Experte en monuments juifs, grecs et romains ?
Alors qu'elle décrit de son mieux une scène se déroulant au temple de Jérusalem, Maria Valtorta nous fait cette confidence : « Eussé-je vu mille fois le Temple ... à cause de mon ignorance des termes et de mon incapacité pour faire un plan, je serai toujours incomplète dans la description de ce lieu somptueux »115.1. Et de fait, alors qu'elle décrit les paysages avec une précision étonnante, elle semble parfois peiner à trouver les mots appropriés en matière architecturale... Quel contraste donc entre cet aveu sincère, et la description toute professionnelle des temples grecs, donnée quelques pages plus loin et que n'aurait sans doute pas renié Vitruve317... Mais il est vrai qu'alors, c'est Jésus qui parle : « Vos édifices sacrés, vraiment beaux, dont l'unique imperfection est d'être dédiés au Néant... Observez. Où sont-ils construits ? L'endroit, généralement est spacieux, dégagé et élevé... S'il n'est pas élevé, on le surélève sur un stéréobate plus élevé que celui de trois marches, utilisé pour les temples situés déjà sur un lieu naturellement élevé. Enfermés dans une enceinte sacrée, la plupart du temps, et formée de colonnades et de portiques à l'intérieur desquels sont renfermés des arbres consacrés aux dieux, des fontaines et des autels, des statues et des stèles, ils sont d'ordinaire précédés du propylée au-delà duquel se trouve l'autel où l'on fait les prières aux divinités. En face, il y a l'endroit du sacrifice car le sacrifice précède la prière. Souvent, et spécialement pour les plus grands, un péristyle les entoure d'une guirlande de marbres précieux. À l'intérieur il y a le vestibule antérieur, à l'extérieur ou à l'intérieur du péristyle, la chambre du dieu, le vestibule postérieur. Les marbres, les statues, les frontons, les acrotères et les tympans tous polis, précieux, décorés (...) N'est-ce pas ainsi ? »204.4. Les architectes Ictinos ou Callicratès auraient-ils mieux décrit leur chef d'œuvre, le Parthénon ? En tout état de cause ces quelques lignes constituent une magnifique présentation du temple grec318. En y regardant de près, il est facile de constater que tous les termes spécifiques de l'architecture antique émanent dans L'évangile tel qu'il m'a été révélé, des dialogues ou des courriers échangés par les acteurs, et non pas des descriptions propres à l'auteur. Quand Maria Valtorta décrit Tibériade, elle décrit simplement : « Je vois la belle cité de Tibériade, toute neuve. Qu'elle soit neuve et riche, tout son ensemble me l'indique (...) Des belles avenues, rues droites (...) des vastes places ornées de fontaines avec de magnifiques bassins de marbre. Palais déjà bien dégagés dans le style de Rome avec des portiques aérés »99.1, tandis que Syntyché s'exprime avec précision dans son courrier : « On en a beaucoup parlé, dans les thermes et dans les triclinium, ou dans les péristyles dorés »254.5. Et quand elle écrit d'Antioche, elle évoque « les colonnades d'Hérode, le Nymphaeum, ou les riches palais de l'Omphalos319 » . Mais ce serait bien mal juger l'œuvre de Maria Valtorta, que de laisser supposer que l'architecture serait son talon d'Achille ! Car au fur et à mesure des innombrables déplacements de Jésus, Maria Valtorta, sans qu'il y paraisse, nous dresse un inventaire très complet des monuments de Palestine...