérison par l'effet de ma volonté ? Oui, Seigneur, nous espérions en Toi mais... cela ne lui a pas servi... et il est mort découragé après avoir tant espéré (...) Ne dis pas que cela n'a pas servi. Celui qui croit en Moi, même s'il est mort, vivra éternellement ... » 208.10 . On peut remarquer que Jésus utilisera les mêmes paroles avec Marthe, avant la résurrection de Lazare.(voir MV 592.9 ; MV 632.34 ; MV 632.45). Le lendemain, pour le sabbat, de nombreux habitants de Bethsur se sont rassemblés pour entendre le Maître. Fortement ému par les souffrances de Margziam ou d'Elise, c'est sur ce thème que Jésus base son enseignement du jour. « Venez à Moi, vous tous qui êtes affligés, dégoûtés, qui avez le cœur blessé, qui êtes fatigués, et je partagerai votre douleur et vous donnerai la paix » 209.5 . La tâche s'avérant immense, les douze n'y suffiront pas, et Jésus annonce son intention de leur adjoindre de nombreux disciples : « J'ai décidé d'en appeler beaucoup, un nombre toujours plus grand pour que tous ceux qui ont besoin du réconfort de la connaissance de Dieu puissent l'avoir » 209.5 . Et Il fait un appel pressant à toutes les bonnes volontés : « le monde crie : "Au secours !" par la bouche des orphelins, des malades, des solitaires, de ceux qui doutent, par la bouche de ceux qu'une trahison, une cruauté font prisonniers de la rancune. Allez vers ceux qui crient ! Oubliez-vous au milieu de ceux qui sont oubliés ! Guérissez-vous au milieu des malades ! Espérez au milieu des désespérés ! » 209.7 . Jésus confie ensuite au zélote la charge de veiller sur sa Mère, qui va rester quelques jours à Bethsur, tandis que le groupe reprend sa marche à travers la Judée, pour aller comme prévu à Kérioth. La première étape les conduit vers Hébron, où les femmes disciples souhaitent visiter les lieux saints d'Israël pour « voir le tombeau d'Abraham, son arbre, et puis la tombe de Jessé » 210.3 . En effet, si le tombeau des patriarches est célèbre à Hébron, ainsi que le chêne de Mambré , on y vénérait aussi les tombeaux de Sarah, d'Isaac, de Rebecca, de Jacob, de Léa, d'Abner, de Ruth et de Jessé... Marie d'Alphée ajoute : « On dit que c'est ici l'endroit où Adam habita et où Abel fut tué » Ce qui fait grommeler Judas, encore de fort mauvaise humeur ce jour là : « Les habituelles légendes absurdes ». Jésus parvient à calmer le coléreux apôtre « exalté, violent, comme toujoursquand il a un caprice » 214.6 , en lui confirmant : « à la seconde phase de la lune de Ziv , nous serons tous chez ta mère » 210.6 . FOOTNOTES : En effet ils sont alors à 2/3 km au sud est des bassins, à 10/12 km de Bethsur et à 7/8 km de Jala. : Est-il besoin de préciser que les ruines de Bethsur sont effectivement situées au sommet d'une colline ?! : Prépare déjà l'appel rapporté par Mt 11,28 (voir MV 268 et aussi MV 453.6 ; MV 471.7 ; MV 638.13). Jésus évoque ce discours en MV 399.3. : Des traditions musulmanes des 12e et 13e siècles attestent qu'on vénérait près d'Hébron le champ d'Adam, lieu présumé du refuge d'Adam et Ève après qu'ils furent chassés du jardin d'Éden. : Ils seront donc à Kérioth entre le 18 et le 26 avril (premier quartier le 18/04/28, et pleine lune le 26/04/28. Voir MV 213.2.
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L'évangélisation à Hébron, Jutta et Kérioth
L'opinion des habitants d'Hébron envers Jésus a bien évolué depuis son précédent passage, en juin 27 ! Il y est accueilli cette fois chaleureusement. Le chef de la synagogue s'approche : « Maître, mais tu n'as pas de la rancune contre nous, contre moi ? » « De la rancune ? Je ne sais pas ce que c'est et je ne vois pas pourquoi je devrais en avoir ». « L'an passé, je t'ai offensé... » « Tu as offensé l'Inconnu, te croyant en droit de le faire. Puis tu as compris et tu as regretté de l'avoir fait. Mais ceci est du passé, et comme le regret annule la faute, ainsi le présent annule le passé » 211.3 . Les malades et les infirmes s'approchent, et Jésus les guérit tous dans l'allégresse générale. Dans son discours, Il évoque le statut de ville refuge accordé à Hébron, puis, commentant la première partie de la lettre de Jérémie (Jr 2-38), Il critique la corruption des notables du Temple. « Ils sont réfractaires à l'Amour. Le feu de la Charité ne les enflamme pas, comme la Charité ne les revêt pas de ses splendeurs d'or (... ) Ils se laissent acheter par de l'argent maudit et se laissent entraîner là où l'intérêt et la puissance l'exige. Non. Ce n'est pas permis ! » 211.7 . Un dernier miracle spectaculaire déchaine l'enthousiasme des habitants qui accueillent Jésus et les siens quelques jours dans leur ville. Puis leur arrivée dans Jutta, la ville du berger Isaac, vers le jeudi 13 avril, s'effectue aussi dans la liesse générale. Plus tard, dans son enseignement, Jésus traite à nouveau de l'apostasie d'Israël, en évoquant à nouveau Jérémie (Jr 2,33-34). Ce passage, très diversement traduit dans les différentes versions bibliques , trouve ici une formulation très convaincante : « Pourquoi essaies-tu de faire valoir l'honnêteté de ta conduite pour chercher l'amour, toi qui, au contraire, enseignes la perversion et tes manières d'agir et dont les pans de ton vêtement comportent le sang des pauvres et des innocents ? » 212.6 . Jésus et les siens vont passer une semaine à Jutta et dans les environs. Nous les retrouvons durant le sabbat du 22 avril dans la synagogue de Kérioth. Il vont également séjourner plusieurs jours dans le fief de Judas, et c'est là que Jésus annonce : « C'est d'ici que je veux que commence le contact direct entre les apôtres et le peuple » 213.1 . C'est donc là que va commencer concrètement le ministère apostolique. A défaut d'enseignement, Jésus laisse aux habitants de Kérioth une prophétie sur sa future Passion : « Et il viendra un temps où (...) un infâme, complotant d'être lui le Pontife, ira trouver les puissants d'Israël et les corrompra (...) de paroles mensongères et, en même temps, déformera la réalité des faits » 213.3 . C'est le dimanche soir, 23 avril, pendant qu'ils sont tous les hôtes de la mère de Judas, que la Vierge Marie et Simon arrivent, venant de Béthsur, exactement comme convenu . Ainsi qu'ils l'ont fait à Jutta, ils restent donc une semaine à Kérioth pour y évangéliser les alentours. Le départ a lieu le dimanche suivant, le 30 avril . Le groupe apostolique va prêcher dans la plaine philistine, autour d'Ascalon, où ils vont se rendre par des étapes journalières régulières, de vingt à vingt-cinq kilomètres chacune . FOOTNOTES : Aucune des douze versions bibliques consultées ne me paraît aussi compréhensible que la version transmise ici par Maria Valtorta. Le texte primitif en hébreu ou en grec a-t-il été altéré ? Il appartient aux exégètes d'en juger. : De Bethsur à Kérioth, 28 à 30 km, soit une longue journée de marche pour Marie, au lendemain du sabbat et exactement à la période prévue, entre le 18 et le 26 avril (Voir la note MV 210.6). : Comme si souvent, les grands périples commencent en début de semaine ! A partir de cette date, en reconstituant les déplacements, tout est absolument déterminé au jour le jour jusqu'à la Pentecôte ! : D'abord 27 km pour Béthsur, puis le surlendemain départ pour le château de Jeanne de Chouza à Bether, où ils laissent les femmes. Le mercredi 20 km pour Beth Jimmal. Puis deux fois 22 km jusqu'au sabbat près d'Ascalon.
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Le sabbat « second premier »
Maria Valtorta ne donne pas d'explication directe à la formule de Luc, « un sabbat second premier » (Lc 6,1) qui intrigue tant les biblistes depuis vingt siècles. Saint Jérôme rapporte qu'ayant interrogé à ce sujet Grégoire de Naziance, il lui avoua « qu'il n'avait rien à répondre qui put le satisfaire ». Cette expression sabbat second premier semble indiquer un moment précis de l'année liturgique, et beaucoup ont pensé que c'était en relation avec la Pâque. Mais alors pourquoi pas avec la Pâque supplémentaire ? La chronologie valtortienne semble fournir un indice déterminant : d'après les descriptions de la mystique, cet épisode des épis volés se déroule sans conteste le samedi 6 mai 28, soit deux semaines avant la Pentecôte (ou la fête des moissons , aussi appelée fête des Semaines - Chavouoth), et qui eut lieu le samedi 20 mai cette année là. Or ce samedi 6 mai 28 se trouve être le premier sabbat après la seconde Pâque . Pour ma part l'interprétation s'impose donc ici d'évidence. Mais laissons aux exégètes le soin d'en discuter et de conclure... FOOTNOTES : La Pâque supplémentaire est prévue dans Nombres 9,10-11, et il est question en MV 566.17.
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Seconde année de vie publique
L'évangélisation dans Ascalon et alentour
Lorsque le lendemain ils approchent d'Ascalon, la description que nous en donne Maria Valtorta peut surprendre maintenant que la côte ensablée est rectiligne : « Une belle ville maritime qui s'étend le long de la rive sur une ligne de rochers en forme de demi-lune » 218.1 . Mais pour surprenant que cela puisse paraître aujourd'hui, c'est un fait attesté par les historiens . De même, plusieurs autres détails historiques ou archéologiques, inconnus en 1945, ont pu être confirmés à la suite des fouilles de 1985/1986. En voici un seul exemple : la voyante remarque des chiens errants au milieu de la route. Partout ailleurs, en Judée, ceci serait impensable car le chien y était un animal impur. Or, justement à Ascalon, la découverte en 1986 d'un cimetière de chiens a surpris la communauté scientifique qui s'interroge encore sur sa signification exacte. Accueilli avec bienveillance par le philistin Ananias, Jésus lui révèle la nature de son royaume : « Mon Royaume est le Royaume du vrai Dieu. Dieu est au Ciel. Par conséquent, c'est le Royaume du Ciel. Tout homme est une âme revêtue d'un corps, et l'âme ne peut vivre que dans les Cieux. Je veux vous guérir l'âme, en enlever les erreurs et les rancœurs, la mener à Dieu par la bonté et l'amour » 218.5 . Envoyés par groupes de quatre pour prêcher dans Ascalon, les apôtres y rencontrent des fortunes diverses. Le lendemain lundi 8 mai, Jésus les envoie à nouveau seuls en avant, vers Azoth. Lui fait un crochet par Magdalgad , un village de l'arrière pays, « vers des collines toutes vertes, de faible altitude, mais gracieuses qui s'élèvent de la plaine fertile » 220.1 . Là, renversant une idole païenne et accomplissant un nouveau miracle, Jésus proclame une triple profession de foi solennelle, magistral résumé de la Foi ! Le soir venu, tous se retrouvent au lieu fixé, mais à nouveau le moral des apôtres est en berne, leur apostolat ayant été un échec, au contraire de celui de leur Maître. Jésus leur redonne courage : « Rien n'est inutile, pas même un échec car il sert à vous former à l'humilité alors que la parole sert à faire résonner un nom, le mien, et à laisser un souvenir dans les cœurs » 220.7 . Puis Il leur annonce : « Et demain, nous irons à Jabnia » 220.7 . C'est donc le lendemain, longeant la côte en direction du nord que nous les retrouvons tous. En réponse aux apôtres qui s'enquièrent de leur destin, Jésus leur livre quelques indices. Pierre ira « dans un endroit plus grand que ta ville et la mienne et que Magdala et Tibériade réunies » 221.2 , tandis que Jacques d'Alphée restera seul en Palestine. Mais ces perspectives d'avenir ne suffisent pas à leur faire apprécier le pèlerinage qu'ils sont en train d'accomplir à travers « ces champs fécondés par le sang des hébreux répandu pour faire d'Israël une grande nation » 221.3 . Une fois de plus, Jésus dois les enseigner et les réconforter. Il leur prédit qu'un jour ils diront : « ...nous croyions que c'était manque d'amour du Maître de nous faire aller si loin par des chemins longs et pénibles au risque de passer de très mauvais moments. Et, au contraire, c'était de l'amour, c'était de la prévoyance, c'était pour nous aplanir la route maintenant que nous ne l'avons plus et que nous nous sentons davantage perdus » 221.4 . Et Il leur montre à nouveau que dans leur mission ils devront s'adresser à tous « ces idolâtres, ces romains, ces athées, ces malheureux ... » 221.6 . A l'approche du but de leur étape, Jésus explique : « Voici Jabnia. Une fois l'Arche passa par ici pour aller à Acron qui ne put la garder et l'envoya à Betsemés. L'Arche revint à Acron » 221.8 . On retrouve trace de cette évocation biblique dans 1 Samuel 5, 1-11 et 1 Samuel 6, 14. Jabnia n'est pas nommé dans ce récit biblique, mais se trouve effectivement sur le parcours normal entre Aqron, Azot et Ascalon. FOOTNOTES : G Maspero, dans History of Egypt, Chaldea, Syria, Babylonia and Assyria, précise que la côte formait autrefois une baie où les bateaux venaient se réfugier lors des tempêtes. : Cf. \\www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2002/arc_020628.htm. D'autres exemples pourront être fournis dans un futur Dictionnaire des lieux géographiques de l'Evangile , selon Maria Valtorta (à paraître fin 2014). : Magdalgad était situé à 4/5 km au nord-est d'Ascalon, à une altitude de 50 m. Aujourd'hui c'est un quartier en périphérie d'Ascalon. Azoth est à 12/13 km plus au nord. : D'après le contexte, il s'agit très probablement de Tanit la déesse de la fertilité, d'origine phénicienne et présidant aux naissances et à la croissance. : Jabnia est située une quinzaine de kilomètres plus au nord.
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Seconde année de vie publique
Le retour à Jérusalem pour la Pentecôte
« Ce qu'ils ont fait pendant ces cinq jours est un mystère... cette... purge à Jabnia. Cinq jours où il fallait surveiller chacune de nos paroles ... » 222.2 . Par ce récit, Maria Valtorta nous indique que c'est maintenant le dimanche 14 mai. Leur moral est bien meilleur, et leurs conversations montrent qu'ils commencent à prendre de l'assurance dans leur mission d'évangélisateurs. Jean, surtout, paraît particulièrement ravi, et son attitude suscite les interrogations de Pierre. Mais c'est bien plus tard que l'on découvre qu'à Aqron, Jean, le premier parmi les apôtres, a accompli un miracle au nom de Jésus . Ils se dirigent maintenant vers Modin et Béther, par une vallée n'ayant pas très bonne réputation, comme le fait remarquer Thomas, l'enfant du pays. Jésus annonce : « Nous allons à Modin... Nous marcherons tant qu'il y aura la lune , puis nous dormirons jusqu'à l'aube » 222.5 . Puis Il précise : « J'amènerai les deux Judas pour qu'ils vénèrent la tombe des Macchabées dont ils portent le nom glorieux » 222.5 . La nuit venue, ils font halte dans une clairière où déjà plusieurs personnes se sont installées. Il y a là un cortège nuptial qui accompagne à Jérusalem la fille d'un riche marchand. Des brigands, tapis dans l'ombre, attendent que tous soient endormis pour intervenir. Mais Jésus, par la seule force de sa parole parvient à les dissuader de commettre leur méfait. « Pensez-y, vous qui péchez. Il n'est jamais trop tard pour se repentir ... » 223.7 . Une parole qui a pu revenir en mémoire au brigand Dismas sur le Calvaire, puisque Maria Valtorta nous apprend, sept mois après cette vision, (le 23 février 1946), que Dismas était justement l'un des voleurs présents ce soir là, à Modin. Le lendemain tous reprennent la route pour parcourir les vingt cinq kilomètres qui les séparent de Béther. C'est le fief natal de Jeanne de Chouza, avec sa splendide roseraie et son château. Là ils retrouvent la Vierge et Marie d'Alphée, Margziam, Salomé et Elise. Pour leur joie, Jésus annonce : « Je vais rester ici quelques jours ». Jeanne va les accueillir jusqu'au jeudi, juste avant qu'ils ne regagnent Jérusalem pour la fête de la Pentecôte, le 20 mai. FOOTNOTES : Voir MV 259.11. A Jacques d'Alphée qui accomplit alors son premier miracle, Jésus explique : « Jean, près de Jabnia, a fait un miracle par amour en guérissant un mourant par une onction et la prière ». : Modin est situé à 18 km d'Aqron. Cette nuit là, la lune se couchant après 23h30, ils pourraient donc théoriquement marcher environ 2 ou 3 heures avant la nuit noire. : C'est effectivement à Modin que la Tradition, et plus récemment l'Histoire, situent le tombeau des Hasmonéens. : Palladius L'économie rurale , livre 4 et livre 6, mentionne l'usage de l'essence de roses. Ces roses étaient principalement destinées aux essences et parfums dont les romains étaient friands.
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Seconde année de vie publique
La guérison d'un paralytique à Jérusalem
Lorsque saint Jean rapporte la guérison effectuée par Jésus à la piscine de Bethzetha, un jour de sabbat(Jn 5,1-18), il ne mentionne pas de quelle fête il s'agit. C'est donc une nouvelle énigme sur laquelle ont buté les exégètes, qui se trouve élucidée par le témoignage de Maria Valtorta, et qui plus est, manifestement à son insu. La Pentecôte du samedi 20 mai 28 est une de ces dates clefs si fréquentes dans l'œuvre. Ici, remarquablement, elle éclaire et justifie, grâce à l'évangile de Jean, la durée de trois années pour la vie publique du Christ . Margziam est présent, contrairement à Judas qui, souffrant, est resté à Béther avec les femmes disciples. Son absence ne passe d'ailleurs pas inaperçue : « Il manque le caméléon au groupe » 225.1 observe sarcastiquement un scribe. Pierre s'informe : « Le caméléon , n'est-ce pas cet animal qui à son gré change de couleur ? » 225.1 . Bien entendu, la description de Maria Valtorta reste parfaitement conforme à celle de l'évangéliste, même si comme à chaque fois, elle apporte quelques détails nouveaux qui nous aident à mieux visualiser l'épisode, ainsi que le recommande saint Ignace dans ses Exercices . Sitôt le miracle accompli, Jésus s'éloigne rapidement, pour éviter toute confrontation inutile avec les pharisiens, qui assaillent bientôt le miraculé de questions : « Moi, je ne sais rien. Je sais que celui qui m'a guéri m'a dit : "Prends ton lit et marche". Voilà ce que je sais ». « C'est sûrement un démon car il t'a ordonné de violer le sabbat. Comment était-il ? Qui était-ce ? Un juif ? Un galiléen ? Un prosélyte ? » 225.4 . Ils recherchent Jésus pour le chasser du Temple. Or c'est aussi à cette occasion que saint Jean, dans son évangile, évoque pour la première fois les tracasseries des scribes. Finalement ils retrouvent Jésus, et une discussion houleuse s'engage. « Oh ! Il se dit le Fils de Dieu ! Sacrilège ! Dieu est Celui qui est et Il n'a pas de Fils ! Mais appelez Gamaliel ! Mais appelez Sadoc ! Rassemblez les rabbis pour qu'ils l'entendent et le confondent » 225.6 . Le long discours de Jésus qui suit est une première manifestation officielle de sa mission de Fils du Père. Les trente versets de Jean(Jn 5,17-47) sont développés par Maria Valtorta en cinq ou six pages magnifiques. Qui pourrait oser prétendre avec honnêteté, après avoir lu attentivement ces pages inspirées, qu'elles puissent être le fruit de la simple imagination d'une personne immobilisée au lit par la maladie ? FOOTNOTES : Voir précédemment le paragraphe Les trois années de vie publique . : Pline, Histoire Naturelle Livre 8, 51 décrit longuement le caméléon, dont il atteste la présence en Orient. Et Plutarque Œuvres morales 978a écrit : « Il est vrai que le caméléon change aussi de couleur ». Ce dialogue est donc tout à fait plausible, tout comme un propos similaire rapporté par Lazare en MV 113.4. : Gamaliel, à cette époque était président ( nasi ) du sanhédrin. Sadok, chef des pharisiens et disciple de Shammaï pouvait logiquement quant à lui en être le vice-président.
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Seconde année de vie publique
La résurrection de la fille de Jaïre
Lorsque Jésus arrive à Capharnaüm, une foule nombreuse l'accueille. Jaïre se précipite vers Lui : « Oh ! Maître, pourquoi as-tu été absent si longtemps ? Ma fillette est si malade. Personne ne peut la guérir. Toi seul, tu es mon espoir et celui de sa mère. Viens, Maître » 230.2 . Matthieu, Marc et Luc rapportent tous les trois, et de façon assez détaillée, les deux miracles qui vont suivre (Mt 9,18-26 ; Mc 5,21-43 et Lc 8,40-56) : la guérison de l'hémorroïsse, puis la résurrection de la fille de Jaïre Pourtant Maria Valtorta apporte quelques précisions inédites. Ce serait Abel, le lépreux de Corozaïn guéri par Jésus un an plus tôt , qui aurait convaincu l'hémorroïsse : « Celui qui me l'a dit a été guéri par Toi de sa lèpre » 230.3 . Cette information est très remarquable, puisqu'à la date précoce de cette vision, le 11 mars 1944, la voyante ignore encore tout de la guérison d'Abel, dont elle aura la vision seulement le 6 novembre 1944 ! L'hémorroïsse explique : « J'ai pensé que si je te touchais, je serais guérie. Mais je ne t'ai pas rendu impur . J'ai à peine effleuré le bord de ton vêtement là où il traîne sur le sol, sur les ordures du sol… Moi aussi, je suis une ordure… Mais je suis guérie, que tu sois béni ! » 230.3 . Qui était-elle ? Les évangélistes, et avec eux Maria Valtorta, n'en disent rien. Mais dans l'Évangile tel qu'il m'a été révélé , elle ne saurait en aucun cas être confondue avec Nike (sainte Véronique) . Lorsqu'après la résurrection de la fillette Jésus recommande aux témoins de « ne dire à personne ce qui est arrivé », comme le rapportent les évangélistes. Maria Valtorta en précise le motif : « Les autres n'ont pas eu foi, il est inutile de chercher à les persuader. A ceux qui nient le miracle, Dieu ne se manifeste pas » 230.6 . Le Christ renouvelle cette recommandation un peu plus tard, en guérissant les deux aveugles, et s'en explique à nouveau : « Veillez bien à ce que personne ne sache ce que je vous ai fait... Ici, ce n'est pas nécessaire ni favorable à votre âme » 232.5 . Bien des commentateurs se sont interrogés sur le motif de ces interdictions répétées. Le récit de Maria Valtorta nous montre clairement que depuis la Pâque, Jésus veut éviter d'attiser, autant qu'Il Lui est possible, l'hostilité croissante des pharisiens à son égard. Mais Il ne veut pas non plus leur donner de nouveaux motifs de blasphèmes. Déjà à la fin du sermon sur la Montagne , Il avait conseillé : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. Ceci pour maintenant et pour plus tard » 174.20 . FOOTNOTES : Maria Valtorta remarque qu'il a « la tête couverte d'un foulard blanc dont les pans retombent le long du visage et du cou » 230.2 , ce qui semble décrire qu'il porte le talith (ou taleth), châle de prière traditionnel. : Jésus a quitté Capharnaüm durant la première quinzaine de mars, soit depuis deux mois et demi à trois mois. : Voir le paragraphe « Guérison du lépreux de Corozaïn ». : Lévitique 15, 19-25 traite en détail de ce cas d'impureté . : Jean Malalas (490-578) dans Chronographia Antiochia affirma que l'hémorroïsse se nommait Bérenice. Cette tradition est également rapportée par l'apocryphe les Actes de Pilate pour qui Véronique était aussi l'Hémorroïsse. Benoît XIV estimait comme plus probable que l'hémorroïsse était une syro-phénicienne de Césarée de Philippe ( de Canoniz . Lib. IV part 1 cap. 8 n.11). L'affirmation confondant Véronique et l'hémorroïsse reste donc une simple hypothèse sans sérieux fondement.
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Seconde année de vie publique
Jésus rassure Marthe
A peine a-t-Il ressuscité la fille de Jaïre que Jésus va retrouver la pauvre Marthe, complètement bouleversée par l'attitude déroutante de sa sœur. Jésus confirme « Marie est une malade (...) elle souffre d'une possession démoniaque. C'est toujours une maladie » 231.5 . Mais Il rassure aussitôt Marthe : sa sœur est déjà sur le chemin de la guérison. « Des sept démons qu'elle a en elle, le moins fort est celui de l'orgueil ! Mais, rien que pour cela, elle se sauvera ! » 231.5 . Certains exégètes ont eu tendance à considérer ce chiffre sept de façon purement symbolique, pensant qu'il s'agissait là d'une représentation juive pour marquer la puissance de l'emprise de Satan. Dans l'œuvre, Jésus fait clairement allusion aux sept péchés capitaux dans le cas de Marie Madeleine. Il s'en explique à plusieurs reprises : « C'est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Elle est ressuscitée de sept morts » 377.7 ; et plus loin encore : « Quand quelqu'un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet... » 420.8 . Un rapprochement semble s'imposer ici avec un commentaire que Jésus fit un an plus tôt, dans la synagogue de Capharnaüm, à propos de Samson . Les sept tresses de Samson symbolisent ses sept vertus, c'est à dire sa fidélité au nazirat. Mais « Samson fut réduit à rien après avoir cédé à la sensualité » 94.8 . En effet « Samson fut lié avec sept cordes de nerfs frais » 94.8 . Et Jésus, ailleurs dans l'œuvre rappelle à Barthélemy : « un pécheur plongé dans le péché et tenu par Satan avec sept chaînes » 241.3 . Lorsque enfin Marthe est presque complètement rassérénée par les paroles du Seigneur, Il lui dit :« Va en paix, Marthe. Et demain dis-lui que je parlerai près du torrent de la Source, ici à Capharnaüm, après le crépuscule » 231.7 . Mais Marthe voudrait bien quelque chose de concret, à quoi se raccrocher lorsqu'elle est loin du Christ, pour pouvoir triompher du démon. « Prends cette ceinture qui m'appartient. Ne t'en sépare jamais, et chaque fois que tu la verras, dis-toi à toi-même : plus forte que cette ceinture de Jésus est la puissance de Jésus et avec elle on vient à bout de tout : démons et monstres. Je ne dois pas craindre » 231.7 . On songe évidemment à cet épisode de la Légende dorée , quand Marthe terrasse la Tarasque : « ... déliant sa ceinture, elle la noua autour de l'encolure du monstre, que ce geste rendit instantanément aussi doux qu'un agneau et qui se laissa docilement conduire jusqu'à la ville où les habitants le massacrèrent ». FOOTNOTES : Cette indication de sept démons est rapportée explicitement, pour Marie-Madeleine, par Mc 16,9 et par Lc 8,2. : Jésus commente alors Juges 16,6-20, un texte biblique dont plusieurs éléments laissent perplexes les commentateurs. : J. de Voragine, La Légende dorée , édition de 1902, 3eme partie, p 307, article consacré à Marthe.
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Seconde année de vie publique
La parabole de la brebis perdue
Le lendemain, en fin de journée, Jésus, comme Il l'avait annoncé la veille à Marthe, s'apprête à donner son enseignement près du cours d'eau de la source du Figuier . Maria Valtorta observe « une foule nombreuse répandue dans un champ dont le blé est coupé et qui présente l'aspect désolant des chaumes brûlés par le soleil » 233.1 . Et Jésus commence la parabole de la brebis perdue : « Votre Père est comme un berger attentif ... » 233.1 . Marie Madeleine, prévenue par sa sœur, est venue en catimini. « Les gens ne la voient pas car elle est au-delà du talus qui borde le chemin » 233.5 . Cette célèbre parabole, rapportée par Matthieu (Mt 18,12-14) et Luc (Lc 15,1-7), et donc donnée spécialement pour parachever la conversion de Marie Madeleine, comme Jésus le confirme par la suite : « Je parlais à beaucoup de gens ce jour-là, mais en vérité je parlais pour elle seule ... » 236.10 . Dès l'aurore, le lendemain, Marthe se précipite une nouvelle fois à Capharnaüm, pour annoncer à Jésus comment la parabole de la brebis perdue a brisé les dernières résistances de sa sœur Marie, sur son long chemin de conversion totale. FOOTNOTES : L'archéologue De Saulcy, dans son Dictionnaire des antiquités biblique s p 339, évoque un site Ayn el Tineh , (« La source du Figuier » !) à proximité de Tell Houm, dont on sait maintenant qu'il s'agissait de Capharnaüm. : La vision autour d'Ascalon, en MV 221.1 fut reçue le 17 juillet 1945. Celle de la Parabole de la brebis perdue date du 12 aout 1944, tandis que celle qui la précède immédiatement date du 28 juillet 1945. Pourtant la cohérence entre ces trois visions est parfaite (blés coupés et chaumes...).
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Seconde année de vie publique
Le repas chez le pharisien Simon
Le soir venu, Jésus se rend comme convenu au banquet offert en son honneur par le pharisien Simon. Luc, qui détaille cet épisode dans son évangile , ne nomme pas la pécheresse repentie. Cette omission a suscité de très nombreuses interrogations et discussions au cours des siècles. Qui était cette femme pécheresse ? Pourquoi le pharisien l'a-t-il laissé entrer ? Les évangélistes ont-ils fait une confusion entre l'onction de Capharnaüm et celle de Béthanie ? Si c'était Marie Madeleine, pourquoi n'est-elle pas nommée ici ? Maria Valtorta reçut cette vision le 21 janvier 1944. C'est seulement sa troisième vision de scènes évangéliques . Elle n'a encore jamais vu le pharisien Simon, qu'elle décrit donc pour la première fois, sans complaisance : « C'est un homme âgé... la figure de ce petit vieux ne me plaît pas. C'est un visage méchant, froid, orgueilleux et avide » 236.1 . De même, à cette date, c'est aussi la première fois qu'elle voit Marie-Madeleine : « une femme jeune, très belle, richement vêtue ... La chevelure blonde ... des bijoux ... des chaînettes d'or ... » 236.2 . Jésus commente longuement ce miracle éclatant de la conversion de Marie Madeleine. Il insiste sur le fait que la pécheresse du banquet chez Simon, c'est Marie Madeleine : « A Béthanie aussi, Marie répéta le geste qui marqua l'aube de sa rédemption » 236.6 . Et Il conclut par ces paroles d'amour : « Il est beaucoup, beaucoup, beaucoup pardonné à qui aime beaucoup. A qui m'aime beaucoup. Vous ne savez pas, pauvres âmes, comme vous aime le Sauveur ! Ne craignez rien de Moi. Venez. Avec confiance. Avec courage. Je vous ouvre mon Cœur et mes bras » 236.7 . Deux jours plus tard, le vendredi 2 juin , Il en parle à nouveau avec ses apôtres, et doit leur expliquer combien est profonde et radicale la conversion de Marie Madeleine, car sa présence aux côtés de Jésus en a scandalisé plus d'un à Capharnaüm. « J'ai trouvé une âme. Cela vaut la peine de perdre l'amitié d'un homme, sa pauvre amitié d'homme, pour rendre à une âme l'amitié avec Dieu » 237.3 . Judas est d'avis qu'avec les pharisiens, il faut accepter des compromis, pour s'en faire des amis. Jésus lui répond très sévèrement : « Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis » 237.3 . De nombreux habitants des environs se sont rassemblés autour de Jésus qui constate : « Ils semblent des brebis sans berger qui errent ici et là sans trouver quelqu'un pour les conduire et les nourrir » 237.2 . Il décide que désormais les apôtres iront deux par deux, et de même pour les disciples, qui doivent les rejoindre dans quelques jours. « C'est que la moisson est vraiment grande. Oh ! cet été, je vous préparerai à cette grande mission (...) Priez donc le Maître de la terre qu'il envoie beaucoup d'ouvriers à sa moisson » 237.2 . Matthieu (Mt 9,35-38) rapporte des propos tout à fait similaires. Le soir venu, avant que tous ne rentrent chez eux, Jésus leur dit encore une parabole, « pour vous rendre toujours plus énamourés de ce Royaume qui vous attend et dont la valeur est sans mesure » 237.4 . C'est la parabole du trésor caché, que Matthieu (Mt 13,44) nous a résumé en un bref et unique verset, ce qui en complique l'interprétation. Dans cette parabole Jésus montre que pour l'homme, rien n'a plus de valeur que d'acquérir le Royaume : « Quittez les richesses éphémères pour posséder le Royaume des Cieux » 237.4 . FOOTNOTES : Voir Lc 7,36-50. Saint Jean étant le seul apôtre présent, c'est donc lui qui a transmis en détail ce souvenir à saint Luc. Sa pudeur naturelle semble l'avoir retenu de nommer la pécheresse, en un temps où Marie était devenue la convertie , de même qu'il ne nomme pas le traître , ni l'apôtre que Jésus aimait ! : Ayant déjà évoqué ces questions dans L'Enigme Valtorta tome 1, pages 265-267, je n'y reviens pas ici. : Cette vision vient juste après la vision des noces de Cana, signe de l'importance que Jésus accorde à cette conversion. « Simon le pharisien a eu sa maison sanctifiée par un grand miracle : la résurrection d'une âme » 237.3 . Et plus loin Il ajoute : « Ce n'est pas le plus grand miracle que de ressusciter une chair, c'est un miracle toujours relatif parce qu'il est destiné à être un jour annulé par la mort. Je ne donne pas l'immortalité à celui que je ressuscite dans sa chair, mais je donne l'immortalité à celui qui est ressuscité dans son esprit » 250.5 . : Ils rentrent à Capharnaüm pour y être « avant que vienne le sabbat » 237.4 , et Jésus, évoquant sa rencontre du lundi avec le pharisien Simon précise : « Sur la place de Capharnaüm, il y a maintenant cinq jours, il me demandait : Tu as fait ce seul miracle ? » 237.3 .
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Seconde année de vie publique
La guérison de l'homme à la main paralysée
C'est seulement le samedi suivant, 8 juillet, que le groupe revient à Capharnaüm, pour l'office du sabbat, après s'être reposés deux jours à Bethsaïda. « Nous venons juste de débarquer au "Puits du figuier" venant de Bethsaïda, pour ne pas faire un pas de plus qu'il n'est permis » 263.1 précise Pierre à un pharisien soupçonneux. Les déplacements à la voile n'entraient en effet pas dans le décompte des distances sabbatiques. Et un an plut tôt, pour aller voir la Belle de Corozaïn, ils avaient également utilisé la barque un jour de sabbat(Cf. MV 94.2). Pour la lecture, Jaïre indique à Jésus : « Le passage du premier livre des Rois où on raconte comment David, trahi par les Zipheis, fut signalé à Saül qui était à Gabaa » 263.2 .(Ce passage, tiré de 1 Samuel 23, 19-28, était effectivement primitivement désigné comme Livre 1 des Règnes ou des Rois dans la Septante et la Vulgate). A peine le Seigneur a-t-Il achevé son commentaire qu'un pharisien incite un homme à la main atrophiée à s'avancer. L'épisode est bien connu, car il est rapporté par Matthieu, Marc et Luc (Mt 12,9-14 ; Mc 3,1-6 ; Lc 6,6-11). On trouve de légères variantes dans leurs trois récits. Par exemple chez Matthieu ce sont les pharisiens qui posent la question « Est-il permis de guérir le jour du sabbat ? ». En confrontant les versions évangéliques au texte de Maria Valtorta, il semble que les évangélistes aient ajouté quelques paroles provenant en fait d'autres circonstances. Et seule Maria Valtorta mentionne la réponse faite par Jésus à sa propre question : « Il n'est pas permis le sabbat de faire un travail. Mais, comme il est permis de prier, de même il est permis de faire du bien, car le bien est une prière plus grande encore que les hymnes et les psaumes que nous avons chantés » 263.4 . FOOTNOTES : J'ai déjà évoqué cette connaissance rare de Maria Valtorta à l'occasion du paragraphe sur la parabole de la brebis perdue . C'est seulement en 1965 que les fouilles sur le site de Minya ont prouvé la localisation de la Source du figuier , ( Ayn el Tineh du Talmud de Jérusalem, Midrash Koheleth, II. 2). Le site de la source est à 2,3 km de la maison de Pierre. « Une source qui coule un peu en dehors du pays » 161.1 , « la source qui est à l'extrémité du pays » 232.1 écrivait Maria. L'emplacement (suite page suivante...) : Les Zipheis sont les Ziphéens, et Gabaa doit être lu Guibéa.
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Seconde année de vie publique
L'envoi en mission des Douze
Nous retrouvons les Douze autour de Jésus dans la soirée du dimanche 23 juillet. Judas vient de quitter Nazareth après y être resté près de trois semaines auprès de Marie. « J'ai besoin de vous parler. Maintenant Judas est revenu. C'est le moment de parler » 265.1 , annonce Jésus. Puis Il poursuit : « L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume » 265.2 . L'analyse détaillée de la chronologie dans L'Évangile tel qu'il m'a été révélé montre la justesse de cette indication, puisque mathématiquement le exact du Puits mentionné par Maria Valtorta reste donc à découvrir. Voir la Revue Economic Botany, The History of the fig in the holy land Vol 19, n°2 1965. milieu de la vie publique se situe le 31 août 28, juste dans un mois. Mais Maria Valtorta ayant reçu ses visions en désordre , et n'ayant aucun repère de dates dans son œuvre, il lui était certainement impossible d'imaginer cela. Commence ensuite une longue série de recommandations, que Marc et Luc rapportent de façon fragmentée en divers endroits de leur évangile, contrairement à Matthieu qui les regroupe en un long exposé . Il faut remarquer aussi que Jésus réitère ces mêmes conseils à plusieurs reprises, spécialement en MV 538.3. Il n'est pas possible d'analyser ici en détail ce long discours, que Maria Valtorta nous transmet en une dizaine de pages conformes au texte de Matthieu. Le récit comporte des précisions très convaincantes, et mériterait une étude comparative approfondie. Jésus accompagne cet envoi solennel en mission d'un don déjà accordé à Jean et Jacques, mais que les autres apôtres ignorent. « Moi, afin que vous ayez le moyen que l'on vous croie et que l'on vous recherche, je vous accorde le don du miracle » 265.3 . Ce don n'est pas directement mentionné par les évangélistes, mais reste présupposé dans leur texte (Voir en particulier Mt 10, 1 ; Mc 6,7 et Lc 9,1). Et Jésus tempère toute velléité d'orgueil de la part des bénéficiaires de ce don : « Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également les foules et avec plus de profondeur et de durée : une vie sainte » 265.3 . Durant les prochaines semaines les apôtres devront donc apprendre à se débrouiller seuls. « Pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons » 265.5 . Jésus va rester seul à Capharnaüm et aux alentours, tandis qu'Il envoie ses apôtres en mission deux par deux, comme Il le fera bientôt aussi avec les soixante-douze. « Vous partirez à l'aube et ainsi : Simon de Jonas avec Jean, Simon le Zélote avec Judas Iscariote, André avec Mathieu, Jacques d'Alphée avec Thomas, Philippe avec Jacques de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélémy. Ainsi pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre » 265.14 . Notons aussi que dans ce chapitre, Maria Valtorta nous révèle une prédiction de Jésus concernant Israël, que les évangélistes ne mentionnent pas : « Des siècles et des millénaires, l'un après l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur l'aire d'Arauna le Jébuséen » 265.10 . FOOTNOTES : Voir Mt 10,5-42. Comme pour le Sermon sur la Montagne , il apparaît ici assez clairement que Matthieu, témoin oculaire, eut le souci de transmettre le plus souvent les enseignements du Christ dans le contexte où il les a reçu, de même d'ailleurs que Jean. De leur côté Marc et Luc ont compilé des témoignages nécessairement épars et hors de leur contexte historique. Mais cela ne retire évidemment rien à l'authenticité de leur message. : L'aire d'Arauna, c'est l'emplacement du Temple, à Jérusalem. Jésus évoque encore ce passage biblique (2 Samuel 24, 16-25 ; 1 Chroniques 21, 15-30) en MV 337.2.
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Seconde année de vie publique
Les envoyés du Baptiste interrogent Jésus
Au cours de la semaine (probablement le lundi 24 juillet ), Jésus réconforte une pauvre veuve de Corozaïn venue lui demander conseil, lorsque trois voyageurs s'approchent. Ce sont Manaën et deux disciples de Jean-Baptiste . « Paix à toi, Manaën ! Tu t'es donc souvenu de Moi ? » 266.3 lui demande Jésus en l'accueillant. Leur première rencontre eut lieu à la Belle-Eau, en novembre 27(MV 121), huit mois plus tôt. Manaën précise bien que « Jean (...) leur a expliqué tout ce qui te désigne comme le vrai Messie » 266.4 . Le Précurseur, en effet pouvait-il douter que Jésus fut le Messie ? La présentation de Matthieu et Luc pourrait le laisser supposer, et l'aveu de Manaën donne un démenti à certains exégètes qui évoquent les doutes de Jean-Baptiste. Jésus, voyant que l'interrogation des envoyés de Jean est sans malice, leur répond de bonne grâce. Matthieu, témoin de tant de miracles quotidiens de Jésus, omet de mentionner ceux qui viennent de se produire devant leurs yeux, tandis que Manaën, certainement très impressionné, a dû les raconter à Luc, qui nous en a fait mention (Lc 7,21). Et Jésus conclut ainsi son témoignage : « Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet. Dites cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour » 266.7 . Pour ajouter encore à ces faits, Jaïre est venu faire témoigner sa fille : « Je ne me souviens pas de ce que c'est que la mort. Mais je me souviens qu'un ange m'a appelée en me faisant passer à travers une lumière de plus en plus vive au bout de laquelle était Jésus » 266.9 . Cette description n'évoque-t-elle pas les multiples témoignages modernes de mort imminente ? Le soir venu, beaucoup à Capharnaüm discutent encore des mérites comparés de Jean-Baptiste et de Jésus. A nouveau le récit de Maria Valtorta est parfaitement compatible avec ceux de Matthieu (Mt 11,7-19) et de Luc (Lc 7,24-35). Mais sa finale désabusée est certes plus explicite que celle des deux évangélistes : « Ainsi la Sagesse voit ses fils lui rendre justice ! En vérité je vous le dis que seuls les tout petits savent reconnaître la vérité parce qu'il n'y a pas de malice en eux » 266.13 . Jaïre, conscient de la lassitude de Jésus envers cette génération qui refuse de l'accueillir malgré toutes les preuves accumulées, demande : « N'est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? » « Oui, c'est une faute et elle sera punie » 266.13 lui répond Jésus, qui proclame alors son invective sur les villes du lac « Malheureuse es-tu, Corozaïn ! Malheureuse es-tu, Bethsaïda ! », invective (selon Mt 11,20-24 et Lc 10, 12-15) placée ici dans un contexte parfaitement logique. FOOTNOTES : Quelques indices permettent de dater les faits, à une journée près. D'abord cette veuve qui est venue chercher Jésus à Capharnaüm pour obtenir le miracle pour son époux : « Tu n'y étais pas… Maintenant lui est dans le tombeau depuis deux semaines » 266.1 . Jésus étant arrivé à Capharnaüm le 8 juillet, alors que le mari était déjà mort, la scène se passe donc dans la semaine du 23 au 30 juillet. Ensuite Jésus promet d'aller à Corozaïn le lendemain : ce n'est donc pas le vendredi. Matthieu est déjà revenu, blessé, de sa mission : ce n'est donc pas le dimanche. Le détail décisif se trouve deux chapitres plus loin : « Il a dit seulement que tu étais à Corozaïn depuis le lendemain de notre départ » 268.4 . : Matthieu, témoin direct de cette rencontre évoque naturellement, parlant du Baptiste « ses disciples » (Mt 11,2), tandis que Luc, informé sans doute par Manaën précise « deux de ses disciples » (Lc 7,18). Le récit de Maria Valtorta, encore plus précis, reste compatible avec ces deux versions. : Bien que de tels témoignages aient été recueillis dès le 19e siècle, et même avant (voir au 16e le tableau de Jérôme Bosch, L'Ascension vers l'Empyrée ), c'est surtout à partir des années 60' qu'ils se multiplièrent, bien après l'écrit de Maria Valtorta.
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Seconde année de vie publique
Jésus accusé par les pharisiens
Jésus va travailler plusieurs semaines chez la veuve de Corozaïn. Chaque sabbat, comme convenu, Il vient rejoindre ses apôtres à Capharnaüm. C'est le vendredi 18 août que nous les y retrouvons tous, avec Manaën toujours présent. Un possédé, amené par des parents, attend depuis plusieurs heures, hébété, sa guérison. Des pharisiens et des scribes rodent déjà autour de la maison quand Jésus arrive. L'épisode est relaté par Matthieu, Marc et Luc . On fait avancer le malheureux. « Lui a les yeux et la langue liés » précise « un pharisien qui n'est pas de Capharnaüm » 269.3 . Seul Matthieu indique lui aussi que le possédé était aveugle et muet ; tandis que Marc nous informe que les scribes venaient de Jérusalem. A peine le possédé est-il délivré que les scribes et les pharisiens, soupçonneux de quelque mise en scène, l'assaillent de questions. Puis à court d'arguments, et ne voulant pas admettre que Jésus puisse être le Messie, ils en viennent à le traiter de Belzébuth. La discussion qui s'en suit est présentée de façon plutôt détaillé par Matthieu. Pourtant, en rapportant semble-t-il l'intervention de Jésus dans son intégralité, Maria Valtorta nous permet d'en avoir une compréhension plus approfondie. L'enchaînement des arguments et des idées clairement et met en évidence la rigueur du raisonnement, ce que ne permet pas toujours le résumé transmis par les évangélistes . La lecture attentive des dix pages transmises ici par la mystique italienne, confrontée aux quelques versets évangéliques correspondants, inspire le sentiment irrésistible que Maria Valtorta a été tout à la fois témoin oculaire et présentatrice fidèle de ces événements. Les reproches de Joseph, l'aîné de cousins, outré d'apprendre que Jésus vient de travailler un mois durant à Corozaïn, semblent vraiment pris sur le vif : « Est-il vrai que tu vas comme ouvrier çà et là ? Et alors, si c'est vrai, pourquoi ne travailles-tu pas dans ta boutique pour nourrir ta Mère ? Pourquoi mens-tu en disant que ton travail c'est la prédication, paresseux et ingrat que tu es, si ensuite tu vas travailler pour de l'argent dans une maison étrangère ? » 269.13 . FOOTNOTES : C'est une veille de sabbat, et en fin de chapitre Maria Valtorta remarque « la lune presque pleine » 269.12 . La datation est d'ailleurs confirmée « au jour près » par la description du vendredi suivant, 25 août « dans la blancheur de la pleine lune » 271.1 . La pleine lune a lieu le mardi/mercredi 22/23 août 28. : Mt 12, 22-50 ; Mc 3, 20-30 ; Lc 11, 14-20. : Ayant déjà évoqué cet épisode dans le premier tome de l'Enigme Valtorta (pages 280-283), je n'y reviens donc pas ici.
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Seconde année de vie publique
La mort de Jean-Baptiste
Le temps des vendanges approche. Manaën qui accompagne Jésus depuis maintenant un mois, envisage de retourner à Machéronte. Il se détache peu à peu des biens terrestres, mais désespère un peu d'être capable d'appartenir un jour entièrement au Christ. « Tu y arriveras en atteignant la maturité d'esprit et la perfection du vouloir dans le déroulement de quelques heures » 270.3 lui prédit Jésus. Leur conversation est brutalement interrompue par l'arrivée des trois bergers Jean, Mathias et Siméon. « C'est l'heure de nous recueillir, Seigneur, parce que nous sommes ton héritage » 270.3 annoncent-t-ils en se prosternant devant Jésus. Il s'ensuit un récit émouvant et détaillé des circonstances de la mort du Baptiste qui attriste beaucoup Jésus. « La mort de Jean précède le jour où je serai le Rédempteur. Et ce qu'il y a d'humain en Moi frémit à cette pensée » 270.8 . Le compte rendu que les bergers font de la mort de Jean est cohérent avec celui des évangélistes , mais comporte bien des détails supplémentaires, dont certains figurent aussi dans diverses traditions. Les bergers ont quitté Machéronte depuis une vingtaine de jours, ce qui permet de situer la mort de Jean-Baptiste durant la deuxième quinzaine de juillet. Une ancienne tradition indique que « ce fut le dix du mois appelé chez les Juifs Abh que Jean fut mis à mort » . Ceci correspond au 19 juillet 28, et la chronologie de Maria Valtorta est compatible avec cette tradition. En effet, Manaën et les deux envoyés sont arrivés à Capharnaüm le 24 juillet. Ils étaient donc partis vers le 16 juillet, deux ou trois jours avant la date présumée de la mort de Jean. Selon Siméon le Métaphraste et Nicéphore, « Jésus ayant appris la mort du Baptiste fut affecté d'un profond chagrin. Il ne put rester plus longtemps dans le pays, mais, comme pour se consoler de sa tristesse, il monta dans une barque avec ses Apôtres, et passa la mer de Tibériade pour se retirer dans le désert ». C'est exactement ce que nous décrit Maria Valtorta. Retrouvant ses apôtres, Jésus décide d'un départ immédiat, au milieu de la nuit : « J'ai besoin de m'isoler parmi des amis et demain, si nous restons ici, il y aura toujours des personnes pour nous entourer » 271.2 . Ils se rendent avec les barques vers Tarichée, où Manaën les rejoindra en longeant la rive du lac à cheval dès le lendemain du sabbat. « Nous y arriverons à l'aube » 271.5 précise Pierre. FOOTNOTES : Voir Mt 14,1-12 ; Mc 6,14-29 ; Lc 3,19-20 et 9,7-9. : Docteur Sepp, La vie de Notre Seigneur Jésus Christ . Tome 1 1861, 4e section, chap. 24 p 102, mais l'auteur ne cite pas ses sources. : Nicéphore, Livre 1, chapitre 19, rapporté par Nicolas Talon, L'histoire sainte du Nouveau Testament 1669 p 378.
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Seconde année de vie publique
La première multiplication des pains
Leur retraite à l'écart est vraiment de courte durée. Deux jours à peine après leur départ, et tandis que Manaën vient juste de les rejoindre, les foules arrivent de toute la région. Jésus va de l'un à l'autre, guérissant les corps et les âmes. Inlassablement Il « résout tous les doutes, éclaircit toute pensée, résume ou développe des choses déjà dites ou des idées partiellement retenues par quelqu'un » 272.5 . Le soir approche, et en cette nuit du 28 août, personne ne pourra repartir, car la lune, proche du dernier quartier, se lève vers 22 h, plus de trois heures après le coucher du soleil. « Sous peu, ici il ne sera plus possible de nous voir ni de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu'il aille à Tarichée » 273.1 observent les apôtres. Mais Jésus leur répond : « Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Donnez-leur à manger. ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m'attendant » 273.1 . Le récit par Maria Valtorta de la multiplication des pains est conforme à celui des quatre évangélistes , mais comme toujours avec de nombreux détails convaincants et éclairants. A noter la conformité également avec un apocryphe copte dit L'évangile des douze apôtres en particulier en ce qui concerne l'intervention de Margziam et d'André. Cette présence de Margziam / Martial trouve aussi un écho inattendu dans une tradition limougeaude du 9 e siècle . Parmi les apôtres, Thomas et Judas sont les derniers à croire en la possibilité d'un tel miracle. Et cette attitude de Judas, observée par Maria Valtorta, est très proche de celle évoquée par l'apocryphe copte mentionné ci-dessus : « Judas fut le dernier qui participa aux pains. André dit à Jésus : Maître, Judas n'a pas reçu d'héritage dans les pains quand il est venu pour les donner à ces multitudes ». FOOTNOTES : Voir Mt 14,13-31; Mc 6,31-44; Lc 9,10-17; Jn 6,1-13. Il semble que Jean ait fusionné les deux multiplications en un seul récit ? : Eugène Revillout, Apocryphes coptes du Nouveau Testament , Paris, 1876. Origène considérait ce texte comme l'un des plus anciens évangiles apocryphes, peut-être antérieur à saint Luc et visé par lui dans son prologue. : Adémar de Chabannes, in Vita prolixior sancti Martialis identifie en effet saint Martial avec le jeune enfant qui offrit les pains et les poissons à Jésus pour leur multiplication. Il semble assez peu probable que Maria Valtorta ait pu avoir eu connaissance de cette tradition locale.
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Seconde année de vie publique
Jésus marche sur les eaux
Après ce miracle spectaculaire, Jésus a renvoyé les apôtres vers leurs barques. Lorsque tous les pèlerins restés sur place se sont endormis, Il se dirige vers le lac, grimpe sur un rocher et passe la nuit en prière. Juste avant l'aube , sortant de sa méditation, Jésus regarde le lac et aperçoit la barque de Pierre, immobilisée par un fort vent contraire . Le récit de Maria Valtorta est en tous points conforme à celui de Matthieu. FOOTNOTES : Conforme à Matthieu 14,25 qui précise : « à la quatrième veille ». Ce miracle est relaté par Mt 14,22-33 ; Mc 6,45-52; Jn 6,15-21. : De nos jours, en août/septembre les vents dominants sont du nord/ouest, pouvant donc contrarier le retour vers Capharnaüm.
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Seconde année de vie publique
L'envoi des soixante-douze disciples en mission
C'est maintenant le début septembre, et bientôt la nouvelle lune de Tishri. Les vendanges ont débuté. De nombreux disciples ont rejoint le groupe apostolique, en prévision du pèlerinage des Tabernacles désormais proche. La mort du Baptiste a décidé deux brillants élèves de Gamaliel, Etienne et Hermas, à devenir disciples de Jésus. Avec eux sont venu également le prêtre Jean, le scribe de Génésareth et son serviteur guéri au pied du mont des Béatitudes. Jésus les rassemble tous près de Lui, avec les cinq nommés Jean au premier rang. « Je veux vous avoir devant Moi, vous qui portez le nom saint. Toi, mon apôtre; toi, le prêtre; toi, le scribe; toi, Jean du Baptiste ; et toi, enfin, pour fermer la couronne des grâces faites par Dieu » 275.3 . Pour mieux les préparer à leur mission, Jésus va donner à tous ses disciples un magnifique discours sur les œuvres de miséricorde. Discours qui, s'il n'est pas mentionné explicitement par les évangélistes, reste parfaitement conforme à leur esprit. Le Seigneur accomplit ainsi une promesse : « Quelqu'un, en un jour lointain, m'a demandé si Dieu est miséricordieux envers les pécheurs... et je lui promis que pour lui j'aurais toujours parlé de miséricorde » 275.4 . En effet, exactement six mois plus tôt, le 5 avril, Jésus avait dit à Jean d'Endor : « Je parlerai spécialement pour toi » 205.2 . Alors commence un exposé sur les principes qui doivent guider les disciples du Christ dans leur mission : « Dieu est Miséricorde parce que Dieu est Amour. Le serviteur de Dieu doit être miséricordieux pour imiter Dieu. Dieu se sert de la miséricorde pour attirer à Lui ses fils dévoyés. Le serviteur de Dieu doit se servir de la miséricorde comme d'un moyen pour amener à Dieu les fils dévoyés... » 275.4 . Et Jésus énumère, en les détaillant et en les justifiant, les œuvres de miséricorde : « Donner à manger aux affamés... Donner à boire à ceux qui ont soif... Vêtir ceux qui sont nus... Visiter les malades, etc. » 275.6-19 . Ce long discours offre sans nul doute un très beau sujet d'études et de méditations. Il n'est pas possible de le détailler ici. En voici simplement un des enseignements : « Partez toujours de la pensée : "Que voudrais-je qu'on me fasse, si j'étais comme celui-ci ?" Et faites comme vous voudriez qu'on vous fasse » 275.10 . Cette règle d'or , attribuée à Hillel par la tradition juive, se retrouve sous des formulations voisines dans beaucoup de religions, de philosophies ou de cultures du monde antique, bien avant l'ère chrétienne. Dans l'œuvre, elle est omniprésente, sous des formes variées mais équivalentes . Les évangélistes Matthieu et Luc en font également mention.(Mt 7,12 et Lc 6,31). FOOTNOTES : Jean vient de l'hébreu YoHanan, « l'Éternel a fait grâce, a été favorable ». La remarque de Jésus est donc très claire pour ses auditeurs ! : Hillel aurait répondu ainsi à un centurion venu le défier de l'instruire de toute la loi en quelques mots : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse. Ceci est la Loi » On retrouve une version équivalente dans le Talmud, Shabbat, 31a : « Ce qui t'est haïssable, ne le fais pas à ton prochain. C'est là la loi entière, tout le reste n'est que commentaire ». : Voir en particulier MV 82.1 ; MV 98.12 ; MV 171.4 ; MV 275.10 ; MV 329.10 ; MV 383.6 ; MV 467.5 ; MV 534.7.
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Seconde année de vie publique
La parabole du riche insensé
En fin de semaine, probablement le vendredi 8 septembre, tous sont rassemblés sur le plateau, près du village d'Arbel, entre Tibériade et Magdala. Beaucoup de gens des alentours se sont joints aux disciples. La discussion porte sur les richesses et sur leur bon usage. C'est à cette occasion qu'un interlocuteur demande : « Est-il permis à quelqu'un de retenir l'argent d'un autre ? » 276.3 . En fait l'homme est cupide, et il voudrait que Jésus use de sa puissance pour obliger son frère à lui rendre sa part d'héritage. « Homme, je suis venu pour convertir, non pour frapper. Mais, si tu as foi dans mes paroles, tu trouveras la paix » 276.3 . L'évangéliste Luc évoque brièvement ce dialogue (Lc 12,15), que Maria Valtorta nous restitue ici dans son contexte. C'est après cette altercation que Jésus donne la parabole du riche insensé (Lc 12,16-21). Il conclut la parabole à l'intention de ses disciples, en insistant sur la nécessité pour eux de persévérer et d'augmenter d'année en année leur trésor du Ciel. « Que votre travail soit constant, confiant, paisible, sans brusques départs ni brusques arrêts » 276.7 . Puis, Il poursuit ses conseils aux disciples « Vous devez seulement chercher, et que ce soit le premier de vos soucis, le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus . (...) Dieu sait de quoi vous avez besoin. Ne craignez donc pas pour votre lendemain » 276.8 . Ce sont maintenant les ultimes conseils aux disciples, peu de temps avant de les envoyer officiellement en mission deux par deux. Maria Valtorta rapporte sur près de cinq pages les quelques paroles que Luc a notées dans son évangile (Lc 12,22-53) . L'étude comparée de ces deux textes est une nouvelle occasion d'apprécier à quel point l'Évangile tel qu'il m'a été révélé est un don exceptionnel et inestimable fait à notre génération par la Miséricorde divine. En fin de journée, tous se dirigent vers Magdala toute proche, pour y passer le sabbat dans la maison de Marie. Chacun est désormais informé de sa conversion, mais Jésus leur précise : « Moi, je vous dis ce que vous ne savez pas : que tous les biens personnels de Marie de Lazare sont pour les serviteurs de Dieu et pour les pauvres du Christ » 276.13 . Dans le jardin de Marie, à Magdala, Jésus poursuit son enseignement. Il développe une nouvelle fois le thème de l'amour du prochain, insistant sur l'aspect spirituel de cet amour. Puis Il explique l'attitude à avoir lorsque le prochain ne répond pas à cet amour. « Si ton frère a péché contre toi, va, reprends-le en particulier entre lui et toi seul. S'il t'écoute, tu as de nouveau gagné ton frère et, en même temps, tu as gagné tant de bénédictions de Dieu » 277.4 . Cette formulation mérite notre attention : elle met en effet l'accent sur une faute personnelle commise envers une autre personne concernée par cet acte. Or la plupart des versions bibliques modernes de Mt 18,15 et Lc 17,3 occultent ce sens individualiste, en omettant la précision contre toi pourtant présente dans la Vulgate et de nombreuses versions anciennes. Dans l'Évangile tel qu'il m'a été révélé , le Christ insiste sur cette démarche individuelle : « Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis : "Si ton frère t'offense, ne l'humilie pas en public en le reprenant publiquement, mais pousse ton amour à cacher la faute du frère aux yeux du monde" Car tu en auras grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil » 277.4 . C'est seulement après cette démarche individuelle qu'on pourra entreprendre une action collective. « S'il ne se corrige même pas dans ce cas et s'il repousse la synagogue ou le Temple comme il t'a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen » 277.4 . Jésus rappelle qu'il vaut mieux se réconcilier en chemin plutôt que d'aller chez le juge. Conseil qu'Il a déjà donné lors du Sermon sur la montagne , et qu'Il complète par cette remarque : « Car la justice humaine est toujours imparfaite et généralement l'astuce l'emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, innocent, pour coupable » 277.5 . FOOTNOTES : En plus de Matthieu et de Luc, on trouve un écho de ce conseil dans cet agraphon du Seigneur : « Demandez les grandes choses, et les petites choses seront ajoutées pour vous » (Clément d'Alexandrie, Stromates 1, 24, 158). : Luc aurait-il trouvé à Antioche les notes prises par Jean d'Endor ? Matthieu a donné les principaux éléments de ce discours, mais de façon éparse. Cf. Mt 6,25-33 ; Mt 6,19-21 ; Mt 24,43-51 ; Mt 10,34-36. Voir aussi Mc 13,33-35. : Jésus a déjà approuvé des propos un peu similaires tenus par Simon le zélote (« Nos plaies et celles de ceux que nous aimons, on cherche à les cacher, surtout quand on est honnête » 98.4 ) puis par Joseph d'Alphée (« Les ennuis de famille ne se crient pas sur les toits » 264.8 ) et juste la veille par le prêtre Jean (« Les laideurs de famille sont connues de celui qui vit dans la famille et ne doivent être dites qu'à celui qui est un esprit droit »275.2). : Selon Mt 5, 25 et Lc 12, 58-59.
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Seconde année de vie publique
La fête des tabernacles de l'an 28
Trois jours avant la fête, en ce lundi 18 septembre, c'est l'effervescence sur le Mont des Oliviers. Les galiléens y installent les cabanes traditionnelles. Lazare, malgré ses jambes de plus en plus douloureuses, est accouru de Béthanie pour saluer et remercier le Maître qu'il n'a pas vu depuis la conversion de Marie, en mai. Lazare est dérouté par la si profonde conversion de sa sœur qu'il ne comprend pas. Jésus lui confie : « Marie a retourné vers le Bien les puissantes énergies de son être. Elle a dirigé son tempérament vers la Perfection. Et comme elle a un tempérament d'une puissance absolue, elle s'élance sans réserve par ce chemin » 279.2 . Puis Il lui promet de passer à Béthanie après la fête. La veille de la fête, le mercredi 20, tous sont rassemblés autour du Maître. Les femmes disciples ont rejoint le groupe, et les soixante douze sont de retour, et racontent avec joie leurs exploits (Lc 10,17-20). Jésus doit tempérer un peu leur enthousiasme : « Ne vous réjouissez pas d'avoir assujettis les esprits, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits au Ciel » 280.2 . Et Il leur prédit qu'ils n'obtiendront pas toujours le succès escompté : « La pensée de l'homme est instable comme un mot écrit sur l'eau, et sa volonté est agitée comme l'aile de l'hirondelle qui volette pour le dernier repas de la journée » 280.3 . Le lendemain jeudi, l'arrivée de l'imposant groupe de disciples entourant Jésus ne passe pas inaperçu dans les rues de Jérusalem. Seule absente de marque, Marie Madeleine, à laquelle Jésus a conseillé de rester dans son palais de Sion, pour limiter autant que possible les risques de provocations de la part des pharisiens. « Parce que le Temple est plus susceptible qu'une épouse enceinte. Tant que je le peux, et non par lâcheté, je ne veux pas le heurter » 281.13 explique-t-Il plus tard à Pierre. Et de fait, à part le fils de Doras qui voue une haine sans borne au Messie, les autres notables du Temple refreinent pour un temps leur agressivité. En chemin, Jude se scandalise de voir ses frères Joseph et Simon ignorer ostensiblement Jésus, mais Lui rassure son impulsif cousin. « Laisse-les faire. Ce sont des semences qui n'ont pas encore senti le printemps. Laisse-les dans l'obscurité de la motte rétive. Je les pénétrerai quand même, même si la motte devient de la jaspe qui enveloppe la semence. Je le ferai au moment voulu » 281.3 . Manaën rejoint le groupe, et avec lui plusieurs disciples du Baptiste, désireux désormais d'être disciples du Christ. Jésus demande au prêtre Jean et à Etienne d'inviter aussi quelques lévites bienveillants, car, soupire-t-Il, « vraiment, cette année, je puis célébrer une fête joyeuse. Jamais plus il n'y aura un jour aussi doux … » 281.4 .
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