Troisième année de vie publique

La guérison de dix lépreux

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En fin de journée, le mardi 11, ils approchent d'un village au nord d'Ephraïm quand un cri retentit :« Jésus ! Rabbi Jésus ! Fils de David et notre Seigneur, aie pitié de nous »483.7. Ce sont les dix lépreux dont saint Luc rapporte la guérison(Lc 17,11-19). L'évangéliste ne nous dit pas pourquoi Jésus envoie directement les lépreux au prêtre avant même qu'ils ne soient guéris. Dans le récit de Maria Valtorta, compte tenu des menaces que font peser les pharisiens, Jésus s'efforce de rendre son pèlerinage le plus discret possible, pour arriver au Temple sans encombre et à l'improviste. Car son heure n'est pas encore venue, comme Il le redit fréquemment, et sa mission ne doit pas être interrompue prématurément. Il accomplit donc ses miracles comme en catimini, pour ne pas attirer l'attention des foules. C'est au point qu'un des apôtres observe : « Tu as bien fait de ne pas les guérir. Ceux du village ne nous auraient plus laissé aller »483.7. Mais bien vite un des lépreux revient sur ses pas et accourt pour remercier le Seigneur. Il demande un nom nouveau, pour marquer sa renaissance. « Désormais tu t'appelleras Ephrem, parce que c'est deux fois que la Vie t'a donné la vie740 »483.9.

Le lendemain au lever du jour, toujours guidé par la prudence, Jésus tente de contourner Ephraïm pour la dépasser sans se faire remarquer. Il reste vingt-cinq à vingt-sept kilomètres pour atteindre Béthanie. Toutefois la discrétion avec laquelle Jésus a accompli ses derniers miracles n'a pas empêché la nouvelle de sa présence en Samarie de se propager. Les notables d'Ephraïm rassurent Jésus de l'absence des pharisiens : « Oh ! Nous savons qu'ils te cherchent. Mais pas de ce côté. Cette ville est à la limite du désert et des Montagnes du sang741. Ils ne passent pas ici volontiers. Et puis cette fois, après les premiers, nous n'en avons plus vu un seul »484.2. Le chef des notables invite chaleureusement Jésus à séjourner à Ephraïm, où Il serait en sécurité. « Il vaudrait mieux pour Toi rester parmi nous. Le Temple te hait et il te cherche pour te faire souffrir »484.2. Ce à quoi Jésus lui répond : « Je ne puis rester, mais je me rappellerai vos paroles »484.3. C'est là en effet qu'Il viendra bientôt passer les dernières semaines de sa vie publique. « Long encore est le chemin que je dois parcourir avant la nuit. » « Tu vas à Jérusalem ? » « A Ensémès ». « Alors nous allons t'indiquer un chemin que nous sommes seuls à connaître (...) À none, tu y seras742 »484.4. Devant tant de sollicitude , Jésus accepte de rester une heure, pendant laquelle Il donne une parabole ignorée des évangiles : la parabole de la grenade. De nos jours, (s'inspirant peut-être du texte de Maria Valtorta ?) la paroisse d'Ephraïm cite cette parabole comme faisant partie de la tradition, en étayant cette affirmation par présence d'un vitrail de la Vierge à la grenade dans l'église locale. Quoi qu'il en soit, cette parabole reste d'une actualité remarquable.

Notes de bas de page

740
Ephraïm, en hébreux, signifie en effet « double récompense ».

741
Saint Jérôme (Lettre CVIII. Ad Eustochium Virginem§ 12) parle de l'endroit, sur la route de Jérusalem à Jéricho, se nommant Adomim, (lieu du sang) qui devait ce nom au sang qui y était fréquemment versé par les brigands qui l'infestaient. Les montagnes du sangdont il est question ici sont effectivement celles qui entourent le mont Adomim.

742
Tout, dans ce dialogue, sonne vrai: la longue étape ; la prudence qui fait mentionner comme destination la source d'Ein Shemesh plutôt que Béthanie ; le raccourci qui ramène la distance à 22/24 km, rendant compatible le fait d'atteindre leur but vers 15h, puisqu'ils ont encore devant eux 7 ou 8 h.

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2