Lorsqu'il eut douze ans, ils montèrent au Temple
Luc 2, 42
La description de l'examen de majorité, tel que l'expose Maria Valtorta à deux occasions, pour Jésus et pour le jeune Jabé, mérite une attention toute particulière. « Tout le peuple était attentif à la lecture de la Loi : hommes, femmes et tous ceux qui étaient en âge de comprendre » (Néhémie 8, 3). D'après ce texte, tous ceux capables de comprendre la lecture de la loi sont présents. Étaient donc inclus les plus de 12 ans, puisque c'est à cet âge qu'un enfant mâle devenait un fils de la loi et assumait toutes les obligations religieuses des hommes adultes. Aujourd'hui, les Juifs célèbrent le rite de passage à l'âge adulte des garçons de 13 ans par une cérémonie qui s'appelle la Bar Mitzvah. C'est alors que le fils devient responsable de ses actes : « Le fils ne sera pas chargé des fautes de son père, ni le père des fautes de son fils » (Ezéchiel 18, 20). Après sa rencontre avec Jean d'Endor, Jésus lui demande : « N'es-tu plus revenu au Temple ? » « Oh ! si. A douze ans et depuis lors toujours tant que... tant que je pus le faire »197.2 Et cet âge requis, à la Pâque qui suit l'âge de douze ans, et réaffirmé à plusieurs occasions dans l'œuvre : « départ pour Jérusalem de Jésus à douze ans (...) un bel enfant de douze ans »39.4 ; et quand Margziam se présente au Temple : « Mais, qui prouve que l'enfant a douze ans et qu'il a été racheté au Temple ? »201.4.
Lorsqu'elle décrit l'examen de majorité de Jésus, Maria Valtorta remarque : « Joseph présente Jésus. Auparavant ils se sont inclinés profondément tous les deux devant une dizaine de docteurs qui ont dignement pris place sur des tabourets de bois peu élevés »40.2. Puis, à nouveau lors de la majorité de Margziam : « Deux personnages. renfrognés qui n'inclinent leur suffisance que devant Joseph. Par derrière entrent huit autres moins imposants. Ils s'assoient, laissant debout les demandeurs »201.4. Mais pouvait-elle savoir que ce chiffre de dix témoins, le miniane est le quorum nécessaire à la récitation des prières les plus importantes de tout office ou de toute cérémonie (circoncision, mariage, deuil... )361.
L'examen est une occasion pour poser toutes sortes de questions, afin de s'assurer de la maturité de l'enfant. Un docteur de la loi demande à Jésus : « Si une poule pond un œuf ou si une brebis a son agneau le jour du sabbat, sera-t-il permis d'utiliser le fruit de ses entrailles ou bien faudra-t-il le considérer comme une chose abominable ? »40.5. Certains pourraient se demander si cette question n'est pas le fruit de l'imagination de Maria Valtorta. Or c'est un fait avéré que ce sujet fut effectivement débattu entre les écoles d'Hillel et de Shammaï362 comme en atteste aussi Maïmonide (qui pour sa part répond par la négative). L'examen est aussi mis à profit pour vérifier la connaissance des grands textes du judaïsme. « Il peut donc, connaissant la Loi elle-même et ses trois branches de l'Halascia, Midrasc et Agada, se conduire en homme »40.2. De même plus loin Pierre s'interroge au sujet de Margziam : « Et puis je ne sais pas comment il sait la Loi, l'Halascia, l'Haggadah et les Médrashiots »197.3. Comme on le voit ici encore, lorsqu'elle transcrit phonétiquement, Maria Valtorta fait de son mieux, mais il apparaît clairement qu'elle n'a pas à sa disposition la documentation nécessaire pour corriger ses approximations.
Midrash : interprétation rabbinique d'un verset ou passage de la bible, et par extension, le livre de compilation de ces enseignements.
Halakha : commentaire rabbinique des parties légales de la Bible pour en donner le sens profond et fournir une règle de vie.
Haggadah : interprétation des parties non-légales de la Bible, dans un sens moralisateur ou édifiant.
« Il connaît les préceptes, les traditions, les décisions, les coutumes des parchemins et des phylactères »40.2. Alors la cérémonie peut s'achever : « on Lui raccourcit les cheveux. Puis on ceint son vêtement rouge avec une longue ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille. On Lui attache des banderoles au front, au bras et à son manteau. On les fixe avec des sortes de broches »40.7, et de même plus loin, le même cérémonial se renouvelle pour Margziam : « Margziam. subit la coupe des cheveux que l'on raccourcit depuis les épaules jusqu'aux oreilles. Puis Pierre, qui a ouvert son petit paquet, en tire une belle ceinture de laine rouge avec des broderies jaune or. Il la serre à la taille de l'enfant. Puis, pendant que les prêtres lui attachent au front et au bras des bandelettes de cuir, Pierre s'affaire à fixer au manteau que Margziam. lui a passé les franges sacrées »201.5, ainsi que le prescrit la Loi : « Tu les attacheras comme symbole sur ton bras, et les porteras en fronteau entre les yeux »(Exode 13, 9).