Manaën, notable hérodien
Manaën, frère de lait d'Hérode Antipas, nous est un peu connu par saint Luc244 et par Flavius Josèphe245. Ce dernier nous apprend que son père était essénien et mérita les faveurs d'Hérode le Grand pour lui avoir prédit qu'il serait roi. Il aurait même été un temps président du Sanhédrin avant Hillel. Abandonnant ensuite le parti des esséniens, il serait devenu hérodien. Hérode fit élever son enfant, Manahem avec son propre fils Antipas. Ensuite l'Histoire nous apprend que Manaën vint à Antioche. Baronius affirme que c'est lui qui aurait consacré puis envoyé St Paul et Barnabé dans leurs premiers voyages missionnaires (vers l'an 45). Certains246 pensent que c'est également lui qui aurait fourni à Luc247 les nombreux détails familiaux sur Hérode. Ceci expliquerait aussi que Luc ait parlé de Chouza et de Jeanne… Le martyrologue romain indique que Manaën est mort à Antioche. Il est fêté comme saint confesseur le 24 mai. Dans l'œuvre de Maria Valtorta, la première rencontre entre Manaën et Jésus a lieu à la Belle-Eau. Jésus rassure les apôtres inquiets : « Quelqu'un ne peut-il pas, tout en étant parent d'Hérode, avoir soif du Dieu Vrai ? Vous craignez pour Moi ? Mais non. Fiez-vous en ma parole. Cet homme ne vient que dans une honnête intention. Pourquoi, alors, ne s'est-il pas fait connaître ? demandent les disciples. Parce que, justement, il vient, en tant qu'âme, non pas comme frère de lait d'Hérode. S'il s'est entouré de silence, c'est parce qu'il pense que devant la parole de Dieu la parenté avec un roi ne compte pas… Nous respecterons son silence. Comment te connaît-il ? C'est par mon cousin Jean lui-même. Croyez-vous qu'en prison il ne m'aura pas prêché ? Mais aussi par Chouza, par la voix de la foule, par la haine même des pharisiens »121.3. Désormais il est prêt à tout pour aider Jésus : « pour Toi je défierais le monde entier ! Rien ne me fatiguerait ! et à Judas qui en doute il réplique : Non, homme, ce ne sont pas des paroles. Je prie le Maître d'éprouver ma sincérité »364.4 et il le prouve au moment de la Passion, quand, seul contre tous, il tente même une manœuvre désespérée pour sauver le Maître : « Arrière ! crie-t-il. Cet homme… Laissez-moi le voir… Écartez-vous, ou j'appelle les gardes… Les gens, à cause de la grêle de coups de plat et des ruades du cheval et des menaces du cavalier s'écartent, et Manaën rejoint ... Jésus et les gardes du Temple qui le tiennent. Laissez le passage ! Le Tétrarque est plus que vous... Arrière ! Je veux Lui parler. Et il y arrive en chargeant avec son épée le plus acharné des geôliers. Maître ! »604.18. Malgré une blessure au bras, il est pourtant le premier à venir offrir son aide à Marie : « Il n'y avait rien à faire, c'est vrai, mais au moins Lui donner le réconfort de nous voir. Moi… moi, je l'ai salué au Sixte248 , et ensuite je ne l'ai pas pu car… Mais c'est inutile de le dire. Cela aussi fut voulu par Satan. Maintenant je suis libre et je viens me mettre à ton service. Commande, Femme »614.2. Il mérite cet ultime hommage du Christ : « Toi, Manaën, qui as su mépriser les faveurs sordides d'un être immonde pour marcher dans mon chemin »638.19.