La parabole du fils prodigue
Le mercredi suivant, ce sont les préparatifs du retour à Esdrelon des paysans de Giocana. Jésus prend à part Jean d'Endor, pour lui confier une tâche nécessitant du tact et de la discrétion. Il s'agit de distribuer aux paysans une somme importante résultant de la vente des derniers bijoux d'Aglaé la pècheresse convertie, venue saluer en catimini le Maître, avant de s'isoler dans la pénitence et la prière. Devant quitter pour quelque temps Jésus, l'ancien forçat soupire : « Oh ! alors, dis-moi tout de suite quelque chose qui me persuade que je suis pardonné... que je puis servir Dieu... »205.2. Jésus accepte bien volontiers, précisant même : « ...chaque fois que nous nous retrouverons, je parlerai spécialement pour toi. Souviens-toi de cela... »205.2. Il rassemble toute la maisonnée de Béthanie pour raconter « une belle parabole qui vous guidera par sa lumière dans tant de cas »205.3. C'est la parabole du fils prodigue de Luc (Lc 15, 1-32). La trame du récit transmis par Maria Valtorta est bien évidemment conforme au texte de l'évangile. Mais comme c'est si souvent le cas avec la mystique italienne, elle nous offre une narration plus vivante et riche de détails éclairants. Jésus conclut ainsi pour tous la parabole : « Et qui se reconnaît dans la situation du cadet de la parabole, qu'il pense aussi que s'il l'imite dans son retour au Père, le Père lui dit : "Non pas à mes pieds, mais sur mon cœur qui a souffert de ton absence et qui maintenant est heureux de ton retour". Que celui qui se trouve dans la situation de l'aîné et sans faute à l'égard du Père, ne soit pas jaloux de la joie paternelle, mais qu'il y prenne part en donnant son amour à son frère racheté »205.7. Puis prenant à l'écart Jean d'Endor et Lazare, il ajoute à leur intention : « Ainsi en sera-t-il de l'âme chère que tu attends, Lazare, et ainsi en est-il de la tienne, Jean. La bonté de Dieu dépasse toute mesure »205.7.