Et Jésus parcourait les villes et les villages

De Ptolémaïs à Antioche

4 min

Image27

La seconde fois, c'est un long voyage qui mène quelques apôtres jusqu'à Séleucie et Antioche pour y accompagner Jean d'Endor et Syntyché. C'est à la fin décembre, par une « triste matinée d'hiver »366.7, que le petit groupe de huit personnes embarque à Ptolémaïs par « calme plat »318.1. « La voile ne sert à rien aujourd'hui. Il faudra avancer à force de rames »318.3. Pierre donc « s'assied à la proue en lui tournant le dos, sur le premier banc, avec André à côté de lui. Devant lui sont assis Jacques et Jean de Zébédée et ils rament d'un rythme régulier et puissant »318.4. Vers midi, à mi parcours, ils passent difficilement le cap (Roch Hanikra). « Ici, on ne peut débarquer. Il n'y a pas de fond »318.5 déclare Pierre. Il n'est qu'à examiner la photo de cette côte (ci-dessous, vue du haut du cap) pour s'en convaincre !

Heureusement pour eux, après tant d'efforts, André observe : « Il y a maintenant un bon vent et nous irons plus vite ». Ils arrivent finalement « à Tyr à la nuit (...) alors qu'arrive sur la mer la lumière d'un clair de lune »318.6, au terme de cette première étape de 45 km, accomplie logiquement en 10 à 12h, moitié à la rame, et moitié à la voile. A Tyr, le lendemain en fin de matinée, ils embarquent comme prévu sur un navire marchand crétois en partance pour Antioche « Il lève l'ancre avant sexte »319.2.

Mais la mer n'est pas bonne : « Hier elle était trop calme, aujourd'hui elle est trop agitée »319.2 remarque Pierre. Par un « vent violent » et contraire167, le navire n'avance guère de toute la journée. Ils n'ont parcouru que la moitié du parcours journalier (80 à 90 km) en une vingtaine d'heures. Nous les retrouvons, le lendemain matin, en pleine tempête, au large de Beyrouth. « Mais où sommes-nous maintenant, exactement ? Dans le canal de Chypre ? » « S'il pouvait en être ainsi ! Je m'accosterais à l'île en attendant que les éléments se calment. Nous sommes à peine à la hauteur de la Colonie Julia, ou Béritus, si tu préfères. Et c'est maintenant que vient le pire… Ces montagnes sont celles du Liban ». « Et tu ne pourrais pas entrer là, dans ce pays ? » « Le port n'est pas bon, et il y a des écueils dangereux. Impossible ! »320.2. Toutes ces informations sont exactes168. Le port de Beyrouth, petit et peu profond, a toujours eu mauvaise réputation dans l'Antiquité. Enfin, après une journée d'angoisse et de prières, la tempête s'apaise. Ils aperçoivent une île : « Oui. C'est Chypre… Et la mer est encore plus tranquille dans son canal »320.6. Dès lors, un vent « modéré qui favorise la navigation »320.7 va leur permettre, au terme d'une nouvelle et dernière journée de navigation169, d'atteindre leur but. « C'est sous un merveilleux crépuscule que la ville de Séleucie se dessine »321.1

Résumons ce long voyage de 400 km de Nazareth à Antioche pour en admirer la cohérence. Ayant quitté de nuit Nazareth juste après la fin du sabbat « Nous partirons ce soir, au milieu de la première veille »313.8 ils s'arrêtent dans une ferme amie près de Séphoris. Le lendemain, malgré le mauvais temps, ils parcourent 22 km « nous devrons absolument atteindre Jiphtaël avant le soir »313.8. Le lundi soir ils sont à Ptolémaïs (encore 20 km sur des chemins boueux) et rejoignent Tyr le mardi soir, d'où ils embarquent le mercredi midi à destination de Séleucie. Les vents contraires retardent leur avancée et ils croisent devant Beyrouth seulement le jeudi matin. La tempête fait alors rage, et ne se calme qu'en soirée, en vue des côtes de Chypre. Enfin le navire accoste à destination, au port de Séleucie le vendredi soir, après une navigation de 370 km170.

Notes de bas de page

167
Vent du nord que Maria Valtorta nomme mistral (maestrale), et traduit par tramontane dans la version française.

168
Les travaux d'urbanisme effectués par Agrippa Ier et Agrippa II au premier siècle permirent à Beyrouth de devenir peu à peu une des plus importantes cités de la Phénicie. Mais à l'époque du Christ ce n'était encore qu'un simple port de transit de peu d'importance.

169
Il leur reste 170 km à parcourir en 24 h, ce qui est bien « dans la norme ».

170
C'est-à-dire quelques 2000 stades parcourus en 60 heures, à une moyenne tout à fait crédible, si l'on en croit les témoignages de cette époque, de 800 stades par jour.

À propos de : Et Jésus parcourait les villes et les villages

« enseignant dans leurs synagogues » Mt 9, 35

« Il cheminait par villes et villages, proclamant la bonne nouvelle »... Lc 8, 1

« Partons ailleurs, dans les villages voisins... Il parcourut donc toute la Galilée »... Mc 1, 38

« De nouveau Il s'en alla au-delà du Jourdain »... Jn 10, 40

Le témoignage unanime des quatre évangélistes nous informe que pendant les trois années de sa vie publique, Jésus et les siens allèrent de villes en villes à travers toute la Palestine, mais aussi la Phénicie, la Décapole, la Pérée et dans toute la tétrarchie de Philippe.

Nous avons vu précédemment que l'œuvre de Maria Valtorta permet de resituer dans le temps, le plus souvent à la journée près, l'intégralité du message évangélique tel qu'il ressort des quatre évangiles canoniques. Etant donné que pour tous les événements décrits, Maria Valtorta nous informe de l'endroit où ils se déroulent, il est théoriquement aisé de reconstituer les allers et venues de Jésus et des siens à travers la Terre Sainte. D'autant que dans presque tous les cas, elle nous décrit aussi le moment du départ et de l'arrivée, ainsi que les haltes de repos.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

Voir sur le site des éditions
De Ptolémaïs à Antioche - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta