Troisième année de vie publique

De Capharnaüm à Tibériade

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De très tôt matin Jésus, accompagné de Barthélemy, vient à la rencontre des malades et les guérit tous, en leur recommandant : « Ne dites pas à ceux qui vous interrogent que je vous ai guéris ». Et Barthélemy insiste : « Oui. Ne parlez pas. Vous Lui feriez du mal. Rappelez-vous que c'est le sabbat et que beaucoup le haïssent »460.3. Jésus semble nostalgique... La pensée de quitter bientôt et pour toujours Capharnaüm en est-elle la cause ? Les cousins Joseph et Simon rejoignent Jésus, accompagnés de quelques pharisiens envoyés par le sanhédrin pour Lui conseiller de ne plus s'adresser aux foules. Une fois de plus Jésus rappelle l'aspect purement spirituel de sa mission : « Ne craignez personne. Le Fils de l'homme ne dresse pas des embûches aux puissances humaines, mais il vient inculquer la puissance aux esprits »460.6. De toutes façons, qui pourrait légalement lui interdire de parler ? « Et vous ne réfléchissez pas que vous ne pouvez pas m'interdire d'entrer comme tout israélite là où on lit et explique les Écritures et où tout circoncis a le droit de parler723 »460.6. Le frère-cousin Joseph, en chef de famille défend Jésus, tout en lui recommandant d'aller prêcher en Judée, comme le Lui demandent les synhédristes. C'est très exactement les circonstances rapportées par Jean(selon Jn 7,1-10) qui a parfaitement résumé en quelques lignes les événements survenus pendant ces journées.

Le soir venu, Pierre, André et les fils de Zébédée conduisent Matthieu, Simon, Jésus, sa Mère et sa tante à Tibériade. En cette période estivale, de nombreux notables y sont présents, et pour des motifs divers, complotent pour établir le royaume d'Israël autour de Jésus. Jésus n'est pas dupe de ces manœuvres et Il se confie à Jeanne de Chouza : « En vérité, je dois me garder davantage de ce complot qui se développe dans l'ombre, encouragé par mes vrais ennemis qui ne sont pas au palais proconsulaire de Césarée, ni à celui du Légat à Antioche724, ni non plus à l'Antonia, mais qui sont sous les tefilim, les franges et les zizits des vêtements hébraïques »461.7. Zénon725, un habitant d'Antioche, approche guidé par Pierre et remet à Jésus une lettre de Synthyché. La conversation qui s'en suit, ainsi que le contenu de la lettre comportent de nombreux détails pertinents qu'il n'est malheureusement pas possible de développer ici. L'étude détaillée de ce texte permet de mieux comprendre comment et pourquoi l'église d'Antioche put connaitre un essor si fulgurant.

Notes de bas de page

723
Quelques exemples des Écritures montrent que les visiteurs dans la synagogue pouvaient être invités à lire un passage ou à en donner un commentaire (Ac 13,14-15.42 ; 17,1-4).

724
L'existence du palais proconsulaire de Césarée, et celle du palais du légat à Antioche, aujourd'hui attestées par l'archéologie et l'histoire, étaient loin d'être une évidence en 1946 ! La présence de Pilate à Césarée n'est attestée historiquement que depuis 1961.

725
La tradition orthodoxe mentionne un Zénon, (ou Zenas), comme l'un des "70 disciples", évêque de Diospolis (Lydda) fêté le 27 sept. (voir aussi Tite 3,13). Signalons au passage que dans sa conversation avec Jésus, il mentionne Séjan comme vivant, ce qui est compatible avec la chronologie de Maria Valtorta qui place la Passion en l'an 30, mais ne le serait pas pour les tenants de la Passion en l'an 33, puisque Séjan est mort en octobre 31.

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2