Énigmes Valtorta
Toutes les catégoriesCette parole leur demeurait cachéeDe Re Rustica...Egale des plus grands géographes ?Est-il permis de guérir le jour du sabbat...Et Jésus parcourait les villes et les villagesIl y a un temps pour toute chose...Les quatre évangiles en un seul ?Les témoins oculairesPays de blé et d'orge, de vigne, de figuiersSi cela n'est pas vrai...c'est bien imaginéUn inventaire architectural exhaustifVingt talents pour libérer Jean-Baptiste...
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Les témoins oculaires
Nicodème, prince des juifs
Par saint Jean, nous savons que Nicodème était pharisien, maître en Israël et membre du sanhédrin. D'après l'Évangile et le Talmud il était possesseur de grandes richesses; c'est lui qui employa environ cent livres de myrrhe et d'aloès à la sépulture de Jésus-Christ (Jean 19, 39). Il essaya de prendre la défense de Jésus-Christ, ce qui lui attira cette réponse dédaigneuse : « Et toi aussi, serais-tu Galiléen ? » . Disciple, il l'était effectivement, en secret, comme son ami Joseph l'Ancien : « Ma conduite n'est pas uniquement lâche. Il y a aussi la prudence et le désir de t'aider plus que si je t'appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d'ennemis. Je suis du petit nombre de ceux qui, ici t'admirent »116.4. Juste avant l'Ascension, Jésus remercie ses disciples : « Toi Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger »638.19. Après la Passion Nicodème propose : « Pour les Linceuls, ensuite, j'ai pensé, d'autant que je ne suis plus hébreu et donc plus sujet à l'interdiction du Deutéronome sur les sculptures et représentations, de faire, comme je sais le faire, une statue de Jésus Crucifié - j'emploierai un de mes cèdres géants du Liban - et de cacher à l'intérieur un des Linceuls, le premier, si toi, Mère, tu nous le rends »644.6. Ces propos prennent un tout autre relief pour les pèlerins ayant visité Lucques en Toscane. En effet on y vénère , dans la cathédrale San Martino, un crucifix, le Volto Santo (ou la Sainte Face), image du Christ qui aurait été sculptée par Nicodème à Ramlhé... Cette cathédrale est un lieu de pèlerinage depuis plus de mille ans, et la renommée du Volto Santo fut immense. Sainte Gemma Galgani elle-même a souvent visité cette relique pendant sa vie. Le crucifix, sculpté dans un cèdre, serait arrivé à Lucques en 742. FOOTNOTES : Talmud de Babylone, traité Gitlin ou des Divorces, chap. V, 56. : Jean 3, 1-21 ; 7, 45-52 ; 19, 39-42. : Voir par exemple Victor Guérin, Terre Sainte 1850, t2, page 217.
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Les témoins oculaires
Margziam, l'évangélisateur de l'Aquitaine.
Parmi les si nombreux disciples de Jésus que Maria Valtorta nous fait revivre, impossible de passer sous silence la figure si attachante du jeune Jabé (Yabesh). Peu avant l'âge de 12 ans, il perd tragiquement tous les membres de sa famille, et tente de survivre tout un hiver caché dans les bois. Recueilli par Jésus au début de l'an 28, il reprend peu à peu confiance, devient le fils adoptif de Pierre et Porphyrée, et reçoit de Marie le nom de Margziam en devenant fils de la Loi . Déjà Jésus lui trace prophétiquement son destin : « devenu grand, tu seras un saint de Dieu. Tu prêcheras comme un docteur le Jésus qui t'a rendu une mère ici, et qui ouvrira les portes du Ciel à ta mère morte, à ton père, et qui les ouvrira aussi à toi, quand ce sera ton heure. Tu n'auras même pas besoin de monter la longue échelle des Cieux à l'heure de la mort. Tu l'auras déjà montée durant ta vie en étant un bon disciple »194.2.Très réceptif à l'enseignement donné par Jésus, il est même l'un des premiers auxquels Jésus révèle sa future Passion pour qu'il ne se révolte pas devant cette nouvelle épreuve : « Moi… Fais-moi mourir à ta place ». « Tu dois me prêcher dans le monde entier. C'est dit. Mais écoute. Je mourrai content parce que je sais que tu m'aimes. Et puis je ressusciterai (...) et je viendrai tout de suite vers toi et je te dirai : Petit Margziam, tes pleurs m'ont enlevé la soif. Ton amour m'a tenu compagnie au tombeau. Maintenant je viens te dire : Sois mon prêtre »291.5.Il devient vite un exemple pour tous, et Jésus déclare : « Tu es le chef des enfants disciples. Quand tu seras tout à fait homme, rappelle-toi que tu as su être un disciple qui n'est pas inférieur aux hommes, et par conséquent ouvre les bras à tous les enfants qui viendront à toi en me cherchant et en disant : "Je veux être disciple du Christ" »308.5. Alors que Margziam encourage la nouvelle disciple Anastasica, Jésus fait cette nouvelle prédiction difficile à apprécier alors : « Margziam sait se faire à tous. C'est une vertu difficile et si nécessaire pour sa future mission. Je prends soin de faire grandir en lui cette heureuse disposition parce qu'elle lui servira beaucoup »366.2. Mais il faut attendre la fin de l'œuvre pour que ces paroles s'éclairent, plusieurs milliers de pages plus loin, alors que le Christ ressuscité lui confie cette mission : « Et toi, Margziam, mon enfant, et qui dorénavant prends le nom de Martial... ce nom, ô Martial, t'indique ton futur destin : sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur »638.20. Les nombreux détails donnés par Maria Valtorta sur le futur saint Martial méritent qu'on en passe quelques uns en revue. Son lieu de naissance Maria Valtorta place l'origine de Margziam entre Siloh et Béthel, au nord du territoire de Benjamin194.1-2. C'est exactement ce qu'indique un poème de Fortunat , ode à saint Martial, dont il existe trois manuscrits très anciens . Au 16 e siècle A Thévet, aumônier de C de Médicis, indique même qu'à trois lieues de Rama , au village d'Arouha, on voit une vieille église restaurée sur ordre de Charlemagne en 810, en l'honneur de Saint Martial, « natif de ce lieu ». Comment Maria Valtorta aurait-elle pu avoir connaissance de ces informations figurant sur des documents français anciens et fort rares ? Son bizarre nom de Margziam Ce curieux nom, donné au petit Jabé par la Vierge Marie, donne lieu à quelques commentaires dans l'œuvre : « Un Oui, Jabé veut un nom qui signifie que je l'ai sauvé. Tu le chercheras, Mère. Un nom d'amour et de salut ». Marie réfléchit... et puis elle dit : Marjiam (Maarhgziam). Ce nom, outre le Salut, rappelle aussi mon souvenir. Tu es la petite goutte dans la mer de ceux qui sont sauvés par Jésus. Il te plaît ? Ce nom, outre le Salut, rappelle aussi mon souvenir ». « Il est très beau dit l'enfant tout content ». « Mais, n'est-ce pas un nom de femme ? demande Barthélémy ». « Avec un "L" au bout au lieu d'un "m", quand cette petite goutte d'humanité sera adulte, vous pourrez changer son nom en nom d'homme. Maintenant il porte le nom que lui a donné la Mère. N'est-ce pas ? »198.8. Puis plus loin : « Comment t'appelles-tu ? » « Margziam ». « Ah! Bon ! Mais ma Marie bénie pouvait te donner un nom plus facile ! » « C'est presque le sien ! s'exclame Salomé ». « Oui, mais le sien est plus simple. Il n'y a pas ces trois consonnes au milieu... Trois, cela fait trop ». « L'Iscariote est entré et dit : Elle a pris le nom exact pour ce qu'il veut dire, conforme à l'ancienne langue »199.2 Ces conversations mériteraient certainement d'être étudiées par des linguistes. Mariam serait semble-t-il la vocalisation araméenne de l'hébreu Myriam, tandis que Mar-yam en serait la variante chaldéenne ? Mais tout cela sort de mon domaine de compétence ! Le fils adoptif de Pierre Il ne semble pas qu'il existe des traditions mentionnant Martial comme étant le fils adoptif de Pierre. Par contre le fait qu'il ait été contemporain de Pierre et qu'il l'ait suivi de Jérusalem à Antioche puis à Rome est maintenant historiquement attesté . Le jeune garçon de la multiplication des pains Adémar de Chabannes, moine de l'abbaye St Martial de Limoges ( Vita prolixior au 9e siècle) l'identifie avec le jeune enfant qui offrit les pains et les poissons à Jésus pour leur multiplication. Le texte de Maria Valtorta confirme cette tradition, montrant même que Martial fut le premier à croire au miracle : « Oh ! comme c'est lourd ! dit Margziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s'il portait un fardeau. Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir ne sachant que penser »273.4. Sa mission d'évangélisateur Dans L'Eglise métropolitaine primatiale St André de Bordeaux , le Chanoine Hierosme Lopès indique que le jeune Martial s'attacha aux pas de Saint Pierre qu'il suivit à Antioche, puis à Rome. De Rome, Pierre l'envoya prêcher en Gaule. Mgr Cirot de la Ville a même pu établir une carte de l'itinéraire de Saint Martial : Rome, Ravenne, Marseille, Bourges, Tours, Limoges, Angoulême, Saintes, Noviomagus (capitale du Médoc). Déclaré « apôtre de l'Aquitaine » par le limousin Pierre Roger (1291-1352) Martial était considéré au Moyen Âge comme le premier évangélisateur de Limoges , Toulouse et Bordeaux . Fondateur de la cathédrale Saint-Étienne, voire le premier évêque de Toulouse, des traditions immémoriales en faisant remonter leur origine aux temps apostoliques. Dans cette évangélisation, il est intimement associé à sainte Véronique et à Zachée (St Amadour). FOOTNOTES : Venance Fortunat (530-609) Evêque de Poitiers vers 600. : Outre qu'il confirme Martial contemporain de Pierre, le texte précise « Benjamita tribus te gessit » (La tribu de Benjamin te vit naître). : Frère André Thévet (1516-1590), Cosmographie Universelle 1575 (livre VI Chap. VII page 169). : Trois lieues, c'est environ 15 km, ce qui situe l'emplacement à mi-distance entre Siloh et Béthel. : Cette explication étymologique par l'hébreu mar yam = goutte de la mer, « affirmée » par ce dialogue, est pourtant considérée par certains comme « purement poétique ». : Voir par exemple docteur Sepp, Jésus-Christ Etudes sur sa vie et sa doctrine, 1866 page 19. : Voir en particulier les études très documentées de l'Abbé Arbellot, Dissertation sur l'apostolat de Saint Martial 1855; de Mgr Cirot de la Ville, Origines chrétiennes de Bordeaux 1867; de l'abbé Gordière Recherches sur la prédication de l'Evangile dans les Gaules au premier siècle, 1867, en particulier les pages 14 et 15; ou encore de l'abbé Corblet, Dissertation sur les origines de la foi chrétienne dans les Gaules, qui en 16 pages (diffusées par les Petits Bollandistes) résume bien la situation. : Réédition par l'abbé Gallen, chez Feret et fils, 1882 (p. 109), de l'ouvrage original édité chez Lacourt en 1668. : Pape sous le nom de Clément VI (1342-1352). Sa bulle « Piam Sanctorum memoriam recolendam » fait l'éloge de saint Martial, témoigne de sa particulière dévotion à l'apôtre et ordonne que sa fête soit mise au rang des doubles comme celles des autres apôtres, et célébrée dans toute l'Aquitaine. : C'est seulement à partir du 17e siècle que le chanoine Descordes, Jean de Launoy (1603-1678) (que le pape Benoît XIV désigna comme « menteur impudent et écrivain méprisable »), et quelques autres « lumières » attaquèrent les traditions et affirmèrent que l'origine des principales églises de France ne remontait pas au-delà de la seconde moitié du 3e siècle. Bien que loin d'être prouvée, cette hypothèse s'imposa alors dans les milieux dits intellectuels. : La découverte en 1955 de « symboles chrétiens » (l'ascia) datant du 2e siècle sur des tombes proches de l'église dédiée à St Etienne, à Bordeaux, confirme archéologiquement l'ancienneté de ce lieu de culte.
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Les témoins oculaires
Un certain Joseph surnommé le Juste
Joseph dit le Juste est un disciple dont l'Ecriture nous dit seulement son nom et qu'il fut présenté par les apôtres comme candidat (avec Matthias) à la succession de Judas : « Joseph appelé Barsabbas , surnommé Justus » (Actes 1, 23). Eusèbe nous apprend qu'il fut compté au nombre des soixante douze disciples évoqués par Luc. Et il ajoute que Papias, renseigné par les filles de l'apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n'en éprouva aucun mal ». Persécuté par les juifs pour sa foi au Christ, il aurait eu une fin glorieuse. Saint Adon, moine bénédictin et évêque de Vienne, l'inscrivit (vers 860) dans son martyrologe. Il est fêté le 20 juillet. Maria Valtorta nous en dit beaucoup plus sur ce disciple méconnu : Jeune nouveau-né au moment du massacre des saints innocents, il échappe à la mort grâce au sacrifice de son père. Jésus le rencontre au tout début de sa vie publique. Il est le seul disciple à bénéficier à Nazareth de la formation dispensée aux apôtres : « Je retiens ce fils (et il montre Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu'il se forme là un noyau solide qui ne m'annonce pas seulement en faisant connaître mon existence, mais les caractéristiques les plus essentielles de ma doctrine »91.1. Sa sagesse et son intelligence impressionnent à la fois les apôtres et les disciples : « Joseph. Vous savez que ce jeune promet beaucoup ? dit le Thaddée. Oui. Isaac est un ange mais sa force est toute spirituelle. Mais Joseph est fort, même physiquement. Il a le même âge que nous . Et il apprend facilement. Tu as entendu ce qu'a dit Hermas ? S'il avait étudié, il serait un rabbi en plus d'être un juste. Et Hermas sait ce qu'il dit »334.2. Il est blessé dans les gorges du Cédron avec Élie (prémices des futures persécutions). Je me fais gloire d'avoir versé du sang pour Toi, comme en versa mon père autrefois. Je te bénis de m'en avoir rendu digne ! »418.5. Jésus le guérit. FOOTNOTES : Sur la confusion possible entre Barsabbas et Barnabas, voir plus loin le chapitre « Cette parole leur demeurait cachée ». : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique I, 12. : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique III, 39. : D'après les informations glanées dans l'œuvre, il a alors la trentaine, et Jude à peine deux ou trois ans de plus.
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Les témoins oculaires
Le sanhédrin fait salle comble
Le sanhédrin ou grand conseil, était la haute cour de justice, le tribunal suprême des Juifs. Son nom , son rôle et son organisation nous sont connus par la bible et par de nombreux textes talmudiques ou historiques . Le sanhédrin comprenait en théorie 71 membres, y compris le président. Il y avait 3 groupes plus ou moins définis : les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Chaque groupe était composé de 23 membres (soit 69), auxquels s'ajoutaient le président (nasi) et son adjoint (ab bet din). - La chambre des prêtres avait en charge l'administration des sacrifices.... La majorité de ses membres était des sadducéens, plus ou moins alliés des hérodiens. Ils ne croyaient pas en la résurrection, et appliquaient avec rigueur la loi mosaïque. Ils s'opposaient à Jésus essentiellement sur les questions politiques. - La chambre des scribes, ou sages, ou docteurs de la Loi, était composée d'enseignants, majoritairement pharisiens. Leur premier reproche vis à vis de Jésus était qu'aucun enseignant ne peut enseigner de sa propre autorité. En tant que juristes, ils s'imposaient de citer au moins une autorité pour justifier les lois. - La chambre des anciens, ou des conseillers, regroupait les notables les plus fortunés, et les personnages influents. Beaucoup d'entre eux étaient pharisiens, mais certains désapprouvaient le rigorisme des scribes. Ils n'avaient pas de pouvoir judiciaire. Au début du premier siècle, le sanhédrin instruit les procès et rend la sentence, mais la condamnation à mort revient au procurateur romain . Ces données sont assez bien connues, et les lecteurs de Maria Valtorta ne seront donc guère surpris de constater qu'elles sont bien intégrées dans le récit, comme en témoigne par exemple cette discussion avec Pilate, pendant la Passion : « Il est passible de mort selon notre loi ». « Et depuis quand vous a-t-on rendu le jus gladii et sanguinis ? » (...) « Nous savons que nous n'avons pas ce droit. Nous sommes les fidèles sujets de Rome… »604.20. Mais s'il est relativement aisé de se faire une idée du rôle et de l'organisation du sanhédrin au temps de Jésus, il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de retrouver la liste des membres qui y siégeaient alors. L'étude la plus détaillée sur cette question, je l'ai déjà évoquée, est sans doute celle que publièrent les frères Augustin et Joseph Lemann en 1877. Il semble très peu probable que Maria Valtorta ait pu en avoir eu connaissance en 1944. Pourtant tout lecteur attentif trouvera, disséminés ça et là dans l'œuvre, de très nombreux indices permettant de reconstituer peu à peu la composition du sanhédrin en l'an 30. On retrouve ainsi dans l'œuvre le nom de tous les anciens et futurs grands prêtres contemporains de Jésus, et de nombreux autres membres, dont les noms, pour certains d'entre eux, ne sont évoqués qu'une ou deux fois dans toute la littérature talmudique. Pour plusieurs, leurs noms sont orthographiés phonétiquement par Maria Valtorta, ce qui rend leur identification un peu plus délicate. Ainsi, quand on lit « cet autre, c'est Callascebona l'ancien »123.6, il s'agit bien sûr du richissime notable de Jérusalem, ben Calba Scheboua, dont la fille Rachel fut ultérieurement l'épouse du célèbre rabbi Akiba. Et quand Maria Valtorta entend dire « Et là-bas Doro l'Ancien et Trison »378.3, on peut y reconnaître le diminutif de Dorothée ben Nathanaël, en compagnie de Tryphon ben Theudion . Et lorsque Jésus demande (cf. Luc 14, 1-6) « Est-il permis de guérir pendant le sabbat ? au vieux scribe Chanania »335.13, c'est sans conteste à Chananiah ben Chiskia, scribe renommé qu'Il s'adresse. Quant au « pharisien Giocana, parent de Doras »109.2, avec qui Jésus a plusieurs échanges très vifs, c'est Yokhanan ben Zakkaï, considéré comme un des maîtres du Talmud . Sur 20 membres de la chambre des prêtres connus par diverses traditions, Maria Valtorta en nomme 16, mais en plus elle en cite 3 autres inédits . Donc 23 des 23/24 membres possibles sont maintenant identifiés . Pour la chambre des scribes, Maria Valtorta nomme 12 des 14 membres connus , mais elle cite 10 autres noms qui ne sont pas encore identifiés par d'autres sources, complétant ainsi la liste des 24 membres de cette chambre (dont le président). Enfin pour la chambre des anciens, elle cite 11 des 14 membres connus, auxquels elle ajoute 7 noms nouveaux, portant à 21 membres identifiés la liste de cette chambre. Si l'on prend en compte les éléments fournis par Maria Valtorta, ce sont donc aujourd'hui pas moins de 68 des membres du sanhédrin de l'an 30 qui peuvent être désignés par leur nom, sur les 71 possibles ! Ce résultat est d'autant plus inattendu que les différents membres du sanhédrin apparaissent ça et là dans l'œuvre, au hasard des évènements et souvent de façon très discrète, si bien que seule une étude systématique et minutieuse permet de les recenser tous . FOOTNOTES : du grec syn (avec) et hedra (siège). : Nombres 11, 16-17 ; Proverbes 22, 10; 31, 23; Matthieu 26, 57-59; Marc 14, 53; 15, 1; Luc 22, 66; Jean 11, 47; Actes 5, 21; 6, 12, etc. : Principalement Mishna, Sanhedrin et Makkoth.; Flavius Josèphe. : L'empereur Auguste enleva ce droit (le jus gladii) au Sanhédrin après la destitution d'Archélaüs, et la nomination de Coponius comme procurateur vers +7 (Flavius Josèphe Antiquités 17, Chap. 13.1-5, et Talmud, Sanhedrin folio 24). Tacite ajouta même : les Romains se réservent le droit du glaive et négligent le reste. Le sanhédrin conservait encore le pouvoir d'excommunier, de mettre en prison, de condamner aux verges; mais le droit de rendre un arrêt de mort, attribut principal de la souveraineté, il ne l'avait plus. : Ils furent envoyés comme députés auprès de l'empereur Claude par les Juifs de Jérusalem, en +44/+45, sous le gouverneur Cuspius Fadus. (Flavius Josèphe, Antiquités XX, I, 1, 2 ) Ailleurs dans l'œuvre, Maria Valtorta le nomme plus correctement Trifon. : Une prestigieuse synagogue de la vieille ville de Jérusalem porte son nom. : Une synthèse de cette étude se trouve sur Internet à cette adresse: http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Sanhedrin.htm .
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Les témoins oculaires
Les notables romaines
Parmi la foule de ceux qui sympathisent avec Jésus, le cas des notables romaines mérite une attention toute particulière. Qu'il s'agisse de Claudia Procula, de Plautina, de Valéria ou des deux Domitilla (la mère Albula et sa fille Flavia), voire même de Livia (la seule dont l'historicité fasse encore pour moi l'objet de recherches), chacune eut en effet un rôle au sein des premières communautés chrétiennes comme l'évoquent ou l'attestent l'Histoire et la Tradition, au travers de quelques écrits anciens.
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Les témoins oculaires
Ne te mêle pas des affaires de ce juste
Mt 27, 19 Matthieu est le seul évangéliste à mentionner la femme de Pilate, dans un simple verset, sans même la nommer. Est-ce elle la même Claudia qu'évoque St Paul dans son épître à Timothée (2 Tm 4, 21) quand il écrit : « Eubule, Pudens, Lin et Claudia te saluent » ? Rien d'autre sur l'épouse de Pilate dans l'Ecriture Sainte. Or dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé la femme de Pilate joue un rôle majeur et intervient souvent. Maria Valtorta nous la montre assistant à la guérison miraculeuse d'un lépreux, écoutant avec intérêt les paroles du « sage galiléen », puis prenant sous sa protection ce « grand philosophe ». Elle chemine peu à peu dans la foi, jusqu'à en témoigner après la crucifixion : « mieux être persécuté par les hommes que par le Très-Haut dont le Maître était le Messie »630.13. Et tout au long du récit, le lecteur découvre peu à peu cette « belle femme sur les trente ans (...), fière d'appartenir à la gens Claudia »154.7. Le centurion Publius informe Jésus : « Claudia parle de Toi comme d'un grand philosophe, et c'est bon pour Toi parce que... c'est Claudia le proconsul »192.5 Quand plus tard elle rencontre Jésus, elle s'agenouille en disant : « Et avec moi, Rome se prosterne à tes pieds »370.19. Au banquet chez Jeanne de Chouza, elle confirme à Judas le pouvoir dont elle dispose « j'appartiens à la gens Claudia. J'ai plus de pouvoir que tous les grands d'Israël car, derrière moi, il y a Rome »371.3. Elle est témoin de plusieurs miracles, mais sa foi en Jésus, un temps ébranlée par les médisances et les calomnies colportées de toutes parts, ne s'affermit définitivement qu'après que Jésus ait redonné une langue et la parole à Calliste, son esclave mutilé : « tu es vraiment le Juste que je pressentais563.5 (...) personne, sauf Toi, ne peut faire renaître un mort et rendre des yeux à un aveugle »563.6. Et de ce jour, sa foi sera inébranlable. La tradition selon laquelle elle se serait convertie est attestée dès le 2e siècle . Tout ce qu'on apprend ça et là sur Claudia Procula en parcourant le récit de Maria Valtorta est en totale harmonie non seulement avec les anciennes traditions, mais aussi avec les hypothèses historiques les plus récentes. L'évangile apocryphe dit de Nicodème (vers le 4e siècle ?) ; un écrit de 1619 attribué à Lucius Flavius Dexter , les Ménologues grecs, et plusieurs autres auteurs anciens la nomment effectivement Claudia Procula. Son appartenance à la gens Claudia a fait l'objet de plusieurs hypothèses. Celle qui semble la plus plausible aujourd'hui, c'est qu'elle aurait été la fille illégitime de Julia. Cette Julia fut mariée à Tibère en -11, sur ordre d'Auguste son père. Vivant dans la débauche, elle fut condamnée à l'exil en -2, juste après avoir été la maîtresse de Julius Antonius . Une éventuelle naissance adultérine avec un tel père se devait politiquement de rester secrète, mais n'a rien d'invraisemblable . Dans cette hypothèse Claudia serait donc née en -2 ou -1. Ce qui est en plein accord avec Maria Valtorta qui lui donne la trentaine en 27. Envoyée par sa mère auprès de Tibère, il l'aurait adopté comme sa propre fille. Par son mariage, Pilate aurait effectivement acquis des soutiens en très haut lieu, ce qui pourrait expliquer son exceptionnelle longévité à son poste en Judée. Notons aussi que seules les femmes de haut rang, à cette époque, accompagnaient leurs maris en mission . FOOTNOTES : Cf. Origène, Homélies - Matthieu, xxxv. : Chronicae. An. 34 n° 2. : Les témoignages historiques sur Julia sont abondants (Dion Cassius Histoire romaine LV, 10 ; Velleius Paterculus, Histoires romaines, II, 100 ; Tacite, Annales IV,44 ; Macrobe, Saturnales 2, 5 ; etc.). : Dernier fils vivant de Marc Antoine, Julius fut, pour ce motif, mis à mort. : C'était l'opinion de Giovanni Rosadi, Il proceso di Gesu 1908. : L'antique loi Oppia interdisait aux proconsuls d'emmener leur femme dans les provinces qu'ils gouvernaient. Bien qu'adoucie par un sénatus-consulte, au 1er siècle avant notre ère, elle restait théoriquement en vigueur. Les magistrats obtenaient parfois la permission d'y déroger mais ils devaient s'engager à « prendre toute la responsabilité des fautes que leur épouse pourrait commettre ».
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Les témoins oculaires
Qui était Plautina ?
Examinons maintenant la personnalité de Plautina, patricienne romaine « amie intime » et « probablement parente de Claudia »158.4. Maria Valtorta est impressionnée par sa prestance : « Elle me rappelle certaines statues très belles d'impératrices romaines ». Elle ajoute, voyant les autres romaines : « J'ai l'impression que ce sont des dames d'un rang inférieur à Plautina »167.3. De nombreux indices disséminés tout au long de l'œuvre (mais qui ne peuvent trouver place dans ce bref article) permettent de l'identifier sans hésitation comme étant l'épouse d'Aulus Plautius (ou Plautinus), l'un des tous premiers personnages de l'Empire à cette époque, et le futur conquérant de la Grande Bretagne entre 43 et 47. Il se trouve que, contrairement à Claudia, les témoignages historiques la concernant sont particulièrement abondants et concordants . Plautina (connue aussi comme "Plautiana" ou "Plautilla"), appartenait à la gens des Julio-Claudia (donc effectivement parente de Claudia Procula !) et se nommait, avant son mariage, Pomponia Graecina. Elle était la fille du consul Gaius Pomponius Graecinus . Son oncle, le consul Lucius Pomponius Flaccus fut d'ailleurs gouverneur de Syrie en 35. FOOTNOTES : Dion Cassius, Histoire romaine LX 19-21, 30 ; Suétone, Vie des Césars (Claude 24 et Vespasien 4) ; Tacite, Agricola 14 ; Annales 13, 32. : Consul suffect en l'an 16. : Dom Guéranger, Sainte Cécile et la société romaine aux deux premiers siècles 1897, chap. 4, p 87 émet même l'hypothèse que son fils Flaccus est ce jeune homme qui voulut épouser Flavia Pretronilla (Ste Pétronille), une protégée de Plautina !
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Convertie au christianisme
Elle mena à Rome, à partir de l'an 43, « une existence austère et digne » qu'elle imputait « officiellement » au deuil de sa cousine Julia, fille de Drusus, exécutée par la jalousie de Messaline. Après quatorze années d'une vie retirée, elle fut accusée « de superstition étrangère » et « d'occupations religieuses non autorisées ». A cette époque ceci signifiait quasi exclusivement « conversion au christianisme », la religion juive étant à cette date tolérée à Rome, et les rites païens d'Egypte ou de Syrie trop peu compatibles avec le mode de vie de Plautina. Compte tenu du rang de son mari, il eut à décider lui-même de son sort selon la loi romaine, et elle fut acquittée . FOOTNOTES : Notons au passage que Henryk Sienkiewicz, dans son roman historique Quo Vadis 1895, fait de Plautina la mère adoptive de son héroïne Ligie.
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Les témoins oculaires
Plautina et Sainte Lucine
Paul Allard s'interrogea « si Pomponia Græcina ne devrait pas être identifiée avec la grande dame, dont on connaît seulement l'agnomen probablement symbolique et baptismal : Lucina ». L'illustre archéologue Giovanni Battista de Rossi, puis Dom Guéranger arrivèrent à la même conclusion, et identifièrent donc Pomponia Graecina Plautiana avec Sainte Lucine, donatrice qui ouvrit dans un domaine de la voie Appienne un des plus anciens hypogées chrétiens, situé au-dessous d'un terrain ayant appartenu à la gens Pomponia. Sainte Lucine est associée aux martyrs Processus and Martinien, deux officiers romains gardiens de la prison Mamertine et convertis par leur prisonnier saint Pierre (selon une légende attestée du 6e siècle) On dit qu'elle les visita en prison et les enterra après leur exécution dans une de ses propriétés sur la via Aurelia . C'est aussi elle qui aurait enseveli la dépouille de Saint Paul. Sainte Lucine est fêtée le 30 Juin. L'Eglise orthodoxe grecque ne l'a pas sanctifiée, mais la considère comme « une femme pieuse, et l'une des premières nobles romaines convertie au christianisme ». Dans Les cahiers de 1944 (au 29 février), Maria Valtorta nous donne une version un peu différente, mais pas forcement incompatible. Elle évoque en effet le martyr d'une Lucine, « la fille de Faustus et de Cécile. Elle n'avait pas encore quatorze ans », alors que Plautina soutient les premiers martyr romains, aux côtés de Paul. Peut-être, pourquoi pas, prit-elle alors le prénom de Lucine , en mémoire de cette jeune sainte dont le martyr l'avait tant émue ? En tout cas, après avoir assisté de ses biens les fidèles, ce serait bien Plautina qui aurait visité les chrétiens détenus en prison, et pris soin de la sépulture des martyrs. Elle mourut très âgée. Tacite précise qu'elle vécut 40 ans après la mort de Julia en +37. Elle serait donc morte vers l'an +77. Maria Valtorta nous montre ainsi, tout au cours de son œuvre, qu'une patricienne romaine, élevée dans le luxe et l'opulence, fut le témoin oculaire des miracles du Christ. Et l'Histoire enseigne qu'elle en fut si bouleversée qu'elle consacra sa fortune et sa vie à soutenir, à Rome, l'Eglise naissante. FOOTNOTES : Paul Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles 1884, chap. 2. : Source: Catholic Encyclopedia, 1904. : Dom Guéranger, op. cit. Chap. 5, p 103, est formel. Pomponia Plautina, la femme de Plautius, prit bien un cognomen baptismal : « la noble femme portait un nom devant lequel s'effaçait à ses yeux celui des Pomponii : elle était appelée Lucina ». : Tacite, Annales 13, 32.
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Les témoins oculaires
Une mère nommée Albula et sa fille Flavia
Albula, « une forte matrone d'environ cinquante ans »370.19 est la femme de confiance de Claudia, qui en parle ainsi à Judas : « Demande toujours Albula Domitilla. C'est une seconde moi-même »371.3. Sans cette rapide confidence, il est fort probable que « l'affranchie de Claudia »604.34 serait passée totalement inaperçue dans l'œuvre. Mais quand on découvre que sa fille se nomme Flavia, cette Flavia qui prend des notes pour sa maîtresse : « Flavia a écrit les choses que tu as dites. Claudia veut en prendre connaissance. As-tu écrit ? Exactement, dit la femme en passant les tablettes enduites de cire »204.9, alors notre attention est mise en éveil. Y aurait-il un quelconque rapport avec la sainte Domitille, dont la propriété à Rome abrita des catacombes célèbres ? C'est grâce à Suétone qu'il est possible de reconstituer l'histoire des "Domitilla": Albula Domitilla, que Suétone nomme simplement Domitilla, « n'avait pas la citoyenneté romaine » et était mariée à Flavius Liberalis, « simple greffier de questeur de la légion X Ferentis ». (Justement la légion chargée de la Syrie et de la Palestine !). Leur fille Flavia Domitilla fut déclarée citoyenne romaine et de naissance libre, par un jugement des récupérateurs (tribunal statuant sur les questions de droits de propriété et d'état-civil) sur la demande de son père. Elle épousa Vespasien en 39/40. Elle fut la mère de Titus, Domitien et Domitilla. Elle mourut en +69. C'est elle qui apparaît aux cotés de Claudia et de Plautina et prend les notes sur des tablettes . Leur petite fille Flavia Domitilla mourut aussi en +69, après avoir donné naissance à une fille portant son nom. Leur arrière petite fille Flavia Domitilla (et donc petite fille de l'empereur Vespasien) épousa Flavius Clemens qui était consul. En 95, sous Domitien, ils furent tous deux accusés d'athéisme, du fait qu'ils étaient chrétiens. Clemens fut condamné à mort et Domitilla fut exilée. Elle est vénérée comme sainte Domitille. Ainsi donc, Albula Domitilla fut la belle mère de l'empereur Vespasien, et l'arrière-arrière grand-mère de sainte Domitille. Quant à sa fille Flavia, il convient de remarquer que son futur époux, Vespasien (âgé de 19 ans en 28) combattît en Bretagne sous les ordres d'Aulus Plautius, l'époux de Plautina ! Flavia et Vespasien eurent trois enfants : Titus, Domitien et Domitilla. L'aîné, Titus épousa Plautilla, la fille de Plautius et de Plautina ! Ainsi la présence de Flavia aux côtés de Plautina et de Claudia dans l'œuvre de Maria Valtorta se trouve totalement confortée par des données historiques. Et à l'inverse, le fait de les découvrir dans l'œuvre disciples attentives de Jésus permet de mieux comprendre le soutien considérable qu'elles apportèrent, à Rome, à l'Eglise naissante. D'ailleurs Dom Guéranger le soulignait déjà en son temps : « Les nouvelles découvertes archéologiques montrent jusqu'à l'évidence que, dès son début à Rome, le christianisme compta dans ses rangs l'élite de la société polie ». FOOTNOTES : Voir Suétone, Vie de Vespasien. : Ce serait même elle qui apporte à Ponce Pilate le message de Claudia lui demandant de relâcher Jésus. Est-ce parce qu'elle a été formée par son père greffier, qu'elle prend les notes pour Claudia ? : Titus Flavius Vespasianus. : Titus Flavius Sabinus. : Dom Guéranger op. cit. Introduction, page X.
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Les amis juifs de Jésus
Les évangélistes nous ont transmis les noms de quelques amis influents ayant apporté leur soutien à Jésus durant sa brève vie publique : Joseph d'Arimathie, Nicodème, Jeanne de Chouza, Lazare, Manaën, Marthe, Marie-Madeleine. Ces noms nous sont relativement familiers, mais il faut bien admettre que l'on connaît vraiment peu de faits les concernant, si l'on s'en tient simplement à ceux que nous fournissent les évangiles. Maria Valtorta comble admirablement cette lacune. Par leurs paroles et leurs actes, nous voyons les uns et les autres agir bien souvent en faveur de Jésus, écouter ses enseignements, lui demander conseil... Ces occasions sont si nombreuses qu'il me semble impossible d'en faire un résumé ici sans m'exposer à en donner une image par trop réductrice. Je me bornerai donc à une très brève évocation.
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Jeanne, princesse de Béther
Jeanne est une jeune princesse juive, épouse de Chouza l'intendant d'Hérode. Miraculeusement guérie par Jésus d'une phtisie , elle se montre une disciple reconnaissante, zélée et fidèle. « Fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur »102.7. C'est elle qui présente les notables romaines à Jésus. « Quand j'ai perdu mon enfant et que je fus malade, elles furent très bonnes pour moi qui ne les avais pas recherchées. Et, depuis, l'amitié est restée. Mais, si tu me dis que c'est mal, j'y renonce »158.3. Son soutien indéfectible au Seigneur (Jésus dit qu'elle « ne se rassasie jamais d'être bonne »309.4) lui vaudra d'être parmi les premiers témoins de la Résurrection. FOOTNOTES : Luc (8, 3) indique seulement « et qui avaient été guéries de leurs maladies » parlant de Jeanne et de Suzanne.
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Joseph l'Ancien
Joseph d'Arimathie, « conseiller du Sanhédrin »74.9, est l'ami de Nicodème, mais aussi de Lazare (malgré l'inconduite de sa sœur). Disciple des toutes premières heures il témoigne : « Celui qui fait des miracles, a Dieu avec lui. Qui a Dieu avec lui ne peut être dans le péché. Mais, au contraire, il ne peut être que quelqu'un que Dieu aime »113.3 Prudent, il décide avec Nicodème de ne pas se montrer ouvertement disciple de Jésus, non par pusillanimité, mais pour pouvoir informer le Maître des menaces venant du sanhédrin : « Il vaut mieux ainsi. S'ils savent que nous sommes disciples, ils nous tiendront à l'écart de leurs pensées et de leurs décisions, et ils peuvent Lui nuire et nous nuire. S'ils pensent que nous sommes simplement intéressés à tout ce que Lui dit, ils n'agiront pas en cachette à notre égard »116.4. Fidèle à ses convictions, il ose tenir tête aux ennemis du Christ, quand la plupart se dérobent : « dans une assemblée, Joseph s'en est pris au Sanhédrin. Il les traita d'assassins parce qu'ils voulaient tuer un innocent, et il dit : Tout est illégal là dedans. Lui le dit bien : c'est l'abomination dans la maison du Seigneur. Cet autel sera détruit car il est profané. Ils ne le lapidèrent pas parce que c'est lui. Mais depuis lors ils l'ont tenu dans l'ignorance totale »602.7. Et même à l'heure de la Crucifixion son courage ne faiblit pas : « qui pactise avec les assassins est un assassin, Eléazar d'Anna. J'ai vécu en juste. Et maintenant je suis âgé et près de mourir. Je ne veux pas devenir injuste alors que déjà le Ciel descend sur moi et avec Lui le Juge éternel »609.16.
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Manaën, notable hérodien
Manaën, frère de lait d'Hérode Antipas, nous est un peu connu par saint Luc et par Flavius Josèphe . Ce dernier nous apprend que son père était essénien et mérita les faveurs d'Hérode le Grand pour lui avoir prédit qu'il serait roi. Il aurait même été un temps président du Sanhédrin avant Hillel. Abandonnant ensuite le parti des esséniens, il serait devenu hérodien. Hérode fit élever son enfant, Manahem avec son propre fils Antipas. Ensuite l'Histoire nous apprend que Manaën vint à Antioche. Baronius affirme que c'est lui qui aurait consacré puis envoyé St Paul et Barnabé dans leurs premiers voyages missionnaires (vers l'an 45). Certains pensent que c'est également lui qui aurait fourni à Luc les nombreux détails familiaux sur Hérode. Ceci expliquerait aussi que Luc ait parlé de Chouza et de Jeanne… Le martyrologue romain indique que Manaën est mort à Antioche. Il est fêté comme saint confesseur le 24 mai. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la première rencontre entre Manaën et Jésus a lieu à la Belle-Eau. Jésus rassure les apôtres inquiets : « Quelqu'un ne peut-il pas, tout en étant parent d'Hérode, avoir soif du Dieu Vrai ? Vous craignez pour Moi ? Mais non. Fiez-vous en ma parole. Cet homme ne vient que dans une honnête intention. Pourquoi, alors, ne s'est-il pas fait connaître ? demandent les disciples. Parce que, justement, il vient, en tant qu'âme, non pas comme frère de lait d'Hérode. S'il s'est entouré de silence, c'est parce qu'il pense que devant la parole de Dieu la parenté avec un roi ne compte pas… Nous respecterons son silence. Comment te connaît-il ? C'est par mon cousin Jean lui-même. Croyez-vous qu'en prison il ne m'aura pas prêché ? Mais aussi par Chouza, par la voix de la foule, par la haine même des pharisiens »121.3. Désormais il est prêt à tout pour aider Jésus : « pour Toi je défierais le monde entier ! Rien ne me fatiguerait ! et à Judas qui en doute il réplique : Non, homme, ce ne sont pas des paroles. Je prie le Maître d'éprouver ma sincérité »364.4 et il le prouve au moment de la Passion, quand, seul contre tous, il tente même une manœuvre désespérée pour sauver le Maître : « Arrière ! crie-t-il. Cet homme… Laissez-moi le voir… Écartez-vous, ou j'appelle les gardes… Les gens, à cause de la grêle de coups de plat et des ruades du cheval et des menaces du cavalier s'écartent, et Manaën rejoint ... Jésus et les gardes du Temple qui le tiennent. Laissez le passage ! Le Tétrarque est plus que vous... Arrière ! Je veux Lui parler. Et il y arrive en chargeant avec son épée le plus acharné des geôliers. Maître ! »604.18. Malgré une blessure au bras, il est pourtant le premier à venir offrir son aide à Marie : « Il n'y avait rien à faire, c'est vrai, mais au moins Lui donner le réconfort de nous voir. Moi… moi, je l'ai salué au Sixte , et ensuite je ne l'ai pas pu car… Mais c'est inutile de le dire. Cela aussi fut voulu par Satan. Maintenant je suis libre et je viens me mettre à ton service. Commande, Femme »614.2. Il mérite cet ultime hommage du Christ : « Toi, Manaën, qui as su mépriser les faveurs sordides d'un être immonde pour marcher dans mon chemin »638.19. FOOTNOTES : Luc 8, 3; Actes 13, 1. : Flavius Josèphe, Antiquités juives XV, 10, 5. : Voir en particulier Catholic Encyclopedia. : Luc 3, 1, 19, 20; 8, 3; 9, 7-9; 13, 31, 32; 23, 8-12; Actes 12. : Il s'agit du Xyste, vaste place à colonnades de Jérusalem, mentionnée par Flavius Josèphe (Antiquités juives XX, 8,11) située entre le temple et le palais d'Hérode, dans le quartier de Sion, et que Maria Valtorta a bien du mal à orthographier !
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Lazare, l'ami fidèle et dévoué
Lazare, frère de Marie de Magdala et de Marthe occupe une place exceptionnelle et bien méritée dans l'œuvre. Lui, l'un des plus fortunés de Jérusalem « puissamment riche. Une bonne partie de la ville lui appartient ainsi que beaucoup de terres de la Palestine »116.6, dut s'exiler à Béthanie à cause de l'intransigeance des pharisiens, ainsi que Doras en informe Jésus : « Il est ton ami Lazare? Mais tu ne dois pas! Ne sais-tu pas qu'il est anathème parce que sa sœur Marie est prostituée ? »109.9. Il voit immédiatement dans Jésus le Messie, l'Attendu : « Qui fait les œuvres de Dieu doit être un homme de Dieu. Et Toi, tu les fais. Et tu les fais de telle façon qu'elles te proclament l'Homme de Dieu »84.3. Erudit, il interroge Jésus sur sa passion pour la lecture profane : « continue à lire… cela te servira à connaître le monde païen… Continue. Tu peux continuer. Tu n'as pas le ferment du mal et de la gangrène spirituelle. Tu peux donc lire, et sans crainte. L'amour vrai que tu as pour ton Dieu rend stériles les germes profanes que la lecture pourrait introduire en toi. Dans toutes les actions de l'homme il y a une possibilité de bien ou de mal suivant la manière dont on les accomplit. Aimer n'est pas péché si on aime saintement. Travailler n'est pas péché, si on travaille quand il le faut. Gagner n'est pas péché, si on se contente d'un gain honnête. S'instruire n'est pas péché si, par l'instruction, on ne tue pas en soi l'idée de Dieu »84.6. Que Lazare ait pu poser cette question à Jésus ne doit pas surprendre, quand on lit dans le Talmud ( Bara Kama f 82 b) : « Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble à celui qui élève des porcs ». De même le traité Menachoth (fol 90) rapporte que ben Domah demandant à son oncle le rabbi Ismaël s'il pourra étudier la science des grecs lorsqu'il aura achevé l'étude de la loi, Ismaël lui répondit : « Tu méditeras la Loi jour et nuit. Trouve-moi une heure qui n'appartienne ni au jour ni à la nuit, et je te permettrai de l'employer à l'étude de la science grecque ». Quand la conversion de sa sœur Marie Madeleine tarde, et que la tristesse submerge Lazare, Jésus le réconforte par la parabole du fils prodigue, puis lui dit : « Ainsi en sera-t-il de l'âme chère que tu attends, Lazare... La bonté de Dieu dépasse toute mesure »205.7. A ceux qui s'étonneraient de voir Jésus fréquenter le riche Lazare, Jésus répond : « Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des richesses. Lazare est juste »206.10. Certains pourraient aussi se demander pourquoi Lazare, ressuscité par Jésus quelques semaines avant la Passion, est absent des évangiles en ce moment crucial ? Aurait-il comme tant d'autres abandonné son Bienfaiteur ? Tout au contraire, Maria Valtorta nous apprend que Jésus connaissant trop bien son zèle ardent lui ordonne formellement de ne pas quitter Béthanie à l'heure de la tourmente, mais d'y accueillir et d'y réconforter les apôtres désorientés. « Je ne doute pas de ton amour. J'en doute si peu que c'est à toi que je confie mes volontés… Lazare, ami fidèle. Je te fais certaines requêtes. Tu ne m'as jamais rien refusé. Tu resteras ici à attendre » « Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ? » « Parce que je ne veux pas que tu te corrompes comme tous les hommes se corrompront. Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition, qui éclate à l'improviste par un imprudent coup de talon d'un passant. Infectée et répandant l'infection. Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi? Chez Lazare. Que de fois, en ces trois années, ils sont venus pour chercher du pain, un lit, protection, un abri, et le Maître !… Maintenant ils vont revenir. Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Rassemble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon »587.2.4.9. Ces faits totalement inédits, n'en restent pas moins pleinement compatibles avec tout le reste de l'œuvre, et ils éclairent d'une façon très originale et crédible une page jusque là obscure de l'histoire des apôtres.
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Les témoins oculaires
Et tous les autres, connus ou méconnus
J'ai déjà évoqué brièvement, au début de cet ouvrage, quelques personnages historiques dont l'évocation par Maria Valtorta est pour le moins inattendue : Thusnelda ; Marcus Caecilius Maximus; Photinaï. Voici maintenant quelques considérations complémentaires les concernant.
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L'étonnant destin de Thusnelda la barbare
A différentes occasions, Maria Valtorta évoque aux côtés de la romaine Valéria la présence d'une étrange affranchie. « Le portail s'ouvre et Valéria, avec son esclave ou affranchie, est sur le point d'entrer... Valéria regarde les deux femmes enveloppées dans un manteau hébraïque très simple et qui descend très bas sur leurs visages et elle les prend pour des mendiantes. Elle commande : Barbara, donne l'obole ! »438.9. Un peu plus tard elle explique : « Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutberg . Une proie de ces avances imprudentes qui ont coûté tant de sang humain . Mon père en a fait cadeau à ma mère, et elle me l'a donnée pour mes noces. De ses dieux aux nôtres et des nôtres à Toi, car elle fait ce que je fais. Elle est tellement bonne, dit Valeria à Jésus devant la synagogue des affranchies qu'elle fréquente désormais »534.1. Les épreuves de la Passion s'annonçant, Valeria l'envoie avec sa fille Faustina à Béther dans le château de son amie Jeanne de Chouza. Elle évoque une dernière fois son affranchie : « Je resterai ici avec Tusnilde. Je suis libre, je suis riche, je puis faire ce que je veux583.12 (…) J'enverrai Fausta avec Tusnilde à Béther, avant le temps fixé. Elles devaient y aller après la Fête »583.14. Or il se trouve que cette Tusnilde n'est pas une simple création romanesque, mais bel et bien un personnage historique. Voici à peu près ce que nous en dit l'historien Tacite . En l'an 15, Germanicus fit des raids contre les Germains, il pilla leurs villages. Il réussit à capturer Thusnelda, la femme d'Arminius, qui lui fut livrée par son propre père, Ségestes, lequel voulait se venger d'Arminius. En effet, alors qu'il avait promis sa fille à quelqu'un d'autre, elle s'était enfuie avec Arminius et l'avait épousé après la victoire de Teutoburg. Ségestes et son clan étaient des alliés de Rome et s'opposaient à la politique d'Arminius, comme le faisait aussi d'ailleurs Flavus, le frère d'Arminius. Thusnelda fut emmenée à Rome pour y être exhibée à l'occasion du triomphe de Germanicus ; elle ne revit jamais sa patrie et disparut de l'Histoire. Tout ceci est confirmé par Strabon : « on vit le triomphateur (Germanicus) traîner à sa suite les personnages, hommes et femmes, les plus illustres de la nation des Chérusques : à savoir le chef Segimund, fils de Ségeste, avec son fils Thumelic, jeune enfant de trois ans, et sa soeur Thusnelda, femme d'Arminius ». Gaius Julius Caesar (dit Germanicus après sa victoire contre les germains) était fils de Drusus et le frère aîné de Claude. Nommé gouverneur de Syrie en l'an 17, il fut assassiné à Antioche en 19. Il est donc parfaitement plausible que Thusnelda, princesse esclave, ait dû le suivre à Antioche. A la mort de Germanicus, récupérée par un notable proche du gouverneur défunt, elle a pu se retrouver quelques années plus tard en Palestine, auprès de Valéria, la fille de ce notable. Quel auteur, à moins d'être inspiré, aurait pu imaginer de faire intervenir de façon aussi plausible cette Thusnelda, personnage historique assez peu connu ? FOOTNOTES : Tacite, Annales, Livre 1, chap. 60 précise « non loin de la forêt de Teutbourg ». Aujourd'hui connue sous les noms Teutobourg ou Teutoburger. : Allusion à la défaite de Varus et de ses trois légions en +9. : Tacite, Annales Livre 1, chap. 58 et suivants. : « Au 7e jour des calendes de juin » en l'an 16 : Strabon, Géographie Livre 7, 1 - La Germanie, 4. : D'après le texte de Maria Valtorta, ce serait donc le père de Valéria, l'épouse de Valérien.
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Une bien étrange découverte près de Pompéi.
Alors que Jésus passe par la garnison d'Alexandroscène en janvier 29, Maria Valtorta relate ce dialogue anodin entre deux soldats romains : « Procore ne vient pas. Il envoie le triaire Aquila…Bien ! Bien ! Mieux vaut lui que Cecilius Maximus lui-même »329.6. Pendant les quinze années qui suivirent la rédaction de ce dialogue en novembre 1945, l'existence de ce gradé romain peu apprécié de ses hommes pouvait paraître n'être qu'une pure affabulation. Puis eut lieu la découverte fortuite lors de travaux autoroutiers près de Pompéi, en 1959, de 127 tablettes d'argile. L'une de ces tablettes , étudiée en 1966, révèle textuellement : « Aux Ides de juillet Marcus Caecilius Maximus, reconnaît avoir reçu 3000 sesterces de Gaius Sulpicius Faustus pour la vente de vert-de-gris. Fait à Puteoli ». Les permissions, promotions et mutations dans l'armée romaine se faisaient principalement fin juin, tous les un ou deux ans. Le vert de gris (ou vert de Grèce), très prisé dans l'Antiquité , était obtenu à partir de feuilles de cuivre macérées dans du marc de raisin. Sa production était donc concentrée dans les zones viticoles. Il est donc crédible qu'un officier revenant de Palestine ait été tenté d'en rapporter en rentrant au pays, pour arrondir sa solde ! La date et le nom rendent extrêmement probable qu'il s'agisse du militaire évoqué par Maria Valtorta. FOOTNOTES : La Tabulae Pompeianae Sulpiciorum n°66. : Soit très exactement le 14 juillet de l'an 29. : L'usage du vert de gris (aerugo) est fréquent dans les poudres picturales des fresques de Pompéi.
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Seigneur, donne moi de cette eau, que je n'aie plus soif.
Jn 4, 15 Saint Jean, lorsqu'il relate l'épisode de la samaritaine au puits de Jacob (Jn 4, 4-42), ne nomme pas cette femme. Elle reste assez peu connue en occident. Aussi lorsque Maria Valtorta nous transmet ce dialogue : « Comment t'appelles-tu ? Fotinaï »143.3 cette information peut sembler insignifiante. Mais au soir même de la Cène, Jésus confie à ses apôtres : « Je pense à celle qui ne sera dévoilée que dans le Ciel et à Fotinaï… Elles m'ont trouvé et n'ont plus quitté mon chemin. À l'une j'ai indiqué le Père comme Dieu vrai et l'Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l'autre, qui ne savait même pas qu'elle avait un esprit, j'ai dit : Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a bonne volonté de se sauver. Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus pour leur donner la Vie, la Vérité et la Pureté. Qui me cherche me trouve. Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis. Êves faibles devenues plus fortes que Judith »600.25. Alors notre attention est en éveil. Peut-on retrouver trace de cette Fotinaï ailleurs que dans le texte de Maria Valtorta ? Ce sont les Grecs qui nous confirment son nom : Photina, ou Photine. Après le martyre des saints Pierre et Paul, sous la persécution de Néron, elle alla prêcher avec succès la foi à Carthage, en compagnie de son fils José (ou Joseph). Elle fut martyrisée avec ses deux fils et ses quatre sœurs (ou cousines). Son culte est attesté à Constantinople au 11ème siècle. Elle est fêtée le 20 mars par l'Église catholique et le 26 février par l'Église orthodoxe. * Comme il est hors de question de passer en revue ici les sept ou huit centaines de personnages présents dans l'œuvre, je suis contraint de m'en arrêter là. Mais avant de clore ce chapitre consacré aux personnes ayant rencontré Jésus, voici une autre surprise pour le chercheur : c'est la façon pour le moins inattendue dont Maria Valtorta découvre , reconnaît ou oublie les personnages. 1/ "Découvre". Dans la très grande majorité des cas, la première rencontre avec un personnage passe inaperçue pour Maria. Elle décrit un passant, un malade, un enfant, tel qu'elle le voit intervenir dans une scène, mais sans pouvoir le nommer. C'est le plus souvent à la deuxième ou troisième occasion qu'elle le reconnaît et en apprend le nom. Elle nous le désigne alors. Voici par exemple un enfant rencontré à Capharnaüm « Le bambin s'échappe des bras de Jésus et court à la rencontre de sa mère »49.4. Plus tard, Maria Valtorta le revoit et se souvient : « un petit bambin... Un de ceux que j'ai vus dans les premières visions de Capharnaüm »60.7 mais il faut attendre encore quelques lignes pour entendre Jésus l'appeler « Jacques ». Le même jour Jésus guérit un bossu encore anonyme à ce moment là : « sauve-moi ! Guéris ton serviteur ! » « Je veux que tu sois guéri. L'homme se redresse agile et intègre »61.3. On le retrouve à Corozaïn la semaine suivante : « L'homme qui n'est autre que le pauvre bossu guéri et bien traité par Jésus »63.2. C'est son compagnon qui le nomme alors : « Mais est-ce bien toi Samuel ? »63.3. Vers la fin de la première année de vie publique, la notoriété de Jésus s'est étendue dans toute la région, et l'on vient de loin pour le supplier, comme cette pauvre mère : « Maître, une femme, celle qui pleurait, te demande. Elle dit qu'elle doit partir et qu'elle doit te parler »122.13. Elle ose enfin se confier à Jésus dans un long et pathétique monologue dont voici quelques extraits : « Maître… on dirait que tu as parlé pour moi. Tu as dit que dans toute maladie physique ou morale il y a Satan… J'ai un fils qui a le cœur malade... Il s'est fourvoyé avec de mauvais camarades et il est… il est exactement comme tu dis… voleur… Il aime les rixes… il veut dominer… Jeune comme il est, il se ruine en luxure et ripaille... Moi… moi, je suis la mère et je souffre à en mourir. C'est si douloureux pour une mère de dire : J'ai un fils cruel ! ». Et elle termine par cette indication anodine : « Je viens de la Haute Pérée pour te prier en sa faveur »122.13. Qui pourrait s'imaginer alors que ce détail insignifiant, ainsi que la promesse de Jésus : « Un jour je passerai dans la région de ton pays et toi, fière de ton garçon, tu viendras à ma rencontre avec lui »122.13 permet de retrouver ce fils, deux livres plus loin « un jeune dont j'ignore le nom »282.1 et qui déclare à Jésus « je t'ai cherché après le pardon de ma mère »" . Et c'est seulement encore plus loin que le nom de ce futur disciple plein de zèle est prononcé par le marchand Misace : « il est passé avec tes disciples, disciple lui aussi, et il t'attend à Arbela pour t'honorer avec son père et sa mère. Philippe de Jacob , si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée »292.4. 2/ "Reconnaît". Lorsque tel ou tel personnage, déjà rencontré dans une scène précédente, croise à nouveau la route du Seigneur, il arrive fréquemment que Maria Valtorta indique qu'elle le reconnaît , exactement de la même façon que cela arrive à quiconque dans la vie courante. Ceci ne saurait donc nous surprendre. Mais il y a pourtant dans l'œuvre quelques retrouvailles pour le moins étonnantes... Ainsi quand la patricienne Plautina apparaît pour la première fois dans l'œuvre dans un épisode écrit le 19/05/1945. Maria Valtorta fait cette remarque impossible pour un auteur qui rédigerait son ouvrage au jour le jour : « Plautina, nous la connaissons déjà »167.3. C'est qu'en effet, n'ayant pas reçu les visions dans leur ordre chronologique , elle reconnaît Plautina par des visions de la Passion qu'elle a reçues précédemment, comme par exemple celle du 10/02/1944, mais que le lecteur ne trouvera bien entendu qu'à la fin de l'œuvre601 ! Cette particularité, comme je l'ai déjà expliqué précédemment au chapitre consacré à la géographie, me paraît spécifique des visions de Maria Valtorta, et se renouvelle en de multiples occasions. Par exemple lorsque naviguant sur le lac, la barque de Pierre croise celle de Marie Madeleine au mois d'août 27, c'est la première rencontre avec Marie Madeleine dans l'œuvre. Pourtant Maria Valtorta la reconnaît immédiatement et le dit tout naturellement : « je vois que la Madeleine s'est dressée debout.(...) braquant ses yeux splendides sur le visage tranquille et lointain de Jésus »98.3. Car en effet elle lui est déjà apparue dans des visions reçues avant cette vision du 5/2/1945, mais que le lecteur ne découvrira là encore que de nombreuses pages plus loin ! Dans une vision du 31/6/1946 elle écrit : « une femme qui me paraît tout à fait celle appelée Nike qui essuya le visage de Jésus sur le Golgotha et en eut le Suaire. Mais ces femmes de Palestine se ressemblent beaucoup entre elles et, à quelques mois de cette vision, je pourrais me tromper »373.4, faisant allusion à une vision de la Passion , reçue le 26/03/1945, mais rapportée en fin de l'œuvre (au chapitre608.9). Le récit du sermon sur la Montagne réserve aussi ce genre de remarque déroutante. Alors qu'à cette date Jésus a déjà réuni à de nombreuses reprises le collège apostolique, Maria Valtorta écrit, dans une vision du 12/08/1944 : « Je vois Pierre et André, Jean et Jacques, et j'entends qu'on appelle les deux autres Nathanaël et Philippe »174.11. Or Jean, Jacques Pierre et André ont été vus 6 mois plus tôt, le 25/02/1944, tandis que la vision de la rencontre avec Nathanaël et Philippe n'a eu lieu que 2 mois plus tard, le 13/10/1944. Manifestement, en cette même journée du 12/08/1944, Maria Valtorta ne semble pas reconnaître Simon le zélote : « il y en a un autre qui est ou qui n'est pas dans le groupe. C'est peut-être le dernier arrivé : ils l'appellent Simon »174.11 Ce qui à y regarder de plus près est parfaitement logique, puisque la vision de la première rencontre de Jésus avec Simon a eu lieu le 26/10/1944. Dans une vision du 3 septembre 1946, Maria Valtorta reconnaît le visage de Nicolaï d'Antioche, mais semble avoir oublié son nom : « des visages nouveaux, tous inconnus, sauf celui fin du grec venu d'Antioche. Il parle avec les autres, peut-être des gentils comme lui »486.1. De même encore à Césarée Maritime, la " première fois " que Jésus rencontre Valéria, Maria Valtorta nous fait cette confidence : "La jeune romaine, si ce n'est pas une ressemblance fortuite, est une des romaines qui étaient avec Jeanne de Chouza sur le chemin du Calvaire. Comme personne n'a dit son nom, j'en suis incertaine »155.10 (vision du 5 mai 1945). En effet elle l'a vu dans des visions de la Passion reçues en 1944 et le 26/03/1945. Jésus nomme alors Valéria (chap. 608.), parmi sept autres disciples. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de multiplier ce genre d'exemples... Mais quel faussaire aurait été assez génial, méticuleux et quelque peu machiavélique pour brouiller de la sorte son ouvrage ? Il y a là, à n'en pas douter, un indice très fort de l'authenticité des révélations de Maria Valtorta. 3/ "Oublie". Je l'ai déjà dit, l'œuvre comporte plus de 750 personnages avec lesquels Jésus ou son entourage ont des dialogues plus ou moins fournis . On comprend donc aisément qu'au fil du temps Maria Valtorta avoue de plus en plus régulièrement reconnaître vaguement tel ou tel protagoniste mais en avoir oublié le nom ou les circonstances dans lesquelles elle l'a déjà vu. Lorsqu'à Sycaminon, Jésus rejoint de nombreux disciples, Maria Valtorta en nomme quelques uns puis ajoute : « et d'autres, d'autres, d'autres que je reconnais mais dont je ne me rappelle absolument pas l'endroit où je les ai vus ni leurs noms. Visages connus, et désormais il y en a tant, tous connus comme visages de disciples. Et puis d'autres, conquis par Isaac ou par les disciples eux-mêmes que je viens de nommer, qui suivent le groupe principal en espérant trouver Jésus »250.1. A partir de la troisième année de la vie publique, le phénomène s'amplifie : « il y a beaucoup de disciples ... parmi lesquels Etienne, Hermas, le prêtre Jean, et Jean le scribe et beaucoup d'autres. (Désormais, pour m'en souvenir, quel embrouillement! Ils sont si nombreux) »347.5. A Capharnaüm, au discours sur le Pain de Vie... « Parmi ceux qui sont restés, il y a les apôtres, le prêtre Jean et le scribe Jean, Etienne, Hermas, Timon, Hermastée, Agape, Joseph, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, et Abel le lépreux de Corozaïn avec son ami Samuel, Élie (celui qui renonça à ensevelir son père pour suivre Jésus), Philippe d'Arbela, Aser et Ismaël de Nazareth, et en plus d'autres dont je ne connais pas les noms »354.15. Plus loin, à la Pâque, sur le parvis du temple, elle constate ... « d'autres, d'autres que je connais de vue mais dont je ne puis dire exactement les noms »370.11. Et ainsi de suite jusqu'à la dernière rencontre avec les disciples sur le Thabor peu de temps avant l'Ascension : « les apôtres et les bergers forment un groupe nombreux avec Margziam, Manaën, Etienne, Nicolaï, Jean d'Éphèse, Hermas et quelques autres des disciples les plus fidèles dont je ne me rappelle pas les noms »634.1. Et lorsque Jésus appelle vers Lui l'un d'entre eux : « Viens, Élisée d'Engaddi. J'ai quelque chose à te dire ». Maria Valtorta avoue alors : « Je n'avais pas reconnu l'ancien lépreux, fils du vieil Abraham »634.13. Toutes ces " confidences " répétées portent en elles un fort indice de sincérité, et donc d'authenticité. FOOTNOTES : Ménologue de Basile, empereur de Constantinople, et les Synaxaires des grecs. : Baronius, dans ses annotations dit qu'il s'agit bien de la samaritaine évoquée par Jean. : Voir précédemment le paragraphe « Philippe, le mauvais fils devenu évangélisateur »
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Les témoins oculaires
Comment nommait-on les gens en Israël ?
Dans l'Antiquité, il n'y avait pas à proprement parler de nom de famille. Chacun recevait à la naissance un prénom donné par son père et sa mère. Pour désigner quelqu'un sans ambiguïté, on faisait alors suivre ce prénom de ben (fils de... ou son équivalent araméen bar) et du prénom du père (le patronyme). Parfois la personne se voyait affublée d'un surnom donné par les autres . Dans L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, la désignation des personnages natifs de Palestine est tout à fait conforme à cette règle. Ainsi, selon ce principe, très nombreux sont les personnages désignés tantôt par leur prénom suivi ou non du patronyme, et tantôt par leur surnom : Simon, c'est aussi Simon fils de Jonas, ou Pierre, voire Simon-Pierre ; Judas c'est l'Iscariote ou l'homme de Kérioth, ou encore Judas de Simon ; Jacques et Jean sont aussi les fils de Zébédée tout comme Jacques et Jude sont les fils d'Alphée, ou les cousins ; Lazare devient à l'occasion Lazare de Théophile, ou simplement le fils de Théophile, etc. Voici maintenant un exemple d'appellation complète, avec le prénom, le patronyme et le surnom qui mérite un peu d'attention. Il s'agit d'un membre du sanhédrin : "Mais tais-toi, Joël, dit Alamot, fils de Abia! Seul un avorton comme toi peut dire ces paroles" lui disent méchamment les autres »525.15. Abijah était le patronyme du chef de la 8 e classe de prêtres , et Alamoth , qui signifie « sur voix de jeune fille » est un sobriquet qui laisse supposer que Joël avait une voix aiguë, ou un aspect quelque peu efféminé… Sa réponse digne prend alors tout son sens : « Si la nature n'a pas favorisé ma personne, cela n'a pas amputé mon intelligence. Au contraire, en m'enlevant beaucoup de plaisirs, elle a fait de moi un homme sage, et si vous étiez saints, vous n'humilieriez pas l'homme, mais vous respecteriez le sage »525.15. Comme souvent en pareil cas Maria Valtorta, orthographie phonétiquement, mais comment aurait-elle pu concevoir par elle-même un nom et un dialogue aussi crédible et pertinent ? FOOTNOTES : Midrash Rabbah, Commentaire sur Ecclésiaste 7, 3. : Voir 1 Chroniques 24, 10 ; Néhémie 12, 4; Luc 1, . : Terme musical (1 Chroniques 15, 20) indiquant un psaume (Psaume 46) qui doit être chanté par un soprano ou une voix féminine.
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L'identité des citoyens romains
Les noms romains se singularisent par l'usage d'un système de trois noms. en usage d'abord chez les patriciens puis chez les plébéiens, au fur et à mesure que, sous la République, ils acquirent des droits. Le nom complet se compose du prænomen (notre prénom) suivi du nomen (le nom de la gens, qui se termine généralement en –us ou ius), et enfin le cognomen (un surnom d'abord personnel, puis qui finit par distinguer une branche de la gens). Comme par exemple Valérien, l'époux licencieux de Valéria , que l'Histoire connaît sous le nom de Decimus Valerius Asiaticus, ou encore Pilate, dont le nom complet était Lucius Pontius Pilatus, ou Publius Sulpicius Quirinius, ou Caius Sentius Saturninus, tous mentionnés par Maria Valtorta. En général les femmes romaines sont désignées uniquement (sur les tombes et dans les œuvres littéraires et historiques) par une forme féminisée du nomen de la gens. Claudius : Claudia, Cornelius : Cornelia, etc. Chacune était ensuite distinguée de ses sœurs par un qualificatif, par exemple : maior (l'ancienne) ou minor (la jeune). FOOTNOTES : Voir plus loin le paragraphe Valerius, Valeria, un couple romain déchiré.
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Du bon usage de l'informatique
Voici enfin une dernière remarque pour clore ce chapitre. Une recherche à l'aide d'un ordinateur, basée sur le nom usuel d'un personnage donne déjà une idée de la valeur des informations le concernant. Pourtant ce n'est là encore qu'une vision partielle, puisqu'un même personnage n'est pas toujours, loin s'en faut, évoqué par son seul prénom. Supposons que l'on veuille rechercher dans l'œuvre tout ce qui concerne Jean d'Endor. La première fois qu'il rencontre Jésus, il Lui raconte combien sa vie fut une longue suite de misères, et supplie : « emmène-moi avec Toi. Je m'appelais Félix ! Ironie ! Mais Toi, donne-moi un nouveau nom. Que le passé soit réellement mort. Je te suivrai comme un chien vagabond qui finit par trouver un maître. Je serai ton esclave, si tu veux. Mais ne me laisse pas seul ». « Oui, ami ». « Quel nom me donnes-tu ? ». « Un nom qui m'est cher : Jean. Car tu es la grâce que fait le Seigneur » 188.7. Félix, Jean certes, mais par la suite il est désigné aussi par bien d'autres vocables : l'homme d'Endor ; Cyclope ou Diogène ; l'ancien pédagogue de Cintium ; le borgne ; l'ancien galérien. Toute requête informatique basée sur le seul nom de Jean d'Endor ignorera donc de nombreuses informations pertinentes. Ce n'est donc pas par une recherche informatisée, mais par une lecture attentive et complète que l'on peut vraiment saisir l'ensemble des données concernant chaque personnage... FOOTNOTES : Felix, prénom latin qui signifie « Heureux ». : Jean, en hébreu Johan signifie effectivement « Dieu fait grâce ».
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Les douze apôtres
La composition du collège apostolique, constitué des douze premiers parmi les disciples de Jésus, nous est connue par plusieurs témoignages évangéliques . « Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananéen), et Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus » . Toutefois les différents textes évoquant les apôtres comportent quelques variantes qui suscitèrent diverses hypothèses et quelques débats entre spécialistes, au long des siècles. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la composition du groupe des Douze est parfaitement définie, sans la moindre ambiguïté, et les précisions fournies permettent tout naturellement de concilier les différents textes du Nouveau Testament : Simon-Pierre et son frère André sont fils de Jonas. Jacques et son frère Jean sont fils de Zébédée et de Marie Salomé. Jacques et son frère Jude sont fils d'Alphée et de Marie de Cléophas. Ils sont cousins germains, frères de Jésus. Matthieu , fils de Lévi; Philippe ; Nathanaël , fils de Tholmaï (d'où son autre désignation bar Tholmaï : Barthélemy) ; Thomas Didyme (qui a une sœur jumelle) ; Simon dit le zélote ou le cananéen, (ce qui le distingue de Simon Pierre) ; et enfin Judas de Kérioth, complètent le groupe. Parmi ces douze premiers témoins privilégiés il en est tout particulièrement deux pour lesquels le récit de Maria Valtorta nous apporte des éclaircissements très convaincants : Jude et Simon. S'agissant de Simon le zélote, certains, à la suite d'Hégésippe , l'ont identifié au frère de Jacques (le cousin du Christ). Maria Valtorta dément totalement cette hypothèse hasardeuse et nous le montre lépreux guéri par Jésus au tout début de sa vie publique. Possédant une maison à Béthanie , c'est lui qui présente Lazare à Jésus. Il ne doit pas être confondu non plus avec Simon, le pharisien de Capharnaüm (Luc 7, 36-50), comme d'autres l'ont cru aussi, en faisant semble-t-il la confusion entre l'onction de Marie-Madelaine la pécheresse repentie, dans la maison de Simon le pharisien à Capharnaüm avec celle de Marie-Madeleine devenue la disciple, renouvelant son geste dans la maison de Simon le zélote, à Béthanie (Jean 12, 1-8, et cf. Matthieu, Marc et Jean). Quant à Jude quelques traductions le disent le fils de Jacques, en interprétant l'expression Iudas Iacobi utilisée par saint Jérôme lorsqu'il rédigea la Vulgate. Mais on peut aussi bien traduire cette expression par Jude celui de Jacques, ou littéralement Jude de Jacques . Cette précision accolée au nom de Jude permet de le distinguer de Judas de Kérioth, car Jude et Judas sont deux formes françaises du même prénom. Et certes, le nommer simplement Judas aurait risqué de prêter à confusion avec Judas le traitre, et c'est peut-être aussi la raison pour laquelle, ailleurs, Jude est désigné de préférence par ses surnoms Thaddée (Marc 3, 16-19 ; Matthieu 10, 2-4) ou Lebbée comme l'indiquent quelques anciens manuscrits grecs. D'ailleurs Jean le précise lui-même : « Judas, non pas l'Iscariote » (Jean 14, 22) et Jude lui-même ne dit-il pas dans l'œuvre : « et que l'on ne se souvienne de mon homonyme qu'à cause du besoin qu'il en a » 203.4 . FOOTNOTES : En particulier Matthieu 10, 1-4 ; Mc 3, 13-19 ; Lc 6, 12-16 ; Actes 1, 13. : Matthieu 10, 1-4 ; Marc 3, 13-19 ; Luc 6, 12-16 ; Actes 1, 13. : Cité par Eusèbe, Histoire ecclésiastique III, 2. : Simon l'apôtre devait être né vers l'an -20, puisqu'il participa à la révolte de Judas le Gaulonite en l'an 6, qui lui valut le surnom de « zélote ». L'autre Simon, le cousin de Jésus, succéda à son frère Jacques comme évêque de Jérusalem, et mourut à la toute fin du 1er siècle. : Simon précise même qu'il était en fait atteint d'un serpigo héréditaire. : Comme l'indiquent Matthieu 26, 3 ; Marc 14, 3. : C'est d'ailleurs la traduction retenue dans la bible d'Osty ou celle de Chouraki, conformément à la version grecque du Codex Bezae Cantabrigensis (καὶ Ἰούδαν Ἰακώβου).
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Puis le Seigneur en désigna soixante-douze autres
Luc 10, 1 « Tout le monde connaît parfaitement les noms des apôtres du Sauveur d'après l'Évangile. Quant à la liste des soixante-dix disciples, elle n'existe nulle part » : voici ce qu'écrivit Eusèbe de Césarée, au Livre 1, 12 de son Histoire Ecclésiastique. Aussi ne doit-on pas s'étonner de la liste impressionnante des saints du premier siècle mis au nombre des soixante douze disciples par divers hagiographes des siècles suivants, à commencer par Dorothée de Tyr, chacun s'efforçant de combler cette lacune. Il semble donc aujourd'hui impossible de prouver historiquement la véracité de telle ou telle liste. Cependant, que ce soit par les indications des évangiles, des actes des apôtres, ou par d'autres auteurs des premiers siècles, nombreux sont les témoins oculaires du séjour terrestre de Jésus dont le nom soit parvenu jusqu'à nous, et que la Tradition place unanimement parmi les soixante-douze disciples. Ainsi, par exemple, Luc (Actes 6, 1-6) désigne par leur nom les sept premiers diacres choisis peu après la Résurrection. Sur ces sept, Maria Valtorta nous en fait revivre au moins quatre : Étienne, Philippe, Timon, et Nicolaï. Si Etienne, le premier martyr est assez connu, il n'en est pas de même des trois autres. Or ce qu'elle nous en dit est cohérent avec les plus anciennes traditions... FOOTNOTES : Ou soixante-dix selon les manuscrits de la tradition d'Alexandrie (comme le Codex Sinaïtique) et la tradition de Césarée.
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Timon, chef de synagogue dans la vallée du Jourdain
Les traditions catholique, orthodoxe copte et orthodoxe grecque , nous disent que le diacre Timon évangélisa la région de Corinthe où il subit le martyre. Saint Dimitrius de Rostov précise qu'il fut plongé dans un fourneau ardent, en sortit indemne, puis rendit l'esprit. Il aurait évangélisé Chypre, la Phénicie et l'Arabie. Il fut successivement évêque de Tyr puis de Bosra où il baptisa de nombreux grecs et juifs. Dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, il découvre l'enseignement de Jésus à la Belle-Eau, à la fin de la première année de vie publique. Jeune chef de la synagogue , il refuse de céder aux pressions des scribes et des pharisiens venus pour faire maudire et lapider Aglaé, une pécheresse en repentance. Il est alors démis de sa fonction par le sanhédrin et devient disciple de Jésus. Il retourne un temps chez sa « mère qui est originaire de Aéra où elle a une petite maison » 138.3 . Quand on constate que Aéra est située à moins de quarante kilomètres de Bosra, où Timon fut évêque, ceci renforce la plausibilité de ces indications ! Et lorsque Jésus fait de lui cet éloge : « Timon, le sage chef de synagogue de la Loi ancienne, maintenant très sage parce qu'il la renouvelle à la lumière de la Loi nouvelle » 297.1 , on comprend mieux que les apôtres l'aient retenu ensuite au nombre des sept premiers diacres. FOOTNOTES : Qui fêtent Timon respectivement le 19 avril, le 5 novembre, et les 28 juillet et 30 décembre. : Peut-être au village de Naarath, proche de la Belle-Eau, à dix kilomètres au nord de Jéricho.
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Philippe, le mauvais fils devenu évangélisateur
Fêté le 6 juin par les catholiques (et le 11 octobre par les orthodoxes) Philippe le diacre doit être distingué de l'apôtre Philippe. Il était marié et avait 4 filles vierges qui, selon les Actes (21, 8-9) prophétisaient. Il mourut vers l'an 70, le 8e jour des ides de juillet selon St Jérôme, qui précise que trois de ses filles reposent à ses cotés à Césarée, et que la quatrième repose à Ephèse. Il aurait évangélisé la Samarie (d'où son surnom d'évangéliste). Il aurait également provoqué les conversions de Simon le Magicien et d'un éthiopien, eunuque de la reine Candace, sur la route de Jérusalem à Gaza. Vers l'an 58, il reçut chez lui Paul de Tarse et l'évangéliste Luc, où eu lieu l'incident d'Agabus (Agapé) (Actes 21, 10-14). Une tradition tardive fait de lui l'évêque de Lydie, à Tralles (actuelle Aydin). Certains pensent qu'il pourrait avoir traduit en grec la version hébraïque ou araméenne de l'évangile de Matthieu. Selon le récit de Maria Valtorta, sa mère vient supplier Jésus car c'est alors un fils cruel. Il se convertit, devient un des 72 disciples. Fara, l'hôtelier de Bozra vante le zèle du nouveau disciple : « Philippe de Jacob, si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée. Et si à Bozra il y a quelqu'un qui croit en Toi, c'est grâce à lui » 292.4 . Jésus reste cinq jours chez lui, à Arbéla : « Vive l'eau ! Elle a servi aussi à te retenir cinq jours dans ma maison » 296.1 se réjouit-il alors.
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Le diacre Nicolaï d'Antioche réhabilité ?
Nicolas, prosélyte grec d'Antioche (Actes 6, 5) est un personnage controversé. Pour Eusèbe de Césarée « il pratiquait l'ascétisme, considérant les désirs du corps comme de peu d'importance, et prônait la vie communautaire », ce qui reste un propos plutôt favorable. Mais il semble que ses disciples, les Nicolaïtes aient utilisé le prestige attaché à son nom pour dévoyer ses idées. L'Apocalypse (2, 6), déclare : « tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais ». Puis Irénée de Lyon dénonce la licence et la libération des mœurs des Nicolaïtes. Ils préconisèrent le mariage des prêtres et devinrent des hérétiques. Ils seraient à l'origine d'une branche gnostique, les archontes. En 1054, le cardinal Humbert da Silva Candida, dans une lettre adressé à un moine oriental, Nicétas, reproche à ce dernier de promouvoir le mariage des prêtres. Il en accuse alors personnellement Nicolas et non plus les Nicolaïtes : « le diacre maudit Nicolas, prince de cette hérésie, venait tout droit de l'enfer ». Dans l'œuvre de Maria Valtorta, le premier contact avec Nicolaï a lieu lors du voyage des apôtres à Antioche : « Nicolaï est consacré au naziréat » 323.7 , ce qui est tout à fait conforme avec la description d'Eusèbe. Il vient rejoindre Jésus à Capharnaüm, au moment où plusieurs le quittent, scandalisés par le discours sur le Pain de Vie. Ce qui lui vaut cet éloge de Jésus : « Un homme, qui devient disciple parce qu'il sait que ma cause humaine est déjà perdue, ne peut être qu'un esprit droit », et Il ajoute à l'intention de Jean : « en vérité je te dis que là où arrivera Nicolaï, disciple et prosélyte, Judas de Simon, apôtre israélite et juif, n'arrivera pas » 355.8 . Doit-on voir dans cette dernière affirmation une réhabilitation du diacre Nicolaï, ascète incompris et trahi par ses disciples ? FOOTNOTES : Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 3, 29, citant Clément d'Alexandrie, Stromates 3, 4, 25 f. : Irénée, Contre les hérésies 1.26.3 ; 3.10.6. : Épiphane de Salamine (3e siècle), Panarion, cap. 25.
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On les fit tirer au sort, et le sort tomba sur Matthias
Actes 1, 26 Matthias, désigné par le sort comme Apôtre en remplacement de Judas, suivit Jésus dès les premiers jours, comme l'affirme St Pierre dans les Actes (1, 21) : « Il est de ces hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à notre tête ». Clément d'Alexandrie le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait contre la chair, et cite ce mot de lui : « Agrandis ton âme par la foi et la raison ». Origène évoque un Evangile écrit par Matthias ainsi qu'Eusèbe de Césarée mais le pape Innocent I condamna ce texte comme apocryphe. Matthias aurait suivi Jésus depuis son baptême par Jean Baptiste. D'après la Légende dorée de Jacques de Voragine (vers 1260) Matthias, issu de la tribu de Juda, naquit à Bethléem. « Il apprit rapidement la science de la Loi et des prophètes, et menait une vie vertueuse ». Le célèbre docteur Sepp affirme, quant à lui, que « Matthias, natif de Bethléem, était un des jeunes bergers témoins de la Nativité », mais il n'indique pas ses sources. Selon Nicéphore Calliste , lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l'Évangile, Matthias passa en Egypte et jusqu'en Ethiopie où il resta près de 33 ans. De retour à Jérusalem et dénoncé au Grand-Prêtre Ananias, celui–ci le fit lapider et décapiter devant le Temple en l'an 63 (ou 64) . Une fois de plus, le texte de Maria Valtorta est parfaitement cohérent avec toutes ces traditions. Le jeune berger Tobie, âgé d'une quinzaine d'années , vit à Bethléem et assiste à la naissance de Jésus 30.9 . La rencontre avec Jésus adulte a lieu en juin 27 « Tobie qui maintenant a pris le nom de Mathias, en souvenir de son père » 75.4 . Jésus ne tarde pas à vanter ses qualités : « Tu parles bien, Mathias, la Sagesse est avec toi » 127.3 . Avant de mourir, Jean Baptiste, auquel il est resté fidèle jusqu'au bout, le confie à Jésus, affirmant lui aussi « en Mathias, la Sagesse est réellement présente » 148.2 . Dorénavant les apôtres vont souvent côtoyer Matthias, et pouvoir l'apprécier au point d'en faire un candidat pour la place rendue vacante par la disparition de Judas. FOOTNOTES : Clément, Stromates 3, 4. : Origène, Homélie à Luc, I. : Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique 3, 25. : Dr. J. N. Sepp, Vie de N-S Jésus, éd. Flatau 1866 (tome 1, p 179). : Moine et historien byzantin (vers 1350), Histoire ecclésiastique 2, 40. : Si ces chiffres sont exacts, ceci supposerait qu'il ait quitté la Judée dès l'an 30, et ce serait donc un argument de plus à l'encontre de la théorie de ceux qui datent la Crucifixion en l'an 33. : Martyr en 63, donc âgé de 80 ans environ, ce qui reste plausible.
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📚 Source des articles
Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée
Par Jean-François Lavère
339 pages
ISBN 9782364630253
Editions Rassemblement A Son Image
Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.
D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.
Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.