Énigmes Valtorta
Note importante : Cette page doit être relue afin de vérifier que l’importation du tome 2 s’est déroulée correctement. La mise en forme peut parfois être imparfaite. Le site sera prochainement optimisé pour offrir de meilleures performances.
Toutes les catégoriesIl y a un temps pour toute chose...Egale des plus grands géographes ?Et Jésus parcourait les villes et les villagesLes témoins oculairesVingt talents pour libérer Jean-Baptiste...Pays de blé et d'orge, de vigne, de figuiersUn inventaire architectural exhaustifDe Re Rustica...Est-il permis de guérir le jour du sabbat...Cette parole leur demeurait cachéeSi cela n'est pas vrai...c'est bien imaginéLes quatre évangiles en un seul ?Le ProtévangilePremière année de vie publiqueSeconde année de vie publiqueTroisième année de vie publiquePréparation à la Passion de JésusLa Passion et la mort de JésusDe la Résurrection à la PentecôteEpilogue
18 articles trouvés
Préparation à la Passion de Jésus
Le lundi avant la Pâque
Maria Valtorta nous révèle que Jésus n'a guère dormi pendant la nuit. Levé vers minuit, Il est allé rejoindre sa Mère dans le palais de Lazare à Sion, grâce à la bienveillance des gardes romains qui le laissèrent passer. Avec Marie, Il est allé apporter quelque réconfort à Elise, la mère d'Annalia. Puis, rencontrant le jeune légionnaire Vital , Il répondit à ses interrogations. Au petit matin Jésus retrouve ses apôtres, et avec eux Il retourne au Temple. C'est en passant près du Cédron qu'a lieu la première partie de l'épisode du figuier desséché qui intrigue certains commentateurs comme il intrigua aussi les apôtres. « La colère de Jésus pour la plante stérile, peut-être sauvage, les étonne » 592.15 . Mais un peu plus loin Pierre s'informe : Où as-tu mangé ? » « Nulle part ». « Oh ! Alors tu as faim ! » 592.15 . Après les prières au Temple, Jésus opère quelques miracles puis prend la parole « dans la cour où les rabbis donnent leurs leçons » 592.15 . Il donne la parabole des vignerons homicides (Mt 21, 33-45; Mc 12, 1-12; Lc 20, 9-19). Le texte de Maria Valtorta signale l'envoi de deux groupes de serviteurs, comme le dit Matthieu. Il comporte aussi un verset, absent de Marc, et également omis sur plusieurs manuscrits de Matthieu, mais que Luc cite (Lc 20,18) : « Et celui qui tombera contre cette pierre se brisera, et celui sur lequel la pierre tombera sera écrasé » 592.17 . Un des auditeurs interroge publiquement Jésus « sur une question embrouillée d'héritage ». Les pharisiens présents ne peuvent qu'admirer la sagesse du conseil que donne Jésus. C'est alors qu'ils interviennent : « Toi qui opères des prodiges et donnes des jugements tels que seul le sage roi pouvait en donner, par quelle autorité fais-tu ces choses ? » 592.19 . Les laissant là, Jésus regagne le mont des oliviers avec ses apôtres et quelques disciples, comme Il l'avait déjà fait la veille. A nouveau Il les instruit sur sa mort désormais si proche, continuant à citer abondamment les Écritures. « Et rappelez-vous que ce sont des paroles du Seigneur à son prophète » 593.3 . Les apôtres en sont troublés mais ont encore bien du mal à les accepter. Barthélemy, pensif, constate : « ce qu'il dit c'est vraiment dans l'Écriture ! » 593.9 . Exactement ce que diront bientôt les disciples d'Emmaüs... FOOTNOTES : Probablement le futur saint Vital de Milan, (père des saints Gervais et Protais) dont la tradition situe le martyr durant le règne de Néron. : Le témoignage de Maria Valtorta conforte celui de Marc (Mc 11, 12-14). Matthieu (Mt 21, 18-19) a donc, semble-t-il, résumé les deux phases du miracle en un seul épisode. : Commentant un peu plus loin ce texte, Jésus précise : « Dans les traductions on se sert toujours de "sur". J'ai dit contre, et non pas sur. Et c'est une prophétie contre les ennemis de mon Église. Ceux qui la contrecarrent en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés. L'histoire de la Terre, depuis vingt siècles, confirme ce que je dis. Les persécuteurs de l'Église se fracassent en se jetant contre la Pierre angulaire » 594.8 . : Les évangélistes (Mt 21,23-27 ; Mc 11,27-33 et Lc 20,1-8) semblent avoir sorti cette intervention de son contexte et de ce fait, les exégètes peinent à l'interpréter. Ici la question s'insère logiquement dans le récit, et Jésus, dans son commentaire, apporte toutes les clarifications nécessaires. : Dans la brève exhortation qui suit, Jésus fait allusion à Ézéchiel 14,12-13, Daniel 7, Osée 6,1-6 et 8,11-14 puis Malachie 1,10-11 et 2,3-6.
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
Le mardi avant la Pâque
Lorsque retournant au Temple, le mardi matin, les apôtres découvrent le figuier desséché(Mt 21, 20-22; Mc 11, 20-26), ils sont stupéfiés : « Mais c'est le figuier d'hier ! Le figuier que tu as maudit » 594.1 crie Pierre. Maria Valtorta transmet la réponse de Jésus, qui, si elle ne figure pas dans les évangiles , n'en demeure pas moins crédible : « Ne m'avez-vous pas vu peut-être ressusciter les morts, guérir les lépreux, donner la vue aux aveugles, multiplier les pains, calmer les tempêtes, éteindre le feu? Et vous êtes stupéfaits qu'un figuier se dessèche ? » 594.2 . Quelques instants plus tard, au retour de la prière, un groupe aborde Jésus et Lui pose la fameuse question-piège : « Dis-nous alors : est-il permis de payer le tribut à César ou bien n'est-il pas licite de le faire ? Que t'en semble-t-il ? » 594.4 . La réponse de Jésus, devenue proverbiale , nous est bien connue, grâce aux synoptiques (Mt 22,15-22; Mc 12,13-17 et Lc 20,20-26). Jésus va rester plusieurs heures sur le Parvis , à conseiller, à enseigner, et à répondre aux pharisiens, aux hérodiens ou aux sadducéens qui tour à tour cherchent des motifs d'accusation et tentent de Le piéger avec des questions sournoises. Après la question du tribut dû à César vint la non moins célèbre question sur la résurrection des morts (Mt 22, 23-33; Mc 12, 18-27; Lc 20, 27-38). A la nuit venue, exactement comme la veille, Jésus rassemble ses apôtres au clair de lune, et Il leur commente à la fois les événements de la journée, et d'autres passages des Écritures Le concernant. FOOTNOTES : Plus loin Jésus justifie ces « omissions » : « les Évangélistes omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l'excessive susceptibilité des hébreux et scandalisé les gentils » (...) « Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais les maladies spirituelles du peuple d'Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n'était pas bien. Et ils les voilèrent le plus qu'ils purent. Qu'ils observent comment les Évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu'au limpide Évangiles de mon Jean, à mesure qu'ils étaient écrits à une époque plus éloignée de mon Ascension vers mon Père » 594.9 . : Maria Valtorta rapporte la réponse d'un pharisien : « C'est la figure de César et l'inscription porte son nom. Le nom de Caius Tibère César qui est maintenant empereur de Rome »594.4. Tibère se nommait non pas Caïus, mais Claudius, et les deniers de Tibère portaient l'inscription TI CAESAR DIVI ( Divin Tibère César ). Un romain n'aurait surement pas donné cette réponse imprécise, qu'on peut par contre fort bien admettre de la bouche d'un pharisien ! : « Il sort du Temple (...) pour prendre la nourriture que Lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés » 594.5 . nous informe Maria Valtorta, donnant ainsi un détail « d'intendance » tout à fait plausible. : Dans cette vision datée du 1er avril 1947, Maria Valtorta remarque : « Je crois deviner qu'il y a eu des représailles » 594.5 . C'est que Jésus avait confirmé deux ans plus tôt (vision du soir du mardi Saint, donnée le 7 mars 1945 !) : « Aujourd'hui vous avez entendu parler des gentils et des juifs, et vous avez vu comment les premiers se sont inclinés devant Moi et comment les seconds pour un peu m'auraient frappé » 595.1 . C'est une stupéfiante cohérence « inversée » !
2 min
Préparation à la Passion de Jésus
Le mercredi avant la Pâque
La foule est de plus en plus nombreuse au Temple, à mesure que la Pâque approche. A peine Jésus est-Il arrivé sur le parvis qu'un scribe vient l'interroger : « Maître, quel est le plus grand des commandements de la loi ? » 596.2 . Matthieu et Marc évoquent cet épisode. Le premier(Mt 12,28-34) sans doute influencé par les évènements de la veille, semble encore sur ses gardes, tandis que Marc (Mc 12, 28-34) garde une attitude neutre vis à vis du scribe. Maria Valtorta indique clairement le climat bienveillant de cette discussion . Mais le scribe s'attire la colère de ses compagnons lorsqu'il leur avoue : « J'ai entendu l'Esprit de Dieu parler sur ses lèvres ». « Tu es un sot. Crois-tu peut-être qu'il est le Christ ? » 596.3 . Jésus interrompt leur dispute : « D'après vous, que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il le fils ? » 596.3 . Ainsi devient-il clair que l'épisode mentionné par Matthieu, Marc et Luc (Mt 22,41-46 ; Mc 12,35-37 et Lc 20,41-44) s'insère parfaitement dans le fil de la discussion en cours. Cette journée du mercredi et très riche en discussions, rencontres et enseignements. Les évangélistes nous en ont admirablement transmis l'essence. Maria Valtorta, décrivant minutieusement ce qu'elle « voit » et « entend », nous permet de découvrir la cohérence qui relie ces messages évangéliques en apparence disparates. « Jésus se déplace du lieu où il était, tout envahi par le soleil, pour aller plus loin où se trouvent les bouches du Trésor, près de la salle du Gazophilacium » 596.4 . Il observe les allées et venues des pèlerins venus verser leur obole ; Il entend les exhortations d'un docteur : « Plus que tout autre commandement est valable celui-ci : que tout ce qui est pour le Temple aille au Temple » 596.7 . Et Il en tire un double enseignement pour ses apôtres : « Voyez- vous cette femme ? Elle n'a donné que deux piécettes , (...) et pourtant elle a donné davantage que tous ceux qui, depuis l'ouverture du Temple à l'aurore, ont versé leur obole au Trésor du Temple ». (...) « En vérité, je vous dis que personne n'a donné plus qu'elle. Son obole est charité, l'autre ne l'est pas. Elle est générosité, l'autre ne l'est pas. Elle est sacrifice, l'autre ne l'est pas » 596.9 . Opposant alors ce geste de la veuve à l'enseignement des scribes, Jésus déclare : « Eux disent qu'il n'y a pas de sang ni d'affection supérieurs au Temple et de cette façon enseignent à ne pas aimer le prochain. Moi, je vous dis qu'au-dessus du Temple, il y a l'amour » 596.10 . Il retourne à l'endroit où Il a coutume d'enseigner, et commence un exposé magistral sur les tribulations d'Israël et l'origine du pharisaïsme. « Il fut donc un bien qu'au bon moment se dressèrent aussi les pharisiens pour faire une digue contre le débordement fangeux des usages et des coutumes étrangers » 596.15 . Ce discours reste d'une actualité brulante, et nous donne les clefs de l'épanouissement ou du déclin des nations. « Tant que vous serez fidèles aux lois de Dieu et de la Patrie, vous vaincrez (...) mais quand vous serez corrompus (...) Dieu vous abandonnera à cause de vos péchés, et vous serez vaincus et assujettis » 596.15 . S'en suivent tout naturellement les reproches contre les scribes et les pharisiens, qui « disent d'agir de telle manière, mais ensuite ne font pas ce qu'ils disent qu'il faut faire (...) ils contreviennent à la loi de l'amour car ils aiment à se définir séparés et méprisent ceux qui ne sont pas de leur secte » 596.16 . Maria Valtorta nous transmet ensuite un extraordinaire résumé de toute la doctrine chrétienne. Jésus sachant combien la plupart des membres du sanhédrin agissaient en opposition totale avec cette doctrine, n'hésite pas alors à proclamer contre eux ses invectives , puis à se lamenter sur Jérusalem (Mt 23,37-39 ; Lc 13,34-35). Quittant le Temple vers midi, Jésus dit aux siens : « En vérité je vous dis que ce lieu semble déjà brûler du feu de la colère céleste » 596.22 . Le disciple Jean d'Ephèse observe le Temple : « Regarde quelles pierres et quelles constructions ! ». « Et pourtant d'elles, il ne restera pas pierre sur pierre » 596.23 lui répond Jésus(Mt 24, 1-2; Lc 21, 5-6). Manaën leur donne accès aux Jardins du roi , près de En Rogel. « Allez. N'entrent ici que ceux que je veux » 596.23 . Tous trouvent ainsi un lieu de calme, où le serviteurs de Lazare leur apportent des paniers de nourriture . En fin d'après midi, disciples et apôtres retournent avec le Maître sur le mont des oliviers . Chemin faisant, ils L'interrogent sur le Royaume de Dieu, la ruine du Temple et les tribulations des derniers temps. Jésus répond à toutes leurs interrogations. Les évangélistes(Mt 24, 3-51; Mc 13,3-37 ; Lc 21, 7-33) consacrent de nombreux versets aux réponses de Jésus. Maria Valtorta nous transmet pas moins de six pages qui fusionnent en une harmonie parfaite ces textes évangéliques, mais aussi certains enseignements de saint Paul . Le lecteur attentif trouvera dans ces pages bien des précisions éclairantes, comme par exemple sur la future vocation d'évangéliste de Matthieu, que Jésus nomme « Toi, mon bon chroniqueur » 596.51 , et à qui Il confie la charge de répéter plusieurs paraboles aux disciples : « tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles , du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien » 596.51 . Un autre exemple retient notre attention, lorsque Jésus exhorte les siens à toujours se tenir prêt pour sa venue. « Malheureux », leur dit-Il, « le serviteur pensant que le maître tarde à venir , s'il se mettait à battre et à maltraiter ses compagnons en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il ? Que le maître reviendra à l'improviste » 596.47 . C'est exactement ce dont témoignera saint Justin, quelques décennies plus tard, dans un texte peu répandu . Il serait douteux que Maria Valtorta puisse avoir eu l'opportunité de lire cet agraphon et de s'en inspirer ! Quand Jésus rejoint ses apôtres, au début de la nuit, Il leur annonce : « c'est la dernière fois que je vous parle de ces choses qui font pleurer ». (...) « Mais c'est de l'amour aussi de parler de mort. C'est de l'amour, en tant que mourir pour ceux qui vous aiment est la suprême preuve d'amour » 597.1 . Méditant sur son sacrifice suprême désormais si proche, le Christ cite encore abondamment l'Écriture (Par exemple le Psaume 22, Isaïe 50,6 ; 63,2-3 ; 53,7). Puis Il conclut : « Tout est dit de ce que je voulais vous dire des prophéties messianiques.De ma naissance à ma mort, je vous les ai toutes mises en lumière pour que vous me connaissiez et n'ayez pas de doutes » 597.10 . C'est un fait qu'elles sont nombreuses les références aux prophètes, durant ces trois années ! Et Jésus achève son message d'amour par la prière du Notre Père sublimement commenté. FOOTNOTES : C'était aussi l'avis de saint Irénée qui, commentant ce passage évangélique ( Haeresiae I,17), précise également que l'attitude de ce scribe réjouit Jésus. : Sur l'offrande de la veuve pauvre ( Mc 12,41-44; Lc 21,1-4), et la mise en garde contre les scribes (Mt 23,1-35 ; Mc 12,38-40 et Lc 20,45-47). : Y compris celle mentionnée seulement par Marc (Mc 12,40) : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui dévorez le bien des veuves sous prétexte de faire de longues prières. À cause de cela vous subirez un jugement sévère ! »596.20. : Lazare et ses sœurs continuent à assurer les problèmes d'intendance, comme les jours précédents ! (Comme déjà en MV 590.1 ; MV 590.21 ; MV 592.3 ; MV 594.5). : Voir par exemple MV 596.40 et 1 Co 6,15 ; 1 Co 12,12-26 ou Eph 5,30. : Ceci explique peut-être pourquoi Matthieu a placé ces paraboles juste avant la Passion dans son évangile, alors que Maria Valtorta nous montre qu'elles avaient été données longtemps avant par Jésus (En MV 206.2/6 et en MV 281.9. : Saint Justin cite en effet, dans le dialogue avec Tryphon cet agraphon du Seigneur : « Prenez garde que vos cœurs ne soient pas appesantis par la gourmandise, l'ivrognerie et les soins pour la nourriture, afin que ce jour ne tombe pas sur vous à l'improviste ». : Le lendemain, durant la Cène pascale, Jésus redira : « Il n'y a pas de plus grand amour que celui de qui donne sa vie pour ses amis » 600.31 (Jn 15,13). : En 1970, Edmea Dusio avait identifié dans le texte de Maria Valtorta des références à 1166 des 1334 chapitres des 73 livres bibliques. En 2012, un autre chercheur, David Amos, y a déjà retrouvé 3133 citations bibliques, sans prétendre pour autant que son étude soit totalement achevée !
7 min
Préparation à la Passion de Jésus
La Pâque au soir du jeudi 14 nisan ?
En fin d'après midi, le mercredi 3 avril 30, Jésus quitte quelques heures les apôtres et les disciples en leur disant : « Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau » 596.51 . Aucun des interlocuteurs ne s'en étonne, et pour Maria Valtorta il ne fait aucun doute que la Pâque ait été célébrée par Jésus au soir du jeudi Saint, le 4 avril 30 . Mais lors de ses adieux à Lazare, Jésus avait commandé à son ami de rester à Béthanie : « Pour la Parascève tu me seras nécessaire ici », (pour accueillir les apôtres en fuite). Lazare proteste : « Oh ! mais à la Parascève on ne s'occupe que de la Pâque ! ». Lazare prévoyait donc de célébrer la Pâque le vendredi soir, au début du sabbat, comme en témoigne Jean (Jn 19,14). Beaucoup d'auteurs soulignent cette apparente contradiction entre la fête de Pâque du jeudi soir (début du vendredi)décrite par Matthieu ; Marc et Luc (Mt 26,17 ; Mc 14,12 et Lc 22,15) et la fête célébrée le vendredi soir (début du sabbat) selon Jean. La question fit débat dès les premiers siècles entre grecs et romains, et certains s'en servirent ensuite comme argument pour tenter de discréditer la valeur historique des évangiles. Ce serait faire injure à Notre-Seigneur que d'imaginer qu'Il n'ait pas fait la Pâque à la date légale, le soir du 14 nisan, avec ses apôtres, Lui qui affirma : « N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir »(Mt 5,17). Ce serait aussi faire injure à Matthieu et Jean, témoins oculaires, que d'affirmer que l'un d'eux se serait trompé. Bien évidemment, et contrairement aux apparences, il n'en est rien. Pour les pharisiens du Sanhédrin (et surtout pour les prêtres), fêter la Pâque un vendredi présentait deux problèmes majeurs : L'obligation de faire la moisson de l'homer (la gerbe sacrée) au soir de la Pâque, le 15 nisan, aurait alors imposé aux prêtres de travailler un jour de sabbat, chose impensable pour eux en raison de leur application rigoriste du repos sabbatique ! Le fait que cent quatre-vingt trois jours après la Pâque, c'est le 21 thisri, 7e jour de la fête des Tabernacles. Ce jour, appelé Hosanna rabba , ne peut avoir lieu le jour du sabbat, parce qu'il faudrait là encore violer le repos légal pour cueillir et porter les rameaux (la 'Arava ) conformément au cérémonial de cette fête. Or si la Pâque est fêtée un vendredi, le 21 thisri tombe automatiquement un sabbat. D'où une seconde nécessité pour les célébrants pharisiens de reculer la Pâque d'un jour, pour eux qui ne toléraient même pas qu'on puisse guérir un malade le jour du sabbat. La règle qui en résulta, dite règle de Badu , fut officialisée au 4e siècle. Il est recevable qu'elle était déjà en vigueur parmi les judéens au temps du Christ. Mais Jésus et les siens, venant de Galilée, tout comme les juifs de la diaspora, pouvaient parfaitement s'en tenir au calendrier réel, et n'étaient pas tenus, même par les pharisiens, de translater la fête d'un jour ! Le texte de Maria Valtorta montre d'ailleurs clairement que les deux usages coexistaient alors . Jean, qui avait ses entrées chez Hanne (Jn 18,15), n'ignorait sans doute pas cette règle tacite de reporter la fête d'un jour, pratiquée alors par les seuls pharisiens. FOOTNOTES : Exactement au soir de la pleine lune, qui eut lieu à 21h44 heure locale, c'est-à-dire comme il convenait, au début du vendredi 15 nisan 3790, selon la façon juive de débuter la journée à la tombée de la nuit. La chronologie très rigoureuse de l'Evangile tel qu'il m'a été révélé ne laisse place à aucun doute pour cette date. : Comme par exemple Theille, Sieffert, Lücke, Littré etc. : Voir par exemple l'étude de Bernard Lamy, Traité historique de l'ancienne Pâque des juifs , 1693, ou celle de Mémain, Etudes chronologiques pour l'histoire de N.S. Jésus Christ , 1867. (Ils raisonnent sur l'an 33, mais ceci s'applique pareillement sur l'an 30). : Signalons aussi cet autre exemple : un juif, Daniel de Sidon déclare : « il s'était enfui parce qu'ils avaient pris le rabbi pour le faire mourir. Il n'a pas fait la Pâque et doit partir de nouveau pour la faire » 632.36 . Donc il pensait faire la Pâque le vendredi soir, comme les judéens, et ne l'avait pas faite le jeudi soir comme les galiléens !
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
Le jeudi avant la Pâque
En cette belle matinée du jeudi, les apôtres interrogent le Seigneur : « Où irons-nous consommer la Pâque ? Quel endroit choisis-tu ? Dis-le, et nous irons tout préparer » 598.1 . C'est l'épisode décrit par les synoptiques(Mt 26,17-19 ; Mc 14,12-16 ; Lc 22,7-13). Jésus envoie Pierre et Jean : « Allez vite et ensuite rejoignez-nous auTemple » 598.1 . Quelques « docteurs de la chicane », comme les nomment Jésus, se sont étonnés au cours des siècles de ce que Notre Seigneur ait attendu le dernier jour pour rechercher et trouver un local improbable dans Jérusalem envahie de pèlerins. Ces arguments spécieux, qui n'ont pas d'autre but que de semer le doute sur la véridicité des évangiles, sont anéantis par le récit de Maria Valtorta : si Jésus a gardé secret jusqu'au dernier jour l'endroit que Lui avaient réservé ses amis de Béthanie, c'est tout simplement pour en préserver la quiétude, en vue du grand miracle d'amour qu'Il s'apprêtait à y accomplir . Arrivé au Temple, Jésus répond par les paroles du Livre à des juifs venus de la Pérée, qui s'interrogent à son sujet. C'est ensuite un autre groupe (de gentils venus de Grèce) qui, avec l'aide de Philippe et d'André, parvient à s'approcher du Maître. « Aujourd'hui… Tu parles de mort… Nous craignons de ne plus pouvoir te parler si nous ne saisissons pas cette heure. Mais est-il possible que les hébreux puissent tuer leur meilleur fils ? (...) Nous ne t'avions jamais vu ni approché. Et pourtant, tu le vois ! Nous te rendons hommage. C'est le monde entier qui t'honore avec nous » 598.13 . Jean (Jn 12,20-50) ne nous a pas rapporté ces propos des grecs, qui justifient la réponse du Christ. Pourtant il évoque à juste titre largement cet épisode, qui constitue la dernière intervention publique du Christ sur le parvis du Temple. Ensuite Jésus s'est rendu dans une maison amie pour s'y reposer quelques heures. Quand en début de soirée Il retrouve les apôtres, tout est prêt pour la dernière cène... FOOTNOTES : Cf. Littré, Vie de Jésus , tome 2, 1864 p. 392-395. : Et pour ceux qui s'étonneraient de l'absence de gardes aux portes de la ville, la nuit suivante, Maria Valtorta remarque : « Les portes, peut-être à la suite d'un contre-ordre de Pilate (..). ne sont plus surveillées par des légionnaires » 598.2 . : Le Seigneur cite successivement : Isaïe 11,1-3 et 10-12 ; 40,10-11 ; 42,1-4 et 6-7 ; 61,1-3 ; Michée 5,3 ; Ezéchiel 34,11-16 ; Zacharie 9,9 ; Daniel 9,24-27 ; Isaïe 63, 2 ; 50,6 ; 53,7-12 ; et Ezéchiel 47,1-12.
2 min
Préparation à la Passion de Jésus
La Cène pascale
Maria Valtorta décrit minutieusement toutes les phases du repas pascal, apportant un démenti formel aux commentateurs qui osèrent prétendre qu'en ce jeudi soir, Jésus ne consomma pas vraiment la Pâque juive, au prétexte que saint Jean n'en parle pas explicitement. En outre le récit de la mystique italienne permet, de façon naturelle et crédible, de resituer dans l'ordre chronologique tous les témoignages évangéliques relatifs à la Cène. Cette réussite n'est pas anodine, si l'on se souvient que de nombreux commentateurs ont tenté de le faire avant elle, sans jamais y parvenir de façon satisfaisante. Les apôtres ont tout préparé sur « une nappe très fine . J'entends André qui dit : Quel lin splendide ! Et l'Iscariote: Un des meilleurs de Lazare. Marthe a voulu absolument l'apporter » 600.1 . Après les ablutions rituelles, chacun prend la place que Jésus lui indique. « C'est la soirée pascale ! (...) Consommons donc la cène dans un esprit de paix » 600.5 . Ils passent à table (Mt 26,20 ; Mc 14,17 ; Lc 22,14 ; Jn 13,2). Jésus verse le vin dans un grand calice et l'offre, puis le pain qu'Il distribue (Lc 22,17-20), tandis que les apôtres posent la question rituelle : « Pourquoi cette cérémonie ? » 600.7 , à laquelle Jésus répond : « Ce jour rappelle notre libération de l'Égypte ... » 600.7 . Maria Valtorta remarque « la sauce rougeâtre qui est dans quatre saucières » dans laquelle ils trempent des herbes. Après le chant de psaumes, on apporte l'agneau rôti sur la table, et Pierre pose une seconde question rituelle : « Pourquoi cet agneau ainsi présenté ? » 600.7 . Ensuite, nous dit Maria Valtorta : « Tous se lèvent debout et entonnent : "Quand Israël sortit d'Égypte" ... » 600.7 (Ps 114). Jésus déclare : « J'ai ardemment désiré de manger avec vous cette Pâque ... » 600.7 . (Lc 22,15-18), et Il évoque une nouvelle fois son Royaume. Barthélemy, peut-être déçu de ne pas être à la meilleure place, aux côtés de Jésus, demande : « Comment alors pouvons-nous savoir qui est le premier d'entre nous ? » 600.8 . La réponse de Jésus nous est transmise par Luc (Lc 22,24-30). Puis Il ajoute que beaucoup auront une place dans le Royaume : « Tous ceux qui auront été fidèles au Christ dans les épreuves de la vie seront des princes dans mon Royaume » 600.8 . Pierre se rassure : « Nous avons persévéré jusqu'à la fin ». « Tu le crois, Pierre ? Et Moi, je te dis que l'heure de l'épreuve n'est pas encore venue. (...) toi, quand tu te seras repenti , confirme tes frères » 600.9 lui réponds Jésus. (Lc 22,31-32). Et Il met en garde ses apôtres : « Mais maintenant les anges ont tous été rappelés par leur Seigneur. C'est l'heure des démons (...) Maintenant que celui qui a une bourse prenne aussi une besace, que celui qui n'a pas d'épée vende son manteau et en achète une » 600.9 (Lc 22,35-38). Simon le zélote se lève et montre à Jésus les deux épées que lui et Pierre se sont procurés par prudence. « C'est bien, elles suffisent . Tu as bien fait de les prendre » 600.10 . observe Jésus qui passe immédiatement à un autre sujet : « Mais maintenant, avant que l'on boive le troisième calice , attendez un moment. Je vous ai dit que le plus grand est pareil au plus petit et que Moi je suis le serviteur à cette table, et que je vous servirai davantage » 600.11 . Pour le don que Jésus va faire à ses apôtres, la purification reçue par le baptême au Jourdain ne suffit pas... « Venez que je vous purifie. Suspendez le repas » 600.11 . C'est maintenant la cérémonie du lavement des pieds (Jn 13,4-9), dont Maria Valtorta nous donne un compte rendu conforme à celui de Jean, et encore plus explicite quant à sa finalité. Ainsi lorsque le zélote, s'inclinant devant Jésus supplie : « Purifie-moi de la lèpre du péché comme tu m'as purifié de la lèpre du corps, pour que je ne sois pas confondu à l'heure du jugement, mon Sauveur ! » 600.11 . Ou encore Matthieu, qui se sent indigne : « Je suis pécheur, Maître. Pas à moi… » « Tu étais pécheur, Mathieu. Maintenant tu es l'Apôtre. Tu es une de mes "voix" » 600.11 . « Maintenant vous êtes purs, mais pas tous. Seulement ceux qui ont eu la volonté de l'être » 600.11 (Jn 13,10-11). C'est le moment de la troisième libation, et tous entonnent en chœur les Psaumes (Ps 116,1-19 ; Ps 117 ; Ps 118). Jésus découpe l'agneau et distribue des parts à chacun puis Il reprend la parole : « Je veux que vous compreniez mon geste de tout à l'heure » 600.13 . (Jn 13,12-20). Remplissant une quatrième fois la coupe, après l'avoir distribué, il entonne debout le psaume final. « Beau… mais sans fin ! Je crois le retrouver, pour le commencement et la longueur, dans le psaume 119 » 600.13 , constate avec franchise la visionnaire. « Maintenant que l'ancien rite est accompli, je célèbre le nouveau rite. Je vous ai promis un miracle d'amour. C'est l'heure de le faire. C'est pour cela que j'ai désiré cette Pâque » 600.14 . C'est l'heure de l'institution du sacrement de l'Eucharistie : « Je m'en vais, mais nous resterons unis pour toujours grâce au miracle que maintenant j'accomplis » 600.14 .(Mt 26, 26-29 ; Mc 14, 22-25 ; Lc 22, 19-20 ; 1 Co 11,23-26). Maria note que Jésus partage le pain en treize morceaux. Il va en effet immédiatement rejoindre Marie pour l'associer à ce miracle . Les évangélistes n'en disent rien, mais au 15e siècle, Fra Angelico n'hésita point à faire figurer la Vierge Marie sur sa fresque de la Cène. De retour auprès des apôtres, Jésus revient sur les gestes et le miracle qu'Il vient d'accomplir. « Je vous ai tout dit, et je vous ai tout donné. Et je répète. Le nouveau rite est accompli (...) Je vous ai lavé les pieds pour vous apprendre à être humbles et purs comme votre Maître (...) soyez purs. Pour être dignes de manger le Pain vivant descendu du Ciel ... » 600.16 . Il semble parfaitement logique que le Seigneur évoque alors la trahison de l'un des siens : « Mais l'un de vous n'est pas pur » 600.16 .(Mt 26,21-25 ; Mc 14, 18-20; Lc 22, 21-23 ; Jn 13, 21-30). Les synoptiques placent cet épisode avant l'institution de l'Eucharistie. Mais l'enchainement donné par Maria Valtorta paraît plus cohérent, et permet d'insérer harmonieusement, dans le déroulement de la Cène, les témoignages de Jean et de Matthieu relatifs à la révélation de la trahison de Judas. « L'émoi est grand, mais le calme de Jésus l'apaise » 600.17 observe Maria Valtorta tandis que Jésus laisse partir Judas : « Tout est accompli, ici .(...) Ce qui reste encore à faire ailleurs, fais-le vite, Judas de Simon » 600.17 . Le traitre étant sorti, Jésus se lève de table et rassemble les apôtres autour de Lui. Il les éclaire sur le miracle eucharistique : « C'est un miracle qui, par sa forme, sa durée et sa nature, par son étendue et les limites qu'il atteint, est le plus fort qui puisse exister. Je vous le dis : il est si puissant, surnaturel, inconcevable pour l'homme orgueilleux, que bien peu le comprendront comme il doit être compris et que beaucoup le négligeront » 600.19 . Il poursuit : « Mes petits enfants, c'est pour peu de temps encore que je reste avec vous » 600.21 , (Jn 13,31-35). Il doit être alors environ 21h30 . C'est ensuite le temps de l'annonce du reniement de Pierre (Lc 22,31-34 ; Jn 13, 36-38) que Matthieu et Marc (Mt 26,33-35 ; Mc 14,29-31), sans doute peu soucieux de restituer une chronologie rigoureuse, ont préféré situer hors du Cénacle, sur le chemin qui mène au Gethsémani. Saint Jean consacre, dans son évangile, quatre chapitres à ce dernier enseignement du Christ, juste avant son arrestation(Jn 14 à 17 inclus). Pendant encore une heure , Jésus encourage, réconforte, éclaire et donne d'ultimes conseils. Le compte rendu de Maria Valtorta est bien entendu compatible avec celui de saint Jean. Par la spontanéité et la véracité des dialogues, il nous rend présent et vivant le récit de cette heure tragique et nourrit notre méditation sur le mystère de la Rédemption. A l'issue de cet enseignement, Jésus conclut par sa prière solennelle au Père, puis ordonne : « Mettons nos manteaux maintenant et partons » 600.38 . La Cène pascale est achevée... * Quel théologien aura à cœur d'analyser ces ultimes gestes et paroles du Maître dans les heures qui précédèrent sa Passion, pour nous aider à en apprécier la quintessence. Dans un commentaire donné à Maria Valtorta, Jésus indique les pistes d'une telle étude. « De l'épisode de la Cène, en plus de la considération de la charité d'un Dieu qui se fait nourriture pour les hommes, ressortent quatre enseignements principaux » 600.39 , précise-t-Il : « Un : la nécessité pour tous les fils de Dieu d'obéir à la Loi . (...) La Loi disait que l'on devait pour Pâque consommer l'agneau selon le rituel donné par le Très-Haut à Moïse et Moi, vrai Fils du vrai Dieu, je ne me suis pas considéré, à cause de ma qualité divine, comme exempt de la Loi... » 600.39 . « Deux : la puissance de la prière de Marie . (...) J'étais Dieu fait Chair. Une Chair qui pour être sans tache possédait la force spirituelle pour dominer la chair. Et pourtant je ne refuse pas, j'appelle au contraire l'aide de la Pleine de Grâce... » 600.40 . « Trois : la maîtrise de soi-même et l'endurance de l'offense, charité sublime par dessus tout . (...) Qu'a pu être pour Moi d'avoir avec Moi à ma table celui qui me trahissait, de devoir me donner à lui, de devoir m'humilier à lui, de devoir partager avec lui le calice rituel. .. » 600.41 . « Quatre : le Sacrement opère d'autant plus que l'on est digne de le recevoir (...) En effet quand quelqu'un aime, il tend à réjouir celui qu'il aime. Jean, qui m'aimait comme personne et qui était pur, eut du Sacrement le maximum de transformation ... » 600.42 . FOOTNOTES : Selon la tradition, Zacharie apporta à Vienne une relique que lui avait transmise saint Pierre : la nappe de lin très fin sur laquelle Jésus célébra la dernière Cène. Cette relique (la sainte toaille, ou touaille, ou le saint mantil), conservée dans l'église Saint Pierre de Vienne (Rhône), fut authentifiée par plusieurs papes, dont Innocent IV. (Voir .Jean Le Lièvre Histoire de l'antiquité et sainteté de la cité de Vienne en la Gaule 1623, page 63 ou encore Maistre, Hommes illustres de la primitive Eglise 1874, pages 182 à 184). Elle disparut durant la Révolution française. : C'est le charoset (ou harosseth ), sauce rituelle couleur de brique, dans laquelle on trempe le pain et les herbes amères (voir aussi MV 634.15). : Les traducteurs de ce verset (Lc 22,32) écrivent plutôt « quand tu seras revenu » ou « quand tu seras converti ». La citation de Maria Valtorta semble convaincante d'après le contexte.. : Luc (Lc 22,38) rapporte que Jésus dit : « C'est assez ». Les exégètes interprètent le plus souvent: « deux épées suffiront à faire apparaître Jésus comme un criminel ». En effet, selon la Loi deux témoignages concordants suffisaient pour constituer une preuve. : Aujourd'hui encore, durant le Sedēr , et selon la procédure prescrite par la Haggada , la troisième des quatre coupes rituelles est prise après cette étape du repas. : Justement à ce moment du repas, dans le cérémonial du Seder, intervient une ablution ( netyllat yadayim ) suivie d'une bénédiction. : Maria Valtorta note Ps 118, conformément à la numérotation en vigueur alors. C'est maintenant le psaume 119, qui comporte 176 versets. : René Laurentin et François-Michel Debroise, ( La vie de Marie d'après les révélations des mystiques éd. Salvator 2011, p.165) notent que les mystiques C. Emmerich, Marie d'Agreda et Consuelo mentionnent également cette participation de Marie à l'Eucharistie durant la Cène. C'est également l'opinion de Sainte Edith Stein, Le secret de la Croix , qui écrit à propos du jeudi Saint : « La Sainte Écriture ne le dit pas, mais il n'y a pas à douter que la Mère de Dieu était présente ». : Car Jésus dit à Pierre : « Maintenant c'est encore la première veille » 600.23 . : Arrivés au Gethsémani, Jésus annonce que son arrestation aura lieu « avant que la lune ne soit au sommet de son arc » 602.4 .c'est-à-dire avant minuit, et il leur faut bien trente minutes pour atteindre le Gethsémani.
9 min
Préparation à la Passion de Jésus
La mort de Lazare
Quelques jours ont passé, et la nouvelle de l'agonie de Lazare s'est maintenant propagée dans Jérusalem. De nombreux notables se rendent à Béthanie, sans doute plus motivés par l'espoir d'y surprendre Jésus que par compassion envers le mourant. Pour d'autres c'est aussi pour s'assurer que Lazare est vraiment mourant, et que le Christ ne peut rien pour le sauver. Rassurés, ils en viennent même à tenter Marthe en lui suggérant hypocritement de rechercher l'aide du Maître : « Pourquoi ne veux-tu pas essayer? Lui a ressuscité les morts… Du moins c'est ce que l'on dit … » 542.5 . Convaincus que Lazare est perdu, ils triomphent devant Marie Madeleine : « Tu sais que devant une mort véritable son pouvoir est nul, et dans ton sot amour pour Lui, tu ne veux pas que cela paraisse » 542.6 . Suppléant sa craintive sœur, Marie les chasse tous sans ménagement : « Dehors ! À vos tanières ténébreuses ! Dehors tous. Ou je vous ferai chasser par les serviteurs comme un troupeau de gueux immondes » 542.6 . Pendant deux jours elle résiste encore à Marthe, de plus en plus tentée d'appeler Jésus au secours à mesure que l'heure de la mort de Lazare se fait proche et inéluctable. « Oh ! comme, en vérité, il faut être absolues, comme je l'ai été, dans le mal, pour pouvoir être aussi, et savoir, et vouloir être absolues dans le bien, dans l'obéissance, dans l'espérance, dans la foi, dans l'amour ! » 543.3 . Mais cette soumission absolue à la volonté divine est encore au dessus des forces de Marthe. En secret de sa sœur, elle envoie un serviteur prévenir le Maître. « Va au gué de Béthabara. Passe-le et va au village après Béthanie d'au-delà du Jourdain. Sais-tu ? Là où Jean baptisait au début » 543.5 . Elle s'accroche durant quelques heures à ce fol espoir, mais « à la fin du second temps de la nuit » 544.11 , après une longue et douloureuse agonie, Lazare rend son dernier souffle. A l'aube le serviteur, de retour de Béthabara, rapporte les paroles de Jésus : « Dis-leur de rester tranquilles. Ce n'est pas une maladie mortelle, mais c'est la gloire de Dieu, pour que sa puissance soit glorifiée en son Fils » (...) « Je viendrai. Dis- leur que je viendrai, et qu'elles aient foi » 544.12 . Mais naturellement, dans son légitime désarroi, ces paroles ne réconfortent pas Marthe : « Oh ! en plus de la mort, c'est la désillusion ! Marie ! Marie ! Tu ne réfléchis pas que cette fois le Maître s'est trompé ? Regarde Lazare. Il est bien mort ! Nous avons espéré au-delà de ce qui est croyable, et cela n'a pas servi » 544.12 . Les obsèques ont lieu le jour même, le 21 décembre, juste avant le sabbat. Tous les notables de Jérusalem se pressent à Béthanie car les nombreux serviteurs de Lazare ont porté la nouvelle un peu partout dès le lever du jour. Bien entendu, les discussions tournent autour de l'absence remarquée de Jésus. Pour les uns, c'est l'hostilité et les menaces du Sanhédrin qui L'ont tenu éloigné ; mais pour ses ennemis, c'est la preuve que ses prétendus miracles sont frauduleux, et qu'Il ne pouvait rien pour guérir son ami Lazare. A Nicodème qui s'étonne que tant de synhédristes se rendent à Béthanie, Joseph d'Arimathie répond : « Uziel s'est souvenu, et avec lui Sadoc, d'un défi exprimé il y a plusieurs lunes. Le Christ a dit qu'il prouvera qu'il sait recomposer un corps en décomposition. Et Lazare est tel. Et Sadoc le scribe dit encore que, près du Jourdain, le Rabbi lui a dit, de Lui-même, qu'à la nouvelle lune il verrait s'accomplir la moitié du défi. Celui-ci : d'un corps décomposé qui revit et sans plus de tares ni de maladie » 546.5 . Marie retarde autant qu'elle le peut la mise au tombeau, espérant encore que Jésus va arriver... Lorsqu'enfin le corps de Lazare repose dans son tombeau, les ennemis de Jésus, rassurés, peuvent jubiler : « Son défi ! Et nous l'avons craint ! ». Et tous s'éloignent en promettant « qu'ils reviendront chaque jour pour le deuil » 546.11 . FOOTNOTES : Voir Jn 11,1-4. Notons au passage que l'onction à laquelle Jean fait allusion au verset 2 est bien évidemment celle qui eut lieu à Capharnaüm chez le pharisien Simon (Lc 7,36-50) et non (suite page suivante...) : C'est effectivement maintenant la nouvelle lune. Le défi avait été lancé à Cédès, en février (MV 342.6) et renouvelé il y a juste un mois, à Jéricho (MV 525.16). La présence de tant de synhédriste à Jérusalem à cette époque est justifiée un peu plus loin (voir MV 546.8) car tous étaient convoqués pour une séance extraordinaire du Sanhédrin.
4 min
Préparation à la Passion de Jésus
La résurrection de Lazare
Dans la maisonnette de Salomon, le dimanche soir, alors que son ami Lazare est au tombeau depuis deux jours, Jésus annonce son pas celle de Béthanie, qui aura lieu juste avant la Pâque (Jn 12,1-18), dans plus de trois mois. Si, comme le supposent certains exégètes Jean faisait ici allusion à l'onction de Béthanie, sa précision serait superflue et inutile. intention de retourner en Judée : « Lazare est mort. J'ai attendu qu'il soit mort pour aller là-bas, pas à cause de ses sœurs ni de lui, mais à cause de vous pour que vous croyez, pour que votre foi grandisse. Allons chez Lazare » 547.6 . Le témoignage de Maria Valtorta est tout à fait conforme à celui de saint Jean(Jn 11,6-16). Le départ est décidé pour le lundi à midi. Ils passeront la nuit chez Nike. Repartant le mardi à l'aube Jésus prévoit d'atteindre Béthanie le mardi vers la mi-journée. Aux apôtres craintifs de retourner vers Jérusalem avant la Pâque, Jésus rappelle qu'Il doit accomplir sa promesse faite à Cédès. « Dieu seul peut tirer un homme de la fange et de la pourriture refaire un corps intact et vivant . Eh bien, je vais le faire » 547.7 . Tous sont stupéfiés par cette annonce, qui provoque cette réflexion de Pierre : « Si Israël ne se convertit pas, Yahvé Lui-même, au milieu des foudres, ne peut le convertir » 547.8 . Comme prévu, ils atteignent Béthanie le mardi 25 décembre à sexte, le quatrième jour après les funérailles. Saint Jean précise que ce jour là encore, « beaucoup de juifs étaient venus » (Jn 11,19). Plus encore que la notoriété de Lazare, c'est certainement le signe annoncé par Jésus qui justifie une telle présence. « Il est certain désormais qu'il ne peut pas faire le miracle » 548.2 , font même observer certains. La suite, nous la connaissons déjà dans ses grandes lignes grâce au récit de saint Jean (Jn 11, 20-46). Maria Valtorta y joint de nombreux détails crédibles comme seul, semble-t-il, un témoin oculaire peut le faire. Elle nous aide à imaginer la stupeur et le comportement des personnes présentes devant un tel prodige. Jésus interpelle Sadoc et ses compagnons du Sanhédrin, alors qu'ils s'éloignent plus haineux que jamais. « Est-ce que cela te suffit, Sadoc, ce que tu as vu ? (...) Nul prophète n'a jamais pu rassembler ce qui était décomposé, en plus que mort. Dieu l'a fait. Voilà le témoignage vivant de ce que je suis » 548.14 . Leur refus démoniaque de la Vérité leur vaudra une terrible condamnation durant le mercredi Saint . Déjà au bord du Jourdain, six mois plus tôt, expliquant pourquoi le péché contre l'Esprit ne sera pas pardonné, Jésus avait dit : « La vérité est manifeste. Mais ils la nient parce qu'ils veulent la nier (...) Et de me dire "satan" ne leur sera pas pardonné car l'Esprit fait, par Moi, des œuvres divines et non sataniques » 421.8 . Comme on l'imagine facilement, la nouvelle de la résurrection de Lazare se propage à travers la ville à une vitesse prodigieuse et entraine la convocation du Sanhédrin en séance extraordinaire dès la fin de journée . Le prestige et l'autorité de Gamaliel dans cette assemblée ne sont pas de trop pour contenir les plus excités. Témoin lui aussi du prodige intervenu à Béthanie, il n'hésite pas, s'appuyant en particulier sur la Genèse, l'Exode, les Proverbes et la Sagesse de Sira , à finalement proclamer : « Il est Celui qui est. Dieu sait ce qu'il est. Nous voyons ses œuvres, Dieu voit aussi ses pensées. Mais il n'est pas le Messie car, pour nous, Messie veut dire Roi. Lui n'est pas, ne sera pas roi. Mais il est saint, et ses œuvres sont celles d'un saint. Et nous, nous ne pouvons pas lever la main sur l'Innocent, sans commettre un péché. Moi, je ne souscrirai pas au péché » 549.9 . Cette proclamation ne calme pas les plus enragés. Tard dans la nuit, après une tentative infructueuse auprès de Pilate, ils retournent au Temple. C'est là que Caïphe décide (Jn 11,45-53) : « Après ce qui est arrivé, Jésus doit mourir. Vous ne réfléchissez pas vous tous qu'il vaut mieux qu'il meure un homme plutôt qu'un grand nombre ? Par conséquent que Lui meure pour sauver son peuple pour que ne périsse pas toute la nation. Du reste… Lui dit qu'il est le Sauveur. Qu'il se sacrifie donc pour sauver tout le monde » (...) « C'est assez attendu ! C'est assez discuté ! J'ordonne et décrète que quiconque sait où se trouve le Nazaréen vienne dénoncer l'endroit, et anathème sur qui n'obéira pas à ma parole » 549.15 . Et levant la séance, Caïphe ordonne : « Vendredi, entre tierce et sexte, tous ici pour délibérer » 549.15 . FOOTNOTES : Il y a mention de cette demande dans L'évangile des douze apôtres (un apocryphe déjà en usage au 2e siècle): « Nous savons, Seigneur, que tu as ressuscité le fils de la veuve de Naïn. Mais autre chose est le miracle de ce moment-là, car tu les as trouvés marchant avec lui (le mort) dans le chemin. Nous voulons voir des ossements qui se sont disjoints dans le tombeau, comment ils s'y réuniront l'un à l'autre, en sorte que les (morts) puissent parler » (2 e fragment). : Voir Mt 23,1-39, et MV 596. : Maria Valtorta reçut cette vision le 27 décembre 1946, presque trois ans après celle de la résurrection de Lazare (reçue le 23 mars 1944). Pourtant la cohérence entre les deux épisodes est parfaite. : Ces paroles extraites de l'Ecclésiastique (Sir 24, 8,18-26) prennent une importance particulière, puisque ce livre n'est pas admis dans le « canon » juif, et qu'il est rangé comme apocryphe par les Eglises protestantes.
5 min
Préparation à la Passion de Jésus
Le séjour à Ephraïm
Les Écritures ne nous disent rien du lieu de refuge de Jésus avant la Pâque, si ce n'est par un simple verset dans saint Jean(Jn 11,54). Pourtant ce séjour a laissé sur place une trace durable , puisque deux mille ans après, Taybeh reste le seul village entièrement chrétien de tous ceux visités par le Christ durant sa vie publique. Maria Valtorta consacre presque deux cent pages de son œuvre à ces trois mois de retraite pendant lesquels les apôtres et les disciples vont tisser des liens étroits avec les samaritains. Ainsi pourront-ils facilement s'y réfugier à nouveau, lors de la première persécution de l'Église naissante (Ac 8 1-17). C'est également une période que le Christ met à profit pour parachever l'enseignement de sa doctrine auprès des siens. Après une brève escale nocturne chez Nike, près de Jéricho, le groupe apostolique bravant l'interdit sabbatique, reprend la voie romaine du nord dans la vallée du Jourdain. C'est seulement lorsqu'ils se dirigent visiblement vers la Samarie que Jésus les informe : « À cette heure, on va lire dans les cinq cents et plus synagogues de Jérusalem et dans celles des villes qui ont pu recevoir le décret émis hier à sexte, que je suis le grand pécheur et que quiconque sait où je suis a le devoir de me dénoncer au Sanhédrin pour que je sois arrêté … » 551.5 . Et lorsqu'ils trouvent refuge à Ephraïm, le Seigneur leur précise : « Nous ne partirons d'ici que pour revenir à Jérusalem pour la Pâque » 552.1 . Quand à nouveau, le sabbat suivant Jésus se trouve contraint de marcher après le coucher du soleil, Judas feint de s'en offusquer. Jésus réplique : « J'ai marché après le coucher du soleil, mais mon Père m'en absoudra car j'ai accompli un acte de miséricorde » 553.4 et Il ajoute « devant une nécessité sainte on doit savoir appliquer la loi avec souplesse d'esprit » 553.5 . Chaque sabbat est une occasion pour faire méditer les apôtres sur les textes sacrés, et pour leur en expliquer le sens véritable. Ainsi par exemple, commentant l'épisode biblique du bouillon imbuvable (2 Rois 4,38-41), Jésus soumet aux siens ce beau sujet d'exégèse : « que signifie pour vous la farine qui enlève l'amertume à la soupe des fils des prophètes ? » 554.8 . Pourrait-on honnêtement envisager que Maria Valtorta ait « imaginé » la réponse donnée par Jean ? Tout au long du séjour à Ephraïm, de tels exemples se répètent régulièrement, et sont souvent, pour les uns et les autres l'occasion d'approfondissement de la doctrine du Christ et la préparation à leur future mission. Une fois Jésus annonce à Pierre : « Un jour, et il ne se passera pas des années, toi, ainsi que tes compagnons, vous devrez écouter les confidences des cœurs, non pas comme vous les écoutez maintenant en tant qu'hommes, mais comme Prêtres, c'est-à-dire Médecins, Maîtres et Pasteurs des âmes, comme Moi, je suis Médecin, Maître et Pasteur. Vous devrez écouter, décider et conseiller. Votre jugement vaudra comme si Dieu même l'avait prononcé … » 555.2 . La réaction de Pierre est immédiate : « Cela n'est pas possible, Seigneur. Ne nous l'impose jamais. Comment veux-tu que nous jugions comme Dieu si nous ne savons même pas juger comme hommes ? » 555.2 . Et Jésus lui indique comment juger les fautes avec justice et comment pardonner inlassablement celui qui se repend... Puis Il ouvre l'esprit de l'apôtre au sens de la souffrance et du sacrifice. Durant cette période Jésus garde à ses côtés Judas, dans une ultime tentative de conversion. « Si cela ne sert pas à son esprit cela servira au mien, car je ne pourrai pas me reprocher d'avoir omis quelque chose pour le sanctifier » 555.5 . Mais Judas, « vendu au Sanhédrin et traître du Christ » 561.13 refuse toute miséricorde. Il est pris en flagrant de vol par Jean et Jésus. « Aujourd'hui voleur, demain assassin. Comme Barabbas. Pire que lui » 567.12 . Dans un face-à-face pathétique, Jésus tente encore vainement de racheter le coupable impénitent. Puis Il supplie le préféré : « Jean, par amour pour Moi, oublie tout cela. Je le veux. » « Oui, mon Seigneur. J'essaierai de le faire » 567.27 . Plus tard Il déclare à Judas : « celui qui sans en avoir l'ordre et sans y être contraint tue un innocent, ou coopère à son meurtre, va devant Dieu avec le visage horrible de Caïn » 571.3 . FOOTNOTES : Cette indication est attestée par le Talmud de Jérusalem (PT Megillah 3,1; BT Megillah 3b) mentionne 480 synagogues à Jérusalem au temps de Vespasien au 1er siècle. : Sans pour autant révéler cet épisode douloureux, Jean note dans son évangile (Jn 12,6) que Judas « était voleur et que, chargé de la bourse, il dérobait ce qu'on y déposait »
4 min
Préparation à la Passion de Jésus
Le voyage en Samarie avant la Pâque
Les semaines passent, et la Pâque approche. Avant de quitter définitivement la Samarie, Jésus y organise un périple d'évangélisation. C'est ainsi que les apôtres, accompagnés des femmes disciples qui les ont rejoint depuis un mois, vont passer tour à tour par Silô, Lébona, Sichem puis Enon , d'où ils repartent en longeant le Jourdain vers le sud. Mais la nouvelle que Jésus quitte la Samarie pour aller célébrer la Pâque à Jérusalem s'est vite répandue, attisée par quelques provocateurs. Et les foules, si facilement versatiles, se retournent contre les apôtres et les menacent. C'est donc à la fin de ce voyage, qu'intervient l'épisode mentionné par saint Luc (Lc 9,51-56). « Maître, si Toi, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions ? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs ? Tu nous as dit que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et… » 575.7 proposent les fils de Zébédée. La réponse de Jésus : « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l'homme n'est pas venu pour perdre les âmes mais pour les sauver » 575.7 , figurait dans d'anciennes versions de la bible (Segond, Saucy, Tours...). Considérée comme d'origine suspecte par certains, elle est maintenant parfois mentionnée seulement en note (voir bibles d'Osty, TOB et de Jérusalem). FOOTNOTES : « Je vais à Enon. Je veux saluer l'endroit du Baptiste, puis je descendrai à la route de la vallée » 573.3 dit Jésus à cette occasion. : Saint Luc mentionne donc lui aussi le séjour en Samarie évoqué par saint Jean (Jn 11,54).
2 min
Préparation à la Passion de Jésus
La rencontre avec le jeune homme riche
Tandis qu'ils sont à proximité de Doco, le lundi 25 mars, un disciple de Gamaliel, Philippe de Kanatha , croise leur route et s'approche de Jésus. Matthieu, Marc et Luc(Mt 19,16-30 ; Mc 10,17-31 et Lc 18,18-30) ont rapporté la conversation de cet homme riche avec Jésus. Le long compte-rendu que Maria Valtorta nous transmet de ce dialogue, tout en restant bien entendu conforme au récit évangélique, apporte comme d'habitude quelques variantes très éclairantes. Ainsi lorsque Jésus conclut : « Et je vous dis encore que ce ne sont pas tous ceux qui semblent les premiers, et devraient l'être ayant reçu plus que tous, qui seront tels. Et ce ne sont pas tous ceux qui semblent les derniers, et moins que les derniers, n'étant pas en apparence mes disciples et n'appartenant même pas au Peuple élu, qui seront les derniers. En vérité beaucoup des premiers deviendront derniers et beaucoup de derniers, de tout à fait derniers, deviendront premiers » 576.8 . Voici qui clarifie le verset final et quelque peu énigmatique de Matthieu et Marc, et que Luc a rapporté ailleurs dans son évangile (Lc 13,30) : « Beaucoup de premiers seront derniers, et beaucoup de derniers premiers ». Le pape Jean-Paul II a consacré une importante lettre apostolique au sujet du jeune homme riche. « Il n'avait pas trouvé le courage de se détacher des biens matériels pour trouver le bien plus grand proposé par Jésus », nous dit le saint père. C'est aussi ce que confia Jésus à Maria Valtorta quarante ans plus tôt dans la dictée du 18/07/1944. Commentant la conversion de Zachée, Jésus donna cette indication : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et suis-moi, ai-je dit au jeune homme riche, et lui n'a pas su le faire » 417.10 . FOOTNOTES : Kanatha, que Maria Valtorta orthographie phonétiquement « Canata », est une petite ville de la Décapole (actuelle Qanawat) qui figure sur la carte de Madaba. : Lettre apostolique à tous les jeunes du monde à l'occasion de l'année internationale de la jeunesse (31 mars 1985). Benoît XVI y consacra aussi son Message aux jeunes du monde à l'occasion de la XXVe Journée Mondiale de la Jeunesse , le 22 février 2010.
2 min
Préparation à la Passion de Jésus
La troisième annonce de la Passion
Le lendemain (mardi 26 mars), venant de Doco, le groupe s'approche de Jéricho. Judas, totalement satanisé, provoque sans cesse ses compagnons en critiquant ouvertement les décisions du Maître. Il insinue que Jésus n'osera pas aller au Temple pour la Pâque : « Tout est tellement irréel de ce que nous faisons depuis quelques mois, tout tellement contraire à ce que l'on peut prévoir, au bon sens, à la justice même » 577.1 . Il s'insurge même de ce que Jésus ait recommandé à Margziam et à certaines femmes disciples de ne pas venir à Jérusalem durant ces jours là. Selon le témoignage de Maria Valtorta, c'est en réponse à ces reproches que Jésus annonce aux apôtres pour la troisième fois l'imminence de sa Passion(Selon Mt 20,17-19 ; Mc 10,32-34 ; Lc 18,31-34). « Il y a des choses que tous ne peuvent pas supporter. Moi, le Maître, je sais ce qui est bien pour mes disciples et ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas supporter. Même vous, vous n'avez pas la force de supporter l'épreuve et ce serait une grâce pour vous d'en être exclus » 577.3 . Comme le rapportent les évangélistes, Jésus ne leur cache rien de l'épreuve désormais imminente. Il ajoute même à leur intention : « Voilà l'épreuve qui vous attend, celle qui montrera votre formation . (...) En vérité je vous dis que vous, la partie élue de mon troupeau, une fois le Pasteur pris, serez saisis par la peur et vous vous débanderez en fuyant comme si les loups qui me saisiront de toutes parts se tournaient contre vous. Mais, je vous le dis : ne craignez pas. On ne touchera pas un cheveu de vos têtes » 577.4 . Alors que les apôtres sont abasourdis par cette révélation, les femmes disciples, qui les suivaient un peu en arrière les rattrapent. Marie Salomé s'approche de Jésus : « Accorde-moi une grâce, avant que tu t'en ailles, comme tu le dis ». « Et laquelle ? » « Celle d'ordonner que mes deux fils, qui pour Toi ont tout quitté, siègent l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu siégeras dans ta gloire dans ton Royaume » 577.9 . Ce dialogue est conforme au texte de Matthieu (Mt 20,20-28), tandis que Marc (Mc 10,35-45) laisse supposer que ce sont Jacques et Jean qui questionnent Jésus. La réponse du Seigneur, telle que la transcrit Maria Valtorta, concilie parfaitement les deux versions évangéliques : « Jésus regarde la femme et puis il regarde les deux apôtres et leur dit : c'est vous qui avez suggéré cette pensée à votre mère en interprétant très mal mes promesses d'hier ... » 577.9 . Puis Jésus les interroge : « Pouvez-vous peut-être boire au calice que Moi je boirai ? » 577.9 . Presque toutes les bibles françaises (Osty, TOB, Segond, Martin, etc.) traduisent ce verset (Mt 20,22 ; Mc10,38) « boire la coupe ». Pourtant quelques auteurs le commentent effectivement en écrivant « à la coupe » . C'est exactement ce que souligne le texte de Maria Valtorta : « Dans les traductions on lit : "mon calice". J'ai dit : "à mon calice" et non pas "mon calice". Aucun homme n'aurait pu boire mon calice » 577.11 . FOOTNOTES : Notons que dans Le petit journal de sainte Faustine (au 1er mars 1938, §1625), le Seigneur utilise exactement la même formulation : « Il t'est permis de boire au calice que je bois ; je te donne aujourd'hui cet honneur exclusif ».
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
L'onction de Béthanie
Le groupe imposant des disciples et apôtres accompagnant Jésus arrive à Béthanie en milieu de journée, le jeudi 28 mars . A peine arrivé, Jésus annonce : « au coucher du soleil de demain commence le sabbat et je veux le faire avec les amis de Béthanie » 581.3 . Puis Il envoie prévenir les disciples présents à Jérusalem de se rassembler pour le dimanche matin. « Le lendemain du sabbat j'entrerai dans la ville » 581.3 . A Barnabé, qui vient de rejoindre le groupe des disciples, Il confie ce message pour Gamaliel : « Dis-lui qu'il ouvre son cœur, son intelligence, sa vue, son ouïe ; et que la question qu'il a posée il y a plus de deux fois dix ans aura une réponse » 581.4 . Jésus fait part à son ami Lazare de son souhait : « J'ai un vif désir de passer ces heures dans l'amitié prudente et paisible de vous seuls » 581.6 . C'est en effet son dernier sabbat avant la Passion. Le vendredi, le Christ autorise ses apôtres à vaquer à leur guise, ne gardant à ses côtés que Judas . « Faites en sorte, pourtant, d'être tous ici avant le coucher du soleil » 582.1 leur recommande Jésus. Dans la journée les femmes disciples se rassemblent autour du Christ. C'est l'occasion pour Marie-Madeleine de proclamer sa foi désormais indéfectible . Mais c'est aussi l'occasion pour Jésus de les affermir pour l'heure de l'épreuve, de leur prodiguer ses ultimes conseils, collectivement et individuellement. « Aimez-vous et aimez-moi en Marie. Vous ne défaillirez jamais, car elle est l'Arbre de la Vie, la vivante Arche de Dieu, la forme de Dieu en laquelle la Sagesse s'est faite un Siège et en laquelle la Grâce s'est faite Chair » 583.8 . Durant le sabbat de nombreux pèlerins ayant appris la résurrection de Lazare viennent en curieux à Béthanie pour le voir et l'interroger (Selon Jn 12,9-11). Le soir venu a lieu la cène dans la maison de Lazare, six jours avant la Pâque. Les récits que Matthieu, Marc et Jean nous ont laissé (Mt 26, 6-13 ; Mc 14, 3-9 et Jn 12, 1-8) comportent quelques divergences qui ont parfois troublé les commentateurs. La description de Maria Valtorta, conforme à celle de Jean quant au lieu et aux dialogues, confirme aussi que Jésus séjournait alors dans la maison de Simon le zélote, et que Marie brisa le flacon, ainsi que le rapportent Matthieu et Marc. Mais surtout elle ne laisse aucun doute sur le fait que Marie Madeleine soit l'auteur des deux onctions évangéliques : « Marie répète le geste d'amour d'un soir lointain » 586.6 , précise-t-elle. En outre son récit fait la lumière sur l'évènement qui incita Marie Madeleine à répéter ce geste d'amour, à l'endroit même où deux ans plus tôt, le 27 mars 28, Aglaé avait versé son parfum aux pieds du Sauveur. A l'époque Jésus avait déclaré : « La femme a répandu à mes pieds le parfum de sa joie d'être sauvée... En vérité je te dis que même l'encens des Mages, si pur et si précieux, n'était pas plus suave, plus précieux que ceci » 200.7 . Lazare, témoin très impressionné par les paroles de Jésus, raconta l'onction à Marthe, et Marthe en parla à sa sœur Marie-Madeleine (Cf. MV 243.5) lui inspirant certainement de renouveler à Béthanie l'onction de Capharnaüm ! Et de la part de Judas ce fut deux fois la même réaction hypocrite : « Elle pouvait faire l'économie de cet inutile étalage de rédemption et donner pour les pauvres ce qu'elle a dépensé. .. » 200.7 . Puis tandis que Judas, furieux, s'éloigne de Béthanie pour accomplir son ultime trahison, Jésus appelle son ami Lazare : « Lazare, viens dehors. J'ai besoin de te parler ! » 586.16 . FOOTNOTES : « Au coucher du soleil de demain commence le sabbat » 581.3 précise alors Jésus. A partir de la fin du séjour à Ephraïm le dimanche 17 mars, jusqu'à la Résurrection du dimanche 7 avril, les faits et gestes de Jésus sont décrit jour par jour, et souvent heure par heure dans une cohérence absolue ! : En précisant que « cet avis est pour les seuls disciples » 581.3 , Jésus s'assure qu'un groupe de trois ou quatre cent « sympathisants » L'entourera pour son entrée triomphale dans Jérusalem. : Dans une ultime tentative pour sauver l'âme de Judas, Jésus le supplie de s'éloigner loin de Jérusalem durant la Pâque. « C'est le dernier moment de grâce qui nous est encore accordé pour empêcher ta ruine » 582.12 . Mais Judas refuse tout pardon. : Cette profession de foi parfaite justifie sans doute la grâce qui fera de Marie Madeleine la première à voir le Ressuscité. : La première onction, à Capharnaüm dans la maison du pharisien Simon, est décrite par Maria Valtorta (MV 236.2/3) et par Luc (Lc 7,36-50).
4 min
Préparation à la Passion de Jésus
L'adieu à Lazare
Aucun apôtre ne fut témoin de cet entretien pathétique entre Jésus et Lazare. Il ne figure donc pas dans les évangiles, mais le récit que nous en donne Maria Valtorta nous éclaire sur l'absence assez surprenante de l'ami ressuscité, durant tout le temps de la Passion. Jésus lui dit : « je veux te confier une vérité. Personne ne la sait, sauf ma Mère et l'un des miens. Ma Mère parce qu'elle n'ignore rien. Un autre parce qu'il participe à cette chose. Aux autres je l'ai dite, pendant ces trois années qu'ils sont avec Moi, maintes et maintes fois. Mais leur amour leur a fait l'effet du népenthès et fait obstacle à la vérité annoncée. Ils n'ont pas pu tout comprendre … » 587.2 . Puis Il lui confie sans détour : « en ce moment où tu es près de Moi , (...) un homme, avec d'autres hommes, est en train de débattre le prix de l'Agneau. Tu sais quel nom a cet Agneau? Il s'appelle : Jésus de Nazareth » 587.3 . L'instant de stupeur passé, Lazare nomme le traître : « Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot ! » « Non. C'est Satan. (...) Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot » 587.3 . A l'approche du supplice et de l'agonie, le Christ, vrai Dieu mais aussi vrai homme, éprouve tristesse et angoisse. Il sollicite Lazare : « Ami, j'ai besoin de force et d'aide. Et je te le demande. Je n'ai que toi qui puisses me le donner. Les autres, il est bon qu'ils ne sachent pas, car s'ils savaient… Il coulerait du sang. Et je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l'Innocent » 587.7 . Quand Jésus lui demande de rester à Béthanie pendant les heures sombres, Lazare refuse d'abord : « Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ? » 587.9 . Mais Jésus lui confie la charge de recueillir ses apôtres et ses disciples : « Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition. (...) Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi ? Chez Lazare . (...) Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Rassemble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux » 587.9 . En le quittant, Jésus lui recommande encore : « Adieu, ami. (...) Et ne doute pas. Ils te diront : "C'était un fou ! C'était un démon ! Un menteur ! (...)". À eux, et spécialement à toi-même, réponds : Il était et il est la Vérité et la Vie. Il est le Vainqueur de la mort. Je le sais. Il ne peut être mort pour toujours. Je l'attends » 587.12 . Au même instant, dans la maison de campagne de Caïphe, Judas négociait sa trahison. (Mt 26,14-16 ; Mc 14,10-11 et Lc 22,3-6). FOOTNOTES : Dans l'Odyssée, Homère utilise ce terme à propos d'un breuvage magique à base de vin et de plantes, préparé par Hélène pour apaiser la tristesse de Télémaque.
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
L'entrée triomphale à Jérusalem
Quittant Béthanie de bon matin, en direction de Bethphagé, Jésus rassemble ses apôtres et leur déclare : « Maintenant je veux, pour que rien ne reste obscur pour vous, vous ouvrir le sens des prophéties » 589.3 . Il apparaît clairement dans leurs évangiles que Matthieu et Jean ont été particulièrement sensibles à ces ultimes enseignements du Maître pour leur faire comprendre les prophéties messianiques. Comme on peut s'y attendre, le récit de Maria Valtorta est ici encore parfaitement cohérent avec les faits décrits par les quatre témoignages évangéliques (Mt 21,1-11 ; Mc 11,1-11 ; Lc 19,29-46 et Jn 12,12-19). En outre la chronologie, parfois négligée par les évangélistes, est ici minutieusement restituée. « Thomas et André ont couru vers Bethphagé pour chercher l'ânesse et l'ânon et les amener à Jésus » 590.1 . Jésus recommande à sa Mère et aux femmes disciples de Le précéder dans Jérusalem. « Plus que ta présence, ta prière m'est nécessaire, Maman aimée ! » « Si c'est ainsi, mon Fils, nous prierons, toutes, pour Toi » 590.1 . Et toutes, malgré leur désir de participer à la liesse populaire, obéissent spontanément. C'est alors, juste avant de traverser Bethphagé, que se situe la lamentation sur Jérusalem (Lc 19,41-44). Commentant le destin tragique de Jérusalem, Jésus rappelle qu'en tous temps, lorsque l'homme refuse Dieu et sa Loi, « Dieu se retire et le Mal s'avance. Voilà le fruit d'une vie nationale indigne du nom de chrétienne » 590.9 . Maintenant le cortège triomphant dépasse Bethphagé, entre dans Jérusalem par la porte de Siloam, et remonte vers le Temple en traversant le faubourg d'Ophel au milieu des hosannas de la foule dans laquelle, ça et là, Maria Valtorta reconnaît plusieurs visages de disciples. Traversant Jérusalem, le cortège pénètre au Temple par la porte située près de la forteresse Antonia, là où sont rassemblés les marchands et les changeurs. C'est alors que Jésus les chasse pour la seconde fois, ainsi que le rapportent les synoptiques (Mt 21,12-13 ; Mc 11,15-19 et Lc 19,45-48). « Il tonne d'une voix puissante : Hors de la maison de mon Père ! Ce n'est pas un lieu d'usure et de marché » 590.19 , déclare Jésus qui ajoute : « Dehors ! Dehors ! Ou bien le Dieu Très-Haut balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple » 590.19 . Une fois le calme revenu, le Seigneur « va vers les portiques où sont rassemblés des aveugles, des paralytiques, des muets, des estropiés et autres affligés » (...) « Ce n'est pas un par un qu'il guérit les nombreux malades, mais il fait de la main un geste large, et grâce et santé en descendent sur les malheureux » 590.20 . Les cris de louanges des miraculés suscitent la réprobation des pharisiens (Cf. Mt 21,14-16). Jésus quitte rapidement le Temple par la porte du troupeau et se rend au Camp des galiléens , sur le mont des Oliviers parmi les siens. Le soir venu, Il rassemble les apôtres, tempère leur enthousiasme revenu, et leur rappelle ce qu'Il n'a cessé de leur dire durant ces trois années : « Je suis Roi de l'esprit. J'offre privations, sacrifices, douleurs. Je n'ai pas autre chose. Ici, sur la Terre, je n'ai pas autre chose. Mais après ma mort, et votre mort dans ma foi, je vous donnerai un Royaume éternel : celui des Cieux » 591.3 . FOOTNOTES : Ici Maria Valtorta rapporte phonétiquement des paroles qu'elle entend sans les comprendre : « Scialem, Scialem melchil ! » 590.12 . L'expression semble signifier: « Paix, Paix, notre roi ». Elle est justement reprise un peu plus loin, en MV 590.15, sans même que Maria Valtorta en prenne conscience ! : La première fois eut lieu au tout début de son ministère, telle que rapportée par Jn 2,13-16. (Voir dans cet ouvrage le paragraphe La première Pâque et MV 53.3).
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
La description du cénacle
Evoquant le lieu de la Cène, les versets de Luc (Lc 22,12) et de Marc (Mc 14,15) sont souvent traduits ainsi : « celui-ci vous montrera, à l'étage, une grande pièce aménagée ». On a ainsi le sentiment que la pièce où eut lieu la dernière Pâque était située en hauteur. Mais en décrivant le cénacle, Maria Valtorta indique « une salle située en contre bas de la rue », et cela peut surprendre. En latin l'expression cenaculummagnum stratum employée dans la Vulgate désigne une grande salle à manger pavée . En Palestine la salle à manger était généralement la pièce du haut (donc la chambre haute ), car c'était souvent la plus grande pièce de la maison. Tout naturellement l'habitude fut prise de traduire cenaculum par chambre haute partout où ce terme apparaît dans la Vulgate. Mais les fouilles archéologiques ont démontré qu'il existait aussi à Jérusalem de vastes salles à manger en rez-de-chaussée, dans les maisons riches construites sur le mode du triclinium romain. Dès le premier siècle , les chrétiens montraient à Jérusalem une grande salle, qui fut ensuite convertie en église par l'impératrice Hélène, où l'on affirmait que notre Sauveur avait fait son dernier souper, et avait institué l'Eucharistie. Ils y bâtirent une petite église qui aurait échappé aux destructions de 70 et de 135 et qui représente peut-être la première de toutes les églises. Agrandie vers 390, elle devint un des plus grands édifices de Palestine sous le nom de Sainte Sion . Cette église fut détruite en 614, reconstruite au 12e siècle et à nouveau détruite en 1219. Par la suite, en 1333, les franciscains ne restaurèrent que la seule salle actuelle, de forme rectangulaire, à plafond haut et voûté, soutenu par des colonnes à chapiteaux gothiques. Il semble tout à fait improbable que Maria Valtorta ait pu avoir sous les yeux, en 1944, une photo du cénacle ainsi restauré. Alors on ne peut que s'étonner de l'extraordinaire concordance entre ce lieu saint tel qu'il apparaît aujourd'hui, et la description qu'elle nous en donne : « Je le vois distinctement : je pourrais énumérer toutes les rugosités du mur et les fissures du pavé. C'est une pièce qui n'est pas parfaitement carrée mais aussi peu rectangulaire. Il peut y avoir un mètre ou un peu plus de différence, au maximum, entre le côté le plus long et le plus court . (...) deux larges fenêtres, larges et basses, qui regardent sur le dehors (...) Le pavé est fait de larges briques de terre cuite carrées que le temps a décolorées (...) il y a dans un coin une petite porte à laquelle on accède par un escalier sans rampe de six marches, qui se termine par un palier d'un mètre carré. Sur celui-ci il y a, contre le mur, une autre marche et la porte s'ouvre à son niveau. (...) il est comme un sous-sol, une demie cave nettoyée et arrangée » 599.1-2 . Tandis que les apôtres descendent dans la salle du cénacle, Jésus rejoint sa Mère pour un adieu déchirant. « Soutiens-moi par ton amour et ta prière. Il n'y a que toi qui à cette heure sache prier parmi ceux qui m'aiment plus ou moins. Prier et comprendre. (...) Et pardonne à tous. Pardonnons ensemble, dès à présent pardonnons à ceux qui nous torturent » 599.4 . En sortant Jésus lui dit encore : « Maman, je viendrai encore avant de consommer ma Pâque. Prie en m'attendant » 599.5 . FOOTNOTES : Le cénacle est « la pièce où l'on mange », et lors de la Pâque supplémentaire, Marie Madeleine déclare : « Le Cénacle sera le Gethsémani même » 636.4 . : Voir par exemple la maison princière (Palacial Mansion) qui se visite au Wohl Museum of Jerusalem. : D'après le Dictionnaire de la bible de Dom Calmet, article Cénacle. : Plusieurs pères du désert ont ainsi évoqué les touchants adieux que Jésus fit à sa Mère avant la Passion. Saint Bonaventure, Meditatio in vita Christi , imagine même leur dernier dialogue.
3 min
Préparation à la Passion de Jésus
La guérison de l'aveugle de Jéricho
Matthieu, Marc et Luc relatent une guérison miraculeuse réalisée par Jésus aux abords de Jéricho. Mais leurs exposés comportent des variantes qui, de tout temps, ont interpellé les chercheurs. Matthieu (Mt 10,29) et Marc (Mc 10,46) situent ce miracle lorsque Jésus quitte Jéricho pour se rendre à Jérusalem juste avant la semaine Sainte. Matthieu parle de deux aveugles, tandis que Marc en évoque un seul, qu'il nomme Bartimée. Luc (Lc 18,35) quant à lui parle d'un seul aveugle, guéri dans des circonstances semblables, mais alors que Jésus entre dans Jéricho, juste avant la conversion de Zachée. Au fil des siècles les commentateurs fournirent toutes sortes d'explications plus ou moins convaincantes pour tenter de concilier ces trois versions. Le récit transmis par Maria Valtorta apporte quelques éléments de discernement. Effectivement, c'est en quittant Jéricho le jeudi matin, pour rejoindre Béthanie, qu'a lieu cette rencontre. Maria Valtorta confirme la présence des deux aveugles de Matthieu, et les nomme : Uriel et Bartimée. Mais seul Bartimée poursuit la route avec Jésus : « Uriel dit : "Je vais me montrer à mes parents et puis je reviens te suivre, ô Seigneur." Mais Bartimée dit de son côté : "Je ne te quitte pas. Je vais envoyer quelqu'un pour les prévenir. Ce sera toujours de la joie. Mais me séparer de Toi, non" » 580.10 . Ceci explique peut-être le fait que Marc ne mentionne que Bartimée... De son côté, Luc étant le seul à évoquer la conversion de Zachée, il est probable que ce soit Zachée lui-même qui lui en ait fait le récit. Or ce jour là, Jésus abordait Jéricho venant de Béthanie (Voir MV 417.3). En « reconstituant » sur le terrain les circonstances de sa conversion, Zachée a pu incidemment montrer à l'évangéliste l'endroit où eut lieu la guérison de Bartimée. Et Luc, liant les deux évènements, en a-t-il conclu que Jésus entrait alors dans Jéricho ? FOOTNOTES : Voir par exemple Simon, Le grand dictionnaire de la Bible Tome 1, 1727 pages 236-237, qui mentionne les opinions de saint Augustin, saint Ambroise, Denis le Chartreux et Maldonat.
2 min
Préparation à la Passion de Jésus
La fuite en Samarie
Tandis qu'on complote au Temple, à Béthanie les apôtres sont euphoriques. Il leur paraît évident que plus rien désormais ne pourra s'opposer au triomphe du Christ. Pourtant leur joie sera de bien courte durée. Le vendredi en fin de matinée, Joseph d'Arimathie rencontre Jésus en secret, pour l'informer de toute urgence : « Maître, tu dois t'en aller tout de suite d'ici. Le Sanhédrin a décrété ton arrestation et demain, dans les synagogues, on lira le décret. Quiconque sait où tu te trouves, a le devoir de l'indiquer » 550.10 . Jésus hésite un instant sur la conduite à tenir : « Ces jours-ci les femmes disciples arrivent avec ma Mère. J'aurais voulu les attendre … » 550.11 . Mais il faut fuir, et sans tarder ! Lazare ira au devant de la Vierge Marie, et la conduira en secret au lieu de refuge de son Fils. Ce sera en Samarie, à Ephraïm, où Jésus sait qu'Il sera bien accueilli. « Oh ! C'est pour être contre les juifs qu'ils te feront honneur et qu'ils te défendront ! » 550.11 acquiesce Lazare. Immédiatement il fait préparer deux chars pour leur permettre de gagner Jéricho au plus vite. Jésus rassemble les apôtres : « Prenez les vêtements. Faites les sacs. Nous devons partir tout de suite d'ici. Faites vite » 550.12 . FOOTNOTES : Le rendez vous était fixé « ces jours-ci », à la nouvelle lune (MV 505.1, puis MV 528.2), mais il sera retardé de près d'un mois.
2 min