Il y a un temps pour toute chose...

Un tout petit peu de mathématiques...

3 min

Pour tenter de faire comprendre l'extrême précision de certaines datations, il semble nécessaire de recourir un court instant aux mathématiques.

Une phase lunaire (par exemple « la pleine lune ») est visible pendant disons trois jours chaque mois. La probabilité pour qu'une description lunaire coïncide avec un sabbat (un jour sur sept) est donc de (3/30)x(1/7) soit environ 1,5 pour 100. Mais quand Maria Valtorta ajoute par exemple que les oliviers sont en fleurs, ou que les blés sont mûrs, ce qui dure moins de 30 jours par an : on a (1,5/100)x(30/365) soit 1 chance sur 1000 que ces informations puissent fournir une date cohérente avec le reste de la chronologie. Si en plus l'événement décrit est identifié par rapport à une fête juive, comme par exemple « huit jours avant la Pâque », on passe alors à (1/1000)x(1/365) soit à peine 3 chances sur 1 million que ces détails indépendants constituent un ensemble exact !

Mais que dire lorsqu'on constate qu'il y a dans l'œuvre plusieurs dizaines de ces dates clés79 pouvant être établies par recoupement d'au moins trois ou quatre critères de ce genre et parfois plus ! Fait d'autant plus troublant, ces critères sont le plus souvent disséminés comme au hasard dans l'œuvre, parfois à des centaines de pages l'un de l'autre, et passent donc totalement inaperçus si l'on n'en effectue pas une recherche systématique et une collecte méticuleuse !

Ensuite des centaines d'autres dates sont comme accrochées à ces dates clés par des détails décisifs80, comme par exemple « le lendemain » ; ou « Trois jours après notre départ »; ou « le sabbat suivant »; ou encore « aujourd'hui, après le sabbat et deux jours »; ou bien « Le soir du vendredi un jour, le soir du sabbat deux jours, ce soir trois jours... » L'étude systématique de tous ces détails décisifs montre alors que la datation des événements est ainsi totalement verrouillée et forme un tout d'une homogénéité insoupçonnable, humainement inconcevable, et difficilement calculable.

Ceci est d'autant plus remarquable et paradoxal que Maria Valtorta ne semble pas un seul instant avoir conscience que la précision de ses descriptions puisse permettre de bâtir cet « exceptionnel calendrier de la vie de Jésus », et qu'en fait, elle ne fournit pas une seule date au sens strict, tout au long des six mille pages de son œuvre ! D'ailleurs, à y bien réfléchir, la chronologie, (la connaissance et l'ordonnance des événements dans le déroulement de l'histoire) semble bien plus utile et riche d'enseignement que la datation proprement dite (la détermination de la date des événements). Mais quel historien, ayant reconstitué minutieusement la chronologie de son récit, résisterait à la tentation de fournir quelques dates pour conforter sa thèse ? Et si l'on ajoute comme je l'ai déjà indiqué, que toutes les visions n'ont pas été reçues par Maria Valtorta dans le bon ordre, alors le mystère s'épaissit encore !

Notes de bas de page

79
En fait au moins deux dates clé par mois, durant les trois années de la vie publique !

80
Jean Aulagnier évoquait des wagons derrière une locomotive, en parlant de « trains d'événements ».

À propos de : Il y a un temps pour toute chose...

Ecclésiaste 3,1

Des siècles durant, les historiens et les exégètes se sont efforcés, en vain, de reconstituer précisément l'existence de Jésus dans une séquence chronologique logique. Car la Chronologie est indispensable à la compréhension de l'Histoire, comme le rappelait l'historien Théodore Mémain72 : « La chronologie et la géographie sont comme les deux yeux de l'histoire. Sans elles, l'ensemble des faits dont la connaissance est venue jusqu'à nous, n'est qu'un chaos ténébreux qui surcharge la mémoire sans éclairer l'esprit ».

L'historicité du séjour de Jésus sur terre n'a jamais été sérieusement contestée par les historiens. Mais après des siècles de débats et de recherches plus ou moins stériles, leurs certitudes sur son passage terrestre se résument finalement à très peu de choses : « Jésus, né à Bethléem vers l'an 4, 5 ou 6 avant notre ère, est mort crucifié probablement le 7 avril de l'an 30, après avoir enseigné publiquement pendant environ trois années ». Et même ce consensus minimum ne fait pas encore aujourd'hui l'unanimité !

C'est au point qu'à la suite des études menées dans les années 1950 à 1970 par des exégètes, des théologiens ou des historiens73, beaucoup ont pensé alors qu'il n'est pas possible d'établir une biographie, une vie de Jésus et en sont arrivés à cette opinion péremptoire et qui se voulait définitive : « Désormais, l'historien sait qu'il est impossible de reconstituer précisément l'existence de Jésus dans le détail, hormis son existence en Galilée et sa mort autour des années 30 de notre ère. Quant à situer telle ou telle de ses paroles dans le cadre de son existence terrestre, cela est définitivement impossible74 ».

Notes de bas de page

72
Th. Mémain, Etudes chronologiques pour l'histoire de N. S. Jésus-Christ, 1867, chap. 1 p. 2.

73
Citons par exemple: Rudolph Bultmann, Jésus, Seuil 1968 ; Ernst Käsemann Le problème du Jésus historique, Essais Exégétiques, Delachaux et Niestlé 1972 ; E. Trocme, Jésus de Nazareth vu par les témoins de sa vie, Delachaux et Niestlé 1971 ; Ch. Perrot, Jésus et l'histoire, Desclée 1979.

74
Cité par l'historien Elian Cuvillier, Regards sur l'histoire de la recherche du Jésus historique.

📚 Source des articles

Tous les articles et analyses présentés dans cette section sont extraits de l'ouvrage suivant :

Couverture du livre L'énigme Valtorta (tome 1)

L'énigme Valtorta (tome 1), une vie de Jésus romancée

Par Jean-François Lavère

339 pages

ISBN 9782364630253

Editions Rassemblement A Son Image

Bilan de dix ans de recherches, cette étude révèle l'immense érudition contenue dans l'évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta.

D'où Maria Valtorta possédait-elle ses mystérieuses connaissances en astronomie, en géographie, en histoire, en Ecriture Sainte et en tant d'autres disciplines ? Beaucoup de lecteurs se sont posés cette question.

Au terme d'une étude rigoureuse, le polytechnicien Jean Aulagnier affirma qu'aucune intelligence humaine ne pouvait maîtriser un tel savoir dans des matières si variées.

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Un tout petit peu de mathématiques... - Énigmes Valtorta | Maria Valtorta