Un résultat totalement inattendu
Autant l'avouer immédiatement, le résultat de cette analyse a dépassé tout ce à quoi je m'attendais. En premier lieu tous les déplacements, sans aucune exception, sont plausibles tant du point de vue de leur durée, que de celle de la distance parcourue. Déjà, à lui seul, ce résultat est exceptionnel, surtout quand on se souvient qu'en 1944, Maria Valtorta ne pouvait en aucune façon avoir à sa disposition une carte de la Palestine assez précise pour concevoir les itinéraires tels qu'elle les décrit. Un balayage rapide du fichier montre que fort peu de journées apparaissent en orange, c'est-à-dire non renseignées par Maria Valtorta. Il s'agit le plus souvent de quelques journées de repos en famille ou entre amis disciples, au retour d'un long périple.
Mais une analyse plus fine des déplacements révèle que sont également parfaitement pris en compte les difficultés dues aux saisons, tels l'état des routes, les cours d'eau en crue, la pluie, le vent, le froid ou la chaleur excessive etc. Par exemple, les étapes ne dépassent jamais 20 à 22 km lorsque les conditions atmosphériques sont mauvaises, comme c'est souvent le cas en automne et en hiver. De même la durée quotidienne d'ensoleillement, et la présence ou non de la lune dans le ciel nocturne conditionnent le déroulement du trajet et sont parfaitement intégrées au récit. Et c'est naturellement au printemps que la distance parcourue (de jour ou de nuit selon les phases lunaires) est maximale. En été, en raison de la canicule, les déplacements se font rares, presque exclusivement de nuit et en évitant les périodes de nouvelle lune.
Les longs voyages154 commencent pratiquement toujours au lendemain du sabbat, voire même juste à la fin du sabbat quand la lune est favorable à un départ nocturne. Jésus, infatigable pèlerin, ne ménage pas souvent ses apôtres, leur imposant régulièrement des étapes dépassant les trente kilomètres. Mais si d'aventure les femmes disciples les accompagnent, alors la distance parcourue dans la journée ne dépasse qu'exceptionnellement les vingt kilomètres. Chaque déplacement prend donc aussi en compte les participants (hommes, femmes, enfants), leur âge et leur état de santé.
Le moindre détail, dans tous ces déplacements, est criant de vérité : les haltes à l'ombre aux heures chaudes; les vêtements humides de sueur; les pieds poussiéreux et fatigués qu'on trempe dans une rivière; les journées de repos qu'on s'accorde après deux ou trois étapes particulièrement éprouvantes; la marche qu'on accélère pour atteindre un abri avant l'orage ou avant la tombée de la nuit... La prise en compte des exigences dues au sabbat est également mise en œuvre dans tous ses détails, et j'y reviendrai plus loin.
J'ai passé ainsi au crible plus de huit cent étapes décrivant les parcours de Jésus et de ses disciples durant les trois années de sa vie publique. A mon grand étonnement je n'ai absolument rien trouvé d'impossible, d'anachronique ou d'incohérent, même dans les situations les plus complexes où, par exemple, différents groupes de disciples se voient confier diverses missions. Ils effectuent alors des trajets variés et d'inégales longueurs avant de rejoindre le lieu de rendez-vous convenu. Comme pour les précédents chapitres, voici maintenant quelques exemples pris ça et là pour illustrer ces affirmations.