La guérison de la belle-mère de Pierre
Durant le sabbat suivant288, le 15 mai 27, Jésus retrouve Pierre et ses compagnons à Capharnaüm. « J'ai parcouru pendant la semaine tous les environs et je suis arrivé à l'aube, ce matin »60.5 explique-t-il. « Maître, je voudrais te prier de venir dans ma maison. Je n'ai pas osé te le dire au dernier sabbat, mais… je voudrais que Tu viennes ». « A Bethsaïda ? » « Non, ici… dans la maison de ma femme, sa maison natale, je veux dire »60.1. Ainsi apprend-on que la maison de Pierre que l'on peut visiter de nos jours à Capharnaüm était en toute rigueur la maison de la belle-mère de Pierre. « Une maison basse, plus basse encore que celle de Pierre à Bethsaïda, et encore plus proche du lac. Elle en est séparée par une bande de grève »60.2 nous précise Maria Valtorta. Et cela ne nous surprend guère aujourd'hui. Pourtant la mystique n'avait pas d'autre moyen que ses visions pour situer si parfaitement cette maison en 1944, puisque la découverte de ces vestiges eut lieu seulement sept ans après sa mort, lors de fouilles en 1968289 !
La belle mère de Pierre n'est pas d'un caractère aisé. Ses brus ne savent plus que faire pour la soulager « elle est agitée. Elle se lamente, elle crie, elle pleure, maugrée »60.2. Un médecin l'a examiné et ne laisse guère d'espoir : « elle est vieille pour guérir et quand ce mal passe des os au cœur et donne de la fièvre, surtout à cet âge, on meurt »60.2. Jésus l'approche avec bonté et patience... Le dialogue qui s'en suit est criant de vérité, et très révélateur du caractère acariâtre de cette pauvre femme. « Peux-tu croire que je puisse te guérir ? » « Et pourquoi le ferais-tu ? Tu ne me connais pas ». « A cause de Simon qui m'en a prié… et aussi à cause de toi pour donner à ton âme le temps de voir et d'aimer la Lumière ». « Simon ? Il ferait mieux de… Comment donc Simon a-t-il pensé à moi ? » « C'est qu'il est meilleur que tu ne crois. Je le connais, et je sais. Je le connais et je suis heureux de l'exaucer ». « Tu me guéris, alors ? Je ne mourrai plus ? » « Non, femme, pour l'instant tu ne mourras pas. Peux-tu croire en Moi ? » « Je crois, je crois. Il me suffit de ne pas mourir ! »60.3.
C'est à peine si elle remercie du bout des lèvres le Maître pour cette guérison instantanée. Les synoptiques disent simplement qu'une fois guérie par Jésus, « elle les servait »(Mt 8,14-15 ; Mc 1,29-31 ; Lc 4,38-39). Pierre en est mortifié, mais Jésus le réconforte : « Ce n'est pas la première, et ce ne sera pas la dernière fois qu'on ne me remercie pas de suite. Mais je ne cherche pas la reconnaissance. Il me suffit de donner aux âmes la manière de se sauver. Je fais mon devoir. À elles de faire le leur »60.5. Peu de temps passe, et la belle mère de Pierre, ayant repris en main la gouvernance de sa maisonnée, rabroue à nouveau son pauvre gendre : « Ils n'en font que trop, tes beaux-frères, seuls comme ils sont restés, depuis que tu es allé à Bethsaïda ! Si au moins cela avait servi à enrichir ma fille… Mais je me rends compte que bien souvent tu es absent et que tu ne pêches pas ». « Je suis le Maître. J'ai été avec Lui à Jérusalem et le sabbat, je reste avec Lui. Je ne perds pas le temps à faire la fête ». « Mais, avec ça, tu ne gagnes rien. Tu ferais mieux, puisque tu veux faire le domestique du Prophète, de t'établir ici de nouveau. Au moins cette pauvre créature, ma fille, pendant que tu fais le saint, aurait des parents pour la nourrir »60.6. A la surprise de Pierre, Jésus approuve cette suggestion. L'installation à Capharnaüm de Pierre, André, Jacques et Jean leur permettra désormais d'être plus souvent avec le Maître, tout en continuant la pêche.
Comme prévu, le soir venu, la foule se rassemble sur la grève, devant la maison. Les synoptiques en témoignent : « Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des gens atteints de maladies diverses les lui amenèrent »(Lc 4,40-41 ; Mc 1,32-34 et Mt 8,16). Jésus les enseigne en parabole, et poursuit par une série de questions et de réponses. Puis Il conclut par une exhortation qu'Il répétera en maintes occasions : « Le Fils de l'homme est parmi les hommes pour les ramener à Dieu. Suivez-Moi. Je suis la Voie, la Vérité et la Vie »61.2. Parmi les miséreux et malades qui se pressent pour obtenir, qui une obole, et qui la guérison, il y a un pauvre bossu hésitant. « Je n'osais espérer que tu aies pitié d'un mendiant ». « Je suis la Pitié qui se penche sur toute misère qui m'appelle. Je ne refuse à personne. Je ne demande que l'amour et la foi pour répondre : je t'écoute ». « Oh ! mon Seigneur ! Je crois et je t'aime ! Alors sauve-moi ! Guéris ton serviteur ! »61.3. C'est une constante pour presque tous les miracles : Jésus attend une démarche d'amour et de foi avant d'accorder le miracle. Il ne s'impose pas. Ainsi, après la guérison de Samuel, Il s'approche de deux aveugles, leur donne l'obole et attend un instant … puis Il les laisse aller. Un vieillard est venu de Corozaïn pour obtenir la santé pour sa fille mourante. Il ne doute pas que Jésus puisse la guérir à distance et obtient le miracle. « Rentre à la maison, père. Ta fille sera sur le pas de ta porte pour te saluer »61.4.
Notes de bas de page
http://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2009/arc_091016.html.