La circoncision de Jean-Baptiste
Huit jours plus tard, conformément à la Loi(Gn 17,12) a lieu la circoncision de Jean. « Marie a pris soin que tout soit beau et en ordre »24.1, nous informe Maria Valtorta. Jour de fête, la circoncision était aussi le moment où le nouveau né recevait son nom. Ce qui nous vaut ce dialogue animé, écho fidèle de Luc(Lc 1, 59-63): « Nous l'appellerons Zacharie. Tu te fais vieux et il convient que ton nom soit donné à l'enfant » disent les hommes. « Certainement non ! » s'écrie la mère. « Son nom est Jean. Son nom doit être un témoignage de la puissance de Dieu ». « Mais quand donc y a-t-il eu un Jean dans notre parenté ? » « N'importe. Il doit s'appeler Jean ». « Que dis-tu, Zacharie ? Tu veux qu'il ait ton nom, n'est-ce pas ? » Zacharie fait signe que non. Il prend la tablette et écrit : « Jean est son nom »24.2.
Zacharie ayant recouvré l'usage de la parole, proclame alors son cantique. Dans le récit que nous en donne Maria Valtorta, voici une phrase qui attire particulièrement notre attention : « Comme tu as promis par la bouche des saints Prophètes, depuis les temps anciens, de nous délivrer de nos ennemis et des mains de ceux qui nous haïssent »24.2. Le sens de ce texte (qu'on retrouve en Lc 1, 70), ainsi énoncé, paraît tout à fait clair. Pourtant les interprètes semblent à la peine avec ce verset tel qu'il nous est transmis par la Vulgate157. Ils traduisent le plus souvent « ses saints prophètes des temps anciens » ou « ses saints prophètes de jadis... ». Lors d'une conférence donnée à Cambrai en 1986, l'exégète Jean Carmignac158 montra que le texte latin résultait manifestement d'une altération d'un texte hébreu antérieur, dont le sens exact était : « Comme Dieu l'a dit par la bouche de ses saints prophètes. Depuis les temps anciens Il nous délivre de nos ennemis... ». C'est très exactement ce que Maria Valtorta entendit des lèvres de Zacharie, quarante ans avant cette analyse, signe parmi d'autres qu'elle ne s'inspirait pas de sa bible !