Les douze apôtres
La composition du collège apostolique, constitué des douze premiers parmi les disciples de Jésus, nous est connue par plusieurs témoignages évangéliques179. « Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananéen), et Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus »180.
Toutefois les différents textes évoquant les apôtres comportent quelques variantes qui suscitèrent diverses hypothèses et quelques débats entre spécialistes, au long des siècles. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la composition du groupe des Douze est parfaitement définie, sans la moindre ambiguïté, et les précisions fournies permettent tout naturellement de concilier les différents textes du Nouveau Testament :
Simon-Pierre et son frère André sont fils de Jonas. Jacques et son frère Jean sont fils de Zébédée et de Marie Salomé. Jacques et son frère Jude sont fils d'Alphée et de Marie de Cléophas. Ils sont cousins germains, frères de Jésus. Matthieu, fils de Lévi; Philippe; Nathanaël, fils de Tholmaï (d'où son autre désignation bar Tholmaï : Barthélemy) ; Thomas Didyme (qui a une sœur jumelle) ; Simon dit le zélote ou le cananéen, (ce qui le distingue de Simon Pierre) ; et enfin Judas de Kérioth, complètent le groupe.
Parmi ces douze premiers témoins privilégiés il en est tout particulièrement deux pour lesquels le récit de Maria Valtorta nous apporte des éclaircissements très convaincants : Jude et Simon.
S'agissant de Simon le zélote, certains, à la suite d'Hégésippe181, l'ont identifié au frère de Jacques (le cousin du Christ). Maria Valtorta dément totalement cette hypothèse hasardeuse182 et nous le montre lépreux183 guéri par Jésus au tout début de sa vie publique. Possédant une maison à Béthanie184, c'est lui qui présente Lazare à Jésus. Il ne doit pas être confondu non plus avec Simon, le pharisien de Capharnaüm (Luc 7, 36-50), comme d'autres l'ont cru aussi, en faisant semble-t-il la confusion entre l'onction de Marie-Madelaine la pécheresse repentie, dans la maison de Simon le pharisien à Capharnaüm avec celle de Marie-Madeleine devenue la disciple, renouvelant son geste dans la maison de Simon le zélote, à Béthanie (Jean 12, 1-8, et cf. Matthieu, Marc et Jean).
Quant à Jude quelques traductions le disent le fils de Jacques, en interprétant l'expression Iudas Iacobi utilisée par saint Jérôme lorsqu'il rédigea la Vulgate. Mais on peut aussi bien traduire cette expression par Jude celui de Jacques, ou littéralement Jude de Jacques185. Cette précision accolée au nom de Jude permet de le distinguer de Judas de Kérioth, car Jude et Judas sont deux formes françaises du même prénom. Et certes, le nommer simplement Judas aurait risqué de prêter à confusion avec Judas le traitre, et c'est peut-être aussi la raison pour laquelle, ailleurs, Jude est désigné de préférence par ses surnoms Thaddée (Marc 3, 16-19 ; Matthieu 10, 2-4) ou Lebbée comme l'indiquent quelques anciens manuscrits grecs.
D'ailleurs Jean le précise lui-même : « Judas, non pas l'Iscariote » (Jean 14, 22) et Jude lui-même ne dit-il pas dans l'œuvre : « et que l'on ne se souvienne de mon homonyme qu'à cause du besoin qu'il en a »203.4.