Énigmes Valtorta

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Troisième année de vie publique
La guérison de la femme courbée
En quittant Ismaël, Jésus se dirige vers Nazareth où Il désire passer deux jours en compagnie de Marie, Thomas et Pierre. Puis Il se rend chez Jeanne, à Tibériade pour voir les deux enfants. Les autres apôtres ont été envoyés pour évangéliser autour du lac pendant toute la semaine. « Le soir du sabbat nous nous retrouverons sur la route de Séphet », leur dit Jésus en les bénissant. Le samedi 3 février , Jésus se trouve dans la synagogue de Corozaïn. Mais comme pour le précédent sabbat, ce n'est pas sans arrières pensées que les notables L'ont invité pour y donner son enseignement. Dans cette synagogue Jésus guérit la femme courbée , et dénonce une nouvelle fois la sournoiserie des pharisiens, qui se scandalisent de ce miracle opéré un jour du repos. « Hypocrites ! Qui de vous, en ce jour, n'a pas détaché son bœuf ou son âne de la mangeoire et ne l'a pas mené boire ? Et qui n'a pas porté des bottes d'herbe aux brebis du troupeau et n'a pas trait le lait des mamelles pleines ? » 337.6 , leur rétorque vertement Jésus. FOOTNOTES : Cette date est parfaitement définie grâce à une remarque d'André, le lendemain : « Nous sommes à la nouvelle lune d'Adar ! » 339.1 . : Le récit valtortien est conforme à celui de Lc 13, 10-17. Ici, la synagogue est identifiée : c'est celle de Corozaïn.
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Troisième année de vie publique
La guérison de l'hydropique
Le puissant Ismaël ben Phiabi ayant fait part à Judas de son désir de recevoir Jésus dans sa propriété proche de Mageddo, Jésus décide de s'y rendre dès le samedi suivant. Seul saint Luc rapporte le miracle intervenu selon ses dires « chez un des chefs des pharisiens »(Lc 14, 1-14). D'après Maria Valtorta, c'est intentionnellement que Jésus effectue ce miracle justement ce jour là. « J'ai besoin que ce soit le sabbat pour dire quelque chose à ce propos à Ismaël » 335.5 . a-t-Il déclaré à l'épouse de l'hydropique qui implorait la guérison pour son mari. Ismaël et ses amis pharisiens réservent un accueil en apparence courtois au Seigneur. Mais pour Jésus cette visite n'est pas une visite de courtoisie. C'est une nouvelle tentative pour convertir ces hommes, pour la plupart hypocrites et cruels . Jésus les incite à la pitié, à l'humilité et à la miséricorde. Chanania reste intransigeant : « Pendant le sabbat il n'est permis de faire aucun travail » 335.13 . Pourtant, apprenant que ses bois sont en feu sur les proches pentes du petit Hermon, il oublie ses belles théories et se précipite vers son char . Les autres convives n'osent plus dès lors répondre, comme le souligne saint Luc, et Jésus accorde le miracle. « Pourtant, Maître… Dans ma maison… Le jour du sabbat … » 335.14 s'offusque Ismaël. Jésus s'emporte devant tant de fourberie : « Tu veux être pour Moi un ami ? Et alors pourquoi fais-tu le contraire de ce que je dis ? L'un de vous est en train de courir à perdre haleine, s'arrachant les cheveux à cause de la ruine de son bois. Et il ne se les arrache pas pour les ruines de son cœur ! Et toi, qu'attends-tu pour le faire ? » 335.14-15 . Et Jésus lui montre clairement qu'Il n'ignore rien de ses motivations. « Tu m'as invité pour te donner du lustre à toi-même et satisfaire tes amis » 335.16 . C'est tout naturellement qu'Il conseille alors : « Ne le fais pas. N'invite pas les riches, les parents, les amis. Mais ouvre ta maison, ouvre ton cœur aux pauvres, aux mendiants, aux estropiés, aux boiteux, aux orphelins et aux veuves » 335.16 . FOOTNOTES : Trois mois plus tôt, Jésus recueillait Marie et Mathias, les pauvres orphelins chassés sans pitié par le même Ismaël au cri de : « Sur le chemin, les chiens affamés » 298.3 . : Il s'enfuit en hurlant « Des milliers de sicles en cendre ! Malédiction ! » 335.13 . Cette allusion au sicle, monnaie du Temple valant 2 didrachmes semble très crédible. Les pharisiens répugnaient en effet à mentionner les monnaies romaines ou grecques. Juste avant la Pâque, Pierre fait allusion au « petit ennui arrivé à Chanania au mois de Scebat ! » 362.9 , ce qui est parfaitement cohérent chronologiquement. : Ce conseil, rapporté par Luc 14,12-14, est ainsi replacé de façon totalement logique dans le contexte.
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Troisième année de vie publique
Les douze à nouveau réunis
Dès le dimanche matin , Pierre, Simon, Philippe et Barthélémy atteignent Aczib où ils sont attendus. Philippe et Barthélemy sont très émus de retrouver le maître après cette longue absence de deux mois et demi. « Il y a si longtemps que je désire votre baiser » 332.1 , les rassure Jésus en les accueillant, eux qui ont tant souffert, n'ayant pas bien compris pourquoi Jésus les avait éloigné si longtemps de Lui et du groupe apostolique. Barthélémy entrevoit maintenant les raisons de cette douloureuse séparation et se rassure. Le groupe sera bientôt à nouveau au complet : « Et maintenant nous allons, sans nous presser, à la rencontre de Thomas et de Judas, sans attendre qu'ils arrivent au lieu qui était prévu » 332.5 . (Le rendez-vous était fixé à Capharnaüm pour la fin de la lune de Scébat ). Dans l'immédiat, Jésus va d'abord rendre une visite promise au berger Anna qui les a accompagné de Cédes à Aczib. Puis Il se rend à Sicaminon (une longue étape de trente kilomètres) pour y retrouver quelques disciples en compagnie desquels Il va passer le sabbat suivant. La fin de la lune est maintenant proche, en ce mercredi 24 janvier . C'est à proximité de Séphoris qu'a lieu la rencontre avec Judas et Thomas, après trois mois d'absence. Judas relate avec exaltation les nombreuses démarches qu'il a entreprises, tant auprès des disciples qu'auprès des notables d'Israël. Il tente de se justifier : « J'ai garanti sur mon honneur qu'il n'y avait plus, auprès de Toi, ces deux qui donnaient tant d'ombre. Ensuite il m'était venu un scrupule d'avoir affirmé ce que je ne savais pas avec certitude. Et alors j'ai voulu vérifier pour pouvoir y parer, pour ne pas être pris en délit de mensonge, chose qui m'aurait fait suspecter pour toujours par ceux qui doivent être convertis » 334.6 . Bien entendu Jésus n'est pas dupe de ces explications plus ou moins alambiquées, alors que l'unique motivation de l'Iscariote était de découvrir où Jean d'Endor et Synthyché avaient trouvé refuge. Le Seigneur confirme que Jean ne se trouve ni avec les disciples, ni dans aucune des maisons amies connues de Judas. Puis Il lui murmure à l'oreille : « Malheureux ! Qu'as-tu fait de ton âme? (...) Va ! Tu sens l'enfer plus que Satan lui-même ! Tais-toi !… Et repens-toi, si tu peux » 334.8 . FOOTNOTES : Ce rendez-vous a été pris en MV 326.1. : Soit vers le 30 janvier 29, c'est-à-dire dans deux semaines. Voir MV 302.3 et MV 302.4. : La date est parfaitement définie : « après-demain qui est la veille du sabbat » 334.7 dit Jésus, et c'est maintenant la dernière semaine de la lune de shébat !
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Troisième année de vie publique
L'adieu à Antioche
Le soleil est déjà bas sur l'horizon, en cette fin de sabbat. C'est bientôt l'heure de la douloureuse séparation. L'intendant Philippe demande aux apôtres de parler à tout le monde. Pendant toute la semaine, Pierre a pu constater que même à Antioche, certains rabbis parlent avec mépris du Maître. Il déclare donc : « Mais être savants ne signifie pas être saints ni posséder la Vérité. La Vérité, la voilà : Jésus de Nazareth est le Messie promis, le Sauveur de qui parlent les Prophètes » 324.1 . Il appuie sa profession de foi par le témoignage de Jean Baptiste, « et ici sont présents ceux qui ont entendu ces paroles : "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde" » 324.1 . Pierre donne ensuite la parole à Simon le zélote qui commente le chapitre 52 d'Isaïe. Jacques lui succède, frère du Seigneur selon la chair, mais qui explique aussitôt « la paternité de Joseph, le frère de mon père, ne fut qu'une paternité spirituelle et, en vérité, je vous dis que le vrai Père de Jésus, notre Maître, c'est le Très-Haut que nous adorons » 324.3 . Chaque apôtre témoigne ainsi à tour de rôle de sa foi profonde en Jésus, le Messie d'Israël. André, lui, se souvient de sa première rencontre avec Jésus, au gué du Jourdain. « C'était un jour de cette lune … » précise-t-il. En tendant l'oreille, il a entendu quelques bribes de la conversation de Jésus et du Baptiste : « " C'est moi qui devrais être baptisé par Toi …" ; " Laisse faire maintenant, il convient d'accomplir toute justice " … » 324.4 . Matthieu, lui, se remémore l'inconnu qui vint à Capharnaüm « il y a deux printemps » 324.5 et qui « parlait familièrement sur la charité qui est comme une indulgence pour nos péchés » 324.5 . Ce souvenir de Matthieu évoque irrésistiblement un agraphon du Seigneur rapportée par Clément d'Alexandrie : « L'amour couvre une multitude de pêchés ». Jacques de Zébédée, présent lui aussi aux côtés d'André et de son frère Jean, lors du baptême de Jésus, témoigne qu'il attendit « des dizaines de jours » le retour du Seigneur, après sa première manifestation . Jude à son tour proclame sa foi : « Lui est le Saint. Je peux le dire, moi qui, avec Jacques, ai grandi avec Lui. Et je le dis et le dirai, tout disposé à donner ma vie pour le reconnaître, pour que les hommes croient en Lui et aient la Vie éternelle » 324.7 . Et Jean conclut cette magnifique profession de foi des apôtres : « Qu'est-ce que le Sauveur ? C'est la Lumière fondue avec l'Amour. La bouche de mes frères a magnifié les louanges du Seigneur, évoqué ses œuvres, indiqué les vertus à pratiquer pour arriver à son chemin. Moi, je vous dis : aimez » 324.8 . L'heure du départ est venue. C'est le cœur déchiré que les apôtres se résignent à faire leurs adieux aux deux disciples exilés. Tandis que leur char s'éloigne, dans un dernier gémissement, Synthyché leur crie : « Adieu ! Adieu ! Oh ! nous ne les reverrons plus ! Adieu, frères ! Adieu … » 324.11 . FOOTNOTES : Nous venons de voir par de multiples indices que cette séquence se déroule juste avant fin de Tévet... le samedi 30/12 (25 Tévet). Or le baptême et la tentation au désert eurent effectivement lieu à la fin de la lune de Tévet, deux ans avant... comme en témoigne Jésus en MV 80.5. La cohérence est absolument parfaite ! : Ce témoignage d'André est conforme au récit de l'évangile de Jean 1,26-34 et vient en complément du récit de MV 47.2. : Clément d'Alexandrie, L'Instructeur 3, 12. : André, Jacques et Jean sont restés auprès du Baptiste durant les 40 jours du jeûne de Jésus au désert. Jean-Baptiste ayant été fait prisonnier, ils allaient retourner désemparés en Galilée, lorsque Jésus revint vers eux.
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Troisième année de vie publique
L'évangélisation aux confins de la Phénicie
Ils se dirigent d'abord vers le nord en longeant la côte, pour honorer la promesse faite à Hermione , d'aller rendre visite à ses frères, marchands d'Alexandroschène. « Nous chercherons les frères de la femme. S'ils nous accueillent comme pèlerins, nous pourrons lui faire ce plaisir … » 328.2 . Effectivement les trois frères se montrent hospitaliers, et le lendemain matin, ils offrent même la cour de leur négoce pour permettre à Jésus d'enseigner. C'est là qu'est donnée la parabole de l'ouvrier de la dernière heure , que nous a transmis Matthieu . La transcription de Maria Valtorta comporte quelques nuances intéressantes par rapport au texte évangélique. « Il convint avec eux d'un denier pour la journée » 329.11. C'est « la pièce d'argent » évoquée par Matthieu, qui correspondait au salaire journalier d'un légionnaire. Aux ouvriers suivants, le maître annonce « je vous donnerai ce que j'ai promis aux autres » 329.11 , ce qui apparaît moins ambigu que l'expression de Matthieu « je vous donnerai ce qui est juste ». De même la justification du salaire égal parce que les derniers ont été plus zélés, « faisant en moins de temps le même travail que vous avez fait en douze heures » n'est pas reprise par Matthieu. Et la conclusion transmise par la voyante : « En vérité je vous dis que ce ne sont pas toujours les premiers qui seront les premiers dans le Royaume des Cieux » 329.11 apparaît plus nuancée que celle de l'évangéliste : « les premiers seront les derniers ». Quant à ce commentaire de Jésus, « Mais si les appelés sont nombreux, peu nombreux sont les choisis, car peu nombreux sont ceux qui veulent la Sagesse » 329.11 , plusieurs versions bibliques l'omettent, considérant qu'il est emprunté à la parabole des noces royales , donnée dix jours plus tard (MV 335.17). Mais les lecteurs de Maria Valtorta savent bien que le Seigneur, en excellent pédagogue, n'hésitait pas à revenir sur un enseignement déjà donné auparavant. Chassés d'Alexandroscène par un centurion fort peu amène, ils vont longer les monts du Liban vers l'Est, jusqu'à Lésemdan, au-delà de Cédes, où ils se trouvent le jeudi matin. Jacques de Zébédée se montre découragé : « Et défaites sur défaites !… Il semble que nous soyons des maudits… » 330.1 . Il se dit prêt à aller exercer sa vengeance sur ceux qui accueillent mal Jésus. Ces projets fougueux lui valent cette remarque : « Oh ! fils du tonnerre ! D'où te vient cette véhémence ? Veux-tu donc être une foudre exterminatrice ? » 330.2 . L'origine de ce surnom donné aux fils de Zébédée demeure mystérieuse pour bien des biblistes. En MV 575.8, Jésus en fait le rappel, en présence de Pierre. Or saint Justin de Naplouse . cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre ce surnom de fils du tonnerre qui ne se trouve que dans l'évangile de Marc (Mc 3,17). Il leur faut déjà songer à retourner à Aczib, en deux longues étapes de 35 kilomètres chacune. Le premier soir, ils trouvent refuge à Biram, chez un vieux couple d'hôteliers. Mais le lendemain à l'aube, Jésus se montre pressé : « Vite, prenez votre part et partons car je veux être, avant le soir, au moins au pied de la montagne d'Aczib. Ce soir commence le sabbat » 331.2 . Son attitude est vraiment inhabituelle. « Maître, cette femme qui est là… tu ne l'écoutes pas ? » « Je n'ai pas le temps... La route est longue et, du reste, je suis venu pour les brebis d'Israël » 331.3 . Cette réponse surprenante apparaît clairement chez Matthieu et Marc, lorsqu'ils donnent le récit de la foi de la cananéenne (Mt 15,21-28 et Mc 7,24-30). Et certes elle peut susciter quelque interrogation. Mais la narration de Maria Valtorta montre clairement que les apôtres avaient bien du mal à cet instant à comprendre pourquoi Jésus leur avait imposé ce long détour en terre païenne, en apparence bien inutile. La réponse divine arrive bientôt. D'abord pour la femme : « Oh ! femme ! Grande est ta foi. Et par elle tu consoles mon esprit. Va donc, et qu'il te soit fait comme tu veux » 331.7 ; mais aussi pour les apôtres. « Mais pourquoi, Maître, l'as-tu faite tant prier pour ensuite l'écouter ? » demande Jacques de Zébédée. « A cause de toi et de vous tous. Cela n'est pas une défaite, Jacques. Ici, je n'ai pas été chassé, ridiculisé, maudit… Que cela relève votre esprit abattu » 331.7 . FOOTNOTES : La femme rencontrée par les apôtres à Antigonéa (voir MV 323.8). : Selon Mt 20,1-16. Jésus ré-évoque ce sujet en MV 534.3 avec Sira, la jeune veuve de Zénon, justement d'Alexandrocène ! : Saint Justin (vers 150), Dialogue avec Tryphon , n°106.
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Troisième année de vie publique
Les apôtres retrouvent Jésus à Aczib
Comme convenu les apôtres retrouvent Jésus sur la colline située à l'Est d'Aczib. « Combien Jésus a dû souffrir ! Marqué par la pénitence beaucoup plus que dans le jeûne du désert » 325.1 observe Maria Valtorta. Pierre lui aussi remarque le visage amaigri et les yeux fatigués de son Maître : « Jésus a été malade !… Maître, mon Maître, qu'est-ce que tu as eu ? Dis-le à ton Simon ! » 325.3 . « Je suis resté dans une grotte… à prier… à méditer… à fortifier mon esprit, pour vous obtenir la force, à vous dans votre mission, à Jean et à Sintica dans leurs souffrances » 325.4 lui répond Jésus, qui s'informe ensuite de leur voyage. Pierre raconte les péripéties pour atteindre Antioche, et la semaine passée là-bas. Puis c'est Simon le zélote qui relate le retour, car Pierre, trop ému, ne peut terminer son récit. Peu après avoir quitté Antioche, ils stoppèrent le char pendant la nuit, et rejoignirent Séleucie en milieu de matinée. Ayant trouvé un navire en partance pour Césarée, ils atteignirent Tyr le mardi soir et sont arrivés à Ptolémaïs le mercredi après midi, car à Tyr le maître d'équipage avait accepté de prendre leur barque en remorque. « À Ptolémaïs nous sommes restés un jour » 325.7 précise Simon. A la fin de ce compte-rendu, Jésus les exhorte tous : « Maintenant nous allons retourner vers Jiphtaël pour attendre Philippe et Nathanaël et il faut faire vite . Puis les autres viendront … En attendant, nous évangéliserons ici, aux confins de la Phénicie, et dans la Phénicie même » 325.8 . Et Il recommande : « Mais quant à ce qui est arrivé, c'est enseveli pour toujours dans nos cœurs. À aucune question on ne donnera de réponse » 325.8 . Si donc Jésus a voulu révéler seulement maintenant cet épisode douloureux, personne ne pourra s'étonner qu'il soit resté inconnu des Écritures et de la tradition au cours des siècles... Après le repos sabbatique à Aczib, Pierre propose d'aller avec Simon au devant de Philippe et de Barthélémy, pour éviter à Jésus le long détour vers Jiphtaël. Ils se séparent donc, Jésus se dirigeant comme prévu avec les six autres apôtres vers les confins de la Phénicie. Rendez-vous est pris pour se retrouver à Aczib au sabbat suivant. FOOTNOTES : Jésus a fixé le rendez-vous avec eux à Jotapate, pour la lune de shébat (MV 310.5), et en ce vendredi 5 janvier, c'est justement le 2 shébat ! : Le rendez-vous avec Thomas et Judas a été fixé à la fin du mois : « Judas de Simon et Thomas... Je vous attends à Capharnaüm pour la fin de Scebat » 302.4 , leur avait dit Jésus.
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Troisième année de vie publique
La guérison du lunatique
Le récit de cet exorcisme accompli par le Christ au pied du Thabor est rapporté par les synoptiques(Mt 17,14-21 ; Mc 9,14-29 et Lc 9,37-43). Le compte-rendu de Maria Valtorta est très proche de celui de Marc, sans en être pour autant une transcription servile. Ainsi, l'invective de Jésus qui précède le miracle et qui parait un peu énigmatique chez les trois évangélistes, semble clairement s'adresser ici aux pécheurs et aux forces démoniaques : « O génération perverse, ô foule satanique, légion rebelle, peuple d'Enfer incrédule et cruel, jusqu'à quand devrai-je rester à ton contact ? Jusqu'à quand devrai-je te supporter ? » 349.11 . Plus tard les disciples sont rassemblés autour du Seigneur, dans le jardin de Nazareth, et ils commentent l'exorcisme du lunatique. « Ils ont allumé un petit feu pour éclairer la nuit car c'est déjà le soir, et la lune se lève tard » 350.1 observe Maria Valtorta . Plusieurs se demandent pourquoi l'enfant n'était pas en permanence sous l'emprise du démon. « J'ai plusieurs fois expliqué que toute maladie, étant un tourment et un désordre, peut cacher Satan et que Satan peut se cacher dans une maladie, s'en servir, la créer pour tourmenter et faire blasphémer Dieu » 350.2 . Et quand Barthélémy demande ce qu'il faut faire pour chasser ce genre de démon, Jésus lui répond simplement : « La prière et le jeûne. Il ne faut pas autre chose. Priez et jeûnez » 350.3 . La soirée s'achève par les instructions aux disciples. Isaac et Manaën accompagneront dès le lendemain les femmes disciples jusqu'à Béthanie, où Jésus compte les rejoindre peu de temps après « la nouvelle journée pourrait à lui seul justifier la formule de saint Luc, puisque la journée juive commence au coucher du soleil). Et notons qu'à la mi-février, les nuits sont encore bien fraiches pour dormir à la belle étoile au sommet du Thabor ! lune de Nisan » 350.4 , tandis que tous les autres se retrouveront à l'aube sur la route de Cana, d'où ils retourneront à Capharnaüm. FOOTNOTES : Remarque fort pertinente, puisqu'en cette nuit du 19 février 29, la lune se lève à 22h15, trois heures après le coucher du soleil ! : On peut remarquer que le texte de Maria Valtorta ne mentionne pas « la foi semblable à la graine de moutarde » de Matthieu 17, 20, dont le verset semble ici hors de son contexte. C'est aussi ce que conclurent les auteurs de la TOB, plus de 25 ans après Maria Valtorta ! : Jésus prévoit donc d'arriver à Béthanie vers le 5/6 mars, en conformité avec MV 344.8, quand à Césarée Il avait déclaré : « Je veux être à Jérusalem au moins huit jours avant la Pâque ».
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Troisième année de vie publique
La guérison d'un sourd-muet
Ayant traversés Séphet, ils poursuivent leur chemin en direction de Méron et de Giscala. Judas, qui s'abandonne chaque jour d'avantage à l'emprise de Satan, s'est échappé on ne sait où, et Jésus ordonne le départ sans l'attendre ; il les rejoindra bientôt. Rapidement ils atteignent les pentes de mont Méron, pour y vénérer les tombes des grands et des héros d'Israël. « Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l'attente du réveil glorieux » 339.6 , explique Jésus aux apôtres . C'est la seconde fois que Jésus vient vénérer la tombe d'Hillel, et déjà à Hébron, en juin 27, Il avait déclaré : « Les ossements des justes, même desséchés et dispersés répandent un baume purifiant et des semences de vie éternelle » 77.6 . La tradition chrétienne de vénération des reliques de saints trouve-t-elle son origine dans ces propos et ces gestes du Seigneur ? Sur la route entre Méron, où l'accueil fut favorable, et Giscala, Jésus doit une nouvelle fois reprendre Judas qui prétend encore que ses péchés sont utiles pour comprendre ses semblables et les guérir. « En vérité, Judas, ta morale est bien étrange ! Et je devrais dire davantage. Jamais on n'a vu un médecin qui se rende volontairement malade pour pouvoir dire ensuite : "Maintenant je sais mieux soigner ceux qui ont cette maladie" » 340.2 . Et Jésus constate amèrement l'inutilité de son enseignement auprès de l'apôtre rebelle : « C'est ta vieille idée, la même qu'il y a vingt lunes. À la différence qu'alors tu jugeais que Moi je devais pécher pour être capable de racheter » 340.2 . Voici une nouvelle occasion de constater l'extraordinaire cohérence de cette œuvre. Jésus fait en effet allusion à une discussion survenue le 6 juin 27 , (soit durant la pleine lune de Sivan). En ce dimanche 4 février 29,(soit le 2 Adar), il y a effectivement exactement « vingt lunes » qui se sont écoulées ! Jésus réaffirme inlassablement à Judas : « Le péché n'accroît pas la sagesse. Il n'est pas lumière. Il ne guide pas. Jamais. Il est corruption. Il est aveuglement. Il est chaos » 340.2 . A l'approche de Giscala, près de la tombe d'Hillel, trois synhédristes parmi les plus farouches opposants à Jésus l'interpellent violemment : « Que fais-tu, ici, Toi, anathème d'Israël ? Hors d'ici ! » 340.7 . Et joignant le geste à la parole, Sadoc lance une pierre qui frappe Jésus à la main. Une autre blesse Jacques à la tête, et une autre encore frappe André à la jambe. Pour éviter que d'autres apôtres soient blessés, Jésus domine tous les agresseurs par sa volonté. D'une voix de tonnerre, Il déclare : « Surgis, ô puits, puits creusé par les princes, préparé par les chefs du peuple, au moyen de leurs bâtons, avec celui qui a donné la Loi . C'est Moi qui suis ce Puits ! (...) Je suis la Source de la Vie éternelle. Mais vous, vous ne voulez pas boire. Et vous mourrez » 340.9 . Et, passant au milieu d'eux, Il poursuit son chemin, en direction de Cédès. La blessure d'André ne permet pas de parcourir une distance aussi longue qu'à l'accoutumée, et c'est donc avant d'atteindre Cédès qu'ils font halte dans une maison hospitalière. Là Jésus guérit Lévi, un sourd muet de naissance. C'est le miracle rapporté par Marc (Mc 7,31-37). Les circonstances et la réaction de la foule sont les mêmes : « Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né ? Un miracle dans le miracle ! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler » 341.6 . Marc situe cette guérison de façon assez floue entre Sidon et la Décapole : la localisation dans la région de Cédès par Maria Valtorta ne contredit donc pas l'évangéliste. Après le miracle, Jésus recommande : « gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer » 341.6 . C'est une des nombreuses occasions où Jésus recommande le silence, comme en témoigne Marc . Il doit encore évangéliser durant une année entière, et il est donc indispensable de donner le moins possible d'occasions d'accroître la haine du sanhédrin. FOOTNOTES : Ils vont sur la tombe d'Hillel, et Jésus évoque celles de Barac et de Yaël. Encyclopedia Judaica 1904 , (article Giscala) confirme : « Entre Méron et Giscala subsistent les tombes de plusieurs hommes célèbres des temps bibliques et tannaïques ». Mais comment Maria Valtorta aurait-elle put le savoir, en 1945, ne disposant d'aucune documentation spécialisée ? Une tradition juive (Isaac Chelo en 1334) situe la tombe de Barac vers Cédès, mais ceci n'a jamais pu être prouvé. : Judas s'étonnait alors que Jésus n'ait jamais succombé à la tentation, et il s'exclama : « Mais si tu n'as jamais péché, comment peux-tu juger les pécheurs ? » 69.5 . : Un peu plus loin, à Cédes (voir MV 342.6) on apprend qu'il s'agit de Uziel: Sadoc et Simon. La présence de ces synhédristes à Giscala parait crédible, puisque cette ville, tout comme Safed sa voisine, était un important centre d'études rabbiniques. Le jeune Saul (probablement le futur saint Paul) est présent lui aussi. : Selon Nombres 21,17-18. A noter que la fin du verset 18, telle qu'elle est donnée ici, n'apparaît plus dans les versions bibliques modernes (TOB, Osty, etc.). : Voir par exemple Mc 1, 25, 34, 43-44 ; 3, 12 ; 5, 43 ; 7, 36 ; 8, 26 ; 9, 9.
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Troisième année de vie publique
Les signes des temps. Le signe de Jonas
Quelques jours plus tard, le groupe apostolique entre dans la cité refuge de Cédès. La description que nous en donne Maria Valtorta est largement confirmée par les fouilles archéologiques du site, réalisées entre 1997 et 2012. Il est par exemple remarquable qu'elle ait signalé, dès 1945, que la partie sud-ouest de la ville était la plus basse, ce qui est exact ! Les synhédristes de Giscala ont précédé Jésus, qu'ils attendent près de la synagogue, située dans la partie haute de la ville . Le Maître propose à ceux qui le souhaiteraient de l'attendre. « Je veux absolument parler ici, ancienne ville lévitique et de refuge » 342.3 . Mathias, le vieux chef de la synagogue, accueille favorablement Jésus et lui ouvre ses portes. Une discussion s'engage avec les pharisiens, qui demandent des signes pour croire que Jésus puisse être le Messie attendu : « Pour croire, il faut des preuves. Donne-nous donc des preuves que tu es ce que tu dis » 342.6 . Insensibles aux témoignages des miracles déjà accomplis, ils réclament d'avantage : « Montre-nous, par exemple, un corps en décomposition qui se ranime et se recompose. Pour que nous ayons la certitude que Dieu est avec Toi : Dieu, le seul qui puisse rendre le souffle à la boue qui déjà redevient poussière » 342.6 . Cette demande paraît croyable, puisqu'on retrouve exactement la même, (attribuée cette fois à l'apôtre Thomas) dans l'évangile apocryphe copte des apôtres . La réponse de Jésus, « à cette génération perverse et adultère qui demande un signe, il ne sera donné que celui de Jonas » 342.7 , est celle rapportée par Matthieu . En MV 525.16, Jésus renouvelle cette promesse devant le même Sadoc, et l'accomplit en MV 548.14. Quittant Cédès, Jésus décide d'aller jusqu'à Césarée de Philippe, à vingt-cinq kilomètres de là. « Nous marcherons tant qu'il y aura la lune » 342.11 précise-t-Il . FOOTNOTES : En 2013, cette partie du site n'a pas encore été fouillée, et les vestiges éventuels de la synagogue de cette ville refuge (Josué 21,32) restent à découvrir ! Quant à la présence des pharisiens, on apprend en fin de chapitre que c'est Judas qui les a informé du projet de Jésus de venir à Cédès. : Selon Mt 16,1-4. Cet épisode ne saurait être confondu avec celui intervenu à Capharnaüm (voir MV 269.10) et où Jésus avait donné pratiquement la même réponse (Mt 12,38-42 ; Mc 8,11-12 ; Lc 11, 29-32). Ce signe suprême, réservé à ceux qui pêchent contre l'Esprit, ne suffira pas non plus ! Jésus évoque à de nombreuses reprises le signe de Jonas : MV 176.3; MV 291.5; MV 342.7; MV 344.6; MV 503.8; MV 525.16; MV 546.5; MV 547.7; MV 548.14; MV 592.20; MV 610.11; MV 625.7 ou MV 632.25... C'est dire l'importance que Jésus donna à ce message, et que Matthieu évoque à deux reprises. : C'est alors le premier quartier de lune. Ils peuvent bénéficier de 3 ou 4 heures de marche nocturne avant le coucher de la lune.
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Troisième année de vie publique
Le levain des pharisiens
Le lendemain matin, ils traversent le Jourdain en barque, juste en amont du lac de Méron. Les apôtres, qui n'ont plus qu'un seul pain, commencent à ressentir la faim, et s'inquiètent de ne pas trouver de village où se procurer un peu de nourriture, et ils maugréent sur ce qu'ils viennent de vivre. « Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens » intervient Jésus . Maria Valtorta place cet épisode avant la seconde multiplication des pains, tandis que Marc et Matthieu l'évoquent après les deux multiplications des pains. Mais nous savons que leur récit n'a pas pour vocation d'être rigoureusement chronologique. Les apôtres ne comprennent pas les paroles du Christ, qui leur précise alors : « Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion ? À celui qui fermente dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs, contre Moi. C'est la haine et c'est l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain pharisaïque. On ne doit pas haïr même celui qui est notre ennemi » 343.2 . FOOTNOTES : Voir Mt 16,5-12 et Mc 8,14-26. Luc (Lc 12,1-6) évoque lui aussi le levain des pharisiens , mais dans une autre circonstance, rapportée par Maria Valtorta en MV 421.6.
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La transfiguration
Exactement six jours se sont écoulés depuis la profession de foi de Pierre, le mardi 13 février quand, en ce lundi matin, Jésus commence l'ascension du Thabor : « Que Pierre, Jean et Jacques de Zébédée viennent avec Moi sur la montagne. Vous autres disséminez-vous à la base en vous séparant sur les routes qui la côtoient et prêchez le Seigneur. Vers le soir, je veux être de nouveau à Nazareth » 349.1 . Pierre s'étonne de cette étrange et éprouvante excursion : « Mais où allons-nous ? Il n'y a pas de maisons sur la montagne. Au sommet, il y a cette vieille forteresse . Veux-tu aller prêcher là ? » 349.2 . Pour toute réponse, Jésus l'encourage simplement : « Aux rendez-vous de Dieu il faut toujours se rendre rapidement » 349.2 . Bien que le récit de la Transfiguration ait été reçu en plusieurs visions éloignés de plus d'un an par Maria Valtorta, son récit demeure d'une cohérence interne parfaite, de même qu'il est parfaitement compatible avec les récits des évangélistes(Mt 17,1-13 ; Mc 9,1-13 et Lc 9,28-36). La voyante s'efforce de son mieux de décrire l'indescriptible. Et lorsque tout s'achève, Pierre, encore craintif soupire : « Oh ! Maître, mon Dieu ! Comment ferons-nous pour vivre auprès de Toi, maintenant que nous avons vu ta Gloire ? » 349.8 . Puis il s'étonne qu'eux trois seuls, et non tous les apôtres, aient bénéficié de cette vision. Jésus leur donne cette réponse semble-t-il inédite : « C'est justement parce que vous vous évanouissez en entendant parler de la mort, et mort par supplice, du Fils de l'homme, que l'Homme-Dieu a voulu vous fortifier pour cette heure et pour toujours, par la connaissance anticipée de ce que je serai après la Mort. Rappelez-vous tout cela pour le dire en son temps » 349.9 . Le soleil s'abaisse sur l'horizon lorsqu'ils redescendent , et retrouvent les disciples et un grand nombre de curieux rassemblés au pied du Thabor. FOOTNOTES : Mt 17,1 et Mc 9.2 précisent que la Transfiguration eut lieu " 6 jours après " et Lc 9,27 " environ 8 jours après ". La chronologie qui ressort du récit de Maria Valtorta est donc en parfait accord avec les évangélistes sur ce point, et montre que contrairement à certaines suppositions d'exégètes, cette indication des évangélistes a un caractère tout à fait chronologique par rapport à la profession de foi de Pierre. : Encore une connaissance rare de Maria Valtorta ! Il y avait effectivement une forteresse au sommet du Thabor. H Graëtz Histoire des juifs 2, p 18 indique qu'en 67, c'était l'une des trois places fortes restant encore aux mains des zélateurs de Galilée. Et le célèbre archéologue E. Robinson accrédite la thèse de l'origine romaine de cette forteresse. : Ils ont fort bien pu arriver vers midi au sommet du Thabor, et y rester une ou deux heures, puis rejoindre les autres vers 15h30 ou 16h. L'épisode de la Transfiguration a donc duré une seule journée, plutôt que deux comme le décrit C. Emmerich, peut-être influencée par la formule de saint Luc 9,37 qui écrit : « Or le jour suivant ». (Le fait que Jésus redescende en fin de (suite page suivante...)
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La première annonce de la Passion
Arrivé à Césarée de Philippe, dont Maria Valtorta donne là encore une description précise et exacte, Jésus retrouve quelques disciples et quelques habitants de Cédès venus l'interroger . Pour eux, qui sont bons, Jésus explique le signe de Jonas promis aux pharisiens, et annonce pour la première fois publiquement sa Passion et sa Résurrection. Matthieu et Luc(Mt 12,40-42 ; Lc 11, 30-32) mentionnent en partie l'explication donnée par Jésus, mais elle est ici plus explicite : « Je donnerai tous les signes. Et celui d'un corps décomposé qui redevient vivant et intact, et celui d'un Corps qui par Lui-même se ressuscite parce qu'à son Esprit est donné tout pouvoir » 344.6 . Ceci est dans la continuité de ce que Jésus a dit à Cédès (MV 342.9). La prophétie, déjà partiellement accomplie par la résurrection de Lazare, sera rappelée à Sadoc en MV 548.14. Jésus ne s'attarde pas à Césarée, car dans un mois maintenant aura lieu la Pâque, et il convient d'en préparer le pèlerinage. Il donne ses instructions aux disciples qu'Il charge d'accompagner les femmes disciples durant le pèlerinage. C'est bientôt le 15 Adar, et sur le chemin du retour vers Bethsaïda, Jacques et Jude évoquent le geste que Marie accomplit chaque année, au moment de l'anniversaire de l'Annonciation : « Quand nous étions enfants nous lui demandions chaque année : Pourquoi gardes-tu toujours un rameau de l'arbre en fleurs et qu'au contraire tu n'y mets pas les premières roses ? Et elle répondait : Parce que sur ces pétales je vois écrit un ordre qui me vint de Dieu et que je sens l'odeur pure de la brise céleste » 346.1 . Plusieurs faisant l'éloge de Marie, Jésus intervient et les éclaire sur son rôle éminent de Corédemptrice. Puis tout naturellement Il en vient à évoquer ses futures souffrances de Rédempteur. Mais Jude, Barthélémy et quelques autres avec eux, ne peuvent imaginer que le Christ puisse être mis à mort. « Non. Cela ne peut être ! Cela ne peut arriver ! Dieu ne le permettra pas ! Ce serait avilir pour toujours son Christ ! » 346.4 . Jésus expose alors sans détour les détails de sa Passion : « A l'heure fixée, je serai pris dans Jérusalem, et après avoir beaucoup souffert, de la part des Anciens et des Grands Prêtres, des scribes et des pharisiens, je serai condamné à une mort infamante » 346.5 . Matthieu et Marc se font l'écho de cette première annonce de la Passion, de la réaction de Pierre et du vif reproche qui s'en suit . « Va loin de Moi, toi qui en ce moment es un satan qui me conseille de manquer à l'obéissance envers mon Père » 346.6 . André le timide se fait audacieux pour plaider en faveur de son frère auprès de Jésus. « Pourquoi es-tu si sévère avec lui ? » « C'est parce qu'il a le devoir d'être "le premier" comme je lui ai fait l'honneur de l'être. Celui qui reçoit beaucoup doit donner beaucoup … » 346.7 . Ce n'est pas la première fois que Jésus indique ce devoir exigé en retour à celui qui a beaucoup reçu . André s'avère un bon avocat, et Pierre se retrouve bien vite auprès du Seigneur. « Combien j'ai souffert !… Merci, Jésus ». « Remercie ton frère, plutôt. Et sache à l'avenir porter ton fardeau avec justice et héroïsme » 346.8 . FOOTNOTES : Maria Valtorta observe : « Ils doivent avoir pris des chemins plus directs car ils sont arrivés avant le Maître » 344.4 . C'est possible, en prenant la route du nord, pour rattraper celle de Tyr à Panéas et en passant par le pont romain. : Selon Mt 16, 21-28 et Mc 8,31-39. La réprimande rapportée succinctement par les évangélistes prend ici tout son sens. Thomas l'évoque à nouveau en MV 379.1, et Jean en MV 479.3. En MV 615.10, Marie rappelle cet épisode à Pierre. Déjà en MV 126.10, un mauvais conseil de Pierre lui avait valu un vif reproche du Maître. : Voir par exemple MV 98.8; MV 206.9; MV 276.11. Repris aussi par Lc 12,48.
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La guérison d'un aveugle à Bethsaïda
Ils arrivent à Bethsaïda le lendemain, en début de matinée, après avoir parcouru rapidement les quarante kilomètres qui séparent le village de Pierre de la capitale du tétrarque Philippe. Plusieurs disciples y attendent comme convenu l'arrivée de Jésus. Maria Valtorta ne les reconnaît pas tous. « Désormais, pour m'en souvenir, quel embrouillement ! Ils sont si nombreux » 347.5 , avoue-t-elle humblement . Pierre apporte un aveugle à Jésus, et seul Marc relate ce miracle(Mc 8,22-26). Après le miracle, Jésus recommande « Ne dites à personne que c'est Moi qui l'ai guéri, pour que la foule ne se précipite pas ici pour m'empêcher d'aller où il est juste que j'aille. .. » 347.6 , ce qui paraît plus explicite que la brève conclusion de Marc : « N'entre même pas dans le village ». FOOTNOTES : A ce stade de l'œuvre, ce sont plus de 525 personnages que Maria Valtorta a déjà décrit rencontrant Jésus !
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Manaën s'avère être un disciple précieux
Après un bref repos sabbatique passé à Bethsaïda, tous se rassemblent à Capharnaüm en ce dimanche matin. Là ils retrouvent Manaën et d'autres disciples. Manaën informe Jésus de tout ce qu'il a vu et entendu auprès de son frère de lait Hérode Antipas. Personne n'est mieux placé que lui pour rapporter des informations fiables sur les agissements des puissants de Judée. « Désormais l'effervescence et l'intérêt que tu suscites ont envahi tous les lieux » 348.3 . Il n'est guère douteux que c'est auprès du disciple Manaën que Matthieu, Marc et Luc ont recueilli leurs témoignages sur Hérode(Mt 14,1-2 ; Mc 6,14-16 et Lc 9,7-9). « Hérode blêmit de peur en sentant en Toi le Vengeur ». (...) « Il veut être informé sur Toi, et il voudrait te voir. Et pour cela il favorise mes venues vers Toi dans l'espoir que je t'amène à lui » 348.3 . Compte tenu des persécutions encourues par Jésus et son entourage immédiat, il est hors de question d'y exposer les femmes disciples. « Manaën, je te demande instamment une chose, puisque tu es venu. Descends vers Jérusalem, pas avec Moi, mais avec les femmes . (...) Ta présence sera une sûre protection. C'est un sacrifice, je le comprends, mais nous serons ensemble en Judée. Ne me le refuse pas, ami » 348.3 . C'est ici une nouvelle occasion de souligner l'aide matérielle précieuse dont a bénéficié le Christ durant les trois années de son ministère, grâce à ses quelques amis fortunés . Ce soutien discret mais indispensable n'est qu'à peine évoqué par les évangélistes. Après un rapide et frugal repas, les disciples de plus en plus nombreux montent dans les barques qui les déposent à Magdala. Les hommes parcourent à pied la route qui par Cana les mène à Nazareth, tandis que les femmes disciples ont pris place dans le char de Jeanne de Chouza. Ils atteignent Nazareth en fin d'après midi et c'est un groupe fraternel d'une quarantaine de disciples qui se presse dans le jardinet de Nazareth pour écouter Jésus faire l'éloge de sa Très Sainte Mère, en ce jour anniversaire de l'Annonciation. FOOTNOTES : Outre Manaën, on peut citer Lazare et ses sœurs, Joseph d'Arimathie, Nicodème, Jeanne et son mari Chouza, Suzanne et la famille de Cana, Thomas de Capharnaüm, et bien entendu les notables romaines. : Douze apôtres, dix bergers, dix femmes, six disciples nommément désignés (Manaën, Hermas, Etienne, Margziam, Jean...), et Jésus, Mathias et sa sœur Marie, les filles de Philippe, soit au moins quarante trois personnes !
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Le plus grand dans le Royaume
Après un bref aller-retour à Magdala, pour y apporter paix de l'âme et réconfort physique à un ancien amant de Marie-Madeleine converti, Jésus revient à Capharnaüm en fin de journée. Chemin faisant, Il reprend Pierre qui s'emporte contre les percepteurs chargés de recouvrer le tribut pour le Temple. « Ne juge pas les frères, Simon. Commence par te juger toi-même » 352.5 . Judas saisit l'occasion pour affirmer à Pierre qu'il n'est pas le meilleur d'entre eux, ce qui provoque une discussion sur les mérites respectifs des uns et des autres. Jésus les laisse à leurs discussions, et salue les disciples venus à Capharnaüm avec une foule nombreuse. Il accueille aussi le jeune Benjamin qui est accouru à sa rencontre en demandant : « Raconte-moi une belle parabole, Jésus » 352.6 . Jésus, radieux, le satisfait, puis Il appelle les disciples : « Venez autour de Moi, et écoutez le dernier enseignement de la journée, vous qui célébrez sans cesse vos mérites et pensez à vous adjuger une place en rapport avec eux. Vous voyez cet enfant ? Lui est dans la vérité plus que vous . (...) Apprenez auprès des petits. Le Père leur révèle la vérité comme Il ne la révèle pas aux sages » 352.9 . Qui était cet enfant ? Plusieurs Pères ont attribué ce rôle à saint Ignace, évêque d'Antioche. Mais cette tradition n'est pas confirmée ici . Après le repas, Jésus revient à nouveau sur cette question. « Vous, dans votre cœur, vous avez tous une idée fixe, une curiosité, un danger : être le premier dans le Royaume des Cieux » 352.11 . Il leur explique longuement les conditions à remplir pour être le plus grand dans son Royaume : « Celui qui est simple, humble, confiant, ignorant, par conséquent l'enfant, ou celui qui sait se refaire une âme d'enfant. Ce n'est pas la science, ni la puissance, ni la richesse, ni l'activité, même si elle est bonne, qui vous rendront "le plus grand" dans le Royaume bienheureux. Mais d'être comme des tout petits par l'amour, l'humilité, la simplicité, la foi » 352.12 . Et durant la Pâque du jeudi Saint, le Christ remémore encore cet épisode. « Je vous ai dit alors : "Si quelqu'un veut être le premier qu'il soit le dernier et le serviteur de tous". Et je vous ai donné en exemple l'enfant sage » 600.8 . Devant une telle insistance, on comprend mieux que Matthieu, Marc et Luc aient consacré plusieurs versets pour nous transmettre cet élément fondamental de la doctrine du Christ.(Voir Mt 18,1-10 ; Mc 9,33-37 et Lc 17,1-3). Juste avant le repos nocturne Jean, au nom de tous, informe le Seigneur que dans la journée ils ont repoussé quelqu'un qui chassait les démons en son nom, sans être disciple(Mc 9,38-40 et Lc 9,46-50). « Il avait raison et vous, vous aviez tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel » 352.16 . Cette réponse ne figure pas explicitement dans les Écritures, mais elle suggère cette parole de saint Paul : « les voies du Seigneur sont impénétrables » ou ce commentaire de saint Hilaire de Poitiers : « Nombreux sont les chemins du Seigneur, bien qu'Il soit Lui-même le chemin » . FOOTNOTES : Jésus indique : « Il se fit le disciple de celui qui me ressemblait davantage, en recevant de sa main le baptême et le nom d'Etienne, mon premier martyr. Il a été fidèle jusqu'à la mort et avec lui ses parents, amenés à la Foi par l'exemple du petit apôtre de leur famille. Il n'est pas connu ? Nombreux sont ceux qui, inconnus des hommes, me sont connus dans mon Royaume » 352.18 . : Epitre aux Romains 12,33. Notons aussi que le 19 avril 1923, la Très Sainte Vierge rappela à sœur Josépha Ménendez : « Les chemins du Seigneur sont impénétrables aux yeux des créatures ». : Commentaire du Psaume 128,1.
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La seconde multiplication des pains
C'est maintenant jeudi soir, et depuis trois jours les foules suivent le Maître et ses disciples. Ils sont sur les collines entre Ippo et Gamala. Là Jésus prend pitié de tous ces gens qui l'ont suivi, et sont à court de provisions. Le récit que Maria Valtorta nous fait de cette seconde multiplication des pains est identique à celui donné par Matthieu et Marc , si ce n'est qu'elle ne donne aucune estimation de l'importance de la foule. FOOTNOTES : Mt 15,32-38 et Mc 8,1-9. Il se pourrait que Luc et Jean aient fusionné en un seul récit les deux multiplications des pains (Lc 9,10-12 et Jn 6, 1-7 évoqueraient alors plutôt la seconde multiplication que la première ?). D'autant que Jean place le discours sur le Pain de Vie immédiatement après le récit de la multiplication des pains.
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Le discours sur le Pain de Vie
Le miracle de la multiplication des pains, on s'en doute, n'a pas émoussé l'attirance des foules envers le Maître. Beaucoup sont à sa recherche, le lendemain, à Capharnaüm, et s'enquièrent auprès des disciples revenus sur place. « Pendant la nuit, après le miracle, il s'en est allé avec les siens, avec des barques au-delà de la mer. Nous avons vu les voiles, au clair de lune, qui allaient vers Dalmanutha » 354.2 . C'est Etienne qui vient de répondre, et il précise même : « Peut-être est-il allé sur les monts d'Arbela pour prier. Il y a été déjà une autre fois, l'an dernier avant la Pâque. Je l'ai rencontré alors » 354.2 . On se souvient en effet que c'est là que le dimanche 13 février 28, Jésus commença le Sermon sur la Montagne , en présence d'Etienne et d'Hermas(MV 166.1). Comme tous insistent pour entendre à nouveau Jésus, avant le départ du pèlerinage pour la Pâque, Etienne propose : « Allons alors l'attendre tous ensemble à sa maison. Le crépuscule commence et c'est le début du sabbat. Il viendra le passer ici avant son départ » 354.4 . En fait, le Seigneur s'y trouve déjà, et Il décide d'aller parler dans la synagogue, puisque le sabbat va commencer. Saint Jean a consacré dans son évangile un très long chapitre à ce discours et à la défection de nombreux disciples qui s'en suivit (Voir Jn 6,22-72). Maria Valtorta n'est pas en reste, puisqu'elle-même consacre dix pages de son œuvre pour relater cet événement. Son exposé, forcement plus exhaustif que celui de Jean, présente un intérêt considérable et nécessiterait là encore une étude exégétique détaillée de la part des spécialistes. Ainsi quand ses auditeurs demandent « Donne-nous, ô Seigneur, ce pain et nous ne mourrons plus » Jésus leur répond : « Pour ceux qui s'en nourriront indignement (...) ce Pain de santé et de vie deviendra, pour eux, mort et condamnation » 354.10 . Jean ne mentionne pas cette mise en garde, mais elle figure presque textuellement dans la première épître de saint Paul aux Corinthiens (1 Co 11,27-30). Saint Paul aurait-il reçu ce message d'Etienne, d'Hermas ou de Jean ? De même lorsque le Seigneur déclare : « Le Pain descendu du Ciel au temps de Moïse a été placé dans l'arche d'or, recouverte du Propitiatoire, veillée par les chérubins, derrière les voiles du Tabernacle » 354.12 c'est le même saint Paul qui fait mémoire de cette tradition biblique dans son épître aux Hébreux (He 9,2-5). Nombreux parmi les assistants et parmi les disciples s'irritent et se scandalisent des paroles de Jésus. Déroutés par un langage et une doctrine qu'ils jugent trop difficiles, ils quittent massivement la synagogue. Seuls restent les plus fidèles, et Maria Valtorta donne cette indication : « Je ne les compte pas, mais je dis qu'on arrive à peu près à une centaine » 354.15 . Ce manque de compréhension attriste le Seigneur qui s'isole dans la prière durant le sabbat. Mais avant la fin de la journée plusieurs viennent tour à tour Le réconforter : un enfant de Capharnaüm, Jaïre puis sa fille qui Le persuade à venir à la synagogue. Là Jésus fait connaissance avec Nicolaï, prosélyte d'Antioche. « J'ai parlé à Antioche avec un de tes disciples nommé Félix. J'ai ardemment désiré de te connaître (...) ta miséricorde de tout à l'heure, pour les coupables, m'a décidé. Seigneur, accueille-moi à la place de ceux qui t'abandonnent ! » 355.6 . Jésus le présente immédiatement aux disciples restés fidèles ; « Voici un nouveau disciple. Le Père me console. Aimez-le comme un frère » 355.6 . FOOTNOTES : Cette nuit là, la lune s'est levée après minuit. Pour pouvoir observer les barques en direction de Magdala et Tibériade, il fallait qu'elles soient déjà bien au large, ce qui est compatible avec un départ vers 22 h. Ce témoignage, attribué ici à Etienne, est repris par Mc 8,10.
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La seconde annonce de la Passion
C'est à l'occasion de l'accueil de Nicolaï que le Seigneur annonce une seconde fois sa future Passion et sa Résurrection : « le Fils de l'homme va être accusé et puis remis aux hommes qui le tueront comme un malfaiteur et ils croiront l'avoir vaincu. Mais c'est inutilement qu'ils auront commis leur crime car Moi, je ressusciterai après trois jours et je triompherai » 355.7 . Mais l'heure du départ vers Jérusalem est arrivée. Jésus et les apôtres vont passer par la rive droite du Jourdain. Auparavant Jésus fait ses recommandations aux disciples, avant de les quitter, (car ils se rendent à Jérusalem par la route directe) : « Et n'indiquez mon chemin à personne pour qu'on ne me retienne pas » 355.6 . FOOTNOTES : Cette nouvelle annonce de la Passion et de la Résurrection est telle que rapportée par Matthieu, Marc et Luc (Mt 17, 22-23 ; Mc 9,30-32 ; Lc 9,44-45). Matthieu la situe juste avant le tribut dû au Temple ; Marc et Luc après la Transfiguration.
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La question sur le divorce
Ayant traversé le lac, ils accostent à Hippos et se dirigent vers le sud jusqu'à Gadara, en passant par les sources chaudes de Hammat Gader près des rives du Yarmuq . En chemin Judas, qui se montre chaque jour plus désagréable depuis son retour de Judée, provoque à la moindre occasion ses compagnons. Après avoir affirmé qu'il ne croit pas en l'existence de l'Enfer, il en vient à affirmer : « Satan, moi je ne le sens pas. Il n'existe pas (...) Et tous les sadducéens sont avec moi... Non. Satan n'existe pas » 356.4-5 . Et Judas s'acharne à provoquer aussi et surtout Jésus, qui dans un souffle lui dit à l'oreille : « Tu m'inspires du dégoût ! Satan, tu ne le vois ni ne le sens car il n'est qu'un avec toi. Va-t-en démon ! » 356.5 . Jean, toujours attentif, remarque les larmes de son Jésus. « Qu'as-tu, mon Seigneur ? Tu souffres encore tant, comme quand nous t'avons retrouvé à Aczib ? Oh ! mon Seigneur ! » 356.6 . Ensemble, ils vont passer la nuit du 25 au 26 février à prier pour Judas... Au petit matin un centurion, Marius Sévère , vient contrôler Jésus qui lui a été dénoncé comme séditieux. Jésus le rassure et commence à parler de la prière d'Esdras lorsqu'Il est interrompu par un groupe de pharisiens parce que, prétendent-ils, « nous voulons être éclairés sur un point obscur de la Loi » 357.10 . Ce à quoi Jésus leur réplique : « Il n'y a pas de points obscurs dans la Loi de Dieu » 357.10 . La discussion s'engage sur la question qui fit tant débat entre les écoles d'Hillel et de Shammaï : « Nous voulions savoir s'il est permis à l'homme de répudier pour un motif quelconque sa propre femme » 357.10 . Comme Il l'avait déjà dit un an avant, lors du sermon sur la Montagne , Jésus répond par la négative. « Alors, pour Toi, ce n'est jamais permis ? » « Ni pour Moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite » 357.10 . Matthieu et Marc, qui rapportent cette discussion , ont omis cette première réponse incisive, et à les comparer à l'argumentation du Christ telle qu'exposée dans le texte de Maria Valtorta, les deux comptes-rendus évangéliques apparaissent presque édulcorés. Cette prise de position catégorique sur l'indissolubilité du mariage « béni par Dieu » suscite bien des réactions parmi les auditeurs. « L'homme est sévère. S'il était à Rome, il verrait pourtant fermenter une boue encore plus fétide, dit un romain » 357.12 . Et un habitant de Gadara soupire : « C'est une chose difficile que d'être homme s'il faut être aussi chaste ! » 357.12 . Et ce qui était vrai voici deux mille ans, lorsque Jésus déclara « Ce n'est pas tous qui comprennent cela, ni qui le comprennent comme il faut » 357.12 reste semble-t-il parfaitement d'actualité de nos jours encore ! FOOTNOTES : Maria Valtorta décrit avec plusieurs détails pertinent cette région pourtant fort peu connue en 1945. Par exemple le nom du Yarmuq, premier affluent du Jourdain en aval du lac, est inconnu dans la bible, et figure seulement dans le Talmud, et les thermes romains de Hammat Gader n'ont été redécouverts qu'en 1979 ! : Effectivement Flavius Josèphe confirme que les sadducéens ne croyaient pas à l'existence des anges. Ils niaient l'existence de l'au-delà et pour eux l'âme mourrait en même temps que le corps. : La lune se lève fort tard, 3h avant l'aube. La description détaillée du ciel par Maria Valtorta correspond aux données astronomiques entre 20h et 21 h cette nuit là, (avec toutefois deux confusions « personnelles » : Maria Valtorta confond sans doute Vénus avec Sirius, et Jupiter avec Saturne). : Notons simplement que ce nom de « Marius Severus » est attesté à l'époque du Christ sur une inscription, concernant un romain de Pouzzoles qui se serait établi sur l'île grecque de Syra. (Jean Hatzfeld Roman History 1919 p88 et p239). : Voir MV 174.19. : Voir Mt 19, 1-12; Mc 10, 1-12. Tous deux situent l'événement en Pérée, sans préciser la ville de Gadara.
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De Pella à Rama
Ils partent en début de matinée, et ont environ vingt-quatre kilomètres à parcourir pour atteindre Pella, soit six bonnes heures de marche, puis encore huit kilomètres pour atteindre Jabes-Galaad, le terme de cette longue étape. Il est aisé de comprendre pourquoi Jésus recommande aux apôtres en partant : « hâtez le pas » 357.12 . Au hasard du chemin, une conversation retient notre attention : « C'est un voleur qui pendant des années a volé et tué, en descendant des monts de Caracamoab et de Séla, cette dernière appelée Pétra par les troupes d'occupation » 358.2 . Difficile d'envisager que Maria Valtorta ait pu imaginer ce dialogue de sa propre initiative : Kerakkamoab, l'ancienne désignation de Kerak, n'était connue que de quelques rares spécialistes en 1945 ; et à cette date la théorie suivant laquelle Pétra pouvait être la Séla biblique était encore bien loin de faire l'unanimité ! A Pella, Jésus est abordé par la mère de Marc, le possédé de Gerasa. Son fils, scandalisé par le discours sur le Pain de Vie , précède Jésus sur la route de Jérusalem, en lui faisant tort. Jésus réconforte la pauvre mère, et lui promet la reconversion future de son fils, mais après la Passion. Elle déconseille à Jésus de parler aux habitants de Pella : « Je parlerai par une action. Et elle suffira pour anéantir le travail des autres » 358.8 . En effet, Jésus y guérit de leur cécité le jeune Jaïa et sa mère. Il demande simplement au jeune aveugle miraculé : « Toi, parle de Moi à Pella dont la foi vacille. Va ! Dieu est avec toi » 358.10 . C'est sous une pluie battante qu'ils atteignent en soirée Jabès-Galaad. Aucun des habitants ne leur offre un abri, et le moral des apôtres est à nouveau au plus bas. Seul le toujours jovial Thomas plaisante encore : « Hum ! je ne voudrais pas qu'après des siècles ce pays se venge sur nous de la vilaine surprise qui lui est venue d'Israël ! » 359.1 . Mais plusieurs de ses compagnons maugréent : « Et nous sommes trempés, gelés, affamés ». « Et la nuit vient. Nous serons bien demain matin après une nuit passée dans le bois ! » 359.2 . Et jusqu'à Judas qui se fait tentateur auprès de Jésus : « Pourquoi ne fais-tu pas un miracle, au moins un miracle pour tes apôtres ? Tu en fais même pour les indignes ! » 359.2 . Finalement Jean, en grimpant sur un arbre, aperçoit une pauvre masure isolée. Le vieux Matthias qui y vit seul, se montre très hospitalier. Tous vont pouvoir passer la nuit au sec et se réchauffer auprès d'un bon feu. Le mardi 27 février au réveil, le temps est toujours aussi exécrable. Matthias arrive sans peine à les convaincre de retarder leur départ. Les habitants de Pella et de Jabès, maintenant informés du miracle accompli par Jésus viennent Le supplier de revenir chez eux. Mais Jésus, qui va bientôt commencer la dernière année de son séjour terrestre, ne peut changer son programme. « Jusqu'à présent je suis resté pour essayer de les convertir. Maintenant je viens et je passe, sans m'arrêter. Je vais vers mon destin qui me presse. Dieu et l'homme m'éperonnent... L'amour m'aiguillonne et la haine m'aiguillonne » 359.9 . Lors de sa vision suivante, Maria Valtorta les voit le jeudi 1er mars, une cinquantaine de kilomètres plus au sud, « entre les deux derniers torrents (...) dans ce trapèze formé par les trois cours d'eau en crue » 360.1 . L'humeur des apôtres est encore plus morose que le temps, et Judas ne manque aucune occasion de mettre la patience de ses compagnons à rude épreuve. Mais Pierre relativise ce mauvais temps : « Lune de Nisan , c'est de la pluie qui descend à pleins boisseaux » 360.2 . Ils atteignent un torrent mais il est en crue et la traversée est impraticable. Ils doivent rebrousser chemin comme le leur conseille un passant : « Quand tu vas trouver le troisième cours d'eau après le Yaloc . Alors tu seras près du gué. Mais fais vite, ne t'arrête pas car le fleuve monte d'heure en heure » 360.3 . Jésus décide de suivre ce conseil : « Allons vers les montagnes comme il l'a conseillé. Nous perdrons un jour, mais vous sortirez du marécage » 360.4 . Ils ont à peine le temps d'atteindre les premières pentes, pour trouver refuge dans une grotte alors que déjà la nuit tombe rapidement. Ils repartent à l'aube, et croisent sur leur chemin une lépreuse à demi mourante. Il s'avère que la malheureuse n'est pas vraiment lépreuse, mais qu'elle a été chassée comme telle par son mari, un notable de Jéricho. Le Seigneur la guérit en disant : « Redeviens la Rose de Jéricho qui fleurit dans le désert et qui vit toujours même si elle paraît morte. Ta foi t'a guérie » 360.14 . Lorsque Anastasica la miraculée (on apprend son nom en MV 365.10) les a quitté pour aller se purifier selon la loi, accompagnée un temps par Simon le zélote, les apôtres interrogent : « Mais qu'avait-elle, Maître ? Tu as vu la plaie ? » « Oui. Le fruit de la luxure d'un homme. Mais elle n'était pas lépreuse, et si l'homme avait été honnête, il ne l'aurait pas chassée, car il était plus malade qu'elle » 360.15 . C'est seulement à la nuit tombante, le mardi 6 mars qu'ils arrivent enfin en vue du gué du Jourdain. Car depuis le sabbat, les villageois de la région, sans doute informés des miracles accomplis, ont retenu ça et là Jésus et ses apôtres pour obtenir la guérison de tous leurs malades. Ils cherchent en vain une barque pour traverser. Dans la pénombre Jésus aperçoit Marie Madeleine, qui vient de traverser le gué à cheval, au péril de sa vie. Elle a appris qu'un complot se trame contre Jésus, et le supplie de rebrousser chemin. « Éloigne-toi… éloigne-toi tout de suite, Maître. S'il savent que tu es ici, au-delà du Jourdain, ils vont y venir. Et Hérode aussi te cherche … » 361.9 . Jésus la rassure : « Ne crains pas. Ils ne me prendront pas encore. Ce n'est pas mon heure. Même s'ils mettaient des troupes et des troupes de soldats le long de tous les chemins, ils ne me prendraient pas. Ce n'est pas mon heure . Mais je ferai comme tu veux. Je reviendrai en arrière … » 361.9 . Voici donc un nouveau contre temps dans ce voyage mouvementé. Décision est prise de rentrer en Galilée. Marie Madeleine préviendra les femmes disciples de retourner à Cana, où tous se regrouperont. Sans plus attendre ils reprennent la route en sens inverse, et marchent de nuit, jusqu'à ce qu'ils trouvent au petit matin un passeur pour les faire traverser. La manœuvre s'avère périlleuse car le Jourdain est en crue. Mais Jésus renouvelle le miracle de Josué , en ralentissant le courant durant la traversée. Ils sont maintenant à environ vingt kilomètres de Jéricho, « Entre Silo et Béthel » 362.1 indique Thomas, qui connaît bien cette région proche de Rama. Les jérémiades reprennent lorsque Jésus, comme Il l'a décidé la veille, reprend sa marche vers le nord. Les apôtres craignent de ne pouvoir revenir à Jérusalem avant la Pâque . Mais contre toute attente, en cours de journée ils sont rattrapés par le char de Jeanne de Chouza. Manaën, qui accomplit scrupuleusement la mission confiée par Jésus, tient immédiatement à rassurer le Maître : « Nous t'avons obéi parce qu'il faut obéir, mais crois bien qu'il n'y a rien de préoccupant. Je sais de source certaine que Pilate a rappelé à l'ordre ceux qui mettent le trouble, en disant que quiconque créerait des troubles pendant ces jours de fête serait durement puni. Je crois que la femme de Pilate n'est pas étrangère à cette protection et encore moins ses amies » 362.6 . Jeanne elle-même, bien informée par son mari de ce qui se passe à la cour d'Hérode, confirme que le danger est écarté. « Alors retournons à Jérusalem ! Vous pouvez aller en toute sécurité. Allons ! » 362.7 décide immédiatement Jésus. FOOTNOTES : Thomas fait sans doute allusion au massacre des habitants de Jabès-Galaad par Israël. (Juges 21, 1-14), ou peut-être à la victoire de Judas Macchabée contre Timothée (1 Maccabées 5, 37-52) précisément dans cette région. : C'est là une des tentations que Jésus, Dieu et Homme, a eu souvent de la part du démon, comme Il s'en confie à Jean, au Gethsémani, peu avant la fin de l'année (MV 527.7). : Les trois cours d'eau : le Jourdain, le wadi Shu'ayb et le wadi Hesban (ou wadi al Kafrayn), juste au niveau de Jéricho. Maria Valtorta ajoute un croquis sur son manuscrit, qui montre clairement leur position proche du gué de Béthabara. Ils ont donc parcouru près de 50 km (8; 20; 20) depuis qu'ils ont quitté Mathias le mardi après midi. : Le 1er mars, c'est justement la veille de la nouvelle lune ! Ils sont maintenant théoriquement à une ou deux journées de marche de Béthanie, conformément au rendez-vous donné en MV 350.4. Mais la crue du fleuve va perturber leurs plans. : Le wadi Hesban (ou wadi al Kafrayn) est le dernier affluent du Jourdain avant son embouchure dans la mer morte. Mais si le gué du Jabboc est le seul encore praticable, il leur faudra remonter vers le nord. : Anastasia signifie résurrection. La rose de Jéricho ( l'anastasica hierichuntina ) est une plante surprenante qui semble « ressusciter » dès qu'elle est mise dans l'eau. : Maria Valtorta remarque « Un premier rayon de lune perce les nuages... Les nuages se sont dissipés et il y a de la lune. .. » 361.7 . La nouvelle lune a eu lieu le 4 mars, et la présence de la lune à la tombée de la nuit se vérifie à partir du 6 mars. : « Ce n'est pas mon heure ». Jean évoque plusieurs fois cette expression de Jésus (Jn 7, 30 ; Jn 8, 20...). Et c'est effectivement une expression que Jésus va redire souvent désormais, pour rassurer les siens (MV 362.2 ; MV 364.3 ; MV 372.4 ; MV 478.6-7 ; MV 503.4 etc.) : Rapporté dans Josué 3,14-17. Le miracle de Jésus est évoqué quelques jours plus tard par les scribes de Galgala en MV 387.7, puis encore par des riverains du Jourdain, en MV 420.2. Le passeur avait affirmé : « Oh ! je le dirai dans les villes et les villages riverains » 361.12 , et il a donc tenu parole. : En ce 7 mars 29, il reste à peine dix jours avant la Pâque, et il en faut au moins huit en cette saison pour faire l'aller-retour en passant par Cana. : Valéria et Plautina, désormais disciples de Jésus, incitent Claudia à agir.
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Troisième année de vie publique
La porte étroite
Le jeudi matin, ayant parcouru douze kilomètres depuis Béthel où ils ont passé la nuit, ils approchent de Rama, la ville de Thomas. L'apôtre ne peut laisser passer une telle occasion : « Tu ne voudrais pas bénir l'enfant de ma sœur ? » 363.1 , demande-t-il au Seigneur, qui accepte spontanément. « Oui, et avec joie ! Demain, nous entrerons à Jérusalem reposés ». Maria Valtorta voit Thomas « aller en direction de Rama, située un peu à gauche de la route qui va, je crois, de la Samarie à Jérusalem » 363.1 . Elle situe Rama sur une « petite colline très basse » à laquelle on accède par une « route secondaire en pente douce » 363.1 . L'accueil de habitants de la cité de Thomas, et en premier lieu de sa parenté, est particulièrement chaleureux. En soirée, tandis que les femmes disciples sont retournées à Jérusalem escortées par Manaën et Isaac, Thomas fait admirer les vignes de son père. Jésus les bénit. Le patriarche décide : « Je le presserai et je te l'enverrai pour la Pâque prochaine et tu t'en serviras dans le calice rituel » 363.4 . De retour dans le village, un habitant interroge Jésus sur l'avenir des enfants qu'Il a béni à son arrivée. « Seront-ils donc tous des justes à cause de ta bénédiction ? » 363.5 . Jésus le dissuade. La bénédiction fortifie, mais ce sont les actions justes qui permettent acquérir le Ciel. La conversation s'oriente naturellement sur les conditions du salut, et le nombre des élus. Luc a rapporté les idées maitresses de l'enseignement de Jésus ce soir là . La transcription plus complète de Maria Valtorta facilite notre méditation de ces paroles du Christ, et nous aide à mieux en percevoir la quintessence. « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite » dit simplement le récit lucanien. (Mt 7,13-14 et Lc 13,23-25) « Soyez généreux dans votre recherche du Bien. Cela vous coûte ? C'est en cela que réside le mérite. Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite » 363.6 , précise le texte valtortien, et il s'en suit un beau développement sur ce thème. De même lorsque l'évangéliste rappelle cet autre thème cher au Seigneur : « Et ainsi il y a des derniers qui seront les premiers », la mystique italienne complète la pensée : « Beaucoup que l'on croyait "les premiers" seront non seulement dernier , mais ne seront même pas derniers. Car nombreux sont ceux qui sont appelés, mais peu nombreux sont ceux qui de leur élection ont su se faire une vraie gloire » 363.7 . Quant au verset un peu énigmatique de Luc « Mais il me faut poursuivre ma route aujourd'hui, et demain et le jour suivant » (Lc 13,33), il trouve chez Maria Valtorta une formulation limpide : « J'y vais (à Jérusalem) en chassant les démons, en opérant des guérisons, sans me cacher. Et je le fais et le ferai aujourd'hui, demain et après-demain, jusqu'à ce que mon temps soit achevé. Mais il faut que je marche tant que je ne serai pas arrivé au terme . Et il faut qu'aujourd'hui et puis une autre fois, et une autre fois, et une autre fois encore, j'entre à Jérusalem, car il n'est pas possible que mon chemin s'arrête auparavant » 363.8 . Ensuite vient tout naturellement l'apostrophe contre Jérusalem, telle que rapportée par Luc. Elle est reprise par Jésus juste avant la Passion en MV 579.10, puis à nouveau en MV 596.21, et rapportée alors par Matthieu. Et que de richesses encore, dans ce discours de Rama ! FOOTNOTES : On sait que la sœur jumelle de Thomas a accouché d'un petit Joseph (MV 302.4 et MV 334.5). : Ils viennent de parcourir 50 km pendant les 24h précédentes. Un peu de repos ne sera pas superflu ! : Personne, en 1945, n'aurait pu justifier cette indication, puisque ce sont les fouilles archéologiques menées par David Livingston entre 1971 et 2002 qui ont prouvé que Rama était située à 500 mètres environ à l'est de la voie romaine, (à gauche donc pour qui vient du nord), entre les bornes milliaires 6 et 7. (Voir par exemple http:// davelivingston.com/ bethel14b.htm ). Nouvelle et stupéfiante précision de Maria Valtorta ! : Tout ceci était inconnu en 1945, et s'avère pourtant rigoureusement exact ! Il y a un dénivelé de 40 mètres entre la voie romaine (altitude 740 m) et les ruines de Rama (altitude 780 m). : C'est effectivement le vin du père de Thomas qui servira pour la Cène (comme le rappelle Thomas en MV 582.1). : Voir Lc 13, 22-35. Matthieu rapporte les mêmes pensées de Jésus, mais prononcées en d'autres circonstances. Comme nous l'avons déjà constaté, comme tout pédagogue, Jésus revient naturellement plusieurs fois sur le même enseignement. : Selon Lc 13,30, mais aussi Mt 19,30 ; 20,16 et Mc 10,31. : A rapprocher de la conclusion de la parabole des talents (MV 281.9 ). En MV 55.4, cette "pensée" avait même suscité la jalousie de Pierre, au point de s'en souvenir en MV203.4. : Annonce prophétique de la Passion, après cette Pâque, la Pentecôte, les Tabernacles, et la dernière Pâque.
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Troisième année de vie publique
A Jérusalem pour la Pâque
Les huit kilomètres qui séparent Rama de Jérusalem sont vite parcourus, et dans la matinée du vendredi, les apôtres et plusieurs disciples accompagnent Jésus au Temple. A ceux qui tentent de le dissuader dans cette démarche, Jésus répond qu'Il se rend au Temple « pour montrer qu'aucune menace ne peut me faire désobéir au précepte » 364.3 . Une fois les prières rituelles achevées, Jésus commence sa prédication devant un groupe de rabbins médusés. Il a promis de satisfaire Margziam qui a demandé une parabole pour Jean d'Endor auquel il écrit régulièrement. Sur le parvis a lieu la première récitation publique et commentée du Notre Père . Gamaliel, qui s'est approché, reste sur la réserve vis à vis de Jésus, mais sans hostilité. Il soupire : « Nous nous ne pouvons l'accepter parce que l'Ange de Dieu ne nous a pas encore purifiés du passé avec le charbon pris à l'Autel de Dieu » 364.8 faisant ici allusion à Isaïe(Is 6,6-10). Après avoir donné une parabole et guéri tous les infirmes présents, Jésus s'esquive si rapidement avec Margziam que les apôtres ne peuvent le suivre. Au Gethsémani, Il accueille un nouveau disciple, Jean d'Ephèse , né à Bethléem en même temps que Jésus. Sa mère, Noémie n'ayant pas de lait, il aurait été nourri au sein pendant un mois par la Vierge . Un peu plus tard, Jésus se rend à Béthanie avec Simon le zélote et Margziam. Lazare, « visiblement très malade et très affaibli », souffre désormais en permanence de ses jambes ulcérées. Ses sœurs supplient Jésus de lui accorder la guérison, mais Il leur répond simplement : « Je suis toute pitié. Mais ce n'est pas pour lui l'heure du miracle » 365.11 . Il s'entretient un moment avec Lazare qui l'informe qu'Anastasica s'est présentée hier comme Jésus le lui avait demandé. Puis ils conviennent de faire la Pâque dans l'une des maison de Lazare dans Jérusalem. « Cela, oui. Mais, par prudence, je le dirai au dernier moment » 365.12 lui dit Jésus, qui doit maintenant se méfier en permanence de Judas. La venue de Joseph d'Arimathie et de Nicodème abrège leur conversation. La discussion porte sur Gamaliel et Judas, mais Jésus, troublé, se retire rapidement pour prier. Le soir venu, Il rassemble autour de Lui ceux qui n'ignorent pas le lieu de refuge de Jean d'Endor et de Synthyché, pour leur lire le courrier rapporté d'Antioche par Ptolmaï. Le premier, Jean, se remet doucement de cette douloureuse séparation, grâce au réconfort spirituel que lui procure le Seigneur. La seconde, Synthyché, pose les bases solides de la future église d'Antioche, « dans cette région où tant de races se sont mélangées » 366.9 . Elle est facilitée dans cette tache par sa connaissance du grec, du latin et de l'hébreu, et par l'alibi d'enseigner la broderie à des fillettes. Quelques jours ont passé... Le jeudi 15 mars, avant-veille de la Pâque, Jésus commence sa journée en allant donner l'obole aux mendiants et aux lépreux de la vallée de Hinnom. Remontant par le quartier d'Ophel en compagnie des apôtres et de nombreux disciples, Il vient prier au Temple à la troisième heure. Ils y croisent Dorca, une jeune veuve dont Jésus a sauvé le nouveau né lors de son passage à Césarée de Philippe . Elle vient consacrer son premier né, comme le prescrit la Loi . Après la désormais habituelle altercation avec quelques synhédristes, Jésus est accueilli par de nombreux bénéficiaires de ses bienfaits sur le Parvis des gentils. Tous se retrouveront dans la soirée chez Jeanne et Chouza, qui offre un banquet de charité. Maria Valtorta remarque : « Le festin d'amour qu'il a voulu dans la maison de la bonne disciple est la mise en action d'une page de l'Évangile » 370.2 . Claudia, l'épouse de Pilate est présente : c'est sa première rencontre avec le Maître. Et à cette occasion, elle Lui confie Egla, une jeune esclave israélite qu'elle vient d'affranchir. L'irruption de Salomé, la fille licencieuse d'Hérodiade, venue provoquer le Seigneur, trouble un instant la fête, mais Jésus la repousse sans ménagement. La soirée s'achève. Lorsque tous les malheureux sont sortis, Jésus dit aux disciples : « Ainsi doit être l'union dans l'avenir. Il n'y a pas de paroles. Ce sont les actes qui parlent aux esprits et aux âmes par leur évidence. La paix soit avec vous » 370.24 . Judas survient, porteur d'une nouvelle alarmante : « Maître, ne va pas au Gethsémani ! Il y a là des ennemis qui te cherchent » 370.25 . Immédiatement, Marie-Madeleine met à la disposition des disciples son Palais. « Dans la maison de Lazare n'entre que celui qui est ami de Dieu » 370.25 affirme-t-elle. De son côté Claudia, confortée par ce qu'elle vient de voir et d'entendre, prend à part Judas, et décide au sujet de Jésus : « C'est un vertueux et qu'il faut défendre. Nous le vénérons comme grand et juste . (...) Moi, je veux le protéger . (...) Claudia peut tout sur Ponce. Claudia obtiendra la protection pour le Juste » 371.3 . Pour Judas et ses rêves de gloire humaine, cette nouvelle est prodigieuse. Il met vite Pierre dans la confidence. Après le repas, Jésus rassemble tous les disciples, hommes et femmes autour de Lui, et leur propose une méditation sur les événements qu'ils viennent de vivre en commun. « Plus que mes paroles observez mes actes, répétez-les, apprenez-les, joignez-les à l'enseignement. Alors vous deviendrez des disciples parfaits » 371.6 . Tous ont pratiqué la charité sous de multiples formes. Pour accéder au Royaume, Il leur donne de précieux conseils : « De même que vous êtes de bons fidèles et de bons citoyens, efforcez-vous d'être de bonnes épouses, de bons maris, saints, chastes, obéissants, affectueux l'un pour l'autre, unis pour élever vos enfants dans le Seigneur » 371.7 . Et Jésus développe assez longuement, par des exemple concrets, sa doctrine basée sur l'amour de Dieu et l'amour du prochain. « Que celui qui a davantage donne à celui qui n'a rien ou peu. Que celui qui sait davantage instruise celui qui ne sait rien ou peu de chose, et qu'il instruise avec patience et humilité (...) Recherchez la Sagesse non pour qu'elle vous fasse briller, mais pour qu'elle vous aide à avancer dans les voies du Seigneur » 371.7 . Des conseils qui, même s'ils ne figurent pas textuellement dans les évangiles, n'en reflètent pas moins parfaitement l'esprit . Dans sa conclusion, Jésus énonce cette vérité qu'Il rappellera à plusieurs occasions, et que Matthieu nous a rapportée : « Et tout ce que vous ferez pour Moi dans le prochain, si c'est bien, c'est à Moi que vous le ferez; et si c'est mal, c'est à Moi aussi que vous le ferez » 371.7 (Mt 25,40 et 45). C'est maintenant la Parascève . Jonas, le gardien du Gethsémani apporte des nouvelles inquiétantes. Les ennemis sont venus nombreux pour y chercher Jésus. Il semble donc que l'arrestation de Jésus était déjà plus ou moins programmée, un an à l'avance. L'accès au Gethsémani étant compromis, Marie Madeleine propose immédiatement : « Que décides-tu, Maître ? C'est la Parascève. Où sera ta Pâque ? Commande ... (...) permets-moi de t'offrir un de mes cénacles » 372.5 . Mais après avoir sollicité l'avis des uns et des autres, il est convenu de rester dans le palais de Lazare . Tandis que les sœurs de Lazare s'occupent des préparatifs, Jésus va sans crainte « au Temple pour immoler l'agneau, en bon israélite ... » 372.5 . Comme on peut s'en douter après les évènements de la nuit, la haine et la jalousie des pharisiens et des sadducéens vis à vis du Seigneur ne désarme pas. Ils reprennent inlassablement leurs quolibets, leurs reproches et même leurs insultes. Mais le Messie n'ignore rien de leurs turpitudes les plus secrètes. A l'intention de chacun de ses plus farouches ennemis du Sanhédrin, Jésus déclame les préceptes bibliques qui condamnent chacun de leurs péchés . Se sachant démasqués, et frappés au tréfonds de leur âme, tous s'échappent au plus vite. FOOTNOTES : Célébrer la Pâque est prescrit par Deutéronome 16,1 et Nombres 9,4. La célébrer à Jérusalem : était se conformer à la tradition instaurée par Ezéchias (2 Chroniques 30,1) et Josias (2 Rois 23,23). : Il se présente comme chef de la synagogue d'Ephèse. Or c'est dans cette synagogue d'Ephèse que Paul prêchera 3 mois durant ! : Ce fait serait-il à l'origine de l'ancienne tradition du « lait de la Vierge » et de la Grotte du Lait , de Bethléem ? Au moyen âge de nombreuses églises avait un reliquaire du Saint-Lait. « La Grotte du lait de la Vierge (...) ce lieu est sacré, dit la tradition, parce que la Vierge y laissa tomber de son lait » (Rapporté par dom Calmet). : Soit très exactement après les 7 jours de purification prescrits ! : C'était le 14 février, voir MV 345.2. : La consécration au 40e jour, prescrite par Exode 13,2 ; 13, ; 22, ; 34, 19 ; Nombres 3,13 ; 18, 15. Or c'est seulement le 30e jour depuis la naissance du fils de Dorca... Il y avait donc dérogation au précepte n°327 ( Les gens impurs ne peuvent entrer dans le Temple selon Nombres 5,3) pour permettre l'accomplissement du précepte n°420 ( Être vu au Temple à Pessa'h selon Deutéronome 16,16). : Jean Baptiste ne conseillait-il pas déjà : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même » (Lc 3,11). Voir aussi Mt 5, 42. Les Actes 4,32-35 témoignent que ces recommandations furent mises en œuvre par la communauté naissante. Et plus tard, saint Grégoire dit encore : « Que celui donc qui a reçu le don de l'intelligence évite de garder le silence (...) ; que celui qui a reçu le don de diriger l'applique à l'utilité du prochain ; que celui qui peut avoir accès auprès des riches intercède pour les pauvres, car, aux yeux de Dieu, la plus petite grâce reçue sera considérée comme un talent qu'il nous a confié ». : La Parascève est le jour de la Préparation du sabbat. Vendredi 16/3, c'est la pleine lune et la veille de la Pâque. En MV 376.6, le dimanche, on a la confirmation que la Pâque vient d'avoir lieu. (Voir aussi le paragraphe suivant). : Le mot cenaculum désigne une salle à manger, de cena : repas, dîner. : Ils choisissent « un endroit où, nous divisant selon les règles rituelles... par groupes de vingt » 372.6 . Conformément à la prescription de Exode 12,3-4 mentionnant de manger l'agneau en groupe. Il était admis des groupes de 10 à 20 personnes, 20 étant considéré comme l'idéal. Les nombreuses pièces du Palais permettront d'éviter la dispersion des nombreux disciples à travers la ville. : Préceptes tirés en particulier de Siracide 34,18-22, du Lévitique 5,24 ; 19,12 ; 20,6-7 et aussi Exode 20,7.16 ; 22,15 ; Deutéronome 5,18.20 ; 22,28 ; etc.
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La Pâque de l'an 29
Dans la soirée, tous se retrouvent réunis dans les différentes salles du palais de Lazare. Certains pourraient être surpris qu'en ce samedi 19 mars (julien) soit fêtée la Pâque, trois jours avant l'équinoxe de printemps, puisque la Pâque était fêtée à la pleine lune qui suit l'équinoxe. Mais des études ont démontré que cette date du samedi 19 mars 29 pour la Pâque du 14 Nisan reste historiquement tout à fait plausible, puisque la limite inférieure pour la Pâque était alors fixée au 18 mars . Ce 19 mars est la date retenue par plusieurs auteurs comme celle de la Pâque de l'an 29 . « Les cènes se poursuivent selon le rite… et Jésus rayonne de joie d'être au milieu de tous ses disciples fidèles » 375.3 , observe Maria Valtorta. Cette quiétude est hélas bien vite troublée par un visiteur inattendu. C'est un parent de Samuel, l'ex-fiancé d'Annalia, qui vient supplier Jésus. Samuel, à moitié ivre, a grièvement blessé un parent d'Annalia. Accompagné de Judas, Jésus sauve le mourant et exige de lui qu'il pardonne à son agresseur. Et à Judas qui s'étonne d'avoir été choisi pour cette mission, Jésus répond : « Je voulais que tu réfléchisses à quoi peut conduire le mensonge, le désir de l'argent, l'ivrognerie et les pratiques mortes d'une religion dépourvue de sentiments et de pratiques spirituelles » 375.9 . En fin de journée, Manaën apporte des nouvelles de la cour d'Hérode, puis Joseph et Nicodème, avec quelques synhédristes bienveillants, révèlent une affaire scandaleuse impliquant Eléazar, l'un des fils de l'ancien Grand Prêtre Anna. L'énoncé de ces turpitudes donne la nausée au Christ, qui décide d'abréger son séjour à Jérusalem : « Quelle horreur !… Lazare, je vais préparer mon départ de Jérusalem. Je serai ton hôte à Béthanie jusqu'à la fin des Azymes » 376.11 . FOOTNOTES : Voir par exemple : A. Sevestre Dictionnaire de Patrologie 1864 t3 art. Canon Pascal p 334 ; Ferdinand Prat, Recherches de Sciences religieuses , 3e Année Vol 5 Oct. 1912 pages 96-97 ; Fotherimgham, Atronomical evidence for the date of the cruxifiction 1910 p 120-127 ; Memain, Études chronologiques pour l'histoire de N. S. Jésus Christ , 1867, Notes sur l'équinoxe pages 473, 475 et 503. De plus cette date est ici pleinement cohérente avec une autre donnée chronologique fondamentale dans l'œuvre de Maria Valtorta, qui sera développée plus loin, au paragraphe « La Néoménie de Tamouz ». : Patrizi De Evangeliis 1853 ; C. H. Turner Dict. of the Bible 1898 ; Masini When was Jesus born ? 1917 etc.
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L'intendant infidèle
Le dimanche 1er avril au matin, ils débouchent de la vallée du wadi el Kelt, à proximité de la plaine de Jéricho. Une foule nombreuse venue de Jéricho les attendait là et les accueille. Il y a notamment un groupe d'esséniens, et bien sûr les inévitables pharisiens. Jésus annonce le thème de son discours : « Comment l'homme use-t-il de la liberté que Dieu lui a donnée ? » 381.3 . Les esséniens niaient le libre arbitre, et comme l'affirmait Hirch Graëtz, « ils remettent toutes choses sans exception à la providence de Dieu ». Il semble donc que Jésus s'adresse prioritairement à eux ce jour là. Le contexte de la parabole de l'intendant infidèle , tel que nous l'a transmis saint Luc(Lc 16,1-18), fit l'objet d'innombrables commentaires tout au long des siècles et suscite encore bien des interrogations tant de la part des chercheurs que des prédicateurs. Ainsi le chercheur John S. Kloppenborg a écrit : « Il n'y a guère de consensus sur n'importe quel point de cette parabole ». Il suffit de lire les études de P. Monat ou de C. Paliard sur ce sujet pour s'en persuader ! Même le titre fait débat : l'intendant est pour les uns malhonnête ou trompeur , pour d'autres habile ou prudent ! Pourtant, en lisant le récit que nous donne Maria Valtorta, tout paraît limpide. Jésus affirme d'abord à ses auditeurs que nul ne pourra se dérober, à l'heure du Jugement, à la terrible question divine : « Comment as-tu usé et abusé de ce que Je t'avais donné ? » 381.3 . Et comme tout homme peut pécher en désirant immodérément la richesse, la puissance, les honneurs ou les appétits charnels, la question qui se pose est alors : « Comment faire servir au salut tout, même ce qui est venu de la Corruption ? » 381.3 . C'est seulement après cette introduction très éclairante que le Seigneur débute sa parabole. « Mais écoutez une parabole et vous verrez que les riches aussi peuvent se sauver tout en étant riches, ou réparer leurs erreurs passées en usant bien des richesses même si elles ont été mal acquises » 381.4 . Si le détail de la parabole proprement dite reste proche de celui de Luc, la fin en est plus explicite. Le maître n'est pas dupe des manigances de son intendant : « Ta manière d'agir n'est pas bonne et je ne l'approuve pas. Mais je loue ton adresse » 381.5 . Et Jésus de conclure : « En vérité, en vérité, les enfants du siècle sont plus avisés que ceux de la Lumière. Et ce que disait le riche, Moi aussi, je vous le dis : la fraude n'est pas belle, et pour elle je ne louerai jamais personne. Mais je vous exhorte à être au moins comme les enfants du siècle, avisés avec les moyens du siècle, pour les faire servir de monnaie pour entrer dans le Royaume de la Lumière » 381.5 . Et de façon encore plus précise, le Seigneur insiste : « Faites du bien avec les moyens dont vous disposez, restituez ce que vous ou d'autres de votre famille, ont pris indûment, détachez-vous de l'affection maladive et coupable pour les richesses » 381.5 . Puis Jésus donne tout naturellement ici un nouveau développement de sa pensée déjà exprimée durant le Sermon sur la montagne , (Mt 6,24 et MV 174.8) : « Personne ne peut servir deux maîtres. (...) Les deux maîtres que l'homme peut choisir sont Dieu ou Mammon » 381.5 . Il n'est donc pas étonnant que Luc évoque ce précepte à cette occasion. La parabole de la Brebis perdue avait parachevé la conversion de Marie Madeleine, celle du Fils prodigue avait réconforté Jean d'Endor. Celle-ci bouleverse totalement un essénien, futur disciple auquel Jésus donne le nouveau nom d'Elie... Les heures passent, et le soleil se fait brulant. Jésus et les apôtres doivent trouver un abri et du réconfort, car ils sont à jeun depuis la veille ou l'avant veille. Repoussés de plusieurs maisons, les apôtres sont découragés. Jésus frappe au hasard à une nouvelle porte. C'est la maison de Nike, la veuve qui a offert ses services quelques jours plus tôt, à Jérusalem ! Après qu'ils se soient tous restaurés et reposés, Thomas interroge Jésus : « Mais savais-tu que Nike habitait ici ? » « Pas plus que vous. Je savais qu'elle avait près de Jéricho des terres récemment acquises. Rien de plus. Le cher ange des pèlerins nous a guidés » 382.5 lui répond Jésus. Bien plus tard, Il évoquera encore l'archange Raphaël : « Pour la route, je m'en remets à l'ange des pèlerins » 482.7 . Et Jacques aussi, à Antioche, avait témoigné : « comme Tu as envoyé Raphaël pour conduire Tobie, envoie ton ange pour me conduire sur les chemins du Seigneur » 324.6 . C'est seulement depuis le 12e siècle, que l'Église honore officiellement (le 24 octobre), saint Raphaël comme patron des « voyageurs sur terre, sur mer et dans les airs ». Mais le récit de Maria Valtorta laisse supposer que cette dévotion pouvait déjà être pratiquée au premier siècle. Dans la soirée, Jésus confie à Nike une mission en faveur d'Elie, l'essénien converti et premier ermite de la nouvelle Église. « À chaque lune y aller comme si c'était un rite . (...) Tu lui apporteras autant de pains biscuités qu'il y a de jours dans une lune . (...) Tu diras ce que ta foi et ta pitié t'inspireront. Il ne durera pas longtemps, d'ailleurs, le sacrifice… Pas même douze lunes … » 382.6 . Nike comprend l'allusion à la Passion du Christ, et elle supplie : « Donne-moi un courage viril pour cette heure-là . (...) fais que moi je te reconnaisse pour le Roi des rois, et que je te secoure comme une servante dévouée. Ne me cache pas ton visage torturé, ô mon Dieu ! » 382.7 . D'après la tradition, cette prière fut exaucée pour celle dont l'Église fait mémoire dans la dévotion du Chemin de la Croix sous le nom de sainte Véronique . Partis comme prévu de la maison de Nike à l'aube, le lundi matin, ils atteignent rapidement le gué du Jourdain, situé à sept ou huit kilomètres de là. Le passage d'une caravane menant un jeune homme riche gravement malade donne à Jésus le thème d'un nouvel enseignement. C'est une méditation sur la vie et la mort, et sur les conditions pour accéder au Royaume. Ce discours très dense constitue un admirable commentaire chrétien du Décalogue. Il se termine par ces mots : « Et maintenant, allez. Moi aussi je m'en vais après vous avoir donné un viatique de sagesse. Que le Seigneur soit avec ceux qui s'efforcent de l'aimer » 383.7 . Remontant le fleuve sur la rive orientale, le Seigneur se rend dans la maisonnette que le passeur et disciple Salomon a mis à leur disposition . Depuis six mois elle est à l'abandon et le jardin est envahi par les mauvaises herbes. Jésus et les douze apôtres s'affèrent à tout remettre en état. Plus tard André et Thomas rencontrent Ananias, un vieillard presqu'aveugle. A la mort de son fils, il a été chassé par sa belle-fille, et depuis il survit tant bien que mal. Jésus le guérit de sa cataracte, puis lui propose de rester dans la maisonnette : « Garde-moi la maison et le jardin pour que je la trouve rangée à chaque retour. (...) Tu seras parmi des fils et nous aurons un père qui nous souhaitera la bienvenue à chaque retour et nous donnera sa bénédiction à chaque départ » 384.5 . Dès le matin suivant, Jésus envoie les apôtres deux par deux aux alentours, pour annoncer que chaque matin, de l'aurore à sexte, le Seigneur sera sur la route qui mène au gué, pour y prêcher et y guérir les malades. Quelques jours vont se passer ainsi, avant que Jésus ne reprenne la route. FOOTNOTES : Hirch Graëtz, Histoires des juifs 14,2. : Pierre Monat, L'exégèse de la parabole de l'intendant infidèle, du IIe au XIIe siècle . Revue des Études Augustiniennes 38, 1992. Charles Paliard, La parabole de l'intendant infidèle (Coll. Lire la Bible n° 53) Ed. du Cerf, 1980. : A l'occasion de la conversion de Zachée, Jésus revient sur le verset de Lc 16,9 : « Lui a compris ma phrase : "Faites-vous des amis avec les richesses injustes". De son argent, qui pourrait être un ennemi de son esprit en le portant à la luxure, la gourmandise et l'anti-charité, il fait son serviteur qui lui aplanit le chemin du Ciel, tout tapissé - pour le riche : pauvre en esprit - de ses mortifications et de ses œuvres de charité pour les misères de ses semblables »(L6, Chap. 107 page 197). : Voir aussi plus loin le paragraphe consacré au Voile de Véronique . : Voir MV 284.1. C'était en octobre 28, et cette offre généreuse avait fait alors l'objet d'une altercation entre Judas et ses compagnons. En « voyant » la maisonnette, Maria Valtorta fait une surprenante observation : « La petite maison de Salomon, celle que sans en connaître le propriétaire j'ai vue en mars 1944 » 384.1 . Elle évoque en effet une vision du 23 mars 1944, mais qui trouve place beaucoup plus loin dans l'œuvre, en MV 545.1.
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Troisième année de vie publique
En allant vers Engaddi et Masada
Le lundi 9 avril , pendant qu'ils se dirigent vers Galgala, sur la rive opposée du fleuve, Jésus dévoile aux apôtres l'itinéraire qu'Il envisage. Ils iront jusqu'à Masada puis, leur dit Jésus : « Nous remonterons de Masada à Kériot et nous irons à Jutta, Hébron, Béthsur, Béther, pour être de nouveau à Jérusalem pour la Pentecôte » 386.2 . Comme pour l'année précédente, la période entre la Pâque et la Pentecôte est donc assez naturellement consacrée à l'évangélisation de la Judée. Leur première halte, à Galgala, est perturbée par la présence de scribes hostiles, et ils ne peuvent s'y attarder. Le lendemain à l'aube, ils sont à proximité de la mer Morte. La lune en son premier quartier favorise les déplacements en soirée et en début de nuit, pour échapper aux fortes chaleurs. Pierre observe qu'ils sont au « voisinage des lieux punis par le feu du Ciel » 388.2 et Jésus commente alors la destruction de Sodome : la pression provoquée par un tremblement de terre aurait projeté du bitume par une fissure de l'écorce terrestre ; des éclairs l'enflammèrent et il retomba sous forme d'une masse incandescente . Un peu avant la mi journée ils atteignent l'embouchure du Cédron . Judas et Simon le zélote sont renvoyés à Béthanie, pour informer les sœurs de Lazare de confier Egla à Nike. Les autres reprendront la route le soir venu, pour atteindre Engaddi en deux brèves étapes nocturnes de quinze kilomètres chacune, le coucher de lune ne permettant pas d'étapes plus longues. Ils atteignent l'oasis le jeudi matin, en venant du désert de Judée par le wadi David et l'antique voie romaine. « C'est l'antique Asason Tamar dont le nom évoque les belles palmeraies » explique Jésus. L'accueil des habitants d'Engaddi, et notamment d'Abraham, le chef de la synagogue, est cordial. Trente ans plus tôt, Abraham a entendu le témoignage des trois Sages venus de l'Orient, et il a cru. Ce soir là, Jésus choisit donc naturellement la foi comme thème de son enseignement qu'Il conclut ainsi : « Sachez croire ce que trop peu croient en Israël, et je vous promets la possession du Royaume céleste, par le pardon de la faute d'origine et par la juste récompense pour tous ceux qui pratiquent ma doctrine qui est la très douce perfection du parfait Décalogue de Dieu » 390.7 . Heureux des bonnes dispositions de la population à son égard, Jésus annonce : « Je vais rester parmi vous aujourd'hui et demain , jour du sabbat sacré » 390.8 . Cette affirmation, combinée avec d'autres détails fournis par Maria Valtorta, fixe la date exacte du passage du Seigneur à Engaddi . C'est pour accomplir une promesse faite à Ananias que Jésus se rend à Masada. On lui déconseille « la route basse qui côtoie la Mer Morte » car elle « est malsaine et dangereuse à parcourir de nuit » 391.1 . Cette affirmation, pratiquement invérifiable en 1946, s'avère parfaitement crédible. En effet de nombreuses crevasses se forment, de nos jours encore, dues à l'érosion de la couche de sel. A l'approche de la forteresse, Maria Valtorta en donne une description minutieuse qui peut nous surprendre, car à son époque ce haut lieu de l'histoire d'Israël était pratiquement inaccessible, et n'avait pas , loin s'en faut, sa notoriété actuelle. La démarche de Jésus auprès de la bru d'Ananias est un échec car la femme n'a aucun amour du prochain. Et les notables de Masada chassent bien vite le groupe apostolique. Tristement Jésus constate que la ville « est en train d'amonceler contre elle les foudres de la colère divine. Et ce n'est pas tant pour m'avoir chassé que parce que, en elle, le Décalogue est violé en tous ses commandements » 392.6 . « Et baptisée dans le sang et les larmes, elle périra dans le sang et les larmes quand ce sera l'heure de la punition divine » 392.2 . FOOTNOTES : La date est bien définie, car Jésus indique : « la nouvelle lune de Ziv éclaire le ciel » 386.3 . Le 8 avril, c'est le premier quartier de la lune de Ziv, premiers jours où la lune est bien visible en soirée. Et un autre détail décisif est donné ensuite, à Engaddi. : C'est pratiquement l'hypothèse émise par le géologue Frederick Clapp, et la théorie généralement admise comme la plus plausible de nos jours. (Voir aussi Genèse 19,23-25). : Le Cédron se jette dans la mer Morte à environ 25 km au sud de Giscala. : Ou Haçeçon-Tamar, ainsi qu'il est indiqué dans Genèse 14,7 ou dans 2 Chroniques 20,2. : C'est maintenant la nuit. " Aujourd'hui ", c'est donc déjà vendredi 13 avril, et " demain " ce sera samedi 14 avril. Jésus repart à l'aube du dimanche 15 avril, alors que « la lune est presque pleine » et que « l'oasis est au clair de lune » 391.1 écrit Maria Valtorta. L'astronomie montre que le dimanche 15 avril 29 est justement la veille de la pleine lune de Ziv. C'est absolument ahurissant de précision ! : D'abord fortifiée par Jonathas vers -150, Hérode en fit sa citadelle imprenable entre -40 et -37. Dernière poche de résistance, après la chute de Jérusalem, la ville tombe en l'an 73 dans des circonstances particulièrement tragiques.
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Troisième année de vie publique
L'adieu à Kérioth
Ils ont dû marcher presque toute la nuit, car ils atteignent Kérioth, situé à environ vingt-cinq kilomètres de Masada, en début de matinée. Marie de Simon, la pauvre mère de Judas fait au Maître un accueil chaleureux et lui ouvre sa maison et son cœur. Au crépuscule, voici Judas et Simon, qui viennent d'achever leur long périple. « Nous avons marché presque sans arrêt, et le plus souvent par des raccourcis pour éviter d'être retenus. Mais nous avons rencontré des disciples et nous avons avisé Jeanne et Élise qu'elles nous verront bientôt » 393.3 explique Simon . Judas rêve plus que jamais au triomphe humain de Jésus. Il s'est entretenu avec Claudia, et l'on découvrira bientôt combien cette conversation a eu un effet désastreux . Jésus le met une nouvelle fois en garde : « Ne t'abandonne pas aux rêves, Judas. Reste dans la vérité. Je suis la Lumière du monde, et la lumière sera toujours odieuse aux ténèbres » 393.4 . Une parole que l'apôtre Jean a bien mémorisée et souvent répétée dans son évangile(Voir Jn 1,5 ; Jn 3,19 ; Jn 8,12 ; Jn 9,5). Etant resté moins longtemps que prévu à Masada, Jésus demeure à Kérioth jusqu'au sabbat du 21 avril. C'est dans la synagogue qu'Il donne son enseignement. Parlant en parabole, Il tente de préparer les esprits pour qu'ils soient moins choqués lorsqu'ils découvriront la trahison de l'enfant du pays, et ne se détournent pas de Dieu. « Celui qui est bon rend sa volonté bonne, le mauvais la rend mauvaise » 394.1 , et « Dieu est avec celui qui a la bonne volonté de Lui obéir » 394.2 . C'est pourquoi, dit Jésus, « l'obéissance a plus de valeur que les sacrifices » 394.2 . On ne peut s'empêcher de rapprocher cette dernière affirmation d'un commentaire de saint Grégoire le Grand : « Il est juste de préférer l'obéissance aux sacrifices, parce que ceux-ci immolent une chair étrangère, tandis que l'obéissance immole notre propre volonté ». Poursuivant son discours, Jésus évoque de nombreux passages bibliques, et en particulier un épisode (tiré de 1 S 16,1-13)qui retient notre attention : « Quand Samuel, obéissant, remplit sa corne d'huile et alla chez Isaï de Bethléem ... » 394.2 . Or la plupart des versions bibliques le nomme Jessé de Bethléem . Serait-ce à la fois un indice que Jésus parlait alors en araméen, et que Maria Valtorta a fidèlement rapporté ce qu'elle a entendu ? Dans la conclusion de son exhortation aux habitants de Kérioth, Jésus les met en garde : « Ce serait une injustice de dire qu'une famille est mauvaise parce que l'un de ses membres est mauvais » 394.3 . Et c'est justement parce qu'ils n'auront pas retenu cette leçon que les habitants de Kérioth ne verront pas le Ressuscité (Cf. MV 632.8). Avant de quitter Kérioth dans la soirée, Jésus réconcilie Marie et Anne, la mère d'une ancienne fiancée de Judas, morte de douleur après que Judas l'eut abandonnée. Jésus demande à Anne : « Quand Marie de Simon n'aura plus de fils, et que le monde la couvrira de mépris, toi, toi seule tu lui ouvriras ta maison et ton cœur. Me le promets-tu ? » 395.7 . L'amitié retrouvée entre Anne et Marie sera précieuse durant la Passion. En quittant la mère de Judas, Jésus lui promet une place de choix dans son Royaume, « Je vois déjà ta place dans la troupe des martyrs et des corédempteurs. Ne crains pas, ô Marie. Le Seigneur sera ton éternelle récompense » 395.9 . FOOTNOTES : Ils viennent d'accomplir un périple de plus de 80 km depuis l'embouchure du Cédron, en passant par Béthanie, Jérusalem, Béther, Betsur, Jutta et Kérioth, du mardi 10 au mardi 17. : Voir MV 400.5. : Isaï, tel qu'écrit dans la Vulgate, semble la désignation araméenne de l'hébreu Jessé (hébreu : Yishay ou Jischaj (yee-shah'-ee) ; araméen: Iyshay (ee-shah'-ee).
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Les adieux à Hébron et à Bethsur
Bien que l'accueil d'Hébron soit cette fois assez empressé, Jésus n'y reste que quelques heures, le mercredi matin. Comme Il l'a fait à Jutta, Il encourage les habitants à rester fermes dans leur foi lorsque le Christ sera mis à mort. « Et ceux qui seront restés fermes dans la foi règneront avec Lui au Ciel. Rappelez-vous cela. Et quand vous me verrez élevé et méprisé, ne chancelez pas » 398.3 . Ils quittent Hébron dans l'après-midi. Philippe s'étonne de cette très brève étape. Jésus lui répond : « Parce que Dieu m'appelle ailleurs. Vous, vous ne savez pas » 398.6 . Pourtant ils ne rejoignent pas Bethsur le jour même, bien que les deux villes ne soient distantes que de sept kilomètres. Ils passent la nuit à la belle étoile, et arrivent en vue de Bethsur le jeudi matin à l'aube. Elise et Anastasica s'affairent pour rendre leur séjour le plus agréable possible. Mais elles ne peuvent cacher leur déception lorsque le Seigneur les informe : « Maintenant je vais parler à tous et puis, après l'heure de tierce, je viendrai et je resterai dans ta maison pour repartir le soir. Et nous parlerons entre nous … » 399.2 . Aux habitants Jésus rappelle son précédent discours :« L'an dernier je vous ai dit ce qu'il fallait faire pour gagner le Royaume de Dieu. Maintenant je vous le confirme pour que vous ne perdiez pas ce que vous avez gagné » 399.3 . Leur rappelant tous les miracles accomplis depuis deux ans, Il les exhorte à garder intacte leur foi dans le Messie : « Moi, je suis le Seigneur, le Sauveur. Croyez-le pour votre bien. En dehors de Moi, il n'y a pas d'autre Sauveur. Sachez-le croire contre toute insinuation humaine ou satanique » 399.4 . Puis Elise attire à part Jésus, pour l'informer que « Jeanne a envoyé des serviteurs dans toutes les directions pour te chercher. Mais ils ne t'ont pas trouvé … ». « J'étais très loin et je serais allé encore plus loin si l'esprit ne m'avait pas poussé à revenir… » 399.6 lui répond Jésus, éclairant du même coup sa réponse faite à Philippe quelques heures plus tôt. Elise et le Zélote iront avec Jésus à Béther, tandis que les autres apôtres resteront deux jours à se reposer à Bethsur . FOOTNOTES : Allusion au discours donné dans la cour de la maison d'Elise (MV 209.5). : Ils pensent d'abord partir au crépuscule, mais décident finalement de partir immédiatement, puisqu'ils arrivent en fin de journée à Béther, située à une quinzaine de kilomètres de Bethsur. « Nous nous sommes arrêtés pendant les heures chaudes » 400.2 explique ensuite Jésus à Jeanne.
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L'adieu à Béther
Jeanne est dans tous ses états. L'intervention de Judas auprès de Claudia, lors de son passage à Jérusalem, a eu des conséquences très néfastes. Tout à ses rêves de gloire, Judas s'est imaginé que Claudia apporterait son aide à la restauration du royaume d'Israël. « Elle en a été si profondément choquée qu'elle a douté de Toi et de la sainteté de ta doctrine » 400.5 explique Jeanne. Jésus lui apparaît maintenant comme un rebelle et un usurpateur, et Claudia exige qu'Il s'en explique au plus vite. Chouza lui-même est troublé, et il ordonne que son épouse quitte Jésus s'il n'est pas le Messie spirituel. « Chouza ne vient-il pas ici? » demande Jésus. « Demain c'est le sabbat et il y sera » 400.6 , lui répond Jeanne. Jésus pourra donc bientôt le rassurer. Le lendemain matin, tandis qu'Il médite dans la magnifique roseraie de Jeanne, Jésus aperçoit Pierre et Barthélemy venant à sa rencontre en courant. « Simon, comment donc es-tu ici ? Et toi, Barthélemy ? Vous deviez partir demain soir après le crépuscule du sabbat » 401.3 . C'est un motif grave qui a poussé Pierre à désobéir au Maître : « Judas est devenu un démon depuis que tu es parti. On ne pouvait plus parler, plus discuter. Il querelle tout le monde » 401.3 . Pierre, indigné, a du mal à réfréner son impulsivité naturelle, mais il fait bien des efforts depuis quelques mois pour supporter Judas. « Depuis les Encénies je sais que même le sacrifice d'une cuillerée de miel a de la valeur . (...) J'ai compris qu'il ne faut pas seulement t'aimer en paroles mais en te sauvant les âmes par le sacrifice » 401.4 . Il voudrait bien connaître les raisons du comportement de Judas, mais Jésus lui dit seulement : « N'y pense pas ! N'y pense pas ! (...) Laisse et oublie l'humanité sous ses pires formes, dans les assauts qu'elle livre à l'esprit de ton pauvre compagnon. Rappelle-toi seulement de prier pour lui, beaucoup, beaucoup » 401.5 . Plus tard, tous sont à nouveau réunis chez Jeanne, attendant le crépuscule pour reprendre la route en cette fin de sabbat. André et Philippe observent le soleil se coucher derrière les montagnes de Beth Jimmal . Jésus a complètement rassuré Chouza sur son compte. L'époux de Jeanne se confond en salutations obséquieuses, tout en révélant son attachement pour les biens matériels et les mondanités. Jésus lui donne ce précieux conseil : « Mais rappelle-toi que troquer les biens éternels contre un honneur humain temporel c'est comme troquer le droit d'aînesse contre un plat de lentilles. Et bien pire encore … » 402.2 . C'est maintenant l'heure des adieux, car Jésus annonce, comme Il l'a fait à Kérioth, Jutta et Béthsur, que jamais plus Il ne reviendra ici. Il exhorte les nombreux serviteurs à conserver intact, grâce à leur bonne conduite, « cet Eden si beau » 402.3 . Qu'ils sachent toujours rester fermes dans la Foi, en repoussant les séductions du démon. « L'ennemi que l'on ne chasse pas finit par devenir le maître de l'endroit » 402.4 leur dit-Il. Puis Il ajoute « Malheur à ceux qui me connaissent pour ce que je suis, réellement... et maintenant me chassent pour accueillir Satan » 402.4 . La mise en garde est bien sûr pour Judas , mais vaut aussi pour tous ceux qui au cours du temps feront le péché contre l'Esprit... Mais les dernières paroles de Jésus en quittant Béther, sont des paroles de miséricorde : « Personne n'a à craindre de Moi. Pas même les pécheurs puisque je suis le Salut. Seuls les impénitents jusqu'à la mort auront à craindre du Christ qui sera le Juge après avoir été le Tout Amour … » 402.7 . FOOTNOTES : « Viens. La nuit tombe. Bientôt nous n'allons plus voir le sentier » 400.7 précise alors Jésus. Pour eux, la journée de vendredi, veille du sabbat, vient de commencer, alors qu'en occident nous dirions que c'est le jeudi soir. : C'est une allusion au sacrifice fait par Margziam pendant toute une lunaison, à Nazareth. (Voir MV 311.5). : Beth Jimmal est située plein Ouest par rapport à Béther, à une quinzaine de kilomètres. A cette date, le soleil se couche à l'azimut 290, juste un peu à droite de cette colline. Mais il faut un bon logiciel d'astronomie, une carte précise d'Israël et une analyse de la chronologie pour prouver que cette observation, faite en 1946, est parfaitement plausible ! : Allusion à l'épisode biblique d'Esaü cédant son droit d'aînesse pour un plat de lentilles (en Genèse 25,31-34). C'est la seconde fois que Jésus utilise cet argument (voir MV 239.8). Il l'évoquera à nouveau en MV 503.8 et en MV 604.40. : En MV 410.3, les apôtres évoquent ce discours et les craintes que Judas n'a pu cacher en entendant ces paroles.
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La prédication à Emmaüs de la Plaine
Dans la tombée de la nuit, Jésus descend rapidement la colline de Béther, suivi des apôtres. Pour atteindre la plaine de Saron, ils vont emprunter la vallée du Nahal Repaim . Mais rapidement Jésus ordonne la halte. « Nous allons rester ici pour partir au point du jour » 403.4 . Cette très courte étape pourrait surprendre, si nous ne remarquions pas qu'en cette nuit du samedi 28 au dimanche 29 avril, la lune en fin de son dernier quartier est absente presque toute la nuit, ne permettant pas de prolonger une marche nocturne dans cette vallée encaissée. Ils repartent dès l'aube, pour une étape vallonnée longue d'une vingtaine de kilomètres. Les apôtres sont surpris de s'éloigner de Jérusalem, car il ne reste qu'une semaine avant la Pentecôte. Mais Jésus veut accomplir la promesse qu'Il a faite durant la Pâque à Joseph et à Nicodème de venir évangéliser leurs terres de la plaine de Saron. Ils débouchent dans une plaine fertile, « une mer d'épis dorés où s'intercalent des vergers de rêve, des vignes qui déjà promettent une gloire de grappes ». Arrivés à Emmaüs, ils ont la surprise d'y retrouver les disciples Mathias, Jean, Nicolaï, Abel, Samuel, Hermastée et d'autres encore. Comme Il le fait désormais depuis Engaddi, Jésus commence son enseignement en citant un passage de l'Écriture . Ici Il évoque la bataille d'Emmaüs , (telle que décrite en 1 M 4, 1-15). Ils ne restent pas à Emmaüs, et dès le soir venu, ils repartent en direction de Joppé. « Simon le Zélote fait observer que de Joppé aux domaines de Nicodème et de Joseph on y va rapidement et par de belles routes » 405.12 . FOOTNOTES : Par un croquis sur son manuscrit, Maria Valtorta « dessine » cette vallée qu'elle ne nomme pas. L'ancienne voie ferrée Jaffa-Jérusalem empruntait cette vallée très peu documentée en 1946. (Voir Avraham Negev, Shimon Gibson Archeological encyclopedia of the holly land . 2001, page 435). : Aujourd'hui encore la plaine d'Ayalon est très fertile et verdoyante, et l'abbaye de Latroum, située à proximité immédiate d'Emmaüs Nicopolis, produit un vin renommé. : A Béthsur, Jacques avait demandé : « Pourquoi, ô Frère, cites-tu toujours des passages du Livre dans tes adieux ? », ce à quoi le Christ avait répondu : « Pour que ceux qui m'accusent ne disent pas que je délire et que je blasphème, et pour que ceux qui ne veulent pas se rendre à la réalité comprennent que depuis toujours la Révélation m'a montré comme le Roi d'un Royaume qui n'est pas humain » 399.5 .
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Les serviteurs inutiles
Dans la nuit du mercredi au jeudi, alors que « la grève blanchit dans la nuit sans lune » 422.1 , les apôtres et Jésus reprennent leur marche vers le nord, pour traverser le Jourdain à la hauteur de Bethseam. « Je veux aller à Césarée Maritime, en passant par la Samarie » 422.1 confirme Jésus, répondant à une interrogation de Philippe . Cette nouvelle suscite un nouvel accès de colère de la part de Judas, désormais coutumier du fait. Il s'emporte contre le Maître : « Tu nous as tout enlevé : maison, gain, affections, tranquillité. Nous sommes des persécutés pour ta cause, et nous le serons aussi par la suite. Parce que Toi, tu le dis sur tous les tons, un beau jour tu t'en iras. Mais nous, nous restons, mais nous resterons ruinés ... » 422.5 . Et Jésus, inlassablement, reprend l'apôtre rebelle et donne l'enseignement à tous : « En vérité je vous dis que personne ne doit se vanter de faire son propre devoir et exiger pour cela, qui est un devoir, des faveurs spéciales » 422.7 . C'est l'occasion de l'enseignement « du serviteur inutile » rapporté par saint Luc (Lc 17,7-10). FOOTNOTES : C'est la 2e nuit après le dernier quartier. La lune se lève après 1h du matin. Mais Jésus a noté en MV 421.1 qu'ils profiteraient de la blancheur de la grève pour avancer malgré l'absence de la lune. Et peu avant l'aube, Jésus dit : « La lune en ses derniers jours lève toujours plus haut son fin croissant » 422.7 . confirmant parfaitement la date. : C'est ce que Jésus avait prévu à Béthanie (en MV 415.4).
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Troisième année de vie publique
La rencontre avec les romaines à Césarée
Avant de rencontrer les romaines, Jésus et les siens vont évangéliser pendant quelques jours les alentours de Césarée. Plusieurs disciples présents dans la région se joignent au groupe. Chemin faisant, la discussion porte sur le Royaume et les élus. « Et nous y serons tous ? » demandent les apôtres. « Tous ». « Et nous ? » demande le groupe déjà nombreux des disciples. « Vous aussi y serez tous » 424.2 . Arrivé dans Césarée, Jésus parle sur une grand place. Il donne une parabole inconnue des Écritures , sur les deux dons divins : « le temps et la libre volonté que Dieu donne à tout homme pour qu'il en use comme il croit bon » 425.9 . Puis Il se retire dans la maison de Simon le cordier, après avoir signalé aux esclaves des romaines son départ le soir même . Plautina, Valéria, Lidia et Albula Domitilla viennent rapidement pour rencontrer Jésus. « Claudia nous envoie justement parce qu'elle croit que tu es plus qu'un juste et qu'elle ne tient pas compte des paroles qu'elle a entendues. Cependant elle veut que tu le confirmes pour doubler la vénération qu'elle te porte » 426.4 précise Plautina. Et si Jésus a fait ce long détour par Césarée, c'est justement pour dissiper les dernières suspicions de Claudia, après les propos hasardeux de Judas lors de son passage à l'Antonia . Répondant à toutes les questions de Plautina, Jésus fait l'éloge de Virgile : « Son esprit enflammé de pureté et de génie s'est élevé jusqu'à la connaissance d'une page qui me concerne , et on peut l'appeler le poète païen et juste, un esprit prophétique et pré chrétien récompensant ses vertus » 426.6 . Jésus tente d'obtenir de Claudia la liberté pour Aurea, une jeune esclave promise à un sort horrible. Pour les romaines l'affaire s'avère délicate, car contraire au pouvoir du maître sur ses esclaves . « S'il l'a achetée… elle lui appartient... elle ne pourra rien… Esclave achetée… objet dont on peut disposer » 426.8 , déclare Plautina. Mais Claudia peut tout. La nuit est bien avancée lorsqu'enfin la fillette encore terrorisée est confiée à Jésus qui rassure encore Lidia : « Adieu, Lidia. Dis à Claudia que ce sont les conquêtes auxquelles je prétends, pas à d'autres » 426.14 . Puis Il s'éloigne au plus vite de Césarée, en compagnie des apôtres. La lune maintenant couchée les oblige bientôt à s'arrêter en attendant l'aube. FOOTNOTES : Il faut noter bien sûr que Judas est absent ! Mais Nicolaï d'Antioche est là. Ce serait donc un indice supplémentaire que les attaques contre sa personne furent injustifiées (voir l'Enigme Valtorta , tome 1 pages 145-146 ). : Par certains aspects, cette parabole évoque aussi la parabole des talents . : Ce ne peut-être que le jeudi 7 juin 29. Un peu plus loin, Pierre dit à Jésus « Maintenant, c'est la nouvelle lune » 426.10 , et au chapitre suivant d'autres descriptions lunaires confirment cette date, juste l'avant-veille du sabbat. : Comme indiqué en MV 393.4 et MV 400.5. : Voir Bucoliques IV 4-17 : jusqu'au Moyen Âge, cette allégorie fut interprétée dans un sens chrétien et considérée comme une prophétie annonçant la venue du Christ. Soixante six ans après Maria Valtorta, le pape Benoît XVI apporte en quelque sorte sa caution à ce texte. (Voir Benoît XVI, L'enfance de Jésus , 2012 page 89). : La situation matérielle des esclaves fut variable. En 19 la loi Petronia défend au maître de livrer l'esclave aux bêtes pour les jeux du cirque, sauf s'il a été reconnu coupable.. Mais leur situation juridique est toujours la même : ce sont des choses ( res mancipi ) sur lesquelles le maître a des droits ( dominum potestas ) ! : Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8, la lune se couche 1h30 avant les premières lueurs de l'aube, justifiant pleinement cette remarque de Maria Valtorta : « ... bien court est le temps qui s'écoule entre le coucher de la lune et l'apparition des premières clartés de l'aube » 427.1 .
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Troisième année de vie publique
En allant vers Nazareth
Le jour venu, ils reprennent la route en marchant aussi vite que possible vers la plaine d'Esdrelon. Mais la perspective de retrouver bientôt Judas pendant qu'ils escortent la petite païenne ne rassure pas les apôtres. « Prions ! Et le Père nous aidera … » 427.6 leur recommande Jésus. En débouchant dans la plaine, la Providence met sur leur route un groupe de disciples conduits par Isaac, avec Benjamin, Daniel, Cléophas et Jean d'Ephèse accompagnant le char des deux femmes disciples Noémie et Myrta. La fillette, épuisée et fiévreuse, leur est immédiatement confiée, avec mission de la conduire discrètement dans la maison de Nazareth. « Que soit remercié le Seigneur ! … » dit Jésus. « Oui, c'est bien pour la fillette et c'est bien à cause de Judas… Il vaut mieux qu'il ne sache rien … » 427.9 répond un apôtre. Ayant parcouru vingt-cinq kilomètres depuis Césarée, dans des conditions assez éprouvantes, ils se reposent autour d'un repas frugal pris en commun. Mais la menace d'un orage les incite à atteindre rapidement les premières fermes dans la plaine. Au pont sur le Kison, ils retrouvent Judas et rapidement ils atteignent tous ensemble une maison hospitalière pour s'abriter. Le lendemain matin, jour de sabbat, ils se rendent sur les terres du synhédriste Yochanan ben Zacchaî , toutes proches. « Prenons ce sentier boisé, nous abrégerons la route » 429.3 propose Jésus, soucieux de respecter le précepte sabbatique. Au chapitre suivant, Maria Valtorta note que Jésus « chemine par un petit chemin boisé » 430.1 . Cette cohérence est tout à fait remarquable lorsqu'on observe que cet épisode a été reçu en juin 1944, deux ans plus tôt que le précèdent daté de mai 1946 ! Jésus est surpris par le maître des lieux au moment où Il remet en place un nid tombé au sol. Le pharisien s'empresse d'accuser Jésus d'avoir violé le sabbat en accomplissant un travail manuel ! La réponse de Jésus est à la fois éducative et prophétique. « Aujourd'hui tu n'as pas pitié d'une fauvette àtête noire, et au nom des pratiques pharisaïques tu la ferais mourir de douleur . (...) Demain, de la même manière, tu n'auras pas pitié d'une mère et tu la feras mourir de douleur en faisant tuer sa descendance ... » 430.4 . Comment, dans ces circonstances, rendre visite à Michée et à ses compagnons paysans sans attirer sur eux la colère du maître ? Le pragmatique Thomas propose : « Restons ici jusqu'au crépuscule pour ne pas violer le sabbat » 431.2 . Mais un apôtre ira discrètement prévenir les paysans d'un nouveau rendez-vous pour la nuit prochaine , sur les premières collines de Séphoris, en bordure de la plaine d'Esdrelon, à six ou sept kilomètres de chez eux. C'est ce qu'ils font. Mais après une assez rapide réunion confraternelle, dont la brièveté est imposée par les circonstances, ils doivent se séparer. Jésus promet cependant à ses amis paysans qu'Il reviendra. Accompagné de Simon, Thomas et ses cousins, Il prend ensuite la route de Nazareth, tandis que les autres apôtres partent en direction de Capharnaüm. FOOTNOTES : Il n'est pas nommé dans les évangiles, mais il est bien connu du Talmud. Jésus lui a déjà parlé brièvement au Temple, dans une invective adressée à plusieurs docteurs de la Loi (MV 373.5). : Dans la nuit du 9 au 10, (milieu du premier quartier), la lune est levée avant le coucher du soleil, et éclaire le ciel nocturne jusqu'au-delà de 2h30.
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Troisième année de vie publique
Dans la paix de la maison de Nazareth
Enfin quelques jours de repos et de calme auprès de Marie, après cette période tourmentée. « Le Mal sent qu'il va être vaincu et il est furieux… et il rend furieux » 433.5 dit simplement Jésus à sa Mère. Myrta voudrait adopter la petite Aurea, mais Jésus indique que la décision ne dépend pas seulement de Lui : « Son âme est mienne, son corps appartient à Valéria » 433.5 . La Vierge Marie se propose pour aller discuter avec la romaine à Tibériade : « Moi, j'irai à ta place, mon Fils. Il n'est pas bien que tu y ailles… Laisse faire à ta Maman. Nous femmes… êtres infimes pour Israël, on ne nous observe pas tant si nous allons parler à des gentils. Et ta Maman est si inconnue du monde ! » 433.5 . Le temps passe vite durant ces journées calmes et paisibles. Thomas s'adonne à quelques ouvrages d'orfèvrerie, tandis que Simon aide de son mieux Jésus, dans les travaux d'entretien de la maisonnette. Tous deux profitent pleinement des enseignements du Maître. C'est maintenant le vendredi 29 juin . L'après midi s'achève lorsqu'arrivent à l'improviste Pierre et ses compagnons, sauf Barthélemy souffrant, et l'Iscariote absent. Après s'être enquis de leur voyage, Jésus observe : « Vous pouviez vous épargner tout cela. Moi, je n'aurais pas tardé de venir … » « Quand ? » « Après que le soleil serait sorti du Lion ». « Et il te semble que l'on pouvait rester si longtemps sans Toi ? » 435.4 . Chacun s'informe de ce qu'ont fait les autres pendant ces quelques jours. Tous ont plus ou moins vaqué à leurs occupations domestiques. Mais la réponse de Matthieu retient notre attention : « Moi, je n'ai personne à qui faire plaisir… et alors, je me suis fait plaisir à moi-même en écrivant les choses dont il me plaît davantage de me souvenir » 435.5 . C'est là un nouvel indice que quelques apôtres et disciples prenaient des notes pour retenir les paroles de Jésus, et que Matthieu n'a surement pas attendu trente ou quarante ans après l'Ascension pour commencer à rédiger son évangile, comme certains tentent pourtant de le faire croire, contre toute logique. C'est un sabbat mémorable. Une paix et une harmonie parfaites règnent dans la maison de Marie. La Vierge raconte à Aurea les histoires anciennes d'Israël, mais bientôt tous l'écoutent avec attention et aussi avec beaucoup d'émotion lorsqu'Elle évoque l'épée qui est dans son cœur depuis trente-deux ans. Puis le lundi suivant comme prévu, Marie et sa belle-sœur se rendent à Tibériade pour y rencontrer Valéria. La romaine, déjà très avancée dans son acceptation de la doctrine de Jésus, adhère spontanément à la requête de Marie en faveur d'Aurea. Elle donne ce message pour Jésus : « Dis à ton Fils ces mots : En souvenir de Faustina dont tu as sauvé la chair, Valéria te laisse Aurea pour que tu sauves son esprit » 438.9 . La mission de Marie est donc une réussite, mais sa joie est de courte durée, gâchée quelques instants plus tard, par la rencontre inopinée avec Judas hirsute et visiblement aviné... Il n'est bien sûr pas question d'évoquer cette malheureuse rencontre, lorsque Marie rentre le jeudi soir, bien fatiguée, à Nazareth. « Pauvre Maman, comme tu es fatiguée à cause de Moi ! » « Oh ! non, Jésus ! Il n'y a pas de fatigue quand tu es heureux » 439.2 . Pour pouvoir passer un nouveau sabbat , en compagnie de Jésus et Marie, les disciples de Bethléem et les apôtres de Capharnaüm se présentent en fin de journée, le vendredi. Seul manque encore Judas, qu'Isaac a rencontré à Tibériade, mais qui a refusé l'invitation. Le cousin Joseph, en chef de famille autoritaire, vient féliciter Jésus pour la vie qu'Il mène depuis un mois, et pour Lui conseiller de continuer ainsi. Mais Jésus, coupant court toute discussion avec son cousin obstiné, lui répond : « Il ne faut pas que tu plaides en ma faveur car une heure après le coucher du soleil, je partirai pour retourner évangéliser comme c'est mon devoir d'obéissance envers le Très-Haut » 440.8 . Et de fait, le soir venu, accompagnant Myrta et Noémie à Bethléem de Galilée, Jésus, ses apôtres et quelques disciples reprennent la route. Chemin faisant, Margziam qui s'est joint au groupe, console Aurea, triste d'être séparée de Marie. « Crois-le, les disciples sont toutes bonnes et Jésus sait à qui donner les malheureux que nous sommes » 441.6. Alors qu'ils avancent à « la lumière blanche de la lune à l'orient » 441.7 , la lueur d'un incendie les surprend tous. Le feu de broussailles, de plus en plus violent, menace un village. « Pauvres gens ! Ils vont tout perdre ! disent plusieurs » 441.8 . Jésus étend les bras et crie : « Arrête-toi ! Meurs ! Je le veux » 441.8 et aussitôt le feu baisse d'intensité, puis s'éteint. Certes ce miracle n'est pas relaté dans les évangiles, mais le récit du miracle de la tempête apaisée suffit à nous rendre crédible ce témoignage inédit. A peine Jésus a-t-Il quitté Nazareth que Judas, très tourmenté, y arrive pour vérifier si Marie a évoqué avec son Fils leur rencontre à Tibériade. En vain la Vierge tente de convaincre l'apôtre pervers d'aller faire avec humilité des aveux à Jésus. Judas se borne à dire : « Ma vie est répréhensible pour toi … » « Ton refus de guérir m'est douloureux ! Cela seulement … » 442.8 lui répond Marie. Jésus a prévu d'évangéliser la région de Bethléem de Galilée, mais tout d'abord Il veut satisfaire le souhait de Margziam de rendre visite à son grand-père, sur les terre de Giocana. Hélas, lorsqu'ils arrivent, le vieillard est mourant. Maria Valtorta décrit de façon émouvante l'agonie du parent de Margziam qui meurt en paix dans les bras de Jésus, après qu'Il l'ait absout de tous ses péchés : « Moi, par mon pouvoir de Juge et de Sauveur, je t'absous de ce que, dans ta vie, tu peux avoir commis de fautes ou d'omissions, et des sentiments de l'âme contre la charité etenvers qui t'a haï. Je te pardonne tout, ô fils, va en paix ! » 443.3 . Ensuite Jésus déclare : « Il y en a peu en Israël qui aient eu la faveur qu'a eue ce juste de mourir sur la poitrine du Sauveur » 443.5 . FOOTNOTES : Au moins deux indices précisent la date : « Cela fait deux semaines et demie » 435.4 dit Pierre, qui ajoute parlant de Judas : « aux deux sabbats, il n'est pas venu… et le troisième, c'est nous qui venons » 435.4 . Depuis le dimanche 10/6, 2 semaines et 4 jours plus tard, c'est le vendredi 29/06/29. Et après les sabbats du 16 et du 23, le 30, c'est effectivement le 3 e sabbat. : Jésus a déjà utilisé ce repère "astronomique" en août 27 (MV 102.1) qui indique une date vers le 18/20 août, et supposerait une séparation de 2 mois ½, d'où la réaction de Pierre ! : C'est le quatrième sabbat depuis l'arrivée de Jésus à Nazareth, comme le précise Pierre. : Ce détail anodin confirme la date du samedi 14 juillet au dimanche 15, puisque c'est le seul samedi du mois où la lune se lève après l'arrivée de la nuit, deux jours après la pleine lune. : On apprend même que Judas a sciemment attendu le départ de Jésus pour venir frapper à la porte de Marie. : A rapprocher de la formule de l'Onction des malades , telle que l'a instaurée le Concile Vatican II : « Que le Seigneur, en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'il vous sauve et vous relève ». (Constitution apostolique Sacram unctionem infirmorum du 30/11/1972).
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Le retour à Tibériade et à Capharnaüm
Ayant dû s'isoler durant les sept jours de purification, puis attendre le sabbat, c'est donc le lundi 23 juillet que le groupe apostolique repart en direction du Thabor et du lac, en se dirigeant vers Tarichée où devraient se trouver les barques . Jésus envoie Mathieu, Philippe, André et Jacques vers Nazareth. Margziam se joint à eux, car il aspire à être réconforté par Marie. « Vous direz aux femmes le motif du retard, et de fermer la maison et de venir. Nous resterons ensemble pendant toute une lune » 444.1 demande Jésus à ceux qui partent. Chacun fait l'éloge de Margziam, et d'une pratique qu'il semble avoir imaginé spontanément. « Je pense, en offrant des suffrages, aux âmes pour lesquelles personne ne prie et je dis : s'il n'en est plus besoin pour mon père, que ces sacrifices aillent à ceux à qui personne ne pense » 444.2 . Ils entrent à Tibériade à l'aurore, mais un violent orage éclate, retardant un peu l'arrivée de Marie et des apôtres envoyés à Nazareth. Judas rejoint Jésus. Il finit par demander son pardon du bout des lèvres, mais n'en avoue pas pour autant ses fautes à Jésus. Lorsque Marie se présente à Tibériade, sa première démarche est d'intercéder auprès de son Fils en faveur de Samuel, un habitant de Nazareth dont la mauvaise conduite a fini par causer la mort de sa pauvre mère. Jésus objecte : « Mère, j'ai cherché à convertir Samuel pendant mes séjours à Nazareth. Mais inutilement, car en lui était éteint l'amour » 445.14 . Mais on ne saurait mésestimer la force de l'intercession de Marie auprès du Christ. En peu de mots, Marie est exaucée. « C'est bien. Tu as gagné, Mère… » 445.14 . lui dit Jésus, qui envoie Judas et Joseph à Nazareth y chercher Samuel. Rendez-vous est pris à Capharnaüm, où tous les autres vont se rendre dès le lendemain. Durant le sabbat, dans la synagogue de Capharnaüm, Judas, revenu de sa mission à Nazareth, critique Jésus en public, pour sa trop grande douceur. Il se fait reprendre vertement : « Toi, mon apôtre, ne scandalise pas en donnant l'exemple de la colère et de la critique » 447.1 , puis Il poursuit : « Moi, je tolère et je pardonne. Moi, je suis doux, humble et pacifique . Les fils de la colère ne peuvent rester avec Moi car ils sont fils du siècle et de leurs passions » 447.1 . Le thème de l'enseignement du jour sera justement la miséricorde divine. Hélas, l'intervention de Judas ne sera pas la seule interruption... Quelques instants plus tard, c'est le pharisien Elie qui perturbe le discours du Christ. Comme Jésus l'avait dit en commençant, « dans des cœurs troublés, la parole de Dieu ne peut pénétrer avec fruit » 447.1 . Désormais il est clair que les enseignements publics programmés à l'avance seront systématiquement perturbés par des provocateurs. Jésus doit donc changer de méthode pour transmettre sa doctrine aux foules. « Et maintenant écoutez. Ici, dans la synagogue et dans la ville il est inutile de parler. Je parlerai des barques sur le lac tantôt ici, tantôt là. Vous préparerez les barques, autant qu'il en faut, et nous irons dans les soirées tranquilles ou dans les aubes fraîches … » 447.8 . FOOTNOTES : Pierre, avant le départ, a demandé aux aides de venir tous les trois jours à Tarichée. Soit lundi 16 ; jeudi 19 ; dimanche 22 et donc ils les retrouveront le mercredi 25. : Ils vont rester ensemble tout le mois d'août... Ce qui est confirmé en MV 445.3. (La nouvelle lune a lieu dans 4 jours). : La Bible témoigne de cette dévotion envers les âmes du purgatoire (2 Maccabées 12,42-45), tant recommandée par saint François de Sales ou par saint Robert Bellarmin par exemple. : Matthieu rapporte par ailleurs : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29).
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L'évangélisation autour du lac
Dans la soirée du samedi 4 août , c'est une petite flottille qui appareille pour Magdala, où Jésus veut accomplir la promesse faite à Marie-Madeleine lors de leur dernière conversation il y a déjà trois mois (MV 415.4). Quand les barques s'approchent de Magdala, beaucoup d'autres viennent se regrouper spontanément autour d'elles, et Jésus décide donc de parler là où ils sont, sans accoster. Ainsi aucun trublion ne viendra les perturber. Jésus soumet au jugement de la foule, sous forme d'une parabole, une pensée et une action dont Pierre fut l'auteur peu de temps avant. « Hélas ! Pauvre Pierre ! Si Dieu l'avait jugé d'après l'avis de ceux qui étaient là, Il l'aurait condamné » 448.8 constate Maria Valtorta. Jésus montre à chacun leur erreur de jugement, en montrant que la faute, ici, n'est qu'apparente. « La faute, quand est-ce qu'elle se produit ? Quand il y a la volonté de pécher, la conscience que l'on pécherait, et que l'on persiste à vouloir pécher même après que l'on a pris conscience que telle action est un péché » 448.8 . Et pour bien faire comprendre à son auditoire cette pensée, Jésus l'illustre de plusieurs exemples concrets. Et Il affirme : « C'est toujours la volonté qui donne à l'acte sa valeur » C'est l'après-midi de dimanche . Jésus décide : « Prenez des provisions et des vêtements pour plusieurs jours. Nous allons à Ippo et de là à Gamala et à Aféca pour descendre à Gerghesa et revenir ici avant le sabbat » 449.1 . L'idée de devoir reprendre leur déplacements par ces fortes chaleurs n'enthousiasme guère les apôtres, mais ce seront d'assez brèves étapes autour du lac, en attendant de plus longs déplacements vers le nord, dès que le temps le permettra. Leur première halte est pour le petit port qui précède Hippos . L'annonce de la venue du Sauveur se propage, suscitant l'espoir pour la plupart des miséreux du village. Puis les cris de joie se mêlent aux hosannas : « Miracle ! Miracle ! Le fils d'Élise, abandonné par les médecins, le voilà, il est guéri ! » 450.4 . Puis c'est un aveugle qui s'exclame : « Ah ! Je vois ! Je vois ! De nouveau je vois ! Laissez-moi passer que je dépose un baiser sur les pieds de mon Seigneur ! » 450.6 . Tous se pressent autour du Christ qui a bien du mal à se frayer un passage pour s'approcher d'une grotte dans laquelle survit un lépreux depuis quinze ans. Malgré ses immenses épreuves, l'homme n'a jamais cessé de croire, d'aimer, et d'espérer dans le Seigneur. En le guérissant, Jésus déclare : « En vérité, en vérité je vous dis que la vrai charité, la vraie foi et la véritable espérance s'éprouvent dans la douleur plus que dans la joie, car l'excès de joie est parfois une ruine pour un esprit encore informe » 450.10 . Jésus reste une journée entière dans le petit port où Il est si bien accueilli, « pour bénir vos maisons, vos jardins, vos barques, pour que chaque famille soit sanctifiée et que le travail aussi soit sanctifié » 451.3 précise-t-Il aux habitants. Il retourne avec eux près du lépreux guéri, « car Moi, je ne reviendrai plus et il est juste qu'il m'entende au moins une fois » 451.9 . Et Il lui confie la mission d'évangéliser cette région : « Aëra et Arbela ont leur fils comme disciple pour l'évangélisation . Toi, sois-le pour Ippo, Gamala, Aféca et les villes voisines » 452.1 . Pour tous les habitants du village, Jésus base son enseignement sur la nécessité de respecter le Décalogue pour conquérir le Royaume. A Hippos, qu'Il aborde le lendemain, Jésus prêche sur l'amour dû au prochain. « Les sacrifices sont vains et aussi les prières, s'ils n'ont pas comme base et comme autel l'amour du prochain » 453.4 . Observant que plusieurs « occupent des gens qui ne sont pas d'ici », Jésus les interroge : « Pourquoi ne pas secourir d'abord les gens de la ville ? » 453.3 . Pour ceux nombreux qui voudraient devenir ses disciples, le Seigneur résume ainsi toute sa doctrine d'amour : « Moi, je suis en fait dans le mendiant que l'on rassasie, dont on calme la soif, que l'on habille, que l'on loge. Je suis dans l'orphelin recueilli par amour, dans le vieillard que l'on secourt, dans la veuve que l'on aide, dans le pèlerin que l'on loge, dans le malade que l'on soigne. Et je suis dans l'affligé que l'on réconforte, dans celui qui doute que l'on rassure, dans l'ignorant que l'on instruit. Je suis où on reçoit l'amour. Et toute chose qui est faite à un frère dépourvu de moyens matériels ou spirituels, c'est à Moi qu'elle est faite » 453.4 . Il rappelle que sa doctrine est facile et que son joug est léger (Mt 11,30 et MV 268.8). La population étant bienveillante et accueillante, là Jésus accomplit un miracle collectif au profit d'une centaine de pauvres. Le soir tombe lorsque le groupe apostolique quitte Hippos. Maria Valtorta observe le chemin « certainement construit par les romains pour avoir ainsi des pavés réguliers » 454.2 . C'est maintenant Gamala qui va recevoir la visite du Sauveur. Mais Jésus veut y entrer à l'aube, et après une brève marche sous le clair de lune, il ordonne la halte devant une grotte où les femmes s'abriterons pour la nuit, tandis que les hommes dormiront au clair de lune . Quand ils arrivent à Gamala, de tôt matin, de nombreux esclaves sont déjà au travail. Le cité est un immense chantier de fortifications. Plutôt que d'entrer dans la ville, Jésus demande aux habitants de s'approcher du chantier, et d'interrompre les travaux, afin que tous puissent profiter de sa parole. En ce lieu où tous renforcent les défenses naturelles de la cité, Jésus enseigne que « la véritable défense contre les malheurs de l'homme » ce ne sont pas ces fortifications, aussi impressionnantes soient-elles, mais « les vertus conquises dans la solitude, c'est-à-dire à l'intérieur de l'individu seul avec lui-même, qui travaille pour se sanctifier en élevant des montagnes de charité, en abaissant des cimes d'orgueil, en redressant les chemins tortueux de la concupiscence (...) et l'homme sera défendu par Dieu contre les embûches des ennemis spirituels et matériels » 455.11 . Et comme Il l'avait fait la veille à Hippos, Jésus exhorte les habitants de Gamala : « élever la défense la plus valable pour votre ville : celle de l'amour entre vous » 455.16 . A Aféca, où Il se rend le jeudi, une riche veuve, Sara, fait visiter son domaine à Jésus, fière de Lui montrer l'opulence des lieux, et elle s'inquiète de ce que deviendront ces richesses, n'ayant aucun héritier. « Tu es plus sage pour les choses de la Terre que pour celles du Ciel, femme » lui dit Jésus. « Redresse ta pensée, femme . (...) dans le Royaume de Dieu, que veux-tu que soit désormais, pour quelqu'un qui contemple Dieu, cette prison misérable, cet exil qui a pour nom : Terre ? Que peuvent être pour lui les choses qu'il y a laissées ? Le jour pourrait-il regretter une lampe fumeuse quand le soleil l'éclaire ? » 456.5 . Sara se montre prompte a comprendre, attentive aussi au témoignage de Pierre, ce qui lui vaudra bientôt ce compliment du Christ : « Tu as beaucoup progressé en peu d'heures » 457.5 . Lorsque Jésus s'apprête à parler, en fin de journée, sur la place du village, la foule hétéroclite qui L'entoure est très partagée entre sympathisants et opposants. Aussi Il débute son discours en se présentant comme un signe de contradiction . « Si j'ai été placé comme un signe de contradiction, je suis placé aussi comme un signe pour toutes les nations, et qui m'aimera sera sauvé » 457.3 . Un chef de synagogue intervient, reprochant à Jésus de ne pas prêcher d'abord en Judée. Jésus lui répond qu'Il s'y rendra longuement, mais que cela ne changera pas les cœurs de beaucoup, même quand le Sang descendra sur la pierre. « Le sang ne doit pas tomber sur la pierre. C'est péché » réplique le chef de synagogue. « Le Sang, vous le verserez avec joie sur la pierre, pour qu'il y reste » lui répond le Christ. La dernière journée de cette semaine bien chargée aurait dû être pour Gerghésa, que le groupe apostolique atteint le jeudi en soirée. Mais un messager, venu de Capharnaüm annonce que Jésus y est attendu au plus vite. Ils vont se faire prêter des barques pour rentrer immédiatement. Lors du premier passage de Jésus à Gerghésa, en janvier 28, Il y avait guéri Siméon en lui recommandant « Ne pèche plus », mais l'homme a péché d'avantage encore. Jésus cite alors fort à propos un proverbe de Salomon : « C'est une ruine pour l'homme de dévorer les saints, et après avoir fait un vœu, de s'en repentir » 458.2 . Puis Il recommande à se auditeurs d'être miséricordieux envers les pécheurs repentis. « Entourez même de votre amour les frères qui sont revenus à la grâce pour qu'un bon entourage empêche de nouvelles chutes » 458.5 . C'est par une nuit d'orage qu'ils débarquent à Capharnaüm. Judas informe Jésus que des malades attendent. « Demain, nous irons trouver les malades » dit Jésus... « Tu ne peux pas, c'est le sabbat » 459.1 . Pourtant c'est encore le jeudi soir pour notre façon occidentale, et demain pour nous signifie vendredi . Mais la nuit étant venue, pour Jésus et les siens puisque c'est déjà le vendredi, parler de demain équivaut à évoquer le sabbat ! Judas s'éclipse discrètement lorsque Jésus va à la rencontre de Samuel, le mauvais fils de Nazareth, venu supplier Jésus de lui rendre la paix intérieure. Judas s'était particulièrement mal acquitté de sa mission à Nazareth : « Oh ! Tu es bon ! Pas comme celui des tiens qui est sorti tout de suite après être rentré, et qui est venu à Nazareth seulement pour me terroriser ! Eux peuvent le dire … » 459.3 , explique Samuel. FOOTNOTES : La date se déduit, comme si souvent, de plusieurs descriptions lunaires. : Dans le village où ils débarquent, Jésus le confirme indirectement : « Je reste demain et ensuite je serai dans la région pendant cinq jours » 450.7 . : Hippos est située à 2 km à l'intérieur des terres, au sommet d'une colline. Les traces d'un port et d'une voie romaine allant à Hippos ont été découvertes à Ein Gev. : Philippe à Arbela et Timon à Aëra. Jean, l'ancien lépreux, sera le troisième disciple d'au-delà du Jourdain. : Ce n'est pas la première fois que Jésus aborde sur ce thème (Voir MV 371.8). Il y reviendra encore en MV 596 (Episode rapporté par Matthieu 25,31-46) puis encore en MV 632.18. : Remarque en apparence futile et sans grand intérêt, jusqu'à ce que les fouilles archéologiques d'Hippos-Sussita, débutées en 1952 , mettent à jour les premiers tronçons d'une voie romaine présentant justement un dallage très régulier ! : Juste avant l'aube, Maria Valtorta remarque « la lune, tout près de disparaître derrière la crête des monts » 455.1 . En ce matin du mercredi 8 août, la lune se couche effectivement 30 mn avant l'aube, à l'azimut 241°, en direction de Tarichée et des monts de Samarie. Surprenant de précision ! : Ce fut aussi la même recommandation à Massada. Hippos-Sussita fut épargnée, tandis que Gamala et Massada connurent une destruction totale. : Jésus évoque Nombres 20,1-13 et les eaux de Mériba qu'Il nomme ici « eaux de Contradiction ». : « Le sang crie vengeance tant qu'il n'est pas couvert ». (Voir Genèse 4,10 ; Genèse 37,26 ; Isaïe 26,21 ; Job 16,18 ; et surtout Ezéchiel 24,7-9). L'obligation de recouvrir le sang versé est même l'un des 613 préceptes (selon Lévitique 17, 13). : Selon Proverbes 20,25 conformément au texte de la Vulgate et à l'interprétation de la Bible de Sacy en 1759: « C'est une ruine à l'homme de dévorer les saints, et de penser ensuite à faire des vœux ». Curieusement les traductions bibliques modernes semblent donner un sens différent à ce proverbe ?
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Troisième année de vie publique
De Capharnaüm à Tibériade
De très tôt matin Jésus, accompagné de Barthélemy, vient à la rencontre des malades et les guérit tous, en leur recommandant : « Ne dites pas à ceux qui vous interrogent que je vous ai guéris ». Et Barthélemy insiste : « Oui. Ne parlez pas. Vous Lui feriez du mal. Rappelez-vous que c'est le sabbat et que beaucoup le haïssent » 460.3 . Jésus semble nostalgique... La pensée de quitter bientôt et pour toujours Capharnaüm en est-elle la cause ? Les cousins Joseph et Simon rejoignent Jésus, accompagnés de quelques pharisiens envoyés par le sanhédrin pour Lui conseiller de ne plus s'adresser aux foules. Une fois de plus Jésus rappelle l'aspect purement spirituel de sa mission : « Ne craignez personne. Le Fils de l'homme ne dresse pas des embûches aux puissances humaines, mais il vient inculquer la puissance aux esprits » 460.6 . De toutes façons, qui pourrait légalement lui interdire de parler ? « Et vous ne réfléchissez pas que vous ne pouvez pas m'interdire d'entrer comme tout israélite là où on lit et explique les Écritures et où tout circoncis a le droit de parler » 460.6 . Le frère-cousin Joseph, en chef de famille défend Jésus, tout en lui recommandant d'aller prêcher en Judée, comme le Lui demandent les synhédristes. C'est très exactement les circonstances rapportées par Jean(selon Jn 7,1-10) qui a parfaitement résumé en quelques lignes les événements survenus pendant ces journées. Le soir venu, Pierre, André et les fils de Zébédée conduisent Matthieu, Simon, Jésus, sa Mère et sa tante à Tibériade. En cette période estivale, de nombreux notables y sont présents, et pour des motifs divers, complotent pour établir le royaume d'Israël autour de Jésus. Jésus n'est pas dupe de ces manœuvres et Il se confie à Jeanne de Chouza : « En vérité, je dois me garder davantage de ce complot qui se développe dans l'ombre, encouragé par mes vrais ennemis qui ne sont pas au palais proconsulaire de Césarée, ni à celui du Légat à Antioche , ni non plus à l'Antonia, mais qui sont sous les tefilim, les franges et les zizits des vêtements hébraïques » 461.7 . Zénon , un habitant d'Antioche, approche guidé par Pierre et remet à Jésus une lettre de Synthyché. La conversation qui s'en suit, ainsi que le contenu de la lettre comportent de nombreux détails pertinents qu'il n'est malheureusement pas possible de développer ici. L'étude détaillée de ce texte permet de mieux comprendre comment et pourquoi l'église d'Antioche put connaitre un essor si fulgurant. FOOTNOTES : Quelques exemples des Écritures montrent que les visiteurs dans la synagogue pouvaient être invités à lire un passage ou à en donner un commentaire (Ac 13,14-15.42 ; 17,1-4). : L'existence du palais proconsulaire de Césarée, et celle du palais du légat à Antioche, aujourd'hui attestées par l'archéologie et l'histoire, étaient loin d'être une évidence en 1946 ! La présence de Pilate à Césarée n'est attestée historiquement que depuis 1961. : La tradition orthodoxe mentionne un Zénon, (ou Zenas), comme l'un des "70 disciples", évêque de Diospolis (Lydda) fêté le 27 sept. (voir aussi Tite 3,13). Signalons au passage que dans sa conversation avec Jésus, il mentionne Séjan comme vivant, ce qui est compatible avec la chronologie de Maria Valtorta qui place la Passion en l'an 30, mais ne le serait pas pour les tenants de la Passion en l'an 33, puisque Séjan est mort en octobre 31.
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Troisième année de vie publique
La néoménie de Tamouz
Pourtant, dans cette lettre, je crois nécessaire de souligner une donnée essentielle pour la chronologie dans l'œuvre. Synthyché écrit : « Jean est mort le sixième jour avant les nones de juin selon les romains , quasi à la néoménie de Tamuz pour les hébreux ... » 461.16 . Traduite en langage moderne, cette phrase signifie que le 31 mai coïncida cette année là avec la nouvelle lune. L'astronomie montre qu'un tel événement ne se reproduit qu'une seule fois tous les 19 ans(selon le cycle de Méton de 6940 jours). Au premier siècle, cela se produisit en l'an 10, puis en l'an 29, puis en l'an 48, etc. Comme il semble totalement improbable que Maria Valtorta ait pu avoir à sa disposition les éphémérides lunaires du premier siècle, ce détail est vraiment remarquable . Il est par ailleurs complètement cohérent avec la date de la Pâque 29 , déterminée comme nous l'avons vu précédemment au samedi 19 mars. Comme l'a si bien observé Jean Aulagnier, « ce détail, combiné avec ce que l'on sait des années du calendrier juif de l'époque, permet de caler toute la période de la vie publique de Jésus ». FOOTNOTES : Les puristes affirmeront qu'un bon latiniste aurait plutôt écrit « la veille des calendes » ( pridie calendas ). Mais Synthyché, jeune esclave grecque ayant vécu en Palestine, ne maîtrisait peut-être pas toutes les subtilités du latin ? : Les mathématiques prouvent qu'il y avait moins d'une chance sur 2000 que cela puisse tomber pendant une des 3 années de la vie publique, et seulement une sur 6000 que ce soit justement en l'an 29 ! : En effet, dans le calendrier lunaire juif, le 15 Nisan, jour de la Pâque, tombe toujours 75 jours avant le 1er Tamouz. : Jean Aulagnier, Avec Jésus au jour le jour éd. 1985 p. 299.
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Troisième année de vie publique
Le complot pour élire Jésus roi
Tandis que la Vierge Marie et Marie d'Alphée quittent à l'aube Tibériade en direction de Nazareth, Jésus et les apôtres présents longent la côte vers Tarichée. Jésus veut passer par les thermes de Tibériade, où Il sait retrouver Zénon. Il commence à parler : « Hier, on m'a dit : C'estdifficile de suivre ce que tu fais » 462.6 , faisant allusion aux paroles de Zénon la veille(En MV 461.9). « Non, ce n'est pas difficile. Ma doctrine se base sur l'amour, et il n'est jamais difficile de suivre l'amour. Que prêche ma doctrine ? Le culte d'un Dieu vrai, l'amour pour notre prochain » 462.6 . Et devant cette foule hétéroclite, prouvant ainsi que son message est universel, Jésus déclare : « Moi, pour louer le Dieu vrai, et pour faire qu'Il soit connu et loué par vous, je dis à tous ceux qui sont rassemblés ici, quelles que soient leur race et leur religion, qu'ils auront la santé qu'ils demandent aux eaux et qu'ils l'auront par Moi » 462.6 . Après ce miracle collectif, c'est une foule enthousiaste qui Le suit sur la route de Tarichée. A Tarichée Jésus débute son discours par une citation d'Habaquq : « Tu es sorti pour sauver ton peuple, pour le sauver grâce à ton Christ » 463.2 . Cette formulation originale est très éclairante. Elle diffère sensiblement des traductions bibliques habituelles et mériterait certes un examen attentif de la part des spécialistes. Dans ce discours Jésus se présente une nouvelle fois clairement comme le Messie, et réaffirme que son Royaume est universel et spirituel. « Je suis la Miséricorde. Je viens vous appeler, vous réunir tous. Je suis le Christ Sauveur. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Et pourtant, pour celui qui croit en Moi et en ma parole, un royaume naît dans son cœur, dès les jours de ce monde, et c'est le Royaume de Dieu, le Royaume de Dieu en vous » 463.5 . A l'issue de cet important discours, Chouza vient supplier Jésus de l'accompagner dans a maison de campagne, où de nombreux notables l'attendent. « C'est inutile, Chouza. Je sais ce que tu veux me dire » 463.7 . Chouza insiste, et Jésus accepte de le suivre seul, malgré les protestations véhémentes de Pierre, qui ne veut pas laisser son Jésus sans ses apôtres. Jésus n'ignore rien du but de cette réunion secrète , qui rassemble une partie de l'élite d'Israël. « Plus que la guerre ouverte des ennemis, je dois craindre la guerre sournoise des faux amis, ou le zèle injuste des vrais amis, mais qui ne m'ont pas encore compris » 464.1 . Mais s'Il a accepté d'y participer, c'est pour corriger l'erreur dans laquelle certains de ses amis, de bonne foi, sont tombés. « Je vous dis à vous et à ceux qui n'ont pas vos sentiments, et qui avec des buts qui descendent de plus en plus bas jusqu'à la trahison et au crime voudraient que j'accepte d'être roi, je dis : Non. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Venez à Moi, pour que j'établisse mon Royaume en vous, rien d'autre » 464.8 . Et juste avant de les quitter rapidement, Jésus les supplie tous : « Ouvrez vos yeux et vos esprits pour lire les Écritures et les Prophètes et pour accueillir ma Vérité, et vous aurez le Royaume de Dieu en vous » 464.10 . Quelle douleur pour le Christ de constater à quel point son message reste incompris des doctes et des savants d'Israël. Il s'enfuit vers la côte, à l'est de Tarichée, et monte sur une haute falaise. Jean, craignant pour son Maître, L'a suivi de loin et maintenant il Le rejoint. « Que t'ont-ils fait, mon Seigneur ? T'ont-ils insulté ? Frappé ? » « Non. Ils voulaient me faire roi. Un pauvre roi, Jean ! Et plusieurs voulaient le faire de bonne foi, par un amour vrai, dans une bonne intention… Le plus grand nombre… pour pouvoir me dénoncer et se débarrasser de Moi… » 464.15 . Jean, seul témoin, est donc le seul évangéliste à évoquer cet épisode douloureux 732. Il le situe entre la première multiplication des pains, et le récit de Jésus marchant sur les eaux, mais Jésus indique que Jean écrivit son évangile tardivement, et ne se préoccupait plus de la chronologie (voir MV 468.1). FOOTNOTES : Habaquq 3,13. La Vulgate : « Egressus es in salutem populi tui in salutem cum christo tuo » est généralement traduite ainsi : « Tu es sorti pour sauver ton peuple, pour sauver ton Christ » : La longue description que nous en donne Maria Valtorta retint l'attention du Bienheureux Gabrielle Allegra (1907-1976), ardent promoteur de l'œuvre : « Le complot ourdi par quelques uns de bonne foi, et beaucoup de mauvaise foi pour Le proclamer Roi, et ainsi Le détruire plus facilement par les mains romaines ; un plan auquel Jean (6, 14-15) fait très sobrement allusion » (Discours de Macao en 1970). Et Jésus, commentant plus loin cette page nous dit : « C'est pour ceux qui ont le cœur droit qu'a été donnée cette page évangélique inconnue et tellement, tellement explicative » 464.17 .
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La prédication et adieux aux régions du nord
La première visite de Jésus est pour Jude et Anne de Méron dont la maison va maintenant servir régulièrement de refuge pour les disciples. Jésus confie aussi le petit Joseph de Corozaïn à la charité du vieux couple. Le soir venu le Seigneur adresse sa parole aux paysans rassemblés pour l'entendre. Il les exhorte à pratiquer les œuvres de miséricorde envers les plus malheureux ; ainsi ils seront ses continuateurs. « Souvenez-vous ! La charité, la miséricorde est l'absolution des fautes. Dieu pardonne beaucoup à celui qui aime » 467.6 . A en lire sa première lettre, Pierre semble avoir bien mémorisé cet enseignement . Jésus met en garde les siens lorsqu'Il se retrouve seul avec eux, juste avant de se rendre à Giscala où ils avaient été si mal accueillis la dernière fois. « Ceux qui sont mes ennemis ont changé de manière pour me nuire, mais ils n'ont pas changé de pensée à mon égard , (...) maintenant ils se servent des honneurs . (...) Ne vous laissez pas tromper par des paroles mensongères, par des cadeaux, par des séductions » 467.9 . D'ailleurs Jésus veut éviter de traverser cette cité, préférant évangéliser les alentours où nous les retrouvons en fin de semaine. C'est l'occasion de convaincre une belle-mère qu'elle est injuste vis à vis de sa bru. Alors qu'ils sont à proximité du village de Biram, ils sont rejoints par deux disciples des rabbis de Giscala qui veulent l'avis de Jésus sur un cas délicat qu'ils ont eu à trancher, et pour lequel Gamaliel avait déclaré : « Seul Jésus de Nazareth jugerait avec justice ici » 471.3 . Malgré l'insistance des envoyés, Jésus refuse de retourner à Giscala, qu'Il ne pourrait atteindre avant la nuit. « J'observe la Loi, toujours, quand son observation ne lèse pas un commandement plus grand que celui du sabbat : celui de l'amour » 471.4 . Tandis qu'un des envoyés rebrousse chemin, le second demande de rester avec Jésus jusqu'à la fin du sabbat. Il se présente : c'est Joseph, élève de Gamaliel, « né dans la Diaspora », « consacré à Dieu dès sa naissance », surnommé Barnabé , car, explique-t-il « ma mère disait toujours "ma consolation" pendant qu'elle me nourrissait » 471.5 . Barnabé hésite à devenir disciple de Jésus. « Maître juste, je voudrais rester avec Toi. Mais Gamaliel a déjà perdu à cause de Toi, ses meilleurs disciples… Moi … » « Ce n'est pas encore l'heure de venir à Moi. Quand elle arrivera, ton maître lui-même te le dira car c'est un juste » 471.8 lui répond Jésus. Les apôtres apprécient peu la présence d'inconnus auprès de Jésus. Ils Le pressent de quitter Biram dès la fin du sabbat, pour s'éloigner aussi de Barnabé dont ils se méfient. Jésus tente de les rassurer : Barnabé est disciple de Gamaliel, qui n'est pas hostile. « Qui n'est pas contre Moi, est avec Moi, même s'il ne semble pas » 472.2 . Pendant deux semaines, Jésus va évangéliser à la frontière syro-phénicienne, ne s'arrêtant que pour le sabbat aux environs d'Achzib. Là Il redonne des pupilles et la vue à un jeune aveugle de naissance dont le père, Daniel, était prêt à répudier son épouse au motif qu'elle ne lui avait pas donné un héritier capable de lui succéder dans son commerce. Le jeune enfant aura le privilège d'une visite du Ressuscité(MV 632.36), et son père rencontrera Jésus à Jérusalem, lors de la Pâque supplémentaire (MV 636.1/11). A l'occasion de ce miracle spectaculaire, Jésus souligne : « Pour Celui qui est le Seigneur et le Créateur, faire deux pupilles est une chose très simple comme de rendre à un cadavre le souffle de la vie . (...) Car cela dépend de sa seule volonté. Mais quand il s'agit de concorde entre les hommes, il faut la "volonté" des hommes unie au désir de Dieu. Dieu ne fait que rarement violence à la liberté humaine » 473.7 . A plusieurs reprises dans l'œuvre, Jésus affirme ainsi que le plus grand miracle consiste à sauver une âme . FOOTNOTES : Voir 1 Pierre 4,8 : « Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés ». : Toutes ces informations sont confirmées par les Écritures : Chypriote selon Actes 4,36 (en MV 634.1/18 Jésus le nomme « Joseph de Kition ») ; Actes 4,36 laisse effectivement entendre qu'il fut consacré à sa naissance ; disciple de Gamaliel comme saint Paul ; son « surnom » est souvent traduit par bar navi , « fils du prophète », mais l'interprétation donnée ici est conforme à celle de Actes 4,36, qu'elle justifie même par une anecdote crédible. : Barnabé rejoint Jésus le lundi avant la Passion (voir MV 592.20). : C'est exactement l'antithèse de la sentence évangélique transmise un an auparavant (MV 269.7), puis redite à Gérasa (MV 288.5), et sous la forme actuelle en MV 352.17. Voir aussi MV 548.24. : Déjà, commentant la conversion de Marie Madeleine, Jésus affirmait : « Ce n'est pas le plus grand miracle que de ressusciter une chair, c'est un miracle toujours relatif parce qu'il est destiné à être un jour annulé par la mort. Je ne donne pas l'immortalité à celui que je ressuscite dans sa chair, mais je donne l'immortalité à celui qui est ressuscité dans son esprit » 250.5 . C'est aussi ce que disait saint Jean-François Régis (1597-1640) à une mère dont il avait guéri l'enfant : « Chaque fois que Dieu ramène à lui un pécheur, il fait un bien plus grand miracle ».
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Le pèlerinage des Tabernacles
A une semaine de la fête des Tabernacles, Jésus a encore plusieurs visites à effectuer. « Levez-vous et partons (...) Nous avons à peine le temps » 475.1 demande-t-Il aux apôtres en les réveillant d'une nuit passée à la belle étoile. En chemin vers la plaine d'Esdrelon, leur route croise celle d'Abel, le jeune homme sauvé par Jésus à Bethléem de Galilée. Il supplie Jésus d'accorder le pardon et la guérison à ses tortionnaires devenus lépreux. Tandis que les apôtres iront jusqu'à Engannim où ils L'attendront, Jésus accompagné d'Abel et de Jean, part à la rencontre des lépreux réfugiés vers Jiphtaël. Jésus encourage Abel dans sa charité envers les lépreux auxquels il apporte de la nourriture. « Les œuvres de miséricorde corporelle aplanissent le chemin pour celles spirituelles » 476.2 . Désormais Jésus nomme le jeune homme non plus Abel mais Ananias. « Pour Moi, tu es Ananias, car vraiment tu sembles né de la bonté du Seigneur » 476.9 . Les lépreux obtiennent le pardon, mais leur guérison ne viendra qu'après la fête des Tabernacles. Avec l'aide de Jean, qui lui sert de messager, Jésus rencontre en secret Marie à proximité de Nazareth. Les échos du complot contre Jésus sont parvenus jusqu'à Nazareth. Le cousin Alphée est venu demander à Marie de lui expliquer les Écritures « comme toi et ton Fils vous les comprenez » 477.5 . Il commence à mieux percevoir le vrai sens des Écritures concernant le Messie. De son côté Jésus explique pourquoi Il a fait venir sa Mère : c'est pour lui confier un secret. « Aucun des disciples ne sait que nous ne reviendrons plus de ce côté, jusqu'à ce que tout soit accompli . (...) C'est pour cela que je te dis : "Viens en Judée". De t'avoir près de Moi, me dédommagera de la fatigue de la plus difficile évangélisation à ces cœurs durs qui font obstacle à la Parole de Dieu. Viens avec les disciples galiléennes. Vous me serez si utiles ! » 477.9 . Le soir tombe ; ils doivent déjà se quitter. Jean raccompagne Marie à Nazareth, tandis que Jésus reste seul à prier... Le lendemain à l'aube, s'avançant vers le lieu de rendez-vous convenu avec Jean, Jésus s'aperçoit que ses cousins Joseph et Simon l'attendent en compagnie de l'apôtre. Joseph a bien changé depuis sa dernière discussion avec Jésus à Capharnaüm(voir MV 460.6). « Il est dur de dire : "Je me suis trompé ! Nous nous sommes trompés et nous nous trompons ! Depuis des siècles". Mais ta Mère m'a expliqué les paroles des prophètes » 478.3 . Et Joseph rapporte qu'il a rencontré des pharisiens venus faire pression sur lui, et des disciples attristés, venus lui rapporter ses paroles chez Chouza. « Maintenant je sais que tu régneras sur les esprits, c'est-à-dire que tu seras Celui en qui toute la sagesse d'Israël se centralise pour donner des lois nouvelles et universelles » 478.4 . Mais Joseph et son frère Simon ont bien du mal à imaginer un Royaume purement spirituel. Ils ne peuvent s'empêcher de renouveler leurs conseils à Jésus qui leur répond : « Frère, plus j'agirai et plus je serai haï. Mais je te contenterai. Je leur donnerai les preuves les plus grandes qui puissent exister… et je leur dirai des paroles capables de changer des loups en agneaux, des pierres dures en cire molle. Mais cela ne servira à rien … » 478.11 . Les deux cousins sont maintenant engagés sur leur chemin de conversion, qui ne sera totale qu'au temps de la Passion. Jésus et Jean continuent leur marche vers le sud. Il leur faut atteindre Jezraël avant la soirée, car si les apôtres se sont bien acquittés de leur mission, les paysans de Giocana viendront y saluer Jésus durant la nuit. Mais après une semaine de déplacements incessants et de nuits à la belle étoile, la fatigue se fait sentir, et la marche devient éprouvante. Jean ne peut veiller une nuit de plus, et ne s'aperçoit même pas de la venue de Michée et de ses compagnons. Au terme d'une nouvelle journée éreintante de marche sous la pluie, ils arrivent enfin à Enganim, lieu du rendez-vous avec les apôtres, juste un peu avant le début du sabbat. Jésus va pouvoir disposer d'un lit et d'une journée de repos. Mais plus encore que la fatigue physique, c'est la tristesse de voir tant de haine ou d'indifférence à son égard qui L'accable. Ils reprennent la route dès le dimanche 9 septembre. Judas, toujours bien informé des traquenards en cours, a réussi à convaincre Jésus de ne pas prendre la route directe : depuis Engannim ils longeront la frontière de la Samarie vers Sichem et Ephraïm, pour rejoindre ensuite directement Béthanie. FOOTNOTES : Le sens du mot Hananiyah est justement « Dieu est Grâce » !
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La guérison de dix lépreux
En fin de journée, le mardi 11, ils approchent d'un village au nord d'Ephraïm quand un cri retentit :« Jésus ! Rabbi Jésus ! Fils de David et notre Seigneur, aie pitié de nous » 483.7 . Ce sont les dix lépreux dont saint Luc rapporte la guérison(Lc 17,11-19). L'évangéliste ne nous dit pas pourquoi Jésus envoie directement les lépreux au prêtre avant même qu'ils ne soient guéris. Dans le récit de Maria Valtorta, compte tenu des menaces que font peser les pharisiens, Jésus s'efforce de rendre son pèlerinage le plus discret possible, pour arriver au Temple sans encombre et à l'improviste. Car son heure n'est pas encore venue, comme Il le redit fréquemment, et sa mission ne doit pas être interrompue prématurément. Il accomplit donc ses miracles comme en catimini, pour ne pas attirer l'attention des foules. C'est au point qu'un des apôtres observe : « Tu as bien fait de ne pas les guérir. Ceux du village ne nous auraient plus laissé aller » 483.7 . Mais bien vite un des lépreux revient sur ses pas et accourt pour remercier le Seigneur. Il demande un nom nouveau, pour marquer sa renaissance. « Désormais tu t'appelleras Ephrem, parce que c'est deux fois que la Vie t'a donné la vie » 483.9 . Le lendemain au lever du jour, toujours guidé par la prudence, Jésus tente de contourner Ephraïm pour la dépasser sans se faire remarquer. Il reste vingt-cinq à vingt-sept kilomètres pour atteindre Béthanie. Toutefois la discrétion avec laquelle Jésus a accompli ses derniers miracles n'a pas empêché la nouvelle de sa présence en Samarie de se propager. Les notables d'Ephraïm rassurent Jésus de l'absence des pharisiens : « Oh ! Nous savons qu'ils te cherchent. Mais pas de ce côté. Cette ville est à la limite du désert et des Montagnes du sang . Ils ne passent pas ici volontiers. Et puis cette fois, après les premiers, nous n'en avons plus vu un seul » 484.2 . Le chef des notables invite chaleureusement Jésus à séjourner à Ephraïm, où Il serait en sécurité. « Il vaudrait mieux pour Toi rester parmi nous. Le Temple te hait et il te cherche pour te faire souffrir » 484.2 . Ce à quoi Jésus lui répond : « Je ne puis rester, mais je me rappellerai vos paroles » 484.3 . C'est là en effet qu'Il viendra bientôt passer les dernières semaines de sa vie publique. « Long encore est le chemin que je dois parcourir avant la nuit. » « Tu vas à Jérusalem ? » « A Ensémès ». « Alors nous allons t'indiquer un chemin que nous sommes seuls à connaître (...) À none, tu y seras » 484.4 . Devant tant de sollicitude , Jésus accepte de rester une heure, pendant laquelle Il donne une parabole ignorée des évangiles : la parabole de la grenade . De nos jours, (s'inspirant peut-être du texte de Maria Valtorta ?) la paroisse d'Ephraïm cite cette parabole comme faisant partie de la tradition , en étayant cette affirmation par présence d'un vitrail de la Vierge à la grenade dans l'église locale. Quoi qu'il en soit, cette parabole reste d'une actualité remarquable. FOOTNOTES : Ephraïm, en hébreux, signifie en effet « double récompense ». : Saint Jérôme (Lettre CVIII. Ad Eustochium Virginem § 12) parle de l'endroit, sur la route de Jérusalem à Jéricho, se nommant Adomim, ( lieu du sang ) qui devait ce nom au sang qui y était fréquemment versé par les brigands qui l'infestaient. Les montagnes du sang dont il est question ici sont effectivement celles qui entourent le mont Adomim. : Tout, dans ce dialogue, sonne vrai : la longue étape ; la prudence qui fait mentionner comme destination la source d'Ein Shemesh plutôt que Béthanie ; le raccourci qui ramène la distance à 22/24 km, rendant compatible le fait d'atteindre leur but vers 15h, puisqu'ils ont encore devant eux 7 ou 8 h.
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Troisième année de vie publique
Durant la fête des tabernacles
La surprise est grande parmi la foule présente au Temple, lorsque Jésus y apparaît enfin, plusieurs jours après le début de la fête. Très nombreux sont ceux, amicaux ou hostiles, qui se pressent autour du Maître pour écouter ses paroles. Les quatre évangélistes, à des degrés divers ont évoqué quelques passages de cet important discours , que Maria Valtorta nous rapporte sur plus de six pages. « Jésus se met à prêcher pour la centième fois la venue du Royaume de Dieu et la préparation de ce Royaume. Et je pourrais dire qu'il répète avec plus de puissance les mêmes idées exposées, presque à la même place, vingt ans auparavant » 486.3 écrit la mystique italienne, évoquant la première intervention de Jésus au Temple, lors de son examen de majorité, à la Pâque de l'an 9. Bien entendu les habituels interrupteurs interviennent, posant toutes sortes de questions qui se veulent déstabilisantes, ou qui apparaissent faussement condescendantes. Alors Jésus, qui était très calme, les accuse d'une voix de tonnerre : « Dieu pardonne tant de choses et sa Lumière resplendit avec amour pour éclairer les ignorances et dissiper les doutes. Mais Il ne pardonne pas à l'orgueil qui se moque de Lui, en se disant plus grand que Lui ». (...) « Vous prétendez dire à Dieu : "Il n'est pas possible que le Christ soit un galiléen, un homme du peuple. Il n'est pas possible que ce soit lui". Qu'est-ce qui est impossible à Dieu ? » 486.4 . Un calme relatif étant revenu, Jésus peut répondre à une nouvelle question sur le temps où viendra son règne. Ses réponses inspirées surprennent la plupart des auditeurs, et l'un d'eux interroge : « Dis-nous donc. Où tu as trouvé cette doctrine que tu enseignes ? » 486.6 . Jésus répond sublimement à cette question fondamentale dont saint Jean a résumé l'essentiel (Jn 7,16-18). Puis, en quittant l'esplanade du Temple, Il réconforte ses disciples selon les paroles rapportées par les synoptiques (Mt 24,26-27 ; Lc 17,22-25 ; Mc 13,21) tout en allant vers une des nombreuses maisons mises à sa disposition par Lazare. Lorsque qu'Il revient au Temple le lendemain, la foule est encore plus nombreuse. Un gentil Lui pose une question : « Maître, parle nous un peu, aujourd'hui. On a dit que tu affirmes que tous les hommes sont venus d'un seul Dieu, le tien . (...) Des poètes stoïques de chez nous ont eu aussi cette même idée. Ils ont dit : Nous sommes de la race de Dieu. Tes compatriotes nous disent plus impurs que des bêtes. Comment concilies-tu les deux tendances ? » 487.2 . Mais avant même qu'Il ne puisse répondre, un pharisien intervient : « Lui est un homme ordinaire. Le Christ ne sera pas comme cela. Tout sera exceptionnel en Lui : forme, nature, origine… » 487.2 . La réponse de Jésus, telle qu'évoquée par Jean (Jn 7,25-30) provoque une grand tumulte. Les plus acharnés sont prêts à molester Jésus, et il faut que Gamaliel use de toute son autorité pour les calmer : « Laissez-le tranquille. Je veux entendre ce qu'il dit » 487.4 . Cette intervention permet d'ailleurs de comprendre comment Jésus a pu prononcer son discours sans être poursuivi pour blasphème. Jamais encore en effet Il ne s'était présenté en public aussi clairement comme étant le « Fils de Dieu » et le Messie attendu. Gamaliel saisit immédiatement la portée de ce discours, et pour la première fois publiquement, il prend des notes. Toute l'argumentation de Jésus, basée essentiellement sur les Psaumes (Ps 2,7 ; 97,7 ; 110,1-4, etc.) se retrouve manifestement dans l'Epître aux Hébreux (He 1,6-14). L'auteur de l'épitre aurait-il utilisé les notes de Gamaliel ? Jésus rappelle aussi la parole divine prononcée « à la fin de la troisième année depuis celle-ci » 487.6 au gué de Béthabara , « et plusieurs d'entre vous qui me combattez, étiez présent » 487.6 . Seul un nouveau docteur angélique pourrait nous aider à saisir la profondeur de cet extraordinaire discours du Christ. Et qui pourrait encore affirmer, après l'avoir lu, qu'il puisse être l'œuvre d'une romancière, aussi géniale soit-elle ? Gamaliel, en tout cas, ne s'y est pas trompé, lui qui exige de rester seul un moment avec Jésus, pour obtenir quelques éclaircissements. « J'ai voulu t'écouter parler… Eux n'ont pas compris. Moi, j'espère pouvoir comprendre. J'ai écrit tes paroles pendant que tu les disais. Pour les méditer, non pas pour te nuire ». Pour la troisième fois, le jour suivant, Jésus revient au Temple. Comme Il y arrive un peu plus tard, certains s'apprêtaient à le chercher à travers la ville. Jésus leur déclare : « Mes instructions resteront en vous et vous les comprendrez encore davantage quand je m'en serai allé … ». Mais ses interlocuteurs se méprennent sur ces paroles. « Oh ! Maître ! Mais tu veux vraiment t'en aller ? Dis où tu vas et nous te suivrons. Nous avons tant besoin de Toi ! » 488.2 . Jean, comme il l'a fait pour les deux premières journées de la fête, résume aussi la réponse que fit le Christ ce jour là(Jn 7,33-36). « Et où je suis, vous, vous ne pourrez pas venir » 488.2 . Et cette affirmation suscite bien des interrogations parmi les témoins. Mais Jésus est déjà sorti du Temple, et se dirige vers Nobé, par des sentiers peu fréquentés que Lui indiquent les bergers Benjamin et Isaac. Chaque disciple propose un lieu possible de refuge, et finalement ils s'avèrent nombreux les endroits autour de Jérusalem, où Jésus pourra se retirer discrètement, en cas de besoin. A Nobé Jésus rencontre Jean, le patriarche du village, qui fut témoin, trente deux ans plus tôt, des paroles de Siméon, restées gravées dans sa mémoire, et qui proclame : « Laisse, ô Seigneur, ton serviteur s'en aller en paix, puisque mes yeux ont connu ton Christ ! » 489.2 . Devant les habitants rassemblés, Jésus donne une parabole tandis que Manaën et Timon, que Mathias est allé chercher, se présentent devant Jésus, encore inquiets par suite des reproches encourus pour leur participation au banquet chez Chouza. Jésus les accueille à bras ouverts. « Tu nous aimes ? Maître ? Comme avant ? » demandent-ils. « Plus qu'avant, car maintenant vous êtes guéris de toute humanité dans votre amour pour Moi » 489.5 . leur répond Jésus. Une mini tornade abrège ces retrouvailles, et tous doivent se mettre rapidement à l'abri. Plusieurs s'inquiètent pour les pèlerins qui, à Jérusalem, n'ont que leurs huttes de branchages pour s'abriter. « Seigneur ! Jésus ! Pitié ! » supplient d'autres. Jésus sort dans la tempête, lève les bras et commande : « Suffit ! Je le veux ! » 489.7 . Et le vent cesse tout d'un coup . Un peu plus tard dans la journée, Jésus accompagné de ses cousins, se rend au camp des galiléens pour y rencontrer ses compatriotes. FOOTNOTES : Voir en particulier Jn 7,15-24 ; Lc 13,15 ; 14,5 ; 17,20-21. : Cette pensée, que l'on retrouve dans Actes 17,28, était effectivement déjà exprimé au 3e siècle av J.-C. par Aratos (poète et astronome) dans Phaenomena 8. et par Cléanthe (philosophe stoïcien) dans Hymne à Zeus . : Est-ce Paul ou Apollos, celui qui utilisa ces notes ? Osty écrit dans l'introduction à l'épitre : « Nous attribuerions volontiers cette épître à Apollos, qui l'aurait écrite vers l'an 65 ». Et il signale que déjà Eusèbe ( Hist. Eccl . livre VI, XXV, 13-14) se posait la question. Dans cette hypothèse, Apollos était-il un disciple de Gamaliel, aux côtés de Paul ? : De multiples témoignages dans l'œuvre permettent de dater le baptême de Jésus au changement de lune entre Tévet et Shevat, fin 26, début 27, comme nous l'avons déjà vu. : Matthieu, Luc et Marc (Mt 3,17 ; Lc 3,22 ; Mc 1,11) évoquent la Voix de Dieu, au baptême de Jésus : « C'est toi, mon Fils, le Bien-aimé... » (voir aussi MV 215.4). : Selon Actes 18,24-25, Apollos ayant connu « le baptême de Jean » et étant versé dans les Écritures, aurait pu être un de ces témoins qu'évoque Jésus ! : L'emplacement exact de Nobé est encore inconnu. Maria Valtorta semble la situer sur les pentes du mont Scopus. : A noter que c'est la première fois dans l'œuvre que sont données les paroles du Cantique de Siméon selon Lc 2,29-30. : Après l'eau (la tempête sur le lac et le Jourdain en crue) et le feu (la vallée embrasée), voici l'air, troisième élément dominé par le Verbe. En attendant la terre (tremblement de terre de la Passion), signe promis à Gamaliel depuis 20 ans !
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Troisième année de vie publique
Le discours sur l'Eau Vive
Au dernier jour de la fête, c'est entouré de nombreux sympathisants galiléens et de tous ses disciples que Jésus revient au Temple. Ici la mystique italienne nous transmet une magnifique illustration du discours sur l'Eau Vive transmis assez brièvement par Jean(Jn 7,37-52). Les biblistes hésitent sur le texte auquel il est fait référence lorsque Jésus mentionne « les fleuves d'eau vive » . Dans le récit de Maria Valtorta, c'est clairement à Ezéchiel qu'il est fait allusion, puisque Jésus le cite à plusieurs reprises . De même les Pères ont abondamment disserté sur la phrase de Jean : « Des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur » (Jn 7,38). Est-ce du cœur de celui qui croit, ou du cœur du Christ que jaillissent ces fleuves ? Ici encore il n'y a aucune ambiguïté : « Du sein de ceux qui croient en Moi jailliront des fleuves d'eau vive » 491.2 , répète à deux reprises Jésus , validant en quelque sorte l'interprétation de saint Jérôme et de saint Augustin. Quittant le Temple aussitôt après son discours, Jésus passe à Béthanie y saluer Lazare et ses sœurs, puis Il se rend au bassin de la fontaine de En Rogel avec les apôtres. Il y évoque le passage en ce lieu des trois Sages venus de l'Orient, mais aussi des figures bibliques comme Jonathas, Achimaas, ou Adonias . Ils vont tous passer la soirée dans les Jardins du Roi , que Manaën a mis à leur disposition. FOOTNOTES : Ezéchiel 47, 1-19, mais aussi Ezéchiel 5, 5-11 ou Ezéchiel 8, 13-17 ; Ezéchiel 9, 4-6 et Ezéchiel 37, 1-14 avec un long développement qui mériterait l'attention des exégètes. : Voir Benoît XVI, Jésus de Nazareth tome 1, 2007, p. 272. : Jésus avait déjà prononcé une phrase identique en MV 452.6 ! : Episode relaté en 2 Samuel 17,15-17.
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Troisième année de vie publique
La femme adultère
Cet épisode de l'évangile de saint Jean(Jn 8,2-11) fait partie d'une des premières visions reçues par Maria Valtorta, le 20 mars 1944. Elle est remise ici dans son contexte chronologique, au lendemain de la dernière journée de la fête des Tabernacles de l'an 29 . La version donnée par Maria Valtorta est totalement conforme à la version évangélique. Elle éclaire de façon très crédible quelques points restés obscurs dans le texte johannique. Après avoir écrit au sol les péchés individuels des accusateurs, et les avoir fait fuir un à un, Jésus écrit leurs caractéristiques communes : « Pharisiens, Vipères, Tombeaux de pourriture, Menteurs, Traîtres, Ennemis de Dieu, Insulteurs de son Verbe » 494.3 . La femme adultère a-t-elle été sauvée ? Dans un commentaire, Jésus dit à Maria Valtorta qui se posait la question : « Ce n'est pas pour tous que j'ai été Sauveur. Pour tous, j'ai voulu l'être, mais je ne l'ai pas été car pas tous ont eu la volonté d'être sauvés. Et cela a été une des flèches les plus pénétrantes de mon agonie du Gethsémani » 494.7 . Comme j'ai déjà évoqué cet épisode , je n'en dirai pas plus. FOOTNOTES : Certains manuscrits bibliques placent cet épisode durant la dernière journée de la fête, d'autres l'attribuent à l'évangile de saint Luc... Le texte de Maria Valtorta reste conforme à la tradition biblique retenue par l'Eglise. : Voir l'Enigme Valtorta , tome 1, pages 270-271.
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Troisième année de vie publique
Jésus parcourt la Pérée
Après avoir fait ses recommandations à ses disciples, Jésus les envoie en mission pour plusieurs mois. Ils ne se regrouperont tous ensemble qu'à l'occasion de la prochaine Pâque. Puis le groupe apostolique part en direction du Jourdain, où leur première étape sera pour rendre visite à Ananias, dans la maisonnette de Salomon à Béthabara. Le vieillard est tout ému par cette visite inattendue mais longtemps espérée . « Comme il était long le temps... J'espérais te voir avant les Tabernacles » 496.1 . La halte chez Ananias sera juste pour le sabbat, puisque trois jours plus tard ils cheminent vers Livias. Les réactions imprévisibles et violentes de Judas rendent bien difficile la vie de ses compagnons, et le moral de Pierre est au plus bas. Jésus le réconforte : « Simon, tu es soumis à une de ces heures de tristesse et de dégoût que notre nature humaine rencontre sur son chemin. Personne n'en est exempt, car ces heures sont suscitées par celui qui hait l'homme. Et plus l'homme sert Dieu, et plus Satan cherche à l'effrayer et à le lasser pour le détacher de son ministère » 497.2 . Puis Il ajoute : « Prions ensemble. Il n'y a rien d'autre à faire pour reconquérir la paix, force spirituelle, amour, compassion… même envers nous-mêmes. La prière met en fuite les fantômes de Satan, nous fait sentir près de Dieu » 497.5 . Pendant une dizaine de jours Jésus va évangéliser le long de la voie romaine qui relie Livias à Hesbon, et le long de la fameuse route des caravanes de Damas à Pétra et Aquaba. « Je voudrais aller jusqu'à Pétra, et au-delà… Mais je n'arriverai qu'à moitié route et moins encore » 498.1 . L'accueil des habitants de la région est pour le moins réservé, et même le plus souvent franchement hostile, si l'on excepte la rencontre avec l'homme de Pétra, un riche marchand dont les deux enfants sont atteints de cécité. Le témoignage d'Alexandre Misace a suffit pour le convaincre que Jésus peut rendre la vue à ses enfants. Mais pour cela, il doit retourner à Petra aussi vite que possible, pour y chercher ses enfants et les ramener. « J'y serai d'ici dix jours au plus » 499.4 , promet-il. En l'attendant, Jésus décide de parcourir les pentes des monts Abarim. « Nous nous arrêterons quelques jours comme nous l'avons fait sur les monts d'Arbela et près du Carit » 499.5 décide-t-Il. Ce sera donc la troisième retraite apostolique, après celle de l'élection des douze (MV 164.1 et MV 162.1) et la retraite au Carith(MV 379.2). C'est le lundi suivant, premier octobre, exactement comme il l'avait prévu , que le marchand rejoint Jésus et obtient grâce à sa foi le miracle qu'il espérait. FOOTNOTES : La dernière visite de Jésus remonte à la mi-mai (Voir MV 418.). : C'est une réflexion de Pierre qui fournit cette précision : « un de ceux dont tu parlais aussi, il y a trois soirs chez Ananias » 497.3 . C'est donc le lundi 24 septembre jour de la nouvelle lune. Et justement conversant avec Pierre, Jésus évoque cette « nuit sans lumière » 497.5 . : Il a plus de 180 km à parcourir à l'aller et au retour ! En imaginant 3 journées de 60 km/j à l'aller, puis 5 journées à 40 km/j pour le retour avec les enfants, et un ou deux jours de repos ou d'aléas, c'est réaliste. : En effet, en arrivant il demande : « Seigneur, je me suis trop fait attendre ? », et Jésus le rassure : « Non, homme, viens vers Moi » 501.5 . Il a fait au plus vite...
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Troisième année de vie publique
Le retour dans la plaine de Jéricho
Mise à part la rencontre avec l'homme de Pétra, ce périple à travers la Pérée s'avère décevant, et le moral des apôtres est à nouveau en berne. D'autant que Jésus ne leur cache ni la future trahison de l'un d'entre eux, ni les évènements tragiques qui en résulteront. Répondant à Thomas qui s'interroge : « Comment un homme pourra-t-il te trahir Toi, Fils de Dieu ? » 503.2 , Jésus lui dit : « Le traître ne sera pas un homme. Ce sera un démon dans un corps d'homme, le plus possédé, le plus obsédé des hommes » 503.2 . Parole terrible que Jésus confirmera en aparté à Lazare, juste avant la Passion : « Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot » 587.3 . Les évangélistes Luc et Jean indiquent eux aussi cette possession de Judas par Satan (Lc 22,3 et Jn 6,70-71 ; Jn 13,2 et Jn 13,27) . En approchant de Jéricho Jésus est abordé par une femme venue le supplier de délivrer son mari qui s'adonne à la nécromancie. « Lui est souillé par la nécromancie .(...) Il sait que ce qu'il fait est défendu » 503.6 . Mais Dieu ne force pas la liberté donnée à l'homme. « Moi, je ne puis le guérir ... Parce que lui ne le veut pas » 503.6 lui répond Jésus. Puis Il se retourne vers les sadducéens présents : « Si vous raisonnez pour nier l'immortalité de l'âme, pourquoi évoquez-vous les morts ? » 503.7 . Et c'est l'occasion d'un violent réquisitoire contre toute forme de divination pendant lequel Jésus, terrible, cite abondamment les Écritures. Les sadducéens laissent alors entendre que Jésus a appris la magie en Égypte, et qu'Il utilise le Schem Hamephoras pour accomplir ses miracles. Jésus semble un peu désemparé par ces attaques maintenant incessantes. Il ordonne de retraverser le fleuve, pour remonter vers la Décapole, tenté un moment de rentrer à Nazareth, puis Il se ravise et décide de retourner vers Jérusalem. En passant par Béthabara, ils apprennent la mort subite d'Ananias. En se recueillant devant son tombeau, Jésus prie : « Mon Père ! La solitude enveloppe ton Fils, le vide se fait de plus en plus vaste et plus ténébreux. Ceux qui m'aiment s'en vont et il reste ceux qui me haïssent… Mon Père ! Que ta Volonté soit toujours faite et bénie ! » 504.8 . Elle a déjà été évoquée en MV 188.6 FOOTNOTES : Cette discussion fournit une nouvelle occasion de constater l'extrême cohérence du texte de Maria Valtorta : dans cette vision du 3 octobre 1944, Jésus explique que « le possédé des jours derniers était dominé par Belzébuth » 503.2 . Il évoque alors un possédé de Calliroé, rencontré quelques jours plus tôt... mais dans une vision reçue par Maria Valtorta le 25/09/1946, 2 ans plus tard ! : Cette interdiction est indiquée dans Lévitique 19, 26-31; 20, 6-27; Deutéronome 18, 9-14. : Selon le témoignage de Flavius Josèphe, Guerre des Juifs : 2, 165‐166 : « Les Sadducéens nient la persistance de l'âme après la mort ». : Maria Valtorta écrit plus ou moins phonétiquement sciemanflorasc ce terme hébreu qui signifie « le nom ineffable de Dieu » (Voir L'Enigme Valtorta , tome 1 page 257 et 258).
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Troisième année de vie publique
La parabole du juge inique
De retour au Temple, en une froide matinée d'octobre (probablement le mercredi 10), le Seigneur y rencontre un couple venu en pèlerinage prier Dieu durant « toute une lune » pour éviter le divorce de leur fille. Ils sont découragés, car leurs prières semblent vaines, le mari étant parti à Césarée avec le libelle de divorce. Jésus les encourage : « De la coupe aux lèvres, il y a encore du temps » 505.4 . Jésus les encourage à persévérer encore trois jours dans leur prière confiante, et leur promet le miracle. Et c'est ensuite qu'Il annonce tout naturellement aux personnes présentes : « Écoutez cette parabole qui vous dira la valeur de la prière constante » 505.5 , parabole que Luc nous a rapportée brièvement (Lc 18, 1-8). Et Jésus conclut : « Sachez prier avec foi dans la prière et avec foi en Dieu votre Père. Et Lui vous rendra justice contre ceux qui vous oppriment, que ce soit des hommes ou des démons, des maladies ou d'autres malheurs. La prière persévérante ouvre le Ciel et la foi sauve l'âme, quelle que soit la façon dont la prière est écoutée et exaucée » 505.6 . FOOTNOTES : Ce proverbe latin multa cadunt inter calicem supremaque labra est tiré lui-même de la mythologie grecque : l'argonaute Ancée aurait été menacé par un de ses vignerons qui lui aurait dit qu'il ne boirait plus de son vin. Ancée se serait moqué de lui en se servant une coupe de vin. Le vigneron aurait répondu qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, avant qu'il pût boire, on le prévint de l'attaque d'une bête sauvage qu'il partit affronter et par laquelle il fut tué. (Selon Marie Nicolas Bouillet Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane 1841, Volume 1 p.63) Jésus cite à nouveau ce proverbe en MV 519.2, puis complète : « Entre la fin de l'agonie et la mort, il y a toujours le temps d'obtenir le pardon, pour soi-même ou pour ceux pour qui nous voulons le pardon ».
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La guérison de l'aveugle-né
Judas semble depuis quelques jours s'être assagi, mais il n'en est rien ! Plus pervers que jamais, il s'est arrangé la veille pour qu'un aveugle se trouve sur le chemin de Jésus, le lendemain, jour de sabbat. Il attire l'attention de Jésus sur ce malheureux, et c'est même lui qui suggère : « Peut-être ses parents ont péché et Dieu les a punis en le faisant naître ainsi ? » 510.2 . Jean, qui décrit en détail cette guérison , reste silencieux sur la machination organisée par Judas pour nuire à Jésus. De même il ne mentionne pas le témoignage courageux de Joseph d'Arimathie, dont l'autorité permet de mettre un terme aux poursuites engagées par les pharisiens contre le miraculé et ses parents. Grâce au récit de Maria Valtorta, on comprend pourquoi Jésus, au lieu de rendre directement la vue au malheureux, comme Il le fait d'ordinaire, l'envoie se laver à la piscine de Siloé. Ainsi l'aveugle « Sidonia surnommé Bartolmaï » 510.5 peut sans mentir déclarer aux pharisiens venus l'interroger qu'il ignore où se trouve maintenant Jésus. FOOTNOTES : Voir Jn 9,1-37. C'est la seule guérison d'un aveugle de naissance mentionnée dans le Nouveau Testament. Maria Valtorta nous indique qu'il ne fut pourtant pas le seul (voir par exemple l'enfant aveugle-né de Sidon en MV 473.7). : Attestée depuis le Moyen Âge, une tradition provençale nomme Sidoine (ou parfois Célidoine) l'aveugle-né guéri à Siloé. Mais comment Maria Valtorta aurait-elle pu le savoir ? Sidoine est le même que saint Restitut, auquel ce nom fut attribué ensuite, parce que le Christ lui avait restitué la vue.
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Troisième année de vie publique
Le séjour à Nobé
Dès le soir du sabbat, Jésus décide de retourner pour quelques jours à Nobé. Tandis qu'Il donne ses consignes aux uns et aux autres, l'évocation d'une tâche confiée à Nike attise la curiosité de Judas, mais le Seigneur lui répond métaphoriquement : « Une mission très féminine : élever un enfant. Seulement c'est un enfant qui n'a pas besoin de lait, mais de foi, car son esprit est infantile » 511.2 . C'est bien entendu une allusion voilée à Elie, l'essénien réfugié au Carit, auquel Nike doit apporter quelques vivres à chaque nouvelle lune . Elle le fera la semaine prochaine, puisque dans dix jours, c'est justement la nouvelle lune ! Surviennent alors Joseph d'Arimatie et Nicodème, venus informer Jésus des derniers événements, et Lui recommander de ne pas venir à Jérusalem pendant plusieurs jours, car la guérison de Barthimée a mis le sanhédrin en émoi. « Les vautours se rendent où est la proie et les loups près du troupeau » 511.5 , déclare Joseph . Les deux disciples ne restent guère, car ils veulent « être à Rama avant la fin de la seconde veille » 511.8 , profitant de la lune qui « blanchit les chemins comme un pâle soleil » 511.8 . Durant toute la semaine, Jésus va évangéliser des villages situés au nord de Jérusalem : Rama, Emmaüs, Beth Horon, Gabaon... C'est une nouvelle occasion de mettre en exergue de nouvelles connaissances rares dans le texte de Maria Valtorta. Entre Emmaüs et Rama, Jésus passe par « un endroit abandonné après avoir été détruit ... par des opérations de guerre... les ruines des maisons montrent même des traces de flammes » 512.1 . Or Flavius Joseph indique que vers l'an 4, Varus mata avec une grande cruauté la révolte fomentée par Atronge et ses frères. Varus prit possession de la ville d'Emmaüs que ses habitants avaient abandonnée. Il la fit brûler pour venger tous les romains qu'on y avait tués. En ce lieu sinistre, Jésus médite sur la destinée d'Israël, évoquant Isaïe (Is 28,11-19). Le lendemain, à Beth Horon, Maria Valtorta observe la route empruntée par Jésus « qui est certainement une voie romaine d'après son pavage » 514.1 . C'est exact, puisque quelques tronçons de cette voie romaine, remise en état sous Hadrien, subsistent encore aujourd'hui . Ici, rappelant l'histoire tourmentée de la cité, Jésus met en garde ses habitants : « Beteron, que tes habitants ne fassent pas ce que Abdias dit d'Édom (...) N'agis pas ainsi, ville sacerdotale » 514.12 . Beth Horon fut en effet accordée aux lévites du clan de Caath par les Ephraïmites (selon Josué 21, 22). Et Jésus conclut : « Tu ne seras pas sauvée alors par ta situation sur ce sommet. (...) bien triste est l'avenir de ce lieu » 514.12 . Cette mise en garde prendra tout son sens en 66. C'est en effet peu après la destruction de la légion de Graccus à Beth Horon, que les troupes de Titus et Vespasien mirent à feu et à sang Israël toute entière . Ensuite Jésus se rend à Gabaon, située à une dizaine de kilomètres de Beth Horon où Il va passer le sabbat. Là Maria Valtorta remarque « une vaste citerne ou puits qui me rappelle celui de la Samaritaine ou encore En Rogel ou plus encore les réservoirs près d'Hébron » 516.1 . Et ceci est vraiment remarquable, puisqu'une imposante citerne fut découverte durant les fouilles du site de Gabaon, entre 1957 et 1962, plus de dix ans après son évocation par Maria Valtorta ! Jésus, bien accueilli dans cette ville, est invité à parler dans la synagogue. Il y évoque la venue de Salomon (selon 2 Ch 1, 3-13), et « comment Salomon obtint la Sagesse, et la prière qu'il fit pour l'obtenir » 516.5 . Quittant Gabaon le dimanche dans la matinée, pour retourner à Nobé, Jésus déclare : « Dans une si grande angoisse, mon cœur cherche des endroits où il trouve amour et repos. Où, au lieu de parler à des pierres arides et à des serpents sournois ou à des papillons distraits, il peut écouter les paroles d'autres cœurs et se consoler, parce qu'il les sent sincères, affectueux, justes. Gabaon est l'un de ces endroits » 517.5 . FOOTNOTES : Selon MV 382.6, voir le paragraphe « La parabole du juge inique" : Jésus Lui-même ne dira-t-Il pas: « Où sera le corps, là aussi les vautours se rassembleront » (Mt 24, 28 ; Lc 17, 37) ? : C'est le dernier quartier. La lune, levée à 20h, est maintenant assez haute dans le ciel. Ils ont 7/8 km à parcourir, et peuvent arriver à Rama avant minuit. : Flavius Josèphe, Guerres juives 17, 6, 50. : Cette voie est antérieure à l'époque romaine, puisqu'il en est fait mention en Josué 11,11. : Après des rappels de Josué 10,8-11 et de 1 Maccabées 3,13-24, Jésus fait maintenant allusion à Abdias 3-10. : Saint Jérôme, dans son Epitaphe de sainte Paule indique que les deux Beth Horon furent détruites par suite des calamités et des vicissitudes de la guerre. : Conformément aux récits bibliques en Sagesse 9,1-18 et 1 Rois 3,11-12.
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Troisième année de vie publique
L'allégorie du bon pasteur
De retour de Gabaon, et séjournant de nouveau à Nobé, Jésus surprend ses ennemis en se rendant à l'improviste au Temple. Son chemin croise ensuite celui de Sidoine, l'aveugle de naissance miraculé depuis peu, et Jésus l'interpelle. « Je suis venu dans le monde pour apporter la lumière et la connaissance de Dieu et pour éprouver les hommes et les juger. Ce temps qui est le mien est un temps de choix, d'élection, et de sélection » 518.3 , ainsi que Jean le rapporte (Jn 9,35-41). C'est la désormais inévitable intervention hostile des pharisiens qui conduit Jésus à prendre la parole pour s'expliquer. « Je suis Moi-même la Porte par laquelle on accède à la maison paternelle, au Royaume de Dieu, à la Lumière, au Chemin, à la Vérité, à la Vie » 518.5 leur dit-Il, avant que de donner la parabole du bon berger (Jn 10,1-21) que Maria Valtorta nous transmet en plusieurs pages magnifiques et denses. Cette relation plus exhaustive répond naturellement aux quelques interrogations que suscite le texte évangélique. Ainsi par exemple lorsque Jean rapporte « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands » (Jn 10,8), certains commentateurs imaginent qu'il est fait allusion ici à de faux prophètes juifs ou païens. Le texte de Maria Valtorta est plus précis : « Certes, il y a eu d'autres faux Messies et il y en aura encore. Mais l'unique et véritable Messie, c'est Moi. Combien sont venus jusqu'ici se disant tels, qui ne l'étaient pas, mais étaient seulement des voleurs et des brigands » 518.7 . Judas a profité du discours de Jésus pour s'échapper. Ses compagnons, qui ne le supportent plus qu'au prix de gros efforts, sont ouvertement satisfaits de son absence. Mais Jésus les reprend : « la prévision, plus ou moins exacte, de l'avenir d'un cœur, ne dégage personne de persévérer jusqu'à la fin pour arracher un cœur à la ruine » 519.2 . Et Il ajoute immédiatement : « Il n'est jamais trop tard pour essayer et espérer de sauver une âme. Et je vous en donnerai des preuves » 519.2 , prophétisant le pardon qui sera accordé au larron Dismas sur la Croix.
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La prédication à Téqoa et à Jéricho
L'absence de Judas alimente encore leurs discussions lorsqu'en cette fin d'octobre, les apôtres quittent Béthanie pour se rendre à Téqoa. Jésus leur affirme qu'ils rencontreront bien d'autres Judas durant leur ministère. « Lui, avec ses défauts, vous montre l'homme tel qu'il est ; Moi, je vous montre l'homme tel qu'il devrait être. Deux exemples également nécessaires » 520.4 , et Il leur demande un amour patient pour leur frère dont l'âme est malade. Aux habitants de Téquoa, le Seigneur recommande de repousser les ténèbres et tout ce qui trouble le cœur : « La sagesse, la justice, la charité ne sont jamais aigres, ne troublent pas et n'aiment pas agir dans l'ombre » 521.3 . Puis à Jéricho, où les habitants, prévenus de sa venue, Lui réservent quelques jours plus tard un accueil triomphal, Jésus recommande tout d'abord : « Ce n'est pas dans les acclamations que consiste un véritable amour pour Moi, mais dans l'accomplissement de ce que je fais et enseigne dans la pratique de l'amour réciproque, de l'humilité et de la miséricorde » 522.6 . Ceci n'est pas sans rappeler le conseil évangélique « Il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur … ! ». Durant son séjour à Jéricho, Jésus peut apprécier les œuvres accomplies par Zachée, le publicain converti, et par la généreuse disciple Nike. Jésus les associe dans une même louange, comme ils sont associés (avec Martial) par la Tradition dans l'évangélisation de l'Aquitaine. Grâce à eux, mais aussi à la prédication du Baptiste, beaucoup croient que Jésus est le Messie, et de nombreux malades obtiennent le miracle. C'est alors, en présence de Zachée et de quelques uns de ses anciens compagnons que Jésus donne durant le sabbat, la parabole du publicain et du pharisien (selon Lc 18, 9-14). A comparer le récit transmis par Maria Valtorta avec celui de l'évangéliste, on pourrait légitimement en déduire que l'évangéliste nous a transmis un excellent résumé du texte de la mystique italienne ! Et Jésus conclut ainsi la parabole : « Celui qui s'exalte sera toujours, tôt ou tard, humilié. Si ce n'est pas ici, ce sera dans l'autre vie. Celui qui s'humilie sera exalté particulièrement là-haut au Ciel où on voit les actions des hommes dans leur véritable vérité » 523.9 . Un peu plus tard, discutant avec les compagnons de Zachée, Il réfute très clairement la théorie pythagoricienne qui affirmait qu'au grès de réincarnations successives, l'âme migrait d'êtres en êtres . « C'est une erreur et une offense ! Une erreur et une offense envers Dieu puisque c'est admettre que Lui n'a pu créer qu'un nombre limité d'âmes. Erreur et offense envers l'homme en le jugeant si corrompu qu'il mérite difficilement une récompense. Il ne sera pas tout de suite récompensé, il devra subir une purification après la vie quatre-vingt dix-neuf fois sur cent, mais la purification prépare à la joie. Aussi celui qui se purifie est déjà quelqu'un de sauvé. Et une fois sauvé, il jouira avec son corps après le dernier Jour. Il ne pourra avoir qu'un corps seul pour son âme, qu'une seule vie ici-bas, et c'est avec le corps que lui ont fait ceux qui l'ont procréé, et avec l'âme que le Créateur lui a créée pour vivifier sa chair, qu'il jouira de la récompense » 524.9 . A la tombée de la nuit de ce samedi 11 novembre , un groupe de synhédristes menés par le pharisien Sadoc tendent un nouveau piège à Jésus. Ils lui demandent de statuer sur le cas de la prophétesse Sabéa, une possédée selon eux. Mais les arguments de Jésus les confondent et les divisent. Jésus rappelle à Sadoc la promesse faite à Cédes : « Quand la lune sera revenue à la phase où maintenant elle brille dans le ciel, je te donnerai la preuve, la première. L'autre tu l'auras quand le grain, qui maintenant dort en terre, agitera ses épis encore verts au vent de Nisan ». Tandis que les plus hostiles s'éloignent rageusement, quatre synhédristes restent un moment : « Maître. Nous allons partir parce qu'il fait nuit, mais nous voulons te dire que nous croyons à ton jugement. Dieu peut tout, c'est vrai, et pour nous qui tombons dans des fautes nombreuses, Il peut susciter des esprits qui nous rappellent à la justice » 525.17 . La célébration de la Dédicace du Temple approche. Jésus retourne à Nobé avec tous les siens. Passant par Béthanie, Il y salue brièvement les sœurs et Lazare, dont l'état empire de jour en jour. Il les exhorte : « L'amour du Seigneur pour vous se manifestera en proportion de votre amour. Et souvenez-vous que l'amour a deux ailes pour être parfait, deux ailes d'autant plus démesurées qu'il est plus parfait : la foi et l'espérance » 527.2 . Chemin faisant, Il éclaire Jean à propos d'une question qui préoccupe tous les apôtres : « Connais-tu tout l'avenir, ou bien t'est-il caché en partie ? » 527.5 . Et la réponse du Seigneur nous éclaire sur le mystère de sa double nature, « vrai Dieu et vrai homme » . Arrivés à Nobé ils retrouvent enfin Judas, absent depuis leur départ de Jérusalem. Plus impudent et démoniaque que jamais, sa présence effrontée jette le trouble parmi les apôtres, et accroît encore la lassitude et les souffrances de Jésus. Qu'a-t-il manigancé avec ses amis du sanhédrin ? Maria Valtorta ne le dit pas, mais le fait est que les jours suivants les apôtres constatent que les pharisiens se font plus discrets, et cela suffit à les rasséréner. Ils en viennent à louer les talents de diplomate de leur compagnon. « Il faut convenir que Judas de Kériot a vraiment bien travaillé alors qu'en notre cœur nous le critiquions. Une fois revenus ici, plus d'ennuis ! Les faits ont confirmé ses paroles. Il semble que l'on soit revenu aux beaux temps de "La Belle Eau" » 529.3 , observe même Jacques de Zébédée. Elise, plus attentive aux signes, et plus circonspecte, calme leur bel enthousiasme : « Je dis que parfois une grande paix, dans un lieu exposé aux bourrasques, est le prélude d'une tempête plus dangereuse que jamais » 529.3 . Elle n'a pas tort. Judas en effet s'enfonce chaque jour d'avantage dans la luxure et le mensonge et demeure insensible à l'amour miséricordieux du Christ. FOOTNOTES : Conseil rapporté par Mt 7,21 et Lc 6,46, et que l'on retrouve sous différentes formes dans l'œuvre, en MV 176.4, MV 298.5, ou MV 411.1 par exemple. : Pythagore croyait en la « transmigration des âmes », ou « métempsycose », et disait se souvenir de certaines de ses existences antérieures, affirmant qu'il était la réincarnation d'Euphorbe. : Seul samedi du mois (le 16 Cisleu) où la lune se lève peu après le coucher du soleil, comme le note Maria Valtorta. (« il se met en chemin à la première clarté de la lune » 525.19 ). : Annonce que la résurrection de Lazare aura lieu dans un mois, vers la pleine lune de tebeth, et la Résurrection du Christ, à la Pâque. En MV 547.7, Jésus remémore cette promesse. : L'un d'eux, Jacob, était présent lors de l'examen de majorité de Margziam (MV 201.3-5). : Ainsi que le réaffirma, en 451, le concile de Chalcédoine : « Jésus est vraiment homme et vraiment Dieu... Un seul et même en deux natures... sans confusion sans changement, sans division et sans séparation ».
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Troisième année de vie publique
La venue de Valéria à Nobé
La fête de la Dédicace est maintenant toute proche. Valéria, la disciple romaine, vient rencontrer Jésus. Elle est accompagnée de sa fillette Faustina « une enfant encore car elle peut avoir au maximum trois ans » 531.8 . Avant même qu'elle ne Lui expose le délicat motif de sa visite, Jésus par des paroles de réconfort lui prouve qu'Il sait déjà tout, « sans avoir besoin des rapports des centurions » 531.10 . Abandonnée par son mari libertin et volage, Valéria vient trouver conseils et réconfort auprès du Maître. « Lui a donné le mauvais exemple. C'est vrai. Mais cela ne te dispense pas de donner, toi, un exemple de vertu. Lui s'en est allé, c'est vrai. Toi, prends sa place auprès de ta fille et des serviteurs » 531.11 . Et Jésus ajoute : « Et même si tu n'étais plus l'épouse, mais la divorcée, rappelle-toi (Jésus se lève) que la séparation légale ne supprime pas le devoir de la femme d'être fidèle à son serment d'épouse » 531.12 . Et Jésus enseigne longuement la romaine sur l'aspect sacré et indissoluble du mariage. « Dans ma religion le divorce n'existera pas. Et adultère et pécheur sera celui qui contractera le divorce civil pour contracter une nouvelle union » 531.14 . Ce sont des paroles très fortes, dont on trouve l'écho dans l'évangile et dans l'enseignement permanent du Magistère . Et Jésus ajoute même : « Seule la mort de l'un des conjoints et le veuvage qui en résulte pour l'autre, peut justifier les secondes noces, bien que je juge qu'il serait meilleur de s'incliner devant le verdict toujours juste de Celui qui règle les destinées des hommes » (...) « Le "où tu es Caius, je serai moi Caia" de votre rite se perpétue dans l'au-delà, dans notre rite, dans mon rite, car la mort n'est pas la fin, mais la séparation temporaire de l'époux et de l'épouse, et le devoir d'aimer dure aussi au-delà de la mort. C'est pour cela que je dis que je voudrais la chasteté chez les veufs » 531.14 . Cet enseignement du Christ n'apparaît pas dans les évangiles. Mais il se retrouve exprimé dès les tous premiers temps de l'Église, à la fin du 1er siècle : « Après la mort de l'un des deux époux, si le survivant se remarie, il ne pèche point ; mais s'il demeure seul, il acquiert un grand honneur devant Dieu » FOOTNOTES : Faustina est née en 27. Elle a donc effectivement entre 2 ans 1/2 et 3 ans. : Voir en particulier : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l'égard de la première ; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle (suite page suivante...) : « Ubi tu Gaius, ibi ego Gaia » ( où tu seras Gaïus, je serai Gaïa) était la formule de fidélité dite par les époux romains lors du mariage. : Au paragraphe 4 des Préceptes du Pasteur d'Hermas (voir Genoude, Les Pères de l'Eglise tome 1 p 164).
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Troisième année de vie publique
A Jérusalem, durant la fête de la Dédicace
C'est maintenant la veille des Encénies (le lundi 19 novembre 29). La maisonnette de Nobé a été décorée et l'ambiance est festive. Mais la joie des apôtres est éphémère : « dans le noir absolu d'une nuit encore sans lune » 532.5 , une voix féminine se fait suppliante. Jésus informe les douze : « La femme n'a ni faim, ni froid et elle sait très bien où aller. Elle n'a pas peur de la nuit. Mais c'est une malheureuse, bien qu'elle ne soit ni malade ni lépreuse. C'est une prostituée, et elle vient pour me tenter. Je vous en dis tant pour que vous sachiez que je sais » 532.4 . Judas, qui n'est surement pas étranger à cette provocation, tente de s'esquiver. Jésus ordonne à l'apôtre dévoyé de l'accompagner. « Mais où ? Il fait nuit », objecte Judas. « Prier. Cela ne te fera pas de mal, à moins que tu craignes l'air de la nuit si tu le respires avec Moi » 532.13 lui répond Jésus. Mais c'est seul que Jésus passera la nuit en prière, sachant que désormais rien n'arrêtera plus la chute de l'Iscariote. commet un adultère » (Mc 10,11-12), et le Catéchisme de l'Eglise Catholique § 1650 et § 2382 à § 2386 Après un bref passage matinal au Temple, le Sauveur se rend à la synagogue des affranchis romains, où Il accomplit de nombreuses guérisons. Il y réconforte une veuve venue d'Alexandroscène, en lui rappelant la parabole de l'ouvrier de la dernière heure , dont son mari, Zéno, avait été l'un des auditeurs, peu avant de mourir . Aux nombreux gentils venus pour L'écouter, le Sauveur indique que « l'homme, qui par sa vertu arrive à sentir le Dieu inconnu et à vivre vertueux pour rendre hommage à ce Dieu inconnu, peut bien se dire qu'il a connu Dieu parce que Dieu s'est révélé à lui pour récompenser sa vie vertueuse » 534.6 . Mais plusieurs s'inquiètent : « nous sommes des gentils et nous ne connaissons pas ta loi. Nous n'avons pas le temps de rester ici et de te suivre. Comment ferons-nous pour avoir cette vertu qui nous fait mériter de connaître Dieu ? » 534.6 . Jésus explique que ses apôtres viendront « pour porter ma Loi dans le monde », et Il la résume ainsi : « Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez les autorités, les parents, les amis, les serviteurs, le peuple, et même les ennemis, comme vous aimez vous-mêmes. Et pour être sûrs de ne pas pécher, avant de faire n'importe quelle action, soit qu'elle soit commandée, soit qu'elle soit spontanée, demandez-vous : "Aimerais-je que me soit fait ce que je vais faire à celui-ci ?" Et si vous voyez que vous ne l'aimeriez pas, ne le faites pas » 534.7 . Un grec victime d'une rixe voudrait se venger. Il demande conseil au Seigneur... « C'est toi, un grec qui me le demandes ? Vos grands hommes n'ont-ils peut-être pas dit que les mortels deviennent semblables à Dieu quand ils correspondent à deux dons que Dieu leur accorde pour les rendre semblables à Lui et qui sont: pouvoir être dans la vérité et faire du bien au prochain ? » « Ah! Oui ! Pythagore ! » 534.9 . Cette pensée est effectivement attribuée à Pythagore : « c'est aux humains, dont la race est divine, à discerner l'Erreur, à voir la Vérité ». Il semble improbable que Maria Valtorta ait pu l'apprendre autrement que par une authentique vision. Pendant ce temps Judas, interpellé par un pharisien, quitte à nouveau ses compagnons pour quelque prétexte fallacieux. En réalité il part en courant à un rendez-vous secret dans la maison de campagne de Caïphe, où l'attendent une quinzaine de synhédristes parmi les plus hostiles au Christ. Ainsi apprend-on que c'est Judas l'organisateur du piège tendu à Jésus il y a peu. En dépit de toute sa perversité, Judas reste encore tiraillé entre ses pulsions mauvaises qui le poussent à la trahison, et la fascination d'être un apôtre du Christ. L'annonce du meurtre d'Eli-Anna, le père du synhédriste Simon l'horrifie : « Je pars Je pars ! Laissez-moi aller !… Vous êtes… pires que des chacals… Je pars ! Je pars ! » 535.11 . Peu après il rejoint le groupe des apôtres et Jésus sur le chemin qui mène à Béthanie. Jésus vient exhorter une fois encore les deux sœurs effondrées par l'approche inexorable de la mort de leur frère Lazare : « Moi je vous dis de savoir espérer et croire en dépit de toute réalité contraire. Vous me comprenez ? Je dis : sachez espérer et croire en dépit de toute réalité contraire . (...) Le Très-Haut sait combien, comme Homme, je voudrais m'arrêter, ici avec vous, pour l'assister et le consoler, vous assister et vous réconforter. Mais comme Fils de Dieu, je sais qu'il est nécessaire que je m'en aille, que je m'éloigne… Que je ne sois pas ici quand… vous me désirerez plus que l'air que vous respirez. Un jour, bientôt, vous comprendrez les raisons qui maintenant pourront vous paraître cruelles. Ce sont des raisons divines » 536.11 . Le jour suivant, vendredi, Jésus retourne au Temple ou Il opère plusieurs guérisons miraculeuses. Il exorcise une fillette dont le démon chassé proclame : « Va-t'en ! Va-t'en ! Cause de notre ruine. Je sais qui tu es. Tu es… Tu es le Christ » 537.3 . Les pharisiens présents saisissent ce nouveau prétexte pour interroger Jésus : « On sait que Belzébuth est un esprit de mensonge. Nous ne voudrions pas nous tromper, ni être trompés Dis-nous donc qui tu es, de ta bouche de vérité et de justice » 537.5 . C'est alors que se situe la déclaration solennelle rapportée avec précision par saint Jean(Jn 10,22-37). Maria Valtorta consacre une dizaine de pages à cet épisode. Qui pourrait, en étudiant attentivement ce texte intense à la lumière du récit évangélique, ne pas en être fasciné ? Le contenu de ces pages sublimes devrait à lui seul suffire à prouver leur inspiration divine. Saint Jean ne nous dit pas comment Jésus échappa, ce jour-là, à la lapidation. Les légionnaires romains, entendant le tumulte, surgirent de la forteresse Antonia pour rétablir l'ordre et permettre la fuite de Jésus et des siens... Après un tel déferlement de haine contre Lui, Jésus se sépare pour quelques jours des apôtres et des disciples, et part s'isoler dans la grotte de Bethléem. Il les rejoindra bientôt à Béthabara, dans la maisonnette de Salomon. Mais Jean, poussé par son amour pour Jésus, et encouragé par Pierre, suit Jésus de loin, comme il l'avait déjà fait lors de la réunion secrète chez Chouza. C'est donc accompagné du disciple bien aimé que Jésus quitte Bethléem le lundi 26 novembre, pour aller retrouver les autres au bord du Jourdain. * Ainsi s'achève la troisième année de la Vie publique . Et comme Il l'avait déjà fait à l'issue des deux premières années, Jésus marque cette étape par quelques lignes dictées à Maria Valtorta : « Et même la troisième année de vie publique prend fin. Maintenant arrive la période préparatoire à la Passion. Celle dans laquelle en apparence tout semble se borner à un petit nombre d'actions et à un petit nombre de personnes. C'est comme si ma figure et ma mission s'estompaient. En réalité Celui qui paraissait vaincu et écrasé, était le héros qui se préparait à l'apothéose et autour de Lui ce n'étaient pas les personnes mais les passions des personnes qui se concentraient et se portaient à leurs limites extrêmes. Tout ce qui a précédé, et qui peut-être pour certains épisodes a paru sans but pour des lecteurs mal disposés ou superficiels, s'éclaire ici d'une lumière sombre ou resplendissante » 540.11 . (...) « Comprendra-t-elle tout cela, la société de maintenant à laquelle je donne cette connaissance de Moi-même pour la rendre forte contre les assauts de plus en plus violents de Satan et du monde ? Aujourd'hui aussi, comme il y a maintenant vingt siècles, il y aura la contradiction parmi ceux pour qui je me révèle. Je suis encore une fois un signe de contradiction. Mais non pas Moi, par Moi-même, mais par rapport à ce que je suscite en eux. Les bons, ceux de bonne volonté, auront les réactions bonnes des bergers et des humbles. Les autres auront des réactions mauvaises comme les scribes, les pharisiens, les sadducéens et les prêtres de ce temps. Chacun donne ce qu'il a » 540.12 . FOOTNOTES : Détail exact, puisque le 19/11, la lune, entre le dernier quartier et la nouvelle lune, apparaît dans le ciel seulement deux heures avant l'aube ! : C'est là que Jésus prononça, en janvier 29, le discours de l'ouvrier de la dernière heure selon Mt 20,1-16 (voir MV 329.11). : Tiré des Vers dorés des pythagoriciens n°34. Helvétius dans De l'Esprit , 1759, page 478 précise : « Si deux choses, comme le dit Pythagore, rendent un homme semblable aux dieux, l'une de faire le bien public, l'autre de dire la vérité, celui qui se modèlerait sur les dieux serait, à coup sûr, maltraité par les hommes ». : Lors du récit de la résurrection de Lazare, saint Jean évoque cette recommandation faite aux sœurs (Jn 11, 40).
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Troisième année de vie publique
Le départ pour Antioche
Le samedi 16 décembre, une semaine après la fin de la fête des Encénies , tout est désormais prêt pour le départ. L'heure de la douloureuse séparation a été un peu retardée, en attendant le retour de Pierre qui a eu quelques difficultés pour trouver un char sans attirer l'attention . Jude et son frère Jacques, Matthieu et André, ainsi que Jean et Jacques de Zébédée sont maintenant à Nazareth, heureux de se retrouver ensemble, eux qui « ont été séparés pendant de longs jours » 313.1 écrit Maria Valtorta. Pierre arrive enfin, avec un char tiré par un âne, ce qui intrigue les autres apôtres. Il est temps maintenant de les informer du voyage imminent. « J'ai voulu que vous veniez ici parce que vous devez m'aider à faire partir très loin Jean et Sintica . (...) Cette nuit nous allons quitter Nazareth, même s'il y a de l'eau et du vent, au milieu de la première veille » 313.7 . La proximité de la pleine lune (le lundi 18 décembre) leur permettra en effet de partir peu après la tombée de la nuit, pour s'éloigner discrètement de quelques kilomètres et rendre moins longue la difficile étape du lendemain. Juste avant le départ, Synthyché encourage encore son compagnon d'infortune. Elle lui cite à bon escient quelques pensées de la philosophie grecque : « Je te rappelle Gorgias de Léontine. Lui enseignait qu'on n'expie, en cette vie ou dans l'autre, que par les douleurs et les souffrances » 314.6 . Puis elle ajoute : « Je te rappelle encore notre grand Socrate : désobéir à celui qui nous est supérieur, qu'il soit dieu ou homme, c'est mal et honteux » 314.6 . Il serait surprenant que Maria Valtorta ait pu reformuler aussi brillamment ces pensées antiques, si elle ne les avait reçues par une de ses visions. Après des adieux déchirants, ils montent dans le char rustique, et quittent Nazareth pour toujours. J'ai déjà évoqué, pour en souligner la cohérence, quelques détails de ce périlleux voyage qui mène les huit apôtres et les deux exilés de Nazareth à Antioche . Jésus les accompagne pendant la première étape jusqu'à Jiphtaël. Jean d'Endor a bien compris maintenant que son éloignement est dû essentiellement à la perversité de Judas : « Mais je lui pardonne. Pour une seule raison je lui pardonne de m'envoyer mourir si loin : car c'est justement par lui que je suis venu à Toi. Et que Dieu lui pardonne le reste… tout le reste » 315.5 . C'est toujours par un temps pluvieux qu'ils reprennent la route le lundi 18 décembre. Jésus monte un instant avec les deux sur le char, pour un dernier encouragement, les derniers conseils, une ultime parole d'adieu. « Je vous confie mes intérêts les plus chers, c'est-à-dire la préparation de mon Église en Asie mineure (...) C'est ainsi que je ferais si j'avais d'autres Jean et d'autres Sintica pour d'autres pays. De cette façon mes apôtres trouveraient le terrain labouré pour y répandre la semence à l'heure qui viendra ! » 316.3 . Et puis c'est la séparation, brutale, douloureuse... Pendant tout leur voyage, Jésus va rester seul, dans le jeûne et la prière. Une épreuve « beaucoup plus pénible » 317.3 que celle vécue au désert, selon ses propres dires. FOOTNOTES : En MV 310.5, Jésus avait dit à Pierre : « Deux ou trois jours après les Encénies, nous partirons d'ici ». Et maintenant Jésus explique : « Nous aurions dû déjà être partis, mais je suppose que Simon a eu des difficultés pour trouver le moyen de transport … » « Et comment ! J'allais désespérer de le trouver. Mais grâce à un grec dégoûtant de Tibériade, j'ai pu finalement l'avoir … » 313.7 . : Ils ont quitté Jésus le 20 novembre, il y a maintenant un mois. : On retrouve dans Platon, Gorgias LXXXI : « Ceux qui tirent profit de l'expiation que leur imposent, soit les dieux, soit les hommes, sont ceux qui n'ont commis que des fautes remédiables. Toutefois ce profit ne s'acquiert que par des douleurs et des souffrances et sur cette terre et dans l'Hadès ». : Platon, Apologie de Socrate 29b , rapporte ces propos de Socrate : « Désobéir à ce qui est meilleur que soi, dieu ou homme, est contraire au devoir et à l'honneur ». : Voir L'Enigme Valtorta , RSI 2012, tome 1, pages 132 à 134.
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Troisième année de vie publique
Dans les jardins de Lazare à Antigonéa
Après bien des épreuves, les apôtres atteignent enfin Séleucie, le port d'Antioche, au soir du vendredi. Ils y passent le sabbat, puis décident, dès le dimanche matin, de se rendre à Antioche. L'hôtelier qui leur confie un char leur indique : « Vous aurez vite fait, et sans peine. À none vous serez à Antioche » 322.1 . Ils ont vingt sept ou vingt huit kilomètres à parcourir en longeant l'Oronte. Soit six heures de route environ. En partant vers 8h, et avec une halte le midi, ils arriveront effectivement vers 15h . La description de l'environnement par Maria Valtorta est en tout point remarquable . Ils restent trois jours dans la maison de Lazare à Antioche. Puis le mercredi ils décident de se rendre à Antigonéa , où Euchérie, la mère de Lazare possédait un magnifique jardin. Toute une petite communauté vivait encore sur place , supervisée par Ptolmaï (saint Ptolémée, connu comme disciple de Pierre et martyr vers l'an 50). Ces familles de paysans, serviteurs de Lazare, sont donc à l'origine de la florissante église d'Antioche. Pendant les présentations des uns et des autres, Jean montre combien il est en avance sur ses compagnons dans sa compréhension du Royaume. Il déclare : « Dans le Royaume du Seigneur, il n'y a plus de grecs ou d'israélites, de romains ou de phéniciens, mais seulement des fils de Dieu » 323.8 . Paroles dont on trouve l'écho chez saint Paul(Rm 10,12 ; Ga 3,28). FOOTNOTES : Joseph-François Michaud, Correspondance d'Orient , 1830-1931, éd. Ducollet 1835 page 214, indique avoir mis 7h à pied pour aller de Séleucie à Antioche. En parfaite cohérence avec le récit de Maria Valtorta ! : Voir L'Enigme Valtorta , RSI 2012, tome 1, pages 94 à 99. : Pour cette vision, pas moins de cinq détails chronologiques très précis permettent de dater l'évènement ! Ils prévoient de rester deux jours, puis de rentrer à Antioche juste avant le sabbat. « Aux premiers jours de Scebat nous devons être avec le Maître » 323.3 rappelle Jude. « Si nous partons le lendemain du sabbat, pour la fin de la lune nous serons sûrement à Ptolémaïs » 323.4 précise Jacques de Zébédée. En effet s'ils quittent d'Antioche le dimanche 31/12/28, (soit le 26 Tébeth), il leur restera 4 jours pour rejoindre Jésus juste avant la lune de Shebat. La précision de ces dialogues est absolument remarquable ! : Les archéologues recherchent encore la localisation de cette cité disparue, qu'ils supposent généralement au nord-est d'Antioche. Pour Maria Valtorta, Antigonéa. est située à proximité immédiate de Daphné, entre cette cité et Antioche. C'est exactement ce que supposait E. Isambert en 1861 ( Itinéraire historique, descriptif et archéologique de l'Orient p 619), qui affirme en avoir vu les vestiges à Zeghaïb. (Localisation possible : 36° 9' 15" N / 36° 9' 19" E ?) : La ville fut détruite par Séleucos vers -300, mais continua cependant à subsister. Elle est mentionnée par Dion Cassius (40, 29, 1-2) qui précise qu'elle était encore habitée en -53. (Selon Dictionary of Greek and Roman Geography de William Smith 1857).
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Troisième année de vie publique
La parabole du figuier stérile
Quittant Corozaïn au coucher du soleil, Jésus en compagnie de ses cousins, de Pierre et de Thomas, se rend sur la route de Séphet, pour y retrouver les autres apôtres comme convenu . Les retrouvailles sont chaleureuses, et chacun fait le récit de la semaine passée. Comme Jésus doit reconnaître que l'accueil de Corozaïn fut mitigé, les apôtres s'insurgent : « C'est vraiment un mauvais endroit. Il ne faut plus y aller » 338.5 . Mais le Christ leur répond : « Un jour naîtra ce que j'ai semé. Il ne faut pas se lasser aux premières défaites » 338.5 . Pour illustrer ce conseil, Il donne ensuite une parabole qu'Il intitule « La parabole du bon cultivateur » que l'on trouve dans Luc (Lc 13, 6-9). Et Jésus de conclure : « Corozaïn c'est le figuier qui ne donne pas de fruit. Je suis le bon Cultivateur, et le riche impatient c'est vous. Laissez faire le bon Cultivateur » 338.6 . Voici une réponse convaincante et affirmative pour les biblistes qui, tels Osty, se demandent si la durée de trois ans indiquée dans cette parabole est une allusion à la durée du ministère du Christ ! FOOTNOTES : Conformément au rendez-vous pris en MV 336.2. Une précision sur la fin du sabbat est donnée plus loin : « Le soleil se couche. Mes premiers pas, après le sabbat, sont pour Toi, mon Seigneur » 376.6 , ce qui est en parfaite cohérence avec la situation présente.
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Troisième année de vie publique
Le levain des pharisiens
A la nouvelle de cet exorcisme, à peine Jésus a-t-il quitté le village que des pharisiens sont venus troubler de leurs insinuations l'homme que Jésus a délivré. Ils en sont arrivé à le persuader que Jésus, prince des démons, possède maintenant son esprit plus que ne le faisait le précédent démon. Les villageois, partis à la recherche de Jésus, Le rejoignent pendant une pause, Le suppliant de rassurer le miraculé. « Il y a une manière sûre pour savoir si un prodige vient de Dieu ou du démon. Et c'est ce que l'âme éprouve. Si le fait extraordinaire vient de Dieu, il verse dans l'âme la paix, la paix et une joie pleine de majesté. S'il vient d'un démon, c'est le trouble et la souffrance qui viennent avec ce prodige » 421.4 . Une fois la paix revenue dans le cœur de l'homme, beaucoup s'insurgent contre la fourberie des pharisiens. Jésus intervient : « N'accueillez pas dans votre cœur ce qui vient d'eux, ni leurs insinuations, ni leurs explications » 421.6 . Et Jésus reprend un enseignement qu'Il a déjà donné à ses apôtres, et que nous retrouvons en Luc (Lc 12,1-12) : « Le levain des pharisiens, c'est l'hypocrisie... Gardez-vous du levain des pharisiens » 421.6 . Eux, les pharisiens, pèchent contre l'Esprit, car « la vérité est manifeste. Mais ils la nient parce qu'ils veulent la nier » 421.9 , et c'est pourquoi leur péché ne sera pas pardonné. FOOTNOTES : Le discours rapporté par Maria Valtorta suit celui de Luc, si ce n'est que pour la mystique, la foule semble moins nombreuse que ne le dit l'évangéliste. Mais le texte de Maria Valtorta, une fois de plus, apporte des éclaircissements précieux et qui méritent toute notre attention.
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Troisième année de vie publique
La profession de foi de Pierre
« Ce signe que les pharisiens demandaient hier, c'était du "levain", Maître ? » demande Thomas. « C'était du levain et du poison » 343.3 . Pourtant la curiosité est forte, et ils voudraient tous en savoir plus sur ce signe. « Vous, vous ne devriez pas avoir besoin d'un signe ». Jacques se justifie : ce n'est pas pour croire en Jésus : « Nous ne sommes pas des gens à avoir de nombreuses pensées, nous » 343.3 . C'est ainsi que tout naturellement, chemin faisant et au fil de cette conversation, Jésus en vient à leur demander ; « Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que Moi, et sans la crainte que je peux leur inspirer, que disent-ils que je suis ? Et comment définissent-ils le Fils de l'homme ? » 343.4 . Matthieu, Marc et Luc ont rapporté ce dialogue, et la profession de foi de Pierre qui s'en suit (Mt 16,13-20 ; Mc 8,27-30 et Lc 9,18-21). Le compte rendu beaucoup plus exhaustif de Maria Valtorta met en relief la spécificité de la foi du chef des apôtres : « Dès la première heure que tu m'as vu, tu as cru et jamais ta foi n'a été ébranlée » 343.5 . Pierre, seul parmi les apôtres a cru spontanément, avant d'avoir pu bénéficier de manifestations surnaturelles ou d'être témoin de miracles.
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Troisième année de vie publique
Le paiement du tribut dû au Temple
Quand l'imposant groupe des disciples débarque à Capharnaüm, en cette fin de matinée du mardi 20 février 29, deux hommes abordent Pierre et lui demandent : « Ton Maître, seulement parce qu'il est tel, paie-t-il ou ne paie-t-il pas les deux drachmes dues au Temple ? » 351.2 . Il n'est pas surprenant que seul Matthieu , l'ancien publicain, ait rapporté cet évènement qui pourrait paraître anecdotique. Mais le témoignage de Maria Valtorta lui donne une valeur historique inattendue. En effet cette didrachme était perçue en Palestine à partir du 15 du mois d'Adar , et ce 20 février, c'est justement quelques jours après la pleine lune du 15 Adar... Mais ce n'est pas tout ! La veille, Jésus a confié tout l'argent disponible à Isaac, pour les paysans d'Esdrelon et pour secourir les pauvres rencontrés en chemin . Comme l'avoue Pierre aux représentants du Temple : « pour le moment, il ne possède pas la moindre piécette » 351.3 . Le miracle du statère dans la bouche du poisson est aussi un témoignage pour Judas, qui quelques instants plus tôt, s'inquiétait de la perspective de devoir voyager sans le moindre argent : « Nous allons vers la Décapole où nous sommes inconnus ; et là les habitants sont à demi païens. Et ce n'est pas seulement le pain, mais les sandales qui s'en vont en morceaux, et les pauvres qui nous ennuient, et on pourrait se trouver mal et … » 351.1 . Le poisson pêché par Pierre, « gros comme un turbot et qui pèse au moins trois kilos » 351.5 permettra de les restaurer tous. Et quand Pierre découvre le statère, Maria Valtorta observe « une grosse pièce d'argent » 351.5 . Ceci est exact, et c'est un signe fort qu'elle décrit ce qu'elle voit, sans chercher l'inspiration dans des encyclopédies car celles-ci présentent plus souvent la pièce étalon en or, équivalent de l'aureus romain, plutôt que le statère d'argent, moins connu. FOOTNOTES : Voir Mt 17,24-27. : Comme l'indiquent le Docteur Sepp Jésus-Christ Etudes sur sa vie et sa doctrine 1866 p 317 et E. Stapfer, Palestine au temps de Jésus 1892. : Voir MV 350.4.
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Marie a choisi la meilleure part
Ils passent donc la semaine à Béthanie où nous les retrouvons le dimanche 25 mars. La semaine pascale est terminée, et Jésus va reprendre la route en fin de journée. Pour l'heure, Il profite encore de la quiétude du jardin de Lazare, et Il instruit Marie Madeleine des merveilles célestes. Marthe s'énerve de l'oisiveté de sa sœur, tandis qu'il faut préparer le repas. « Tu es encore ici, Marie ? Et moi, je me fais tant de soucis !… L'heure avance. Les invités seront bientôt là, et il y a tant à faire » 377.5 . Saint Luc a rédigé quelques versets pour nous transmettre cet événement . La brièveté de son récit ne permet pas à l'évangéliste d'expliciter les nuances de l'intervention du Christ, comme peut le faire Maria Valtorta. « Ce n'est pas de l'oisiveté, Marthe. C'est de l'amour. L'oisiveté, c'était ″avant″ » 377.5 . Le Royaume ne se conquiert pas seulement par le travail, mais aussi par l'adoration. « Marie a choisi la meilleure part. Celle qui ne lui sera jamais ôtée. Quand toutes les vertus seront dépassées, parce qu'elles ne seront plus nécessaires aux citoyens du Royaume, la seule qui restera sera la Charité. Elle restera toujours. Elle seule, souveraine » 377.5 . Saint Paul exprimera lui-aussi cette vérité(1 Co 13,8-10). Commentant cet épisode, Jésus affirme à propos de Marie-Madeleine : « C'est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Elle est ressuscitée de sept morts » 377.7 . FOOTNOTES : Voir Lc 10,38-42. Notons ici que la phrase de Luc « Une seule chose est nécessaire » absente de certains manuscrits, apparaît sous diverses variante dans d'autres. Maria Valtorta confirme : « Tu te préoccupes de trop de choses, Marthe. Pour elle, il n'y en a qu'une seule ».
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Jésus quitte Béthanie
Marie et les disciples de Galilée prennent le chemin du retour tandis que Jésus va donner un dernier enseignement aux habitants de Béthanie juste avant son départ. Quelques synhédristes hostiles interrompent une fois de plus Jésus pendant son exposé. Les miracles dont ils sont témoins ne font que décupler leur rage et leur désir de réduire Jésus au silence. Il leur prédit que leurs persécutions ne pourront anéantir sa doctrine, et qu'au contraire elles la rendront prospère. Pour consoler le Messie plusieurs mères lui demandent de bénir leurs enfants avant son départ. Et bientôt, Il se trouve entouré d'une foule de bambins. Les apôtres interviennent, mais Jésus les en dissuade : « N'empêchez jamais les enfants de venir à Moi, ni leurs parents de me les apporter. C'est justement à ces innocents qu'appartient le Royaume » 378.8 . La nuit descend lorsque le groupe apostolique quitte Béthanie, en direction du mont Adomin et de Jéricho. Pour préparer le groupe aux nouvelles épreuves qui l'attendent, le Seigneur propose quelques jours de retraite dans la sauvage vallée du Carith , celle-là même où se refugia le prophète Elie (1 R 17,2-10), comme le précise ensuite Jésus : « Ici Élie fut nourri par des corbeaux. Nous pouvons dire que les vautours féroces nous nourrirent » 380.3 . Cette remarque un peu énigmatique trouve son explication dans les Cahiers du 23 février 1946 : c'est une allusion à la troupe du bon larron Dismas, déjà croisée à Modin . Et c'est une occasion pour Jésus de leur rappeler qu'ils ne doivent pas craindre de prendre des risques « même s'il faut perdre la vie en essayant de sauver une âme » 380.4 . Il ajoute : « Le temps nouveau arrive : celui de l'amour. Je suis venu pour jeter ce feu dans les cœurs » 380.5 . Ce que l'on retrouve en Luc : « Je suis venu allumer un feu sur la terre » (Lc 12,49). FOOTNOTES : Matthieu, Marc et Luc évoquent ce fait : Mt 19,13-15 ; Mc 10,13-16 et Lc 18,15-17. : Beaucoup plus loin dans l'œuvre Jésus décide, près du mont Nébo : « Nous nous arrêterons quelques jours comme nous l'avons fait sur les monts d'Arbela et près du Carit » 499.5 . : Et bien plus loin dans l'œuvre, en MV 524.6, un compagnon de Dismas évoque l'offrande d'un agneau. : Sauver une âme n'a pas de prix : voir MV 300.3 ; MV 437.4, ou encore MV 615.8.
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L'adieu à Jutta
Le groupe apostolique passe la journée du dimanche 22 avril à Jutta. La première partie de cet épisode n'a pas été traduite dans la version française de 1984, mais figurera dans la prochaine édition. Elle comporte quelques détails troublants à première vue, mais qui après analyse, s'avèrent être des arguments probants en faveur de l'authenticité des visions. Jésus est déjà passé deux fois à Jutta. D'abord à la mi-juin 27, quand Il guérit Isaac et propose le prénom de Jésaï pour le fils de Sara, qui « cherche quel nom donner au quatrième, né depuis six jours » 76.7/9 (vision de mi-janvier 1945). Ensuite en avril 28, quand Maria Valtorta admire « ce splendide petit amour de dix mois qu'est maintenant Jésaï » 89.7 (vision de juillet 1945). Notre surprise est donc totale dans ce nouvel épisode, car Maria Valtorta écrit : « je vois un lieu montagneux. Je ne sais pas où ... » 396.1 , et elle ne reconnaît pas le bambin : « le petit (...) doit avoir deux ans au maximum » 396.3 . Mais l'incohérence n'est qu'apparente, puisque cette vision fut reçue le 7 février 1944, un an avant les deux autres. A cette date, c'est la première fois que Maria Valtorta voit Jutta ! Jésus reste trois jours à Jutta. Pour son discours d'adieu à la population de Jutta, Jésus évoque le chapitre 66 d'Isaïe. A quoi bon élever des monuments à Dieu, si la vie n'est pas orientée vers la sainteté ? « On ne possède pas Dieu par des choses extérieures qui cachent des plaies et le vide, comme un manteau d'or jeté sur un lépreux ou sur une statue d'argile dont l'intérieur est creux » 397.2 , leur dit Jésus. Puis Il leur fait une dernière recommandation : « Rappelez-vous que je suis encore plus innocent que ce tout petit » 397.5 . Cet avertissement trouve son écho après la Résurrection, où Jésus apparaît aux enfants de Jutta, mais pas à leurs parents dont la foi n'était peut-être pas encore assez affermie ? FOOTNOTES : Il est fort probable que tous les auditeurs du Christ aient saisi l'allusion à la célèbre statue chryséléphantine dédiée à Zeus Olympien, œuvre de Phidias, et qui était couverte d'un manteau d'or. Elle était considérée dans l'Antiquité comme la 3eme merveille du monde ! (Valère Maxime, livre 1 chapitre 1).
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Il n'y a pas de limite pour l'amour et le pardon
Dimanche 27 mai 29. C'est le soir, et l'on peut présumer qu'ils se sont reposés dans les environs de Bethseam durant le sabbat, car ils sont maintenant au niveau du mont Thabor. « En marchant de ce train, nous serons à Mageddo avant le chant du coq » 423.1 estime le Zélote, « Et, à l'aube, au-delà des collines, en vue de la plaine de Saron » 423.1 ajoute Jean. Ils sont donc partis pour une longue étape nocturne de plus de trente kilomètres. Au bout d'un moment « Il fait si noir qu'ils ont du mal à avancer sur la route et (...) Pierre et Thomas se décident à cueillir dans les haies et à allumer des branches » 423.3 écrit Maria Valtorta. Judas, qui se rend toujours plus insupportable auprès de ses compagnons, prétexte une subite fatigue pour s'arrêter à Mageddo. Personne n'est dupe de l'excuse, et quelques commentaires peu amènes fusent parmi les apôtres. Jésus les reprend avec fermeté : « Ce n'est pas par la violence que l'on gagne les cœurs » 423.4 . Pierre qui depuis plusieurs semaines fait de gros efforts pour se maitriser est vraiment à bout et considère qu'il a atteint la limite de sa patience vis à vis de Judas. Jésus réagit : « Il n'y a pas de limite pour l'amour et le pardon. Il n'y en a pas. Ni en Dieu, ni dans les vrais fils de Dieu. Tant qu'il y a de la vie, il n'y a pas de limite. L'unique barrière à la descente du pardon et de l'amour, c'est la résistance impénitente du pécheur » 423.7 . Il enseigne à nouveau ses apôtres sur la nécessité du pardon . « Je l'ai déjà dit, mais je le répète encore : soyez miséricordieux pour obtenir miséricorde » 423.7 . FOOTNOTES : Gallicinium : le chant du coq était la période nocturne de 3h à 6h. Ils ont environ 30 km à parcourir. En marchant 8 heures, l'estimation du zélote est donc crédible. : La lune à son 5e jour du dernier quartier se lèvera à 3h cette nuit là. : Jésus l'avait déjà fait à Magdala, en sept 28, dans un épisode (MV 278.3) rapporté par Matthieu (Mt 18,21-22). Ici Luc (Lc 17,3-4) fait mémoire de cet enseignement renouvelé sous une forme légèrement différente, ce qui justifie les nuances entre Matthieu et Luc.
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La visite secrète à Bethsaïda
Au moyen d'une barque prêtée par un riverain du lac, dans l'aube du lundi 13 août, Jésus demande à Jean de le conduire à Bethsaïda. « Je veux aller chez Porphyrée sans être vu par d'autres » 465.1 . A la « prudente et vertueuse » épouse de Pierre, Jésus veut confier « une chose que personne ne connaît, pas même les apôtres, pas même Simon » 465.3 . Jésus lui confie qu'Il ne reviendra plus à Bethsaïda, et Il veut éloigner Margziam de Jérusalem, à l'heure du Sacrifice. « Porphyrée, il n'est pas bien que Margziam soit présent à mon heure. Tu ne le laisseras donc pas partir pour la Pâque … » 465.4 . Et le Seigneur ajoute : « Même les plus forts ploieront sous la marée de Satan, du moins pour un court laps de temps… Mais je ne veux pas que Margziam ploie et boive cette eau désolante » 465.4 . Jésus console Porphyrée et Lui fait ses adieux : « Le souvenir de ton Maître sera toujours ta douceur et tu y trouveras ton refuge. Ta douceur et ta paix, même à l'heure de la mort. Pense à ce moment-là que ton Maître est mort pour t'ouvrir le Paradis et qu'il t'y attend » 465.5 . De retour à Capharnaüm en compagnie de Margziam et de Jean, Jésus ordonne immédiatement le départ au groupe apostolique à nouveau rassemblé et ils partent en direction du nord. FOOTNOTES : La Tradition (Eusèbe de Césarée (citant les Stromates 7, 63-64 de saint Clément d'Alexandrie, Père de l'Eglise du 2ème siècle) rapporte que Pierre lui fit le même conseil, alors qu'elle était menée au supplice : « Oh ma femme, souviens-toi du Seigneur ... »
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L'arrivée à Béthanie
Ils atteignent comme prévu Ein Shemesh dans l'après-midi, et aussitôt après la maison de Lazare, située à un millier de mètres de là. La santé de Lazare s'est encore dégradée, et l'issue fatale ne fait plus de doute. Plusieurs, plus ou moins ouvertement, s'étonnent de ce que Jésus ne guérisse pas son ami. Jésus déclare simplement : « La volonté de Dieu se manifestera sur lui, et avec elle la puissance du Seigneur » 485.1 . Et aux deux sœurs qui espèrent plus que tous autres la guérison de leur frère : « Ayez une foi sans bornes dans le Seigneur. Continuez de l'avoir malgré toute insinuation et tout événement, et vous verrez de grandes choses quand votre cœur n'aura plus de raison d'espérer les voir » 485.3 . Judas, qui depuis quelques jours se fait un malin plaisir à dérouter les pharisiens qui recherchent Jésus, propose que le Seigneur ne quitte pas Béthanie pendant plusieurs jours, tandis que les apôtres iront ostensiblement au Temple. « Nous irons donc demain et après-demain jusqu'au lendemain du sabbat » 485.5 . Tous sont séduits par ce plan qui devrait émousser l'attention du Sanhédrin, et Jésus finit par l'accepter. Jean en fait indirectement l'écho dans son évangile (Jn 7,11-13), en indiquant que Jésus ne se rendit au Temple qu'au milieu de la fête, ce qui causa bien des interrogations parmi les foules. FOOTNOTES : Jeudi, vendredi, et samedi... jusqu'à dimanche 16, au milieu de la fête.
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La véritable postérité d'Abraham
Pour la troisième fois en trois jours, le vendredi 12 octobre, Jésus vient à nouveau au Temple pour y prêcher. Avant qu'Il n'y accède, un légionnaire, Quintus Félix, lui parle discrètement : « Prends garde à Toi. Quelqu'un qui est au courant nous a avertis, et quelqu'une qui t'admire a commandé de veiller. Nous serons près du souterrain du côté de l'orient » 507.2 . De fait, juste après la prière, un groupe composé de scribes et de gardes du Temple vient menacer Jésus. « Tu es encore ici ? Tu ne comprends pas que nous ne voulons pas de Toi ? Ne crains-tu même pas le danger qui ici te menace ? Va-t-en » 507.3 . C'est dans ce contexte précis que Jean commence le récit de cette longue conversation souvent houleuse (Jn 8,21-59). Une première fois le Seigneur fait mine de s'en aller, mais Il est retenu par ceux qui croient en Lui et qui L'interrogent encore : « Maître, écoute-nous. Nous ne sommes pas tous comme eux (...) tes paroles nous entraînent à croire. Mais comment faire pour croire complètement et avoir la vie ? » 507.7 . Mais Jésus ne peut pas leur répondre directement, car à nouveau les opposants, avec à leur tête le scribe Sadoc, l'assaillent d'abord verbalement, puis physiquement lorsqu'Il leur annonce : « En vérité, en vérité je vous le dis : avant qu'Abraham naisse, Moi, je suis ». « "Je suis" ? Seul Dieu peut le dire car Il est éternel. Pas Toi ! Blasphémateur ! "Je suis" ! Anathème ! Tu es peut-être Dieu, Toi, pour le dire ? » 507.12 . Et ils commencent à prendre des projectiles pour les Lui lancer. Mais protégé par quelques apôtres et disciples, Zacharie pousse Jésus par la porte dérobée qu'il referme derrière eux. Ils trouvent refuge chez Joseph de Séphoris, un galiléen qui tient une sorte d'auberge pour accueillir ses compatriotes, dans le quartier de Bézéta, où Jésus va rester durant le sabbat. FOOTNOTES : Il s'agit probablement du légionnaire Quintus qui accompagnait Publius Quinctilianus deux ans plus tôt (MV 109.13). L'informateur est probablement le lévite Zacharie, disciple en secret et bien placé pour connaître les intentions pharisiennes. L'admiratrice ne peut être que Claudia. Quant à l'existence de tels passages secrets, elle a été de nouveau attestée par des découvertes archéologiques (tunnel des asmonéens en 2004).
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L'évangélisation dans la Décapole
En passant à Emmaüs de la Plaine fin avril, Jésus a appris par les disciples que le berger Joseph, agressé dans la vallée du Cédron et gravement blessé, s'est refugié avec Lévi et Salomon chez Ananias. Le groupe apostolique quitte donc Zachée en début de nuit , vers 21h ou 22h, pour parcourir en quatre ou cinq heures de marche nocturne la douzaine de kilomètres entre Jéricho et la maison offerte par Salomon. Arrivé tandis qu'il fait encore nuit, Jésus décide d'attendre l'aube : « Pourquoi réveiller ce vieillard et peut-être Joseph encore malade, quand d'ici peu il va faire jour ? » 418.2 . Et sitôt Ananias levé, Jésus va au chevet de Joseph encore endormi, et le guérit dans son sommeil. La halte à Bétabara sera brève : à peine une demi journée, le temps que les trois disciples prennent un peu d'avance pour annoncer la venue du Seigneur dans les villages de la Décapole. La première étape est pour le village du passeur qui fut témoin du miracle de la crue apaisée . Le jeudi 17 mai Jésus y guérit un enfant mourant et rend l'ouïe et la parole à un sourd-muet de naissance. Un homme L'interroge : « Notre Loi, Maître, indique pratiquement comme frappés par Dieuceux qui naissent malheureux, au point qu'elle leur interdit tout service à l'autel . Mais quelle faute en ont-ils ? » 419.7 . Dans sa réponse, le Seigneur insiste une nouvelle fois sur la nécessité d'aimer le prochain en toutes circonstances : « Ne soyez jamais dépourvus de charité envers votre prochain. Il est né malheureux ? Aimez-le parce qu'il porte sa grande peine. (...) L'amour, c'est ce qui sauvera la Terre » 419.8-9 . Remontant vers le nord, ils parcourent une cinquantaine de kilomètres en trois ou quatre étapes coupées par la halte sabbatique. Le mardi 22 mai, un villageois demande à Jésus de délivrer un possédé qui terrorise quiconque l'approche. L'homme témoigne de sa confiance en Jésus : « Nous savons ce que tu as fait, il y a trois lunes . Qui arrête une crue, s'il n'est pas Fils de Dieu ? » 420.1 . Jésus chasse le démon qui s'échappe en proférant des menaces : « Je me vengerai. Tu me chasses, mais tu as un démon à ton côté et j'entrerai en lui pour le posséder , en l'assaillant de tout mon pouvoir » 420.5 . Et à Pierre qui s'étonne des difficultés rencontrées par le Christ pour libérer ce possédé, Jésus lui explique : « Quand quelqu'un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet » 420.9 . FOOTNOTES : La description de la lune « qui commence seulement à décroître » 418.1 vers 1h ou 2h du matin, puis qui « tourne vers l'occident » alors que « d'ici peu il va faire jour » 418.2 fixe à coup sûr la date entre le 15 et le 17 mai, juste après la pleine lune. : Le miracle eut lieu début mars (Voir MV 361.11). Jésus accomplit sa promesse de revenir, pour guérir les malades (MV 361.12). : En référence à Lévitique 21,16-24 : « Aucun homme qui a une tare ne doit s'approcher... ». Jésus en a déjà parlé en MV 96.6 ; MV 211.7, puis en parlera encore en MV 455.14. : Le miracle de la crue apaisée, (décrit en MV 361.11) a eu lieu le 7 mars 29 au début de la lune de Nisan, (il y a 2 mois ½). C'est maintenant la lune de Sivan : trois lunes se sont donc écoulées ! : Plus loin (voir MV 587.3) Jésus explique que lors de la trahison, Satan s'était « incarné » en Judas. Voir aussi MV 602.19. Et au soir du Mardi Saint, en MV 595.6, Jésus rappelle la violence de ce combat contre Satan.
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L'évangélisation dans la plaine de Saron.
Les terres de Nicodème étant proches de Joppé, Jésus y arrive de tôt matin, le vendredi 4 mai, alors que les moissons sont en cours. Nicodème ordonne la pause à ses nombreux paysans, lesquels se rassemblent pour écouter le Maître. Jésus leur donne la parabole des deux fils , que nous connaissons par Matthieu (Mt 21,28-32). La version que nous en donne Maria Valtorta est bien entendu conforme au récit de l'évangéliste. Ce ne sont pas ceux qui crient « Seigneur !, Seigneur ! » mais agissent contre la volonté de Dieu qui obtiendront le Royaume, mais ceux qui obéissent à Dieu. « En vérité je vous le dis : les ignorants, les pauvres, les publicains, les courtisanes passeront avant beaucoup de ceux que l'on appelle "maîtres", "puissants", "saints", et entreront dans le Royaume de Dieu » 407.6 . Dans la soirée, Jésus se rend sur les terres que Joseph d'Arimathie possède à proximité de celles de son ami Nicodème. Ici les moissons viennent juste d'être terminées. Joseph décide de distribuer à chacune des soixante deux familles de paysans sous ses ordres beaucoup plus de blé que ses champs ne peuvent en produire. Son vieil intendant est incrédule. Pourtant le miracle s'accomplit. « C'est le Seigneur qui a agi. Il a lu dans mon cœur et Il y a vu deux désirs : le premier était de vous amener à ma propre foi. Le second était de donner tant, tant, tant à mes frères malheureux. Dieu a consenti à mes désirs … » 408.4 témoigne Joseph. Jésus apparaît à cet instant, louant Joseph pour sa charité et pour sa foi. Et c'est tout naturellement le thème de la foi que Jésus retient pour son enseignement. « En vérité, en vérité je vous dis que si l'homme avait foi dans le Seigneur, et s'il agissait pour un juste motif, les montagnes elles-mêmes, enracinées dans le sol par leurs viscères de roches, ne pourraient résister et, sur l'ordre de celui qui a foi dans le Seigneur, elles se déplaceraient » 408.6 . Puis, un peu plus loin dans son message, le Christ insiste à nouveau sur la puissance de la foi : « Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde (...) vous pourriez tous même dire à ce mûrier puissant qui ombrage le puits de Joseph : "Déracine-toi et transplante-toi dans les flots de la mer" » 408.6 . La première de ces deux affirmations, réunies ici de façon naturelle, crédible et convaincante, sera évoquée à nouveau par Jésus le mardi avant la Passion . Jésus passe le sabbat dans la maison de Joseph. L'arrivée inopinée du synhédriste Jean de Gahas interrompt leur repos. « Mon ami Jean ? ! Comment est-il ici si le sabbat n'est pas fini ? ! » 409.1 s'exclame Joseph. « C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat. Et j'ai péché, sachant que je péchais. Il est donc grand mon péché… Et grand sera le sacrifice que je consommerai pour être pardonné » 409.1 avoue Jean. Il annonce à Joseph stupéfié que son épouse Anne veut le quitter. Ayant appris par des disciples que le Maître passerait chez Joseph, il s'est décidé à venir Lui demander conseil. Jésus s'approche et Jean supplie : « J'ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître » 409.3 . « La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! » lui répond Jésus, « Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? » 409.3 . Il s'en suit un admirable dialogue sur l'institution du mariage. Jésus entraîne le synhédriste dans un examen de conscience sans concession, à l'issue duquel Il lui déclare : « C'est de cela, pas d'une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! » 409.5 . FOOTNOTES : Selon Lc 17,5-6 et partiellement Mt 17,20. : Voir MV 594.3 ; Mt 21,21 et Mc 11,22-23.
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Le retour à Jérusalem pour la Pentecôte
La traversée de la plaine de Saron se fait sous la canicule en ce dimanche matin . Judas, repris par ses démons, est à nouveau odieux avec ses compagnons, mais chacun s'efforce à sa façon de garder son calme. Quel contraste désormais entre les progrès accomplis par les onze vers la sainteté, et l'emprise progressive de Satan sur Judas ! Ils poursuivent leur marche sous une chaleur accablante. Le Seigneur ordonne la pause : « Tu vois cette maisonnette ? Allons-y car le soleil est trop fort. Ce soir nous reprendrons la marche. Il faut se hâter pour le retour à Jérusalem car la Pentecôte est toute proche ». La suite du récit, bien qu'elle s'insère correctement ici, peut à nouveau surprendre par quelques aspects : c'est qu'elle provient d'une vision reçue en 1944, deux ans donc avant celles qui l'encadrent, datées de 1946. Ainsi Maria Valtorta ne semble pas encore connaître Barthélémy, quand elle écrit : « Un des plus âgés, qu'Il appelle Barthélemy » 411.2 . Et quand elle écrit : « Simon aussi est très âgé, et c'est lui qui se plaignait des rhumatismes » 411.3 , elle n'évoque peut-être pas, comme on pourrait le croire, une conversation du chapitre précédent (en MV 410.4 reçu le 5/4/1946), mais bien plutôt une autre occasion où Simon se plaint aussi de ses douleurs, (en MV 361.3, vision du 17/9/1944). Mais revenons au récit proprement dit. Durant la pause, Jésus enseigne les apôtres, selon son habitude. Une fois de plus Il leur rappelle que « ce n'est pas en paroles, mais en actes, que l'on doit montrer sa reconnaissance » 411.1 . Aux paysans en train de moissonner, Il conseille simplement : « Rappelez-vous le précepte du Deutéronome » 411.1 . Cette parole semble sans doute énigmatique de nos jours. Mais alors, chacun comprenait bien que le rabbi Nazaréen leur conseillait de laisser quelques épis pour les glaneurs, selon le précepte du Deutéronome(Dt 24,19). Et Jésus d'ajouter : « Dieu bénit ceux qui sont généreux. Donner vaut mieux que recevoir parce que cela oblige Dieu qui est juste à donner une récompense plus copieuse à celui qui a eu pitié » 411.1 .Cette parole n'apparaît pas dans les évangiles. Mais saint Paul la cite comme venant du Christ : « Se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit Lui-même : "Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir " » . Joignant le geste à la parole, Jésus commence à glaner le long des champs, à l'intention d'une misérable petite vieille dont Il a pitié. Pour elle, Il réalise même un miracle discret, qui n'échappe pas à la vigilance de Jean : « Mais, Maître… Tu fais un miracle ? Il n'est pas possible que tu en trouves tant ! » « Chut ! C'est pour la petite mère… en pensant à la mienne et à la tienne » 411.5 . Malgré leur marche forcée, et les raccourcis à travers les monts de Judée, le lundi 7 mai en fin de matinée ils n'ont pas encore atteint Jérusalem. « La marche continue, malgré la chaleur du milieu du jour » 412.4 constate Maria Valtorta. Et c'est seulement le mardi matin que dès leur arrivée dans la ville Sainte, ils se rendent au Temple pour y prier. La venue de Jésus suscite quolibets et persiflages de la part des notables, mais de nombreux pèlerins s'approchent pour apporter leur soutien, et supplient le Maître de leur parler. « Comme l'argile est dans la main du potier, ainsi tu es, ô Israël, dans les mains de Dieu » 413.3 déclare Jésus, commentant le prophète Jérémie . Les gardes du Temple, envoyés par les scribes, tentent d'expulser Jésus. Mais le tumulte attire les soldats romains de l'Antonia. Leur officier s'informe « Par Mars invaincu ! Parlez, vous … » « Ils voulaient imposer silence au Rabbi Galiléen. Ils voulaient le chasser, peut-être le prendre … » « Au Galiléen ? Non licet. C'est dans la langue de Rome que je vous dis la parole du décollé (...) la Louve sait les mettre en pièces (...) Rome seule a le droit de juger » 413.3 . Une fois le calme rétabli, le synhédriste Helchias entame un dialogue mielleux avec Jésus, à l'issue duquel il L'invite avec les apôtres à un banquet dans sa demeure. Une exégèse rigoureuse et impartiale de ce chapitre fournirait certainement plusieurs arguments en faveur de l'origine surnaturelle des visions de Maria Valtorta, tant il surabonde d'éléments que la mystique ne pouvait en aucun cas imaginer de sa propre initiative... C'est donc chez Helchias ben Phiabi que se déroule le repas rapporté par Luc (Lc 11,37-53). L'hôte commence par tendre un piège pour empêcher Jésus et les siens de faire les ablutions rituelles : « Je te prie, Maître, d'entrer dans la salle du banquet pendant que je me retire un moment car je dois parler avec mes amis » 414.2 . Les scribes présents (en particulier Simon Boétos) assaillent Jésus de questions, réclamant hypocritement des signes qui prouveraient qu'Il est le Messie attendu. Jésus leur annonce que le signe suprême sera sa résurrection. « Ne blasphème pas, ô Galiléen, et ne mens pas ! » « Je ne fais que rendre honneur à Dieu et dire la vérité. Et avec Sophonie je te dis : " Attends-moi à ma résurrection " » 414.3 . Les questions pharisaïques se suivent, perfides, insidieuses. Mais Jésus ne se laisse pas impressionner et commence ses invectives, telles que l'évangéliste les a relatées. Sous la plume de Maria Valtorta, elles apparaissent encore plus percutantes. C'est seulement après le départ de Jésus et des apôtres que les pharisiens retrouvent à nouveau leur audace : « Il faut le poursuivre, le prendre en défaut, trouver des objets d'accusation ! Il faut le tuer ! » 414.11 . Après tant de haine et tant de fatigues, Jésus va chercher un peu de réconfort à Béthanie où Il arrive en fin d'après-midi. Lazare et ses sœurs espèrent qu'Il va rester avec eux quelques jours. Mais désormais le Sauveur doit aller de villes en villes pour échapper à ses poursuivants. « La mesure de la haine pharisaïque est comble… et il n'y aura plus de trêve » 415.2 . Et à Marthe qui essaie de Le retenir, Jésus répond : « N'insiste pas, Marthe. L'aube ne sera pas encore arrivée qu'ils me chercheront ici, au Gethsémani, chez Jeanne, dans toute maison hospitalière. Mais, à l'aube, je serai déjà loin » 415.4 . FOOTNOTES : Cinquante quatre kilomètres à vol d'oiseau séparent les terres de Joseph de Jérusalem. Ils n'ont pu marcher que quelques heures en soirée, puisque la lune n'est pas encore à son premier quartier. Il leur faut donc aussi marcher de jour pour atteindre Jérusalem à temps. : A la date de cette vision (27/09/1944), Maria Valtorta ne connaît pas encore Philippe, ni Barthélémy. La vision de leur première rencontre (MV 50.5) a eu lieu le 15/10/1944. : Ce précepte, déjà donné en MV 298.5, sera repris par saint Jacques (Jc 2,14-26). : Voir Actes 20,35. Voir aussi MV 547.2 et MV 596.17 sur le même sujet. : Voir Jérémie 18,4-12. : Mars Invictus : appellation peu répandue, mais attestée par un temple à Rome, et par quelques autres traces historiques (monnaies, stèles...). Encore une connaissance rare de Maria Valtorta ! : Non licet : « Il ne t'est pas permis », c'est la parole du Baptiste à Hérode dont il fut question en MV 348.3. : La Louve , symbole de Rome, qui avait retiré le jus gladii (droit de vie ou de mort) au sanhédrin au moment de la déposition d'Archélaus par Coponius. : Il s'agit du pharisien et synhédriste Helchias ben Phiabi, connu des historiens, gardien du trésor du Temple et déjà entr'aperçu en MV 378.3. : Est-ce cela qu'il faut comprendre de Sophonie 3, 8, généralement traduit : « Attendez-moi au jour où je me lèverai en témoin (pour toujours) ! » ? : C'est aussi ce qui ressort à la fin du paragraphe de Luc (Lc 11,53) : « ...et les pharisiens se mirent à s'acharner contre Lui... »
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Troisième année de vie publique
La conversion de Zachée
Pour se rendre à Jéricho, sa prochaine destination, Jésus fait un large détour par Téqoa, afin de brouiller les pistes . Ils vont se déplacer autant que possible de nuit... Le vendredi 11 mai, un peu avant d'atteindre Jéricho, Jésus guérit de ses infirmités un mendiant samaritain. Ils se rendent ensuite chez Nike, qui va les héberger durant le sabbat. Le mardi matin, la place du marché de Jéricho est animée. Zachée, le gabeleur, y tient son comptoir. Il interroge Zacharie, un lépreux guéri miraculeusement par « l e Nazaréen » à Jérusalem . C'est un aveugle, lui aussi miraculé qui lui avait conseillé de crier « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » si d'aventure le Messie passait un jour près de lui. Alors que Zachée médite, des cris d'enfants retentissent : « Voici, voici le Nazaréen ! » 417.4 . La suite nous est déjà connue grâce à saint Luc (Lc 19,01-10), qui a toutefois placé dans son évangile l'événement juste avant la Passion. Dans une dictée , Jésus commente la conversion de Zachée. « Zachée, dégoûté du monde et de la chair, comme il était dégoûté du caractère mesquin des pratiques pharisaïques si vétilleuses, intransigeantes pour les autres, trop complaisantes pour eux, aima ce petit trésor d'une de mes paroles, arrivé à lui par pur hasard, humainement parlant. Il l'aima comme la chose la plus belle que sa vie de quarante années eût possédé et, de ce moment, il polarisa son cœur et sa pensée sur ce point » 417.8 . FOOTNOTES : Deux visions reçues en mai et en juillet 1944 viennent s'insérer ici, entre celles de 1946. Maria Valtorta écrit : « Ne connaissant pas du tout la Palestine, je ne puis dire quelle région c'est » 416.1 . Cependant les événements qu'elle décrit s'insèrent une fois de plus parfaitement dans la chronologie. : Quand Jésus l'avait guéri, en mars 28 (Voir MV 199.4), on ignorait encore son nom. : Il pourrait s'agir de l'aveugle de Césarée, guéri à Capharnaüm au début du ministère de Jésus, en mai 27 (Voir MV 58.7) ?
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Troisième année de vie publique
A Joppé Jésus exhorte Judas et enseigne des gentils
Dans la soirée du jeudi 3 mai, c'est à Joppé que nous les retrouvons. Jésus y exhorte une nouvelle fois Judas à la conversion, mais toujours en vain. Il évoque alors la mère de Judas : « Ta mère, la dernière fois que nous sommes passés par Kériot n'en finissait pas de me bénir » 406.4 . Cette phrase n'est pas aussi anodine qu'il paraît. Elle a été écrite le 20 septembre 1944, un an et demi avant l'épisode qu'elle évoque, relatant le second passage de Jésus à Kérioth(MV 394), et qui fut rédigé, lui, le 27 février 1946 ! C'est donc un nouvel indice de l'authenticité des visions de Maria Valtorta, car comment aurait-elle pu, de sa propre initiative, mentionner en 1944 le souvenir d'un épisode qu'elle n'écrira qu'en 1946 ? Des gentils venus des colonies romaines de Grèce demandent à rencontrer Jésus. « Les paroles que tu as dites sont arrivées à Éphèse » 406.9 , expliquent-ils à Jésus. Effectivement nous savons déjà par Noémie et par son fils Jean que plusieurs habitants d'Ephèse y ont rapporté les paroles de Jésus . Ici encore, les gentils font référence, dans une vision de 1944, à un fait qui ne sera reçu par la voyante qu'en 1946 ! Mais la discussion avec les gentils réserve bien d'autres surprises à ceux qui en feront une lecture attentive... J'évoquerai simplement la connaissance pertinente de la philosophie platonicienne, à l'aide de trois exemples : « Socrate, contrairement à ce que nous de Rome croyons, et contrairement aussi à ce que croient vos sadducéens, admet et soutient que l'homme a une âme et qu'elle est immortelle » 406.9 . « Ton philosophe dit qu'il est cher aux dieux celui qui est saint » 406.11 . « Socrate dit aussi que celui qui est saint aime à faire des choses agréables aux dieux » 406.11 Jésus rend hommage à Socrate : « En vérité je te dis que le maître grec, tout en étant dans l'erreur d'une religion qui n'est pas vraie, était dans la vérité en disant l'âme immortelle. En quête du Vrai et pratiquant la Vertu, il sentait au fond de son esprit murmurer la Voix du Dieu inconnu, du Vrai Dieu, du Dieu Unique » 406.9 . FOOTNOTES : Plusieurs détails montrent qu'il s'agit des parents du futur disciple Timothée (Actes 16,1). : Voir MV 364.3 et MV 365.8, visions reçues en début janvier 1946. : Affirmations doublement exactes. Platon, dans le dialogue du Phédon rapporte même que ce fut le thème de son dernier dialogue, le jour où il but la ciguë. Et Flavius Josèphe ( Histoires 18,2 ; Guerre des Juifs 2,165‐166 ; Antiquités Juives 18,173) confirme cette croyance des sadducéens. : C'est ce qu'on peut lire dans l' Euthyphron de Platon § 10a où Socrate disserte sur « Le saint est-il aimé des dieux parce qu'il est saint, ou est-il saint parce qu'il est aimé des dieux ? » : Op. cit. § 9d, Socrate déclare: « ce qui est agréable à tous les dieux est saint ».
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Troisième année de vie publique
Jésus est la lumière du monde
Le lendemain le temps pluvieux ne permet pas aux pèlerins de s'attarder sur le parvis. Jésus va parler près de la salle du trésor, dans la cour des femmes. C'est donc devant une assemblée exclusivement composée d'auditeurs juifs qu'Il adresse cet important discours, que Jean a résumé en sept versets dans son évangile(Jn 8, 12-19). « Je suis la Lumière du monde étant le Fils du Père qui est le Père de la Lumière » 506.2 . Maria Valtorta donne en cinq pages ce discours très dense, qui justifie lui aussi une étude approfondie. Les pharisiens ne peuvent accepter ce langage, et se font à nouveau menaçants : « Tu es un blasphémateur quand tu veux soutenir que le Très-Haut est ton Père. Et tu mériterais que l'on te frappe conformément à la Loi » 506.5 .
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📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2