De Re Rustica...

Le vin réjouit le cœur des hommes

3 min

Psaume 104, 15

Le vin, et plus généralement les boissons fermentées ont attiré les hommes depuis des temps immémoriaux. Il n'est donc pas surprenant qu'il y soit fait allusion de nombreuses fois dans l'œuvre. Mais quelques conversations méritent une plus grande attention... Tout d'abord celle de cet épicurien nommé Ennius : « Et les vins… Ah ! les doux et précieux vins des collines romaines, de mes chaudes côtes de Liternum et de tes plages ensoleillées près de l'Aciri !… Et les vins parfumés de Chio et de l'île dont Cintium est la perle. Et les vins enivrants de l'Ibérie, propres à enflammer les sens »425.3. Bien que cela puisse passer plus ou moins inaperçu, il y a dans cette phrase l'évocation de cinq des régions les plus renommées pour leurs vins dans l'Antiquité :

Liternum, elle est la plus belle région du monde entier, où Liber y rivalise avec Cérès cette Campanie, bénie des dieux. À partir de ce golfe commencent les collines couvertes de vignes et la griserie bien connue à travers le monde entier que nous donne leur illustre nectar » L'Acciris Chio Cintium l'Ibérie

Voici un autre exemple où des gentils discutent de Gamaliel en attendant la venue de Jésus : « Est-il vrai que c'est le plus grand docteur d'Israël ? ». « Oui, mais… quel pédant ! Je l'ai écouté un jour, et pour digérer sa science, j'ai dû boire plusieurs coupes de Falerne de Tito à Bézéta »487.2

Le Falerne est un vin de Campanie, réputé depuis l'Antiquité comme le roi des vins, il fut chanté par bien des poètes : Pétrone qui dans le Satiricon évoque le « Falerne Opimien de cent ans... il a donc vécu plus longtemps, ce vin, que le chétif humain ! », et « l'immortel Falerne » de Martial, ou encore « l'ardens Falernum » d'Horace.

Une conversation du même genre se déroule au lendemain des Rameaux entre deux légionnaires349 : « Un dieu sur un âne ? Ah ! Ah ! S'il était ivre comme Bacchus, il pourrait. Mais il n'est pas ivre. Je crois qu'il ne boit même pas du mulsum. Tu ne vois pas comme il est pâle et maigre ? »592.2

Le mulsum était un vin miellé apprécié des grecs et des romains. Il fut loué par Pline l'Ancien350 : « Beaucoup sont parvenus à une longue vieillesse sans aucune autre nourriture que du pain trempé dans du Mulsum ». Il s'obtenait en mélangeant une mesure de miel pour 4 ou 5 mesures de vin351.

La même conversation se prolonge : « Et pourtant les hébreux… » « Eux, oui, ils boivent, bien qu'ils affectent de ne pas le faire !352 Et ivres des vins forts de ces terroirs et de leur sicera, ils ont vu un dieu dans un homme »592.2.

Le sicera dont il est question ici, c'est le cidre, boisson connue des peuples antiques : les hébreux353 (chekar), les Egyptiens, les Grecs (sikera) et les romains (sicera) en consommaient.

N'oublions pas non plus l'hydromel, cité à plusieurs occasions, comme par exemple : « ils emplissent les coupes de vin, ou d'hydromel pour ceux qui le préfèrent »160.2.

L'hydromel, mélange d'eau et de miel comme son nom l'indique, était un breuvage prisé des grecs. Mais sous l'empire romain, il semble qu'il était tenu pour un breuvage inférieur. Plutarque, en tout cas, le fait boire par les hommes primitifs, ceux qui mangeaient des glands354.

Notes de bas de page

349
L'un deux, qui déclare « Je n'ai pas osé. Moi, paysan de Bénévent, parler à quelqu'un que l'on dit Dieu ? » s'avère d'ailleurs être le futur saint Vital, époux de sainte Valérie, et père de saint Protais et saint Gervais, martyrs sous Néron.

350
Pline, Histoire Naturelle, Livre XXII, Chap. 53, 2.

351
Selon la recette de Columelle, De re rustica livre XV, 41,1.

352
Plusieurs préceptes imposent effectivement: « Ne pas boire de vin versé en libation aux idoles » Deutéronome 32, 38 ; « Tu ne boiras ni vin ni boisson forte... » Lévitique 10, 9. Et aussi Nombres 6, 3.

353
Saint Jérôme dans la lettre à Népotien rapporte que le jus de pomme était connu des Hébreux. « Le texte hébreu se sert de sicera, qui signifie liqueur qui enivre, soit qu'elle soit faite de blé, de pommes, de miel ou de dattes ».

354
Plutarque, Vie de Coriolan, 1, 4.

À propos de : De Re Rustica...

« Il est indispensable d'avoir à soi des forgerons, des charpentiers et des artisans pour travailler aux futailles et aux cuves, afin que les paysans ne soient pas détournés de leur besogne ordinaire par la nécessité de recourir à la ville »

Palladius L'Economie rurale 1, 6

S'il est un domaine où il est facile de tomber dans l'anachronisme, c'est bien celui de la description des techniques, des travaux, des activités humaines aujourd'hui disparues. Cependant plusieurs auteurs tels que Caton, Varron, Pline, Palladius ou Columelle par exemple, fournissent suffisamment de renseignements sur certaines techniques, telles que la fabrication du vin et de l'huile, la culture des céréales, et même différentes applications artisanales pour nous permettre de vérifier la véracité des abondantes descriptions de Maria Valtorta concernant ce vaste sujet. L'artisanat dans l'Antiquité étant très lié à l'agriculture, intéressons nous d'abord aux travaux des champs.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

Voir sur le site des éditions
Le vin réjouit le cœur des hommes - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta