De Re Rustica...

La fabrication et le travail de la pourpre

4 min

La pourpre est évoquée pour la première fois à la mi-juin de l'an 28 : « la saison de la pêche des poissons pour la salaison est terminée, et ils vont en Syro-Phénicie pour pêcher la pourpre »250.1. Plus tard, rencontrant des pêcheurs du côté de Tyr, Jésus les interroge : « Quand finit la pêche de la pourpre ? » « Aux tempêtes d'automne. Ensuite la mer est trop agitée ici »251.4. Voici donc une première information : la pêche du Murex se pratiquait entre Tyr et Sidon, de juin à septembre344. Puis Judas montre aux disciples comment il a obtenu le précieux cadeau : « Il montre toutes les oboles que les pêcheurs de pourpre ont voulu lui donner et surtout un beau paquet de la précieuse matière. "Ceci est pour le Maître. Si Lui ne la porte pas, qui peut la porter ? »252.5.

Ensuite, Marie ayant reçu ce généreux présent, mais ignorant la façon de s'en servir, profite de la rencontre avec Noémie, la nourrice de Marie Madeleine, pour lui demander conseil. « La Vierge montre le précieux paquet de pourpre, demandant comment on peut filer cette courte filasse qui refuse l'humidité et le tordage ». « Ce n'est pas ainsi qu'on l'emploie, Femme. Il faut la réduire en poudre, et on l'emploie comme n'importe quelle autre teinture. C'est la bave d'un coquillage, ce n'est pas un cheveu ni un poil. Vois-tu comme elle est friable maintenant qu'elle est sèche ? Tu la réduis en fine poudre, tu la tamises pour qu'il ne reste pas de longs filaments qui tacheraient le fil ou l'étoffe. Le fil se teint mieux en écheveau. Quand tu es sûre que tout est réduit en poudre, comme on fait avec la cochenille ou le safran ou la poudre d'indigo, ou d'autres écorces, ou racines ou fruits, et on s'en sert. On fixe la teinte avec du vinaigre fort au dernier rinçage »255.6.

Les spécialistes s'interrogent encore sur les techniques de fabrication de la pourpre, perdues depuis des siècles. Il semble que les mollusques étaient cassés pour l'extraction d'une petite glande, que l'on mettait à macérer dans un bassin exposé au soleil pendant une dizaine de jours. La teinture remontait à la surface et était prélevée. Une spécialiste de ce sujet, Inge Boesken Kanold, indique que la pourpre peut être employée « au naturel » à l'état liquide, sans additif, sans mordant « car une fois solide elle est insoluble ». Exactement ce que disait Marie : « elle refuse l'humidité » ! Trois mois plus tard, Marie vient à parler à Jésus de ce précieux présent : « De la pourpre ? Qui te l'a donnée ? » « Judas de Kériot. Il se l'est fait donner par des pêcheurs de Sidon, je crois. Il veut que je te fasse un vêtement de roi… Le vêtement, je te le fais, mais pour Toi, il n'est pas besoin de pourpre pour être roi ». « Judas est têtu plus qu'un mulet. C'est le seul commentaire sur la pourpre qui a été donnée… Puis Il se tourne vers sa Mère : Et on peut faire un vêtement avec ce qu'il t'a donné ? » « Oh ! non, Fils ! Cela pourra servir pour les franges du vêtement et du manteau. Pas plus ». « C'est bien. J'ai compris pourquoi tu les fais avec des bandes étroites. Alors… Maman : cette idée me plaît. Tu me mettras de côté ces bandes, et un jour je te dirais de t'en servir pour un beau vêtement. Mais maintenant, ce n'est pas le moment. Ne te fatigue pas »303.4.

Que Marie ne puisse teindre que seulement quelques franges avec le don des pêcheurs de Tyr est tout à fait crédible, puisque la pourpre était l'un des produits les plus précieux et les plus chers de l'Antiquité. D'ailleurs la richissime Marie-Madeleine elle-même ne dit-elle pas, juste après la Crucifixion « j'ai eu la pourpre par Plautina »612.3, confirmant que cette marchandise précieuse était strictement réservée aux plus riches parmi les romains.

Notes de bas de page

344
En 1864, le français Gaillardot découvrait près de Sidon une colline de 120 m de long sur 6 à 8 m de haut, entièrement constituée de Murex. Les coquillages avaient tous été fracturés à l'endroit où se trouve la glande sécrétant la pourpre. Cette colline de coquillages confirme l'importance de cette industrie de la pourpre en Phénicie dans l'Antiquité.

À propos de : De Re Rustica...

« Il est indispensable d'avoir à soi des forgerons, des charpentiers et des artisans pour travailler aux futailles et aux cuves, afin que les paysans ne soient pas détournés de leur besogne ordinaire par la nécessité de recourir à la ville »

Palladius L'Economie rurale 1, 6

S'il est un domaine où il est facile de tomber dans l'anachronisme, c'est bien celui de la description des techniques, des travaux, des activités humaines aujourd'hui disparues. Cependant plusieurs auteurs tels que Caton, Varron, Pline, Palladius ou Columelle par exemple, fournissent suffisamment de renseignements sur certaines techniques, telles que la fabrication du vin et de l'huile, la culture des céréales, et même différentes applications artisanales pour nous permettre de vérifier la véracité des abondantes descriptions de Maria Valtorta concernant ce vaste sujet. L'artisanat dans l'Antiquité étant très lié à l'agriculture, intéressons nous d'abord aux travaux des champs.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

Voir sur le site des éditions
La fabrication et le travail de la pourpre - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta