La femme adultère et les signes mystérieux sur le sol
Jean (8, 1-11) relate cet épisode. « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère... C'est une adultère, et comme telle doit être lapidée. Moïse l'a dit... Et Toi, Maître, qu'en dis-tu ? »494.1. Dans son récit Jean indique laconiquement que pour toute réponse, « Jésus, se baissant, écrivait du doigt sur le sol ». Mais quels étaient donc ces signes : de simples griffonnages ou quelque message mystérieux ? Jean n'en dit rien. Beaucoup de commentateurs voient dans cette attitude de Jésus un signe de mépris ou de dédain envers les pharisiens « sans doute pour indiquer qu'il ne prend aucun intérêt à leur tribunal » ajoutent-ils. D'autres pensent que Jésus « prend un air détaché... en griffonnant négligemment »387, ou même qu'Il agit « Comme un homme ennuyé qui ne veut pas répondre ou qui veut réfléchir et prendre le temps de peser sa réponse avant de la donner ». Osty, dans sa bible, affirme même: « Jésus n'écrivait pas leurs pêchés ». Je n'en ai trouvé aucun, même parmi les Pères de l'Eglise, si ce n'est saint Jérôme388, donnant l'interprétation transmise par Maria Valtorta. C'est pourtant l'explication qui personnellement me semble de loin la plus convaincante.
Laissons donc Maria Valtorta nous décrire cette scène : « Jésus écrit. Il écrit et, avec le pied chaussé de sa sandale, Il efface et Il écrit plus loin, en tournant lentement sur Lui-même pour trouver de la place. On dirait un enfant qui s'amuse. Mais ce qu'il écrit, ce ne sont pas des mots pour rire. Il a écrit successivement : "Usurier", "Faux", "Fils irrespectueux", "Fornicateur", "Assassin", "Profanateur de la Loi", "Voleur", "Luxurieux", "Usurpateur", "Mari et père indigne", "Blasphémateur", "Rebelle à Dieu", "Adultère". Il écrit et écrit de nouveau pendant que parlent de nouveaux accusateurs ». « Mais, en somme, Maître! Ton jugement. La femme doit être jugée. Elle ne peut de son poids contaminer la Terre. Son souffle est un venin qui trouble les cœurs ». « Jésus se lève. Miséricorde ! Quel visage ! Ce sont des éclairs qui tombent sur les accusateurs. Il semble encore plus grand tant il redresse la tête. Le visage fermé et sans la plus lointaine trace de sourire sur les lèvres ni dans les yeux, il plante ces yeux en face de la foule qui recule comme devant deux lames acérées. Il les fixe un par un avec une intensité de recherche qui fait peur. Ceux qu'il fixe cherchent à reculer dans la foule et s'y perdre, ainsi le cercle s'élargit et s'effrite comme miné par une force cachée ». « Finalement, il parle : "Que celui d'entre vous qui est sans péché jette à la femme la première pierre". Et sa voix est un tonnerre qu'accompagnent des regards encore plus fulgurants. Jésus s'est croisé les bras, et il reste ainsi: droit comme un juge qui attend. Son regard ne donne pas de paix : il fouille, pénètre, accuse »494.2. Devant une si brillante évocation de cette scène évangélique, est-il utile d'ajouter le moindre commentaire ?