En allant d'Esdrelon à Jérusalem
Du lundi 20 mars au vendredi 24 mars, le groupe apostolique, accompagné de Jean d'Endor et du petit Jabé reprend la marche vers Jérusalem. Maria Valtorta nous décrit ce pèlerinage pascal au jour le jour, tandis qu'aucun évangéliste ne semble y faire allusion. La première étape, de vingt-cinq kilomètres environ, les mènent à Engannim en passant par Megiddo. Au terme de cette étape, ils rencontrent l'escorte de Claudia Procula, la femme de Pilate, qui se rend de Césarée à Jérusalem. Le centurion Publius Quintilianus confirme la bienveillance de Rome envers Jésus, bienveillance due peut-être à l'intérêt grandissant de Claudia pour le rabbi de pour espérer être à Esdrelon le vendredi soir, soit effectivement 6 jours à Jérusalem « pour faire la Pâque », et 11 jours en tout.
Nazareth : « Viens près du Prétoire. Claudia parle de Toi comme d'un grand philosophe, et c'est bon pour Toi parce que... c'est Claudia le proconsul391 »192.6.
Deux jours plus tard, le mercredi soir, ils atteignent Sichem située cinquante kilomètres plus au sud. Durant ce trajet, l'instinct paternel de Pierre le fait s'attacher de plus en plus au chétif Jabé, qu'il porte souvent sur ses épaules robustes. Fatigué et tout en sueur, Pierre soupire : « Mais si Dieu nous aide, après demain soir nous serons à Jérusalem392 »193.4. Le lendemain, pendant qu'ils passent entre Silo et Béthel, au nord du territoire de Benjamin, les apôtres s'efforcent de détourner l'attention de Jabé car , nous dit Maria Valtorta, l'enfant « côtoie les collines natales sous la terre desquelles ont été ensevelis ses parents393 »194.1. Tandis qu'ils sont encore à une trentaine de kilomètres de leur but, ils aperçoivent le Temple394 : « Tu vois ce point brillant comme l'or ? C'est la Maison du Seigneur. C'est là que tu jureras d'obéir à la Loi »194.2 explique Jésus à Jabé. Jésus conseille alors de hâter le pas pour dépasser Béthel, « car demain c'est la Parascève et, après le coucher du soleil, on ne peut parcourir que six stades395 »194.4.
Au départ de la dernière étape le temps est à la pluie. C'est pour nous une nouvelle occasion d'apprécier l'exactitude du récit de Maria Valtorta... En effet, lorsque Jésus observe « un bel arc-en-ciel qui de Atarot396 se courbe sur Rama »195.2, c'est crédible puisque le soleil est encore à l'est-nord-est en ce vendredi matin, et c'est donc en regardant vers l'ouest-sud-ouest (c'est-à-dire vers Atarot et Rama), que l'on peut apercevoir un arc en ciel ! De même lorsqu'Il explique à Judas : « Quand nous serons à Rama, nous serons à trente-six stades de Jérusalem »195.2, c'est exact, puisque Rama est effectivement située à six kilomètres et demi à vol d'oiseau de Jérusalem. Mais plus surprenant encore, cette autre indication : « Nous avons déjà dépassé Atarot. Le triste vallon est franchi. (...) Cette colline qui marque le lieu de l'horrible débauche à laquelle se sont livrés les Gabaonites »195.2. Difficile d'imaginer que Maria Valtorta ait pu concevoir, de sa propre initiative, cette allusion à un épisode biblique particulièrement sordide s'étant déroulé en ce lieu397. Et quel contraste avec son imprécision lorsque, se fiant à sa propre intuition, elle décrit ensuite « Le soleil très chaud de l'avril de Judée »195.4, bien qu'il reste encore plusieurs jours avant la Pâque, fin mars.