Une traduction qui semble poser problème...
Ailleurs Maria Valtorta nous rapporte ce dialogue entre Manaën et Jésus : « Je voudrais avoir le vrai courage de tout abandonner pour te suivre complètement, comme ces disciples que tu attends. Mais y réussirai-je jamais ? Nous qui ne sommes pas du peuple, nous hésitons davantage à te suivre. Pourquoi ? » « Parce que pour vous retenir, vous avez les tentacules des pauvres richesses ». « A vrai dire je sais aussi que certains qui ne sont pas riches, à proprement parler, mais savants ou en passe de le devenir, eux aussi ne viennent pas ».
« Eux aussi ont les tentacules des pauvres richesses qui les retiennent. On n'est pas riche seulement d'argent. Il y a aussi la richesse du savoir. Peu de gens arrivent à reconnaître comme Salomon : "Vanité des vanités. Tout n'est que vanité", reprise et amplifiée non seulement matériellement mais en profondeur dans le Qôhélet. As-tu cette pensée présente à l'esprit ? La science humaine est vanité, car augmenter seulement le savoir humain "c'est fatigue et affliction de l'esprit et qui développe la science développe aussi les ennuis". En vérité je te dis qu'il en est ainsi. Et je dis aussi qu'il n'en serait pas ainsi si la science humaine était soutenue et consolidée par la sagesse surnaturelle et le saint amour de Dieu »270.2. Ainsi exprimé (par Jésus) avec son contexte, la compréhension de cette citation (Ecclésiaste 1, 18) ne semble pas poser de problème. Pourtant il en va tout autrement lorsqu'on examine les traductions concises ou laconiques que quelques biblistes ont fait de ce verset :
Bible d'Osty : « Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin, surcroît de science, surcroît de douleur » ;
Bible de Chouraqui : « Oui, à trop de sagesse, trop d'irritation; qui ajoute à la pénétration ajoute à la douleur » ;
Bible de Jérusalem : « Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin; plus de savoir, plus de douleur » ;
Bible de Louis Segond : « Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur » ;
Traduction Œcuménique de la bible (TOB) : « Car avec beaucoup de sagesse il y a beaucoup d'affliction; qui augmente le savoir augmente la douleur ».
Comment Maria Valtorta aurait-elle pu interpréter de sa propre initiative un texte qui à l'évidence a posé quelques problèmes de transcription aux spécialistes386 ?