Les témoins oculaires

Plautina et Sainte Lucine

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Paul Allard231 s'interrogea « si Pomponia Græcina ne devrait pas être identifiée avec la grande dame, dont on connaît seulement l'agnomen probablement symbolique et baptismal : Lucina ». L'illustre archéologue Giovanni Battista de Rossi, puis Dom Guéranger arrivèrent à la même conclusion, et identifièrent donc Pomponia Graecina Plautiana avec Sainte Lucine, donatrice qui ouvrit dans un domaine de la voie Appienne un des plus anciens hypogées chrétiens, situé au-dessous d'un terrain ayant appartenu à la gens Pomponia. Sainte Lucine est associée aux martyrs Processus and Martinien, deux officiers romains gardiens de la prison Mamertine et convertis par leur prisonnier saint Pierre (selon une légende attestée du 6e siècle) On dit qu'elle les visita en prison et les enterra après leur exécution dans une de ses propriétés sur la via Aurelia232. C'est aussi elle qui aurait enseveli la dépouille de Saint Paul. Sainte Lucine est fêtée le 30 Juin. L'Eglise orthodoxe grecque ne l'a pas sanctifiée, mais la considère comme « une femme pieuse, et l'une des premières nobles romaines convertie au christianisme ». Dans Les cahiers de 1944 (au 29 février), Maria Valtorta nous donne une version un peu différente, mais pas forcement incompatible. Elle évoque en effet le martyr d'une Lucine, « la fille de Faustus et de Cécile. Elle n'avait pas encore quatorze ans », alors que Plautina soutient les premiers martyr romains, aux côtés de Paul. Peut-être, pourquoi pas, prit-elle alors le prénom de Lucine233, en mémoire de cette jeune sainte dont le martyr l'avait tant émue ? En tout cas, après avoir assisté de ses biens les fidèles, ce serait bien Plautina qui aurait visité les chrétiens détenus en prison, et pris soin de la sépulture des martyrs. Elle mourut très âgée. Tacite234 précise qu'elle vécut 40 ans après la mort de Julia en +37. Elle serait donc morte vers l'an +77. Maria Valtorta nous montre ainsi, tout au cours de son œuvre, qu'une patricienne romaine, élevée dans le luxe et l'opulence, fut le témoin oculaire des miracles du Christ. Et l'Histoire enseigne qu'elle en fut si bouleversée qu'elle consacra sa fortune et sa vie à soutenir, à Rome, l'Eglise naissante.

Notes de bas de page

231
Paul Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles 1884, chap. 2.

232
Source: Catholic Encyclopedia, 1904.

233
Dom Guéranger, op. cit. Chap. 5, p 103, est formel. Pomponia Plautina, la femme de Plautius, prit bien un cognomen baptismal : « la noble femme portait un nom devant lequel s'effaçait à ses yeux celui des Pomponii : elle était appelée Lucina ».

234
Tacite, Annales 13, 32.

À propos de : Les témoins oculaires

« Les Apôtres étaient au nombre de douze ; les disciples, premiers ministres de l'Evangile, au nombre de soixante-douze ; mais les autres disciples ou premiers témoins, étaient en nombre infini ! » Nicéphore Callixte Histoire Ecclésiastique I, II, c. 45

« De toutes les villes on s'acheminait vers Lui... » Luc 8, 4

Même le lecteur le plus superficiel ne peut échapper à l'impression de vie qui se dégage tout au long des six mille pages de l'œuvre de Maria Valtorta. Ceci est dû en partie à l'abondance des personnages rencontrés par Jésus au cours de ses innombrables déplacements, ces foules dont témoignent à plusieurs reprises les évangélistes.

L'œuvre décrit plus de cinq cent personnages principaux, nommément désignés et dont les faits et gestes sont suffisamment détaillés pour pouvoir dresser de chacun un profil psychologique, dirait-on aujourd'hui. A ces premiers rôles il convient encore d'ajouter quelques deux ou trois cent figurants simplement désignés par leur noms ou seulement évoqués par des attributs comme la belle-mère ; une voisine ; un paysan ; une vieille ; la servante ; un aveugle ; etc. La foule de ces témoins oculaires du séjour terrestre de Jésus a été passée au crible de l'Histoire et de la Tradition. Et cette étude systématique m'a permis d'identifier plus de deux cent personnes dont le souvenir et parvenu jusqu'à nous par des témoignages antiques. Maria Valtorta non seulement les fait revivre dans leur contexte historique, mais pour chacun elle nous décrit les circonstances qui ont déterminé leurs choix décisifs, pour ou contre Jésus, menant certains jusqu'au martyre, et d'autres au déicide. Une fois de plus, il est bien entendu impossible de donner ici une vue exhaustive de tous ces destins178. Comme pour les précédents chapitres, je n'en donnerai donc que quelques exemples pris ça et là.

Notes de bas de page

178
Cette étude fait l'objet du Dictionnaire des personnages de l'Evangile, ouvrage réalisé en collaboration avec F.-M. Debroise et Mgr R. Laurentin, 2012 Ed. Salvator.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

Voir sur le site des éditions
Plautina et Sainte Lucine - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta