La guérison d'un sourd-muet
Ayant traversés Séphet, ils poursuivent leur chemin en direction de Méron et de Giscala. Judas, qui s'abandonne chaque jour d'avantage à l'emprise de Satan, s'est échappé on ne sait où, et Jésus ordonne le départ sans l'attendre ; il les rejoindra bientôt. Rapidement ils atteignent les pentes de mont Méron, pour y vénérer les tombes des grands et des héros d'Israël. « Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l'attente du réveil glorieux »339.6, explique Jésus aux apôtres562. C'est la seconde fois que Jésus vient vénérer la tombe d'Hillel, et déjà à Hébron, en juin 27, Il avait déclaré : « Les ossements des justes, même desséchés et dispersés répandent un baume purifiant et des semences de vie éternelle »77.6. La tradition chrétienne de vénération des reliques de saints trouve-t-elle son origine dans ces propos et ces gestes du Seigneur ?
Sur la route entre Méron, où l'accueil fut favorable, et Giscala, Jésus doit une nouvelle fois reprendre Judas qui prétend encore que ses péchés sont utiles pour comprendre ses semblables et les guérir. « En vérité, Judas, ta morale est bien étrange ! Et je devrais dire davantage. Jamais on n'a vu un médecin qui se rende volontairement malade pour pouvoir dire ensuite : "Maintenant je sais mieux soigner ceux qui ont cette maladie" »340.2. Et Jésus constate amèrement l'inutilité de son enseignement auprès de l'apôtre rebelle : « C'est ta vieille idée, la même qu'il y a vingt lunes. À la différence qu'alors tu jugeais que Moi je devais pécher pour être capable de racheter »340.2. Voici une nouvelle occasion de constater l'extraordinaire cohérence de cette œuvre. Jésus fait en effet allusion à une discussion survenue le 6 juin 27563, (soit durant la pleine lune de Sivan). En ce dimanche 4 février 29,(soit le 2 Adar), il y a effectivement exactement « vingt lunes » qui se sont écoulées ! Jésus réaffirme inlassablement à Judas : « Le péché n'accroît pas la sagesse. Il n'est pas lumière. Il ne guide pas. Jamais. Il est corruption. Il est aveuglement. Il est chaos »340.2.
A l'approche de Giscala, près de la tombe d'Hillel, trois synhédristes564 parmi les plus farouches opposants à Jésus l'interpellent violemment : « Que fais-tu, ici, Toi, anathème d'Israël ? Hors d'ici ! »340.7. Et joignant le geste à la parole, Sadoc lance une pierre qui frappe Jésus à la main. Une autre blesse Jacques à la tête, et une autre encore frappe André à la jambe. Pour éviter que d'autres apôtres soient blessés, Jésus domine tous les agresseurs par sa volonté. D'une voix de tonnerre, Il déclare : « Surgis, ô puits, puits creusé par les princes, préparé par les chefs du peuple, au moyen de leurs bâtons, avec celui qui a donné la Loi565. C'est Moi qui suis ce Puits ! (...) Je suis la Source de la Vie éternelle. Mais vous, vous ne voulez pas boire. Et vous mourrez »340.9. Et, passant au milieu d'eux, Il poursuit son chemin, en direction de Cédès.
La blessure d'André ne permet pas de parcourir une distance aussi longue qu'à l'accoutumée, et c'est donc avant d'atteindre Cédès qu'ils font halte dans une maison hospitalière. Là Jésus guérit Lévi, un sourd muet de naissance. C'est le miracle rapporté par Marc (Mc 7,31-37). Les circonstances et la réaction de la foule sont les mêmes : « Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né ? Un miracle dans le miracle ! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler »341.6. Marc situe cette guérison de façon assez floue entre Sidon et la Décapole : la localisation dans la région de Cédès par Maria Valtorta ne contredit donc pas l'évangéliste. Après le miracle, Jésus recommande : « gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer »341.6. C'est une des nombreuses occasions où Jésus recommande le silence, comme en témoigne Marc566. Il doit encore évangéliser durant une année entière, et il est donc indispensable de donner le moins possible d'occasions d'accroître la haine du sanhédrin.