Les sicles de Chanania
Alors qu'Il est l'hôte du pharisien Ismaël ben Phiabi, un jour de sabbat, Jésus s'apprête à guérir un hydropique. Il engage ce dialogue avec le scribe Chanania ben Chiskia (épisode évoqué par Luc 14, 1-6). « Toi, vieux scribe... réponds-moi : est-il permis de guérir pendant le sabbat ? » « Pendant le sabbat il n'est permis de faire aucun travail ». « Même pas de sauver quelqu'un du désespoir ? Ce n'est pas un travail manuel ». « Le sabbat est consacré au Seigneur ». Alors que le vieux scribe n'en démord pas de son intransigeance, Jésus lui annonce : « Chanania, sais-tu qu'en ce moment ton bois le plus beau est en train de brûler, et que toute la pente de l'Hermon rougit de l'éclat des flammes ? Le vieil homme bondit comme si un aspic l'avait mordu : « Maître, tu dis la vérité ou bien est-ce une plaisanterie ? » « Je dis la vérité. Je vois et je sais ». « Oh ! malheureux que je suis ! Mon bois le plus beau ! Des milliers de sicles en cendre ! »335.13. Cette dernière réplique ne prend tout son sens que lorsqu'on se souvient que les pharisiens répugnaient à mentionner les monnaies romaines. Le sicle était une monnaie hébraïque en argent, valant deux didrachmes. C'est la seule allusion à cette monnaie de toute l'œuvre, et c'est un pharisien qui l'évoque !