Marie éducatrice de Jésus, Jacques et Jude
A plusieurs reprises dans son œuvre, Maria Valtorta présente le rôle d'éducatrice que tint la Vierge Marie auprès de son divin fils Jésus, durant toute son enfance223. A l'automne de l'an 3, tandis que Jésus va sur ses six ans, son oncle Alphée s'étonne déjà de la maturité de son neveu : « Mais qui met de telles paroles sur les lèvres de l'Enfant ? »38.6. Des années plus tard, lorsque Jude rejoint le groupe des premiers apôtres, Jésus lui rappelle : « Allons nous deux... comme quand nous étions des enfants, lorsque Alphée me regardait comme le plus sensé des garçons de Nazareth »93.8.
Marie avait décidé d'assurer seule l'éducation de son Fils, et Joseph approuva ce choix, malgré les réserves formulées par son frère Alphée : « Jésus n'a pas besoin d'aller à l'école. Marie a été élevée au Temple et c'est un vrai docteur pour la connaissance de la Loi. Elle sera sa Maîtresse »38.7. Après une discussion animée, à court d'arguments, l'oncle Alphée finit même par accepter que ses deux plus jeunes fils puissent bénéficier de cet enseignement. « Ils viendront chaque jour, de la sixième heure jusqu'au soir224 »38.8. Ainsi Marie fut également l'éducatrice des jeunes cousins de Jésus, à peine plus âgés que Lui. « Marie fut ma maîtresse, celle de Jacques et de Jude »38.9 confirme d'ailleurs Jésus.
Il apparait conforme à la Sagesse éternelle de Dieu, que Marie, destinée à être la mère de Son Fils, ait reçu au Temple la formation qui devait l'imprégner de toutes les prophéties messianiques de la Bible, et lui permettre de remplir, le moment venu, le rôle spirituel d'une mère juive soucieuse de développer harmonieusement l'épanouissement de son enfant. Et nous ne pouvons douter que l'enseignement prodigué par Celle que la liturgie nomme le « Trône de la Sagesse » fut excellent. C'était en tout cas l'opinion du pape Jean-Paul II. Il déclara en effet, parlant de la Vierge Marie : « Il est certes établi que c'est Elle, avec Joseph, qui initia Jésus aux rites et aux prescriptions de Moïse ; à la prière au Dieu de l'Alliance par le moyen des Psaumes ; à l'histoire du peuple d'Israël centré sur l'Exode d'Égypte. (...) Observant les résultats, nous pouvons d'évidence en déduire que l'œuvre éducative de Marie s'est avérée très incisive et profonde225 ». Par cette affirmation le pape renforce, s'il en était besoin, notre opinion sur la véracité de cet épisode inédit de la vie de Jésus. Il est même permis de supposer qu'il ait pu s'en inspirer, lorsqu'il mentionna ce rôle éminent de Marie, « Maîtresse de son Fils avant d'en devenir l'humble disciple », puisque son entourage allègue que le saint Père fut lecteur de « l'Évangile tel qu'il m'a été révélé ».