Les gorges d'Arbel et les cornes d'Hattin
Presque un an après avoir choisi ses premiers disciples, Jésus réunit les douze pour une retraite en un lieu isolé, derrière Tibériade. Maria Valtorta décrit longuement ce lieu de l'élection des douze apôtres122 : « Jésus marche en tournant maintenant le dos au lac, se dirigeant avec assurance vers une gorge qui se trouve entre les collines qui vont du lac vers l'ouest en lignes je dirais presque parallèles. Entre deux collines rocheuses, raboteuses, qui tombent à pie comme un fiord, un petit torrent qui écume descend avec fracas, et au-dessus c'est l'escarpement de la montagne sauvage avec des plantes qui ont poussé en tous sens, comme elles ont pu, entre les pierres »164.3, puis un peu plus loin « Ici, il y a des grottes qui ont servi autrefois à des hommes (...) Ici, il y a des eaux fraîches et abondantes alors que le terrain est sec »164.4. Ensuite Maria Valtorta évoque Jésus descendant « parce que sa grotte est la plus élevée. Et, allant d'une grotte à l'autre »165.3. La description est si explicite que le chercheur n'a guère de peine à localiser ces grottes longtemps avant d'apprendre, mille pages plus loin, qu'il s'agissait du site « des grottes d'Arbela »360.6. La vallée des gorges d'Arbel, aux nombreuses grottes, servit de refuge au temps des Maccabées, deux siècles avant Jésus Christ. Puis encore lors de la révolte juive au temps d'Hérode123, en 39 av. J.-C. Les eaux mentionnées sont celles du Wadi El Hamam.
« La vallée aux pentes abruptes et sauvages »241.5 avec à mi pente (à droite) les grottes d'Arbel. Les cornes d'Hattin sont sur l'horizon à gauche.
« Allons. Allons à la rencontre des autres qui en grand nombre attendent ma venue. Ensuite j'irai pour quelques heures à Tibériade, et vous, en parlant en public de Moi, vous irez m'attendre au pied de la montagne sur la route directe de Tibériade à la mer. Je viendrai là et monterai pour prêcher »165.10.
Jésus donne rendez-vous à ses apôtres au pied du lieu nommé actuellement les Cornes d'Hattin. Là Simon le zélote commence à prêcher. « Nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici. (…) L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route »165.5. La présence d'un aqueduc en ce lieu était méconnue jusqu'en 1989, époque où la découverte de vestiges124 en attestèrent l'existence, près de Kafr Sabt125 justement là où se situe la scène décrite par Maria Valtorta, plus de quarante ans avant cette trouvaille ! Les eaux abondantes du Wadi Fidjdjas étaient donc transportées dans l'antiquité vers Tibériade par cet aqueduc, dont l'Histoire et l'Archéologie semblaient avoir oublié l'existence. Jésus retrouve ses apôtres comme convenu « vers une montagne qui s'élève près de la route principale et qui, partant du lac, se dirige vers l'ouest » Une importante voie romaine, la via maris, qui reliait Césarée Maritime à Tibériade, passait effectivement à proximité. « la montagne s'élève plus rapidement jusqu'à un pic et elle s'abaisse, puis remonte encore pour former un second pic semblable au premier, l'ensemble des deux formant une sorte de selle »169.1.Il s'agit du mont du Sermon sur la Montagne, (165. à 174.) dont la description est on ne peut plus minutieuse : « la vallée entre les deux cimes »170.1. « le sommet de la colline en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau (...) offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté »174.11. « Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages »244.2-4 ... « on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade »276.1 etc. Tout ceci décrit parfaitement et désigne sans ambiguïté le lieu connu depuis les croisades sous le nom des Cornes d'Hattin126.
Commentaire : En décrivant comme lieu du Sermon sur la Montagne le site des Cornes d'Hattin, Maria Valtorta semble totalement ignorer que l'emplacement officiel du mont des Béatitudes est situé loin de là, à quelques trois kilomètres dans l'arrière pays de Capharnaüm. Mais ce site prétendument officiel paraît avoir été choisi pour des motifs essentiellement touristiques, et n'a jamais réellement fait l'unanimité, loin s'en faut127 ! Le site isolé des cornes d'Hattin s'avère bien plus probable128, et concilie la montagne de Matthieu (5, 1) et le plateau de Luc (6, 17).
La montagne ou le plateau des Béatitudes "au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade"276.1
Les descriptions par Maria Valtorta de ces sites totalement oubliés en son temps, s'avèrent stupéfiantes, maintenant que nous pouvons les confronter aux photographies qui en sont faites par les touristes.