Un inventaire architectural exhaustif

La tombe d'Hillel à Méron

7 min

Jésus se rend une première fois sur la tombe fin janvier 28, venant de Gerghesa en passant par Hatzor et allant vers Giscala. « Je vais à la tombe de Hillel… ils avancent sur la route montante… Là est enterré Hillel… Ils prient près du tombeau fermé »160.5/6

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Il y repasse un an plus tard début février 29, venant de Corozaïn. « Où allons-nous alors ? » « Vénérer les tombes des grands et des héros d'Israël... Je m'incline sur la tombe des justes qui attendent la Rédemption339.6 (...) J'entends passer de grands noms dans leur conversation : Hillel, Jahel, Barac, et les gloires de la patrie qui passent dans les esprits et les conversations et les commentaires admiratifs sur les grands docteurs »339.3 (...) « Ils trouvent le pays de Meiéron... Dans l'après-midi nous irons d'ici vers Giscala. Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l'attente du réveil glorieux »339.6. « Du pays de Meiéron, Jésus, avec ses disciples, prend une route en direction nord-ouest, toujours montagneuse parmi les bois et les pâturages, et il continue de monter. Ils ont peut-être déjà vénéré des tombes car je les entends qui en parlent entre eux »340.1. « Venez. La ville est proche. Nous devons la traverser pour trouver la tombe de Hillel... Jésus prie avec respect près du tombeau de pierre blanche de Hillel »340.7. Dans la région de Méron et de Giscala on vénère en effet de nos jours encore les tombes de plusieurs sages et personnages bibliques330. Le pèlerinage sur la tombe d'Hillel331 est fort ancien. L'une des plus anciennes traces écrites332 est attestée par Benjamin de Tudela en 1165.

Les héros libérateurs d'Israël (Juges 4, 17-22 ; 5, 6. 24-27), le général Barac et Yaël (qui tua Sisera) ont-ils leur tombe à proximité de Méron, comme le suggère le texte ? C'est un point que je n'ai pas encore su élucider.

Il y a de nombreuses autres évocations architecturales dans l'œuvre. Certaines sont très connues, comme la forteresse Antonia, le palais d'Hérode, etc. D'autres le sont un peu moins. Qu'il s'agisse du Xyste333, cette place à colonnades mi forum, mi gymnase. Maria Valtorta situe correctement dans Jérusalem, à coté du palais des Asmonéens, mais orthographie très approximativement « Sixte »348.3 ou « Siste »368.5, 372.2 ; ou de la tour Hippicus334 : « La synagogue des romains est exactement à l'opposé du Temple, près de l'Hippique »534.1 ; ou encore la fontaine de En Rogel et les jardins du Roi situés à proximité. D'autres enfin semblent avoir totalement disparu, ou restent peut-être à découvrir, comme les vestiges de cette « Tour de David »207.5, 538.4. située à proximité immédiate de la grotte de la Nativité à Bethléem. L'existence de cette Tour semble attestée historiquement335, mais il n'en subsiste aucune trace archéologique connue. De même, les traces de la « Fontaine Chaude »266.2 de Corozaïn sont à découvrir, mais il faudra encore, dans ce cas, attendre que les fouilles dans la partie contemporaine de Jésus de cette cité soient entreprises.

*

Mais je ne puis clore ce chapitre consacré à l'architecture sans évoquer une bien surprenante découverte archéologique.

Une découverte exceptionnelle dans Jérusalem

A plusieurs reprises dans son œuvre, Maria Valtorta décrit avec force détails les différentes demeures de Lazare et de ses sœurs en Palestine et à Antioche. Ainsi elle indique que Lazare possédait sur la colline de Sion une luxueuse demeure dans laquelle il aurait plusieurs fois reçu Jésus et les siens. Comme à son habitude, Maria Valtorta donne au fil des pages une description si détaillée de ce palais, qu'il est facile de s'en faire une image mentale précise, pour peu qu'on se remémore tous les indices disséminés ça et là : "Le palais de Lazare (...) presque au centre de la ville, mais légèrement incliné vers le sud-ouest (...) est établi sur une belle route qui débouche sur le Xyste, formant avec lui un T, et domine la ville basse (...) appartenant déjà à l'endroit où il s'élève, le mont Sion"372.1/4 .

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Ces indications, affinées par quelques autres détails répartis dans l'œuvre, permirent dès 1975 à Hans J. Hopfen (Indice e Carta della Palestina CEV) de positionner précisément le Palais de Lazare sur sa carte détaillée de Jérusalem. Mais poursuivons la visite du palais, grâce aux descriptions de Maria Valtorta: « la corniche fait fortement saillie, alors que le portail est très en retrait dans le mur épais ». Elle permet d'accéder à « l'atrium de marbre (...) vestibule carré entièrement blanc (...) qui débouche dans une vaste cour d'honneur pavée. Une source claire qui chante en son milieu ». Au-delà de la cour « un escalier qui mène aux étages supérieurs et à la terrasse au-dessus de la maison »372.1/4 offre un splendide panorama sur tout Jérusalem. « Nombreuses sont les salles et les pièces » autour de « l'atrium de marbre », « vestibule carré »375.2, « un vaste salon, splendide », (...) « une royale salle rouge, dont la voûte est soutenue par deux colonnes de porphyre rouge (...) qui certainement sert pour les banquets, aux murs fastueux » (...) où « une centaine de personnes peuvent s'y restaurer. (...) des crédences disposées le long des murs ». Puis « une salle blanche », et « la pièce voisine, qui peut-être est une bibliothèque ». Au fil des récits, le lecteur découvre d'autres détails, comme l'existence « de pièces au-dessus », dans ce palais qui « a des salles qui peuvent recevoir deux cent personnes réparties par groupes de vingt » explique Lazare à Jésus. L'histoire aurait pu en rester là, et toutes ces descriptions passer, aux yeux des incrédules, comme le pur fruit de l'imagination de M. Valtorta. Mais cela aurait été faire bien peu de cas des surprises que réserve si souvent cette œuvre surprenante.

En 1983, une équipe d'archéologues de l'université Hébraïque de Jérusalem, conduite par le professeur Nahman Avigad336 annonça avoir découvert, au point culminant de la colline de Sion, les vestiges d'un palais datant de l'époque d'Hérode. Les fouilles minutieuses qui s'en suivirent permirent de retrouver de nombreux objets en parfait état de conservation : des fours de petite dimension, des outils, des gobelets de mesure en terre, une lampe à huile hérodienne; un encrier et une table en pierre... Il est certain aujourd'hui que la terre qui avait recouvert pendant vingt siècles cette demeure princière a permis de la retrouver dans l'état de ruines où l'avaient laissée les légionnaires de Titus en l'an 70. La magnificence des lieux fit que l'on désigne depuis cette exceptionnelle demeure sous le nom de Résidence palatiale. Cette maison princière (Palatial Mansion) est même devenue aujourd'hui le Wohl Museum of Archeology de Jérusalem337.

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Elle est située exactement au point culminant de Sion, à 757 m, le seul endroit permettant de voir le panorama décrit par Maria Valtorta ! Et c'est à 30 m de l'endroit imaginé par H. Hopfen (d'après les indications de Maria Valtorta) dix ans avant cette découverte, comme on peut le constater sur ce plan338 ! L'entrée de cet édifice de 600m2 débouche sur un vestibule carré, avec au sol des mosaïques. Cet atrium dessert plusieurs salles et une grande cour pavée (8m x 8m) avec un bassin rituel central. La grande salle de réception, (11m x 6,5m), est ornée de remarquables fresques gréco-romaines. De l'autre coté du vestibule, une salle entièrement rouge... Inutile de poursuivre ! Tous les détails fournis par Maria Valtorta concordent, comme on le voit sur ce plan des fouilles.

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Relevé du plan du palais d'après Nahman Avigad.

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Maquette du palais d'après Ritmeyer Archaeological Design

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Mais à qui appartenait ce luxueux palais dans les premières années du siècle de Jésus ? C'est la question que se posent depuis 30 ans les archéologues. Certains ont imaginé quelque famille d'un grand prêtre, mais la décoration raffinée, dans le style gréco-romain, n'évoque guère les motifs des fresques juives de cette époque. Pour eux la question reste posée...

La fresque de la salle rouge

Pour ma part, en voyant le plan de ces ruines, j'ai immédiatement reconnu le palais de Lazare sur la colline de Sion. Et pour les lecteurs de Maria Valtorta aussi, je pense, il ne fera aucun doute que cette maison princière est celle dans laquelle Lazare, le ressuscité de Béthanie, le frère de Marthe et Marie, reçut Jésus et ses disciples durant la Pâque de l'an 29. Comment M. Valtorta a-t-elle pu voir en 1944 un monument qui ne sera découvert que vingt ans après sa mort ?

Notes de bas de page

330
Source Internet : www.travelnet.co.il/ISRAEL/Tiberias/tib20-MERON.htm.

331
A Khirbet Shema, 32° 59' N / 35° 28' E.

332
Voir E. Robinson, Eli Smith, Biblical researches in Palestine, Réed. 2009, page 334.

333
Flavius Josèphe le mentionne à l'époque du procurateur Festus (Antiquités XX, 8,11) à l'occasion du discours d'Agrippa II contre la révolte juive, et à propos du siège de la cité par Titus (Guerres Juives II, 16,3).

334
L'une des trois tours du palais d'Hérode avec les tours Phasaël et Marianne.

335
F. E. Chassay, Histoire de la Rédemption, 1850 p 130 en parle ainsi: « David, lorsqu'il parvint au trône, s'était fait bâtir un palais à Bethléem. Les habitants des environs l'appelèrent plus tard Birath-Ârba, ou le vieux palais du roi. Il tomba en ruines après le départ des enfants de Juda en captivité ». Et le docteur Sepp, Vie de notre Seigneur J.-C, tome 1 page 232, pensait même que la grotte de la Nativité faisait partie du palais ruiné de David.

336
T. Nelson, Discovering Jerusalem, 1983 et Wohl Archaeological Museum, Jerusalem, 1989.

337
Voir aussi par exemple le Site du Studium Biblicum Franciscanum :

338
D'après Ch. Saulnier, Jérusalem, Guide historique et culturel, Larousse 1988, page 180.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

Voir sur le site des éditions
La tombe d'Hillel à Méron - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta