Le Protévangile

Marie toujours Vierge

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La virginité perpétuelle de la Sainte Vierge a été enseignée avec force dès les premiers siècles par de nombreux Pères66. A la fin du premier siècle saint Ignace d'Antioche(Lettre aux Ephésiens, 19,1)écrit : « Et demeura caché au prince de ce monde la virginité de Marie et son enfantement, comme aussi la mort du Seigneur : trois mystères éclatants, qui se réalisèrent dans le silence deDieu ». Puis au 2e siècle, Justin(Dialogue contre Tryphon chap. 84)affirmait très clairement que Jésus « prit chair et naquit véritablement d'un sein resté vierge », et à la même époque, l'apocryphe le Protévangile de Jacques qui contribua à propager le culte marial chez les premiers chrétiens, fait mention de la virginité perpétuelle de Marie. Les pères grecs(Origène, Athanase, Basile le Grand, Grégoire de Nysse, Epiphane, Jean Chrysostome, etc.) et latins (Ambroise de Milan, Hilaire de Poitiers, Jérôme , etc.)des 3e et 4e siècles défendirent eux aussi la virginité perpétuelle de Marie. Saint Épiphane écrivait en 374 que le Fils de Dieu « s'est incarné c'est-à-dire a été engendré parfaitement de sainte Marie, la toujours vierge, par le Saint-Esprit67 » et saint Léon le Grand dans sa lettre dogmatique à Flavien réaffirma en 453 que Jésus « a donc été conçu du Saint-Esprit dans le sein de la Vierge sa mère, qui l'a enfanté comme elle l'avait conçu, sans préjudice de sa virginité ». En 649, au concile du Latran, Marie a été déclarée « toujours vierge » par le Pape Martin 1er, ce qui fut réaffirmé au 3e concile de Constantinople en 681, ainsi qu'au 4e concile du Latran en 1215.

Autrement dit la tradition a été unanime sur la virginité perpétuelle de Marie, comme le résuma si bien Corneille a Lapide : « Tous les pères, les docteurs, les théologiens, enseignent que la virginité de Marie ne reçut pas plus d'atteinte dans l'enfantement qu'elle n'en avait reçue dans la conception, son chaste sein demeurant toujours ce jardin fermé dont parle le Cantique des cantiques68 ». Et même au 15e siècle les réformateurs Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli ou John Wesley ne l'ont pas contestée.

En de très nombreuses occasions dans l'Évangile tel qu'il m'a été révélé, la virginité de Marie est réaffirmée avec fermeté : « Vierge avant sa conception, vierge dans l'obscurité d'un sein, vierge dans ses vagissements, vierge dans ses premiers pas, la Vierge appartint à Dieu, à Dieu seul. Elle proclama son droit supérieur au décret de la Loi d'Israël, en obtenant de l'époux qui lui fut donné par Dieu de rester inviolée après les noces »136.6. Comme encore dans cette mise au point dictée par Jésus à Maria Valtorta : « pour les docteurs mécontents et exigeants. Et encore pour les chicaneurs, je dis que j'ai employé les termes "oncle" et "tante", qui n'existent pas dans les langues de Palestine, pour apporter des éclaircissements et mettre un point final à une question irrespectueuse sur ma condition de Fils Unique de Marie, et sur la Virginité de ma Mère, avant et après l'enfantement, sur la nature spirituelle et divine de l'union dont j'ai reçu la vie. Je le redis encore une fois, ma Mère ne connut pas d'autres unions et n'eut pas d'autres enfants. Chair Inviolée, que Moi-même je n'ai pas déchirée, fermée sur le mystère d'un sein-tabernacle, trône de la Trinité et du Verbe Incarné »100.11.

C'est Marie elle-même, encore fillette, qui dévoile cet appel intérieur à la virginité, dans un émouvant dialogue avec Anne de Phanuel, au Temple : « La Loi séculaire d'Israël veut faire de toute vierge une épouse et de toute épouse une mère. Mais moi qui suis soumise à la Loi, j'obéis à la Voix qui me dit : "Je te veux". Vierge je suis et resterai. Comment le pourrai-je ? Cette voix, Invisible Présence près de moi, m'apportera son aide car c'est Elle qui le veut. Je ne crains pas »10.3.

Et lorsque le Grand-Prêtre l'interroge : « Depuis combien d'années es-tu vouée à la virginité ? », Marie lui répond : « Depuis toujours, je crois. Je n'étais pas encore venue au Temple et déjà, je m'étais donnée au Seigneur »11.4. On retrouve un parfait écho de cette affirmation dans les révélations de Marie à sainte Brigitte : « Dès lors que j'eus connaissance de Dieu, tout au commencement de ma vie, (...) je lui consacrai dès lors tout mon cœur et toutes mes affections. (...) Je fis vœu aussi dans mon cœur de garder une perpétuelle virginité69 ».

Notes de bas de page

66
Voir par exemple Saint Irénée III, 21; Eusèbe, Hist. Eccl. V, VIII : Origène Adv. Cels, I, 35 ; Tertullien Adv. MarcionIII, 13 et Adv JudaeosIX ; Saint Jean Chrysostome Hom. V dans Matthieu, n°3 et IsaïeVII, n°5 ; Saint Épiphane Hær.XXVIII, n°7 ; Eusèbe Demonstrat. Ev. VIII, i ; Rufin Lib. fid. 43 ; les textes attribués à Saint Basile IsaïeVII, 14 ; Hom. S. générat. Christi, n°4 ; Saint Jérôme et Théodoret Isaë VII, 14 ; Saint Isidore Adv. JudaeosI, X, n°3 ; Saint Ildefonse De Perpetua virginit. s. Mariae, 3 ; Saint Jérôme encore, qui consacre tout son traité contre Helvidius à la virginité perpétuelle de Notre-Dame (voir n° 4, 13, 18) etc.

67
Saint Epiphane, Ancoratus, Chap. 119, 5.

68
Jean André Barbier, Les Trésors de Cornelius a Lapide, 1876, tome 2, Art. Jésus p 523.

69
Sainte Brigitte de Suède Révélations célestesLivre 1, chap. 10. Ces révélations sur l'enfance de Marie, tout à fait compatibles avec celles reçues par Maria Valtorta, furent approuvées par trois papes : Urbain VI, Martin V et Boniface IX. (Jean Paul II, rappela toutefois, dans le Motu Propriodu 1/10/1999, qu'en reconnaissant la sainteté de Brigitte, l'Eglise ne se prononçait pas sur ses diverses révélations).

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2