Au Cénacle, le soir de la Résurrection
La maison du cénacle grouille de monde en ce dimanche soir. De nombreux disciples, hommes ou femmes s'y sont rassemblés, dans « une animation visible et joyeuse »626.1. L'arrivée des romaines, avec à leur tête Plautina escortée par le centurion Longin et le décurion Cornélius provoque des réactions mitigées. Plautina la patricienne s'adresse à Marie au nom de toutes : « Si avant nous admirions la Sagesse, maintenant nous voulons être les filles du Christ. Et c'est à toi que nous le disons. Toi seule peux vaincre la défiance hébraïque envers nous... »626.2.« Je demande au Seigneur de purifier mes lèvres comme celles du Prophète pour que je puisse parler dignement de mon Seigneur. Soyez bénies, prémices de Rome ! »262.2 lui répond Marie en souriant. Longin et Cornélius voudraient eux aussi en savoir un peu plus sur la doctrine du Christ. Mais la défiance des apôtres envers les païens est encore trop vive, et Marie voit bien qu'elle doit intervenir personnellement. Elle présente aux deux romains chaque apôtre individuellement, sans oublier Thomas « encore au loin, mais je le nomme comme s'il était présent »626.3. Puis elle ajoute, spécialement à l'attention du collège apostolique : « L'amour dans le Christ nous rend tous égaux et frères, et mon amour vous appelle fils bien que vous soyez d'une autre nation. Et même je vous dis que je vous retrouve après vous avoir perdus car, au moment de la douleur, vous étiez auprès du Mourant. Et je n'oublie pas ta pitié, Longin. Ni tes paroles, soldat »626.3. Marie inaugure ainsi, en quelque sorte, la première réunion fraternelle de l'Église naissante. Romains et romaines témoignent alors des grâces diverses (locutions intérieures, visions divines) dont chacun vient d'être bénéficiaire921, et qui ont motivé leur venue. Il est aisé d'imaginer la mortification des dix apôtres présents, d'autant que toutes les femmes disciples osent maintenant, elles aussi, témoigner des grâces reçues par chacune.