Labours, moissons et battages
Sitôt passées les vendanges et la fête des Tabernacles, un nouveau cycle agricole débutait. « Dans les champs quelques rares couples de bœufs au labour (...) un spectacle qui me fait peine à voir, en certains endroits, ce sont les hommes eux mêmes qui font le travail des bœufs, tirant la charrue de toute la force de leurs bras et même de leur poitrine, s'arc-boutant sur le sol déjà remué, s'épuisant comme des esclaves en ce travail pénible même pour de robustes bouvillons. (...) D'autres paysans sont à la charrue ou courbés pour débarrasser les sillons des herbes arrachées »109.1.8.
A l'époque du Christ, la charrue (araire) à bras était normalement utilisée pour les petites parcelles et les propriétés les plus pauvres (de un à trois arpents, soit 5000 à 15000 m2). Quelques-unes, plus importantes, avaient une charrue, qui était attelée de deux bœufs, ou de deux vaches339.
« Nous avons vu des agriculteurs au travail dans les champs... la terre était déjà ouverte par la charrue et débarrassée, par le feu et la main, des pierres, des ronces, du chiendent »111.4 Virgile340 confirme cette technique.
Puis vient la saison des semailles, que Jésus évoque par la parabole du semeur341. « Un semeur s'en alla semer. (...) L'homme prit donc son sac de grains de semence, les meilleurs des grains, et il commença l'ensemencement »179.5.
Après la Pâque commencent les moissons, que Maria Valtorta dépeint avec force détails. « Les paysans sont déjà au travail (...) Ils chantent tout en fauchant et rient gaiement rivalisant à qui sera le plus agile et le plus adroit à manier la faux et lier les gerbes… De nombreux bataillons de paysans (...) Et, aux bords des champs ou derrière ceux qui lient les gerbes, des enfants, des veuves, des vieillards qui attendent pour glaner »407.1. Ailleurs encore « Des femmes passent, liant les gerbes derrière les faucheurs »411.1. Les gerbes sont laissées un temps à sécher au soleil. « Une campagne très fertile où, au soleil, les grains dorment leur dernier sommeil, au grand soleil qui les a fait mûrir, étendus en gerbes dans les champs »221.1. « Les gerbes qui déjà sont liées dans les champs »220.7.
Puis c'est le battage. « Sur l'aire il y a déjà des tas de gerbes des jours précédents »405.1. « Là aussi on est en pleine moisson. Il vaudrait mieux dire : on était… maintenant les faux ne servent plus car il n'y a plus un seul épi. (...) Ses quatre aires sont remplies de quantité de gerbes, disposées en faisceaux comme font les soldats avec leurs armes quand ils font la pause au camp »408.1. Au fil des pages, et sans qu'il y paraisse, Maria Valtorta nous restitue par ses descriptions minutieuses toute cette vie des campagnes qui restait soumise aux aléas climatiques malgré la douceur du climat palestinien.