Un dénommé Publius Quinctillianus
Le cas du centurion puis tribun Publius Quinctilianus mérite qu'on lui accorde un peu d'attention... Ce nom évoque immédiatement le fils du général tribun Publius Quinctilius Varus411 et d'une petite nièce d'Auguste, Claudia Pulchra, mariés en -14. Le diminutif Quinctillianus pourrait indiquer qu'à la mort de son père, il aurait été adopté par sa tante Quinctillia, la sœur de Varus, conformément à une pratique courante à l'époque.
Flavius Josèphe nous informe qu'alors qu'il avait tout juste 20 ans, le jeune Publius seconda son père dans le rétablissement de l'ordre en Judée entre l'an 4 et l'an 6 : « Le fils de Varus qui commandait une partie des troupes reprit Séphoris et fit vendre à l'encan tous les juifs qui avaient osé lui résister412 ». Tacite, lui, explique qu'il fut plus tard accusé abusivement par Domitius Afer, « d'avoir fait illicitement fortune en Syrie413 ». Il hérita de son père et de sa mère Claudia Pulchra414 « morte en exil » en l'an 26. L'Histoire ne dit plus rien de lui à partir des années 26/27 retenant seulement que Tibère « dont il était proche parent, ne fit rien pour le sauver ».
Aurait-il été simplement prié de se faire oublier pendant quelque temps à Rome, et envoyé discrètement en mission en Judée auprès de Pilate et Claudia ? En tout cas le fils de Varus connaissait parfaitement la région, où il s'était retrouvé aux cotés de son père entre 7 av. J.-C et 6 ap. J.-C. Tout ce que nous apprend Maria Valtorta sur le dénommé Publius Quintillianus semble conforter cette hypothèse :
disparaît primus pilusSon grand-père et son père ayant tous deux mis fin à leurs jours à la suite d'une défaite militaire, on comprendrait qu'il ait eu tendance à omettre le cognomen Varus (cagneux) de son identité. Déjà peu flatteur en soi, ce surnom était certainement difficile à porter après le désastre en Germanie !
Il est même permis de voir en lui « le tribun du peuple Quintilianus » dont Tacite nous dit416 qu'il reçu « une légère réprimande » de Tibère, peu après la mort de Lucius Calpurnius Piso en l'an 32. Il aurait donc même pu être alors un des artisans méconnus de l'implantation de l'Eglise à Rome.